prodiguer
Étymologie
modifier- (Date à préciser) Du latin prodigere avec influence de prodigue ; une évolution « normale » aurait donné *prodiger (→ voir rédiger, exiger et transiger).
Verbe
modifierprodiguer \pʁɔ.di.ɡe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se prodiguer)
- Donner, dépenser avec profusion.
La nature semble comme à plaisir avoir prodigué ses bienfaits à pleines mains dans ce pays.
— (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, Éditions Amyot, Paris, 1858)- Ils sont bien loin de nous ces premiers jours du monde
Où, prodiguant ses dons, la nature féconde
Laissait vivre mille ans ses enfants nouveau-nés. — (Octave Crémazie, À M. et Mme Hector Bossange, Citry, 14 octobre 1876)
- Dispenser largement.
Il prodiguait les phrases de condoléances ou les phrases complimenteuses à propos des petites misères ou des petites félicités de la vie humaine.
— (Honoré de Balzac, Le Député d’Arcis, roman laissé inachevé par Balzac, 1847)Retenant et prodiguant les phrases toutes faites qui se frappent régulièrement à Paris pour donner en petite monnaie aux sots le sens des grandes idées ou des faits, les gens du monde le réputèrent homme de goût et de savoir.
— (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)Contrairement à ce que nous voyons à Narbonne, où la sculpture fait complètement défaut, l’ornementation est prodiguée dans l’église de Saint-Nazaire.
— (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)Je n’étais pas inquiet et ne fis rien pour provoquer tes aveux. Mais tu me les prodiguas avec une complaisance dont je fus d’abord gêné.
— (François Mauriac, Le Nœud de vipères, Grasset, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 24)Par avance, il sait ce qu’il trouvera d’imparfait, de médiocre, de mal, d’immuable, en dépit des conseils, des admonestations ou reproches qu’il prodigue et ressasse à chaque inspection.
— (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)- Un peu d’eau fraîche, et de verdure,
Que nous prodigue la nature. — (Rudyard Kipling, Le Livre de la jungle, Baloo dans le dessin animé de Walt Disney)
- (Pronominal) Se dépenser soi-même sans ménagement et avec excès.
Comme tous les grands esprits, il parlait peu, ne se prodiguait pas.
— (Alphonse Daudet, Le Petit Chose, 1868, réédition Le Livre de Poche, page 182)Elle était en smoking. Son amie, plus bourgeoise, se prodiguait pour elle en mille soins touchants, au grand scandale de Trique.
— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
Dérivés
modifierTraductions
modifierTraductions à trier
modifier- Allemand : vergeuden (de), verschwenden (de)
- Anglais : lavish (en), squander (en)
- Vieil anglais : forspillan (ang)
- Arabe : أسرف (ar)
- Breton : foetal (br), foetañ (br)
- Danois : spilde (da)
- Espagnol : prodigar (es), acabar (es)
- Espéranto : prodigi (eo), malŝpari (eo)
- Féroïen : oyðsla (fo), spilla burtur (fo)
- Frison : ferdwaan (fy)
- Hébreu ancien : זבד (*)
- Ido : prodigar (io)
- Igala : ekpabie (*)
- Kotava : getcá (*)
- Latin : prodigo (la)
- Néerlandais : verkwisten (nl), opmaken (nl), verdoen (nl), verklungelen (nl), vermorsen (nl), verspillen (nl)
- Papiamento : dispidí (*), drispidí (*), malgastá (*)
- Picard : dépàrtir (*), distrubier (*), épàrtir (*), répàrte (*)
- Polonais : marnować (pl), trwonić (pl)
- Portugais : dissipar (pt), esbanjar (pt)
- Solrésol : dorefado (*)
- Suédois : slösa (sv), öda (sv), ödsla (sv)
- Turc : israf etmek (tr)
Prononciation
modifier- \pʁɔ.di.ɡe\
- France (Paris) : écouter « prodiguer [pʁɔ.di.ɡe] »
- Somain (France) : écouter « prodiguer [Prononciation ?] »
Références
modifier- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (prodiguer), mais l’article a pu être modifié depuis.