Litterature Francaise Du Moyen Age Au Xviiième Siecle-3

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COURS D’HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANCAISE DU MOYEN ÂGE

AU XVIIIème SIÈCLE
PLAN DU COURS
0. INTRODUCTION GÉNÉRALE
Chap. I. LE MOYEN ÂGE LITTÉRAIRE 
Chap. II. LA RENAISSANCE
Chap. III. LE CLASSICISME
Chap. IV. LE SIECLE DE LUMIÈRE
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
BALANDIER, G., Aventures et discours dans l’amour courtois, Paris, Ed.
Herman, 2010.
BRAY, R., Chronologie du classicisme, Paris, Boivin, 1992.
DOP BEC, P., La pléiade : Bibliographie critique, Paris, Laur Bains, 1987.
FAYOLLE, R., La critique, Paris, Armand Colin, 1994.
HANQUET S., Modèle français ; poètes et poèmes, Bruxelles, C.M.P., 1993.
LAGARDE M., et alii, Manuel illustré de la littérature française des origines et
l’époque contemporaine, Paris, Hachette, 1998.
SAULNIER V.L. ; Littérature du Moyen Âge, Paris, PUF, 1980.
Littérature française du XVIIIème siècle philosophique, Paris,
PUF, 1980.
ZINC, M. ; Littérature du Moyen Age, Paris, PUF, 2004.

Objectif du cours
Objectif global
Ce cours d’histoire de la littérature française du M.A au XVIIIème
siècle vise à contribuer à la formation littéraire des étudiants en leur
montrant la relation qu’il y a entre la littérature et la civilisation
française.Autrement dit, il s’agira d’expliquer l’interaction qui existe entre les
événements socio-politiques et les mouvements littéraires de chaque siècle.
Objectifs spécifiques
À la fin du cours, l’étudiant qui l’aura suivi avec attention sera capable de :
 Découvrir les différents courants de pensée et les mouvements
littéraires qui ont traversé la France du M.A au XVIIIème du siècle.
 Présenter d’une façon brève les différents courants de pensée pour
chaque siècle.
 Situer chaque écrivain dans son siècle, son courant de pensée et les
genres littéraires développés.
 Préparer intensément, en tant que futur enseignant, les étudiants à
une réflexion critique que propose une intention bien formée aux
grands moments, aux grands courants et aux œuvres dominantes
de la culture internationale.
INTRODUCTION
0.1. CARACTÉRISTIQUE DU MOYEN ÂGE
Le M.A est une forte foi ardente et en même temps une unité
religieuse. Cela se remarque dans l’architecture en général et le cathédral en
particulier. Cette même foi ardente justifie l’organisation des croisades
contre les incrédules, c’est-à-dire les non-chrétiens. Cependant le M.A
s’articule en deux périodes bien distinctes :
 Du XIème à la fin du XIIIème siècle : c’est la période pendant laquelle
la France est une force vivante au service de la foi. Sur le plan
littéraire, la littérature s’exprime à travers les romans. Du point de
vue architectural, l’art gothique est à la mode.
 Du XIVème au XVème siècle, la France se voit ruinée par des guerres
malheureuses. Aussi la littérature devient-elle moins brillante.
0.2. LA SOCIÉTÉ DU MOYEN ÂGE
La littérature du MA est avant tout une écriture nationale, c’est-à-dire
vouée au service de la société française. Nous devons distinguer au sein de
cette société médiévale trois groupes sociaux qui vont orienter les activités
littéraires : les églises, la noblesse et le peuple.
a. L’Eglise ou l’église
Intellectuellement par-là, c’est le sacerdoce qui constitue le groupe le
dominant de la société médiévale. L’église a sauvé les civilisations françaises
au moment de l’invention barbare de 473. De l’autre côté, elle s’opposait
farouchement à la noblesse dans le but de protéger les faibles contre les
caprices des seigneurs : c’est la noble mission de l’église.
Le clergé exerçait donc une véritable autorité politique en limitant les
droits féodaux qu’imposait le seigneur en mettant fin à la tyrannie de
l’époque. Comme tout le monde était d’une foi profonde, l’église n’a pas eu
beaucoup de peine à organiser les guerres saintes contre l’infidélité.
b. La noblesse 
Elle possède de la terre et le château fort ayant comme activité principale
la guerre. D’abord rudes et brutaux, les seigneurs s’affirment peu à peu,
organisent la chevalerie et leurs châteaux s’ouvrent à des divertissements
artistiques. Ces divertissements artistiques aspirent une littérature
abondante : l’épopée, les romans, les chroniques et la poésie lyrique.
c. Le peuple
Communément appelé vulgus en latin, le peuple comprend : les serfs, les
artisans et les marchands. Cette couche de la société, par ses activités et par
le fait même d’être éloignée de la noblesse et du clergé, se constitue petit à
petit. Une situation indépendante aboutissant à une formation d’une
bourgeoisie riche, plus instruite que la noblesse. Loin de ressembler aux
deux premières couches de la société, sa littérature sera comique, satirique
et grossière (qui manque de la finesse).
0.3. APPROCHE SUR LES ORIGINES ET LE DÉVELOPPEMENT DE LA
LANGUE FRANÇAISE
Les origines du Français sont très sobres (simples et classiques). Le
Français issu de la décomposition du Latin vulgaire était transplanté en
Gaule par la conquête romaine. Il appartient donc à la famille des langues
romanes telles que l’italien, l’Espagnol, le Catalan, Sarde, Provençal,
Portugais, Rhéto-roman, Roumain nées pareillement du latin parlé dans
diverses contrées de l’empire de Charlemagne. (Charlemagne est sacré
empereur d’Occident en 800, Il a vécu entre 742-814)
Avant l’arrivée de Jules CESAR (101-44 Av J.M), les Gaulois (entre la
Garonne et la Seine) et les Belges (entre la Seine et le Rhin) parlaient la
langue Celtique. Les Aquitaines, habitant entre la Garonne et le Pyrénées, se
servaient de l’Ibère. Le Latin était déjà employé dans la Provincia-Romana,
province conquise au IIème siècle avant notre ère. Le Grec dans quelques
cités de la côte méditerranée faisait l’outil d’échanges commerciaux
(Marseille, Nice, Antibes)
Entre 58-51 Av. J.C, la conquête de Jules César entraina la romanisation
de toute la Gaule. La forte organisation des Romains et la supériorité de leur
civilisation ne tardèrent pas à évincer (détruire) la langue celtique : rapports
administratifs, rapports commerciaux, la création des école, l’obligation des
vaincus de connaitre le Latin afin d’accéder aux charges publiques). Prestige
des cités embellies par les vainqueurs dès le IIIème siècle, l’influence de
l’Église, … tout cela contribue à répandre le Latin.
Le Celtique qui n’avait pas de monuments littéraires fut refoulé peu à peu
dans les campagnes et les régions montagneuses. Pour ce, le Celtique
disparut au VIème siècle.Il n’a laissé que de rares vestiges, quelques
inscriptions et quelques mots géographiques tels que Verdun, Rouen, Isère,
etc. Et de nos jours, malgré les tentatives linguistiques et littéraires, il est
impossible de le constituer tel qu’il était parlé à cette époque-là.
Après les invasions germaniques au Vème siècle, un phénomène inverse
se produisit : la puissance romaine est détruite mais les vainqueurs
subissent l’ascendant (l’influence) de la culture romaine. Au Xème siècle, si
le Germanique sera la langue de l’élite militaire chez les Merovingiens et les
Carolingiens, c’est le Latin qui l’emportera partout ailleurs.
Le Latin vulgaire à cheval de se corrompre en passant par les bouches
germaniques se démarque du latin parlé, littéraire des écoles pour devenir
anormal. Ceux qui entendent le latin correctement se font de plus en plus
rares et la décomposition du latin vulgaire se précipite. La scission entre la
langue parlée et la langue écrite s’accentue tellement que la langue écrite
devient incompréhensible pour la population non instruite. Aussi le pape
ordonna-t-il que les prêtres prêchent en Latin vulgaire. Le Concile de Tour de
813 ordonna aux prêtres de prêcher dans la langue comprise par la
population. Cette situation a eu comme conséquence la naissance d’une
nouvelle langue qui portera bien le nom particulier de « le Roman ».
Les premiers textes de la langue romane
Le développement de la littérature française en ce qui est de premiers
monuments que nous possédons du Roman est d’ordre utilitaire :
 Les glossaires de Richelieu (lexique latin-roman)
 Les glossaires de Cassel (lexique roman-germanique)
À la fin du VIIème siècle, ces lexiques ont connu un grand succès car ils
ont facilité la lecture et l’interprétation des livres saints. En dehors de ces
deux, nous citons :
 Les serments de Strasbourg (842), textes laïcs
 La cantilène de Saint Alexis vers 1400
 La vie de Saint Leger vers le Xème siècle, etc.
L’avant dernier ouvrage présente déjà de réelles qualités littéraires.
LA LANGUE D’OIL ET LA LANGUE D’OC
Le Roman ne forme pas une langue unique au XIIème siècle. Il était
subdivisé en plusieurs dialectes car le Latin s’était transformé de façon
différentes dans plusieurs contrées de la Gaule. Malgré ces interférences
linguistiques, ses dialectes se subdivisaient en deux groupes :
 Au Nord, la langue d’Oïl
 Au Sud, la langue d’Oc.
La langue d’Oïl comprenait le Wallon, le Picard, le Lorrain, le Normand, le
Francien (dialecte de l’ile de Français), le Bourguignon, le Poitevin, …
La langue d’Oc comprenait également le Provençal, le L’auvergnant, le
Garcien, le Limousin, l’Auvergnant, etc. Tous ces dialectes étaient égaux en
importance et chacun d’eux avait produit des œuvres littéraires. Mais le
Francien finit par l’emporter en supplantant d’autres dialectes de la contrée.
Avec l’extension de la puissance capétienne, le Francien, langue de la
capitale, de la cour, de l’administration devient la langue officielle,
participant ainsi à fortune de la monarchie.
Dès le XIVème, les autres dialectes sont négligés et, n’étant plus écrits,
tombèrent définitivement au rang des patois (villageois). Au XVIème siècle,
avec l’unification définitive du royaume, passant par la langue Françoise, le
triomphe du Français est total. D’une façon synthétique, voici l’arbre
généalogique de la langue française.

Chap. I. LE MOYEN ÂGE LITTÉRAIRE


Le début du Moyen Âge littéraire semble être renvoyé entre 473
(invasion des barbares) et 1453 (prise de Constantinople). Normalement, le
M.A littéraire commence avec le XIIème siècle. En effet, jusqu’au XIème
siècle la situation politique de l’empire était peu propice à l’éclosion de la
littérature, et ce, à cause de :
 Troubles nés de l’empire de Charlemagne
 Invasions normandes
 Rivalités entre les seigneurs
Il faut attendre 1100 pour que s’épanouisse pendant trois siècles une
abondante production d’épopée.
I.1. LA POÉSIE
I.1.1. LA LITTERATURE CHEVALERESQUE
La littérature française débute par la poésie et par l’épopée. Quand le
Francien s’est imposé sur le Latin et sur d’autres dialectes romans, les
œuvres furent exclusivement poétiques. Les premiers témoignages de la
poésie en langue romane sont : Les vies des saints, traduites en Latin. Mais
le véritable épanouissement de l’écriture commence avec Les chansons de
geste.
Geste vient du Latin « gesta » qui signifie « action » ou hauts faits. Une geste
est alors un récit d’action ou d’éclat d’un héros. À leur origine, les gestes ont
d’abord choisies la forme poétique et avec le temps la forme prosaïque est
assonancée en vers décasyllabiques.
La geste était chantée, récitée, déclamée dans les familles guerrières et
les lieux de pèlerinage. Ainsi les épopées françaises ont-elles été groupées en
trois pèlerinages ou cycles principaux :
 Le cycle de Charlemagne
 Le cycle de Guillaume d’Orange
 Le cycle de Don de Mayance
Il faut dire que la civilisation a tort de grouper ainsi les textes qui ont été
écrits à des époques différentes perdant ainsi des vues de successions
chronologiques d’une part et d’autre part elle a supposé une unité de genre
entre les poèmes dont les origines ont été diverses. L’ensemble de ces cycles
présentés ici constitue des épopées françaises.
I.1.2. Les origines des épopées françaises
Dans les épopées françaises, nous repérons un élément légendaire et
un autre historique. L’imagination populaire vante les exploits d’un héros et
les embellit d’âge en âge. Au cours de temps, ces récits sont mis par écrit par
quelqu’un qui en soigne la forme. Ainsi l’écart entre le moment historique et
le moment littéraire pose le problème d’originalité et de temporalité. Aussi
nous viennent-elles à l’esprit les questions suivantes :
 Quand l’épopée a-t-elle été écrite ?
 De qui est l’épopée ?
 Quelle est la langue originale de l’épopée ?
Ces questions restent ouvertes à tout chercheur qui souhaite s’orienter
dans son domaine.
I.2.LE ROMAN (fin du XIIème siècle)
I.2.1. L’esprit courtois
Dans la deuxième moitié du XIIème siècle, les chansons de geste
continuent à trouver une audience enthousiaste dans le peuple, mais
l’aristocratie se tourne vers les œuvres moins rudes (qui racontent les faits
brutaux), c’est-à-dire qui n’exclut plus la guerre et la violence. L’idéal de
l’écriture n’est plus la guerre et la vaillance mais l’amour, la générosité et la
politesse. Toutes ces qualités sont incarnées par le chevalier courtois. Le
héros n’est plus seulement un vaillant guerrier mais aussi un galant homme
(qui a de bonnes qualités).
Du Xème au XIème siècle, le chevalier est brutal, violent, sans
manière. Il combat pour Dieu (Eglise), son seigneur afin de l’expansion du
territoire. A partir du XIIème siècle, le chevalier n’est plus violent, il devient
poli, généreux et combat pour la dame au lieu de combattre pour son
seigneur.
I.2.3.2. L’amour courtois
L’amour courtois est le grand thème de la littérature courtoise. Ce
n’est ni un divertissement, ni une passion dévorante moins encore une
activité charnelle. L’amour courtois est un sentiment noble et pur qui donne
son prix à la vie et son sens à l’activité humaine. Le chevalier courtois doit
être de mise élégante, poli, spirituelle, brillante, éloquente, etc. La dame
altière vantée dans le roman courtois est inaccessible car elle est seulement
admirée pour sa beauté, ses bonnes manières et sa sagesse.
L’amour courtois étant donc platonique (admiratif) ne fait qu’unir les
personnes bien nées et de nature pure. Cette dame aimée, éprise pour une
divinité, d’où l’emploi par l’homme conquérant (candidat) de vocabulaire
religieux pour exprimer ses attributs. Cet amour doit être discret et pur. Ce
n’est que la nuit que le chevalier aura prouvé sa bravoure, sa fidélité, sa
discrétion, sa soumission aux moindres caprices de la dame sollicitée.
En récompense de cette dévotion (fidélité) la dame n’offrira à son mari
qu’un simple sourire ou une présence seulement. Donc l’amour prend à
partir du XIIème siècle, une dimension abstractive. Il va sans dire que
l’amour courtois a eu pour effet l’épurement des mœurs et l’acquisition de
bonnes manières.
I.2.3.3. La poésie courtoise
Ce mouvement social de la courtoisie était de nature à susciter une
littérature lyrique. Ce furent d’abord de courts poèmes rythmés, destinés à
être chantés.Les chanteurs de Midi, plus élégants et plus abondants
s’appelaient Troubadours et ceux du Nord Trouvères. Plus tard, grâce au
génie de ces Troubadours provinciaux, naît un genre littéraire proprement
courtois ayant des techniques plus savantes célébrant tout.
Spécificités des romans courtois
Le roman du MA est un récit court de nature de nature fictif et rédigé
en vers octosyllabiques. À la différence de l’épopée, le roman courtois est
destiné à être lu pour l’élite de la Cour, les aventures et l’amour le dominent.
Selon la matière qu’ils développent, les romans courtois se répartissent en :
 a. Les romans antiques
Ils imitent les œuvres de l’Antiquité gréco-latine mais remplaçant les
merveilleux païens fantastiques où les fées et enchanteurs (sorciers) jouent
un grand rôle. Ex. Le roman de Troie
Dans ce roman, les auteurs imitent les Grecs et les Latins qui imitent
les guerres de leur civilisation. Ex. Le roman d’Alexandre
Dans ce roman-ci, Alexandre de Macédoine, entouré de ses paires,
mène la guerre jusqu’en Inde. L’auteur s’attarde à peindre (décrire) ce pays
lointain et fantastique (exotique).
b. Les romans bretons
L’intrigue de ce roman conserve la légende du roi Arthur, roi légendaire
de la grande Bretagne qui aurait institué un ordre de chevalier appelé « les
chevaliers de la table ronde ». Ces chevaliers devaient retrouver et conquérir
le « Saint Graal » autrement appelé « La Sainte-cène ». Ces romans
d’inspiration monotone ont emporté des caractères nouveaux.
 Le remplacement du merveilleux épique par des merveilleux de
féerie.
 Les récits des aventures guerrières se mêlent à la peinture
d’amour.
Selon les critiques littéraires, Chrétien de Troyen est le premier
créateur du roman breton.
d. Les romans d’aventure
Cette dernière catégorie des romans courtois se veut une histoire d’amour
dans le cadre d’aventure extraordinaire, jouissant ainsi d’une grande vogue
(popularité) au XIIème siècle et au XIIIème. Les principaux romans
d’aventure sont :
 Floire et blanche fleur
 Guillaume et Aélis
 Aucassin et Nicolette
I.3.LA LITTÉRATURE POPULAIRE ET BOURGEOISE
Les seigneurs féodaux qui possédaient la terre ne purent pas
maintenir sur leurs habitants de ville (bourgeois) la même autorité que sur
les paysans. Les bourgeois s’enrichirent de plus en plus, créèrent leur mode
de vie et surtout leur littérature.
Au XIIème siècle, ils s’affranchirent et obtinrent l’autonomie
municipale (communale). Une rivalité naquit ainsi entre les deux classes
sociales : la bourgeoisie et la féodalité. Loin de ressembler aux deux
premières catégories, la bourgeoisie crée une littérature spéciale autour du
Roman de renard, de Fabliaux et de satire. Cette littérature se caractérise
par les traits ci-après :
 La raillerie (moquerie) envers le monde, la religion ou la noblesse.
 La tendance réaliste dans les écrits : c’est la description de la situation
vécue par le peuple.
I.3.1. Le Roman de renard
Un roman de renard est un recueil de composition satirique réuni
autour d’un thème central « les prouesses et la ruse du renard ». À travers
ces histoires d’animaux antagonistes se traduit une parodie (fausse
représentation) de l’époque chevaleresque. D’où leur caractère satirique
accusé par les peuples qui se moquent de la noblesse. En quoi consiste la
parodie littéraire dans le roman de renard ?
Le renard et les autres animaux sont représentés à la fois comme des
bêtes et des barons féodaux (milliardaires) qui galopent sur des chevaux
comme des seigneurs, possèdent des châteaux, plaident devant les
tribunaux et vont en pèlerinage. Le roman de renard passe donc pour
l’ancêtre des fables de Lafontaine en ce sens que les éléments humains et
animaux sont mélangés. Ils sont également considérés comme la peinture
des mœurs du MA car les actes et les coutumes des hommes sont sans cesse
transposés dans le monde des animaux.
Que penser de l’origine des romans de renard ?
Les auteurs inconnus ont rassemblé et donné de nouvelles formes aux
contes du folklore oral français. Partant de cette situation, le roman de
renard a des origines populaires (au niveau interne) et celle dite gréco-latine
(au niveau externe). D’abord c’étaient d’amusantes histoires d’animaux
personnifiés, puis au XIIIème siècle, la satire de la société y prend une
grande place. Au XIVème siècle, le symbolisme y pénètre et renard finit par
représenter le diable être du monde.
I.3.2. Les fabliaux (XIIIe et XIVème siècle)
Ce sont de courts récits en vers octosyllabiques caractérisés par une
observation malicieuse de la société. En d’autres termes, ce sont des
tableaux de mœurs auxquels se mêle l’intention satirique qui n’épargne
aucune catégorie sociale.
Sa technique consiste en un simple jeu des mots dont la valeur
comique tient au mépris et au quiproquo (imbroglio, situation confuse) nés
de l’équivoque. Le monde des fabliaux est en quelque sorte le négatif des
romans courtois et des récits chevaleresques. La plupart de ces récits ont un
caractère cynique (anticonformiste) et obscène (qui blesse ouvertement) en ce
sens que les personnages faibles ou victimes ont toujours un mauvais rôle à
jouer et la faveur des auteurs va toujours aux forts. Cette façon d’écrire a
une double cause :
 Les chansons de geste et les romans ne s’adressaient qu’aux grandes
dames et aux seigneurs qui en étaient les consommateurs.
 Aux bourgeois et aux peuples correspond une poésie réaliste et
satirique.
Les fabliaux disparaitront vers la fin du XIVème siècle et seront
remplacés par des farces qui exploitent des thèmes identiques, c’est-à-dire la
satire des mœurs. Une farce est un récit qui fait rire en critiquant. Les
grands inspirateurs des fabliaux sont Rabelais, Lafontaine, Molière, Boileau
et Voltaire. Les fabliaux sont de petits récits moralisateurs. Il y a lieu d’en
distinguer deux catégories à savoir :
a. Les contes à rire
Ce sont des récits poignants ironiquement mais sans amertume
(tristesse). Les mœurs de la classe moyenne ou des vilains paysans en
constituent le grand thème. La seule morale à la fin de ces fabliaux est
parfois une leçon d’expérience comparable aux conclusions dégagées par les
fables de Jean de Lafontaine.
b. Les contes moraux ou édifiants
À la différence des contes à rire, les contes moraux sont mieux élaborés
avec une intrigue plus soignées en vue d’en dégager un enseignement moral.
En résumé, les premiers sont destinés à la basse classe, les seconds à
l’élite intellectuelle.

I.4. LA LITTÉRATURE RELIGIEUSE


En ce siècle (le XIIIème) de violence, l’Eglise qui jouit d’une grande
autorité morale fait de l’instruction son cheval de bataille (sa grande
préoccupation).Aussi la plupart des œuvres littéraires écrites par les clergés
sont-elles plus ou moins pénétrées par l’esprit de l’église. Les genres par
lesquels cet esprit se remarque sont généralement les prédications. Avec le
temps s’ajouteront la littérature didactique et les théâtres.
Cependant beaucoup d’œuvres de cette époque sont dépourvues de
valeur littéraire. Seule la littérature didactique du genre « amour » compte
une belle réussite. Citons par exemple :
 Le roman de la rose qui est à la fois une œuvre didactique, satirique
et surtout allégorique (merveilleux).
Le roman de la rose se compose de deux parties écrites en dates
différente. D’abord vers 1230 par Guillaume de Loris et vers 1270 par Jean
de Meung. Les personnages et même l’intrigue sont sous forme des
symboles. Les uns reflètent les qualités qui peuvent émouvoir un amant ou
une amante. Ces symboles sont considérés comme des personnages
abstraits. D’autres sont des émotions contraires susceptibles d’agiter et
d’émouvoir le cœur d’une femme.
Ex la serviabilité, le sérieux, la protection, etc. D’autres encore, les passions
nuisibles telles que la médisance, l’infidélité, l’égoïsme, … qui freinent l’élan
de la courtoisie amoureuse.
Dans le roman de la rose, le héros qui s’appelle Amant cherche à
conquérir la Rose dont le cœur est épris depuis de longues dates. Autour de
la Rose évoluent des complices et des adversaires de l’amour conduits
respectivement par « Bel accueil » et « danger ».
Le Danger symbolise les obstacles que rencontre la passion. Le chemin
est long, c’est-à-dire difficile pour atteindre la Rose. La quête de la Rose
constitue donc un véritable code de l’amour courtois avec ses délicatesses
raffinées de la poésie. Ses qualités (poli, vaillant, gentil, orateur, sage) et ses
obstacles (haine, trahison, jalousie, caprices).
Le besoin d’édification du peuple au M.A trouve largement satisfaction
dans les récits épiques (hauts faits) organisés par les jongleurs sur la place
publique ; en même temps l’église prévoit de grandes festivités religieuses.
C’est de cette forme religieuse et profane que naîtra le théâtre du M.A.
 Le théâtre
Avec le temps, le théâtre sortit des cérémonies du culte dont certaines
parties furent développées en drame quittant le sanctuaire et immigrant sur
le porche (porte de l’église) et enfin sur la place publique (cour de l’église)
pour se laïciser dans la cité.
Le drame liturgique se passait en Latin et dans l’église. Dès le Xème
siècle, à l’occasion de grandes festivités religieuses (pâque et Noel), l’office se
complète par une grande présentation dramatique, devant l’autel, qui évoque
brièvement les grands événements des récits sacrés.
Au XI et XIIème siècle, les dialogues se multiplient et la mise en scène
se complique. Au milieu du XIIème siècle, le drame est devenu trop étendu,
des éléments profanes s’y introduisent et la scène ne se représente plus dans
l’église. Le Francien remplace le Latin et les auteurs ne se recrutent plus
exclusivement parmi les moines et les prêtres mais aussi parmi les laïcs. A
partir de cet événement, le vrai théâtre est né.On distingue trois genres dans
le théâtre :
a). Le miracle
Comme le nom l’indique, c’est un drame court mettant en scène un
miracle attribué à la sainte vierge ou aux saints.
b). Le mystère (mysterium=fonction)
C’est une mise en scène de l’histoire religieuse de l’humanité depuis la
création, d’après les écritures saintes et les légendes populaires.
c). Le théâtre comique
Parallèlement au théâtre religieux, le théâtre amusant se développe
par le truchement (au moyen de) de Adam de la Halle. Celui-ci a écrit deux
comédies au XIIIème siècle. Nous le considérons donc comme le précurseur
de la dramaturgie moderne. Ces deux pièces sont :
 Le jeu de la feuillée
 Le jeu de Robin et de Marron
Au XVème siècle, le théâtre prend un contour considérable. Il s’y ajoute
alors trois autres genres.
a). La farce : ce genre n’a qu’un seul but : exciter le gros rire.
b). La moralité : ce genre amuse pour donner une leçon morale.
c). La sotie : genre comique, il développe un but politique. Le seul chef
d’œuvre de cette époque est La Farce de maître Patelin, œuvre anonyme,
c’est-à-dire sans auteur, composé un peu avant 1470 et attribuée parfois à
Guillaume. Les caractères sont saisissants des vérités et des dialogues, cela
témoigne d’un talent dramatique très sûr. De là, Patelin est une véritable
comédie d’intrigue et de caractères.
 La poésie lyrique à la fin du moyen âge
La poésie de cette époque est diffuse, pédante et maniérée. Les grands
noms de cette époque sont Christine de Pizan, Alain Chartier, Charles
d’Orléans, François Villon, etc.
Christine de Pizan et Madame de Sévigné sont considérées comme les
premières plumes de lettre féminines. Christine de Pisan a écrit : la cité des
dames. Mais François Villon (1431-1481) est le seul grand poète de la fin du
Moyen Âge.
Qu’est-ce que la poésie lyrique ? C’est une poésie qui chante les sentiments
profonds de l’homme avec des accents personnels. Le grand illustrateur de
cette poésie, François Villon eut une vie fort troublée. Ecolier appliqué mais
indisciplinés, étudiant débauché, voleur de grand chemin, arrêté souvent et
n’échappant à la pendaison que par miracle, François Villon garda une âme
tendre même au dernier moment de ses crimes, une singularité qui le
caractérise. Il était attaché aux biens qu’il fuyait, attaché à sa mère, à son
oncle, à sa bonne, à Dieu et à la vierge Marie. Et c’est pour cela qu’on trouve
dans ses écrits les douleurs, les accents pleins de poésie.
 Le Petit Testament (rédigé à la fin de sa jeunesse en 1456)
 Le Grand Testament (rédigé à la veille de sa mort en 1470)
Hormis François Villon, la littérature de cette période est médiocre. Le
Moyen Age qui a été plus grand par la foi religieuse, l’action militaire et l’art
ne produit plus à la fin du XVème siècle que des œuvres littéraires sans vie.
Se faisant, il se manifeste déjà les signes d’une littérature nouvelle sous-
tendue par les grandes découvertes comme celle de l’imprimerie.
Qu’est-ce que le Petit Testament ? (1456)À la suite des démêlés
(problèmes) avec l’autorité, François Villon est contraint de quitter Paris. Et
à cette occasion, il écrit des poèmes burlesques et comique qu’il lègue à ses
amis : Les riens qui sont sans richesse. Ces poèmes sont appelés Laisses. Le
style de ce recueil de poème est d’un ton satirique et moqueur. Quant à la
richesse qu’il laisse à ses amis, c’est l’ensemble de ces poèmes et de ses
souvenirs.
Qu’entendons-nous par Grand Testament ? (1470) C’est l’œuvre capitale
de François Villon. Il s’agit d’une poignante et pathétique confession dans
laquelle le poète, condamné à être étranglé et pendu, est hanté par l’idée de
la mort. On y trouve tous les tons : le regret, le remord, le sentiment de
dureté de temps, l’effroi devant la mort, la peur de l’au-delà, la mélancolie, la
pitié, le cynisme et la satire. C’est par cette dernière œuvre que François
Villon se révèle le plus grand poète du Moyen Age et le premier plus grand
poète lyrique de la langue française.
Petit testament Grand Testament
Style moqueur et satirique. Il est Poème d’un style littéraire élevé sur
formé d’un ensemble de poèmes le plan littéraire. On y trouve tous
appelés Laisse. Ces poèmes ont été les tons : regret, émotion, … Le
légués comme héritage aux amis. Grand Testament est une confession
du mal qui caractérise le poète.

TP : Relevez et commentez les différents tons rencontrés dans le poème la


ballade des pendus de François Villon.
 LA PROSE
Beaucoup moins abondantes au Moyen Age que les œuvres poétiques,
les œuvres en prose appartiennent surtout au genre historique ou
chronique. Jusqu’au XIIème siècle, les chroniqueurs écrivaient encore en
latin car l’histoire, en France, était réservée aux Clergés (clercques) et par
conséquent considérée comme un genre des érudits.
Sous l’influence des Chansons de geste et en rapport avec elles,
l’histoire évolua dans le sens d’épopée. Les œuvres furent alors rédigées en
Français, surtout en vers octosyllabiques. La chronique en langue vulgaire a
commencé avec les croisades en 1096. L’esprit populaire était avide
d’entendre des récits authentiques par des personnes qui avaient participé
aux grandes aventures orientales. Car ce sont eux des témoins oculaires,
c’est-à-dire des combattants qui vont raconter leurs propres souvenirs.
Parmi les premiers chroniqueurs français, on peut citer :
 Ville Hardouin (XIIème siècle)
 Jean de Joinville (XIIIème siècle)
 Jean Froissart (XIVème siècle)
 Philippe de Commynes (XVème siècle)
Les premières œuvres littéraires en prose entre 1200-1220 sont des
adaptations des poèmes au XIIIème siècle. C’est par exemple L’histoire de
Graal de Robert Born
Le cycle de Lancelot Graal (1215-1235). Ce dernier ouvrage cristallise
(contient) tous les thèmes qui avaient fondé la littérature française et nous le
considérons comme l’une des sources de la sensibilité romantique. Jusqu’au
XVème siècle, les œuvres romanesques réapparaitront à la fois en prose et
en vers.
 Geoffroi de Ville HARDOUIN (1150-1213) 
Les premiers chroniques en langue vulgaire paraissent au XIIIème siècle.
Auparavant, elles sont en Latin. La première œuvre de valeur est la conquête
de Constantinople de Geoffroi de Ville HARDOUIN. C’est un récit de la
quatrième croisade à laquelle l’auteur prit part qu’il relate fort clairement. Il
cherche surtout à justifier les croisés de s’être détournés par ambition et
amour de la gloire du véritable but de l’expédition, la délivrance du saint
sépulcre.
 Jean de JOINVILLE 
Il fut l’ami et confident de Saint Louis IX, qu’il suivi à la septième
croisade de Saint Jean d’Acre et à Damiette, vers 1250. Son œuvre, Histoire
de Saint Louis est un témoignage loyal, moral et de haute portée. Elle est fort
décousue des vertus et de hauts faits du prince. Ce livre de Joinville
rapporte sans ordre ce qu’il a vu et entendu mais il aborde en page
charmante où l’observation exacte se mêle à une grande fraicheur des
sentiments. Enfin, Joinville est un hagiographe bien plus qu’un historien.
(Auteurdes viesde saints)
 Jean Froissart : Né à Valenciennes, voyagea en Angleterre, Ecosse, en
France, en Italie, en Hollande, en Béarn, etc., esprit curieux de tous
les événements du siècle, et sans attaches patriotique, il relate ce qu’il
a appris du grand duel (conflit) entre la France et l’Angleterre, depuis
la bataille deCrécy en 1346 jusqu’à la folie de Charles VI. Les erreurs
matérielles de lieu et de date sont nombreuses. Froissart ne s’intéresse
qu’aux spectacles brulants et pathétiques : les batailles de Crécy ou
Poitier, le siège de colis, la mort d’Etienne Marcel, … Il peint ensuite
avec beaucoup de relief et de couleur mais sans lier, ni expliquer les
événements. Il est non pas un historien mais un excellent
chroniqueur.
 Philippe de Commynes 
Il naquit à Flandre et fut d’abord conseiller de Charles le Téméraire.
L’homme est considéré comme la créature à l’image de Dieu. L’homme
devient un être fort conscient, équilibré, loin de toute souillure. Bref, il
devient responsable de la science et du progrès, il est considéré centre
d’intérêtdu monde : c’est ce que nous appelons « humanisme », vision qui
prend l’homme pour le centre de l’univers. En réveillant l’intérêt de la
population, l’humanisme va créer un changement d’ordre social,
philosophique, scientifique et matériel en vue de préparer le rationalisme.
Les orateurs : les prédicateurs sont très nombreux au MA mais la
plupart des textes sont en latin. Les sermons étaient généralement préparés
et rédigés dans la langue des chers (nobles), même s’ils étaient prononcés en
français. Signalons ici : les sermons de Saint Bernard (1091-1153), celui-ci
est réformateur de l’ordre ciseaux et fondateur de l’illustre abbaye de
Clairvaux. Ils nous sont connus par traduction française après la mort de
son auteur.
Les sermons de Jean Gerson (1363-1429), Chancelier de l’université de
Paris.
Les sermons de Michel Minot( 1440-1518) et Olivier Maillard (mort en
1502), moine cordelier prédicateur à l’éloquence âpres et violente. Quant à
l’éloquence politique, il n’en est pas question avant 1789. L’ordre des avocats
date de Philippe le Bel, mais il faut attendre le XIXème siècle avant de
rencontrer les œuvres de valeur.
On peut conclure ce chapitre en disant qu’hormis François Villon, la
littérature de cette époque est médiocre. Le MA qui a été plus grand par la foi
ardente (unité religieuse), l’action et l’art, ne produit plus au XVème siècle
que des œuvres littéraires sans vie (déclin) et déjà se manifestent les signes
d’une littérature nouvelle.
Chap. II. LA RENAISSANCE ET LA REFORME AU XVIe SIÈCLE
II.1. Approche situationnelle
À la fin du Moyen Âge, la civilisation française traverse une crise :
 La religion est figée (cachée) dans un ensemble de rites (cérémonies),
les théologiens multiplient des disputes formelles éloignées des
textes religieux.
 L’université ne renouvelle pas ses méthodes ; la psychologie ne
favorise pas l’exercice de la raison et la réflexion personnelle.
 La littérature n’évolue pas, elle devient pédante mais maniérée
(littérature orgueilleusement exprimée au niveau personnel).
Cependant en 1450 et 1550, nous vivons un changement d’ordre
culturel, intellectuel et artistique. La théologie scolastique cultive l’art de
l’imaginaire tout en défavorisant la raison, c’est-à-dire la réflexion
personnelle. Ainsi entre François Villon et Pierre de Ronsard, un changement
lent mais profond se produit. Ce changement est d’ordre culturel, intellectuel
et artistique.
Quid de ce changement ?
L’univers chrétien du Moyen Âge, agonisépar l’insécurité, était orientévers
la vie de l’au-delà, l’homme se considérait comme une partie négligeable de
l’univers. Enclin à l’erreur et au péché, l’idéal était de vaincre le corps
matériel en se faisant souffrir.La lecture des œuvres de l’Antiquité gréco-
romaine qui placent l’homme au centre du monde, devient la préoccupation
de la littérature française. L’homme est considéré comme la création la plus
accomplie de l’univers faite à l’image de Dieu. Tout en rejetant l’image de la
bible, l’homme devient un être fort, conscient, équilibré, loin de la souillure,
c’est-à-dire responsable de la science et du progrès. Par humanisme, il faut
entendre l’homme en tant que centre de l’univers et du monde.
CHANGEMENT D’ORDRE INTELLECTUEL
Comme nous venons de le dire, la lecture des œuvres de l’antiquité gréco-
romaine qui plaçaient l’homme au centre du monde devient la préoccupation
de la France. L’homme est considéré comme la création la plus accomplie de
l’univers fait à l’image de Dieu. Comme les Italiens, l’homme est considéré
non comme une créature malheureuse et épuisante, mais comme un être
conscient à l’avenir, responsable de la science et du progrès. L’humanisme
est donc un courant de pensée qui a servi de base à la renaissance artistique
du XVIème siècle. C’est une conception de nouveaux rapports « HOMME-
DIEU-MONDE » caractérisé par un effort de relever la dignité de l’homme, de
le libérer de l’obsession théologique, c’est-à-dire de la domination. Mais
comme cette conception humaniste était trouée dans les œuvres de
l’antiquité, l’humanisme signifiera aussi « culture antique », philosophie,
lettres, les us et les mœurs, … Alors l’humaniste signifie l’homme qui
cherche la culture humanisante, un homme cultivé, capable de réaliser le
progrès. Les humanités signifient donc les études qui cherchent à ce que
l’homme soit cultivé, humaniste.
En réveillant l’intérêt pour la philosophie antique, l’humaniste va mener
le changement d’ordre artistique, former un esprit favorable aux progrès
matériels et préparer le rationalisme.
a. Changement d’ordre artistique
La foi en l’homme inspirera des courants poétiques qui réhabiliteront des
valeurs affectives et qui libéreront les individus. À la poésie de l’au-delà, il va
se succéder celle d’ici-bas. La poésie d’ici-bas appelée la pléiade connaitra
un épanouissement, c’est-à-dire le culte de la beauté aura à nourrir une
littérature plastique capable de trouver une fin en elle-même.
En d’autres termes, l’art plastique reflète la conscience de la nature, c’est-
à-dire de la vie. Les peintures du Moyen Age représentaient Dieu et les
Saints comme des personnages purs ; mais avec la renaissance, l’homme
remplace Dieu avec toutes ses qualités. Tout ce qui peut embellir l’œuvre
terrestre est fonction de l’homme et non de Dieu.
Définition de la Renaissance
La renaissance est un mouvement caractérisé par la rupture avec les
idées, les mœurs, les formes littéraires et l’art du Moyen Âge en général et un
retour aux idées de l’Antiquité gréco-romaine.
II.2. CAUSE ET ORIGINE DE LA RENAISSANCE
a. La prise de Constantinople par les Turcs en 1453.
Les savants fuirent leurs sanctuaires de la culture hellénique et se
réfugièrent en Italie amenant avec eux les textes complets des écrivains
anciens.
b. L’influence de l’Italie
Au XIVème siècle, Pétrarque donne un élan qui va atteindre toutes les
villes de l’Italie, lesquelles deviendront par la suite les capitales
intellectuelles et les points de vue de jonction de trois civilisation à savoir : la
civilisation grecque, romaine et médiévale.Pétrarque va donner l’intérêt pour
la pensée ancienne : les bibliothèques étaient riches et les villes
somptueuses.
c. Les guerres successives
Les guerres menées par Charles VIII et Louis XII et surtout François Ier
mirent en difficulté la France et la civilisation italienne. Rentrés de l’Italie,
les corps expéditionnels vont ramener en France :
 Le désir ardent de mieux organiser la conception littéraire pour
rendre facile et agréable l’engouement pour l’art et les mœurs de
l’Italie.
 Le désir de mieux connaître et découvrir en même temps les
œuvres des écrivains latins (la philosophie platonique, la poésie
d’Homère, la tragédie de Sophocle et les récits d’Hérode).
 La France et François Ier
Il y avait en France des élans enthousiastes vers la culture gréco-
romaine. François Ier va faciliter leur réalisation. C’est lui qui va jouer pour
la France le rôle de la renaissance, et cela de la même façon, Auguste et
Virgile pour le classicisme mondial.
Grace à son rôle littéraire, François Ier est considéré comme le père
des Lettres de la France et ce pour des raisons suivantes :
 Il fit venir de l’Italie des savants et des artistes
 Il fit créer à Paris les collèges des lecteurs royaux transformés en
nos jours en collège de France.
 Il protégea et soutint les humanistes qui se consacreront aux
activités littéraires.
 Il reprit les textes des Anciens grâce à la découverte de
l’imprimerie.
 Il corrigea des hérésiesgrâce à la découverte géographique de
Copernic.
Le MA, possédé une œuvre complète de Plateau, Aristote, … est un
luxe rare. A l’imprimerie, il sied d’y ajouter des découvertes géographiques de
Nicolas Copernic (1473-1543), et de Typhon Brahe (1546-1601) surtout
celles de Nicolas Copernic qui renversèrent bien des conceptions antérieures
et posèrent bien des problèmes insoupçonnés. C’est grâce à ces découvertes
que les hommes de ce temps ont pu se libérer de toute autorité et de croire à
la valeur de la raison individuelle. Il devint naturel de s’attacher à la
littérature païenne qui a parlé honorablement de l’homme sans le recours de
la révélation divine.
Les jésuites, en fondant les humanités, contribuent à répandre le culte
de l’humanité et élargirent l’horizon des écrivains et contribuèrent à
répandre l’esprit critique. En ouvrant les collèges, les Jésuites ont introduit
les méthodes différentes de la scolastique. Bref, ils ont renouvelé
l’enseignement.
II.3. LA POÉSIE DE LA RENAISSANCE
Il y a deux périodes dans l’histoire de la poésie au XVIème siècle. Celle
qui précède la pléiade et qui prolonge le Moyen Age ; et celle qui, à partir de
la pléiade, voit la poésie se renouveler à partir de 1549.
II.3.1. Avant la pléiade
La poésie du Moyen Age était décadente (de peu de valeur). Une
réforme s’imposait. Cette réforme tente, par une école littéraire qu’on appelle
les grands rhétoriqueurs, travailler au compte de la bourgeoisie. Cette école
développe des chroniques, des poèmes historiques, didactiques et des
œuvres poétiques de tout genre. Au lieu d’opérer des réformes, les écrivains
d’avant la Pléiade complique davantage la versification. Bien qu’ils soient
d’habiles versificateurs, ils étaient de mauvais poètes, plus soucieux de la
forme que de la sincérité des sentiments. Toutefois, la poésie de la
renaissance leur doit beaucoup sur le plan formel.
Clément Marot : Étant considéré comme l’un des écrivains de la
transition (entre le Moyen Age et la renaissance), il a d’abord cultivé la poésie
savante des rhétoriqueurs avant d’imiter les Italiens et les Anciens.
Son art a été défini par Boileau en ces termes : « unité de Marot,
l’élégance stylistique » c’est-à-dire l’élégant badinage. Ce badinage est un
mélange d’esprit et de cœur, de critique amusante et de compliment
caressant, d’ironie fine qui fait que son génie soit appelé poésie légère.
II.3.2. La Pléiade
Dans la seconde moitié du XVIème siècle, les jeunes poètes prirent
l’habitude de se réunir autour des érudits hellénistes tels que Dorat au
collège de Coqueret. Dorat les initie à la culture gréco-latine tout en
commentant les auteurs grecs et italiens. Ces jeunes poètes sont : Pierre de
Ronsard, Joachim du Bellay, Jean Antoine de Baïf, Remy BELLEAU, Etienne
JODELLE, Ponty de TYARD, Jacques PELETIER DUMANS. Ce groupe prit
d’abord le nom de Brigade tout en se donnant la tâche de relever le Français
en produisant de bonnes œuvres. Plus tard, sous l’égide de Ronsard, la
Brigade prit le nom de la Pléiade.
Le programme de la Pléiade
En 1548 parait L’Art poétique d’un certain SIBILET. Celui-ci exalte la
poésie en décrivant les poètes modernes comme modèles à suivre. La Pléiade
voulut répliquer, elle confia le projet à Du Bellay afin de rédiger le manifeste
de l’école de la Pléiade.
Pour ce faire, Du Bellay rédigea La défense et l’illustration de la langue
française en 1549. Ces deux œuvres ont pour but la défense et
l’élargissement de la langue française.
a. LA DÉFENSE
Elle est un combat contre ceux qui méprisent la langue française de façon
qu’elle soit un moyen de servir comme mangue de culture. C’est pourquoi
l’équipe de la Pléiade invite tous les savants à composer leurs œuvres en
français afin de hisser cette langue au même rang que le Grec et le Latin.
b. L’Illustration du Français
Il s’agit ici d’enrichir la langue française en la rendant aussi digne et
capable que le Latin et le Grec. Pour cela, la Pléiade se donne comme
mission :
 L’élargissement du vocabulaire par l’emploi des noms de métier, des
termes dialectaux, l’usage de vieux mots oubliés, la construction de
nouveaux mots sur des modèles existants.
 L’assouplissement du style par des tours (adjectifs employés comme
adverbes) et par des figures de comparaison empruntées à la
mythologie.
 La réforme de la versification : Ainsi la rime sera conçue pour l’oreille
et non pour l’œil. L’alexandrin sera mis en honneur au moment où
l’enjambement, l’hiatus seront plus rares.
 Le renouvellement de l’inspiration par le recours aux genres antiques
(odes, épitaphe, élégie, épopée, comédie et sonnet).
II.4 La conception poétique de la pléiade
1. L’inspiration
L’inspiration est nécessaire, disent les poètes de la Pléiade, mais il faut le
travail. Celui qui désire vivre la mémoire de la postérité, doit comme en soi-
même suer et trembler comme endurer la faim chez Virgile.
2. L’imitation
Le manifeste de la Pléiade est contre la traduction qui ne crée nullement
une œuvre nationale et ne peut rendre la beauté de l’œuvre originale. La
grande œuvre nationale passe pour une imitation et non un calque. Du
Bellayla définit comme ceci « c’est l’art de bien suivre la vertu d’un bon auteur
et quasi comme c’est transformer en lui. »
Convaincu de cette nécessité, la Pléiade nous invite clairement au pillage
des œuvres antiques d’abord. Ainsi faites, certaines œuvres de la Pléiade ne
sont, en fait, que des traductions géniales. Ce qui pousse Du Bellay à
modifier et à rectifier sa théorie. Il dira :
« Le poète doit se familiariser avec les œuvres antiques au point de faire
siennes les pensées, les sentiments et les moyens d’expression qui
viennent spontanément sous la plume quand il écrit quelque chose de sa
propre inspiration. »
II.5 Les poètes de la Pléiade
1. Pierre de RONSARD (1524-1585)
Ronsard abandonna sa vie de gentilhomme pour s’enfermer avec Du
Bellay et Baïf au collège de Couperet pour faire la lecture générale des
œuvres. Ses premières œuvres le rendirent plus célèbre. Il devint le favori de
Charles IX. Il passa sa vieillesse à la campagne, écrivit toujours malgré son
âge. Le XVIIème siècle l’oublia complètement mais il fut remis en honneur
par les romantiques.
Par son style lyrique et oratoire, il est considéré comme l’un des plus
grands poètes français. Il est le fondateur de la poésie classique. Ses œuvres
principales :
 Odes pindariques (1550)
 Amour de Cassandre (1552)
 Odes horatiennes et anachroniques (1553-1556)
 Hymnes (1555-1556)
 Discours (1562)
 Mascarades et Bergerie (1562)
 La Franciade (1572)
 Amour d’Hélène (1578)
L’œuvre de Ronsard est abondante et diverse, il évolue en quatre
moment :
1. On le voit d’abord se former à l’école des Anciens et de Pétrarque
(Grec)
Ici, on formait les gens selon le modèle latin et grec. C’est comme si cette
origine était sa source d’inspiration directe. Ses écrits de cette époque sont
lourds de farce pédantesques (vantard).
2. L’originalité dans l’imitation 
Les premières œuvres de cette étape de sa vie d’écrivain suscitèrent une
violente controverse (opposition avec les autres poètes de son temps). Les
poètes de la cour attaquèrent sa grandiloquence et sa pédanterie. Pour cela,
il revint à des sujets d’inspiration plus simple et aussi moins compliqué tout
en imitant les Anciens. Malgré cela, Ronsard arrive à dégager sa personnalité
et à traduire le véritable sentiment de son cœur. Les œuvres de cette période
sont :
 Amour de Cassandre (1552)
 Amour de Marie (1552)
Dans ces deux œuvres, il se montre le vrai Ronsard qui a un sentiment
plus vif de la nature, un sentiment profond et mélancolique de l’écoulement
des choses susceptible de séduire par l’ampleur et l’éclat des images.
3. Le poète courtisan
Ronsard fournit à la cour des poésies de circonstance et de
divertissement littéraire lors des fêtes royales.
4. Le poète personnel
À la mort de Charles IX, Ronsard se retire de la cour. C’est alors qu’il va
écrire les meilleurs de ses œuvres. Citons par exemple Les sonnets pour
Hélène jouissant d’une tonalité modérément mélancolique et personnelle.
T.P. Faites l’analyse du poème Odes à Cassandre sur le plan de la forme
(versification) et du fond(thématique).
Ronsard est le plus grand représentant de la Pléiade. Il a bien mérité le
titre de Prince des poètes pour sa fidélité à la doctrine de la Pléiade.
Cependant, c’est dans ses œuvres qu’on observe mieux ses faiblesses
littéraires qui sont :
 L’excès de l’imitation : Ronsard reproché son imitation scrupuleuse
des lois qui conviennent à une autre époque et cela impunément.
 L’étalage de son érudition : ses allusions mythologiques ne sont
plus comprises que par des personnes suffisamment instruites.
Cependant, Ronsard jouit d’une grandeur exceptionnelle. C’est un
grand poète qui se révèle quand il est animé d’un sentiment personnel. Il fait
alors preuve d’une imagination et d’une sensibilité fines. Et c’est grâce à cet
aspect que la tradition scolaire immortalise ce poète autour de souvenir, de
la beauté féminine et des fleurs. Malgré ses faiblesses et ses imperfections,
Ronsard demeurera le grand poète qui créera le grand style lyrique et le fond
latin de la poésie classique. Apprécions ici Les amours de Cassandre.
En avril 1545, Ronsard rencontre, lors d’une fête à la cour de Blois,
une certaine Cassandre, fille d’un banquier italien. Il a vingt ans, elle en a
treize. Depuis ce jour, notre poète chantera le souvenir que la fille lui avait
laissé, or, Depuis ce jour, notre poète chantera le souvenir que la fille lui
avait laissé, or, il n’aura l’occasion de revoir la fille que onze ans après leur
première rencontre. Il lui dédiera 183 sonnets dont beaucoup sont de
merveilleuses harmonies de quête.
Les Amours de Marie
En avril 1555, Ronsard s’éprend d’une modeste paysanne appelé
Dupin qu’il appellera Fleur angélique. Il lui dédiera des poèmes simples et
clairs en langue familière qui exprimaient sincèrement de l’amour envers
elle. Cette fille a inspiré les meilleures de la poésie amoureuse de Ronsard.
Les sonnets pour Hellène
Elle était une fille d’honneur de Catherine de Médicis. Célèbre par son
esprit, sa vertu et sa beauté, elle ne tardapas àêtre mariée. Ayant perdu son
fiancé dans la guerre civile, Hellène restait inconsolable dix ans durant. Pour
ce, la reine Catherine invita Ronsard à l’immortaliser par des thèmes à
même d’ébranler le très fond de son cœur. Le poète la chanta sur ordre de la
reine puis peu à peu, il finit sincèrement par tomber amoureux de la jeune
fille : d’où le sonnet qui porte son nom « sonnet pour Hellène ».
L’influence de Ronsard
De son vivant, Ronsard exerça une importante influence sur les poètes
français de son temps et tous l’admiraient en Europe. Au siècle suivant,
Ronsard fut contesté, condamné et finalement tombe dans l’oubli. Le
classicisme, par la doctrine de Boileau, le trouve trop pédant (savant)
pourtant par son culte (imitation) des Anciens, il annonce déjà ce même
classicisme. Il a fallu attendre le romantisme pour que justice lui soit
rendue.
En effet, Ronsard annonce le romantisme par ses sentiments
personnels (poésie lyrique). Les parnassiens qui reviennent à l’imitation des
Anciens reconnaissent le service que Ronsard a rendu à la poésie française.
TP : Présentez la bibliographie, les œuvres et la tendance de Joachim du
BALLAY.
II.2.3. APRÈS LA PLÉIADE
Après l’effort de la Pléiade, la poésie française s’achemina vers la forme
que Malherbe devait consacrer. Les défauts de la Pléiade furent visibles chez
les poètes de l’âge suivant. Dans l’ensemble la poésie connut des désordres
remarquables. Il n’y eut après la Pléiade aucune œuvre remarquable. Seul
une personnalité puissante reste à citer : c’est Agrippa d’Aubigné, auteur
d’un recueil de poèmes intitulé Les tragiques. Dans ce dernier, le poète traite
les thèmes suivants : les devoirs des vaincus, la piété mythique.
II.3. LES THÉÂTRES
La Pléiade, désireuse de renouveler tous les genres à l’agonie, s’était
appliquée aussi aux théâtres. Et même dans ce domaine, aucune grande
œuvre ne couronne l’intention de cette école.
II.4. LA PROSE AU XVIème SIÈCLE
La littérature de cette période nous fait retenir deux grands
prosateurs : Rabelais et Montaigne qui représentent toute la philosophie de
la renaissance.
a. François RABELAIS (1483-1553)
Les principaux épisodes de sa vie d’écrivain se présentent de la manière
suivante : Rabelais fut élevé par les moines et devient moine lui-même. En
1529, il quitta son monastère pour devenir simple séculier (abbé). À partir de
ce moment, sa vie n’est que voyage. Il va étudier la médecine à Montpellier
puis exerça son métier de médecine à Lyon, à Rome et à Paris. Il a écrit :
Gargantua et Pantagruel qui paraissent en cinq épisodes.

II.4.1Pantagruel
Ici, Rabelais raconte les prouesses (hauts faits) de Pantagruel fils de
Gargantua. Géant comme son père, Pantagruel est doué d’une force et d’un
appétit extraordinaire. Il s’agit de l’histoire fantastique d’une famille des
géants écrite pour amuser les malades à l’hôpital. Dans cette œuvre
bouffonne(amusante), certains chapitres sont au-dessus de l’esprit
populaire.
II.4.2. Gargantua
Ici, Rabelais raconte les prouesses de Pantagruel fils de Gargantua.
Jeune comme son père, Pantagruel est doué d’une force et d’un appétit
extraordinaire. Il s’agit de l’histoire fantastique d’une famille des géants,
écrite pour amuser les malades à l’hôpital. Dans cette œuvre bouffonne,
certains chapitres sont au-dessus de l’esprit populaire, il a critiqué la
religion bien qu’il fut prêtre.
2èm épisode :
La philosophie de Rabelais
Le Moyen Age était profondément chrétien. La philosophie
rabelaisienne conserve le christianisme, la croyance en Dieu et en une vie de
l’au-delà. Mais confronté avec la philosophie de l’Antiquité qui plaçait
l’homme au centre de ses préoccupations, la philosophie de Rabelais et celle
de Montaigne réagissent contre les contraintes médiévales imposées aux
esprits et au corps. À travers les plaisanteries, Rabelais cherche à isoler les
idées de l’imperfection allouées aux païens.
1. L’idéal
Cet idéal se résume en « une quête de principe de la vie » (donner au
corps ce qu’il exige). La philosophie nous invite à suivre la nature en
donnant au corps et à l’esprit ce qu’ils réclament. Ce principe se résume en
ceci « Bois, prends du bon vin et de la bonne science et moque-toi de tout le
reste. »
2. Les idées en matière de l’éducation
À l’éducation scolastique qui se borne à des théories abstraites de
théologie et de droit, Rabelais propose une éducation physique et scientifique
qui ne foule pas aux pieds la formation littéraire et morale. Selon lui, c’est le
programme encyclopédique qui forme : « la tête bien faite ».
MICHEL EYQUEM DE MONTAIGNE (1533-1592)
Pour raffiner son âme, Montaigne fut éduqué dans un mélange de
rudesse et de doucisse par un père adepte et enthousiaste des idées de la
renaissance. Il a appris le Latin comme la langue maternelle, si bien que ses
études classiques furent aisément terminées. Son domaine est la philosophie
et la morale.
Comme moraliste du XVIème siècle, Montaigne est très attaché à la
pensée païenne qu’il vient de découvrir et la pensée chrétienne qui est à la
mode. Dans ses écrits, il tentera d’unir le meilleur de la morale païenne au
préceptemoral de la chrétienté.
Sa carrière
Michel EYQUEM DE MONTAIGNE fut conseiller au parlement de
Bordeaux. Il se retira à Montaigne pour se concentrer à l’étude et à la
réflexion. Ces études réunies forment un volume qu’il publie en 1550 sous le
titre d’Essai. Par la suite, il voyage pour se distraire et faire soigner sa santé.
De retour, il est élu maire de Bordeaux et cette fois-ci, il va reprendre la
correction de son œuvre et y ajoute un troisième qu’il publie en 1588.
La pensée de Montaigne
Les idées philosophiques de Montaigne sont éparses dans ses essais.
Dans sa démarche, Montaigne invite l’homme à s’examiner, à prendre
conscience de sa valeur et de ses vérités. La conclusion à laquelle aboutit cet
examen de facultés et de connaissances humaines n’est autre que le doute ;
lequel doute est exprimé dans la formule « Que sais-je ? » C’est le
scepticisme de Montaigne.
a. Le scepticisme de Montaigne
C’est une philosophie qu’il fonde sur la méfiance de tout et même de la
raison.
b. Le stoïcisme de Montaigne
Stoïque, Montaigne prône l’acceptation des épreuves de la vie comme
préparation à la mort. Cette acceptation ne se réalise qu’à travers l’austérité
et la patience.

c. La morale de Montaigne
En tant que moraliste, Montaigne préconise une morale teintée
d’épicurisme (carpe diem)
Les idées pédagogiques de Montaigne
Les essais de Montaigne renferment des arguments qui
contrebalancent ce qu’avaient d’exagérant les théories de Rabelais. Partant
du principe « la tête bien faite au lieu d’une tête bien pleine » Montaigne
voudrait qu’on se soucie davantage du jugement, de la qualité au lieu de
bourrer les jeunes intelligences d’une culture indigéniste, c’est-à-dire culture
non travaillée, quantitative, dépourvue de profit pour l’esprit. Pour ce,
Montaigne nous recommande d’éviter les contraintes et sévices corporels.
Les préceptes de moral sévères sont à bannir.
Objectif des essais de Montaigne
Comme l’indique le titre, c’est un ouvrage sans prétention, qui traite de
tous les sujets sans lien. C’est ainsi qu’ils sont parfois contradictoires. Le
sujet de ces essais reste Montaigne lui-même : « Je suis moi-même la matière
de mon livre. » D’où Montagne a voulu prendre « le soi », c’est-à-dire se saisir
de ses idées et sa complexité corporelle. Montaigne se décrit non pas par
vanité personnelle mais par désir de trouver en lui-même l’homme qu’il faut,
c’est-à-dire l’homme général.
L’art de Montaigne
La langue des essais a encore la verdeur du XVIème siècle : Usage du
néologisme et des termes empruntés au passé. Malgré ces imitations, les
essais renferment des expressions magnifiques et les images très
appréciables.
Chap. III. LE CLASSICISME AU XVIIème SIÈCLE
Le XVIIème siècle est l’âge d’or de la littérature française. La littérature
de ce siècle est qualifiée véritablement de classique au sens de vérité
éternelle et universelle revêtue d’une fourrure (style) parfaite.
Est classique toute œuvre susceptible d’être appréciée en dehors de
son terroir et de son temps qui l’a vue naître. Pendant les premières années
du XVIIème siècle, l’esprit classique s’élabore lentement à partir des
principes déjà posés par la Pléiade, à savoir, l’Imitation des Anciens. Son
idéal est la raison.
Les repères historiques
Au début du XVIIème siècle, un besoin de remise en ordre se fait sentir
en France. Trois personnes semblent des animateurs de cette situation. Il
s’agit de Henri IV, Richelieu (ministre) et Mazarin (ministre de Louis IX). Ces
trois personnalités remettent la paix et l’ordre intérieur en France. A cette
époque, la littérature et l’art atteignent leur apothéose (apogée).
III.1. LE CONTENU DE LA DISCIPLINE CLASSIQUE
1. François de MALHERBE (1558-1628)
En effet, ce n’est que vers la quarantaine d’âge que Malherbe se tourna
vers la poésie. Selon ses dires, il regarda la poésie comme un métier
d’écrivain au service des rois et de grand dont on vit les faveurs. Cette façon
de concevoir explique la légèreté du métier de l’écrivain à cette époque : « le
corbeau et le renard ».
Malherbe, malgré ces critiques à l’égard des autres, manque
d’imagination et de sensibilité pour être un vrai poète.
 Il est effroi, sec et sans émotion mais grand écrivain par l’harmonie de
ses vers.
 Il est surtout théoricien de la poésie pour ne pas dire grand
réformateur de la versification. Ses théories ne sont connues
qu’indirectement par sa correspondance et par les mémoires du poète
Racan.
La fameuse théorie réformatrice de Malherbe comporte cinq principes :
 L’imitation des Anciens
 Au lieu d’accepter une langue faite de tous les dialectes, Malherbe
ne permet à l’écrivain que l’usage de la langue de Paris et la
proscription des mots étrangers.
 Au lieu de faire de la poésie une œuvre de l’imagination et de
sensibilité, Malherbe en fait une œuvre de la raison. Malherbe pense
qu’un poète est un ouvrier au service du peuple et non un prophète
messager de Dieu.
 Au lieu de laisser beaucoup de liberté dans la versification,
Malherbe proscrit l’hiatus, l’enjambement aux fins d’imposer les
règles précises.
 Il accepte le principe de distinction de genres.
III.2. Les salons au XVIIème siècle
Dans les salons de ces dames, les honnêtes gens (nobles, riches,
religieux, écrivains) se rencontrent pour converser, apprendre la politesse et
les manières raffinées par les sciences, la littérature et la philosophie.
On y cultive le bon goût mais avec le temps ce bon goût dégénère en
préciosité (hypercorrection). La préciosité dont on parle ici est un
mouvement européen dont les conséquences se sont fait sentir partout sous
diverses formes. C’est ainsi qu’on parle du gongorisme en Espagne,
marinisme en Italie, et de l’euphémisme en Angleterre. Cette recherche de la
préciosité a été appelée « excentricité » sur base de leur point de vue
commun. La préciosité lutte contre la vulgarité dans les manuels, c’est-à-
dire la politesse devrait s’affiner.
Mots vulgaires Périphrases proposées
La bougie Supplément du soleil
Le miroir Le conseiller de la grâce
Le balais L’instrument de la prospérité
Le chapeau L’affronteur des temps
La chemise L’empire du volcan
Le pain Le succès de la vie
Les dents L’ameublement de la bouche
La lune Le flambeau de la nuit

Tant que la préciosité était discrète et élégante, elle est une bonne
chose (au niveau interne), mais il y a une préciosité dont Molière se moquait.
L’influence des salons sur la langue française est évidente. Cette langue est
pure, affinée mais appauvrie ou affaiblie dans un sens.
Ex. La langue va souffrir au moins pendant deux siècles de division de mots
en caste (classe sociale) : vocabulaire de la noblesse d’une part et le
vocabulaire du reste de la population de l’autre.
L’influence des salons est surtout remarquable dans les écrits des
poètes. Ils veulent plaire à ce public raffiné, cultivé et pour ce faire, ils
prennent le ton qui convenait à ce propos. C’est grâce aux salons que
certains genres littéraires furent cultivés : le portrait, la maxime, la
correspondance, les mémoires et les romans.
L’homme parfait, qu’est-ce ?
L’homme parfait est celui qui obéit à l’honneur, celui qui sait vivre
dans la haute société, qui possède un goût averti pour juger le tout, celui qui
écrit à l’occasion mais n’affecte rien. Bref c’est un homme bien éduqué.
2. DESCARTES ET BLAISE PASCAL
Ces deux grands cerveaux ont joué un rôle semblable dans l’élaboration
de la conception classique. Descartes a marqué la place de la raison dans le
jeu de la faculté de la création littéraire tout en donnant à son siècle une
méthode de travail (évidence due à l’observation, l’analyse et le
dénombrement).
Blaise, lui, a instauré le sérieux dans la littérature tout en lui inculquant
le cachet philosophique.
Descartes et le discours de la méthode
C’est l’histoire des idées et du raisonnement de Descartes, considéré
comme la première grande œuvre philosophique écrite en langue française.
Sa philosophie consiste à rejeter provisoirement toutes connaissances
acquises ou apprises à priori et de procéder ensuite par le raisonnement à la
reconstitution des sciences. Descartes arrive ainsi à cette vérité dont on peut
douter « Cogito ergo sum ». Il fonde ainsi une philosophie qui repose
essentiellement sur l’exercice de la raison. 
Grand principe de la doctrine classique
La doctrine classique prône huit principes, à savoir :
 La même croyance esthétique 
C’est-à-dire le respect des règles (règles de trois unités par exemple dont
lieu, le temps et l’action), la parfaite ordonnance du discours et l’applicabilité
de la versification.
 Le prima de la raison :
Dans le domaine de l’art, la raison est ce qui s’oppose à l’imagination, à
l’inspiration spontanée. Pour le classicisme, une œuvre est construite
méthodiquement. Citons ici le serment de Bossuet, la tragédie de Racine, la
comédie de Molière… développé selon un plan ordonné et logique.
 L’imitation des Anciens :
Les écrivains du XVIIème siècle usent volontiers des thèmes littéraires, du
sujet d’humanité littéraire à savoir « l’amour ».
 La nature :
Dans l’œuvre classique, la nature est la matière d’une œuvre d’art. Le
classique peint la nature extérieure (panorama, bois) mais aussi la nature
humaine à travers les mœurs et les caractères. Bref, sa psychologie.
On peut citer ici La Bruyère (les caractères) , Lafontaine (les mœurs ),
Racine et Molière (la passion).
 Le souci de l’objectivité :
Ici l’objectivité s’oppose à la subjectivité, c’est-à-dire que la littérature du
grand siècle (siècle de Louis XIV) n’est jamais subjective, exception faite bien
entendu aux mémoires, et aux genres épistolaires. Le « Moi est haïssable »,
voilà le slogan de ce principe.
 Le sens de la mesure :
Peu d’œuvres classiques cultivent le surprenant et le merveilleux
(l’exagération). Molière lui-même s’en prend aux écrivains précieux, Boileau
aux faiseurs d’épopée et roman. Quand on écrit, on ne doit pas exagérer,
dépasser la mesure.
 La foi en tant que mission sociale et moralisatrice de l’œuvre
littéraire
L’œuvre d’art doit moraliser et socialiser la société. Raison suffisante pour
que les préoccupations morales et sociales soient l’extrême point de la
pensée de Molière et de Lafontaine.
 La dignité de l’expression
Jusque dans la comédie et dans la satire, la langue classique reste
châtiée, policée, épurée, prônée de sorte que les exemples de pluralité sont
rares. L’écrivain est invité à montrer beaucoup d’entrain (vivacité) pour une
certaine emphase. L’accent oratoire de la langue se trouve chez presque tous
les écrivains du siècle. Ainsi, l’évolution de la littérature au XVIIème siècle
semble passée par trois étapes fortement caractérisées.
 L’élaboration
 La réalisation
 La dislocation
A. LA TRAGÉDIE CLASSIQUE
1. PIERRE CORNEILLE
 La tragédie avant Corneille
La tragédie du XVIIème siècle manquait d’action. Statique, elle était
l’œuvre de la rhétorique et c’est le pathétique qui régnait parmi les
spectateurs affectés par le malheur du héros. La tragédie classique au
contraire repose sur l’attente anxieuse du déroulement. Chronologiquement,
Corneille appartient à la première moitié du XVIIème siècle, mais par l’action
de son œuvre, il dépasse le rôle du pionnier pour atteindre celui du maître.
Son contemporain, Boileau formula ainsi la règle de trois unités : « Qu’en
un lieu, en un seul jour, un seul fait accompli tienne jusqu’à la fin du théâtre
accompli. »
 La vie de Corneille
Pierre CORNEILLE est né à Rouen en 1606 et mort en 1684. Après ses
études des humanités chez les Jésuites, il se consacre au droit dont il
gardera le gout de plaidoirie et de discussions serrées. Il a écrit :
 Mélite
 Le Cid
 Horace
 Polyeucte
 Rodrigue
 Le Menteur
 Don Sanché
 Nicomède
 Pertharite
Découragé par l’insuccès de cette dernière pièce, Corneille renonça
provisoirement au théâtre. Quand il revint en 1659, il ne produisit que des
pièces médiocres. Il mourut dans l’oubli et la gêne matérielle en 1684.
 Le système dramatique chez Corneille
Corneille écrit des pièces de théâtre pour soulever l’admiration du
spectateur. Et cette admiration doit naitre de la victoire des héros, de leur
domination sur les passions. D’où le héros doit :
 Aspirer à la plus haute réalisation de lui-même en général dans le
bien.
 Agir non par instinct mais par volonté.
 Dépasser l’humanité commune, c’est-à-dire là où les autres échouent,
il doit réussir.
 Mesurer sa vraie valeur dans les situations extraordinaires et
complexes.
Chez Corneille, l’amour est une vertu et non une faiblesse comme le
prône Racine.La tragédie cornélienne pose un conflit entre deux grands
sentiments : c’est soit l’amour profane opposé à l’amour religieux.
Soit l’amour patriotique opposé à l’amour familial (dans Horace). Corneille
oppose toujours deux sentiments nobles.
 L’issue du conflit
Dans la plupart de ses œuvres, le devoir l’emporte et fait triompher
l’honneur. Entre deux passions en conflit, c’est la volonté qui est mise en
honneur. Raison suffisante pour que les exégètes disent que chez Corneille
les devoirs l’emportent sur les passions.
Corneille peint les hommes tel qu’ils devaient être, les hommes types,
archétypes, modèles, bref un idéal d’être. C’est dire que chez Corneille, le
héros est maitre de ses passions et de sa volonté. C’est l’aspiration même du
théâtre cornélien.

 Le style cornélien
Ainsi conçue, la tragédie cornélienne est d’un style exceptionnel, une
expression rigoureuse condensée et dynamique.
2. JEAN DE RACINE
Il y a trois part dans l’œuvre de Racine :
- Une part mondaine
- Une part de son génie
- Une part de Port-Royal
1. La part mondaine
Racine a fait ses débuts littéraires avec l’œuvre intitulée L’ode à la
nymphe de la seine (1660). C’est une œuvre empruntée à la préciosité farcie
(dominée) de mythologie et d’emphase selon le goût de l’époque.
Quand il débute avec des pièces de théâtre, il continue dans cette même
ligne. C’est le cas de Alexandre (1665)
2. La part de son génie
Les critiques de ces deux premières pièces lui rendirent un grand service.
Il se forgea ainsi sa propre voie dans la littérature. Les pièces qu’il écrivit
dans cette deuxième étape de sa vie littéraire se déroulent sur un fond de
décor antique, peintes avec beaucoup d’attention et un cœur humain. Par
cœur humain, il faut entendre les pièces à caractère psychologique telles
que :
 Andromaque, 1668
 Britanicus, 1669
 Berenice, 1670
 Bajazet, 1671
 Mithridale, 1673
 Iphigénie, 1674
3. La part du Port-Royal
Les dernières pièces de Racine acquièrent une préoccupation nouvelle.
Elles concilient des sujets chrétiens avec la forme de la tragédie antique
(mythologie). Ces pièces sont :
 Phèdre, 1677 : Ici, l’auteur expose les problèmes moraux, c’est-à-
dire du remord et de la prédestination.
 Esther, 1689
 Athalie, 1691
A. LE SYSTÈME DRAMATIQUE DE RACINE
Contrairement à Corneille qui suscite chez le spectateur l’admiration du
héros caractérisé par sa vertu et sa volonté, Racine, lui, suscite la pitié due
aux faiblesses du héros (amour aveugle).
Pour créer cette pitié, Racine y arrive grâce :
 Le sujet (les thèmes exploités dans le théâtre) 
Les thèmes raciniens sont toujours vraisemblables, ordinaires et
quotidiens.
 L’action :
Cette action est simple car elle a très peu d’incidents. Elle est intérieure,
c’est-à-dire que le conflit se vit dans l’âme du héros bien que les
conséquences soient extérieures.
 L’intrigue :
Elle est rapide car elle commence le plus près possible du dénouement.
La tragédie racinienne est une crise et non une histoire, c’est-à-dire une
passion qui dure depuis longtemps à l’intérieur du héros. L’action la saisit
au moment où elle commence à faire de ravage.
 Le mélange de force et de faiblesse, de vertu et de vice
Ce jeu d’opposition des qualités humaines rend la tragédie de Racine
quotidienne, c’est-à-dire de la vie de tous les jours. D’où sa popularité.
La passion racinienne représente nombre des passions entre autre
l’ambition, l’amour, … mais aussi pour lui l’amour n’est autre qu’une
passion tragique par excellence.
B. CARACTÉRISTIQUES DE L’AMOUR RACINIEN
 Amour irrésistible
Cet amour éclate comme un coup de foudre et se traduit comme un
désordre physiologique. Ni la raison, ni la volonté de l’homme n’y peut rien
contre lui.

 Amour-devoir
Pour Racine, il n’est pas de devoir qui puisse exister en dehors de la
passion.
 Amour-dignité
La passion pousse le héros si vertueux ou orgueilleux soit-il à des
démarches déshonorantes et humiliantes, aux mensonges et à la perfidie
aux ridicules et à l’insensé. À ce niveau, l’amour aveugle ôte la dignité.
 L’amour-égoïsme
Dans les pièces de Racine, l’amour adressé à l’être aimé rencontre
souvent une résistance que le héros cherche à contourner par tous les
moyens (haine, force, …)
 L’amour-impossible
Le destin tragique chez Racine ne permet presque jamais à l’amour de se
réaliser. Quand l’amour, par hasard, tend à se partager, un obstacle
extérieur empêche l’union des amants.
 L’amour-jalousie
Si l’être aimé ne répond pas à l’amour lui proposé, c’est souvent parce
qu’il aime ailleurs. Raison suffisante pour qu’on s’acharne à le jalouser. C’est
une haute humiliation de se voir préféré à un rival ou une rivale.
C. LES TYPES RACINIENS
Malgré la diversité des personnages, un type racinien se dégage
contrairement à celui de Corneille. Pour ce dernier, le héros a des facilités
dès sa naissance qui lui font arriver aux hauteurs de la vie. Cependant, le
héros racinien se débat vainement parmi les contradictions insolites de sa
nature. Voilà pourquoi ce héros s’achemine vers le meurtre et le suicide, une
sorte d’égarement qui annihile sa volonté tout en étant conscient de ce qu’il
fait.
D. LA FATALITÉ RACINIENNE
Le dénouement sanglant des héros raciniens s’explique par la place
qu’occupe la fatalité. Celle-ci est une force irrésistible qui conduit vers une
fin prédestinée malgré les moyens mis en œuvre pour lui échapper. Racine
présente cette irréversible fatalité de trois manières différentes :
 Le destin hostile (mal chance)
 La malédiction héréditaire
 L’impulsion irréversible de la passion.
4. LA COMÉDIE CLASSIQUE
A. JEAN POQUELIN DE MOLIÈRE
 Sa vie :
Jésuites Molière est né à Paris. Les fonctions de son père lui permirent de
faire les études des classiques chez les. Après les humanités, il fait le droit.
Mais brusquement il renonce au métier d’avocat. Il va alors fonder lui-même
une troupe théâtrale sous le nom de « Illustre théâtre » dans lequel sa femme
Madeleine est également actrice.
En 1655, il fait sa première grande présentation en vers de l’Etourdi.
L’année suivante (1656), il connait un autre succès avec la pièce Dépit
(dégout). L’explosion de ces deux pièces atteint Paris et Molière est invité à
aller jouer devant le roi et la Cour. Désormais Molière devient le protégé du
roi et surtout du petit frère du roi appelé Monsieur. Ainsi la troupe de
Molière s’appellera depuis lors la troupe de Monsieur.
En dépit du succès dû à la faveur royale et à la fortune, Molière vécu
malheureux. La condition d’auteur et d’écrivain n’était pas respectée à
l’époque. Molière mourut sur scène lors de la présentation de la pièce Le
malade imaginaire où lui-même jouait le personnage du malade même.
B. LA COMÉDIE DE MOLIÈRE
Avant Molière, la comédie passe pour un simple divertissement où le
personnage Bouffon (qui fait rire) avait pour rôle principal de faire rire le
public. Beaucoup avaient tenté par la comédie mais celle-ci n’avait produit
que des farces. D’ailleurs Molière lui-même avait commencé par la farce.
Cependant, de la farce, il est passé à la comédie tout en l’élevant au même
rang que la tragédie. Son œuvre comprend alors les comédies de mœurs
dont la toile de fond (thème principal) est la critique sociale. C’est le cas de :
 Précieuses ridicules
 Le Bourgeois gentil homme
 Le Malade imaginaire
Il a aussi excellé dans des comédies psychologiques ou de caractère à
savoir :
 Tartuffe
 Don Juan
 Le Misanthrope
 L’Avare
 Les Femmes savantes
C. LA DOCTRINE LITTÉRAIRE DE MOLIÈRE
Sa doctrine comprend quatre points essentiels :
 La règle de plaire
Pour lui, les règles ne sont pas de choses extraordinaires, ce sont de
simples observations de bon sens que chacun peut faire à son tour. Selon
Molière, l’œuvre se juge, non point d’après les règles de Horace ou de
Aristote, mais d’après l’effet qu’elle produit sur les spectateurs. Corneille
suscite l’admiration sur le spectateur, Molière le rire et Racine la pitié.
 La manière dans la comédie
La peinture des vices à travers les mœurs et les caractères contemporains
ont, selon Molière, pour objectif leur correction. Les sujets qui inspirent
Molière sont particulièrement l’hypocrisie et l’imitation de la vertu.
 La peinture d’après la nature
La comédie de Molière est une peinture générale qui repose sur une
observation attentive de la nature humaine dans son cadre spatio-temporel.
 La portée morale de la comédie de Molière
Molière ne force pas seulement le rire, il entraine également à la réflexion,
à la méditation sur les conséquences des vices. Les spectateurs font
inconsciemment une comparaison entre le personnage ridicule et eux-
mêmes.
D. LE COMIQUE DE MOLIERE
L’art de Molière consiste justement à traiter de façon amusante des
situations pénibles (complexes). Le comique passe toujours au premier plan.
Pour provoquer le rire, Molière use des procédés divers :
 La parodie (caricature) grossière, c’est-à-dire des coups de flèche
adressés aux autorités.
 La caricature qui consiste à isoler (mettre en relief) les traits saillants
d’une physionomie tout en le grossissant.
 La répétition d’un mot ou d’un geste qui devient un tic.
 L’exagération paradoxale d’une idée juste.
 L’opposition de deux personnages qui se font valoir mutuellement.
 Le quiproquo (confusion).
E. LA LANGUE DE MOLIERE
Dans son style, nous remarquons une certaine négligence voulue. Molière
utilise parfois la langue parlée au détriment de celle dite soutenue, c’est-à-
dire le jargon de toutes les couches sociales mais cela s’explique : l’élégance
et la finesse littéraire dans le comique ne sauraient être saisies par le public
dans son ensemble. On dirait que Molière écrit trop banalement pour être
entendu de loin.
B. JEAN DE LA FONTAINE (1621-1695)
De bonheur, Jean de Lafontaine accompagna dans ses courses son père
qui était conservateur des Eaux et de foret. Les exégètes pensent qu’il a pris
un goût très vif pour les choses de la campagne à travers cette situation. A la
mort de son père, il lui succéda et mena une vie de campagnard jusqu’à
quarante-cinq ans. Le fait de passer une grande partie de sa vie dans le bois,
il y a de quoi alimenter et rafraichir son œuvre pour le reste de sa vie.
Lafontaine est un rêveur, paresseux, distrait et timide. Son épitaphe
(inscription sur la tombe) en est une preuve éloquente :
« Jean s’en alla comme il était venu
Mangeant le fond avec le revenu
Tint les trésors chose peu nécessaire
Quant à son temps bien sut le dispenser
Deux parts en fit dont il souhaite passer
L’une à dormir et l’autre à ne rien faire. »
 LA FABLE
Une fable est un récit court visant à démontrer une vérité morale.
Lafontaine passe pour un grand fabuliste français de son époque.
Cependant, pas plus que les autres écrivains classiques, Jean de Lafontaine
ne se soucie pas d’être original dans la matière de ses œuvres. Les critiques
littéraires estiment qu’il a imité les fables de ses devanciers en les
transformant. Pensons ici au fabuliste de l’Orient dont les œuvres lui sont
parvenues par les croisades d’une part, et les œuvres d’Esope et de Phèdre
(fabuliste grec) d’autre part. Seulement, sa valeur réside dans la façon
personnelle de traiter cette matière.
 LA COMPOSITION DES FABLES DE LAFONTAINE
Les éléments du drame
 Le récit
Ses récits sont caractérisés par un début rapide ou une introduction en
quelques mots. Celle-ci sert à situer les personnages et à tracer le cadre de
l’action. Ex. la raison du plus fort est toujours la meilleures.
Dès que le début est fini les personnages parlent et l’auteur se
dissimilent pour les laisser agir. Le tout est d’une composition rigoureuse,
donc impossible d’ajouter et de retrancher sans nuire à la fable. La
conclusion est toujours moralisante (une ligne ou quelques mots).
 Les personnages
Quelque fois sont les hommes mais très souvent des animaux auxquels
Lafontaine prête une âme, une intelligence, un caractère humain.
 Le cadre spatial
Lafontaine ne décrit pas pour décrire, et en cela il se présente comme
tous les autres classiques. Remarquons ici qu’il est l’un des rares écrivains
qui aient accordé quelques places à la campagne.
Les caractéristiques des fables de Lafontaine
Dans ses fables, la nature n’intervient pas pour elle-même, elle est un
simple décor. Certaines de ses évocations restent malgré tout inoubliables
même s’il ne s’agit pas de la nature telle que conçue par les romantiques.
La morale des fables de Lafontaine
Tout en décrivant fort bien les animaux, Lafontaine ne peint en réalité
que les mœurs des hommes. Cependant, cette moralité est fort discutée par
les exégètes. Pour certains, ces fables n’ont pas un cachet moral, c’est-à-dire
elles ne sont pas le reflet d’une réalité réelle. Dans la fable le Loup et
l’Agnon, nous lisons en son début « la raison du plus fort est toujours la
meilleure », c’est comme si Lafontaine disait « c’est regrettable mais c’est
comme cela ». Un moraliste ne devait pas accepter une telle situation et
l’accepter comme principe. Malgré cela, les fables de Lafontaine ont le mérite
d’être accueillies comme une morale pratique.
L’autre camp interprète le début de cette fable comme suit : le monde
est méchant, tachez de ne pas en être victime. Ainsi puisqu’il attaque les
travers et les vices de la nature humaine, nous pouvons considérer que son
œuvre est morale au même pied que d’autres œuvres classiques.
Le style de Lafontaine
C’est un style très varié dont le rythme et le ton s’adaptent aux
caractères des personnages et à l’idée.
Ex. En disant que la fourmi est sèche et dure, le pigeon est caressant et
doux…, Lafontaine marie le style à la réalité. Ce style est pittoresque, c’est-à-
dire avec quelques traits bien choisis, il trace un tableau qui s’impose tel
une peinture.
5. LE GENRE ÉPISTOLAIRE
1. LA VIE DE MADAME DE SEVIGNE
Née Marie de Robisté Chantal puis Marquise de SEVIGNE, elle a épousé à
dix-huit ans le Marquis qui porte son nom, homme brutal et débauché. Elle
sera veuve à vingt-cinq ans. Dès lors, elle se consacre à l’éducation de ses
enfants Françoise et Charles, tout en recevant ses amis choisis dans son
salon. Sa fille épouse en 1669 le Compte de GRIGNAT en Provence (Sud de la
France).
Pour se consoler de cette séparation douloureuse, Mm de Sévigné prit
l’habitude d’écrire à sa fille presque toujours lui racontant la vie de Paris.
C’est ce qu’il a appelé « le penchement de mon chœur ».
A. LES LETTRES
Publiées pour la première fois au XVIIIème siècle par sa petite fille
Pauline de GRIGNAT, les premières correspondances étaient tronquées
modifiées. Il fallait attendre le XXème siècle pour que les vrais textes soient
connus dans toute son intégralité. Elles seront alors réunies en dix
volumes : spécialement des lettres adressées à Mme de GRIGNAT sa fille, à
Charles son fils, à ses amis BUSSY-ROBUSTIN et Mr l’Abbé de Coulanges et
Pomponne.

B. INTÉRÊT DES LETTRES


Les lettres ou la correspondance de Mme de Sévigné réveille quatre
aspects : historique, psychologique, moral et littéraire.
 Intérêt historique
En effet, à la manière d’un journal, ces lettres nous font connaitre la Cour
et Paris entre 1670 et 1690.
 Intérêt psychologique
Ses lettres sont une analyse approfondie des âmes, des comportements
de Mme de Sévigné elle-même (son bon sens, sa bonté spirituelle, sa
recherche sur la vertu et l’affection). Elles mettent également en relief sa fille
raisonneuse et son fils écervelé (niveau très bas).
 Intérêt moral
Le climat moral des lettres de Mme de Sévigné est très élevé en ce sens
qu’on y puise quelques conseils moraux pour la vie à savoir : Accepter les
devoirs, s’adonner à la Providence, se préparer à la mort et tant d’autres
conseils sur l’éducation.
 Intérêt littéraire
Enfin la qualité du style et les thèmes développés font que ces lettres
soient des outils didactiques.

C. LA PLUME DE MADAME DE SÉVIGNÉ


Le style de la Marquise de Sévigné fait penser à une conversation enjouée,
spirituelle, rapide et pleine de tact. Il frappe surtout par sa simplicité, mais
une simplicité simplifiée. Très souvent la matière de ses correspondances
est, selon ses propres expressions, « le dessus de tous les panier », c’est-à-
dire la fleur de mon esprit, de ma tête, de mes yeux, de ma plume et de mon
écriture.
Pour cela, on l’a souvent comparé comparée à Lafontaine à savoir le
même vocabulaire riche, la même syntaxe souple et variée, le même sens des
expressions imagées, saisissantes et inattendues.
Cependant les traces de la préciosité y sont très apparentes que chez le
fabuliste (Lafontaine).On sent parfois une certaine richesse et le désir de
plaire. Mme de Sévigné est véritablement classique en ce qu’elle se montre
connaisseuse de l’âme humaine et des sentiments communs aux hommes de
toutes les époques. Sans cela elle ne serait pas goûtéeau-delà de son siècle.
6. L’ÉLOQUENCE RELIGIEUSE
BOSSUET (1627-1704)
Eloquence
L’éloquence politique (parlement, présidence, …), l’éloquence judiciaire
(avocat, défenseur juridique, …), éloquence académique (conférence
scientifique, soutenance publique, …), éloquence militaire, religieuse, etc.
A. LA VIE DE BOSSUET
Bossuet est né à Dijon et fit ses études chez les Jésuites où il bénéficiera
d’une formation classique. Ordonné prêtre en 1652 (27ans), il passa sept ans
à Metz puis rentra à Paris en 1659. Dix ans durant, il vivra aux côtés de
Saint Vincent de Paul. Il sera le prédicateur en vogue de grandes églises.
D’abord très simple et familier dans ses sermons, il se fixe peu à peu
dans un genre plus élevé susceptible de plaire à la Cour. En 1669, il est
nommé évêque de Condom.
B. BOSSUET, L’ORATEUR
Il est le plus célèbre représentant de l’éloquence religieuse. Sa notoriété
(popularité) s’impose dans ses sermons et les oraisons funèbres (lié à la
mort).
C. LA PRÉDICATION AVANT BOSSUET
La prédication avant le XVIIème siècle avait des défauts. Les prédicateurs
abusaient des termes d’école que le public ne comprenait absolument pas :
les citations des auteurs païens de la préciosité que les salons avaient mises
à la mode étaient leur référence. Des efforts furent tentés pour corriger cette
prédication. Saint François de Sale, les prêtres jésuites, Saint Vincent de
Paul contribuèrent à ramener la prédication à sa source c’est-à-dire
l’Évangile. Mais le véritable réformateur de la chaire est Bossuet.
Évêque de Meaux, il fut surnommé « L’Aigle de Meaux ». On l’a appelé
ainsi en référence de la hauteur de sa pensée, l’élévation de son caractère, la
nature de son cœur et surtout l’étendue de son génie. Bossuet a écrit des
œuvres de polémique religieuse car il a été mêlé à beaucoup de querelles
d’ordre religieux.Cette situation lui a valu le titre d’historique et de
dialecticien (d’argumentation). Citons parmi ses œuvres :
 Le discours sur l’histoire universelle
 L’histoire de variation des églises protestantes
Bossuet est un orateur à la majesté persuasive, il est écrivain par sa
langue soutenue, vigoureuse et solennelle (avec beaucoup d’estime et de
valeur). Citons ici :
 Les oraisons funèbres et la plupart de ses sermons qui ne furent
publiés que vingt-huit ans après sa mort.
Bossuet n’avait jamais eu l’idée de les faire imprimer. Dispensés, ils furent
recueillis et publiés au XVIIIème siècle d’une manière imparfaite. Depuis, il a
fallu de savants travaux pour rétablir des textes exacts dans leur
authenticité. Les principaux sermons sont :

 Le panégyrique de Saint Bernard


 Le panégyrique de Saint Paul
 Les sermons sur l’éminente dignité des pauvres
 Les sermons sur la passion, la providence, la mort.
Contrairement aux sermons qu’il ne voulait pas publier, Bossuet le fit
lui-même pour la plupart de ses oraisons funèbres, pièces bien soignées, au
discours d’apparat (de grand éclat). Les principaux sont :
 L’oraison funèbre de la reine d’Angleterre (1669)
 L’oraison funèbre de la Duchesse d’Orléans (1670)
 L’Oraison funèbre du prince de Condé (1687)
7. LA CRITIQUE LITTERAIRE
A. NICOLAS BOILEAU
Né à Paris, Boileau a commencé à faire des vers satiriques dans lesquels
il s’attaque aux poètes qui étaient en vogue en cette période. À l’instar de
Juvénal, Horace et surtout Mathurin Régnier. Cette satire lui attira
beaucoup d’ennuis. Il fut vite présenté au roi qui le mit sous sa protection. Il
put alors se livrer à sa satire sans être inquiéter. Parallèlement à la critique
(satire), Boileau entreprit à codifier la doctrine de l’école dans les Epitres et
dans l’Art poétique. Au même moment qu’il fait la satire, il se plonge dans
l’exégèse.
Grace à cela, Boileau fut nommé avec Racine « historiographe » (critique
littéraire). Pour ce il entra à l’Académie française.
B. SES ŒUVRES
 Les satires I et IX
Dans cet ouvrage, Boileau se livre tour à tour à la satire des mœurs
bourgeoises, à la satire des mœurs en général et à la satire littéraire,
soubassement de son goût de la critique littéraire ou l’exégèse.
 L’Art poétique
Cette œuvre comprend quatre chants :
 Ier chant : il renferme les préceptes généraux sur la nécessité du
talant pour l’art d’écrire. L’accord de la rime et de la raison, une
histoire de la poésie française termine ce premier chant.
 IIème chant : Celui-ci donne les règles du petit genre tel que :
l’églogue, l’ode, le sonnet, la satire.
 IIIème chant : Il se penche sur les grands genres à savoir : la
tragédie, la comédie et l’épopée après avoir brossé leur histoire.
 IVème chant : Ce dernier étale les préceptes moraux sur le travail de
la vertu.
C. BOILEAU, CRITIQUE LITTÉRAIRE
Comme critique littéraire, on lui reproche de ne pas tenir compte de
l’inspiration nécessaire du poète. Mais nous devons lui reconnaitre certaines
qualités d’exégète notamment la rigueur, la mesure, le bon sens et le gout.
C’est dire que Boileau est un exégète qui sait apprécier à juste titre.
Comme poète, il lui manque d’imagination et de sentiment. Bref, il n’est
pas lyrique. Comme théoricien, Boileau commence à écrire ses premières
satires en 1660 mais la doctrine qu’il expose était déjà et fermement établie.
C’est-à-dire que Boileau n’a rien inventé.
En effet, ceux qu’il attaquait à savoir les poètes précieux, burlesques ou
emphatiques étaient déjà mourants et désapprouvés à cette époque. Les
grands principes que contient son œuvre, il n’en est pas un qu’il ait inventé.
8. LA PEINTURE DE L’HOMME
LA BRUYÈRE (1645-1695)
De bonheur, La Bruyère abandonna la carrière d’avocat pour être
précepteur du petit fils de Condé. Quelques temps après, c’est-à-dire après
sa définition dans le domaine littéraire, il fut reçu en 1693 à l’Académie
française.
Son œuvre
Cet écrivain à la plume tranchante n’a écrit qu’une seule œuvre
intitulée Les caractères ou les mœurs de ce siècle publiée en 1688. Ce sont
les succès de cet ouvrage qui le menèrent à l’Académie française en 1693.
L’œuvre de La Bruyère est un ensemble de portraits et de maximes qui
constituent la partie populaire du livre.
Bien que le titre indique clairement l’intention de l’auteur de se
pencher sur les hommes de son époque, La Bruyère n’échappe pas à la
tendance du XVIIème siècle d’envisager la société sous son aspect éternel.
C’est dans l’analyse des mœurs contemporaines que sa personnalité se
réalise le mieux.
En effet, La Bruyère use des mots cruels pour les courtisans, les
paysans, les financiers, les précieux, les faux dévots, les prêtresfrivoles, les
mondains, les bourgeois, etc. On lui reproche cependant d’avoir fait un
recueil de médisance au point que ses ennemis firent même circuler les
noms des personnes qu’il voulait peindre.
Observons que ses idées tournent autour de :
 L’homme éternel
 L’homme de son temps
L’ART DE LA BRUYÈRE
Un tel livre (les caractères) aurait risqué la sécheresse de
l’énumération (défauts), mais la Bruyère a imagination et l’art pittoresque
qui rendent ses portraits vivants et parlants. Au lieu de la grande phrase
classique, on a dans les caractères plutôt une phrase courte.
En effet, La Bruyère n’écrit pas avec aisance, on sent à travers ses
lignes un travail hardi et de recherche. Du point de vue style, La Bruyère
annonce déjà les écrivains qui vont suivre (XVIIIème siècle)
T.P Au XVIIIème siècle, il s’est produit ce que l’exégète appelle « la
querelle des Anciens et des Modernes. » Parlez à suffisance de celle-ci selon
le plan ci-dessous :
00. Introduction
1. La querelle proprement dite
a. Ière phase
b. IIème phase
2. Les thèses des antagonistes
a. Les thèses des Nouveaux
3. Les arguments des Anciens
Conclusion
 Conséquences de cette querelle
Chap. IV. LE XVIIIème SIECLE FRANÇAIS
Les œuvres de la première moitié du XVIIIème siècle sont conforme à
l’idéal esthétique du XVIIème siècle(le culte de la raison et des règles) tel que
fixé par Boileau. Par contre les 50 dernières années (deuxième moitié) sont
caractérisées par un esprit réformateur et révolutionnaire.
(L’esprit réformateur implique le rejet des classes sociales, l’imitation
des Anciens, les règles dogmatiques, le culte de la raison tandis que l’esprit
révolutionnaire suppose la liberté dans tous les domaines de la vie : liberté
des classes sociales, culturelle, scientifique, littéraire, religieuse, etc.)
Demême la réforme mène au renouveau c’est-à-dire à la découverte et
à la science, de même la révolution mène vers l’idée philosophique (doute
sceptique, prise de position sans référence
La littérature du XVIIème siècle se distingue de celle du XVIIIème
siècle en nombre de points de vue. Observons :
Littérature du XVIIème siècle Littérature du XVIIIème siècle
Siècle religieux dans l’ensemble, respect Siècle de la critique de toutes les
des institutions traditionnelles dans tous traditions établies tant politiques que
les domaines. C’est dire que l’homme est religieuses. C’est le siècle de la
passif, il ne fait que contempler la philosophie, c’est-à-dire de l’indépendance
nature. de la raison individuelle et de l’incrédulité.
L’objet de la littérature du XVIIème siècle La littérature a pour objet l’homme social
est l’homme intérieur et universel. dominé par le rationalisme.
La littérature s’appuie sur les écrits La tradition cède sa place aux thèmes
traditionnels gréco-romains. nouveaux
Le classicisme en tant que mouvement Le cosmopolitisme du XVIIIème emprunte
spécifiquement français passe pour une à l’étranger ses thèmes, d’où son caractère
littérature nationale. universel.
La philosophie religieuse est une L’incrédulité fait descendre des idées sur
connaissance désintéressée qui expose la terre aux fins de promouvoir l’homme
déductivement les thèses d’une doctrine dans tous ses aspects.
tout en érigeant un système
métaphysique c’est-à-dire des pensées
abstraites.

Du point de vue littéraire, le XVIIIème siècle est un siècle


d’élargissement (ouverture, éclosion) en ce sens que tous les écrits ont pour
objet d’autres domaines de l’esprit. Cette révolution réformatrice fait que la
littérature prenne conscience de l’homme en tant qu’êtresocial, politique,
humanitaire et non un sujet de contemplation comme au XVIIème siècle.
La pensée du XVIIIème siècle se porte pour la première fois à la
rencontre de l’homme vivant, concret et particulier. La Cour n’arbitre plus le
jugement littéraire car elle cesse de contrôler ou d’orienter le gout des
écrivains. Désormais ce sont les salons qui arbitrent toutes les tendances de
la vie intellectuelle.
1. LA LITTÉRATURE
La première moitié du XVIIIème siècle est sous le signe du rationalisme
philosophique, c’est-à-dire qu’on place la raison au-dessus de tout. La
seconde moitié du siècle est marquée par l’esprit critique contre le
dogmatisme. Elle est sous le signe de la sensibilité préromantique bien qu’il
n’y ait pas de coupure brusque. Jean JACQUES ROUSSEAU ; et Denis
DIDEROT incarnent le partage de leur époque entre ces deux tendances.

2. LES PHILOSOPHES
1.MONTESQUIEU Charles Louis de Secondât
Il prit le nom de son oncle Montesquieu en même temps qu’il lui
succéda comme président de Bordeaux (sénat)
Son œuvre : Montesquieu a beaucoup écrit mais ses œuvres les plus
célèbres sont :
 L’esprit des lois
 Les lettres persanes
Cette seconde œuvre lui valut son entrée à l’Académie française. Les
lettres persanes sont une sorte de roman épistolaire. Deux persans RICA,
homme du monde plein de finesse et USBECK, philosophe réfléchi, quittent
leur pays pour visiter l’Europe. De Paris où ils s’installent pour un temps, ils
envoient leurs impressions à des amis restés en Perse. Ce sont des
observations satiriques sous forme des plaisanteries. Cette satire est dirigée
contre tout le monde. Dans le salon où ils se trouvent, RICA et ISBECK font
des portraits plaisants du poète, du financier, … la critique du régime
politique, l’attaque de l’autorité pontificale, le célibat ou le clergé (ordre
religieux).
Ces observateurs curieux abordent des sujets délicats tels que le
divorce et l’esclavagisme. Montesquieu, craignant les ennuis dus à ces
critiques, présente sa satire comme une fantaisie amusante des personnes
naïves (RICA et USBECK). C’est là une audace où la censure exerçait encore
une vigilance exceptionnelle.
2. VOLTAIRE (François Marie-Arouet)
Voltaire est surtout connu pour sa contribution à l’élaboration de
l’Encyclopédie. Par sa longue carrière d’écrivain, Voltaire englobe tout le
siècle par son influence, influence due à son évolution d’esprit public de son
activité littéraire et de l’abondance de ses œuvres. Il est tour à tour
philosophe, historien, conteur, critique littéraire ou exégète.
A. SA VIE
 De brillantes études classiques chez les Jésuites
 Fréquentation de la société libertine
 Jeunesse mouvementée : il a été trois fois en prison à la Bastille
(1789 lors de la révolution française).
 Exile dû à son attitude et ses opinions irrespectueuses.
 Plusieurs séjours à l’étranger.
B. LA PHILOSOPHIE DE VOLTAIRE
Sa philosophie est celle des encyclopédistes qui vénéraient leur maitre à
savoir :
 Le rejet de considération métaphysique de l’homme traduit par
l’exaltation du progrès de la science visant l’amélioration des
conditions sociales de l’humanité.
 L’attitude déiste prônant la reconnaissance de l’existence d’une
divinité et non d’une religion pratique. Le Dieu que Voltaire conçoit ne
s’occupe des hommes et voilà pourquoi la religion est inutile. Si Dieu
n’existait pas, il faudrait l’inventer pour maintenir les hommes dans la
morale.
Il ajoute : « je voudrais que mon procureur, mon tailleur, mes valets croient
tant en Dieu et je m’imagine que j’en serai moins volé. » La morale voltairienne
est ainsi fondée sur la tolérance et la bienfaisance.
C. VOLTAIRE, HOMME DES LETTRES
Si les qualités littéraires de Voltaire se manifestent non sans peine dans
ses volumes en vers, c’est sa prose par contre qui est nettement supérieure
au reste de ses écrits. Son arme redoutable, ironie, est la grande
caractéristique de son style.
3. L’ENCYCLOPÉDIE
Ce qui fait l’unité de l’encyclopédie, c’est l’esprit qui l’anime et qui se
résume comme suit :
 La destruction de tout absolutisme dogmatique, de toute
métaphysique, de toute religion et de toute autorité, c’est-à-dire
l’instauration du système « tabula rasa. »
 Le culte des tendances humanitaires et du progrès.
 La primauté de la critique, du doute et de la négation.

A. L’ACCUEIL DE L’ENCYCLOPÉDIE
L’encyclopédie pénétra partout : chez les nobles de province, chez les
notaires royaux, chez les curés, chez les bourgeois etc. Ses succès se
propagent dans le public et dans les Lettres.
Malgré les entraves officielles, quelques grands personnages de l’époque
accordèrent leur faveur à l’encyclopédie. Citons par exemple Mme
POMPADOUR, Le Marechal de Richelieu et d’autres encore qui protégèrent
les encyclopédistes et rendirent inefficaces les mesures prises par la censure.
B. LES COLLABORATEURS A L’ENCYCLOPÉDIE
Trois noms sont à retenir dans la collaboration à l’encyclopédie, mais la
liste reste longue.
1. DÉNIS DIDEROT(1713-1784)
C’est le plus énergétique défenseur de l’esprit encyclopédique. Il végétait
en bohème, incapable de s’appuyer à une profession, jusqu’à ce que
l’entreprise de l’encyclopédie le sortît de l’obscurité. Pour ce, Diderot devint
le chef de l’idole (les plus admiré) des philosophes de son temps. Catherine
de Russie ayant appris sa gêne matérielle (problème financier) le fit affecter à
sa bibliothèque en qualité de bibliothécaire.
C’est dans cette ville de Saint-Pétersbourg qu’il travailla toute sa vie pour
la remercier et y mourut après.
A. SES ŒUVRES
 Des articles dans l’encyclopédie
 La Lettre sur les aveugles (essai de philosophie)
 Le Rêve d’Alembert (essai de moral)
 Le Paradoxe sur les comédiens (essai sur la critique littéraire)
 Le Père de famille et les fils naturels (drame)
 Jacques le fataliste (roman)
 Le Neveu de Rameau (roman)
 Les Salons (critique d’art)
B. LA PENSÉE DE DIDEROT
En religion, Diderot est considéré comme athée et matérialiste. L’idée
de Dieu est repoussée pour trois raisons :
 Dieu est incompatible avec l’existence du mal
 Les attributs de Dieu sont contradictoires (justice et bonté), Dieu est
injuste (différence)
 La croyance en Dieu serait un obstacle au bonheur et un danger pour
la morale. Cette croyance dénature l’homme.
En philosophie, il n’y a qu’un principe, qu’une réalité : « la matière
sensible, déclare Diderot. » D’où l’abandon de toute spéculation
métaphysique.
Qu’est-ce que l’homme selon Diderot ?
Diderot trouve tour à tour que :
 L’homme est un être moral.
 Cette moralité, il l’a acquise par intuition.
 L’homme est naturellement poussé pour le plaisir à faire le bien, il a
horreur du mal.
 L’homme est un organisme dont la vie humaine n’est qu’un état
transitoire de la matière. De cette conception Diderot pense en
définitive que la science de l’homme n’est pas la morale mais la
physiologie.
2. GEORGES LOUIS Le Clerc (1707-1788)
Le Clerc est un grand mathématicien, membre de l’Académie des
sciences à 26ans. Il voyage beaucoup après ses études et rapporte de
l’Angleterre un gout très déterminé de science.
A. SON ŒUVRE
 L’Histoire naturelle
 Le Discours sur le style
Le succès de ce premier ouvrage Histoire naturelle le fit nommer membre
de l’Académie française sans l’avoir demandé. Jusqu’à sa mort, il va s’atteler
à cette labeur académique.
POURQUOI ALORS LE CITER PARMI LES ENCYCLOPEDISTES ?
Le Clerc ne fut ni ennemi, ni ami des encyclopédistes. Cependant, il eut le
mérite d’être l’un des principaux artisans, diffuseur de l’esprit scientifique
qui est à la base de l’encyclopédie. En effet, il avait les qualités d’un grand
savant. L’indépendance de son esprit ne s’inclinait que devant les faits
prouvés. Le gout de l’obsession et l’analyse minutieuse sont son cheval de
batail.
Son style scientifique doublé des qualités littéraires et orné par des
périphrases, des mouvements syntaxiques oratoires se confirment dans ses
discours à l’Académie. Il écrivit un jour dans son discours sur le style ce qui
suit : « Bien écrire, c’est tout à la fois bien penser, bien sentir et bien rendre.
C’est avoir en même temps l’esprit, de l’âme et du goût. Le style suppose la
réunion et l’exercice de toutes ces facultés intellectuelles. »
3. JEAN JACQUES ROUSSEAU (1712-1778)
Il a été dit que la première moitié du XVIIIème siècle demeure fortement
tributaire du XVIIème siècle. Nous nous engageons maintenant vers le
second versant du siècle. Nous y trouvons des tendances qui s’épanouissent
et se colorent en siècle romantique. Vers 1750, c’est avec Vauvenargues,
moraliste et naturaliste que s’affirme la volonté de réhabiliter les sentiments.
Vauvenargues annonce l’avènement de J.J ROUSSEAU en soulignant dans
ses maximes l’insuffisance de la raison. Cependant, il célèbre les intuitions
des sentiments et réhabilite les sentiments du passé.
DU POINT DE VUE SENTIMENT
« La raison nous trompe le plus souvent que la nature. Personne n’est
sujet à plus de fautes que ceux qui n’agissent que par réflexion. Connaitre par
sentiment est donc le plus haut degré de connaissance. Les grandes pensées
viennent du cœur. »
Du point de vue passion
Vauvenargues soutient que les passions ne sauraient être néfastes car
notre nature n’est pas mauvaise. Elles sont même la source des plus nobles
activités et souvent des plus nobles vertus. Mais c’est J.J Rousseau qui va
déchainer les instincts profonds et assurer le triomphe de la passion.
APRÈS 1750
Parallèlement au rationalisme de Voltaire et des encyclopédistes, un
large courant sentimental que dirige Rousseau traverse la seconde moitié du
siècle : une sorte d’individualisme sentimental annonçant le romantisme.
1. SA VIE
Né àGenève en 1712, J.J Rousseau est d’une sensibilité maladive qu’il
développa de bonheur par des lectures indiscrètes.
2. SON ŒUVRE
J.J. Rousseau se projette de détruire la société qui repose sur des
conventions dans le but de reconstruire une autre conformément à la
nature. De là, trois distinctions sont à faire dans son œuvre :
A. Les œuvres de destruction
 Discours sur les lettres et les arts
 Discours sur l’origine des inégalités
 Lettres à d’Alembert sur le spectacle
 La nouvelle Héloïse
Rousseau y attaque les institutions sociales source de la dépravation
sociétaire. L’Académie de Di juan avait mis en concours la question de savoir
si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les
mœurs.
À cette occasion, Rousseau écrit le Discours sur les sciences et les arts en
1750. Dans cette œuvre, il confirme que les sciences et les arts ont
réellement corrompu les mœurs au lieu de les épurer. Il en donne des
preuves historiques tout en démontrant qu’il ne pouvait en être autrement.
1. Les preuves historiques
Le progrès des sciences, des arts et de luxe a fait disparaître l’Egypte, la
Chine, la Rome, … antique. Par contre les peuples ignorants et primitifs
pygmées, Hottentots, … ont conservé leur vertu et leur honneur (peuples
sauvage).
2. Les preuves rationnelles
Selon J.J. Rousseau, les sciences encouragent l’oisiveté et détruisent le
sens religieux pour rétablir la morale.
B. Les œuvres de reconstruction
 Emile ou de l’Education (roman pédagogique)
 Le Contrat social (théorie sur la démocratie basée sur l’égalité)
 La Nouvelle Héloïse IIème partie (Idéal familial)
Cette deuxième série d’œuvre se propose de contribuer à la
régénération de la société et de l’individu.
C. Les œuvres de réalisation
 Les Confessions
 LesRêveries d’un promeneur solitaire
 Les Dialogues
3. Influence de J.J. Rousseau
J.J. Rousseau a inauguré une ère nouvelle, une nouvelle manière de
pensée, de sentir et d’écrire. Cette écriture nouvelle s’articule sur les points
ci-après :
 Il a mis la sensibilité à la mode dans une société dominée par l’esprit,
c’est-à-dire la raison.
 Il a substitué la raison à l’instinct.
 Il a protesté contre l’athéisme des philosophes, pas au nom de la
raison mais pour une religion intuitive du cœur.
 En littérature, il a ouvert la voie au romantisme dont il est l’ancêtre
authentique.
4. Les thèmes de J.J. Rousseau
Ses thèmes préférés sont le Moi, la nature, le sentiment religieux,
l’imagination et le cœur. Ces thèmes seront le soubassement de toute la
littérature romantique.
CONCLUSION
De peur de verser dans le romantisme du XIXème siècle, terminons notre
exposé par ce qu’était la littérature de la révolution. L’activité littéraire du
temps de la révolution est pauvre aussi bien en théâtrequ’en poésie, seule
l’éloquence politique a de vrais mérites. En effet, sous la révolution, les
événements accaparaient les énergies et seul l’art qui tissait l’action est
apprécié. L’éloquence, elle, est une conséquence de la situation. Dès que
l’autorité passait d’un conseil de roi à une assemblée délibérante, l’influence
des idées devrait être l’apanage des éloquents (beaux parleurs). Les plus
grands noms sont : MIRABEAU, VERGINIAUD, ROBESPIERRE et DANTON.

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