Algo Fundamentals With Python Hayden Van Der Post Instant Download
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Algo Bots And The Law Technology Automation And The Regulation Of
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ALGO
F U N D A M E N TA L S
with Python
Reactive Publishing
Copyright © 2024 Reactive Publishing
The characters and events portrayed in this book are fictitious. Any similarity to
real persons, living or dead, is coincidental and not intended by the author.
ISBN-13: 9781234567890
ISBN-10: 1477123456
Title Page
Copyright
Dedication
Chapter 1: Introduction to Algorithmic Trading
1.1 Definition of Algorithmic Trading
1.2 Key Benefits of Algorithmic Trading
1.3 Fundamentals of Algorithm Design
1.4 Regulatory and Ethical Considerations
Chapter 2: Understanding Financial Markets
2.1 Market Structure and Microstructure
2.2 Asset Classes and Instruments
2.3 Fundamental and Technical Analysis
2.4 Trading Economics
Chapter 3: Python for Finance
3.1 Basics of Python Programming
3.2 Data Handling and Manipulation
3.3 API Integration for Market Data
3.4 Performance and Scalability
Chapter 4: Quantitative Analysis and Modeling
4.1 Statistical Foundations
4.2 Portfolio Theory
4.3 Value at Risk (VaR)
4.4 Algorithm Evaluation Metrics
Epilogue
CHAPTER 1:
INTRODUCTION TO
ALGORITHMIC TRADING
A
lgorithmic trading has emerged as a transformative
force, meticulously choreographed by the most astute
practitioners of quantitative finance. This opening act
of our narrative embarks upon a meticulous dissection of
algorithmic trading, laying the groundwork for the
sophisticated strategies that will be unveiled in subsequent
sections.
Yet, this era also highlighted the need for stringent oversight
as the "Flash Crash" of May 2010 exposed vulnerabilities in
the financial system, where a single algorithmic trader's
actions triggered a rapid and deep market sell-off. This
event led to increased scrutiny and regulation of algorithmic
trading practices.
Liquidity Provision
Market Efficiency
Strategic Trading
Risk Management
Regulatory Response
Speed of Execution
Cost Effectiveness
Cost Reduction
Trend Indicators
Momentum Indicators
Volatility Indicators
Volume Indicators
DEUXIÈME PARTIE
LA VIE NOMADE
Les plus populaires de tous les errants étaient naturellement les plus
gais ou ceux qui passaient pour les plus bienfaisants. Ceux-ci étaient
les gens à panacée universelle, très nombreux au moyen âge; ils
couraient le monde vendant la santé. Les jours de chômage ils
s'établissaient sur la place des villages, étendaient à terre un tapis
ou un morceau d'étoffe, étalaient leurs drogues et commençaient à
haranguer le peuple. On peut entendre encore aujourd'hui des
discours pareils à ceux qu'ils tenaient, au quatorzième siècle, en
Angleterre, en France, en Italie; leur profession est une de celles qui
ont le moins changé. Au treizième siècle, l'herbier de Rutebeuf
parlait comme le saltimbanque de Ben Jonson au seizième siècle,
comme le charlatan qui attirait hier, à cent pas de nos portes, la
foule à ses tréteaux. Grandes paroles, récits merveilleux, éloge de
leurs origines nobles, lointaines, énumération des guérisons
extraordinaires qu'ils ont faites, étalage d'un dévouement sans
bornes au bien public, d'un complet désintéressement pécuniaire, on
retrouve cela et on le retrouvera à jamais dans les discours de tous
ces nomades insinuants.
«Belles gens, disait, il y a six cents ans, le marchand d'herbes
médicinales de Rutebeuf, je ne suis pas de ces pauvres prêcheurs ni
de ces pauvres herbiers qui vont par devant ces moutiers, avec leurs
pauvres chappes mal cousues, qui portent boites et sachets et
étendent un tapis.... Sachez que de ceux-là ne suis-je pas, mais suis
à une dame, qui a nom madame Trote de Salerne, qui fait couvre-
chef de ses oreilles, et les sourcils lui pendent à chaînes d'argent
par-dessus les épaules; et sachez que c'est la plus sage dame qui
soit dans les quatre parties du monde. Ma dame nous envoie en
diverses terres et en divers pays, en Pouille, en Calabre.... en
Bourgogne, en la forêt des Ardennes pour occire les bêtes sauvages
et en traire les bons oignements, pour donner médecines à ceux qui
ont des maladies au corps.... Et pour ce qu'elle me fit jurer sur les
saints quand je me départis d'elle, je vous apprendrai à guérir du
mal des vers si vous voulez ouïr. Voulez-vous ouïr?
«.... Ôtez vos chaperons, tendez les oreilles, regardez mes herbes
que ma dame envoie en ce pays et en cette terre; et pour ce qu'elle
veut que les pauvres y puissent aussi bien avenir comme les riches,
elle me dit que j'en fisse denrée (que je les vendisse par portions
d'un denier), car tel a un denier en sa bourse qui n'y a pas cinq
livres; et elle me dit et me commanda que je prisse un denier de la
monnaie qui courrait dans le pays et la contrée où je viendrais....
«Ces herbes, vous ne les mangerez pas; car il n'est si fort bœuf en
ce pays ni si fort destrier qui, s'il en avait aussi gros qu'un pois sur la
langue, ne mourût de male mort, tant sont fortes et amères.... Vous
les mettrez trois jours dormir en bon vin blanc; si vous n'avez blanc,
prenez vermeil; si vous n'avez vermeil, prenez de la belle eau claire,
car tel a un puits devant son huis qui n'a pas un tonneau de vin en
son cellier. Si vous en déjeûnez par treize matins.... vous serez
guéris des diverses maladies... Car si mon père et ma mère étaient
en péril de mort et ils me demandaient la meilleure herbe que je leur
pusse donner, je leur donnerais celle-là.
«En telle manière vends-je mes herbes et mes oignements: qui
voudra en prenne; qui n'en voudra les laisse [106].»
Cet herbier était de ceux qu'en France et en Angleterre les
ordonnances royales poursuivaient pour exercice illégal de la
médecine. Philippe le Bel, en 1311, Jean le Bon, en 1352, avaient
rendu contre eux des arrêts sévères. Ils leur reprochaient «d'ignorer
le tempérament des hommes, le temps et la manière convenables
pour opérer, les vertus des médecines, surtout des médecines
laxatives, en lesquelles gît péril de mort». Ces gens-là, «venus
souvent de l'étranger,» parcouraient la ville et les faubourgs et se
permettaient d'administrer aux malades trop confiants «clisteria
multum laxativa et alia eis illicita [107]», ce dont l'autorité royale était
justement indignée.
En Angleterre, les vendeurs de drogues ambulants n'avaient pas
meilleure réputation; les chants et les satires populaires nous les
montrent toujours frayant dans les tavernes avec la pire société.
Pour se faire une idée de ce que pouvaient être leurs recettes, il faut
se rappeler ce qu'était la médecine protégée par les statuts du
royaume. Il faut se dire que Jean de Gaddesden, médecin de la cour
É
sous Édouard II, faisait disparaître les traces de la petite vérole en
enveloppant le malade dans des draps rouges; il avait traité ainsi
l'héritier même du trône. Il avait été longtemps embarrassé pour
guérir la pierre: «A la fin, dit-il dans sa Rosa Anglica, je pensai à
faire recueillir une bonne quantité de ces scarabées qu'on trouve en
été dans la fiente des bœufs, et de ces cigales qui chantent aux
champs: je coupai les têtes et les ailes des cigales et les mis avec les
scarabées et de l'huile ordinaire dans un pot; je le couvris et le
laissai ensuite, pendant un jour et une nuit, dans un four à pain. Je
retirai le pot et le chauffai à un feu modéré; je broyai le tout et
frottai enfin les parties malades; en trois jours la douleur avait
disparu;» sous l'influence des scarabées et des cigales, la pierre
s'était brisée en morceaux. C'est presque toujours ainsi, par une
illumination subite, que ce médecin découvre ses remèdes les plus
efficaces; madame Trote de Salerne ne confiait pas à ses agents
dans les diverses parties du monde le secret de recettes plus
merveilleuses et plus inattendues (Ap. 18).
N'importe, entre un médecin de cour et un charlatan de carrefour, la
loi distinguait fort nettement. Un Gaddesden avait, pour appliquer
aux patients ses médicaments étranges, l'appui d'une renommée
établie et il offrait la garantie de sa haute situation. Il avait étudié à
Oxford et il faisait autorité; un médecin sérieux comme le docteur de
Chaucer, qui s'était tant enrichi pendant la peste, ne négligeait pas
de lire et de méditer ses écrits. Sans avoir moins de science ni
surtout d'ingéniosité, l'herbier errant était moins avantageusement
connu; il ne pouvait pas, comme le médecin du roi, s'autoriser de sa
bonne réputation pour faire avaler des vers luisants à ses malades,
les frotter de scarabées et de cigales, leur donner en remède «sept
têtes de chauves-souris grasses [108]»; le législateur se précautionnait
en conséquence. A la campagne, de même que la plupart des autres
nomades, le guérisseur sans brevet trouvait moyen presque toujours
d'échapper à la rigueur des statuts; mais malheur à lui s'il se
hasardait à tenter publiquement des cures en ville! Pour avoir voulu
guérir une femme en lui faisant porter sur la poitrine un certain
parchemin, le malheureux Roger Clerk se vit poursuivre en 1381
pour pratique illégale de la médecine dans Londres. Il fut mené au
pilori, «par la ville au son des instruments», à cheval sur un cheval
sans selle, son parchemin au cou; de plus, aussi au cou, un vase de
nuit et une pierre à aiguiser, en signe qu'il avait menti; un autre vase
de nuit lui pendait dans le dos [109].
Inquiet de la recrudescence de ces abus, Henri V rendit, en 1421,
une Ordinance encontre les entremettours de fisik et de surgerie,
«pur ouster meschieves et perils qi longement ont continuez dedeinz
le roialme entre les gentz parmi ceux q'ont usez l'arte et le practik de
fisik et surgerie, pretendantz soi bien et sufficeaument apris de
mesmes les arts, où de vérité n'ont pas estez». Désormais il y aura
des châtiments sévères pour tous les médecins qui n'auront pas été
approuvés en leur art, «c'est assavoir, ceux de fisik en les
universitées, et les surgeons entre les mestres de cell arte [110]». Les
désordres se renouvellent comme avant, ou peu s'en faut; pour
donner plus d'autorité à la médecine reconnue par l'État, Édouard IV,
la première année de son règne, constitue en corporation la société
des barbiers de Londres.
La Renaissance arrive et trouve les barbiers, les charlatans, les
empiriques, les sorciers, continuant de prospérer sur le sol
britannique. Henri VIII le constate avec regret et promulgue de
nouveaux règlements: «La science et l'art de la médecine et de la
chirurgie, dit le roi dans son statut, à la parfaite connaissance
desquels sont nécessaires à la fois de profondes études et une mûre
expérience, sont journellement appliqués dans ce royaume par une
multitude d'ignorants. Beaucoup d'entre eux n'ont aucune notion de
ces sciences, ni connaissances d'aucune sorte; il en est même qui ne
savent pas lire: si bien qu'on voit des artisans ordinaires, des
forgerons, des tisserands, des femmes, entreprendre avec audace et
constamment des cures importantes et des choses de grande
difficulté. A l'accomplissement de quoi ils usent, partie de sortilèges
et incantations, partie de remèdes si impropres que les maladies
augmentent: au grand déplaisir de Dieu....» En conséquence, toute
personne qui voudra pratiquer la médecine dans Londres ou à six
milles à la ronde devra auparavant subir un examen devant l'évêque
de la capitale, ou devant le doyen de Saint-Paul, assisté de quatre
«doctours of phisyk». En province l'examen aura lieu devant
l'évêque du diocèse ou son vicaire général. En 1540, le même prince
fusionne la corporation des barbiers et la société des chirurgiens, et
accorde chaque année à la nouvelle association les cadavres de
quatre criminels pour étudier sur eux l'anatomie.
A peine tous ces privilèges étaient-ils concédés, qu'un revirement
complet se fait dans l'esprit des législateurs, et qui s'avise-t-on de
regretter? précisément ces anciens guérisseurs non brevetés, ces
possesseurs de secrets infaillibles, ces empiriques de village si
durement traités dans le statut de 1511. Une nouvelle ordonnance
est rendue, qui n'est qu'un long réquisitoire contre les médecins
autorisés: ces docteurs certifiés empoisonnent leurs clients tout
aussi bien que les anciens charlatans, seulement ils prennent plus
cher. «Préoccupés de leurs propres gains, et nullement du bien des
malades, ils ont poursuivi, troublé et harcelé diverses honnêtes
personnes, hommes et femmes, à qui Dieu avait accordé l'intuition
de la nature et des effets de certaines herbes, racines et eaux....
lesquelles personnes cependant ne prennent rien en récompense de
leur savoir et de leur habileté, mais administrent les remèdes aux
pauvres en bons voisins, pour l'amour de Dieu, par pitié et charité.
On sait de reste, au contraire, que les médecins certifiés ne veulent
guérir personne s'ils ne sont assurés d'une rémunération plus élevée
que la cure ne mérite; car s'ils consentaient à traiter pour rien les
malades, on ne verrait pas un si grand nombre de ceux-ci pourrir et
languir jusqu'à la mort, comme on voit chaque jour, faute des
secours de la médecine.» D'ailleurs, malgré les examens de l'évêque
de Londres, «la plupart des personnes de cette profession ont bien
peu de savoir»; c'est pourquoi tous les sujets du roi ayant, «par
spéculation ou pratique», connaissance des vertus des plantes,
racines et eaux, pourront, comme auparavant, nonobstant les édits
contraires, guérir au moyen d'emplâtres, cataplasmes et onguents
toutes les maladies apparentes à la surface du corps, cela «dans
tout le royaume d'Angleterre ou dans toute autre des possessions du
roi [111]».
Le changement, comme on voit, était radical: les secrets des
villageoises n'étaient plus des secrets de sorcières, c'étaient des
recettes précieuses dont elles avaient reçu de Dieu l'intuition; les
pauvres, exposés à mourir sans médecin, se réjouirent; les
charlatans respirèrent. Ben Jonson, ce marcheur intrépide qui, parti
de Londres, un bâton à la main, alla à pied par plaisir jusqu'en
Écosse, qui connaissait si bien les habitués des fêtes anglaises, nous
a laissé le vivant portrait d'un charlatan, portrait qui est spécialement
celui d'un Vénitien du dix-septième siècle, mais qui demeure vrai
encore aujourd'hui et le sera, pour tous les pays, dans tous les
temps. Les caractères de cette sorte sont presque immuables; le
héros de Jonson est le même individu que celui dont Rutebeuf, trois
siècles et demi plus tôt, avait relevé les discours. Sûrement, dans ses
visites à Smithfield en temps de foire, le dramaturge avait entendu
maint empirique s'écrier, la voix émue, les yeux au ciel: «Ah! santé!
santé! la bénédiction du riche! la richesse du pauvre! qui peut
t'acheter trop cher, puisqu'il n'est sans toi de plaisir en ce monde?»
Sur quoi l'orateur de Jonson raille ses collègues, vante sa panacée
incomparable, dans laquelle entre un peu de graisse humaine, qui
vaut mille couronnes, mais qu'il laissera pour huit couronnes, non,
pour six, enfin pour six pence. Mille couronnes, c'est ce que lui ont
payé les cardinaux Montalto et Farnèse et le grand-duc de Toscane
son ami; mais il méprise l'argent, et pour le peuple il fait des
sacrifices. Il a également un peu de la poudre qui a rendu Vénus
belle et Hélène aussi; un de ses amis, grand voyageur, lui en a
envoyé, qu'il a trouvée dans les ruines de Troie. Cet ami en a
expédié encore un peu à la cour de France, mais cette partie était
mélangée, et les dames qui s'en servent n'en obtiennent pas d'aussi
bons effets [112].
Trois ans plus tard, un Anglais qui ne connaissait pas la comédie de
Jonson, se trouvant à Venise, s'émerveillait des discours des
saltimbanques italiens et, croyant donner à ses compatriotes des
détails nouveaux sur cette race plus florissante dans la péninsule
qu'en aucun pays d'Europe, traçait d'après nature un portrait tout
semblable à celui qu'avait dessiné l'ami de Shakespeare. «Souvent,
écrit Coryat, j'ai vraiment admiré ces orateurs improvisés; ils
débitent leurs contes avec une si merveilleuse volubilité, une grâce si
agréable, même quand ils parlent ex tempore, avec un
assaisonnement si varié de rares plaisanteries et de traits piquants,
qu'ils remplissent de surprise l'étranger inaccoutumé à leurs
harangues.» Ils vendent des «huiles, des eaux souveraines, des
ballades amoureuses imprimées, des drogues et un monde d'autres
menus objets.... J'en ai vu un tenir une vipère à la main et jouer un
quart d'heure de suite avec son aiguillon sans être piqué.... Il nous
donna à croire que cette même vipère descendait généalogiquement
de la famille du reptile qui sauta du feu sur la main de saint Paul,
dans l'île de Melita, aujourd'hui appelée Malte [113].»
Sans doute la faconde, la volubilité, la conviction momentanée, la
grâce, le ton insinuant, la gaieté légère, ailée, du charlatan
méridional ne se retrouvaient pas aussi complets, aussi charmants
dans les fêtes de la vieille Angleterre. Ces fêtes étaient joyeuses
pourtant, elles étaient fort suivies, et l'on y rencontrait maint
personnage rusé, railleur et amusant comme Autolycus, ce type du
colporteur, coureur de fêtes paysannes, à qui Shakespeare a fait une
place dans la galerie de ses immortels. Les travailleurs de la
campagne allaient en foule à ces réunions essuyer des lazzi qui leur
faisaient plaisir et acheter des onguents qui leur feraient du bien: on
peut les y voir encore. A l'heure présente, chez nous, et en
Angleterre aussi, la foule continue de s'attrouper devant les
marchands de remèdes qui guérissent infailliblement les maux de
dents et effacent quelques autres douleurs de moindre importance.
Les certificats abondent autour de la boutique; il semble que tous les
gens illustres qui soient au monde aient déjà bénéficié de la
découverte; au reste s'adresse maintenant le vendeur. Il gesticule, il
s'anime, se penche en avant, a le ton grave et la voix forte. Les
paysans se pressent autour, la bouche béante, l'œil inquiet,
incertains si l'on doit rire ou s'il faut avoir peur, et finissant par
prendre confiance. Ils tirent leur bourse d'un air gauche; leur large
main s'embarrasse dans leur habit neuf; ils tendent leur pièce et
reçoivent la médecine, et leur œil qui brille et leur physionomie
indécise disent assez que la malice et le sens pratique habituel font
ici défaut, que ces âmes fort rusées, invincibles dans leur domaine
propre, sont les victimes de tous, en pays inconnu. Le vendeur
s'agite, et, aujourd'hui comme autrefois, triomphe de l'indécision au
moyen d'interpellations directes.
En Angleterre, c'est à l'incomparable foire de l'oie, à Nottingham,
qu'il faut de préférence aller chercher ces spectacles. Ils brillent là
dans toute leur infinie variété: on y pourra constater que les
charlatans d'aujourd'hui n'ont pas perdu grand'chose de leur verve
héréditaire; on y reconnaîtra que le peuple anglais n'est pas toujours
maussade et soucieux; car dans ce jour de folie et d'inconcevable
liberté on verra en action, éclairée il est vrai d'une lumière bien
différente, cette grande kermesse de Rubens qui est au Louvre.
Plus grande encore était, au moyen âge, la popularité des nomades
qui venaient non pas guérir, mais simplement égayer la foule, et qui
apportaient avec eux, sinon les remèdes aux maladies, du moins
l'oubli des maux: c'étaient les ménestrels, les faiseurs de tours, les
jongleurs et les chanteurs. Ménestrels et jongleurs, sous des noms
différents, exerçaient la même profession, c'est-à-dire qu'ils
psalmodiaient des romans et des chansons en s'accompagnant de
leurs instruments (Ap. 19). Dans un temps où les livres étaient rares
et où le théâtre proprement dit n'existait pas, la poésie et la musique
voyageaient avec eux par les grands chemins; de tels hôtes étaient
toujours les bienvenus. On trouvait ces nomades dans toutes les
fêtes, dans tous les festins, partout où l'on devait se réjouir; on leur
demandait, comme on faisait au vin ou à la bière, d'endormir les
soucis et de donner la joie et l'oubli. Ils s'y prenaient de plusieurs
manières; la plus recommandable consistait à chanter et à réciter,
les uns en français, d'autres en anglais, les exploits des anciens
héros.
Ce rôle était noble et tenu en grande révérence; les jongleurs ou
ménestrels qui se présentaient au château, la tête pleine d'histoires
belliqueuses ou de contes d'amour ou de prestes chansons où il n'y
avait qu'à rire, étaient reçus avec la dernière faveur. A leur arrivée ils
s'annonçaient du dehors par des airs gais qui s'entendaient du fond
des salles; bientôt venait l'ordre de les introduire; on les alignait
dans le fond du hall et l'on prêtait l'oreille (Ap. 20). Ils préludaient
sur leurs instruments et bientôt commençaient à psalmodier. Comme
Taillefer à la bataille d'Hastings, ils disaient les prouesses de
Charlemagne et de Roland, ou bien ils parlaient d'Arthur ou des
héros de la guerre de Troie, aïeux incontestés des Bretons
d'Angleterre (Ap. 21). Au quatorzième siècle, tous ces anciens
romans héroïques, rudes, puissants ou touchants, avaient été
remaniés et rajeunis; on y avait ajouté des descriptions fleuries, des
aventures compliquées, des merveilles extraordinaires; beaucoup
avaient été mis en prose et, au lieu de les chanter, on les lisait [114].
Le seigneur écoutait avec complaisance, et son goût qui se blasait
de plus en plus lui faisait trouver du charme aux enchevêtrements
bizarres dont chaque événement était désormais enveloppé. Il vivait
maintenant d'une vie plus complexe qu'autrefois; étant plus civilisé,
il avait plus de besoins, et les peintures simples et tout d'une pièce
de poèmes comme la chanson de Roland n'étaient plus faites pour
flatter son imagination. Les héros de romans se virent imposer des
tâches de plus en plus difficiles et durent triompher des
enchantements les plus merveilleux. En outre, comme la main
devenait moins lourde, on les peignit avec plus de raffinement, on se
complut dans leurs aventures amoureuses et on leur donna, autant
qu'on put, ce charme à la fois mystique et sensuel dont les images
sculptées du quatorzième siècle ont gardé une marque si prononcée.
L'auteur de Sir Gawayne met une complaisance extrême à décrire les
visites que son chevalier reçoit [115], à peindre sa dame si douce, si
jolie, aux mouvements souples, au gai sourire; il y emploie tout son
soin, toute son âme, il trouve des mots qui semblent des caresses,
et tels de ses vers brillent d'une lueur dorée comme celle de parfums
qui se consument.
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