Basic Instinct
Basic Instinct (['beɪsɪk ˈɪnstɪŋkt][1]) est un thriller érotique franco-américano-britannique réalisé par Paul Verhoeven et sorti en 1992. Le film se focalise sur l'officier de police Nick Curran (Michael Douglas) qui enquête sur le meurtre sauvage d'une riche rock star. Durant son enquête, Curran se lance dans une relation intense et torride avec la suspecte principale, la belle et mystérieuse Catherine Tramell (Sharon Stone).
Réalisation | Paul Verhoeven |
---|---|
Scénario | Joe Eszterhas |
Musique | Jerry Goldsmith |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Carolco Pictures StudioCanal |
Pays de production |
États-Unis France Royaume-Uni |
Genre | Thriller érotique |
Durée | 127 minutes |
Sortie | 1992 |
Série
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Avant même sa sortie, Basic Instinct suscita de nombreuses controverses dues à de nombreuses scènes de sexe explicites et l'esthétisation de la violence. Les activistes de la défense des droits LGBT critiquèrent violemment le film pour la manière dont sont décrites les relations homosexuelles et le portrait d'une femme bisexuelle associée à une meurtrière sociopathe. Malgré les critiques mitigées et les protestations du public, Basic Instinct est un des films les plus rentables des années 1990, engendrant plus de 352 millions de dollars de recettes dans le monde.
Le succès de ce film a lancé une mode de film du genre thriller érotique au début des années 1990. Une suite, Basic Instinct 2 avec Sharon Stone, mais sans Paul Verhoeven à la réalisation, est sortie en 2006.
Synopsis
modifierPrésentation générale
modifierCatherine Tramell (Sharon Stone), une romancière richissime vivant entourée d'anciens meurtriers, est soupçonnée du meurtre de son amant, la rock star Johnny Boz. Celui-ci a été assassiné à coups de pic à glace dans des circonstances similaires à celles décrites dans l'un des romans policiers qu'elle a écrits. Les romans de Catherine sont des polars qui mêlent sexe et crime et s'attardent sur l'instinct primaire (basic instinct) des gens. Nick Curran (Michael Douglas), un policier chargé de l'enquête et ayant un lourd passé judiciaire, doit faire face à cette « mante religieuse ». Celle-ci n'hésite pas à utiliser ses charmes pour arriver à ses fins.
Synopsis détaillé
modifierUn homme et une femme blonde font l'amour sur un grand lit et sous un grand miroir. L'homme se laisse attacher les poignets aux montants du lit avec une écharpe blanche. Mais au moment de l'orgasme, la femme le tue à coups de pic à glace.
Le lendemain matin, l'inspecteur de la police de San Francisco Nick Curran (Michael Douglas) vient enquêter avec son équipe, et notamment son collègue, Gus Moran (Georges Dzundza). La victime est Johnny Boz, un ancien rocker tombé par la suite dans l'oubli. La veille au soir, il était dans une boîte de nuit qu'il a quittée avec une femme. Nick est énervé, car il y a sur la scène du crime des représentants de la mairie qui exigent une enquête exemplaire, vu que la victime sponsorisait des activités de la mairie.
Nick et Gus se rendent au domicile de Catherine Tramell (Sharon Stone) qui a été vue la veille au soir dans une boîte de nuit avec la victime. Mais ils tombent sur Roxy, la petite amie de Catherine, qui leur donne l'adresse de sa luxueuse villa sur la côte californienne. Nick et Gus se rendent à cette villa et y trouvent Catherine, une belle femme blonde très sûre d'elle. Elle leur dit que sa relation avec Johnny Boz était uniquement d'ordre sexuel. Elle admet être sortie en boîte avec Johnny Boz la veille mais l'avoir laissé à minuit sans aller chez lui. Puis elle leur demande de partir ou de l'arrêter.
Revenu à son bureau, Nick retrouve le docteur Beth Garner (Jeanne Tripplehorn), son ancienne petite amie, mais aussi psychologue dans la police. Nick lui confirme qu'il va beaucoup mieux car il a notamment cessé de boire et de fumer.
Catherine Tramell est une riche héritière, diplômée en psychologie et écrivain. Son passé est trouble car elle a perdu ses parents dans un accident mystérieux et son mari boxeur a été tué, meurtre toujours non élucidé. Ces tragédies constituent la trame de ses romans, sans qu'on sache si l'écriture les a précédées. Dans son dernier roman, elle décrit l'histoire d'une ex-star du rock tuée avec un pic à glace par sa petite amie et attachée sur son lit avec une écharpe blanche. Dès lors, la question est double : Catherine est-elle une femme perverse qui a commis les meurtres décrits dans son roman ? Ou bien est-elle victime d'une autre personne qui lui en veut tellement qu'elle a tué un tiers avec "son" mode opératoire pour lui nuire ?
Nick et Gus se rendent de nouveau dans la villa de Catherine pour la prier de venir répondre à des questions au commissariat. Pendant qu'elle se prépare, Nick l'aperçoit nue et découvre que Catherine a rassemblé des éléments sur lui, notamment lorsqu'il a tué des touristes par erreur lors d'une fusillade. Catherine les accompagne sans prendre d'avocat. Dans la voiture, elle affiche une certaine familiarité avec Nick, ce qui crée un trouble. Une fois arrivée au commissariat, elle répond avec aisance, une calme précision et une sensualité particulière (scène où elle décroise les jambes dans un geste apparemment nonchalant, mais soigneusement étudié, sous une robe courte dévoilant calmement et brièvement l'absence de dessous) aux questions des policiers qui lui font face. Tout au long de l'interrogatoire, elle donne l'apparence qu'elle dirige les évènements, allumant tranquillement une cigarette en dépit de l'interdiction qui lui est faite. Elle continue à afficher une complicité avec Nick. Elle accepte de passer au détecteur de mensonges et réussit le test. Nick indique qu'il est possible de tromper le détecteur et reste persuadé de sa culpabilité.
Nick ramène Catherine chez elle. Sur le trajet du retour, elle lui affirme qu'elle sait qu'il a lui-même passé avec succès un test de détecteur de mensonge à l'époque de la tuerie des touristes et qu'il est possible de tromper la machine... Revenu à San Francisco, il retrouve ses collègues dans un bar et boit de l'alcool pour la première fois depuis plusieurs mois. Il est agressé par Nilsen, un collègue de l'inspection des polices qui l'appelle « le flingueur » en référence aux touristes qu'il a tués et pour lesquels il avait tenté en vain de le faire renvoyer. Beth arrive et essaie de les calmer. Puis Nick et Beth rentrent chez elle et Nick viole Beth. Beth lui dit qu'elle a connu Catherine à Berkeley pendant leurs études de psychologie. Et il s'avère qu'à cette époque, un professeur a été tué à coups de pic à glace.
Le lendemain, Nick va attendre Catherine devant sa villa et la suit en voiture. Elle conduit très vite et il manque d'avoir un accident. Il se rend compte qu'elle rend visite à une femme, Hazel Dobkins. Nick la suit de nouveau jusqu'à sa villa où il la voit se déshabiller avant de se coucher.
Après des recherches, Nick découvre qu'Hazel Dobkins est une ancienne criminelle psychopathe (elle a tué toute sa famille sur un coup de tête) ayant purgé sa peine. Et Gus lui apprend que le professeur mort à Berkeley était le directeur de recherche de Catherine. Il découvre que Roxy a elle-même un passé de meurtrière.
Nick va de nouveau dans la villa de Catherine et découvre qu'il est le personnage principal de son nouveau roman. Catherine le provoque en lui sortant des éléments intimes de sa vie passée, et sur la tuerie des touristes. Catherine lui affirme qu'il a pris plaisir à tuer et consommait sûrement de la cocaïne ce qui lui a coûté son mariage. De retour au commissariat, Nick provoque une nouvelle altercation avec Nilsen car il pense que si Catherine connaît si bien sa vie, c'est parce que Nilsen, qui a eu accès à son dossier, le lui a vendu. Beth va chez Nick pour l'aider, mais ils se disputent violemment. Nick reproche en effet à Beth d'avoir donné à Nilsen le rapport de son expertise psychologique à la suite de l'affaire des touristes tués. Beth lui répond que sa démarche était pour favoriser sa réhabilitation lors de l'enquête.
Le lendemain, Nick apprend que Nilsen a été abattu d'un coup de feu, un calibre 38. Il est soupçonné, mais pas inquiété, notamment grâce à une intervention mensongère de Beth. Sa hiérarchie lui demande de prendre un congé le temps de l'enquête. Catherine se rend chez Nick et essaie de le séduire avec subtilité. Elle lui donne rendez-vous pour le soir-même.
Nick retrouve Catherine dans une ancienne église désacralisée et reconvertie en boîte de nuit. Il la trouve en train de consommer de la drogue dans les toilettes puis de danser sensuellement avec Roxy. Il arrive à la séduire, danse avec elle, et ils vont chez elle faire l'amour. Pendant l'acte, elle l'attache notamment au lit, comme Johnny Boz l'avait été lors de son meurtre. Ils se découvrent une certaine complicité sexuelle, mais Roxy, qui est très jalouse et qui a observé la scène, menace de le tuer.
Plus tard, Nick retrouve Gus dans un restaurant d'ambiance country. Celui-ci lui reproche amèrement d'avoir couché avec Catherine et de se laisser influencer. En partant, une voiture, celle de Catherine, essaie d'écraser Nick à trois reprises. Il en réchappe et s'élance à la poursuite de la voiture dans les rues en pente de San Francisco. Il finit par lui faire quitter la route et la voiture s'écrase en contrebas. Il s'avère, en fait, que c'est Roxy qui conduisait la voiture de Catherine. Roxy est tuée dans l'accident.
Nick se retrouve à la police avec Beth et des psychiatres pour un entretien. Mais, exaspéré par les questions, il part en claquant la porte. Il se rend dans la villa de Catherine où il la trouve très affectée par la mort de Roxy, constatant avant elle que tous ceux qu'elle aime sont morts, ses parents, son mari, Johnny. Ils font l'amour de façon plus apaisée. Pour la première fois Catherine se confie et lui parle de ses déboires amoureux : d'une fille avec qui elle avait couché à l'université, Lisa Hobermann, et qui était devenue obsessionnelle à s'habiller et se coiffer comme elle.
Sur ordinateur, Nick découvre que Lisa Hobermann est, en fait, le docteur Elisabeth Garner. La questionnant, elle lui dit que c'est Catherine qui s'habillait et se coiffait comme elle. Il lui reproche d'avoir caché aux policiers leur relation passée. Après que Nick et Catherine ont une nouvelle fois fait l'amour, Nick va à la clinique de Salinas faire des recherches sur l'ancien mari de Beth, mais il s'avère que celui-ci a été abattu des années plus tôt par un calibre 38. Beth n'avait pas été inquiétée faute de preuve. En questionnant un policier, Nick apprend que Nilsen avait récemment enquêté sur ce sujet. Nick va également chercher l'archive de la main courante que Catherine lui a dit avoir déposée contre Beth (cette dernière, selon Catherine, s'habillait et se coiffait comme elle) mais l'archive a disparu, emportée par Nilsen il y a un an. Nick est maintenant de plus en plus persuadé de la culpabilité de Beth et de l'innocence de Catherine. Il suppose qu'elle est obsédée par Catherine, a tué son amant en s’arrangeant pour faire croire à sa culpabilité, et qu'elle savait que Nilsen, par ses fonctions, avait découvert son passé (la disparition de son mari dans des circonstances singulières et l'affaire de l'université) et qu'elle l'a donc éliminé.
Revenant vers Catherine, celle-ci lui fait brutalement comprendre que leur relation est finie, son dernier livre étant terminé, elle n'a plus besoin de lui.
Pendant ce temps, Gus est appelé par une femme qui dit être une ancienne camarade de chambrée de Catherine à l'université, et avoir des choses à lui dire. Il invite Nick avec lui mais monte seul dans un immeuble où doit avoir lieu le rendez-vous (Nick reste dans la voiture car il est en théorie en congé). Dans l'ascenseur, Gus est poignardé mortellement par une personne portant un imperméable, une chevelure blonde et armée d'un pic à glace. Nick, qui a eu un pressentiment et s'est lancé à sa recherche, le découvre agonisant peu après. Très surpris, il se retrouve face à Beth qui lui affirme qu'elle a reçu un message lui demandant de rencontrer Gus ici. Nick est sceptique et la soupçonne d'être la meurtrière de Gus et des autres victimes. Il la met en joue, puis la voyant mettre une de ses mains dans une poche de son trench, il interprète ce geste comme une menace et lui tire dessus, la touchant mortellement. Agonisante, elle lui déclare son amour avant d'expirer. Nick est par la suite disculpé après la perquisition des lieux. On découvre ainsi à proximité l'arme du crime un pic à glace de la même marque que celle des précédents meurtres, un imperméable en sang appartenant au commissariat de police, une perruque blonde, et, chez Beth, le pistolet calibre 38 qui a tué Nilsen ; également de nombreux articles montrant que Beth a toujours suivi la vie de Catherine dans les actualités. Par ailleurs l'examen du répondeur téléphonique ne confirme pas l'explication du rendez-vous avec Gus.
Nick et Catherine se retrouvent, Catherine lui explique qu'elle ne souhaitait pas s'engager avec lui de peur de le perdre, étant donné que ses précédents amours sont tous morts. Ils font néanmoins l'amour, et juste avant la fin du film, alors qu'ils discutent de leur future vie ensemble, Catherine tend un bras sous le lit et revient vers Nick les mains vides. Le film se conclut par un ultime plan sur un pic à glace caché sous le lit, tandis Nick et Catherine sont de nouveaux en plein ébats sexuels torrides.
Fiche technique
modifierSauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre original : Basic Instinct
- Réalisation : Paul Verhoeven
- Scénario : Joe Eszterhas
- Musique : Jerry Goldsmith
- Décors : Terence Marsh
- Costumes : Nino Cerruti et Ellen Mirojnick
- Photographie : Jan de Bont
- Son : Nelson Stoll, Michael J. Kohut, Carlos Delarios
- Montage : Frank J. Urioste
- Production : Alan Marshall
- Production déléguée : Mario Kassar
- Production associée : William S. Beasley et Louis D'Esposito
- Sociétés de production[2] : Carolco Pictures (États-Unis), Studiocanal (France)
- Sociétés de distribution[2] : TriStar Pictures (États-Unis), Guild Film Distribution (Royaume-Uni), UGC (France)
- Budget : 49 millions de dollars[3]
- Pays de production : États-Unis, France, Royaume-Uni
- Langue originale : anglais
- Format[4] : Couleur (Technicolor) - 35 mm - 2,39:1 (Cinémascope) – son Dolby SR, LC-Concept Digital Sound (France)
- Genre : thriller érotique, drame, policier
- Durée : 127 minutes - 128 minutes (version non censurée)
- Dates de sortie[5] :
- États-Unis : (version censurée)
- Canada : (version censurée)
- France : (Festival de Cannes), (sortie nationale version non censurée)
- Royaume-Uni :
- Classification[6] :
- États-Unis : R – Restricted (les enfants de moins de 17 ans doivent être accompagnés d'un adulte)
- France : interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en salles[7], réévalué en interdit aux moins de 12 ans depuis 1996[8]
- Royaume-Uni : interdit aux moins de 18 ans
Distribution
modifier- Michael Douglas (VF : Patrick Floersheim) : l'inspecteur Nick Curran
- Sharon Stone (VF : Micky Sébastian) : Catherine Tramell
- George Dzundza (VF : Daniel Russo) : Gus Moran, le collègue de Nick
- Jeanne Tripplehorn (VF : Pauline Larrieu) : Dr. Elisabeth Garner / Lisa Hobermann
- Denis Arndt (VF : Jacques Richard) : le lieutenant Philip Walker
- Leilani Sarelle (VF : Élisabeth Wiener) : Roxanne « Roxy » Hardy
- Dorothy Malone (VF : Véronique Augereau) : Hazel Dobkins, amie de Catherine
- Bruce A. Young (VF : Med Hondo) : Andrews
- Chelcie Ross (VF : Jean-Claude Balard) : le capitaine Talcott
- Wayne Knight (VF : Michel Mella) : John Correli
- Daniel von Bargen (VF : Georges Beauvilliers) : le lieutenant Marty Nilsen
- Stephen Tobolowsky (VF : Nicolas Marié) : Dr. Lamott
- Benjamin Mouton (it) (VF : Éric Legrand) : Harrigan
- Jack McGee (VF : Michel Fortin) : le shérif lavant sa voiture
- Bill Cable (en) : Johnny Boz, la victime du meurtre
- Stephen Rowe (VF : Thierry Wermuth) : l'inspecteur des affaires internes
- Mitch Pileggi (VF : Patrick Messe) : l'inspecteur des affaires internes
- William Duff-Griffin (VF : Yves Barsacq) : Dr. Myron
- James Rebhorn (VF : Jean-Luc Kayser) : Dr. McElwaine
- David Wells (es) (VF : Jean-Pierre Leroux) : l'examinateur du détecteur de mensonges
- Bradford English (en) (VF : Christian Peythieu) : le policier aux archives du campus
- Adilah Barnes (VF : Émilie Benoît) : l'infirmière noire à l’accueil
- Source et légende : Version Française (VF) sur RS Doublage[9]
Production
modifierDéveloppement
modifierJoe Eszterhas écrit le scénario, d'abord intitulé Love Hurts, en treize jours dans les années 1980[10]. Très prisé par les studios, le script devient si populaire qu'il provoque une guerre des enchères, avant d'être finalement acheté par Carolco Pictures pour trois millions de dollars, somme la plus élevée jamais payée pour un scénario à l'époque[11].
Distribution des rôles
modifierLe rôle de Nick Curran avait été proposé à une longue liste d'acteurs tels que Harrison Ford, Tom Cruise, Brad Pitt, Kevin Costner, Richard Gere, Denzel Washington, Wesley Snipes, Ray Liotta, Mel Gibson, Sean Penn, Tom Hanks, Sylvester Stallone, Jack Nicholson, Bruce Willis, Don Johnson, Al Pacino, Patrick Swayze, Christopher Walken, Nicolas Cage, Dennis Quaid, Jeff Bridges, John Travolta, Chuck Norris, Charlie Sheen, Richard Dean Anderson, Michael J. Fox, John Heard ou encore Martin Sheen. Paul Verhoeven voulait à un moment donné Peter Weller, avec qui il avait travaillé sur Robocop avant que Michael Douglas ne soit officiellement choisi[réf. nécessaire].
Le rôle de Catherine Tramell avait été proposé à Kim Basinger, Michelle Pfeiffer, Rosanna Arquette, Melanie Griffith, Bridget Fonda, Joan Allen, Jodie Foster, Helen Hunt, Marisa Tomei, Sarah Jessica Parker, Greta Scacchi, Meryl Streep, Julia Roberts, Meg Ryan, Kelly McGillis, Annette Bening, Isabella Rossellini, Kelly Lynch ou encore Lena Olin[réf. nécessaire]. Geena Davis et Ellen Barkin[11] refusèrent à cause du caractère sulfureux du personnage et également à cause des scènes dénudées[N 1]. Sharon Stone avait déjà tourné pour Paul Verhoeven dans Total Recall, où elle tenait un rôle secondaire à côté de la vedette Arnold Schwarzenegger.
Tournage
modifierLe tournage du film s'est déroulé du 5 avril au [12], en Californie, notamment à San Francisco et à Carmel-by-the-Sea.
Passionné de sport automobile, c'est Michael Douglas qui a assuré lui-même la poursuite en voiture[réf. nécessaire].
Musique
modifierLa musique du film est composée par Jerry Goldsmith, qui avait précédemment collaboré avec Paul Verhoeven sur Total Recall. Le compositeur s'inspire en partie d'Aquarium, 7e mouvement du Carnaval des Animaux de Camille Saint-Saëns. Le compositeur avoue par la suite que sa collaboration avec le réalisateur sur ce film est l'une des plus exigeantes de sa carrière, notamment pour adapter parfaitement le thème musical à l'ambiance équivoque du film, mais qu'elle s'avère finalement une de ses meilleures expériences. Sa musique lui vaut d'être nommé à l'Oscar de la meilleure musique en 1993.
Sortie
modifierControverses
modifierEn raison de son caractère sulfureux, le tournage et, plus tard, le lancement du film sont perturbés par des ligues féministes et LGBT[13],[14].
Mais, sous la pression de ces ligues, le scénariste Joe Eszterhas avait voulu modifier certains éléments du script d'origine (ex : remplacer Nick Curran par une policière lesbienne). Il se heurte au refus du réalisateur Paul Verhoeven[15].
Le film est par ailleurs l'objet d'un article universitaire estimant que Basic Instinct représente à lui tout seul un grand nombre de clichés biphobes : Catherine Tramell (Sharon Stone), femme bisexuelle, est une personne froide et sans émotion, incapable de s'attacher sentimentalement à ses conquêtes amoureuses, insatiable sexuellement dans ses aventures avec les deux sexes ; la bisexualité est plus largement représentée comme un état de « confusion » permanente entre hétérosexualité et homosexualité[16].
Par ailleurs, la scène la plus mémorable du film est celle où Catherine Tramell habillée d'une robe blanche courte, interrogée au commissariat de police, décroise et recroise très lentement les jambes. On peut constater à cet instant que l'actrice ne porte pas de culotte. Sharon Stone a affirmé[17] que le réalisateur lui avait demandé d'enlever sa culotte pour éviter une tache claire sur la pellicule. Et que ce n'est qu'à la projection des rushes qu'elle s'est rendu compte qu'on voyait clairement qu'elle ne portait pas de culotte. Ce n'était pas le fait de ne pas porter de culotte qui la choquait mais le fait que le réalisateur ne lui ait pas dit la vérité et qu'il ait trouvé un prétexte. Elle s'était sentie trahie et dira plus tard regretter de ne pas avoir porté plainte, même si cela aboutit finalement en l'une des scènes les plus cultes du film, tournée à son insu. Ce plan fait d'ailleurs partie des 42 secondes censurées et supprimées à la sortie du film aux États-Unis[réf. nécessaire].
Présentation au festival de Cannes
modifierBasic Instinct est le film d'ouverture du festival de Cannes 1992, qui marque les 45 ans de l'évènement[18]. La révélation du festival reste sans conteste Sharon Stone. Venue avec le réalisateur et Michael Douglas, c'est à cet instant qu'elle fut catapultée au rang de star du cinéma et de sex symbol international[réf. nécessaire].
Sortie en salles
modifierBasic Instinct est amputée de certaines scènes pour sa sortie en salles États-Unis dues au référencement cinématographique de la MPAA (le film a dû être soumis à sept reprises à la Motion Picture Association of America, afin de lui éviter le classement NC-17[N 2]). Néanmoins, la version intégrale est visible en Europe, notamment lors de la sortie en salles en France du long-métrage. C'est la version européenne qui est sortie en DVD avec l’appellation version non censurée[19],[20] sur le territoire américain.
Accueil critique
modifierBasic Instinct a essentiellement obtenu des critiques mitigées dans les pays anglophones, obtenant une moyenne de 34⁄100 sur le site Metacritic[21] et 54 % d'avis favorables sur le site Rotten Tomatoes avec une note moyenne de 5,9⁄10[22].
Si Janet Maslin du New York Times fait l'éloge du film[23] et que Peter Travers (en) de Rolling Stone, salue également le film et notamment la performance de Sharon Stone[24], d'autres critiques cinématographiques de presse rejettent Basic Instinct, comme Roger Ebert, du Chicago Sun-Times, lui donnant deux étoiles sur quatre, qui indique que le film est bien conçu mais s'essouffle dans la dernière demi-heure[25]. D'autres critiques lui attribuent des commentaires négatifs, qualifiant le film de « pornographique, misogyne et homophobe »[26].
Ce sont les critiques internationales qui accueillent favorablement le film, notamment en Australie avec le Sunday Times qui qualifie le film d'une des « plus belles productions » des années 1990 et également en France, qui salue la qualité et l'intrigue du film et les performances de Michael Douglas et Sharon Stone[27].
Box-office
modifierLa réaction de la critique n'a pas empêché Basic Instinct de connaître un véritable succès commercial aux États-Unis, mais aussi à l'étranger, puisque le film est parvenu à se classer dans les dix premières places du box-office américain pendant trois mois (quatorze semaines), avec 107 856 619 dollars[28], pour finir son exploitation avec 117 727 224 dollars[3], dépassant son budget de 49 000 000 dollars.
En France, sorti en plein festival de Cannes 1992, où il est présenté le jour précédant sa sortie nationale, il parvient à rencontrer également un succès public. Il totalise plus de quatre millions d'entrées, devenant ainsi le film ayant réalisé le plus d'entrées en 1992.
À l'international, le film récolte 235 200 000 dollars de recettes et un total de 352 927 224 dollars dans le monde (comprenant les recettes américaines et internationales)[3].
Distinctions
modifierEntre 1992 et 2013, Basic Instinct est sélectionné 35 fois dans diverses catégories et a remporté 5 récompenses[29],[30].
Le film est nommé pour deux Oscars et deux Golden Globes (Le compositeur Jerry Goldsmith (Oscar et Golden Globe) pour sa partition originale, Frank Urioste (Oscar) pour le montage et Sharon Stone pour le Golden Globe de la meilleure actrice).
Le film a aussi été nommé pour trois Razzie Awards, en 1993 : Michael Douglas (plus mauvais acteur), Jeanne Tripplehorn (plus mauvais second rôle féminin) et Sharon Stone (plus mauvaise révélation d'acteur).
Récompenses
modifierAnnée | Festivals de cinéma | Prix | Lauréat(es) |
---|---|---|---|
1992 | Golden Screen | Golden Screen décerné à la Société de distribution allemande | Scotia International Filmverleih |
Nikkan Sports Film Awards | Nikkan Sports Film Award du meilleur film étranger | - | |
1993 | BMI Film and TV Awards | BMI Film Music Award | Jerry Goldsmith |
MTV Movie Awards | MTV Movie Award de la meilleure performance féminine | Sharon Stone | |
MTV Movie Award de la femme la plus désirable | Sharon Stone |
Nominations
modifierCommentaires
modifierClin d’œil
modifierLa robe portée par Sharon Stone dans la séquence de l'interrogatoire n'est pas sans rappeler celle de Kim Novak dans Sueurs froides, une référence à Alfred Hitchcock. Les hommages à Vertigo (à commencer par la musique de Jerry Goldsmith tout juste dérivée de celle de Bernard Herrmann) sont rémanents tout au long du film[31].1
Analyse
modifierL'un des intérêts du scénario est sa fin ouverte, puisque le spectateur, a priori, ne peut savoir qui est le véritable tueur. Deux versions semblent se superposer sans qu'aucune puisse être privilégiée : Beth est le tueur et Catherine est prise, à la fin, d'une idée mimétique, ou Catherine, au contraire, a induit tous ces crimes, les faisant commettre ou les commettant elle-même, et se convertit finalement au véritable amour. Quelques détails, cependant, semblent faire de Catherine le véritable tueur, si l'on analyse de manière plus poussée certaines séquences. D'une part, il y a la mention des cigarettes dans le tiroir du haut de la cuisine de Beth, celui justement où l'on retrouvera les coupures de presse qui l'incriminent, et qui semblent donc avoir été placées là après. D'autre part, le meurtre du policier Gus dans l'ascenseur est lu par le héros sur le manuscrit de Catherine avant de prendre place dans la vie réelle, ce qui laisse supposer — à moins que les deux femmes ne soient complices, ce qui est une option possible mais compliquée — qu'il s'agit, comme d'habitude, de meurtres anticipés par l'écriture, puis réalisés, conformément à la pathologie criminelle supposée depuis le début chez Catherine. Il semble que si le héros se précipite dans l'immeuble pour sauver son ami, c'est qu'il a pris conscience de la scène qu'il a lue un peu plus tôt. Par ailleurs, c'est en fait le pic à glace placé sous le lit de Catherine qui a fait penser à de nombreux spectateurs qu'elle était la coupable. Cependant, la police avait d'emblée relevé que les pics à glace se trouvent dans n'importe quel supermarché et qu'il faudrait alors soupçonner tous les lecteurs de ses livres, et sur cette seule base mettre en garde à vue tous les lecteurs du roman. Or, Beth suivait pas à pas dans la presse les moindres faits et gestes de Catherine, et a très bien pu relever cette idée. Le spectateur peut aussi remarquer qu'elle avait fait l'amour avec le héros vers le milieu du film, selon le même mode que dans le roman : détentrice également d'un pic à glace, mais sans l'utiliser. Ce n'était peut-être qu'un fantasme. Les faits demeurent particulièrement tordus, dans la mesure où c'est Beth et non Catherine qui se trouvait sur les lieux de l'assassinat de Gus.
Impacts et parodies
modifierLe tueur Luka Rocco Magnotta, surnommé le « dépeceur de Montréal »[32], s'est inspiré du film : il a utilisé un pic à glace pour son crime, pris à plusieurs reprises sur un forum Internet le pseudo de Katherine Trammell (ou Kirk Tramel lors de sa cavale à Paris) et cité une réplique de Basic Instinct dans une lettre au Sun.
La fameuse scène au commissariat où Catherine Tramell (Sharon Stone), vêtue d'une robe blanche sans sous-vêtement, décroise puis croise les jambes, laissant apparaître très brièvement son entrejambe, a été parodiée en 1993 dans Alarme fatale, en 1994 dans La Cité de la peur et en 2015 dans l'émission américaine The Late Late Show with James Corden, avec notamment James Corden et Michael Douglas. La scène est également parodiée dans Hot Shots! 2 lorsque Michelle demande du feu à Topper Harley.
La fédération de catch World Wrestling Entertainment rend hommage à la scène dans une vidéo promotionnelle pour son show WrestleMania 21 en 2005. C'est Stacy Keibler qui incarne le rôle de Sharon Stone tandis que Chris Jericho, Chris Benoit et Christian jouent les inspecteurs.
Dans Deadpool 2, Wade Winston Wilson, alias Deadpool (Ryan Reynolds), décroise puis croise les jambes, comme dans la scène de l'interrogatoire de Catherine Tramell, laissant ainsi apparaître son entrejambe nu alors qu'il est dans son canapé en train de discuter avec Cable (Josh Brolin). Son ami La Fouine (T. J. Miller) y fait même référence en disant que c'est « un basique de l'instinct» ( basic instinct en anglais).
Un film pornographique parodique américain, Official Basic Instinct Parody, a par ailleurs été réalisé en 2011.
Suite
modifierUne suite, Basic Instinct 2, sort en 2006. Réalisé par Michael Caton-Jones, le film met en scène Sharon Stone et David Morrissey.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Le rôle a également été proposé à Jamie Lee Curtis, Valeria Golino, Patricia Clarkson, Mariel Hemingway, Heather Graham, Linda Fiorentino, Madeleine Stowe, Elisabeth Shue, Kelly Preston, Laura Dern, Demi Moore, Linda Hamilton, Daryl Hannah, Uma Thurman, Nancy Allen, Courtney Love, Anjelica Huston, Nicole Kidman, Diane Lane, Jennifer Jason Leigh, Courteney Cox, Andie MacDowell, Madonna, Virginia Madsen, Lea Thompson, Rebecca De Mornay, Kim Cattrall, Gina Gershon, Jennifer Connelly, Robin Wright, Helena Bonham Carter et Kathleen Turner.
- Ce classement signifie qu'un film est interdit aux moins de dix-sept ans.
Références
modifier- Prononciation en anglais américain retranscrite selon la norme API.
- « Société de Production / Sociétés de distribution » ((en) sociétés de production et de distribution), sur l'Internet Movie Database (consulté le 17 juillet 2020).
- (en) « Box office du film Basic Instinct », sur Box Office Mojo.com (consulté le ).
- « Spécifications techniques » (spécifications techniques), sur l'Internet Movie Database (consulté le 17 juillet 2020).
- « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database (consulté le 16 juillet 2020).
- « Parents Guide » ((en) guide parental), sur l'Internet Movie Database (consulté le 16 juillet 2020).
- « Basic Instinct : dossier critique du film », sur CinéDweller (consulté le ).
- « Visas et Classification », sur cnc.fr (consulté le ).
- « Basic Instinct - fiche de doublage », sur RS Doublage, .
- Joe Eszterhas interview at « Moviemaker »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ). Retrieved November 4, 2007.
- Bernard Weinraub, « 'Basic Instinct': The Suspect Is Attractive, and May Be Fatal », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
- « Basic Instinct » (fiche business — section
business
inconnue, mal supportée par le modèle{{imdb titre}}
.Voir documentation de {{imdb titre/Section}}, SVP. — ), sur l'Internet Movie Database - (fr) « Basic Instinct - cliquer sur onglet Voix off », sur StudioCanal.com, .
- « Les secrets de tournage du film Basic Instinct » [vidéo], sur Allociné (consulté le ).
- (en-US) « Basic Instinct and the scandalous making of a zeitgeist-shifting bonkbuster - USTimeToday », (consulté le )
- Ki Namaste, « Le Déplacement et la crise du réel : la socio-sémiotique et la biphobie de Basic Instinct », Cinémas : revue d'études cinématographiques / Cinémas: Journal of Film Studies, vol. 3, no 2-3, 1993, p. 223-238. (lire en ligne) sur Érudit.org
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Annexes
modifierBibliographie
modifier- Ki Namaste, « Le Déplacement et la crise du réel : la socio-sémiotique et la biphobie de Basic Instinct », Cinémas, vol. 3, nos 2-3, printemps1993, p. 223-238 (lire en ligne)
Documentaire
modifier- Basic Instinct : Sex, Death and Stone, documentaire de Jacinto Carvalho (Fr., 2020, 55 min)
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :