Le document présente un dialogue entre Iphicrate et Arlequin qui se sont retrouvés esclaves sur une île. Arlequin se moque de la situation d'Iphicrate, son ancien maître, désormais devenu esclave comme lui. Iphicrate tente de convaincre Arlequin de le suivre pour chercher de l'aide, mais Arlequin refuse et se moque de lui.
0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
566 vues1 page
Le document présente un dialogue entre Iphicrate et Arlequin qui se sont retrouvés esclaves sur une île. Arlequin se moque de la situation d'Iphicrate, son ancien maître, désormais devenu esclave comme lui. Iphicrate tente de convaincre Arlequin de le suivre pour chercher de l'aide, mais Arlequin refuse et se moque de lui.
Le document présente un dialogue entre Iphicrate et Arlequin qui se sont retrouvés esclaves sur une île. Arlequin se moque de la situation d'Iphicrate, son ancien maître, désormais devenu esclave comme lui. Iphicrate tente de convaincre Arlequin de le suivre pour chercher de l'aide, mais Arlequin refuse et se moque de lui.
Le document présente un dialogue entre Iphicrate et Arlequin qui se sont retrouvés esclaves sur une île. Arlequin se moque de la situation d'Iphicrate, son ancien maître, désormais devenu esclave comme lui. Iphicrate tente de convaincre Arlequin de le suivre pour chercher de l'aide, mais Arlequin refuse et se moque de lui.
Téléchargez comme ODT, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format odt, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 1
L’île des Esclaves, I, 1
1 Iphicrate : Suis-moi donc.
. Arlequin siffle. : Hu, hu, hu. . Iphicrate : Comment donc ! que veux-tu dire ? . Arlequin, distrait, chante. : Tala ta lara. 5 Iphicrate : Parle donc, as-tu perdu l’esprit ? à quoi penses-tu ? . Arlequin, riant. : Ah, ah, ah, Monsieur Iphicrate, la drôle d’aventure ! je vous plains, par ma foi, mais je ne . saurais m’empêcher d’en rire. . Iphicrate, à part les premiers mots. : (Le coquin abuse de ma situation ; j’ai mal fait de lui dire où nous sommes.) . Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos ; marchons de ce côté. 10 Arlequin : J’ai les jambes si engourdies. . Iphicrate : Avançons, je t’en prie. . Arlequin : Je t’en prie, je t’en prie ; comme vous êtes civil et poli ; c’est l’air du pays qui fait cela. . Iphicrate : Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieue sur la côte pour chercher notre chaloupe, que . nous trouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en ce cas-là, nous nous rembarquerons avec eux. 15 Arlequin, en badinant. : Badin, comme vous tournez cela ! . Il chante . L’embarquement est divin . Quand on vogue, vogue, vogue, . L’embarquement est divin, 20 Quand on vogue avec Catin. . Iphicrate, retenant sa colère. : Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin. . Arlequin : Mon cher patron, vos compliments me charment ; vous avez coutume de m’en faire à coups de . gourdin qui ne valent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe. . Iphicrate : Eh ! ne sais-tu pas que je t’aime ? 25 Arlequin : Oui ; mais les marques de votre amitié tombent toujours sur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi, . tenez, pour ce qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ! s’ils sont morts, en voilà pour longtemps ; s’ils sont . en vie, cela se passera, et je m’en goberge. . Iphicrate, un peu ému. : Mais j’ai besoin d’eux, moi. . Arlequin, indifféremment. : Oh ! cela se peut bien, chacun a ses affaires : que je ne vous dérange pas ! 30 Iphicrate : Esclave insolent ! . Arlequin, riant. : Ah ! ah ! vous parlez la langue d’Athènes ; mauvais jargon que je n’entends plus. . Iphicrate : Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ? . Arlequin, se reculant d’un air sérieux. : Je l’ai été, je le confesse à ta honte ; mais va, je te le pardonne ; les . hommes ne valent rien. Dans le pays d’Athènes j’étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu 35 disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; . on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette . justice-là ; tu m’en diras ton sentiment, je t’attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu . sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te . ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu, mon ami ; je vais trouver mes camarades et tes maîtres. Il 40 s’éloigne. . Iphicrate, au désespoir, courant après lui l’épée à la main. : Juste ciel ! peut-on être plus malheureux et plus . outragé que je le suis ? Misérable ! tu ne mérites pas de vivre. . Arlequin : Doucement, tes forces sont bien diminuées, car je ne t’obéis plus, prends-y garde. . 45