Introduction to JavaScript Programming with XML and PHP 1st Edition Drake Test Bankpdf download
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Introduction to JavaScript Programming Test Bank Chapter 6
with XML and PHP
MULTIPLE CHOICE
a. Directly after the opening <body> tag b. Anywhere in the HTML document
and must be closed right before the
closing </body> tag
c. Anywhere in the body of a web page d. In the <head> section
ANS: C
2. Buttons that can be automatically created using the type attribute are:
a. submit b. reset
c. hidden d. (a) and (b) only e. (a), (b), and (c)
ANS: E
4. When using a set of radio buttons, which attribute must be the same for all buttons in the set
a. name b. value
c. id d. selected
ANS: A
5. Which line of code should be used to make the following code snippet work?
6. Which of the following will send form results from a form named “importantInfo” to the email
address [email protected] with the subject “Read this!”
ANS: B
7. Which line of code will check if any character in the string variable pword is the letter X and
return true for the variable check?
8. Given the following line of code, what does the this keyword refer to?
9. Which of the following will check to see if a password contains a # sign, given that the
character code for "#" is 37? The password is 8 characters long and is stored in a variable named
pword.
ANS: B
10. Which of the following sets or changes the tab order of form controls?
ANS: C
11. Which of the following will substitute an image named redButton.jpg that is stored in the same
place as the web page for a generic button? The doStuff() function is called when the button is
clicked.
ANS: B
12. Which of the following will call a function named setBlue() when a text box with id =
"blue" gets the focus?
13. Which of the following is the correct way to set a background color of blue to an HTML element with
id = "color_change"?
a. document.getElementById("color_change").style.background = "blue";
b. document.getElementById("color_change").innerHTML = "blue";
c. document.getElementById("color_change").style = blue(this.id);
d. document.getElementById("color_change").this.id = background("blue");
ANS: A
14. Which of the following checks if the sixth character of a string variable named myMail is the @ sign
using a Boolean variable named atSign set to true if this is true?
atSign = true;
ANS: C
15. Which of the following checks to see if the number of characters in a given string named myName is
greater than 2 and less than 11?
ANS: A
TRUE/FALSE
1. True/False: Radio buttons are used to allow users to select several options at one time.
ANS: F
2. True/False: A form using the <form></form> tag pair can be placed anywhere within a web page.
ANS: T
3. True/False: When a form is enhanced with JavaScript, an event handler must be used to evoke the
JavaScript code.
ANS: T
4. True/False: The Common Gateway Interface (CGI) allows web pages to be generated as executable
files.
ANS: T
5. True/False: CGI scripts are normally saved in a folder named cgi-bin that exists on every client's
hard drive.
ANS: F
6. True/False: The property of each radio button in a group of radio buttons that must be the same for
each button is the id property.
ANS: F
7. True/False: The checked property can be used to return the state of a checkbox to a JavaScript
function.
ANS: T
8. True/False: The properties that determine the size of a text box are cols and rows.
ANS: F
9. True/False: If the information entered into a textarea box exceeds the number of rows originally set,
a scroll bar is created.
ANS: T
10. True/False: The two types of buttons that display masked text (such as *'s or #'s) to hide what a user
enters are "hidden" and "password".
ANS: F
Mais voilà une plaisante raison pour que j'aie un maître! Quoi? parce
qu'un homme a le menton couvert d'un vilain poil rude qu'il est
obligé de tondre de fort près et que mon menton est né rasé, il
faudra que je lui obéisse très humblement! Je sais bien qu'en
général les hommes ont des muscles plus forts que les nôtres et
qu'ils peuvent donner un coup de poing mieux appliqué; j'ai bien
peur que ce ne soit là l'origine de leur supériorité.»
J'arrive à l'article Femmes dans le Dictionnaire philosophique. A
travers beaucoup d'impertinences ou de légèretés comme Voltaire en
a toujours, soit qu'il s'y complaise, soit qu'il songe trop au succès
immédiat, lequel ne peut presque pas se passer de scandale, il y a
des choses bien justes dans cet article. Voltaire y reconnaît d'abord
cette vérité, qui a été parfaitement confirmée par la science de nos
jours, que le crime n'est pas féminin: «Dans tous les pays policés, il
y a toujours cinquante hommes au moins exécutés à mort contre
une seule femme.»—Il reconnaît l'intelligence de la femme tout en
lui déniant le génie inventeur: «On a vu des femmes très savantes,
comme il en fut de guerrières; mais il n'y eut jamais d'inventrices.»
Il met en bon jour cette singulière antinomie, à laquelle, pour mon
compte, je n'ai jamais rien pu comprendre, que nulle part les
femmes ne sont électeurs, mais que, dans beaucoup de pays, elles
sont reines et gouvernent très bien: «Dans aucune république, elles
n'eurent jamais la moindre part au gouvernement, et dans les
empires purement électifs, elles n'ont jamais régné; mais elles
règnent dans presque tous les royaumes héréditaires de l'Europe...
On prétend que le cardinal Mazarin avouait que plusieurs femmes
étaient dignes de régir un royaume et qu'il ajoutait qu'il était
toujours à craindre qu'elles ne se laissassent subjuguer par des amis
incapables de gouverner douze poules. Cependant, Isabelle en
Castille, Élisabeth en Angleterre, Marie-Thérèse en Hongrie, ont bien
démenti le prétendu bon mot attribué à Mazarin. Et aujourd'hui,
nous voyons dans le Nord une législatrice qui est aussi respectée
que le souverain de la Grèce, de l'Asie-Mineure, de la Syrie et de
l'Égypte est peu estimé.»
Il est à remarquer que Voltaire est très nettement favorable au
divorce. Dans l'article Femmes, il écrit sans ambages et peut-être
sans assez d'ambages: «Ce qui ne paraît ni selon la raison ni selon la
politique [c'est-à-dire ni dans les intérêts de l'État] c'est la loi qui
porte qu'une femme séparée de corps et de biens de son mari ne
peut avoir un autre époux ni le mari prendre une autre femme. Il est
évident que voilà une race perdue pour la peuplade et que si cet
époux et cette épouse séparés ont tous deux un tempérament
impétueux, ils sont nécessairement exposés à des péchés continuels
dont les législateurs sont responsables devant Dieu...»
Dans l'article Divorce, beaucoup moins sérieux, Voltaire se borne à
constater que le divorce est dans le code de Justinien, empereur très
chrétien, et qu'il est en pratique dans tous les pays d'Église réformée
et d'Église grecque. Puis il fait ce qu'on peut appeler une gambade,
ce qui lui est très habituel, et, remontant aux époques non
seulement barbares, mais sauvages, il dit en bouffonnant: «Le
divorce est probablement de la même date à peu près que le
mariage. Je crois pourtant que le mariage est de quelques semaines
plus ancien; c'est-à-dire qu'on se querella avec sa femme au bout de
quinze jours, qu'on la battit au bout d'un mois et qu'on se sépara
d'elle après six semaines de cohabitation.» Et cela est assez
amusant, mais ne signifie rien du tout. Un vrai sage ajouterait: «Et,
par conséquent, ce n'est pas même amusant.» Il se pourrait.
Voltaire, dont je ne songe qu'à le féliciter, est très véhément contre
la polygamie. Il rapporte certains propos, plus ou moins
authentiques, d'un musulman reprochant à un Allemand de boire
trop de vin et de n'avoir qu'une épouse, et il fait répondre l'Allemand
d'une manière très pertinente: «Chien de musulman, pour qui je
conserve une vénération profonde, avant d'achever mon café, je
veux confondre tes discours. Qui possède quatre femmes possède
quatre harpies toujours prêtes à se calomnier, à se nuire, à se
battre: le logis est l'antre de la discorde. Aucune d'elles ne peut
t'aimer; chacune n'a qu'un quart de ta personne et ne pourrait tout
au plus te donner que le quart de son cœur. Aucune ne peut te
rendre la vie agréable; ce sont des prisonnières qui, n'ayant jamais
rien vu, n'ont rien à te dire. Elles ne connaissent que toi: par
conséquent, tu les ennuies. Tu es leur maître absolu: par
conséquent, elles te haïssent... Prends tes exemples chez les
animaux et ressemble-leur tant que tu voudras. Moi, je veux aimer
en homme. Je veux donner tout mon cœur et qu'on me donne le
sien. Je rendrai compte de cet entretien ce soir à ma femme et
j'espère qu'elle en sera contente. A l'égard du vin, que tu me
reproches, apprends que s'il est mal d'en boire en Arabie, c'est une
habitude très louable en Allemagne. Adieu.»
Voltaire peut être compté comme féministe modéré. Il était de très
grand bon sens, de très grande clarté et de grande mesure dans
l'esprit toutes les fois qu'une de ses passions n'était pas en jeu. Or,
dans la question des femmes, aucune de ses passions ne pouvait
être en jeu, ni dans un sens ni dans un autre. Il ne pouvait être
entraîné en leur faveur jusqu'à ce lyrisme intempérant dont, il y a
quelques années, quelques échauffés nous ont donné des exemples
du dernier burlesque; car il n'avait jamais été très amoureux, et
quand cela lui était arrivé, il l'avait été de tête beaucoup plus que de
cœur ou de sens.
D'autre part, il ne pouvait pas être animé contre elles par la rancune,
comme quelques-uns de nos antiféministes actuels, ayant toujours
été bien traité par les femmes et ayant particulièrement trouvé dans
sa liaison avec Mme du Châtelet un commerce quelquefois orageux,
mais très souvent aimable et dont, tout compte fait, il a dû être et
s'est montré reconnaissant.
Il ne pouvait avoir, comme quelques antiféministes modernes, de
jalousie de métier à l'égard des femmes. A la vérité, il était jaloux de
tout et de tous; mais encore, d'un côté il était trop haut placé dans
le monde littéraire pour qu'aucune femme de lettres pût lui donner
de l'ombrage et, de l'autre côté, il vivait à une époque où aucune
femme de lettres n'avait un talent supérieur. Il était donc tout à fait
en bonne posture pour être de sens rassis relativement à cette
question, et il fut tel.
Il en résulta ceci, qui est divertissant mais qui est tout naturel. C'est
le fémineux Rousseau, l'ultra-fémineux Rousseau, qui est
antiféministe et qui veut (voyez Sophie) que la femme soit une oie
blanche. C'est le très peu fémineux Voltaire qui est relativement
féministe, qui reconnaît que la femme est l'égale de l'homme—
exception faite pour le «génie inventeur», ce qui fait trois exceptions
par siècle—en intelligence, en courage, en aptitude à apprendre et à
savoir, en capacité d'administration et de gouvernement; et
supérieure à l'homme au point de vue de la douceur des mœurs,
puisque la criminalité est extrêmement rare chez les femmes.
Voltaire, de nos jours, eût été évidemment pour l'admission des
femmes à tous les emplois publics et professions publiques, pour le
droit des femmes à contracter une nouvelle union légale après avoir
été forcées de rompre un premier mariage; peut-être même pour les
droits électoraux des femmes.
Que Voltaire ait tenu beaucoup à ses opinions sur cette affaire, qu'on
ne me fasse pas dire cela: son ton même montre très bien qu'il n'y
tenait pas autrement; mais encore ces opinions, il est incontestable
qu'il les a eues et non les contraires; et c'est tout ce que, pour
aujourd'hui, je tenais, moi, à mettre en lumière.
«LE MENSONGE DU FÉMINISME»
M. Théodore Joran, déjà connu du public par quelques ouvrages
intéressants, comme Choses d'Allemagne, vient de publier un très
gros volume sur le «féminisme» et contre le «féminisme». C'est un
navire de guerre que ce volume, c'est un cuirassé de première
classe. Les féministes risquent d'être coulés bas dès la première
rencontre.
J'aurai beaucoup à dire contre les idées professées par M. Joran. Il
convient que je dise d'abord que son livre est de grand intérêt.
Il est informé: on sent que l'auteur étudie la question depuis des
années; c'est même la raison pourquoi son livre arrive un peu en
retard et à un moment où le féminisme n'est plus d'actualité et à un
moment où seuls s'occupent encore de féminisme ceux qui en ont
fait la sérieuse et patiente occupation de toute leur vie, d'où suit que
les colères et les railleries de M. Joran contre les enfants perdus du
féminisme et leurs divagations grotesques sonnent faux—elles-
mêmes—comme une note en retard; mais, enfin, c'est un beau
défaut à un livre d'être évidemment le fruit de dix ans de travail et
d'enquêtes.
Ce livre, de plus, est quelquefois piquant. C'est un livre de polémique
en même temps qu'un livre de science et de doctrine. Il ne vise pas
à la sereine impartialité; il abonde en épigrammes, parfois légères,
en boutades, en incartades, en portraits à la La Bruyère. Voulez-vous
quelques exemples? Un peu de péché de malice est permis par les
théologiens les plus sévères:
«Pourquoi je n'aime pas les femmes qui se piquent de littérature?
Mon Dieu, parce qu'elles ne prennent jamais de la littérature la dose
qui leur convient. Sitôt qu'elles sont capables d'apprécier le
Montépin, elles se haussent jusqu'à Georges Ohnet. Parvenues à ce
niveau, les voilà qui se guindent jusqu'à Bourget. Celui-ci ne leur
suffisant plus, en route pour du plus compliqué, du Paul Hervieu, du
Rodenbach. Encore un peu plus outre, et l'on s'attaque à Huysmans.
Et ainsi de suite. C'est une poursuite échevelée vers le fin du fin...»
En diptyque, Philaminte maîtresse de maison et Philaminte mère de
famille. Voici d'abord la première:
«Elle contraint Chrysale à s'occuper du ménage, puisqu'elle néglige
sa maison; et puis elle méprise Chrysale parce qu'il s'occupe du
ménage... Son salon est composé de poètes râpés, de rapins en
veston, de musiciens à cheveux de saule, de symbolistes en jupon,
femmes séparées ou divorcées, pour la plupart. Elle les accueille en
leur disant: «Ce Tolstoï, quel génie! Ce Desjardins, quel penseur!»
De temps en temps, elle fait semblant de s'intéresser à Chrysale en
public, parce que ce geste est de bon ton et qu'il marque une âme
sensible; mais elle lui jette son mot de compassion comme on jette
un os à un chien.»
Or, voyez comme les points de vue sont éloignés et comme nous
sommes impénétrables les uns aux autres et comme le fond du
féminisme échappe à M. Joran, ou comme le parti pris est grand
chez lui de ne rien trouver de bon dans le féminisme: pour avoir
écrit ces lignes, M. Joran me trouve burlesque d'abord, ce qui va de
soi, puisque je ne suis pas de son avis; mais, encore, il me trouve
«inconscient». Il me dit:
«M. Faguet nous élève à des hauteurs où le féminisme rejoint le
stoïcisme. [Non; et il s'en faut; mais encore, pourquoi non? pourquoi
une femme n'aurait-elle pas une pensée stoïcienne ou chrétienne?
Eh! c'est que la femme est un être inférieur!] Insurrection de la
femme contre elle-même et contre ses propres défauts! Il va falloir
une bien grande force d'âme pour pouvoir se dire féministe. [Il
faudra simplement avoir du bon sens.] Réussira-t-on à persuader à
certaines femmes que nous connaissons tous que les hommages
sont d'agréables insultes? [A certaines, que, du reste, j'aime autant
ne pas connaître, non; mais toute femme qui n'est pas une pintade,
sait que, quand on lui dit: «Vous êtes adorable», on la prend pour ce
que vous savez, ou comme pouvant le devenir.] C'est la voie de la
perfection, tout simplement, que M. Faguet, guide austère, ouvre
aux femmes. [C'est la voie de la raison pratique; ce n'est pas moi qui
l'ouvre, c'est le féminisme sérieux, qu'il faut connaître et qu'il faut
comprendre.] Je doute qu'elles consentent à le suivre jusque-là. Il en
coûterait trop à la faiblesse de la plupart d'entre elles. Tant de
détachement est bien difficile. Nous les verrons bien plutôt se
résigner à n'être que de petites personnes imparfaites, mais choyées
et gâtées. Pour se hausser jusqu'à un tel dédain des hommages, il
faudrait qu'elles ressemblassent toutes à cette «vierge forte» dont
M. Marcel Prévost nous raconte l'histoire. [Voyez-vous l'homme dans
la tête duquel il ne peut pas entrer qu'une femme ait le sens
commun!]... Les hommages ne sont pas des insultes. C'est ce qui
poétise un peu les rapports entre les sexes; c'est le voile chatoyant
jeté sur les laideurs de notre pauvre humanité. Et ils sont bien, bien
coupables, s'ils sont conscients, les écrivains qui s'attachent à
narguer ces hommages... comme s'ils nous défendaient de semer de
fleurs ou d'orner de tapis le chemin qui nous conduit à l'autel!»
Certes, voilà bien l'antiféministe décidé et sans réserves, celui qui
non seulement n'admet pas que la femme puisse être un être
sérieux; mais qui encore, serait désolé qu'elle le devînt. C'est
précisément, comme je crois l'avoir déjà dit, ce qui fait l'intérêt de ce
volume. Il est sans nuances et sans concessions. C'est un beau livre
de combat. Le féminisme du haut en bas, à gauche, à droite, en
surface et en profondeur, en coupe et en élévation, est une stupidité
ou un «mensonge»: l'auteur ne sort pas de là. Les livres de ce genre
émoustillent et réveillent les plus endormis. Ils ont ce charme.
Et puis, écoutez bien, c'est le livre d'un misogyne. Il y est dit
beaucoup de mal des femmes. Les hommes sont assez friands de
ces livres-là. Et les femmes s'y plaisent aussi. Elles ont assez d'esprit
pour s'en amuser... Mais voilà que je retombe dans l'insupportable
défaut que j'ai de ne pas croire à la stupidité des femmes. De mon
féminisme, délivrez-moi, Seigneur!
ANTIFÉMINISME
M. Théodore Joran n'est pas l'homme d'un seul livre; il en publie un
par an; il est l'homme d'une seule idée en beaucoup de livres. Il
attaque le féminisme; puis, il se repose en lisant des auteurs
féministes, et il attaque le féminisme de nouveau, et ainsi de suite.
C'est ainsi qu'au Mensonge du féminisme a succédé Autour du
féminisme et qu'à Autour du féminisme a succédé Au cœur du
féminisme. L'année prochaine, nous aurons: A travers le féminisme,
et dans deux ans: Par delà le féminisme, puisqu'il aura été traversé.
Je ne promets pas de suivre M. Joran dans les quatre-vingts volumes
qu'il se propose évidemment d'écrire sur cette grande question,
palpitante il y a vingt ans, mais je m'arrête un instant, répondant à
ces deux derniers volumes, parce qu'ils contiennent, le premier
surtout (Autour...) quelques trouvailles très intéressantes.
Ce sont des rapports d'exploration. M. Joran, convaincu qu'il aura
écrasé le féminisme, quand il aura démontré que quelques
féministes sont fous du cerveau, va chercher les écrits, peu connus
du public, des féministes les plus excentriques, en fait des citations
copieuses et s'en égaye avec un atticisme approximatif. Après tout,
c'est la méthode des Provinciales; la différence n'est que dans la
manière.
Donc, M. Joran lit ceci, lit cela, et nous en rend compte pour prouver
sa thèse; mais, en attendant, il nous en rend compte et ne laisse pas
de nous instruire. C'est ainsi qu'il lit l'excellent livre, que lui-même
trouve plein de mérite, de Mme Hélys, sur les mœurs suédoises. Il
est complètement ébouriffé, bien entendu, devant un peuple où les
jeunes gens sont peu amoureux et où les jeunes filles sont instruites
de très bonne heure de tout ce qu'il importe essentiellement à une
jeune fille de savoir. «... Il y a deux ou trois ans, dit Mme Hélys, une
doctoresse annonça une série de conférences strictement destinées
aux femmes. Elle devait traiter de «l'avenir». Elle fit salle comble. Eh
bien, les jeunes filles au-dessus de quinze ans étaient non seulement
admises, mais invitées à venir s'y instruire.»—Sur quoi M. Joran
s'indigne, la pourpre au front, et s'écrie: «Nous n'en sommes pas là
en France... Si bien; et c'est ce qui nous prouve que le féminisme
doit être écrasé comme un reptile immonde et dangereux.»
Pour moi, très persuadé qu'il n'y a rien de dangereux et de funeste
pour la jeune fille, comme l'ignorance de ce qui l'attend ou de ce qui
l'attendra dans ses relations avec les jeunes gens; convaincu que
c'est un préjugé stupide, du reste, de confondre innocence avec
ignorance; et convaincu, pour parler «oie blanche», qu'il faut être
blanche, mais qu'il est épouvantablement périlleux d'être une oie;
j'ai dit cyniquement, à propos de l'Avarié de M. Brieux, que cette
pièce devrait être mise dans les bibliothèques de lycées de garçons
et dans les bibliothèques de lycées de filles, et je dois être écrasé
comme un reptile immonde et dangereux;—mais, en attendant, nous
avons une bonne et probe analyse du livre de Mme Hélys sur les
mœurs suédoises, et c'est l'essentiel.
De même, M. Joran a reproduit un article de M. Ginisty relatif à une
conférence faite en novembre 1893 à Paris, par une jeune
Norvégienne, sur la chasteté masculine. Cette jeune fille, instruite de
tout ce que, à mon avis, doit savoir une jeune fille pour ne pas être
exposée aux pires catastrophes, comme il est bon, quand on côtoie
un précipice, de n'être pas aveugle; cette jeune fille exposait à Paris
cette idée, courante en Norvège, cette idée exposée dans un Gant
de Bjœrnson, cette idée reprise du reste en France dans le Droit des
Vierges, de Paul-Hyacinthe Loyson et dans l'excellent roman de
Germaine Fanton, les Hommes nouveaux; que la jeune fille pure ne
doit épouser qu'un homme aussi pur qu'elle et que c'est son droit,
en même temps que pour l'intérêt de la race, c'est son devoir. M.
Ginisty fut suffoqué et déduisit longuement les raisons de sa
suffocation. Je ne suis pas dans le sentiment de M. Ginisty, mais je
lis son article avec intérêt. A la vérité, j'aimerais mieux que M. Joran
eût réussi à se procurer la conférence même de la jeune fille qui a
scandalisé M. Ginisty.
De même encore, M. Joran a lu pour moi les six cents pages in-
octavo de Mme Renooz, sur... sur tout. Je l'en remercie. Il s'est
imposé une tâche honorable et qui pouvait être utile. Il n'y a guère
que des folies dans le dictionnaire encyclopédique de Mme Renooz
(Psychologie comparée de l'homme et de la femme), mais il n'est
pas tout à fait sans intérêt de les connaître sommairement, non pas
pour s'en réjouir à la manière grasse, comme fait M. Joran, mais
pour savoir jusqu'où l'infatuation féminine (à moins que ce ne soit la
mystification féminine) peut bien aller.
Il y a même çà et là,—erat quod tollere velles, pour parler comme M.
Joran qui adore, comme moi, la citation latine, mais qui en abuse,—il
y a même çà et là des idées justes dans le gros livre de Mme Renooz,
des idées que M. Joran trouve ridicules, mais que je n'estime pas
aussi fausses. Pour prouver (je crois) que l'homme et la femme
devraient se marier ayant tous deux le même âge, Mme Renooz nous
dit: «L'homme vieillit plus vite que la femme...» Elle exagère; mais
elle est beaucoup plus près de la vérité que M. Joran, quand il dit:
«C'est nier l'évidence. La femme vieillit plus vite que l'homme. Aussi
est-il sage que le mari ait au moins plusieurs années de plus que sa
femme pour contrebalancer par l'inégalité de l'âge les exigences des
sens. L'homme éprouve encore des désirs et a encore la capacité de
les satisfaire à un âge où depuis longtemps la femme n'en éprouve
plus...»—J'ose affirmer à M. Joran qu'il a sur cette question des
renseignements furieusement incomplets. L'homme et la femme ont
toujours des désirs, et quant à la faculté de les satisfaire, il est peu
besoin de prouver que la femme l'a toujours et que l'homme cesse
assez tôt de l'avoir. La question est mal posée. Ce qu'il faut se
demander, c'est quel est l'âge où survient peu à peu un certain
amortissement des désirs, autrement dit quel est l'âge où finit la
jeunesse sexuelle. Or cet âge est le même pour l'homme et pour la
femme. Il commence à cinquante ans pour lui comme pour elle et se
prolonge plus ou moins. Il faut voir la figure que fait un sexagénaire
devant une femme de cinquante ans, même (peut-être surtout) un
quinquagénaire devant une femme de quarante! Voilà pourquoi le
mariage disproportionné est antisocial, fécond en discordes, fécond
en adultères et fécond seulement en cela. Le mariage entre deux
jeunes gens de vingt ans, il n'y a que cela; hélas! il devrait n'y avoir
que cela.—Même, et c'est ce qui me faisait dire que Mme Renooz est
plus près de la vérité que M. Joran, même (au point de vue social
seulement) il est bon que le mari soit plus jeune que la femme. Les
paysans de chez moi ont un dogme là-dessus: «Faut que le mari soit
plus jeune. Faut pas que le mari laisse la femme». C'est-à-dire: il ne
faut pas, parce qu'elle a dix ans de moins que son mari, que la
femme reste veuve. Rien de plus juste. Le nombre de veuves qui
encombrent la société et qui lui sont une charge en est une preuve.
De même encore M. Joran, en ses explorations, a fait une petite
découverte d'érudition intéressante. Il a trouvé un précurseur du
féminisme au XVIIe siècle, où il y en a d'autres, mais où il faut
confesser qu'il n'y en a pas beaucoup. C'était un nommé Poulain de
la Barre. Il publia en 1676, à Paris, un petit volume intitulé
longuement, comme c'était la mode alors: De l'égalité des deux
sexes, discours physique et moral, où l'on voit l'importance de se
défaire des préjugés. Il est faible, son discours physique et moral. Il
y est parlé—assez bien—de l'éloquence douce, persuasive et
inépuisable (il n'y a pas mis malice) des femmes; de leur esprit de
conciliation et de leur éloignement pour la contradiction, ce qui
paraîtra peut-être contestable; de l'ordre social fondé sur la force, ce
qui est la plus grande vérité du monde; de l'aptitude des femmes à
gouverner les empires, ce qui n'a pas dû étonner au siècle qui suivait
celui d'Elisabeth et même à commander les armées, ce qui n'a pas
dû surprendre dans le pays de Jeanne d'Arc.—Tout cela paraît le
comble de la démence à M. Joran et ne me paraît que banal,
quoique présenté avec bonne grâce et en très bon style. Poulain a
quelquefois une remarque assez fine et je n'ai pas besoin de dire
que c'est où M. Joran le trouve le plus sot. Il dit, par exemple: Les
femmes ne sont coquettes que par la faute des hommes; «voyant
que les hommes leur avaient ôté le moyen de se signaler par l'esprit,
elles s'appliquaient uniquement à ce qui pouvait les faire paraître
plus agréables...» Le mot m'a sauté aux yeux. Est-ce que Mme de
Lambert aurait lu ce Poulain? Elle dit exactement la même chose
dans ses Réflexions sur les femmes. Réfléchissant sur ce que sont
devenues les femmes en son temps, c'est-à-dire en celui de la
Régence, elle se dit que peut-être vaudrait-il mieux qu'elles fussent
pédantes que libertines; elle considère Mme Dacier, qui fait une belle
exception et elle dit: «Elle a su associer l'érudition et les
bienséances; car à présent on a déplacé la pudeur; la honte n'est
plus pour les vices, et les femmes ne rougissent plus que de savoir.»
Et, généralisant, elle n'hésite pas à s'en prendre à Molière pour ce
qui est du ridicule qu'il a versé sur les femmes savantes. Vous raillez
les femmes sur ce qu'elles s'occupent de l'étoile polaire. Soit; mais
depuis qu'on les a tympanisées sur ce travers elles ont pris leur
parti; elles se sont rejetées d'un autre côté et elles ont mis le
libertinage à la place du savoir: «Lorsqu'elles se sont vues attaquées
pour des amusements innocents, elles ont compris que, honte pour
honte, il fallait choisir celle qui leur rendait davantage et elles se
sont livrées au plaisir.» On voit qu'il n'est pas si faux ce que disait
Poulain de la Barre, à savoir que «les hommes ôtent aux femmes le
moyen de se signaler par l'esprit et que les femmes par suite ne
songent qu'au moyen de plaire». Ils ne leur ôtent pas toujours par la
loi le moyen de se signaler par l'esprit, mais ils le leur ôtent souvent
par la satire, à quoi elles sont pour la plupart si sensibles. Ils leur
disent comme Martial: