Virgule

signe de ponctuation
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La virgule (,) est un signe de ponctuation.

Virgule
,
Graphies
Graphie ,
Codage
Nom Virgule
Unicode U+002C
Bloc Commandes C0 et latin de base

Étymologie

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Le substantif féminin[1],[2],[3] virgule est un emprunt[1] au latin[2],[3] classique[1] virgula[1],[2],[3] (« petite baguette » ou « petite verge »[1]), dérivé de virga avec le suffixe[4] diminutif[2] -ula (« -ule »). Il est attesté au XVe siècle : d'après le Trésor de la langue française informatisé[1], sa plus ancienne occurrence se trouve dans les Controverses des sexes masculin et féminin de Gratian Du Pont, ouvrage dont l'editio princeps est parue à Toulouse en [5]. Sa prononciation est [viʁgyl][1].

Le nom de la virgule dans certaines langues romanes, tel l'espagnol coma[6] et particulièrement dans plusieurs langues germaniques avec la graphie komma (pour l'allemand[7], le néerlandais[8], le danois[9], le suédois[10]) et la graphie comma (pour l'anglais[11]) est un emprunt, par l'intermédiaire du latin comma, au grec ancien κóμμα / kómma.

Linguistique et typographie

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À la suite de Nina Catach[12], il est admis[13] que la virgule sous la forme que nous connaissons était déjà utilisée au IVe siècle chez Caius Marius Victorinus Afer dit Victorin l'Africain[14].

En typographie, la virgule est un signe de ponctuation permettant, à l'origine, d'insérer une respiration dans la phrase[15]. Comme toutes les autres ponctuations, elle a gagné, dans la langue écrite, une multitude de rôles que la langue orale ne manifeste pas simplement par la pause.

Elle structure, par exemple, la construction de la phrase que ce soit en liant (rôle connecteur) ou en séparant (dans le cas d'incises) les groupes syntaxiques. Ainsi, dans une énumération, la virgule sépare les termes énumérés, sauf pour le dernier qui n'est pas précédé d'une virgule lorsqu'il est le seul précédé par une conjonction (par exemple « et » )[16]. L'abréviation « etc. » – « et cætera » (« et tout le reste ») – est nécessairement précédée d'une virgule. On le voit, ces règles appartiennent autant à la notation de la langue orale qu'à la syntaxe et à l'orthotypographie.

En typographie, la virgule se colle à la dernière lettre du mot précédent et est toujours séparée du mot suivant par une espace.

Virgule d'exclamation

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En 1856, P. Villette a rédigé un « Traité raisonné de ponctuation », un petit fascicule de soixante-quatre pages[17] et proposé une « virgule d'exclamation » ou « virgule exclamative », qui est un point d'exclamation dont la virgule remplace le point. Villette l′appelle uniquement « signe nouveau », mais les exemples qu′il donne permettent de comprendre l′emploi suggéré : il s'agit notamment de mettre fin à la licence poétique qui consiste à ne pas toujours mettre une majuscule après un point d'exclamation.

Forme diacritée

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Virgule souscrite

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Ș ș
Ț ț
 
C, S et T avec une cédille minimaliste tels qu’illustrés dans l’ISO 8859-2 (ISO-IR 101) de 1986.

La virgule souscrite est utilisée comme signe diacritique en roumain sous le s (« ș » et « Ș ») et le t (« ț » et « Ț »). Une cédille a été utilisée auparavant à sa place, mais c’est une forme aujourd’hui considérée incorrecte, cette cédille ayant parfois la forme de la virgule souscrite ne peut avoir aujourd’hui que cette dernière forme. En informatique, le codage ISO/CEI 8859-2 a été conçu avec les caractères roumains S et T cédille (sans différencier la cédille de la virgule souscrite). Le codage ISO/CEI 8859-16 a été conçu avec les caractères roumains S et T virgule souscrite, distinct des S et T cédille. Le d cédille (« ḑ » et « Ḑ ») était utilisé dans l’alphabet roumain au XIXe siècle pour indiquer le son z lorsqu’il était dérivé du d latin.

De la même manière, les diacritiques sur les consonnes lettonnes ģ, ķ, ļ, ņ, et ŗ étaient des cédilles ayant parfois la forme de la virgule, aujourd’hui elles ont uniquement cette dernière forme mais pour des raisons techniques sont encore considérées comme des cédilles. Bien que leurs glyphes et noms Adobe soient « virgule », leurs noms dans le standard Unicode sont g, k, l, n, et r cédille. Ils ont été introduits dans Unicode avant 1992 et ne peuvent plus être modifiés.

Virgule suscrite

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Č̓ č̓
Ɣ̓ ɣ̓
ƛ̓
ʕ̓

La virgule suscrite est utilisée comme variante de l’apostrophe en exposant dans l’écriture de plusieurs langues salishes de la côte comme le halkomelem[18] ou le lushootseed[19],[20].

En tchèque et en slovaque, les diacritiques sur les caractères ď, ť, et ľ, qui ressemblent à des virgules en exposant, sont des carons.

Mathématiques

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Dans l'écriture des nombres, la virgule peut servir de séparateur décimal : selon la résolution 7 de la 9e Conférence générale des poids et mesures [21] et la résolution 10 de la 22e Conférence[22], le point (dit « point britannique ») comme la virgule peuvent être utilisés comme séparateur décimal, selon l'usage local (l'usage en France est d'utiliser la virgule)[23].

En anglais, on utilise couramment la virgule pour séparer les groupes de trois chiffres (milliers, millions…) au sein d'un nombre ; cet usage a été invalidé par les Conférences générales des poids et mesures, il faut utiliser à la place une espace insécable. Par exemple, avant 1948, one million three hundred thousand twenty two pouvait s'écrire en anglais « 1,300,022 » ; depuis 1948, il doit s'écrire « 1 300 022 ».

L'utilisation de l'écriture décimale (avec un séparateur qui deviendra une virgule par la suite) date du XVIe siècle et a été popularisée, en partie, par Simon Stevin[24], ce qui a permis des calculs beaucoup plus simples que l'écriture par fractions.

Dans la notation des mathématiques la virgule peut aussi servir à séparer des éléments ou signifier « tel que » , par exemple, pour la conjecture de Syracuse :

  • Pour tout terme   entier naturel choisis au départ, il existe un rang   appartenant à   tel que  

Peut s'écrire :

  •  

Informatique

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En Smalltalk, la virgule n'est pas un élément syntaxique. C'est un message binaire qui permet de concaténer des collections.

Notes et références

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  1. a b c d e f et g Informations lexicographiques et étymologiques de « virgule » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 27 novembre 2016].
  2. a b c et d Entrée « virgule », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 4 : Q – Z, Paris, Hachette, , 1232 p., gr. in-4o (BNF 30824717, lire en ligne [fac-similé]), p. 2503 (lire en ligne [fac-similé]) [consulté le 27 novembre 2016].
  3. a b et c « virgule », dictionnaire Larousse.
  4. Informations lexicographiques et étymologiques de « -ule » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 27 novembre 2016].
  5. Gratien Du Pont, seigneur de Drusac, Les Controverses des sexes masculin et féminin, Toulouse, J. Colomiés, , 1re éd., 179 p., in-4o (BNF 30381115, lire en ligne [fac-similé]).
  6. Entrée « virgule », sur Dictionnaire bilingue français – espagnol [en ligne], Éditions Larousse (consulté le ).
  7. « Dictionnaire Français-Allemand », sur dictionnaire.reverso.net (consulté le ).
  8. « Dictionnaire Français-Néerlandais », sur dictionnaire.reverso.net (consulté le ).
  9. « Français Danois », sur dict.woxikon.fr (consulté le ).
  10. « Français Suédois », sur dict.woxikon.fr (consulté le ).
  11. « Dictionnaire Français-Anglais », sur dictionnaire.reverso.net (consulté le ).
  12. Nina Catach, L'orthographe française à l'époque de la Renaissance (fac-similé de la thèse de doctorat d'État ès lettres soutenue en à la Faculté des lettres et sciences humaines de l'université de Paris), Genève, Droz, coll. « Publications romanes et françaises » (no 101), , 1re éd., XXXIV-[2]-496-[1], 25 cm (OCLC 299863718, BNF 35924920), p. 297.
  13. Marie-Luce Demonet, « Ponctuation et narration chez Rabelais et ses contemporains : 1re partie », La Licorne : revue de langue et de littérature françaises, « Les Cahiers en ligne : littérature et esthétique » no 52,‎ , part. 2 (« Une ponctuation en devenir (Moyen Âge – Renaissance) »), art. 2.3, § 2 (« La segmentation : Tory Dolet, Meigret, Ramus ») (ISBN 2-911044-58-4, ISSN 0398-9992) (lire en ligne, ) [consulté le 28 novembre 2016].
  14. Victorin l'Africain (0300?-0382?) (BNF 12021864) [consulté le 28 novembre 2016].
  15. Gilbert Ducancel, « Savoir ponctuer et savoirs sur la ponctuation. L'exemple du point, de la virgule, du point-virgule au CE1 », Repères. Recherches en didactique du français langue maternelle,‎ , p. 37-46 (lire en ligne)
  16. Grevisse 2011, §125 - La virgule dans la coordination
  17. Cité dans Orthotypographie, de Jean Méron, aux éd. Convention typographique.
  18. (en) Hən̓q̓əmin̓əm̓, LanguageGeek.com.
  19. (en) Tulalip Lushootseed.
  20. (en) « Combining Comma Above », Typophile.com.
  21. CGPM, 1948
  22. CGPM, 2003
  23. Pour l'écriture dans Wikipédia voir Wikipédia:Conventions concernant les nombres.
  24. A. Schärlig, « Avant la virgule », Tangente, no 120, janvier-février 2008, p. 16-18.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Maurice Grevisse et André Goose, Le Bon Usage, de Boeck Duculot, , 15e éd. (ISBN 978-2-8011-6425-9)

Articles connexes

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Liens externes

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