Dépôt de Longueau

rotonde ferroviaire à Longueau (Somme)

Le dépôt de Longueau est un dépôt de locomotives français, construit par la Compagnie des chemins de fer du Nord (du banquier James de Rothschild), situé à proximité de la gare de Longueau et à quelques kilomètres de celle d'Amiens, dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.

Dépôt de Longueau
STF Hauts-de-France
Vue aérienne du dépôt (en ).
Présentation
Type
Dépôt de locomotives (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Destination actuelle
Construction
1883
Propriétaire
Patrimonialité
Logo monument historique Inscrit MH (2003, rotonde)
Localisation
Pays
Département
Adresse
UP matériel de Longueau
2 rue Pierre-Semard
80330
Coordonnées
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Il a été mis en service en 1883, sur la commune de Longueau, afin d'entretenir et de gérer les locomotives à vapeur de la Compagnie.

Lourdement bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, le dépôt fut reconstruit après-guerre et converti en un important dépôt d'entretien des locomotives Diesel du réseau Nord de la SNCF.

Depuis 2011, c'est une Supervision technique de flotte (STF), initialement sous l'entité STF Picardie (désormais STF Hauts-de-France). Cette dernière gère désormais les locomotives des activités TER Hauts-de-France (ex-TER Picardie et ex-Intercités), Transilien, Fret SNCF et Akiem ; le dépôt a également à charge une partie des BB 75000 et des BB 75300, pour STF Masteris.

Origine et historique

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L'historique du dépôt de Longueau est complexe car il s'étend sur près de 130 ans. Son origine remonte à 1883, lorsque le dépôt d'Amiens s'est avéré insuffisant.

La Compagnie du Nord a alors édifié, en bordure du raccordement des voies Lille à Longueau, une première rotonde, puis, en 1886, une seconde, pouvant accueillir 44 locomotives à vapeur affectées au trafic marchandises, le dépôt d'Amiens assurant la gestion des locomotives pour voyageurs[1].

Avant le conflit de la Première Guerre mondiale, le parc se compose de[2] :

  • 030 série 3401 à 3512, 3606 à 3787 ;
  • 030 T série 3901 à 3996 ;
  • 032 T série 3021 à 3075 ;
  • 040 série 4636 à 4990 ;
  • 040 T série 1801 à 1908, 2001 à 2015, 4401 à 4425 et 4426 à 4445 ;
  • 140 série 4061 à 4340 ;
  • 230 série 3078 à 3353.

Au sortir de la Première Guerre mondiale, où le parc à beaucoup souffert, l'établissement compte des Ten wheel série 230 Nord 3.078 à 3.354, des 140 Pershing (type Consolidation) issues d'Amérique (immatriculées 4-1301 à 1542).

En 1923, le parc comptait 116 locomotives[2] :

Nombre Type de loco
35 140 série 4061 à 4340
32 140 série 1301 à 1542 (Baldwin)
23 230 série 3078 à 3353
8 040 série 4601 à 4954
5 040 type G 7-2 Prusse série 1001 à 1098
2 030 série 3401 à 3512
2 030 série 3606 à 3787
2 040 T série 2001 à 2015
2 031 T série 1451 à 1460
2 030 T série 3901 à 3996
3 020 T série 2001 à 2035
 
Le dépôt de Longueau, avant la 2de Guerre mondiale.

Dans les années 1930, le dépôt de Longueau possède :

  • en 1925, quelque 150 série 5001 à 5120, réservées aux trains de marchandises lourds ;
  • en 1932, des 050 T Nord 5.601 à 5.670 pour débranchement au faisceau[2] ;
  • en 1933, des Consolidation ROD série 4-1551 à 1663 ;
  • en 1935, des puissantes 150 type Decapod de la série 5001 à 5120, ramenées du dépôt de Rouen-Martainville, qui font baisser l'effectif des précédentes[3].

Dans la catégorie locomotives de manœuvres, le parc se compose à cette époque de locomotives tender type 141 T (immatriculées 4-1664 à 1700 puis 141 TA 1 à 37), 040T (immatriculées 040 T Nord 4.1801 à 4.1908)[3].

Une troisième rotonde est construite dans l'entre-deux-guerres pour accueillir ce parc[1].

En , Le dépôt était l'un des plus grands de la nouvelle Région Nord de la SNCF, avec 133 locomotives[2] :

Nombre Type de loco No des locomotives
15 150 A 5, 24, 50, 53, 54, 55, 56, 57, 60, 62, 63, 64, 65, 84 et 88
50 140 A nc
13 140 B nc
30 140 C .
10 040 B .
8 050 TD .
6 040 TA .
1 030 TB 4

La SNCF et la guerre 1939 – 1945

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Sous l'égide de la SNCF, cette composition n'évolue guère. On note toutefois l'attribution d'un lot de 040 D, pour les dessertes locales.

Pendant le conflit 1939 – 1945, le Reich s'empare de toutes les 040 B, les 040 D et 140 C pour ses besoins.

En 1943, le dépôt reçoit les premières 150 P neuves[2].

Nœud ferroviaire important, voir stratégique pour les transports de l'occupant allemand, le site fut bombardé à plus de cinquante reprises par l'aviation alliée. Le potentiel du dépôt fut ainsi détruit à 70%[2].

En outre, le rendement des machines toutes catégories est en chute libre en raison de sabotages, mitraillages en ligne et bombardement du dépôt[4].

Celui-ci étant la cible répétée des raids alliés qui rasent les deux rotondes[4],[5], un repli des 150 A, 150 P, 140 A, 050 TD vers le dépôt d'Amiens, moins exposé car en pleine ville, a lieu en 1944.

Longueau de 1945 à 1958

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Les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ont mis presque totalement hors d'usage le dépôt. Il est reconstruit durant l'après-guerre à son emplacement historique, mais « suivant un plan moderne, avec deux rotondes et grills d'entrée et de sortie accolés. Cet ensemble moderne a été complété, en 1952, par les bâtiments des bureaux et le bâtiment d'hygiène du personnel sédentaire, [ainsi qu'un] grand parc à combustible de 17 000 tonnes situé dans les emprises du triage »[6].

Au , alors que l'établissement se relève de ses ruines, l'effectif machines porte sur 58 unités dont nombre sont hors service. Progressivement, l'enveloppe du parc s'étoffe à nouveau avec la suite de réception des 150 P (78, 81, 83, 85 et 89) et de 040 D 1 à 212 rapatriées d'Allemagne.

D'autres régions viennent en aide au dépôt, qui reçut 54 locomotives en renfort, en attendant la réparation de ses propres machines[2].

Nombre Type de loco No des locomotives
Est 040 D 172, 473, 497, 512, 536, 578 et 597
Est 150 E 41
Ouest 140 B 1325, 1329, 1413, 1431, 1454 et 1540
Sud-Ouest 140 B 23 et 140
Sud-Ouest 140 D 202, 205, 211, 214,224, 231, 236, 247, 255, 265, 279, 286, 289, 307, 310, 322, 326, 328, 332, 335, 341, 347, 348, 350, 413, 440, 476, 478, 496, 520, 575, 585, 586 et 614
Sud-Ouest 140 E 819 et 838
Sud-Est 040 E 40
Sud-Est 140 H 19

Un renforcement significatif du potentiel de traction est obtenu à partir du , avec l'arrivée de 2 141 R, 508 et 512, à chauffe-charbon[2]. Le , le dépôt assiste à l'arrivée des 141 R 19, 43, 44, 48, 49, 298, 300, 344, 374, 498, 499, 500, 502, 507, 508, 512, 515, 568, 574, 675, 678, 679, 687, 690 et 700.

Les 141 R furent orientées à la remorque de trains RO vers les triages parisiens de Bobigny, Le Bourget et Valenton, et vers Sotteville, Calais et l'ensemble du bassin houiller.

La chronologie de la remise en état du dépôt est la suivante :

  • en 1947, c'est la reconstruction de l'atelier[2] ;
  • au début de 1948, c'est le départ d'un lot de 33 150 P, la mutation des 150 A à Valenciennes, Hirson et Douai, celles des 150 C vers Béthune et Somain. La vieille garde (les 140 B, les 140 C, et les 140 D devenues 140 G) commence en outre à s'esquiver ;
  • en , les 6 grues hydrauliques sont opérationnelles ;
  • courant 1949, une quinzaine de 140 G furent placées en attente d'amortissement, cinq 040 D renforcèrent l'effectif du dépôt pour des dessertes marchandises locales, et cinq 050 TE en provenance de Calais et de La Plaine vinrent aussi se joindre aux sept 050 TD présentes pour assurer les manœuvres lourdes, notamment celles de la butte du triage ;
  • le , le dépôt héberge 97 locomotives, dont 11 garées bon état (GBE)[2] :
Nombre Type de loco No des locomotives
37 150 P 8, 9, 11, 12, 13, 16, 17, 18, 23, 24, 25, 27,29, 31, 34, 37, 38, 42, 43, 48, 51, 53, 57, 58, 59, 68, 70, 74, 76, 79, 81, 83, 85, 86, 87 et 89 dont 2 GBE
25 141 R 19, 43, 44, 48, 49, 93, 203, 298, 300, 344, 474, 498, 499, 500, 507, 512, 515, 568, 574, 675, 678, 679, 687, 690 et 700 dont 1 GBE
15 140 G 230, 591, 1704, 1717, 1734, 1757, 1806, 1811, 1847, 1915, 1925, 1934, 2270, 2289 et 2492 dont 8 GBE
1 130 TB 20
5 050 TE 2, 6, 8, 10 et 11
6 050 TD 11, 13, 23, 52, 54 et 55
2 040 TA 17 et 91
1 030 TD 2
  • en septembre – octobre, le parc de Mikado (141 R) grandit avec l'apport des dépôts d'Amiens (141 R 39, 61, 64, 188, 189, 247, 269, 333, 353, 356, 357, 362, 496, 513, 535, 547 et 614) et de Douai (141 R 59, 72, 74, 150, 259, 283, 355 et 612)[2].
  • en , le toboggan à charbon est reconstruit ;
  • en 1952, construction des bureaux, vestiaires et foyer des roulants ;
  • par ailleurs, un parc a combustible d'une capacité de 17 000 tonnes est édifié dans les emprises du triage.

En 1953, la dotation de Longueau est dominée par les 150 P et 141 R au nombre de 36 et 48, travaillant en osmose complète. Pour les dessertes régionales, des 040 D sont utilisées.

À partir de 1955, des 050 TE ex-PO et Midi, provenant des régions Sud-Ouest et Sud-Est, prennent la place des 050 TD de manœuvre.

Au , le dépôt héberge 93 locomotives[2] :

Nombre Type de loco No des locomotives
24 150 P 12, 15, 16, 25, 27, 38, 50, 51, 53, 55, 57, 62, 69, 70, 71, 74, 75, 76, 79, 81, 85, 87, 89 et 105
41 141 R 19, 26, 40, 43, 44, 49, 59, 64, 93, 150, 203, 269, 271, 283, 298, 333, 344, 353, 355, 356, 357, 368, 474, 498, 499, 500, 502, 507, 515, 525, 547, 568, 571, 574, 612, 614, 674, 690, 692 et 700
4 140 A 47, 211, 237 et 260
8 040 D 20, 35, 58, 127, 153, 173, 220 et 532
9 050 TD 1, 8, 9, 11, 16, 25, 52, 54 et 65
3 050 TE 9, 14 et 502
4 040 TG 38, 45, 62 et 63

1958 : l'électrification du Nord

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Le retour d'un X 3800 à Longueau, en 2013.

L'électrification Nord-Paris, avec les lignes Douai – Somain (en ), Lille – Douai – Longueau (en février et ), Arras – Lens (durant l'été 1958) et Paris – Creil – Longueau (en ), mirent à mal les Mikado et Decapod.

En 1960, la cavalerie du dépôt est constituée par « 108 machines, dont 25 garées en bon état, des séries 150 P, 141 R, 040 D et 050 TE »[6].

Le regroupement d'Amiens et de Longueau au , entraînera le report sur Longueau d'une partie des activités de celui d'Amiens, et notamment des locomotives thermiques (040 DE et 040 DG) et des autorails X 2400, ABJ2 (X 3400) et Standard. Au , le parc se compose ainsi :

Nombre Type de loco No des engins
26 141 R 19, 26, 43, 61, 64, 93, 150, 165, 269, 283, 285, 338, 344, 353, 355, 357, 474, 498, 500, 502, 507, 515, 547, 612, 614 et 686
20 150 P 30, 77, 83, 91, 93, 96, 97, 98, 99, 100, 101, 102, 103, 104, 106, 107, 110, 112, 113 et 114
11 040 D 25, 58, 130, 138, 153, 270, 315, 323, 330, 537 et 603
7 050 TE 33, 35, 37, 39, 40, 508 et 514
2 040 TG 12 et 62
1 030 TU 17
9 X 2400 2404, 2405, 2410, 2414, 2417, 2425, 2429, 2436 et 2459
2 X 3400 3413 et 3421
51 X 23000 23001, 23002, 23003, 23004, 23005, 23006, 23007, 23008, 23101, 23102, 23103, 23104, 23105, 23106, 23107, 23108, 23109, 23110, 23111, 23112, 23115, 23116, 23117, 23118, 23119, 23120, 23121, 23122, 23123, 23131, 23132, 23133, 23134, 23136, 23137, 23138, 23139, 23140, 23141, 23142, 23143, 23145, 23146, 23201, 23202, 23203, 23205, 23206, 23208, 23501 et 23502

À l'automne 1963, les grosses 150 P sont bloquées à Verberie avant que n'intervienne la fermeture de la « ligne des charbons ».

Du au , le dépôt se voit doté des premiers EAD :

Nombre Type de loco No des engins
37 X 4500 4547, 4551, 4562, 4463, 4564, 4565, 4566, 4569, 4570, 4571, 4572, 4573, 4574, 4575, 4576, 4577, 4578, 4579, 4582, 4583, 4584, 4585, 4586, 4587, 4588, 4589, 4590, 4591, 4592, 4593, 4594, 4596, 4597, 4598, 4599 et 4600

Au , le parc vapeur baisse à 46 éléments :

Nombre Type de loco No des engins
19 141 R 47, 50, 93, 150, 165, 206, 216, 285, 309, 310, 311, 338, 355, 357, 476, 502, 515, 614 et 686
14 150 P 93, 96, 98, 101, 102, 103, 104, 106, 107, 108, 110, 111, 113 et 114
6 040 D 61, 130, 135, 155, 270 et 527
5 050 TE 33, 39, 514, 516 et 525
1 040 TG 12
1 030 TU 22

Du au , le dépôt se voit doté de livraisons de X 4300 :

Nombre Type de loco No des engins
31 X 4300 4364, 4365, 4366, 4367, 4368, 4373, 4374, 4375, 4376, 4408, 4410, 4413, 4414, 4415, 4416, 4417, 4418, 4419, 4420, 4424, 4425, 4427, 4428, 4432, 4433, 4434, 4435, 4436, 4437, 4438 et 4439

La vapeur s'éteint à l'été 1966, avec la chute des dernières 150 P, 141 R, 040 D et 050 TE. Des EAD X 4300 puis X 4500 arrivent alors, ainsi que des BB 63500 en 1968.

La chronologie des dernières locomotives à vapeur du dépôt est la suivante :

  • 15 locomotives141 R seront mutées au dépôt de Boulogne-sur-Mer, tandis que les 47, 206, 311 et 515 restent à Longueau, pour une réparation différée ;
  • la fin des 150 P est prononcée pour le  ;
  • en , il ne reste que 8 locomotives à vapeur.

L'année suivante, des ABJ X 3100 et 3200, viennent remplacer les Standard (X 23000), voués à la casse, et des X 2400 mutés à Montluçon et Nîmes. Ils sont condamnés par la suite, avec la venue d'X 3800.

Le , le dépôt de Beauvais ferme ; ses ABJ sont donc mutés à Longueau :

Nombre Type de loco No des engins
8 X 3100 (ABJ) 3122, 3127, 3203, 3205, 3206, 3207, 3208 et 3209

Le , le dépôt de Douai ferme, ses ABJ sont également mutés à Longueau.

Nombre Type de loco No des engins
12 X 3100 (ABJ) 3104, 3126, 3129, 3212, 3213, 3214, 3216, 3217, 3218, 3219, 3220 et 3221
2 X 3400 (ABJ) 3413 et 3421
2 X 3400 (ABJ) 3401 et 3407 (ex-La Plaine, reçu début 1969)

le , c'est la fin définitive de la vapeur à Longueau.

1970 : l'ère du thermique

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En , les Picasso de Douai ont une nouvelle affectation à Longueau :

Nombre Série No des engins
13 X 3800 3810, 3829, 3832, 3835, 3867, 3888, 3917, 3953, 3955, 3956, 3963, 3966 et 3967
2 X 3800 3920 et 3941 venant de Narbonne (le )

La rotonde no 2, devenue inutile, est démolie en 1971.

Des RGP viennent en renfort pour la liaison Flèche d'argent, entre Paris-Nord et Le Touquet, ou pour les liaisons en correspondance avec les aéroglisseurs (en l'occurrence Paris-Nord – Boulogne-Aéroglisseurs), de à .

Nombre Série No des engins
7 X 2700 2724, 2725, 2727, 2729, 2733, 2734 et 2736

Tourné dorénavant vers la traction thermique, le dépôt de Longueau reçoit quelques RTG en 1973 et en 1974.

Dès 1974 et 1975, il reçoit également 2 douzaines de BB 67400.

En , c'est la disparition des X 3800 et des ABJ. La même année, la dotation en autorails n'est plus formée que d'EAD (X 4500 ou X 4630).

Du au , se déroule une nouvelle livraison d'EAD :

Nombre Série No des engins
8 X 4750 4750, 4751, 4752, 4753, 4754, 4755, 4756 et 4758

Toujours en 1977, on assiste à la disparition des X 4300, les derniers étant alors envoyés à Metz-Sablon et Tours - Saint-Pierre.

En 1981, les X 4750 sont transférés à Sotteville et à Metz.

En 1986 et 1987, c'est la réception des RRR : les rames réversibles régionales.

Au , la dotation de Longueau recouvre 34 machines BB 67400, 49 BB 66000, 39 BB 63500, 96 X 4500X 4630 et 47 locotracteurs des séries Y 5100, Y 6200, Y 6400, Y 7100, Y 7400 et Y 8000.

En , le dépôt récupère 10 éléments triples Z 6300 de la banlieue Saint-Lazare, pour des tournées omnibus d'Amiens à Arras, Lille, Creil… Cet apport oblige à électrifier une voie d'accès depuis la gare voyageurs de Longueau jusque dans l'atelier.

En 1991 et 1992, 46 locomotives Diesel 2400 rachetées d'occasion aux NS (chemin de fer hollandais), numérotées BB 62400, viennent prendre asile pour les travaux de la LGV Nord et de celle d'Interconnexion, nécessitant des essais de traction sur une ligne dont le profil est similaire à ces futures lignes à grande vitesse (en l'occurrence, la ligne Amiens – Doullens[7]). Parmi ces engins, 41 émigrent à Avignon, à compter de la fin de 1998.

De à , vingt X 4630 picards sont modernisés :

Nombre Série No des engins
20 X 4630 4630, 4637, 4642, 4645, 4647, 4648, 4649, 4659, 4665, 4666, 4667, 4671, 4675, 4711, 4716, 4719, 4720, 4729, 4741 et 4744

Dans l'intervalle, le groupe des Z 6300 est passé à 22 éléments, envoyés à Thionville jusqu'en 2002, tandis que des BB 67200 (ex-BB 67000) sont affectées aux travaux et secours des TGV sur la LN3 Nord-Europe.

Dans les années 2000 et au début des années 2010, les engins reçus au dépôt sont :

  • du au  : des X 73500 ;
  • du au  : des X 72500 ;
  • du au  : des X 76500 (AGC thermiques) ;
  • du au  : des Z 26500 (via Le Landy) ;
  • du au  : des BB 75000 et des BB 75400.

Les 15 et , c'est la fin des X 4500 sur les lignes du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie.

Le , c'est au tour des X 4630 de disparaître du réseau Nord.

Dans les années 2010, les engins reçus au dépôt sont :

  • du au  : des B 82500 (AGC bimodes) ;
  • du au — en cours à la fin de 2015 — : réception de B 84500 (via Le Landy).

Durant la même décennie, la construction d'un atelier d'entretien du matériel TER Picardie est envisagée à Longueau, pour un coût de 42,6 millions d'euros, avec un large financement par les collectivités locales. Le financement n'ayant pu être réuni, le projet est abandonné en 2012[8]. Cependant, il est relancé en 2015 (en raison de la saturation du Technicentre du Landy), et sera dédié aux Régiolis et aux Regio 2N ; en outre, sa localisation change, pour se rapprocher de la gare d'Amiens (et de son dépôt), pour un coût abaissé à 23 millions d'euros[9].


Rotondes

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Bombardé plus de 50 fois en 1944, le dépôt fut détruit à 70 %.

En 1946, ce fut la reconstruction des installations ferroviaires partout en France ; l'ensemble des complexes de Longueau et d'Amiens est naturellement concerné, et le dépôt est reconstruit avec des installations modernisées.

Dans ce cadre, la SNCF construit au dépôt de Longueau deux rotondes unifiées en béton armé et éléments modulaires, dites de type P, conçues par l'architecte Paul Peirani et l'ingénieur Bernard Laffaille :

  • la rotonde no 1 (ou rotonde nord), construite de 1945 à 1948 : d'un rayon extérieur de 71,70 m et d'un rayon intérieur de 37,05 m, elle est dotée d'un pont-tournant de 27 m, de 22 voies, a été depuis reconvertie pour la traction Diesel ;
  • la rotonde no 2 (ou rotonde sud), construite de 1946 à 1948 : d'un rayon extérieur de 66,70 m et d'un rayon intérieur de 36,45 m et dotée d'un pont-tournant de 24 m, de 23 voies[10].

En , la SNCF décide la destruction de la rotonde no 2, et aménage sur une partie de l'emprise un parking, le restant étant en friche[10]. Puis, le , la rotonde no 1 est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques[11],[12]. Son accès est interdit en 2007 – 2008.


Cavalerie en 2021

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Mention du dépôt titulaire,
sur le flanc d'une locomotive.

Le centre STF Hauts-de-France de Longueau est l'un des plus importants dépôts de matériels thermiques en France avec, au  : 459 locomotives Diesel, 30 locomotives électriques, 40 autorails, 43 engins bimodes, 30 automotrices et 6 locotracteurs.

Ces matériels sont répartis entre les activités comme indiqué ci-après (avec signification des codes de Supervision technique de flotte [STF]) :

Les abréviations signifient :

  • GBE : Garé(e) Bon État ;
  • RD : Réparation Différée.
État du matériel au 29/05/2021
Engin SLA SLI SLT SHF Masteris
BB 15000 / / / 11 /
BB 22200 / / / 19 /
BB 60000 20 / 143 / /
BB 63500 19 / / / /
BB 64600 16 / / / /
BB 64700 / / 16 / /
BB 66000 17 / / / /
BB 67200 17 / / / /
BB 67400 / / 10 / /
BB 69400 33 / / / /
BB 75000 / / 40 / 40
BB 75300 / / / / 10
BB 75400 / / 67 / 1
B 82500 / / / 16 /
B 84500 / / / 27 /
X 72500 / 1 / 4 (GBE) /
X 73500 / / / 2 (GBE) /
X 76500 / / / 34 /
Z 26500 / / / 23 /
Z 55500 / / / 7 /

Locomotives électriques

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BB 15000

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BB 22200

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Locomotives Diesel

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BB 60000

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BB 63500

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BB 66000

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BB 67200

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BB 67400

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BB 69200

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BB 69400

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BB 75000

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BB 75300

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BB 75400

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Locotracteurs

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Automotrices

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Z 26500

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Z 55500

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B 82500

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B 84500

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Automoteurs

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X 72500

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X 72500 (Ingénierie)

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X 73500

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X 76500

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Informations complémentaires

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  • Y 5119 : n'est plus en activité ; ce locotracteur a subi une restauration, pour être mis en place sur un carrefour giratoire à Longueau (à proximité du magasin Leroy Merlin).
  • X 72729/730 : cette rame dispose du pelliculage spécial 2011 - 2013 Les années Manessier en Picardie[13].
  • X 72633/634 : rame retirée du service voyageurs (TER Auvergne), puis spécifiquement modifiée par l'Ingénierie (SNCF Réseau) pour contrôler l'ETCS[14].


Fêtes du Rail

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Les 5 et , le dépôt de Longueau a ouvert ses portes au public, lors de la deuxième édition de la Fête du Rail organisée par l'ARPDO (Association pour la Recherche et la Préservation des Documents et Objets) et Rotonde 80.

Une fête qui à notamment permis aux visiteurs de découvrir l’intérieur des locomotives thermiques, mais aussi, exceptionnellement, de locomotives électriques exposées dans le dépôt, pourtant presque entièrement dépourvu de caténaire[15] (à l'exception d'une seule voie).

Parmi les visiteurs, il y avait la présence en « visite non officielle » (mais amicale aux cheminots) de M. Frédéric Cuvillier, Ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche.


Notes et références

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  1. a et b « Le monde ferroviaire de Longueau », Nos expositions, sur arpdo.free.fr, ARPO et Rotonde 80, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k et l Marcel Chavy et Olivier Constat, Les dépôts vapeur du Nord, Paris, La Vie du Rail, , 255 p. (ISBN 978-2-918758-06-8), p. 255.
  3. a et b Jean-Paul Geai, « La traction vapeur », Le Train, no 50 « Les lignes de Paris à Lille, Bruxelles et Liège - Histoire et description de trois lignes emblématiques du Nord »,‎ , p. 24-35 (ISSN 1267-5008).
  4. a et b Natacha Fromentin, « Les cheminots dans la guerre et l’occupation » [RTF], Une entreprise publique pendant la guerre : la SNCF 1939-1945 (8e colloque de l'AHICF, Paris, 21-22 juin 2000, sur le site de l'AHICF, (consulté le ) ; ce document est une archive.
  5. (en) « Photos aériennes du bombardement allié de la nuit du 12-13 juin 1944 (Sortie 106G/3133) », The national collection of aerial photography, Royal Commission on the Ancien and Historical Monuments of Scotland (RCAHMS) (consulté le ) ; cette page est une archive.
  6. a et b « Amiens, centre ferroviaire et carrefour des grands itinéraires », La Vie du Rail, no 758,‎ , p. 11-19.
  7. Maurice Testu, « essais des 62400 sur un train de ballast Amiens - Doullens le 4 juin 1991 », sur youtube.com, (consulté le ).
  8. Philippe Fluckiger, « [LONGUEAU] L'atelier TER ne se fera pas », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ) ; cette page est une archive.
  9. Philippe Fluckiger, « Amiens aura finalement son atelier TER », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. a et b « Rotondes type P SNCF », sur trains-europe.fr, Trains d'Europe (consulté le ).
  11. « La rotonde no 1 de Longueau », notice no PA80000036, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture (consultée le ).
  12. Philippe Fluckiger, « Le rail en fête à Longueau », Le Courrier picard,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. « ALFRED MANESSIER », sur arpdo.free.fr (consulté le ).
  14. P. L., « ERTMS. SNCF Réseau lance un « laboratoire roulant » », sur lettreducheminot.fr, (consulté le ).
  15. Philippe Mirville, « Exposition du patrimoine SNCF, dépôt de Longueau, 5 et 6 octobre 2013 » [PDF], Comité de jumelage européen de la ville de Longueau (CJEVL),  ; ce document est une archive.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jacques Mercier (préf. Pierre Bonte), À perdre vapeur : de Lille à Paris, une ville et des trains, Longueau, MJC Pablo Picasso, , 105 p.

Articles connexes

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Liens externes

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