Étymologie

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Du latin tingere.

teindre \tɛ̃dʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se teindre)

  1. Faire prendre à une étoffe ou à autre chose une couleur différente de celle qu’elle avait, en la plongeant dans un liquide spécial.
    • Si on mélange ensemble une solution de chlorure ferrique et une solution de prussiate rouge, on obtient une solution rouge qui teint en bleu de Prusse les fibres végétales plongées dans la liqueur, tandis que les fibres animales ne teignent pas. — (D. de Prat, Nouveau manuel complet de filature; 1re partie : Fibres animales & minérales, Encyclopédie Roret, 1914)
    • Cette industrie du drap est en effet l'une des plus complexes, et le nombre des opérations nécessaires pour transformer la laine brute en produit fini est très élevé. Il fallait trier la laine, la teindre, la mélanger, la carder, la filer, la tisser, dégraisser le tissu, le fouler, le lainer, le tondre, l'épinceter, et enfin lui donner de l'éclat en le pressant. — (André Maurois, Histoire de l'Angleterre, Fayard & Cie, 1937, page 235)
    • Elle teignait au henné la paume de ses mains. — (Out-el-Kouloub, « Zariffa », dans Trois Contes de l’Amour et de la Mort, 1940)
  2. Donner une couleur à ce qui vient en contact avec elles, en parlant des choses.
    • Après la bataille, la rivière était teinte de sang.
    • Les mûres teignent les mains, le linge.
    • Des restes d’anciennes enluminures presque effacées teignaient les murailles de couleurs étranges, et ajoutaient encore à la singularité de l’effet. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)
  3. (Pronominal) Teindre une partie de son corps.
    • Se teindre les cheveux, la barbe, les sourcils, etc.
    • Il se teignait la moustache, qu’il portait toute raide et rebroussée. Il teignait également la pincée de cheveux qu’il appliquait avec art, en éventail, sur un crâne d’une blancheur chimique. — (Georges Duhamel, Le Notaire du Havre, 1933, réédition Folio, page 90)
    • Pourquoi t'es-tu teinte Philaminte
      Pourquoi t'es-tu teinte, c'est affreux
      J'aimais beaucoup mieux ta vieille teinte
      J'aimais beaucoup mieux tes vieux cheveux.
      — (refrain de la chanson "Pourquoi t'es-tu teinte ?", paroles de Jean Nohain, musique de Mireille, 1933)
  4. (Pronominal) (Absolument) Donner à ses cheveux, à sa barbe une couleur artificielle obtenue par la teinture.
    • J’enviais ce quinquagénaire aux joues de fille qui cirait sa moustache et teignait son toupet. — (Jean-Paul Sartre, Les mots, 1964, collection Folio, page 78)
    • C’est pour ça que tu t’es teint le sourcil ? Pour la fête ? Tu veux que je m’en teigne un aussi ? — (J.K. Rowling, Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, traduit de l’anglais par Jean-François Ménard, 2005)
    • Les jeunes femmes ont un sens aigu de ce qu'il convient de faire et de ne pas faire quand on a cessé d'être jeune. « Je ne comprends pas, disent-elles, que passé quarante ans on se teigne en blond ; qu'on s'exhibe en bikini ; qu'on coquette avec les hommes. Moi, quand j'aurai cet âge-là… » — (Simone de Beauvoir, La Force des choses, Gallimard, 1963, chapitre 6)
    • Elle en oublie de se teindre les cheveux, ou, pour parler son langage, de se les rincer, comme elle le fait chaque semaine, à l’aide d’une forte décoction de café. — (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 311)

Dérivés

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Apparentés étymologiques

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Traductions

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Se teindre

Traductions à trier
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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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