Andrea Palladio

architecte vénitien

Andrea di Pietro della Gondola, dit Andrea Palladio, né à Padoue le et mort à Vicence le , est un architecte de la Renaissance italienne. Il est l'auteur d'un traité intitulé Les Quatre Livres de l'architecture.

Andrea Palladio
Image illustrative de l'article Andrea Palladio
Portrait de Palladio (1756)
Présentation
Nom de naissance Andrea di Pietro della Gondola
Naissance
Padoue
Drapeau de la République de Venise République de Venise
Décès (à 71 ans)
Vicence
Drapeau de la République de Venise République de Venise
Nationalité Vénitien
Activités Architecte en chef de la Sérénissime
Formation Élève de Bartolomeo Cavazza da Sossano
Œuvre
Réalisations Villas de Palladio en Vénétie
Publications Les Quatre Livres de l'architecture
Compléments
Palladianisme

Son œuvre a eu une influence considérable et inspire encore aujourd'hui de nombreux architectes.

Biographie

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Formation et premières années

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Alors qu'il était âgé de treize ans, son père l'inscrit pour six années dans l'atelier de l'architecte et sculpteur Bartolomeo Cavazza da Sossano à Padoue. En avril 1523, alors âgé de 15 ans, Palladio s'enfuit à Vicence mais est contraint de revenir pour rupture de contrat. Un an plus tard, il s'inscrit à la corporation des sculpteurs de Vicence.

En 1534, il est engagé comme maître d’œuvre par le comte Giangiorgio Trissino pour diriger le chantier de la villa Cricoli. Trissino est un poète, philosophe, lettré et diplomate au service de la curie romaine. Cet humaniste, expert d’art militaire, est aussi un passionné d’architecture. Il donne le surnom de Palladio à Andrea, qu'on appelait jusqu'alors Andrea di Pietro. Trissino fait aussi entrer Palladio dans le cercle humaniste de Vicence, l’Accademia Olimpica (it).

L'influence de Vitruve et de l'Antiquité

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Gian Giorgio Trissino, auteur de l’ouvrage épique et poétique L’Italia liberata dai Goti, fait connaître à Palladio les ouvrages de Vitruve et d'Alberti et pousse Palladio à se perfectionner dans les Arts libéraux et l’Humanisme. Trissino et Palladio font, en 1541, un premier voyage archéologique à Rome où ils approfondissent leur connaissance de l’art de bâtir à l'Antique.

Après ce premier voyage, Palladio revient à Vicence où, tout en exerçant son art, il approfondit son étude de Vitruve. Il retourne plusieurs fois à Rome en 1545, 1547 et 1549 pour perfectionner ses relevés qu’il précise et confronte avec les écrits de Vitruve.

Outre Vitruve, dont il est un lecteur attentif, Palladio fait aussi référence à de nombreux auteurs latins tels que Pline, Jules César et à des auteurs qui lui sont plus contemporains comme Alberti ou Vasari[1].

Palladio à Venise

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À partir de 1550, malgré la disparition de Giangiorgio Trissino et de Paul III, la renommée de Palladio s’étend à Venise, où il dirige la construction de la basilique San Giorgio Maggiore[2].

En 1554, sous le pontificat de Jules III, Palladio fait son dernier voyage à Rome avec le « révérendissime Daniel Barbaro, Patriarche d'Aquilée »[3], avec lequel il collabora à l’édition du De architectura de Vitruve publié à Venise en 1556. En 1554, toujours, Palladio publie L'Antichità di Roma.

Malgré les représentations des temples de Nîmes dans les Quatre Livres, il semble que Palladio n'ait jamais quitté l'Italie. Il pourrait avoir fait un voyage en Piémont, à la demande d'Emmanuel-Philibert de Savoie pendant l'été 1566[4]. C'est peut-être au cours de ce périple qu'il se rend à La Turbie dont il décrit, toujours dans les Quatre Livres, le monument romain. Son talent est reconnu à Florence, où il est admis en 1566 comme membre de l’Académie du dessin de Florence.

Les Quatre Livres de l'architecture sont édités en 1570 à Venise et comportent les gravures sur bois réalisées sous la direction de Palladio.

Cette même année, Palladio succède à Jacopo Sansovino, décédé, dans la charge d’architecte en chef de la Sérénissime ; il y construit les églises de San Giorgio Maggiore[2] et du Redentore[2].

Andrea Palladio meurt en 1580, avant d'avoir achevé le Teatro Olimpico de Vicence. C'est son disciple Vincenzo Scamozzi qui le terminera.

Les portraits de Palladio

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Aucun contemporain de Palladio n'a réalisé de portrait du maître, que ce soit un portrait littéraire ou une image artistique. Andrea Palladio est, du reste, très discret sur lui-même et sur son apparence physique. Il existe un très vague autoportrait se trouvant dans l'adresse au lecteur des Quatre Livres de l'architecture.

Il ne semble pas y avoir eu non plus de biographie avant le XVIIe siècle[5].

La commande de la statue de l'Académie olympique date de près de huit ans après la mort de Palladio (« tant que la mémoire des traits du maître est encore vive »). Le portrait le plus connu date du XVIIIe siècle ; attribué au graveur Mariotti, il illustre un ouvrage sur le Théâtre Olympique de Vicence.

Le frontispice de The Architecture of A. Palladio (1715), première édition en langue anglaise, par Giacomo Leoni des Quattro libri dell'architettura présente un portrait fantaisiste. Cette description semble avoir été reprise par Lord Burlington vers 1730 qui publie - à son tour - un portrait non moins fictif et imberbe du Palladio attribué à William Kent. En tout état de cause, le personnage représenté sur ces « portraits » britanniques n'est pas Palladio.

Giuseppe Longhi a réalisé son portrait, qui fut gravé au burin par son élève Paolo Caronni (coll. pers.).

L'Œuvre de Palladio

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Réalisations

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La production architecturale de Palladio se concentre en Vénétie, où l'on peut encore admirer, à Vicence, le teatro Olimpico, le grand palais municipal dénommé basilique palladienne, la Loggia del Capitanio ainsi que de nombreux autres palais et villas dont la très célèbre villa Rotonda.

En 1979, le cinéaste Joseph Losey met en scène cette architecture dans Don Giovanni, adaptation de l'opéra de même nom de Wolfgang Amadeus Mozart.

Les plus célèbres

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Les villas palladiennes les plus célèbres sont :

Les ouvrages publics et les résidences urbaines :

Liste chronologique des œuvres

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Villa Godi Malinverni, une des premières œuvres de Palladio.
 
Villa Foscari dite La Malcontenta
 
Loggia del Capitanio, Vicence
 
Villa Cornaro
 
Villa Trissino
 
Villa Poiana

Note : les dates se réfèrent à la conception des œuvres, pas nécessairement à leur construction ni à leur achèvement. Source : CISA[7]

L'influence de Palladio sur l'architecture

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Publications

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Un théoricien

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Les Quatre Livres de l'architecture (I Quattro Libri dell'Architectura) sont indissociables de l'œuvre de Palladio. Ce traité d'architecture, publié à Venise en 1570, est à la fois l'expression de la pensée théorique et la présentation des œuvres réalisées ou projetées de Palladio.

Palladio est un architecte de la Renaissance italienne et on peut le considérer comme un humaniste. C'est aussi un homme de son temps où, à travers ses écrits, une pensée universaliste - peut-être influencée par Vitruve ou Pline - transparaît. Un souci permanent de la proportion et de la symétrie telle qu'elle se trouve dans la nature est explicite dans l'ouvrage de Palladio. Celui-ci a grand soin d’appliquer les règles de proportion préconisées par les Anciens à la composition architecturale et, notamment, les règles des proportions musicales énoncées par Pythagore. Palladio écrit dans un mémoire de 1567 :

« Les proportions des voix sont harmonie pour les oreilles ; celles des mesures sont harmonie pour les yeux »

Sur ce point, l’élève Palladio va au-delà du maître Vitruve, car il fait une lumineuse démonstration de ce que le maître énonce laborieusement. C'est probablement cette clarté du propos qui a enthousiasmé Roland Fréart de Chambray dans son travail de traduction des Quatre Livres de l'architecture.

Similitudes avec les constructions antiques, grecques ou romaines.

Le succès de la pensée de Palladio est aussi attaché aux grandes controverses, comme la Querelle des Anciens et des Modernes. Palladio est, comme Trissino, un pourfendeur de l'art gothique. Son ouvrage théorique a pour but de créer une méthode explicite pour ne pas retomber dans les errements du passé.

Son style, s'inspirant d'éléments de l'architecture antique et de l'architecte Leon Battista Alberti, comprend souvent des façades à frontons. Dans les nombreuses villas construites en Vénétie, il se montre particulièrement inspiré et original dans la réutilisation de ces éléments d'architecture antique qui donnent aujourd'hui encore à ses œuvres une sensation de grâce et d'équilibre.

Palladio reprend également des motifs architecturaux plus modernes, tels la serlienne, à qui le succès de son œuvre apporte un grand rayonnement, et popularise les balustrades.

D'une manière originale, il choisit de recourir à la maçonnerie en briques revêtue de stuc. La pierre ne devait être utilisée que pour les détails ou les frontons, rendant ainsi possible un effet de contraste entre la pierre blanche - souvent du marbre - et le rouge du reste de la construction.

Imitateurs et admirateurs

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Un bel exemple de Palladianisme : saline royale d'Arc-et-Senans de Claude Nicolas Ledoux.

La pensée architecturale de Palladio a eu un grand succès en Grande-Bretagne où l'architecte Inigo Jones se fait un ardent promoteur de cette pensée. Le nom de Palladio et de nombreux autres architectes de la Renaissance italienne est mentionné dans le texte historique des Constitutions d'Anderson édité à Londres en 1723. C'est par la Grande-Bretagne, à la veille de la Révolution française, que l'art de Palladio revient en France ; en effet, l'architecte Claude Nicolas Ledoux y découvre le Palladianisme - art inspiré de Palladio -, et l'introduit en France.

Thomas Jefferson, lui-même, s'est intéressé à l'œuvre de Palladio lors de voyages en Europe. Sa maison de Monticello, près de Charlottesville, dont il dressa lui-même les plans, en est une illustration. Un contemporain du président Jefferson rapporte que celui-ci aimait à prétendre : « Palladio, mon maître, Les Quatre Livres de l'architecture, ma Bible ».

D'autres architectes plus contemporains sont aussi influencés par Palladio, Ricardo Bofill notamment qui a à son actif plus de cinq cents projets dans une cinquantaine de pays différents, Aldo Rossi, Charles Moore et bien d'autres.

Bibliographie

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Notes et références

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  1. Avant-propos du Livre I et Chapitre XVI du Livre II, Livre III des Quatre Livres de l'architecture.
  2. a b c d e et f Thomas Doustaly, « À la découverte de la Vénétie avec le plus grand architecte de la Renaissance », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. c'est ainsi que Palladio désigne Barbaro dans les Quatre Livres de l'architecture
  4. G. Zorzi, I disegni delle antichità di Andrea Palladio, Venezia, Neri Pozza Editore, 1959
  5. Lorenzo Pericolo commence son article de février 2004 ainsi : « En 1616, l'érudit milanais Paolo Gualdo écrivit une Vie d'Andrea Palladio restée inédite jusqu'au siècle dernier. »
  6. Kim Williams, Giovanni Giaconi, The Villas of Palladio, Princeton Architectural Press, 2003, p. 85
  7. CISA
  8. Centre d'Études Supérieures de la Renaissance

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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