Fille de la montagne, la tête bien faite et les pieds sur terre, Camille Étienne court le monde pour le sauver. À bientôt 25 ans, elle n’a qu’une ambition : convaincre de l’urgence d’agir.
Publié le 18 avril 2023 à 06h30
Mis à jour le 18 avril 2023 à 11h32
Avec une mère championne d’escalade et de snowboard, un père guide de haute montagne et une adolescence à fond dans le ski de fond, Camille Étienne n’aurait jamais dû quitter les alpages de Peisey-Nancroix, paisible « village qui compte (beaucoup) plus de vaches que d’habitants ». Après avoir rêvé de devenir juge pour enfants, la Savoyarde décide de consacrer sa vie à la justice sociale et écologique.
Débit mitraillette, énergie communicative, l’intuition et la sororité comme armes de négociation massive, Camille Étienne n’a pas volé son titre d’activiste, suractiviste même ! Elle revient de Jamaïque où elle s’est attelée, aux côtés de Greenpeace, à stopper un projet d’exploitation minière des fonds marins. Le lendemain de notre rencontre parisienne, elle filait sur un voilier, au large de Toulon, pour une mission sur les cétacés. Son premier livre, Pour un soulèvement écologique, paraît le mois prochain. Son documentaire, Pourquoi on se bat, vient de sortir. À bientôt 25 ans, Camille Étienne ne tient pas en place et c’est tant mieux. « Rien de tout ça ne passera avec l’âge. On est nombreux à se battre pour que nos idées ne ramollissent pas, mais qu’elles adviennent. » Rencontre avec une tornade.
Comment vous êtes-vous passionnée pour l’océan, vous qui êtes née si loin de l’eau, au cœur des Alpes ?
Le comble, c’est qu’il m’effraie ! Je ne nage pas très bien, j’ai peur quand je ne vois pas le fond. Je suis une vraie montagnarde, et c’est d’ailleurs en allant observer le Vatnajökull, le plus vaste glacier d’Europe, en Islande, en 2020, que j’ai découvert l’océan… Je ne voulais pas prendre l’avion, et je me suis retrouvée sur un voilier de 12 mètres, pendant quinze jours, moi qui n’avais jamais mis les pieds sur un bateau et qui ai le mal de mer. Mais cette expérience est celle qui m’a, à ce jour, le plus marquée.
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Pourquoi ?
Parce qu’elle a été incroyablement libératrice. Nous étions coupés du monde, sans Internet. Physiquement, c’était intense. On ne dormait jamais plus de cinq heures d’affilée, la météo était rude. Pour supporter le froid, la puissance des vagues, le mal de mer, il faut lâcher prise, accepter que le cerveau et le corps ne vivent pas la même chose. J’imaginais l’océan noir, vide, silencieux. J’ai passé quinze jours à admirer l’horizon et les couleurs de la mer, à gérer les manœuvres et les repas, à reconnaître les baleines et les oiseaux. J’en suis revenue bouleversée. Alors il y a quelques mois, quand une océanographe m’a alertée sur l’exploitation minière des fonds marins, j’ai foncé ! J’ai la chance qu’on me laisse une place dans l’espace public, je me sens une responsabilité pour porter des sujets dont on ne parle pas. J’ai découvert que depuis trente ans des négociations sont en cours, loin de tous les regards.
Le véritable poumon de la planète, c’est l’océan, pas la forêt. Il absorbe, puis stocke un tiers du carbone émis.
Comment résumer votre campagne Look Down, lancée en 2022 avec notamment des scientifiques, des ONG, des citoyens ?
C’est un clin d’œil au film d’Adam McKay Don’t Look Up, dans lequel les Américains refusent de dévier une météorite qui menace la Terre, parce qu’elle contient des minerais et qu’il y a de l’argent à se faire. Là, c’est la même chose : au fond des océans, il y a du manganèse, du cobalt, utiles pour les batteries électriques, et donc des milliards d’euros pour l’industrie minière. C’est une nouvelle boîte de Pandore. L’exploitation des abysses serait non seulement dévastatrice pour la biodiversité, mais elle viendrait aussi bouleverser la fonction de séquestration du carbone des océans. Car le véritable poumon de la planète, c’est l’océan, pas la forêt. Il absorbe, puis stocke un tiers du carbone émis. Racler les fonds marins, c’est risquer d’ouvrir ces puits de carbone et relâcher des bombes climatiques dans l’atmosphère. Alors on lutte.
Vous avez remporté la première manche…
Avec du lobbying, des manifs, des pétitions, on a créé un rapport de force. En novembre dernier, après avoir défendu le potentiel d’exploration de cette nouvelle industrie, Emmanuel Macron a annoncé que la France, deuxième puissance maritime mondiale, interdisait toute exploitation des grands fonds. Aujourd’hui, treize pays se sont prononcés pour un moratoire, dont le Canada, géant de l’industrie minière ! Ce milieu opaque commence à trembler car il n’a pas l’habitude d’être dérangé. On devrait réussir à interdire le départ des expéditions minières en juillet.
Dans cette mobilisation, les femmes ont été essentielles. C’est une victoire de l’écoféminisme ?
Les plus grands scientifiques sur le sujet, en effet, sont des femmes. Dans les ONG aussi, elles sont nombreuses. C’était le cas à Kingston, en Jamaïque, lors des négociations sur les fonds marins. Face à nous, l’immense majorité des délégations était composée d’hommes, plutôt âgés. Forcément, on fait des liens entre différents systèmes de domination. Le monde de l’industrie minière, extrêmement viril, renvoie directement au rapport de domination du patriarcat. Mais l’exploitation se retrouve à tous niveaux, y compris néocolonial : les compagnies minières, européennes ou nord-américaines, vont piller l’Océanie, où vivent des peuples pour qui les fonds marins sont une véritable culture et qui recevront à peine un pour cent des bénéfices de cette manne. Et toutes ces décisions sont majoritairement prises par des hommes, tandis que les premières victimes du dérèglement climatique sont les femmes, qui doivent s’occuper des enfants, des personnes âgées et peuvent difficilement fuir… Alors oui, on a envie d’incarner dès maintenant le monde que nous voulons voir advenir.
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La « génération climat » est-elle féministe ?
Féministe oui, en revanche, je ne crois pas en une « génération climat ». L’attention s’est focalisée sur les jeunes, blancs, qui ont participé aux marches, mais le mouvement climat est aussi constitué de milliers de retraités, sur le terrain, dans les réunions publiques… J’appartiens à la génération des réseaux sociaux, de la surconsommation, avec un déficit de l’attention qui m’inquiète. Il est difficile de l’idéaliser. Au-delà d’être fausse, l’expression « génération climat » est dangereuse, elle empêche de voir l’éléphant au milieu de la pièce : la fracture sociale. C’est malin de la part des politiques et des médias : en faisant de l’écologie un conflit de générations qui, en réalité, a toujours existé — jeunes âmes révoltées contre vieux sages privilégiés —, ils la dépolitisent.
On s’engueule avec ses parents et grands-parents sur la chasse ou le foie gras à Noël mais on évite de parler de nos luttes contre Patrick Pouyanné ou Bernard Arnault [respectivement pdg des groupes TotalEnergies et LVMH, ndlr], contre ce système où le patrimoine financier de 63 milliardaires français émet autant de gaz à effet de serre que celui de la moitié de la population du pays [ndlr : Dans leur rapport intitulé « Les milliardaires français font flamber la planète et l’État regarde ailleurs », Oxfam et Greenpeace France ont attribué à chaque milliardaire une partie de l’empreinte carbone de l’entreprise dont il détient le plus de parts]. Et puis, on se retrouve coincés entre, d’un côté, le mépris de certains — « mais qui êtes-vous pour m’expliquer l’économie à 24 ans, mademoiselle ? » —, et de l’autre, ceux qui nous félicitent — « ma génération a tout foutu en l’air mais vous êtes super ». Sauf qu’on n’a pas envie d’être applaudis. On a envie d’être rejoints pour changer le monde dès maintenant, avec eux, pas après eux !
L’urgence écologique nous menace de la façon la plus intime, on retrouve du plastique, des pesticides dans le sang, le lait maternel !
Vous invitez aussi à refaire une place à la peur. Pourquoi ?
Tout au long de ma jeunesse, à la montagne, j’ai côtoyé la peur. Pas celle de ne pas pouvoir manger le soir mais la peur du vide, de la mise en danger physique. Et ce sentiment m’a stimulée. Aujourd’hui, sur les plateaux télé, on me répète : « S’il vous plaît, ne faites pas trop peur… » C’est d’une indécence totale ! On doit flipper, au contraire ! C’est à l’image de nos sociétés modernes, patriarcales, qui ont évacué la peur et la vulnérabilité. Sans peur, on n’évite pas le danger. C’est important de reconnaître que les chiffres de l’augmentation des émissions de CO2, des températures, nous traversent le corps. La peur doit absolument exister dans le débat public, sans quoi on la relègue dans l’intimité.
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À chacun de régler son écoanxiété, dans son coin…
Exactement, et cela arrange beaucoup l’industrie fossile. On nous dit : prends soin de ta santé mentale… Mais l’écoanxiété n’est pas une maladie, c’est une réponse saine à un monde malade. C’est normal d’être angoissé, d’avoir envie de fuir. Quand on s’y confronte, et qu’on ose ralentir, bifurquer, agir, on trouve au bout du chemin énormément de joie. Contrairement à ce qu’on pense, les militants sont les personnes les plus joyeuses que je connaisse. Parce que demain n’est pas écrit. Et comme dit l’écrivaine américaine Rebecca Solnit, l’espoir naît de l’incertitude. On a déjà renversé des dictatures, des systèmes de domination tellement énormes, ancrés, violents. Aujourd’hui, on peut dévier d’une direction qui nous condamne.
En se confrontant à l’État, comme à Sainte-Soline ?
Je n’ai pas pu m’y rendre, j’étais en Jamaïque. Mais en janvier, j’ai manifesté à Lützerath, avec des milliers de personnes, contre la plus grande mine de charbon d’Allemagne. Dans les deux cas, l’État, censé représenter le peuple, a décidé d’utiliser la violence pour protéger des bulldozers, des compagnies privées et des trous, contre des gens qui défendent la vie sur Terre. Pourquoi luttons-nous ? Parce que l’État est incapable de protéger nos corps, et aujourd’hui, l’urgence écologique nous menace de la façon la plus intime, on retrouve du plastique, des pesticides dans le sang, le lait maternel ! C’est terrifiant de devoir se mettre en danger face à la police, alors que l’État a failli et qu’en démocratie nos gouvernements sont tenus d’assurer un espace de libre expression et la possibilité de contestations pacifiques.
Comment réagissez-vous aux accusations d’écoterrorisme ?
On ne peut pas accepter de perdre cette bataille des mots. Il est crucial de rappeler les faits : protester contre une mégabassine, protéger une forêt, ce n’est pas du terrorisme. Mais l’ampleur de la répression, pour sécuriser un modèle qui condamne les conditions de vie sur Terre, nous apprend autre chose : que le soulèvement est nécessaire. Demander gentiment à nos gouvernants de lutter contre le bouleversement climatique, avec le rapport du Giec sous le bras, ne sera pas suffisant. Il faut sérieusement s’organiser.
Avec quels moyens ?
Selon une étude américaine [ Why Civil Resistance Works – « pourquoi la désobéissance civile fonctionne »], il suffit que 3,5 % d’une population se soulève pour renverser un ordre établi. C’est à la fois très peu — suffisamment peu pour abandonner l’idée qu’il faudrait rassembler tout le monde — et énorme. On n’y est pas encore. Mais je ne hiérarchise aucun mode d’action, tous sont nécessaires et complémentaires : choisir la désobéissance civile ou le sabotage, adhérer aux Soulèvements de la Terre ou enseigner à des élèves ce qu’est l’urgence climatique. Chacun fait comme il peut. L’histoire des mouvements sociaux, pour les droits des femmes, les droits civiques ou la fin de l’apartheid, montre qu’il y a toujours eu collaboration entre plusieurs fronts — radicaux et modérés.
A-t-on besoin de produire des baskets en plastique qui clignotent, en se tuant le dos jusqu’à 64 ans ?
Un écologiste doit-il être anticapitaliste ?
Il faut aller plus loin. Les crises écologiques sont aussi nées de l’extractivisme, ce modèle qui nous conduit à pomper toujours plus de ressources qui ne sont pas les nôtres. Il y a l’industrie fossile – dont notre société est devenue totalement dépendante. Et bien sûr, le capitalisme, une convention récente dans l’histoire de l’économie, une idée parmi d’autres, qui a permis des avancées mais est en train de nous condamner. Nous avons besoin de produire, je ne suis pas contre l’industrie en soi. Je ne me reconnais pas dans un environnementalisme consistant à dire que la nature est sacrée, qu’on ne touche à rien. Nous faisons partie du monde, nous avons un impact. Mais jusqu’où ?
Quels besoins voulons-nous satisfaire, sans exploser tous les plafonds ? Notre modèle économique ne se pose jamais la question des finalités. On le voit avec les retraites. Le gouvernement dit : cette réforme ne nous fait pas plaisir, mais il faut la faire, c’est comme ça. A-t-on besoin de produire des baskets en plastique qui clignotent, en se tuant le dos jusqu’à 64 ans ? La question de la finalité guide tous mes engagements. Et si on décide d’en faire son axe, alors on répond à toutes les interrogations.
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C’est ce qui vous a poussée à vous engager contre le projet Eacop ?
J’ai découvert Eacop (East African Crude Oil Pipeline) grâce à Luisa Neubauer, militante allemande, qui m’a proposé de rencontrer des activistes ougandais et polonais. TotalEnergies, soutenu par Emmanuel Macron, est en train de construire en Afrique le plus long oléoduc chauffé du monde – chauffé parce que le pétrole brut doit être maintenu à une certaine température pour pouvoir circuler sur 400 kilomètres en Ouganda, puis 1 000 kilomètres en Tanzanie. C’est une catastrophe climatique et un scandale environnemental : l’extraction se fera dans le plus grand parc national d’Ouganda, les Murchison Falls, traversé par le Nil ; le pipeline longera les rives du lac Victoria, où vivent 40 millions de personnes ; on prévoit 426 puits de forage, 400 camions par jour, un aéroport, 100 000 personnes déplacées, qui n’ont pas reçu les compensations demandées, qui n’ont pas les moyens pour porter plainte sur place.
Le soulèvement est étouffé. Les personnes avec qui j’ai protesté pacifiquement, en France, ont passé trois jours en prison à leur retour. Leurs familles, leurs emplois sont menacés. Il y a un enjeu néo-colonial : ce pétrole sera exporté en grande partie, cela ne profitera pas aux populations locales. On se bat contre la plus grande entreprise française, qui vient d’engranger le plus gros bénéfice de son histoire. Comme David contre Goliath. On défait la pelote de laine, à commencer par les banques, les assureurs du projet (BNP, Société Générale, Axa…). Je suis devenue actionnaire de BNP, en achetant une action, et les ai interpellés en assemblée générale : pourquoi soutenir ce pipeline quand vous affirmez être une banque responsable ?
Et ça fonctionne ?
Vingt-quatre banques se sont désengagées du projet, qui prend du retard. On me pose souvent la question : qu’est-ce que je peux faire ? Je réponds toujours : que peux-tu imaginer, à partir de ce que tu es ? Des geeks, agoraphobes et incapables d’aller en manif, ont créé un algorithme permettant de savoir si son épargne salariale finance indirectement l’oléoduc, et d’envoyer un mail à sa banque. Celles-ci ont été submergées de mails… Des experts en cybersécurité ont protégé notre réseau de communication. Des serveurs d’un restaurant en Suisse m’ont contactée : « Des gens de Total ont réservé une table. Si vous voulez, je laisse une porte ouverte », et des militants suisses ont débarqué avec des pancartes ! Dans une assemblée générale, pendant la canicule, le gars qui gérait la clim nous a dit : « C’est mon dernier jour, si vous voulez, je coupe la clim. » Voilà pourquoi je dis toujours « on ». On est partout, on est une fourmilière.
C’est la stratégie du colibri…
Encore mieux, la révolution de tous les animaux de la jungle, selon leurs dispositions ! J’ai signé une tribune dans Le Monde, « Nous sommes les Soulèvements de la Terre ». Gérald Darmanin peut menacer de dissoudre une organisation mais pas une société qui se soulève. C’est en cela que le soulèvement est intéressant. Notre modèle économique et politique est si peu inventif, il ne fait que répondre à des normes. À nous d’être créatifs, et joyeux ! Comme disait l’anarchiste russe Emma Goldman : « Si je ne peux pas danser, ce n’est pas ma révolution. »
Vous dites que le soulèvement passe aussi par le ralentissement de nos vies. Mais vous êtes hyperactive, c’est difficile de trouver l’équilibre quand on est activiste ?
Je pourrais faire des pirouettes pour me justifier, mais la réalité, c’est que je n’ai absolument pas ralenti. On a aussi besoin de gens au cœur du réacteur. Le Titanic a coulé à cause de l’imprévoyance du capitaine, qui disposait de toutes les infos mais a décidé de foncer droit dans l’iceberg. Il faut des gens qui alertent, forcent la porte pour prendre le gouvernail et bifurquer. Et moi, j’ai 24 ans, je pète les portes, j’aime cette adrénaline ! Peut-être aussi parce que j’ai grandi dans un hameau savoyard qui n’est que ralentissement – que mes parents incarnent mieux que personne. Ma mère n’a pas de grille-pain. Pas par ascétisme mais parce qu’il y a quelque chose de beau dans la lenteur et le fait de ne pas trop dépendre d’outils techniques. Qu’est-ce qui me donne plus de liberté, qu’est-ce qui m’aliène ? J’ai été élevée selon cette philosophie de vie. Je suis ancrée, au plus profond de moi, dans ces manières merveilleuses d’habiter le monde. Et c’est un privilège immense.
1998 Naissance à Grenoble.
2019 Licence de philosophie et Erasmus en agroforesterie en Finlande.
2020 Réveillons-nous, court métrage réalisé par Solal Moisan.
2022 Master en économie à Sciences po Paris.
2023 Pourquoi on se bat, série de 4 épisodes, disponible sur la plateforme TV5MONDEplus.
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