UIDC Django
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I. Anatomie :
II. Histologie :
1. Synthèse :
- Les hormones thyroïdiennes sont des dérivés iodés de la tyrosine (a.a.). L’iode provient de
l’alimentation (apport recommandé = 150 mcg/jour) et est absorbé dans les thyrocytes par un
symport Na+-iode ATP-dépendant car il entre contre son gradient (synthèse du symport stimulée
par TSH). L’iode cytoplasmique inhibe le symport (et le manque d’iode l’active).
- Dans le thyrocyte, oxydation activatrice de l’iode par TPO -> formation d’iode réactif,qui diffuse
dans la lumière colloïdale via un canal Pendrine (antiport Cl-/I-, gradient favorable, iode super
concentré dans ¢)
- Les cellules folliculaires produisent la thyroglobuline (TG) - une grande glycoprotéine qui contient
des résidus tyrosine – et la sécrètent aussi dans la lumière. Dans la lumière, l’iode se lie aux résidus
tyrosine de la TG grâce à la TPO (thyroïde-peroxydase) présente sur les microvilli apicaux. Il y a
alors formation de résidus mono- (MIT) et di-iodotyrosine (DIT,
majoritaires) sur la tyroglobuline.
- Le repliemement de la TG sur elle-même permet la formation de
T4 (2 x DIT, 90%), de T3 (MIT + DIT, 9%) ou de rT3 (forme inactive
de T3, 1%). La thyroglobuline iodinée (donc contenant des MIT,
DIT, T3, T4 et rT3) est ensuite stockée dans le colloïde. Ce stock
permet de vivre 2-3 mois sans iode.
o NB : la différence entre ces trois hormones est la position
de l’iode : T4 sur carbones 3, 5, 3’ et 5’, T3 : pas sur 5’ et
rT3 : pas sur 5.
- NB : T4 est plus produite que T3 et la TBG (Thyroxin Binding Protein) a 10 fois plus d’affinité pour
elle que pour T3. La demi-vie de T4 est donc plus longue que celle de T3 (7 jours contre 1.5 jour).
T4 a donc un plus grand intérêt clinique que T3 (pour dosage et traitement) !
IV. Hyperthyroïdie :
1. Manifestations :
- De façon générale, le métabolisme sera augmenté dans le cas d’une hyperthyroïdie. On aura
donc une perte de poids et un amaigrissement avec un appétit conservé, une intolérance au
chaud avec des sudations et une hyperthermie, une tachycardie avec palpitations et une HTA,
une augmentation du transit intestinal, une agitation psychomotrice (tremblements,
nervosité, insomnie), une faiblesse musculaire et un trémor fin, un goître (plus petit que lors
d’hypothyroïdie) et des manifestations oculaires (exophtalmie pour Basedow, brillance du
regard, retard oculo-palpébral, etc.).
3) Thyroïdite :
- Pas d’augmentation de la synthèse des hormones thyroïdiennes mais relâchement massif
après la destruction des cellules -> hyperthyroïdie transitoire et possible hypothyroïdie par la
suite (résolution en quelques mois dans la plupart des cas)
- Les plus courantes sont :
o La thyroïdite du postpartum (autoimmune) : fréquente mais silencieuse
(asymptomatique), survient dans les 6-12 mois du post-partum
o La thyroïdite subaiguë de De Quervain (maladie inflammatoire postvirale ->
rechercher virose à l’anamnèse). Thyroïde douloureuse dans ce cas.
▪ TTT (en plus des β-bloqueurs) : AINS ± glucocorticoïdes (prednisone) pour
limiter l’inflammation
o Médicaments : amiodarone (lésion des cellules de la thyroïde), lithium, IFN-α
- TTT : symptomatique (β-bloquants, AINS, etc.), rarement prednisone.
3. Diagnostic :
1) Examen clinique :
o Palpation de la thyroïde (recherche d’un agrandissement et de nodules)
o Recherche d’une douleur au niveau de la glande (thyroïdite)
o Recherche de manifestations oculaires spécifiques (exophtalmie pour Basedow) ou
non-spécifique (brillance du regard (= début d’exophtalmie), retard oculo-palpébral (=
taper sur le front -> clignement des yeux lent (car diminution de certains réflexes et
exophtalmie gène la fermeture des paupières)))
2) Tests thyroïdiens : En cas de signes évocateurs d’une
hyperthyroïdie, on dose la TSH (car si la T4 double, la TSH
augmente de 50 fois -> plus sensible). Si la TSH est
anormale, on dose la T4 libre.
o NB : Possible modification des tests thyroïdiens
(↘TSH avec T4 normale) avec certains
médicaments (corticostéroïdes ou amiodarone) ou
si maladie aiguë ou dénutrition
o Si TSH basse et T4 normale, hyperthyroïdie
subclinique
3) Ultrasonographie : Recherche d’un goître et de nodules.
Permet aussi de visualiser la vascularisation de la thyroïde
(augmentée si goître).
o Si la vascu est homogène et pas de nodules
visibles -> plutôt Basedow (mais possible nodule
non-fonctionnel avec Basedow -> scintigraphie)
4) Scintigraphie thyroïdienne : On injecte de l’iode
radioactif et on observe l’activité de la thyroïde. Le résultat est différent selon la cause de
l’hyperthyroïdie :
o 1. Maladie de Basedow : goître homogène (la thyroïde est active dans son ensemble)
o 2. Goître multinodulaire toxique : plusieurs nodules chauds (= prenant beaucoup le
produit de contraste, car origine = cellules matures produisant T3 et T4)
▪ NB : des nodules froids peuvent faire évoquer un cancer (pas plus actif car les
cellules ne sont pas assez différenciées pour produire T3/ T4)
o 3. Adénome toxique : une zone très active (qui peut
être la seule visible) (ATTENTION : peut aussi être un
Basedow avec un nodule non-fonctionnel)
o 4. Intoxication à l’iode : Scintigraphie blanche car
l’iode radioactif n’est pas utilisé (concentration trop
faible par rapport à l’iode total)
4. Traitement de l’hyperthyroïdie :
1) Inhibiteurs de synthèse hormonale (antithyroïdiens) : thionamides : carbimazole (Néo-
Mercazole), PTU (= propylthiouracil, Propycil)
- Les thionamides interagissent avec la TPO et empêchent l’ionisation de la tyrosine sur la
tyroglobuline.
o « Rapidement » efficaces mais effet en 4-6 semaines (le temps que les hormones
stockées s’épuisent) -> traitement symptomatique par anti-HTA, β-bloquants et BZD
avant que ces traitements agissent !
- Ils sont utilisés pour le traitement initial de l’hyperthyroïdie mais ne sont pas des TTT définitifs :
en général 12-18 mois de thérapie puis relais avec un TTT définitif selon le contexte.
o ATTENTION : pas efficace si l’hyperthyroïdie est due à un relargage d’hormones
thyroïdiennes (ex : thyroïdite)
o Surtout intéressants pour le TTT de la maladie de Basedow (car rémission,
contrairement aux maladies autonomes fonctionnelles). Pour les adénomes ou les
goîtres multinodulaires, sont utilisés en attendant le TTT définitif.
- Suivi du PT : toutes les 4-6 semaines au début puis diminuer la dose si amélioration. Après 3-6
mois, contrôle tous les 2-3 mois puis tous les 4-6 mois.
- EI : Agranulocytose dans < 0.5% des cas (↘ PMN) -> risque infection si < 500 PMN/ mm3
(ATTENTION SI SIGNES INFECTION !), hépatotoxicité (en général bénin mais peut aller jusqu’à
la transplantation !), carbimazol contre-indiqué chez les femmes enceintes. (Fièvre, rash,
arthralgie). Possible vasculite sur lupus érythémateux systémique médicamenteux.
o Le PT doit être mis en garde et doit consulter si fièvre ou irritation de la gorge (signes
d’agranulocytose) -> compte des PMN dans ce cas !
- Le PTU peut être utilisé chez la femme enceinte ou allaitant contrairement au Néo-Mercazole
(PTU : Pour Ton Utérus)
5. Complication de l’hyperthyroïdie :
- Fibrillation auriculaire : dépend surtout du taux de TSH : si très bas (< 0.1 mU/L), risque haut
et diminue si TSH > 0.5 mU/L
- Ostéoporose : surtout chez les femmes ménopausées
- Augmentation de la mortalité chez les patients ayant des ATCD de cardiopathie
V. Hypothyroïdie :
- Une hypothyroïdie primaire correspond à une diminution de T4 et une élévation de la TSH. Les
hypothyroïdies secondaires et tertiaires sont très rares en-dehors de pathologies hypophysaires.
o NB : TSH haute et T4 normale : hypothyroïdie subclinique
- En cas d’hypothyroïdie centrale, la TSH diminue et on a donc une diminution de la TSH et de T4.
ATTENTION : dans ce cas, le feedback négatif de T4 sur TSH disparaît et le taux de TSH peut être
normal avec une T4 diminuée (en réalité, la TSH est tout de même basse car devrait être très
haute dans ce cas) !
o Contrairement aux dysthyroïdies primaires, le dosage de la TSH ne suffit donc PAS dans
l’hypothyroïdie centrale !
1. Nodules :
- Touchent 40% de la population générale (20% à 30 ans -> 50% à 60 ans). Atteint 3 fois plus les
femmes que les hommes.
- 95% des nodules sont bénins (ex : goitre multinodulaire, thyroïdite de Hashimoto, Thyroïdite
subaiguë)
- 5% sont malins (carcinome papillaire : 75% et carcinome folliculaire : 25%). Ces deux types de
nodules sont bien différenciés de la thyroïde et le pronostic est donc bon !
2. Cancers :
- Pronostic différent en fonction de l’origine (du
meilleur au moins bon) : Papillaire > Folliculaire >
cellules de Hurthle > médullaire >>> Anaplastique
- Algorithme de prise en charge : Les nodules
fonctionnels sont rarement cancéreux. Si la TSH est
basse, peu de risque ! En revanche, si la TSH est
normale, le nodule est non-fonctionnel -> US et
cytoponction selon la taille -> chirurgie si malin !
- « Symptômes B » : Nom selon la classification de Ann Arbor des lymphomes (lettre A = pas de
symptômes systémiques et B = oui) -> possible signe de lymphome
o Fièvre > 38°C sans infection
o Sudation profuses (surtout la nuit)
o Perte de > 10% du poids normal involontaire et sur ≤ 6 mois
I. Pneumonies :
1. Physiopathologie :
- La pneumonie est une inflammation du parenchyme pulmonaire, le plus souvent causée par une infection.
On la classifie cliniquement en 2 groupes principaux :
o PAC : Pneumonie Acquise en Communauté : pneumonie chez les personnes vivant hors d’un
milieu de soins (hôpital, EMS, hémodialyse) durant les 90 derniers jours. Peut être :
▪ Typique : présentation aiguë et typique
▪ Atypique : présentation subaiguë, sans signes évocateurs
o PAH : Pneumonie Aquise en Hôpital (nosocomiale) : après 48h à l’hôpital ou chez les patients
ayant été hospitalisés > 48h pendant les 90 derniers jours, habitant en EMS ou hémodialysés. Les
patients les plus à risque de développer une PAH sont surtout les PTs sous ventilation, les malades
chroniques graves (PAH se surajoute à la pathologie de base), les immunosupprimés, cathéters
intravasculaires et TTT ATB prolongé
- Cette distinction est importante car les germes impliqués ne sont pas les même, et donc le traitement
empirique dépendra de cette distinction !
• Pneumonie acquise en communauté : Germes typiques (avec paroi et extracellulaires) et atypiques (sans
paroi et intracellulaires)
- Par ordre de fréquence :
o Streptococcus pneumoniae (Gram +)
o Haemophilus influenzae (Gram -, forme non-encapsulée)
o Mycoplasma pneumoniae (pas de paroi -> pas de Gram et R aux ATB ciblant la paroi. Surtout
chez les enfants et jeunes adultes)
o Chlamidiae pneumoniae (Pas de Gram, intracellulaire)
o Legionella pneumophilia (Gram -, intracellulaire facultatif. Transmission par eau contaminée et
aérosols (douche, chauffage, etc.), surtout c/o malades chroniques ou transplantés)
o Virus (influenza A+B, adénovirus, RSV)
o Parasites, champignons
- Conditions particulières :
o BPCO : S. pneumoniae, H. influenzae, Moraxella catarrhalis (anciennement Branhamella, Gram
-), Legionella, S. aureus (rare mais peut être grave (abcès/ empyème))
o OH chronique : S. pneumoniae, anaérobes
- Enfants : surtout viral avant 2 ans ou H. influenza
• Pneumonies chez l’immunodéficient : surtout par des champignons (Aspergillus fumigatus, Candida
albicans, Pneumocystis pneumoniae) mais aussi virales (CMV) ou bactérienne (Mycobacterium avium)
b) Mécanismes d’infection :
• Aspiration de contenu oropharyngé/ gastrique (= pneumonie d’aspiration) : soit par
microaspiration du contenu oropharyngé, qui est souvent colonisé par des pathogènes (S.
pneumoniae par exemple) (ex : pendant le sommeil mais plus souvent si un mécanisme de défense
est altéré (épiglotte, réflexe de toux, clearance muco-ciliaire, macrophages alvéolaires). En cas de
bronchoaspiration (perte de réflexe de défense (ex : coma) + régurgitation), il y a souvent plusieurs
bactéries qui entrent dans le poumon et surtout de l’acide gastrique. Cette composante chimique
- NB : Prérequis pour une infection : pathogène (inoculum ou virulence) > défenses de l’hôte
2. Histopathologie :
- NB : La consolidation est causée par le remplissage des alvéoles par l’exsudat inflammatoire dans
les infections bactériennes
d) Pneumonie virale : Les infections virales touchent plus les VRS que les poumons. Si pneumonie,
est généralement localisée ou peu étendue (mais peut aussi diffuser vers d’autres zones). Dans le
cas d’une bronchiolite, il y a une grande sécrétion de mucus et un exsudat important qui obstruent
les VA -> atélectasies en aval.
• Atypique (PACA) : ressemble à une IVRS sévère, avec des symptômes plus localisés. La toux peut
être absente -> surtout fièvre, céphalées, crampes et douleurs dans les membres inférieurs.
b) Diagnostics différentiels :
• Embolie pulmonaire : Peut se présenter avec quasi-exactement le même tableau clinique, (sauf
les expectorations purulentes) : on a une douleur thoracique respiro-dépendante avec dyspnée
et possiblement accompagnée de fièvre.
- Afin de rendre plus ou moins probable l’EP, on va rechercher à l’anamnèse les facteurs de
risque pour TVP/EP (et on fera ensuite de même avec les signes/symptômes spécifiques à la
pneumonie) : Triade de Virchow (contenu, flux, contenant):
o Modification de l'hémostase :
▪ Hypercoagulabilité primaire génétique : Facteur V Leiden, hétérozygotes pour
inhibiteurs de la coagulation (AT, TFPI), résistance à la protéine C activée,
anomalies de la prothrombine)
▪ Hypercoagulabilité secondaire : intervention chirurgicale importante,
œstrogènes (grossesse, accouchement, contraception orale, ttt de
substitution hormonale postménopause), insuffisance hépatique, syndrome
néphrotique, paranéoplasique (tumeurs sécrétantes)
o Stase veineuse : immobilisation prolongée (voyage (>8h), alitement, plâtre) ou
insuffisance veineuse chronique (destruction des valves et des veines
communicantes), varices, …
o Altération de la paroi veineuse : facteur mineur sauf cas particuliers (lésions
endothéliales par inflammation/trauma, compression tumorale)
5. Examens :
- On fait deux types d’examens pour diagnostiquer et traiter la pneumonie :
o Pour savoir s’il s’agit d’une pneumonie : Examen clinique (peu Se et Sp) et Rx (permet le DDx
avec d’autres causes) => C’est ce que l’on fera en MPR : TTT selon données épidémiologiques
et facteurs de risque du PT
o Pour savoir quelle est la cause de la pneumonie (et en partie sa sévérité) : laboratoire
2) Examens de laboratoire :
- Dans > 50% des cas, le germe responsable de la pneumonie n’est pas identifié -> on se fie
surtout à l’épidémio et aux facteurs de risques du PT pour débuter l’antibiothérapie !
• Hémoculture : 2-3 paires de prélèvements avant de commencer l’ATB. Plus utile que l’examen
des expectorations (plus spécifique) mais rarement positif (que dans 5-14% des cas) et le plus
souvent, le germe trouvé est S. pneumoniae (qui est de toute façon couvert par l’ATB donné
de base). On le fait donc plutôt chez les patients immunodéprimés ou en cas de suspicion de
germe résistant ou inhabituel (mais faire quand même).
• Recherche d’antigènes urinaires : pneumocoque (Sp mais peu Sn), légionelle (SP, ± Sn), tests
rapides pour la grippe et le RSV (frottis, peu Se).
• Expectorations : examen direct (Gram) et culture : Pas top : on trouve des bactéries que dans
50% des pneumonies, certains PTs ne sont pas capables de faire un bon crachat et les
expectorations peuvent être contaminées par la flore buccale (il doit y avoir < 10 cellules
bucco-épithéliales et > 25 PMN pour que l’expectoration soit analysable). Pour les patients
intubés, on peut faire une aspiration trachéale ou un lavage broncho-alvéolaire -> meilleurs
résultats !
- NB : Le but de ces examens est surtout de découvrir un agent pathogène inattendu, faire un
ATBgramme (résistance ?) ou de découvrir un germe grave ou transmissible => Pour adapter
ATB et santé publique !
- NB : On ne fait pas de sérologie car il faut comparer le taux d’IgM pour un pathogène entre la
phase aiguë et de convalescence -> le résultat arrive après (ou pendant) la guérison du PT ->
inutile ici !
b) CURB-65 : Plus court et plus simple : (NB : en cabinet de MPR, on peut utiliser le CRB-65, qui ne
prend pas en compte la seule valeur de laboratoire !)
- 5 critères, valant chacun 1 point :
o Confusion d’apparition nouvelle
o Urée sérique > 7mM (-> IRA ?)
o Respiratory rate ≥ 30/min
o Blood pressure : TAS < 90, TAD < 60 mmHg
o 65 ans et plus
- Encore une fois, attribution à un des 3 groupes, dont dépend la décision d’hospitalisation :
o 0 ou 1 : TTT ambulatoire
o 2 : Hospitalisation brève/ TTT ambulatoire
o ≥ 3 : Hospitalisation (± SI)
- Autres scores existants : SCAP (Severe Community-Acquired Pneumonia -> mauvaise VPP) et
SMART-COP (-> mauvaise Sp). Moins bien validés que l’ATS, même si le SMART-COP semble le
meilleur (mais complexe).
o En résumé, aucun score n’est vraiment bon pour déterminer la sévérité d’une
pneumonie…
7. Traitement :
a) Choix du traitement antibiotique :
- Comme les examens permettant de connaître précisément le germe en cause sont longs à
réaliser et/ou peu fiables, on met en place une thérapie empirique (choix de l’ATB selon des bases
épidémiologiques plutôt que microbiologiques). On peut ensuite adapter l’ATB si on a un résultat
positif pour un germe donné. Le but est donc de taper sur les agents les plus probables : S.
pneumoniae (80% des cas) et H. influenzae sont donc toujours visés par le premier TTT ATB
donné !
• En pratique :
- En pratique, on donne de l’Augmentin ET de la clarithromycine en première intention pour
couvrir tous les germes qui pourraient être présents (typiques et atypiques) (durée : environs 7
jours).
o Par la suite, on teste si une Légionnelle est présente. Si non, on retire la clarithromycine.
o Si la pneumonie est peu sévère (ex : TTT ambulatoire), on peut uniquement donner de
l’Augmentin et voir l’évolution (ajouter clarithromycine si pas d’amélioration)
- Lévofloxacine (Fluoroquinolone) : couvre à la fois les germes typiques et atypiques -> très bon
ATB mais on évite de le donner en première intention pour éviter les résistances. On le garde
pour les situations ou l’Augmentin ne suffit pas ou si on ne peut pas le donner (ex : allergie).
- Virus (influenza est le seul qu’on traite) : Tamiflu
• En résumé :
- Pneumonie TTT ambulatoirement -> Monothérapie initiale (ou bithérapie)
- Pneumonie de gravité intermédiaire -> Bithérapie : Bêtalactame ± macrolide
- Pneumonie sévère -> bithérapie (bêtalactame + macrolide/ nouvelle quinolone (Lévofloxacine))
- Normalement, amélioration après 48-72h d’ATB -> réévaluer après 3 jours ! Si pas d’amélioration :
o TTT inefficace : Pas le bon TTT/ pas le bon dosage ?
o Résistance à l’ATB ?
o Nouvelle infection (nosocomiale) ?
o Autre diagnostic initial ?
o Fièvre de nature non-infectieuse (EP, fièvre médicamenteuse) ?
o Epanchement pleural (empyème ou parapneumonique) ?
o Mauvaise compliance du PT au TTT ?
c) Carbapénèmes :
- Très large spectre : Gram +, – et anaérobes, administration excl. i.v.; à réserver aux
situations d’urgence : immunodéficients, infections sévères multirésistantes
- Attention car spectre large tue toute la flore ⇀ risque de surinfection fongique
- Imipenème, donné avec cilastine, inhibiteur de la déhydropeptidase rénale (enzyme
qui inhibe l’imipenème). 2e choix cas de pneumonie sévère avec risque de P.
æruginosa (donné pour les pneumonies nosocomiales (PAH))
• Effets secondaires :
- Troubles nerveux : photosensibilité, céphalées, confusion, convulsions
- C-I en cas de grossesse et chez l’enfant car lésions cartilagineuses
- Un épanchement est une accumulation excessive de liquide dans une cavité séreuse (NB : il est
normal d’avoir un peu de liquide dans la cavité pleurale). Un épanchement pleural se forme quand
il y a trop de formation de liquide (par la plèvre pariétale, les espaces interstitiels pulmonaires ou
la cavité péritonéale) ou quand il y a une diminution de son élimination (par les lymphatiques).
- Cela peut être dû à une maladie pulmonaire, de la plèvre ou extrapulmonaire.
- Un épanchement peut être de nature infectieuse (empyème) ou non. Il peut être libre ou
cloisonné : les cloisons sont le résultat d’un processus inflammatoire et cicatriciel, sont composées
de travées de fibrine
- Du moment où le PT a un épanchement pleural, il faut le classer en transsudat ou exsudat en
faisant une ponction, en analysant le liquide et en utilisant les critères de Light (cf. plus loin) ainsi
que par examen direct.
1. Physiopathologie :
- Le liquide pleural normale contient :
o Cellules : < 1’000/μL; 30-75% macrophages, 30-70% ¢ mésothéliales, < 10% PMN, 2-30%
lympho¢, < 10% éosinophiles (augmentés si présence d’air ou de sang)
o pH ± neutre (7,4), glucose et amylase : comme dans le sérum (glycémie et amylase
sérique), LDH < 50% amylase sérique
o Protéines (10-20 g/L, dont 50-70% albumine / albuminémie = 33-55g/L)
a. Transsudats :
- Liquide clair. Causé par une modification des facteurs SYSTEMIQUES qui influencent la
formation/ absorption de liquide (↗ pression hydrostatique ou ↘ pression oncotique).
- De manière générale, un transsudat est un épanchement pleural qui ne remplit pas les critères
de Light.
- Etiologies : les plus fréquentes :
o IC gauche : 80-90% Epanchements bilatéraux en général (↗ pression vx pulmonaires -
> ↗P hydro -> sortie liquide vers interstice puis plèvre)
o Cirrhose (même avec peu d’ascite) : Hydrothorax hépatique (↗ P dans le péritoine ->
sortie liquide à travers le diaphragme)
o Syndrome néphrotique (par ↘ abumine), Hypoalbuminémie, EP (épanchement dans
10% des EP, par ↗ P hydro dans les aa. pulmonaires), atélectasies (↘ Pip -> appel
d’eau), péricardite constrictive, voie veineuse centrale (fuite intrapleurale), syndrome
de la veine cave sup
c. Epanchements parapneumoniques :
- Il y a un épanchement dans 40% des pneumonies. Ils peuvent être de 3 types : non-compliqués,
compliqués et empyème.
• Non-compliqué : 90%
- pH non-acide (7.1 – 7.4), glucose élevé (> 2.2mM), LDH basse (< 1200)
- En général non-cloisonnés -> drainage que si > 10 mm dans le cas d’une pneumonie
• Compliqué : 10%
- pH acide (< 7.2), glucose bas (< 2.2), LDH élevée (> 1200)
- Souvent cloisonnés par des dépôts fibrino-purulents -> nécessite un drainage !
• Empyème :
- Liquide purulent, épais, trouble, beaucoup de leucos (> 15'000), cultures + et germes à
l’examen direct -> drainage !
b. Ponction pleurale :
- Indications :
o Epanchement pleural de > 10mm à l’US ou à la Rx de thorax en décubitus latéral
o Dans le cas d’une pneumonie, on ponctionne tout épanchement parapneumonique,
surtout si persistance d’un état fébrile (exception : épanchement libre de < 10mm).
o Dans le cas d’une IC : si épanchement unilatéral ou bilatéral persistant après 3 jours de
diurétiques. On peut doser les pro-BNP dans l’épanchement (si > 1500 pg/L : cause = IC)
- Avant l’examen : avoir une Rx de thorax et un examen de la coagulation (prudence si trouble de
la coagulation)
- Procédure : Faire assoir le PT penché en avant avec les bras sur une table (si ce n’est pas possible,
faire la ponction en décubitus latéral).
- Repérer et marquer le site de ponction par percussion, auscultation et la diminution du frémitus
(qu’on compare avec la Rx). La ponction (en général avec un cathéter) se fera 1-2 niveaux
intercostaux sous l’épanchement, 5 – 10 cm latéralement au rachis (ATTENTION : pas de ponction
sous la 9ème côte pour éviter de léser des organes et toujours insérer l’aiguille sur le rebord
supérieur de la côte inférieure, perpendiculairement à la peau pour éviter le paquet vasculo-
nerveux).
- Désinfecter et poser un champ stérile et anesthésier la peau en superficiel puis plus profondément
(retirer le piston tous les quelques mm pour être sûr de ne pas toucher de vaisseaux et d’être dans
la cavité pleurale). Quand on a aspiré du liquide pleural, on ne va pas plus loin (pour ne pas toucher
le poumon) et on anesthésie la plèvre pariétale.
- Retirer l’aiguille et boucher le point de ponction avec le gant stérile (pour éviter une entrée d’air),
puis insérer l’aiguille de ponction (cathéter), y brancher une seringue et aspirer le liquide (min. 10
ml).
- Pour le drainage thérapeuthique, ne pas enlever plus d’1 – 1.5 L durant la thoracocentèse (risque
d’œdème pulmonaire post-expansion !). Retirer l’aiguille pendant une expiration du PT (pour
empêcher l’entrée d’air).
- On arrête la procédure en cas de toux, de dyspnée ou d’aspiration d’air !
- En résumé : Chercher : Leucocytes, protéines, pH, LDH, glucose, examen direct, culture (résultat
en 48h)
- En plus détaillé :
• Aspect du liquide : transparent, trouble, couleur, sédiment?
• Critères de Light : exsudat si :
o Ratio protéines plèvre/sérum: > 0,5
o Ratio LDH plèvre/sérum > 0,6
o LDH plèvre > 2/3 de la limite sup. de la norme sérique
• Cellularité : normalement, N¢ <1’000/μL; 30-75% macrophages, 30-70% ¢ mésothéliales, <10%,
PMN, 2-30% lympho¢, <10% éosinophiles:
- ↗PMN (>50% GB) : processus aigu : pleurésie, pneumonie, EP, néoplasie, LES
- ↗ Monocytes : processus chronique : néoplasie, TB, EP, pneumonie virale
- ↗ Lymphocytes : néoplasie, TB
- ↗ éosinophiles : présence d’air ou de sang dans la cavité pleurale, asbestose, pleurésie
médicamenteuse
Django ROSA - UIDC
• pH : est donné par la quantité de lactate, et donc l’importance du
métabolisme anaérobie des leucocytes (et des bactéries éventuelles) ⇀
bon marqueur de l’inflammation et de l’infection
• Glucose : normalement = glycémie; si ↓, il est consommé par les
leucocytes et/ou les bactéries (augmente aussi les lactates en cas
d’abondance (via la LDH); ça se voit sur le pH).
• Hématocrite : > 50% de plus que Ht sang : hémothorax/ 1-20% :
néoplasie, EP, trauma/ <1% : pas significatif
• Cholestérol/TG : normalement, cholestérol <1mM; si >1,5mM,
généralement exsudat (critère non-Light); si élevé avec TG et
chylomicrons : chylothorax (= lymphe du canal thoracique dans la
plèvre, cause traumatique > maligne. Si seulement cholestérol (> 6.25
mM) : pseudo-chylothorax, observé en cas de pleurésie fibrosante (>
50% dans les cas de TBC))
• Amylase : normalement, = amylase sérique. Si ↑amylase pancréatique,
pancréatite ; si ↑amylase salivaire, rupture oesophagienne ou
néoplasie.
d. Critères radiologiques :
- Rx : Sensibilité :
o Rx de face, debout : que épanchement > 250 ml
o Rx en DL : dès 50 ml, permet aussi de voir si l’épanchement est cloisonné
(reste en place)
- Premier niveau : disparition du récessus costo-diaphragmatique (opaque)
- Ensuite : ligne de Damoiseau: courbe hémiparabolique montant latéralement:
ceci est un artefact radiologique. L’eau dans la plèvre a une surface horizontale,
mais les rayons X traversent beaucoup plus d’eau sur les côtés (la trace latérale
où il n’y a que de l’eau, et pas de tissu pulmonaire) -> contraste supérieur sur les
côtés (en cas d’hydropneumothorax, le niveau est horizontal, parce qu’il n’y a
pas de tissu pulmonaire pour absorber les rayons X).
e. Traitement :
- Si empyème ou épanchement cloisonné : drainer.
- Si ça ne suffit pas (drain inefficace (< 50 mL/24h) ou cloisonnement visible à la Rx ou épanchement
pleural compliqué depuis > 1semaine) : Fibrinolyse (ex : activateur de la tPA : streptokinase ou
urokinase -> digère les cloisons) ou thoracoscopie avec lyse des adhérences. Si ne fonctionne pas :
décorticage.
- Si cette patiente n’avait pas présenté de critères de gravité de sa pneumonie, comment l’auriez-
vous prise en charge ?
- TTT ambulatoire, possiblement en monoTTT (Augmentin) et suivi pour voir si on rajoute la
clarithromycine
- Quelle est la place de la radiographie du thorax dans une pneumonie acquise en-dehors de
l’hôpital sans critères de gravité ?
- Examen clinique (râles crépitants, etc.) peut suffire à poser le Dx
- Radio peut permettre de voir l’évolution ou des critères de gravité (multilobaire, excavations,
épanchement pleural)
- Si PT n’est pas dans un état grave, OK de ne pas faire la Rx mais peut donner des infos
intéressantes !
- S’il s’était agi d’un homme âgé de 65 ans, tabagique actif et souffrant d’une
bronchopneumopathie obstructive chronique pour lequel on envisage un sevrage, comment
l’auriez-vous pris en charge ?
- Hospitalisation (directement Fine 2-5) et ATB : au moins bithérapie (souvent Haemophilus -> pas
d’amoxicilline seule !)
- Si patient BPCO vient pour péjoration -> critères d’Anthonisen
o Augmentation de la dyspnée
o Augmentation du volume des expectorations
o Augmentation de la purulence des expectos
=> ATB si ≥ 2 critères (A+B+C ou C + un autre critère même si pas de foyer à la Rx (donc même si pas
de pneumonie) !
- Comment auriez-vous traité cette patiente si elle avait été connue pour une allergie à la
pénicilline ?
- Par Lévofloxacine
- Votre attitude aurait-elle été différente si la culture du liquide pleural était revenue positive pour
du pneumocoque ?
- Non, on aurait juste continué l’ATB
- Comment auriez-vous interprété les résultats suivants du liquide pleural chez un patient de 75
ans connu pour une HTA et une cardiopathie ischémique avec une pneumonie à pneumocoques
: GB 0.25 G/L, 90% de macrophages ; LDH 150 U/L, protéines 20 g/L ?
- Transsudat (mais continuer l’ATB si pneumonie !)
1. Généralités :
- Le CCR est le 3ème cancer le plus mortel. Il touche 1 personne sur 20. Le plus souvent, il survient
dans le rectum et dans la partie gauche et distale du côlon.
- La plupart des CCR se développent à partir de polypes adénomateux (= protrusion de la muqueuse
dans la lumière intestinale), qui peuvent se transformer en cancer (adénocarcinome) dans une
minorité de cas : en effet, trouve des adénomes chez 30% des personnes d’âge moyen et 50% des
vieux mais seulement 1% deviennent cancéreux. Cette transformation se fait uniquement si une
série de mutations s’accumule dans ces polypes (cf. plus loin).
- On conseille un dépistage du CCR chez tout PT de ≥ 50 ans à risque moyen de CCR jusqu’à ce que
l’espérance de vie soit estimée à moins de 10 ans (vers 75-85 ans, plus le temps de se développer
en cancer). Autres facteurs qui indiquent un dépistage : ATCD de CCR ou d’adénome du côlon,
maladie de Crohn, RCUH (recto-colite ulcéro-hémorragique).
• Facteurs protecteurs : Prise d’AINS (ex : aspirine ou autre inhibiteur des prostaglandines -> effet
anti-oxydant), acide folique (vitamine B9), suppléments de Ca2+, TTT de substitution hormonale
post-ménopause, alimentation riche en fibres, fruits, légumes et poisson (anti-oxydants)
2. Formes sporadiques :
- Sont les formes majoritaires (90% des cas) : accumulation de mutations au cours de la vie (chaque
mutation augmente le risque car plus de risque d’en faire une autre). Diagnostic en général vers
70 ans, mais presque toujours après 50 ans (sauf pour les formes familiales)
- Un cancer est dû à des mutations, qui causent le gain de fonction d’un oncogène (mutation
dominante, sur 1 allèle), la perte de fonction d’un suppresseur de tumeur (récessive, sur les 2
allèles) ou la perte de fonction d’un « caretaker » (qui permet de réparer le génome : si ne marche
plus, ↗ des mutations). Cela se fait dans une cellule, qui est à l’origine du cancer (cancer = clones
de la même cellule -> c’est la différence entre néoplasie et hyperplasie !)
- Ne se fait pas en une fois mais par une accumulation de mutations sur les suppresseurs de tumeurs
et les oncogènes : Il faut 5-10 mutations dans la même cellule (ou un de ses clones) pour qu’elle
devienne maligne. A chaque mutation, la cellule acquiert un avantage sélectif sur ses voisines et
devient dominante (mico-évolution !).
o Au fur et à mesure des mutations, la cellule croît de plus en plus, puis dysplasie et
transformation maligne.
- Les mutations se font au hasard et augmentent le risque d’une nouvelle mutation par deux
mécanismes :
o Instabilité génomique : les mutations qui augmentent le nombre de mutations (=
instabilité génomique, par exemple sur les caretakers) sont sélectionnées
o Inflammation : les néoplasies s’accompagnent d’une inflammation : stress cellulaire par
accumulation du nombre de cellules (hypoxie, stress mécanique si dans la lumière, etc.) -
> inflammation chronique -> cytokines, facteurs de croissance, effets mutagènes des ROS
=> Plus de croissance cellulaire et de mutations !
- Le risque d’évolution d’un adénome vers le CCR peut se faire selon 3 critères :
1) Aspect macroscopique : les adénomes sessiles sont les plus à risque
2) Taille : plus un adénome est grand, plus il y a de risque qu’il soit malin :
o < 1.5 cm : < 2% de risque
o 1.5 à 2.5 cm : 2 – 10% de risque
o > 2.5 cm : > 10% de risque
3) Caractéristiques histologiques : les adénomes villeux sont les plus à risque
- NB : La fibrose du stroma (TC) et l’encerclement du côlon par la tumeur peut réduire la taille de sa
lumière et causer une sténose annulaire -> obstruction !
1. Histopathologie :
- Rappel : les 5 couches du tube digestif sont :
o Muqueuse – muscularis mucosae – sous-muqueuse – musculeuse – séreuse
Adénome Adénocarcinome
- 3/4 des polypes se trouvent au niveau du rectum et du côlon sigmoïde (mais peuvent se
développer partout). => Important d’examiner tout le côlon avant une colectomie et de faire un
suivi sur le long terme (colonoscopie) après avoir traité un CCR !
- NB : Les carcinomes sont répartis exactement de la même façon que les adénomes, ce qui prouve
qu’ils se développent depuis les polypes. Tous ont le potentiel de devenir malins (en général, cela
prend 5-10 ans avant qu’ils ne se transforment en cancer invasif) -> tous les retirer !
b. Adénocarcinomes :
- Tumeurs malignes d’épithéliums glandulaires. Caractéristiques :
o Hyperprolifération glandulaire irrégulière avec sécrétion de mucus abondante formant des
alvéoles/ kystes
o Nombreuses mitoses (-> croissance rapide) atypiques, de cellules peu ou pas différenciées
o Invasivité : va plus loin que l’épithélium : jusqu’à la sous-muqueuse (qui est bien vascularisée
et a des lymphatiques -> métastatisation) ou plus loin (musculeuse, séreuse)
• Grade tumoral :
- Evalué selon la différenciation des cellules tumorales (degré de ressemblance avec les tissus
normaux), le taux mitotique et l’architecture. Une tumeur peu différenciée est de haut grade et
une bien différenciée de bas grade (mieux c’est différencié, moins c’est grave) :
o Grade I (G1) : adénocarcinome colique bien
différencié, avec taux mitotique modéré : structure
cryptique muqueuse conservée
o Grade II (G2) : peu de cryptes (différenciation
moyenne) hypersécrétion de mucus, zones de
nécroses, hyperchromatisme nucléaire et
anomalies cellulaires
o Grade III (G3) : prolifération cellulaire
désorganisée, absence de structures cryptiformes
(différenciation basse), grosses mitoses
- On peut aussi classifier le cancer avec les stades de Duke (stratification selon le pronostic) :
o Duke A : tumeur confinée à la paroi (T1-T2 -> sous-muqueuse ou musculeuse), sans extension
aux tissus voisins ni envahissement ganglionnaire (N0) et pas de métastases (M0) -> 85-95%
de survie à 5 ans
o Duke B : la tumeur envahit la séreuse ou les tissus voisins par la continuité directe de la paroi
(T3-T4). Pas d’atteinte des ggl lymphatiques ni de métastases (N0, M0) -> 60-80%
o Duke C : métastases dans les ggl lymphatiques -> 30-60%
▪ C1 : envahissement de quelques ggl, proches du centre de croissance primaire (N1).
▪ C2 : envahissement de tous les ggl lymphatiques de drainage (N2) jusqu’à la limite
proximale de résection
o Duke D : métastases à distance (M1). La lésion est chirurgicalement incurable -> < 10%
- NB : de façon générale, 25% des patients sont incurables quand le diagnostic de CCR est posé ->
tous meurent dans les 5 ans.
o Si chirurgie : 50% de survie à 5 ans (ceux qui survivent 5 ans sont considérés comme guéris).
1. Anamnèse :
- Douleurs abdominales : présentes chez 50% des patients
- Transit :
o Evolution générale du transit: nb de selles/jour: dans le cas du CCR, typiquement variable,
alternant entre diarrhées et constipation si obstruction partielle (40% des cas)
o Caractère de la défécation: impérieux? douloureux? ⇀ épreintes (douleurs abdo avant
d’aller à la selle et faux-besoins -> affection inflammatoire ou infectieuse du côlon), ténesme
(spasme douloureux au niveau de l’anus, sensation d’évacuation incomplète ; typique du
CCR si carcinome dans les 2/3 inférieurs du rectum : senti comme si caca -> réponse
défécatoire ± persistante et sensation d’évacuation incomplète), douleurs/brûlures anales?
o Sensation de faux-besoins : fait suspecter présence de corps étranger (dont une tumeur)
dans les 2/3 inf. du rectum
- NB : Si perforation (par inflammation), peut être contenu dans un premier temps par un abcès
péricolique -> douleur en FIG et EF. Si perforation, péritonite et abdomen aigu.
- NB : Investiguer à fond toute rectorragie chez un PT > 45 ans ou si symptômes de cancer (même
s’il est connu pour des hémorroïdes)
3. Examen physique :
- Rechercher un ictère/ une jaunisse (possible compression des voies biliaires par des métastases -
> signe que cancer avancé, en général incurable)
- Taille du foie : Percussion et palpation du foie (à la recherche d’une hépatomégalie), pour voir s’il
y a des métastatses (aussi signe tardif)
- Rechercher la présence d’ascite (idem)
- Rechercher une masse à la palpation abdominale
o NB : Parfois c’est l’implication des ganglions lymphatiques qui est symptomatique, par
exemple les ggl paraaortiques peuvent causer une masse palpable ou une obstruction du
duodénum
- Palpation des ganglions
- Le TR est très important. Etapes du TR :
o Inspection externe (hémorroïdes, lésions périanales comme dans maladie de Crohn)
o TR : tonus sphinctérien, parois rectales. Normalement, pas de douleur provoquée ni référée,
pas de masse (ê conscient de la présence des replis, ne pas prendre ça pour une masse) : la
présence d’une masse rectale doit faire suspecter une tumeur jusqu’à preuve du contraire.
▪ NB : carcinomes souvent dans les 12 derniers centimètres, noter la distance à la marge
anale si présent !
o Cul-de-sac recto-vésical ou recto-utérin de Douglas : possible accumulation de pus ; si c’est le
cas, douleur à la palpation (cri de
Douglas). Des métastases
intrapéritonéales peuvent
également s’y accumuler.
▪ Douleur aussi en cas
d’appendicite rétro-
cæcale.
o Col utérin ou prostate (taille,
consistance, surface, sensibilité).
o Regarder si présence de sang sur
le doigtier
- NB : Prévention : Screening : recherche de sang occulte tous les 2 ans chez les 60-75 ans (détection
de 50% des Ca asymptomatiques et diminution de la mortalité de 15%).
b. Deuxième étape : Examens à effectuer en cas de suspicion clinique de CCR n’ayant pas été
écartée par la première étape d’examens
- Colonoscopie : nécessite une préparation intestinale (= purge du côlon, alimentation spéciale et
lavement pour qu’un bon contraste puisse être fait et ne pas confondre des selles avec un polype)
o A effectuer chez tout patient chez qui on suspecte un CCR, autant en cas de suspicion clinique
élevée qu’en situation de dépistage (chez tout patient à risque de ≥50a; jusqu’à ce que
espérance de vie ≤10a). Aussi si PT > 30 ans avec changement de transit + anémie/↘fer ou
rectorragie
o Permet un examen complet jusqu’au cæcum pour exclure des lésions synchrones (la
colonoscopie est le gold standard) :
▪ Description du nombre de lésions, taille et extension
▪ Excision des polypes à l’anse diathermique (on positionne l’anse à la base du polype et
on coupe en même temps qu’on cautérise)
▪ Biopsie des lésions suspectes
o Risque : hémorragie massive/ perforation (1/1000)
o NB : si des polypes sont trouvés lors de la colonoscopie, on doit en refaire tous les 1-5 ans
(selon la taille, le nombre et les examens histologiques) pour les surveiller !
- Rectoscopie rigide (ne permet de voir que le rectum) : on insère un tube rigide élargissant l’anus.
Ainsi, on peut atteindre ~25cm (50% des cancers). On irait alors exciser les polypes et les biopsier
-> plus précis que la colonoscopie pour la distance de la lésion par rapport à la marge anale
- CT-scan abdomino-pelvien et thoraco-abdominal:
o Colonographie par CT (après préparation intestinale) -> visualiser tumeur ± envahissement
régional
o Bilan métastatique : 25% des patients ont des métastases (synchrones) au moment du DX
c. Troisième étape : Examens spécifiques à l’évaluation du CCR, une fois que celui-ci a été
diagnostiqué
- Echographie endorectale : permet d’évaluer l’atteinte pariétale (profondeur de la tumeur) et
lymphatique. Les Us sont envoyés autour de l’échographe, on obtient ainsi des images axiales
- IRM pelvis-rectum : permet d’observer de manière plus précise que le CT, notamment les tumeurs
rectales + ganglions et mésentère
- Echographie hépatique : permet de détecter les lésions métastatiques plus petites que le CT.
- IRM hépatique : Uniquement si l’US ne permet pas de différencier une éventuelle lésion
IV. Traitement :
1. Traitement chirurgical :
- Une résection de la paroi atteinte permet souvent une guérison totale si uniquement l’intestin est
atteint (si plus avancé, on ajoute une chimio- ou une radioTTT)
- NB : on fait une préparation intestinale avant la chirurgie et on donne des ATB après. On essaie de
faire manger le PT assez rapidement après la chirurgie (la mobilisation rapide de l’intestin diminue
les complications et la durée du séjour)
b. Segments extraits :
• Cancer du côlon :
- On retire le segment atteint et ≥ 5cm d’intestin normal en amont et en aval
- On fait la résection en fonction des vx mésentériques (on coupe un territoire vasculaire pour
garder une bonne perfusion des extrémités coupées).
o NB : 4 territoires vasculaires : jusqu’à
l’angle splénique, branches de l’artère
mésentérique sup. (aa. iléocolique et
colique D) puis artère mésentérique
inf. (aa. colique G et sigmoïdiennes)
- On retire également une portion du
mésentère pour enlever les ganglions
lymphatiques de drainage du segment
atteint (qui sont touchés dans > 30% des
cas)
- NB : S’il y a des adhérences ou que d’autres structures sont atteintes (ex : grêle, ovaires, vessie,
utérus) on enlève tout !
c. Stomie :
- Définition : abouchement de l’iléon (iléostomie) ou du côlon (colostomie) avec la paroi abdominale
-> selles collectées dans une poche extracorporelle.
- Stomies permanentes : quand plus de segment distal auquel joindre l’intestin (il ne reste plus
suffisamment de rectum) :
o Colostomie : si résection d’une tumeur du rectum distal ou du canal anal
o Iléostomie : si pan-procto-colectomie (maladie inflammatoire généralisée ou polypose
adénomateuse familiale (PAF))
- Stomies temporaires : pour détourner temporairement les matières fécales dans les situations :
o D’urgence : soulager une occlusion complète du côlon
o Protection des anastomoses distales (risque de rupture) -> pas besoin en général. On la
laisse pendant 3-4 mois puis on fait une Rx avec un produit de contraste (lavement par
gastrographine) pour voir si l’anastomose est OK puis on ferme la stomie.
o Pour laisser le segment distal au repos si processus inflammatoire transitoire (abcès,
fistule...)
2. Traitements non-chirurgicaux :
a. Traitements néo-adjuvant et adjuvant : Peut être de la radio- ou chimioTTT
• Traitement néo-adjuvant : donner des médicaments avant le traitement principal (chirurgie ou
radioTTT) pour diminuer la taille ou l’extension du cancer -> permet de faire des procédures moins
invasives et plus efficaces (↗ le taux d’opérabilité, surtout si tumeur ancrée au pelvis). Peut
permettre d’épargner les sphincters.
• Traitement adjuvant : médicament donné après le TTT principal pour diminuer le risque de
récidive (tue les cellules cancéreuses qui restent).
o Indication : Duke C (± B) -> ↗ survie
b. Radiothérapie :
• Pré-opératoire (néo-adjuvant) : pour diminuer la taille des tumeurs. Indiqué dans la plupart des
cas, notamment dans le cancer rectal
• Principal : à la place de la chirurgie si :
o Tumeurs inopérables, pouvant être réséquées par radiothérapie
o Tumeurs à < 8cm de la marge anale (résection non-chirurgicale pour préserver le sphincter
anal -> augmente bcp la qualité de vie)
• Post-opératoire (adjuvant) : peu indiqué, sauf si tumeurs qui s’étendent dans la paroi intestinale:
-> moins de récidive locale
c. Chimiothérapie :
• Chimiothérapie adjuvante :
- Indication : patients avec une espérance de vie de >5 ans avec atteinte des ganglions
lymphatiques régionaux (N+), ou N0 avec FdR majeurs (stade T4 et/ou G3, perforation,
occlusion, Nx, invasion vasculaire, lymphatique ou périneurale)
- Agent adjuvant principal : 5-fluorouracile (5-FU, combiné avec des biomodulateurs qui
potentialisent son effet (ex : leucovorine (LV) ou acide folinique))
- Permet d’augmenter le temps avant la récidive en cas de métastases ; pas d’augmentation de
la survie
d. Suivi :
- Le risque de récidive est de 40 – 50% -> important de faire un bon suivi !!!
o 6 mois post-op. : colonoscopie + dosage CEA
o CT thoraco-abdominal tous les ans ; colonoscopie tous les 4 ans
- Après 5 ans sans récidive en post-op. (50% des patients), on considère que le patient est guéri !
Questions annexes :
1. Pourquoi le bilan préopératoire est important dans la prise en charge du cancer rectal ?
- Pour choisir la modalité thérapeuthique (quel TTT choisir ? chimio, chirurgie, etc.
2. Quelle est l’importance de classification TNM dans le cancer rectal, quelle est l’importance du
concept de marge circonférentielle (CRM) ?
- Important ++ : Permet de classer le cancer en stades (qui définit la sévérité du cancer). CRM :
couche qu’on va devoir enlever
4. Comment estimez-vous les risques opératoires dans la chirurgie du cancer rectal, et comment
informez-vous le patient ? (Risques chirurgicaux/fonctionnels)
- Impuissance/ éjaculation rétrograde (par atteinte des nerfs sympathiques/ parasympathiques),
fuites anastomotiques (10%, en général entre J3 et J5 => Nécessite une autre opération pour poser
une poche de stomie, qui reste 3 mois), incontinence, troubles électrolytiques, infection/
hématome (pour toutes opérations), diarrhées
5. Quel suivi oncologique devez-vous proposer à ce patient dans le contexte d’une tumeur rectale
de type sporadique ou avec un syndrome de Lynch ? Le suivi est-il le même ?
- Revu de façon régulière -> reprendre les marqueurs tumoraux (CEA), autres examens, etc.
6. Quel est le rôle des investigations génétiques dans le cancer colorectal héréditaire ?
- Protéger la famille du patient
7. Existe-t-il un moyen simple de prévenir l’apparition de polype dans la population avec une
influence familiale ?
- Aspirine peut diminuer le risque, colectomie prophylactique si risque très haut
b. Douleurs pariétales :
- Péritoine pariétal : L'irrigation et l'innervation du péritoine pariétal sont les mêmes que celles de
la paroi qu'il revêt.
- Sensible à la pression, à la douleur, au chaud et au froid ainsi qu'à la lacération (comme la peau)
- Innervation segmentaire -> Douleur bien localisée (sauf face inférieure de la partie centrale du
diaphragme : innervation par les nerfs phréniques -> douleur référée dans les dermatomes C3-C5,
au-dessus de l'épaule)
o Lorsque le péritoine pariétal est impliqué, il y a localisation de la douleur viscérale,
précédemment diffuse. La douleur devient aussi plus précise dans le temps
c. Douleurs référées :
- 3 mécanismes :
o Convergence d’afférences sensorielles viscérales et cutanées sur un
même neurone spino-thalamique -> douleur ressentie sur la paroi
o Innervation par une même ¢ ganglionnaire de 2 structures
différentes ; lors d’une souffrance viscérale, PAs antidromiques vers
la peau, et libération de substance P -> paroi hyperalgésique
o Contractures musculaires : les afférences nociceptives viscérales
contactent des interneurones qui contactent et activent des
motoneurones innervant les muscles voisins -> contracture (et
douleur du muscle ressentie par des nocicepteurs innervant le
muscle).
- Un mécanisme plus physique est celui de la migration en cas d’implication
péritonéale : d’abord, par le passage de douleur viscérale à douleur pariétale
; ensuite, par déplacement de l’inflammation à l’intérieur du péritoine : lorsqu’il y a perforation et
déversement des contenus digestifs dans le péritoine, ces contenus vont bouger selon les
gouttières péritonéales, et aller s’accumuler selon la gravité (typiquement dans les quadrants
inférieurs, ça peut changer de côté à ce moment-là).
1. Sémiologie digestive :
a. Anamnèse :
• Douleur : OPQRST, horaire, déjà connu ?
• Etat général : fièvre, fatigue, sudations, appétit, modification du poids
• Transit :
- Depuis quand ?
- Nombre de selles par jour (+ changement par rapport à d’habitude)
o Diarrhées : > 3/24h ou > 300g/24h (chronique > 3 sem)
o Constipation : < 3 selles par semaine
- Facteurs associés : gaz, ballonnement, douleurs
- Caractère de la défécation : impérieux ? douloureux ?
o Epreintes (douleurs coliques violentes juste avant la défécation et faux-besoins ->
affections inflammatoires ou infectieuses du côlon)
o Ténesme (sensation douloureuse de corps étranger rectal, sensation d’évacuation
incomplète -> CCR, autre)
- Douleurs/brûlures anales ?
- Horaire : matinal, post-prandial, nocturne ; modifications? ; facteurs influençant (aliments,
température, émotions)
- Passage de matières, passage des gaz, continence
• Caractérisation des selles : consistance et couleur
- Couleur :
o Mastic (grises-beigeâtres) : absence de pigmentation -> absence de bile -> obstruction
biliaire ou insuffisance hépato-cellulaire
o Jaune-gris/beigeasse, pâteuses, adhérentes, abondantes, flottantes : stéatorrhée (>7g de
graisses dans les selles/j) -> malabsorption des graisses -> problème pancréatique
(manque de lipases)/biliaire (manque de sels biliaires)/intestinal (manque d’absorption)
- Sang :
o Selles noires luisantes (méléna) : couleur noire -> sang digéré -> hémorragie digestive
haute (= avant l’angle duodéno-jéjunal (de Treitz), basse = après), mais parfois grêle, voire
caecale; peut aussi ê dû à un excès de fer; ont une odeur forte et particulière.
o Selles rouges-noires : saignement bas: côlon ascendant-transverse
o Selles mêlées à du sang rouge (mélangées) : lésion recto-sigmoïdienne
b. Examen physique :
• Signes vitaux
• Inspection : deux éléments importants : morphologie générale et mouvements respiratoires.
- Morphologie générale : plat/distendu, symétrique/asymétrique, cicatrices ? hernies ?
- Mouvements respiratoires (observer en même temps le faciès pour évtls douleurs, crispations)
: amplitude, symétrie, réaction à la toux (regarder faciès)
- Signes de déshydratation (langue, pli cutané), sclère (ictère), peau (jaunisse, angiomes
stellaires, lésion de grattage (bile), ecchymoses), gynécomastie, mains (érythrose palmaire,
ongles blancs)
• Auscultation : les bruits intestinaux donnent une idée de l’activité péristaltique ; on va écouter :
- Fréquence : norm. = 5-10/min (1 bruit toutes les 5-10 secs). Ausculter >60 sec. avant de
conclure à une absence de bruits:
o Si pas de bruits -> pas d’activité : paralysie (inflammation (réflexe intestino-intestinal),
iléus)
o Si trop de bruit (continu : pathologique (e.a. gastroentérite ↗ activité pour virer le
pathogène)
- Tonalité : si résonance (≈ bruits ‘métalliques’, aigus, périodiques), distension intestinale (cage
de résonance) sur occlusion grêle (occlusion = iléus; peut aussi générer un arrêt des bruits)
- Intensité : si ↗ : probable sub-occlusion (stade pré-iléus)
• Diverticulite :
- Correspond à la micro- ou macro-perforation d’un diverticule ; ceux-ci sont le plus
fréquemment dans le côlon sigmoïde (leur présence est appelée diverticulose, et vient d’une
hyperpression luminale combinée à des facteurs individuels).
- En cas d’inflammation, physiopathologie similaire à celle de l’appendicite, et complications
semblables :
o Typiquement appelée « appendicite à gauche » (douleur en FIG dans >70% des cas,
<1,5% en FID)
o Toutefois douleur de durée plus longue et d’installation moins aiguë et forte, et
volontiers périodique à grande échelle (épisodes semblables dans le passé)
• Péritonite :
- Peut affecter le péritoine entier, ou juste une portion de péritoine viscéral ou pariétal.
- Physiopathologie : en cas de présence de bactéries ou de produits de l’inflammation :
o Réponse péritonéale par ↗ débit sanguin, ↗ perméabilité et formation d’un exsudat
fibrino-purulent -> peut mener à la formation d’une adhérence entre le péritoine et
l’omentum -> contient l’inflammation et bouche une perforation
o Réponse du TD par arrêt des mouvements (paralysie localisée ou généralisée)
- Primaire (ou spontanée) : infection péritonéale sans inoculum direct évidente -> causée le plus
souvent par pneumocoque ou SGA disséminé par voie hématogène
- Secondaire : résulte d’une perforation, une infection et/ou la gangrène d’un organe
intraabdominal. La perforation du TD mène au déversement de contenus chimio-agressifs
(acidité gastrique, enzymes pancréatiques, sucs biliaires) et/ou infectieux (flore intestinale)
• Adénite mésentérique :
- Inflammation des ggl lymphatiques mésentériques, surtout chez enfant et jeune adulte
- Etiologie : virale dans 80% des cas (EBV), bactérienne (yersinia, TBC mésentérique) ou
parasitaire (toxoplasmose, lambliase). Rarement : tumeur/ inflammation chronique (Crohn,
RCUH, …)
- Présentation : douleurs abdominales diffuses/fosses iliaques, vomissements, troubles du
transit, état subfébrile -> ressemble à gastro-entérite/ appendicite ou sigmoïdite
o IVRS, syndrome grippal et adénopathie cervicales possiblement associée
- Résolution en général spontanée -> TTT symptomatique
2. Sémiologie urinaire :
a. Anamnèse :
• Fréquence et quantité :
- Polyurie : Abondante/Augmentation volume
- Oligurie : Diminution volume
- Pollakurie : Fréquemment en petit volumes (V total normal)
• Odeur
• Aspect :
- Couleur, mousse (protéinurie)
- Hématurie (sang) : initiale (urètre)/ terminale (prostate, col vésical) / totale (vessie, rein,
uretère)
- Pyurie (présence de pus)
- Pneumaturie (présence anormale de gazs, signe de fistule recto-vésicale)
- Fécalurie (présence de selles -> fistule recto-vésicale (possible en cas de carcinome colo-rectal
envahissant la vessie, antérieurement adjacente)
• Dysurie (difficulté à la miction) : initiation / vidange /forçage
• Algurie (douleur/brûlure à la miction)
• Prostatisme : jet dévié/ inconstant/ dysurie
• Incontinence urinaire : effort/stress, urgence, regorgement, fonctionnelle
c. Examens complémentaires :
- Bandelette réactive : montre protéinurie (albuminurie), hématurie, pyurie (détecte PMN),
nitrites
d. Diagnostics différentiels :
• Lithiase rénale :
- Calcul > 7mm : obstruction d'un uretère et dilatation du rein par l'urine (hydronéphrose)
- Colique néphrétique : douleurs violentes et paroxystiques, rythmées par le péristaltisme
uretéral. Localisées dans le flanc et la fosse lombaire, irradiant vers les organes génitaux et la
jambe. Les douleurs peuvent changer de localisation avec le mouvement du calcul dans
l’uretère.
- On observe généralement une hématurie macroscopique, due à la lésion des parois uretérales,
mais parfois microscopique. Sans hématurie, lithiase improbable.
- Dx : Gold-standard : CT, mais aussi bien décelable aux US+RX (toutefois, chez 50% des patients,
US+RX ne sont pas concluants, et passent quand même au CT)
- Le patient est généralement en agitation, de par l’absence de position antalgique.
- La douleur est causée par augmentation de la pression dans les calices (début
d’hydronéphrose) et/ou par étirement de la capsule rénale ; elle est médiée principalement
par PGE2 -> AINS efficaces dans l’antalgie ; on les donne i.v.
• Distension vésicale :
- Hypertrophie prostatique
- Paralysie vésicale (p.ex. par prise d’opioïdes) ...
3. Sémiologie gynécologique :
a. Anamnèse :
• Cycles :
- Régularité, âges de ménarche et ménopause
o Norme = 28j ± 7j -> 21-35j. <21j = polyménorrhée, >35j = oligoménorrhée
- Menstruations :
o Date des dernières règles et durée
o Quantité/volume
o Dysménorrhées ou algoménorrhées (douleurs) : précédent ou pendant les règles
o Δ habitude ?
- Désir d’enfants ? Contraception, stérilité, ménopause, substitution hormonale
• Symptômes vulvo-vaginaux :
- Pertes vaginales : volume, couleur, consistance, odeur (signe d’infection)
- Démangeaisons génitales
Django ROSA - UIDC
• Anamnèse sexuelle :
- Habitudes sexuelles : fréquence, satisfaction
- Douleurs (= dysparéunie)
- Partenaire régulier ? Plusieurs partenaires au cours des derniers mois ?
- Rapports protégés ?
- Antécédents de MST ?
• Anamnèse obstétricale :
- Risque de grossesse
- Nombre de grossesses (gestité)
- Nombre d’accouchement (parité) + voie
- Fausses couches/ avortements
b. Examen physique :
• Inspection abdominale et des OGE :
- 4 régions : pubienne, inguinales, uro-génitale, anale
- Abdomen : cicatrice de césarienne ?
- Vulve : symétrie, peau, taille des grandes lèvres, petites lèvres, périnée.
o Pigmentation, pilosité, rougeurs, éruptions, abcès, plaies, lésions de grattage,
écoulement, boutons
- Vestibule : on doit écarter les grandes lèvres, puis les petites :
o Clitoris (taille), méat urétral, glandes para-urétrales (Skene), orifice vaginal (avec
hymen (si patiente vierge) ou caroncules (=bouts d’hymen)), glandes vestibulaires
majeures (Bartholin), commissure postérieure.
o Valsalva : on demande de pousser afin d’observer éventuels prolapsus et/ou hernies
- Région anale : peau, hémorroïdes, cicatrices, fissures, fistules, masses
• Palpation vaginale bimanuelle :
- Paroi vaginale, fornix, col (position, consistance, contours, mobilité, douleur)
- Palpation utérine : la main vaginale rapproche l’utérus de la paroi abdominale, la main
abdominale le saisit en abaissant la paroi :
o Palpation (si utérus antéversé) : taille, forme, consistance, mobilité; on recherche:
tumeurs/nodules (fibromes), douleurs
- Palpation ovarienne : main vaginale dans fornix latéral, main abdominale dans fosse iliaque :
o Taille de l’ovaire (normal = jusqu’à 4cm), forme, consistance, mobilité. On recherche :
tumeur/kystes, douleur (normalement absente), signes de torsion.
• Palpation recto-vaginale : on évalue la cloison entre le vagin et le rectum (épaisseur, tumeurs/
nodules, douleur); palpation du col, de l’utérus, compression du cul-de-sac de Douglas
• Examen au spéculum -> inspection du col et des parois vaginales + frottis
c. Diagnostics différentiels :
• Grossesse extra-utérine (GEU, ou grossesse ectopique) :
- Anomalies du cycle menstruel (retard ou arrêt des règles), saignement vaginal (en dehors du
cycle normal) avec douleurs abdominales, typiquement 6-8 semaines après les dernières
règles, mais parfois plus tard. Possible état de choc.
- Test de grossesse (hCG urinaire) positif et US confirment le DX.
• Pathologies ovariennes :
- Rupture de kystes : visibles à l’US, causent douleurs pelviennes brutales d’intensité modérée
± N/V ; assez typique chez les femmes préménopausées
- Torsion : torsion de l’ovaire, suspendu par les ligaments ovariens ; décelable à l’EP si on est
balèze et à l’US. Douleurs pelvienne brutale, intense ± N/V
b. Tests urinaires :
- Culture et examen direct
- Sédiment urinaire (protéines, GB, GR, bactéries, cylindres), bandelette urinaire (glucose, pH,
nitrites, Hb, corps cétoniques)
- TG (pour savoir si on peut faire un CT et pour exclure une GEU) -> très important car la GEU
peut entraîner la mort de la PTe par choc hémorragique
c. Imagerie :
- Radiologie conventionnelle : peu utile, uniquement si suspicion d’appendicite ou d’occlusion
o Abdomen sans préparation : peut montrer des images de :
▪ Niveaux grêles (anse sentinelle : aéro-grêlie de la FID -> peut signer un état
inflammatoire de la FID)
▪ Distension grêle ou colique
▪ Pneumopéritoine (air dans les coupoles diaphragmatiques -> si les coupoles
sont visibles)
▪ Calculs radio-opaques (biliaires ou urinaires)
d. Autre :
- Si douleur abdo avec péritonisme léger : Surveillance pendant quelques heures -> voir
évolution (péritonisme plus franc, défense, contracture, abdomen de bois) + surveillance
biologique
- Révision par laparoscopie : uniquement si pas de Dx après les autres examens et état du PT
préoccupant -> permet la visualisation des OGI et la résection d’une éventuelle appendicite
3. Appendicectomie :
• Avant la chirurgie :
- Couverture antibiotique contre la flore intestinale, de manière à traiter une éventuelle perforation:
choix entre céfuroxime, amoxicilline, lévofloxacine-métronidazole (couverture anaérobes).
o Si présence de contamination péritonéale, continuation de l’AB-ttt jusqu’à ce que patient
afébrile, GB normaux et fonction GI reprise
o Si pas de contamination, arrêt 24h post-op.
• Opération :
- Incision au point de McBurney jusqu’à l’espace péritonéal.
- On va trouver l’appendice avec un doigt, en suivant les tæniæ coli.
- Ligature des vaisseaux appendiculaires et coupure du mésoappendice
- Ligature de la base de l’appendice : d’abord on écrase avec une pince, puis on anastomose
- Coupure de l’appendice, nettoyage de l’incision -> Fermeture de l’incision
b. Périmètre crânien :
- Mesure de la circonférence occipito-frontale la plus grande -> reflète le
développement cérébral (si le cerveau ne se développe pas correctement, la tête reste petite). A
l’inverse, une taille trop grande peut indiquer une obstruction à la circulation du LCR
(hydrocéphalie).
- Dans une même classe socio-économico-culturelle, le PC est un bon indicateur du QI chez l’enfant
en âge scolaire
2. Stades de croissance :
a. Fœtus :
- Croissance la plus rapide, dépend de la taille et de l’environnement utérin, ainsi que de facteurs
de croissance : hormones thyroïdiennes (maturation du SNC, croissance des os longs, maturation
pulmonaire, etc.), IGF-2 (sorte d’IGF-1 fœtale) et HPL (Hormone Placentaire Lactogène : pas de rôle
direct car ne passe pas la barrière placentaire mais permet de favoriser l’apport en nutriments au
fœtus -> croissance)
- Au 8ème mois de grossesse, le fœtus atteint 80% de sa taille de naissance mais 50% de son poids ->
prématuré plus léger que petit !
3. Alimentation :
- Les besoins énergétiques sont énormes chez le petit enfant et l’enfant en croissance rapide :
a. De 0 à 5 mois : allaitement exclusif :
- Allaitement maternel exclusif dès la naissance
- Selon les pays, peut aller jusqu’à 12 mois (ex : pays en voie de développement, car plus de
risque infectieux avec la nourriture). En CH, allaitement maternel est idéal et suffisant jusqu’à
6 mois (contient vitamines, nutriments, Ac, etc.)
- Fréquence : 5 allaitements par jour pendant 10-30 minutes, puis diminution de la fréquence
- Volume : 20 ml/kg/j puis ajouter 20ml/kg/j jusqu’au 8ème jour (160 ml/kg/j). Dès J10 : poids/6
(jusqu’à 3 mois) puis poids/7 (jusqu’à 6 mois). Ne pas dépasser 1L/j.
b. De 5 à 12 mois : période de diversification :
- Vers 6 mois : immunité du tube digestif -> peut se défendre contre des bactéries donc on peut
commencer à diversifier sans trop de risque
- Introduction progressive des aliments en purée : 1 nouvel aliment tous les 4-5 jours (pour
savoir quel est en cause si problème).
- Céréales vers 8-9 mois, œufs après 1 an (en dernier)
- Les repas à la cuillère complètent une tétée ou un biberon (lait de suite (dès 6 mois) ou lait
maternel mais pas lait de vache) !
4. Evolution du poids :
- Nouveau-né : perte de 10% du poids de naissance
(méconium, urine, apports limités -> doit être En résumé, le poids de naissance :
repris à 10 jours - 2 semaines max) - Double à 6 mois
- 0-3 mois : 25-30 g/j - Triple à 1 an
- 4-6 mois : 20 g/j
- 6-12 mois : 10-15 g/j
• Problèmes chromosomiques :
- Autosomique : syndrome de Down, Prader-Willi
- Gonosomiques : syndrome de Turner (45 X0, 1/2500 naissances F)
• Restrictions in utero (IUGR : Intra-Uterine Growth Restriction) ou périnataux :
- Poids de naissance < 10ème percentile des enfants avec le même temps de gestation
- Souvent, rattrapage dans les 3 premières années de vie, mais 10-20% restent petits
- Causes : Infections congénitales, anomalies placentaires (hydramnios), anomalies fœtales
(syndrome de Potter : agénésie rénale), anomalies maternelles (HTA, toxémie,
médicaments, OH, tabac, malnutrition)
• Anomalies du SNC
3. Malabsorption :
- Une malabsorption peut causer un retard de croissance. Elle peut être causée par un problème
de digestion des nutriments dans l’intestin ou par une diminution de leur absorption par la
muqueuse. Les malabsorptions peuvent être générales (malabsorption de plusieurs nutriments)
ou ne concerner qu’un seul nutriment. Presque toutes les malabsorptions sont accompagnées
de diarrhées. Elles sont dues à différentes causes :
a. Causes de malabsorption :
1) Déficience pancréatique exocrine : mucoviscidose, syndrome de Schwachman-Diamond,
syndrome de Blizzard-Johanson -> Plus de protéases, amylases et lipases -> diminution de
l’absorption des sucres, protéines et lipides
o Aussi possible d’avoir des déficiences en entérokinase et trypsinogène (entérokinase
active le trypsinogène qui active les enzymes pancréatiques)
2) Déficience hépato-biliaire : La bile permet l’absorption des lipides et des vitamines liposolubles.
Un problème au niveau de sa production, de son écoulement ou du cycle entéro-hépatique
causera donc des carences (lipides et vitamines A, D, E, K et B12).
- Cholestase, atrésie des voies biliaires, cirrhose (hypertension portale -> entéropathie
hypertensive), pseudo-obstruction intestinale (↘ vitesse de transit -> ↗ des bactéries anaérobes,
qui déconjuguent les acides biliaires, ce qui empêche leur réabsorption) => diminution de
l’absorption des lipides et stéatorrhée
- Cause congénitale : pas de transporteur des acides biliaires dans l’intestin ou pas de synthèse de
bile
4) Allergies et intolérances : Intolérance aux protéines bovines (= IPB) : Il s’agit d’une allergie au
lait de vache (≠ intolérance au lactose !!!) : maladie allergique touchant 0.1% de la population.
- Cause une colite superficielle par IgE -> diarrhées, vomissements, coliques
6) Infections :
- Immunodéficience (déficit en IgA, agammaglobulinémie, HIV, etc.) : infections plus fréquentes
qui causent une malabsorption et une diarrhée
- Infection chronique, surcroissance bactérienne (par ↘ mécanismes défense), diarrhée post-
infection (par déficit secondaire en lactase, ou secondaire aux ATB (C. difficile))
- Maladie de Whipple (rare chez les enfants) : infection du grêle par Tropheryma whipplei ->
touche plusieurs organes (TGI, foie, articulations, cœur, yeux, reins, neuro, psy, etc.).
7) Troubles circulatoires :
- Circulation lymphatique : lymphangiectasie congénitale ou secondaire (sur IC, péricardite
constrictive, cancer, etc.) : perte de lymphe dans la lumière de l’intestin. Comme la lymphe
contient des protéines, des lipides et des lymphocytes, ils sont perdus par les selles -> ascite,
oedèmes, hypoalbuminémie, lymphopénie, ↘ lipides et vitamines liposolubles !
- Circulation sanguine : trouble du drainage veineux portal
• Traitement et attitude :
- Eliminer les substances mal supportées
- Définir et substituer les carences
- Suivi (bilan sanguin pour ions, protéines, INR et vitamines)
4. Maladie cœliaque :
a. Généralités et épidémiologie :
- Définition : La coeliaquie est une maladie immune menant à une inflammation chronique de
l’intestin grêle. Elle est due à une intolérance au gluten (une protéine du blé) et à des protéines
associées (principalement la gliadine mais aussi l’adénine et l’hordeline). Cela cause une réaction
immune dans les parois intestinales, qui détruit les villosités -> diminution de la surface
d’absorption. Le gluten est trouvé dans différentes céréales (blé, orge, seigle, épeautre et parfois
avoine).
- La maladie coeliaque est considérée comme une maladie autoimmune (présence d’autoanticorps
anti-TG2 (transglutaminase tissulaire) et association avec d’autres maladies autoimmunes (cf. plus
loin)).
- Epidémiologie : Malabsorption la plus fréquente : maladie commune (1% de prévalence), > 1/200
nouveaux-nés, mais touche aussi les adultes (autres pics chez les 20-40 ans et chez les > 65 ans).
Les femmes sont plus touchées que les hommes.
- Facteurs de risque :
o Grand apport de gluten pendant la 1ère année de vie
o Facteur infectieux (infection par rotavirus -> inflammation de l’intestin -> augmentation
de la perméabilité et de la présentation d’Ag => Si gliadine présente à ce moment, il peut
y avoir une réaction immune dirigée contre elle)
o Prédispositions génétiques : polymorphisme HLA (HLA-DQ2 et HLA-DQ8 principalement)
mais aussi autres gènes contrôlant la réponse immune (certains partagés avec diabète de
type 1)
- Facteurs protecteurs : allaitement prolongé, (introduction tardive et progressive du gluten)
c. Tableau clinique :
- Début des symptômes en général quelques mois après l’introduction des céréales
(donc normalement après 8-9 mois) -> diagnostic vers 1-2 ans. Le début et leur
sévérité est variable (dépend de facteurs individuels : il existe même des coeliakies
silencieuses !). NB : souvent associée à syndrome de Down, de Turner et déficience
en IgA
- Le tableau clinique est variable, peu spécifique. Les 3 symptômes les plus fréquents
sont :
o Retard de croissance (type 1)
o Diarrhées (nutriment pas absorbés -> diarrhée osmotique avec stéatorrhées)
o Perte pondérale/ syndrome carentiel
- On peut aussi observer :
o EG : fatigue, irritabilité, déshydratation
o Dig. : anorexie (contrairement à d’autres malabsorptions ou l’appétit peut
être augmenté), douleurs abdominales, ballonnement, distension
abdominale, météorisme, flatulences, vomissements
o Possible retard du développement psychomoteur
- Conséquences :
o Déficience en vitamines liposolubles (ADEK et B12)
▪ Rachitisme (vitamine D). La carence en vitamine D cause aussi une hyperparathyroïdie
secondaire : normalement, une augmentation de la PTH augmente le calcitriol, qui
exerce un feedback négatif sur la PTH. Pas possible ici -> ↗↗ PTH -> ↗ résorption
osseuse -> ostéomalacie et ↗ fractures
▪ Saignements (vit K -> pas de facteurs de coagulation vit K-dépendants -> ↗ INR)
▪ Baisse acuité visuelle nocturne, peau sèche (vit A)
o Anémie ferriprive (↘Fe, ne répond pas au TTT par fer)
o Hypoprotéinémie -> ↘ pression oncotique -> oedèmes
- Maladies associées (facteurs de risques mutuels) : maladies auto-immunes :
o Diabète de type 1, cirrhose biliaire primitive, cholangite sclérosante (autoimmune),
hépatite autoimmune, néphropathie, etc.
o Thyroïdite d’Hashimoto, maladie d’Addison (= insuffisance surrénalienne primaire)
o Myasthénie grave, polymyosite, arthrite
d. Diagnostic : Repose sur 3 critères (les 3 doivent être remplis pour poser le Dx) :
1) Sérologie : Se et Sp comparables et hautes
- Ac anti-transglutaminase tissulaire (IgA-tTG)
- Ac anti-endomysine (IgA-EMA)
2) Histologie de la muqueuse duodénale (biopsie à faire avant d’instaurer le régime sans gluten) :
- MARSH 1 : entérite lymphocytaire
- MARSH 2 : entérite lymphocytaire + hyperplasie des cryptes
- MARSH 3 : atrophie villositaire : 3a (discrète), 3b (subtotale) ou 3c (totale)
3) Disparition des symptômes suite à un régime alimentaire sans gluten :
- Le régime alimentaire sans gluten est le TTT de la coeliakie : pas de blé, orge, avoine, seigle,
épeautre (contenus dans les pâtes, le pain, la farine, la semoule, l’ovomaltine, spätzli, etc.)
- NB : le suivi est important pour la compliance (surtout chez les ados !)
5. Mucoviscidose :
a. Généralités et épidémiologie :
- Maladie chronique progressive et multisystémique touchant les systèmes digestif, respiratoire,
reproducteur et tégumentaire. Elle est causée par une mutation du gène CFTR (canal chlorique).
- Touche 1/2500 naissances en Suisse -> maladie autosomale récessive la plus fréquente dans la
population caucasienne (touche moins les africains et asiatiques).
- Pronostic : durée de vie moyenne de 46 ans en CH (contre environs 2 ans lors de sa découverte,
grâce à l’amélioration de la prise en charge)
b. CFTR et mutations :
- Les mutations touchent un gène sur le bras long (q) du chromosome 7, qui code pour le CFTR
(Cystic Fibrosis Transmembrane Regulator). Le CFTR est un transporteur ABC fonctionnant comme
un canal chlorique et qui régule d’autres canaux chloriques et sodiques.
- Plus de 1900 mutations identifiées, qui sont classées en 6 classes selon le mécanisme en cause
(NB : les 2 mutations nécessaires pour causer la maladie peuvent être de 2 types différents) :
o Classe 1 : pas de production de CFTR
o Classe 2 : produit mais pas transporté à la membrane -> F508del est une mutation Classes 1-3 : plus
de classe 2 et est responsable de 70% des cas sévères et précoces
o Classe 3 : va à la membrane mais mauvaise conductance -> TTT par ivacaftor
o Classe 4 : mauvaise fonction du CFTR
o Classe 5 : pas assez de CFTR Classes 4-6 : moins
o Classe 6 : CFTR pas assez stable sévères et tardives
• Pulmonaire :
- La mucoviscidose cause une atteinte des VA, mais pas des alvéoles -> la destruction du tissu
pulmonaire est secondaire.
- La mauvaise fonction de CFTR dans le poumon cause une augmentation de la réabsorption du
Na+ et de l’H2O du mucus par d’autres canaux (normalement contrôlés par CFTR) ->
diminution des mouvements des kinocils et adhérence du mucus (donc diminution de la
clearance mucociliaire)
o Surinfection (e.a. par pseudomonas -> grave et associé à ↘ fonction respiratoire)
o Inflammation (suite à infection) -> production d’élastase par PMN -> bronchiectasies
o Bouchons muqueux (car mucus déshydraté et les PMN relâchent leur ADN (NETs) qui
est visqueux) -> obstruction des bronches -> dilatation et bronchiectasies en aval et
toux
- La mucoviscidose cause donc un syndrome obstructif
• Reproducteur :
- Agénésie des canaux déférents (CFTR nécessaire à la génèse des canaux de Wolff) -> 95% des
patients H sont infertiles par défaut de transport du sperme (azoospermie mais
spermatogénèse pas affectée -> fécondation in vitro possible).
- 20% des patientes F sont infertiles par aménorrhée secondaire à la malnutrition et par la
production d’un mucus cervical trop visqueux
- Puberté retardée chez les deux sexes
d. Diagnostic :
• Tableau clinique :
- Triade de symptômes typiques :
o Infections sinopulmonaires récurrentes
o Stéatorrhées
o Retard de croissance (« failure to thrive »)
- Autre :
o Hyperinflation des poumons à la Rx, syndrome obstructif, hippocratisme digital, toux
persistante (problèmes pulmonaires dès les 1ères années de vie chez 45% des PTs)
(Attention : risque de PNO)
o Iléus méconial (15-20%), constipation
o Prolapsus rectal (3-4%)
o Problèmes hépatiques (1%) -> jaunisse, œdème, hypoprotéinurie
o Syndrome de déplétion sodique (hypoNa+, hypoK+, hypoCl- et alcalose), maladies
hémorragiques (hypovitaminose K).
e. Diagnostic :
- Présence de ≥ 1 manifestation(s) de la mucoviscidose
- Parents ayant la mucoviscidose (1 personne sur 25 est porteur sain en CH !!!)
- Test de Guthrie (3ème jour de vie) : goutte de sang -> ↗ trypsine si muco (normalement pas
dans le sang). Permet de Dx plusieurs maladies génétiques à la naissance !
- Test de la sueur (gold standard) : positif si Cl- dans la sueur ≥ 60 mEq/L (ou 60 mM) (N = ≤
30mM. Si entre les deux -> test génétique). Si positif, confirmer par un 2ème test de la sueur ou
par test génétique.
- Analyse ADN : recherche de 2 mutations de CFTR (car AR).
- (Possible Dx anténatal par amniocentèse ou choriocentèse)
f. Prise en charge :
- Respiratoire : physiothérapie (action sur la clearance mucociliaire -> pour cracher le mucus.
En général 2x/j -> astreignant), aérosols de DNAse, solution hypertonique saline,
bronchodilatateurs, ATB (surtout vs Pseudomonas -> contrôle de l’infection chronique par
inhalation mais IV si exacerbation), anti-inflammatoires (pour ↘ infla VA), transplantation
pulmonaire
- Digestif : enzymes pancréatiques de substitution à chaque repas, vitamines liposolubles,
nutrition spéciale (130-150% des besoins normaux pour compenser et passage à une SNG si
poids idéal < 85%)
- Global : TTT agissant sur le CFTR (potentialisateurs/ correcteurs. Ex : ivacaftor)
- On distingue :
o Fièvre sans foyer (FSF) : Température rectale ≥ 38°C sans foyer infectieux trouvé à l’anamnèse
et à l’examen clinique
o Fièvre d’origine inconnue : enfant fébrile pendant ≥ 8 jours sans foyer infectieux identifiable.
Différences avec FSF : DDx différents, moins urgent, nécessite toujours une hospitalisation
• NB : Sepsis : définition :
- SIRS (Syndrome de réponse inflammatoire systémique) : fièvre, tachycardie, tachypnée et
leucocytose/leucopénie
- Sepsis : SIRS + infection confirmée
- Sepsis sévère : idem, avec hypoTA répondant au volume
- Choc septique : idem, avec hypoTA ne répondant pas au volume -> besoin d’amines
- Syndrome de défaillance multiviscérale (ou MOF) : idem, avec hypoTA causant :
o Troubles de la coagulation OU insuffisance : rénale/ hépatique/ cardiaque/ cognitive
o Accumulation de métabolites ne pouvant pas être clearés (ex : acidose lactique)
b. Examen physique :
- Température : NB : même si l’enfant est couvert/habillé, cela n’explique pas une température >
38°C
- Aspect général : Aspect toxique : 17.3% de risque de bactériémie (vs 4.3% si juste T°C > 38°C)
- Peau : taches ( !!! PURPURA FULMINANS), marbrures, coloration
- Hydratation : pli cutané, muqueuses
- Par système (cardiovasc : FC, TA, RC, auscult. (souffle ? -> endocardite (rare ++)) / resp : FR, tirage,
auscult./ dig : palpation, auscult./ neuro : fontanelles, tonus axial, signes de méningisme (raideur
de nuque/ signes de Kernig : plier les cuisses sur le bassin avec les jambes en extension ou
demander au PT couché de s’asseoir -> flexion des jambes et cuisses sur la bassin/ signe de
Brudzinski : plier la nuque -> flexion involontaire
des MI)/ ORL (recherche e.a. d’une otite moyenne)
o NB : L’hypotonie est le symptômes
principal de la méningite chez les petits
enfants (< 3 mois : pas de raideur de
nuque cas pas assez de muscles)
Points : 1 3 5
Observation : Normal Atteinte modérée Atteinte sévère
Qualité des pleurs Forts, tonalité normale Sanglots ou gémissements Faibles/plaintifs
Ou Ou
Content, ne pleure pas Tonalité aiguë
Réaction à la Content, pleure pas ou pleure Pleurs intermittents Pleurs incessants/
stimulation des parents brièvement et stoppe incontrôlables
Etat d’éveil Si éveillé, reste éveillé Ferme les yeux brièvement S’endort ou ne se réveille pas
Si endormi et stimulé, se puis s’éveille
réveille rapidement Ou
Eveillable après stimulation
prolongée
Couleur Rose Extrémités pâles ou Pâle ou cyanosé, marbré ou
acrocyanose grisâtre
Hydratation Peau et yeux sp. et Peau et yeux sp. et Signe du pli et muqueuses
muqueuses humides muqueuses ± sèches sèches et/ou yeux enfoncés
Contact social Sourit ou alerte (≤ 2 mois) Sourire bref Aucun sourire, visage anxieux
Ou sans expression ou pas alerte
Alerte peu de temps (≤ 2 (≤ 2 mois)
mois)
- Comme la clinique seule n’est pas assez sensible pour différencier une infection virale d’une
infection bactérienne, on fait des examens complémentaires (risque de bactériémie de 13% si
examens pathologiques et 2.6% si examens normaux).
o NB : il n’existe pas de marqueur parfait pour déceler une infection bactérienne -> on en
combine plusieurs !
- NB : Red flags : immunodéficience ou autre maladie chronique, apparence toxique, choc,
pétéchies ou purpura, altération de l’état de conscience et neutropénie.
2. Examens complémentaires :
a. FSC et comptage leucocytaire :
- La leucocytose est un signe peu fiable d’infection (peut être élevé par d’autres facteurs comme un
stress, une inflammation et certains médicaments -> peu spécifique et moins sensible que la CRP
et la PCT).
o NB : en cas d’infection par méningocoque, les leucocytes peuvent être < 15 G/L et une
leucopénie est possible
o NB : leuconeutropénie (granulopénie) = signe d’infection grave !!!
- En cas d’augmentation des formes immatures des PMN dans le sang (neutrophiles non-
segmentés), on parle de déviation gauche -> si > 20%, 80% de risque d’infection
b. CRP :
- Protéine de phase aiguë sécrétée par le foie (IL-6 par macrophages -> foie -> CRP (active C’ et
opsonisation des pathogènes).
- Il faut que la fièvre dure 12-24h pour que la CRP s’élève (si la fièvre dure depuis moins longtemps
-> refaire à 12h ou PCT)
- NB : risque d’infection bactérienne sévère en fonction des valeurs de CRP, PCT et leucocytes : PCT
et CRP meilleurs que leucos
CRP < 40 mg/L : 10% 40 – 100 mg/L : 45% > 100 mg/L : 86%
PCT < 0.5 μg/L : 3% 0.5 – 2 μg/L : 54% > 2 μg/L : 68%
Leucocytes < 15 G/L : 21% 15 – 20 G/L : 40% > 20 G/L : 49%
IV. Traitement :
1. Antipyrétiques : inhibition de la synthèse de PGE2 par l’HT en réponse aux pyrogènes endogènes
-> réduction de la température corporelle et amélioration symptomatique :
- Paracétamol (ou acétaminophène) : 15 mg/kg (max 650 mg/ dose) toutes les 6-8h (4x par jour)
- Ibuprofène : AINS, 10 mg/kg, max 30 mg/kg/j -> toutes les 6-8h. CI : maladie rénale,
déshydratation sévère.
- Aspirine : à éviter car risque de syndrome de Reye (rare : encéphalopathie -> œdème cérébral
et hépatopathie. Fatal dans 30% des cas).
c. Examen physique :
- Score de McCarthy
- Signes de déshydratation, hypoHGT
- Status neurologique/ signes de méningisme
- Examen digestif et génito-urinaire
- Par système :
o ORL (pilier antérieur, amygdales, écoulement nasal postérieur, ggl, tympans)
o Cardiovasculaire : FC, TA, Trc, coloration, aucultation
o Respiratoire : FR, tirage, cyanose, symétrie, auscultation
o Digestif : inspection, auscultation, palpation (signes d’obstruction : abdomen sensible,
distendu, météorisme ou pas de bruit à l’auscultation)
1. Particularités de l’enfant :
- Composé de plus d’eau (entre 1 – 12 mois : 65% d’eau vs 55% chez l’adulte) -> plus sensible à la
déshydratation
- DC basal plus élevé que chez l’adulte -> « effort physique » même au repos, FC plus élevée donc
diastole plus courte et perfusion coronarienne moins bonne
- DC dépendant de la FC car inotropie et compliance cardiaque moins grands -> Frank-Starling
marche moins bien chez l’enfant. Comme les chambres sont plus petites et moins compliantes,
besoin de plus de pression pour les remplir (et avoir un DC potable) -> changement de FC et
hypovolémie (ex : déshydratation sur diarrhée) moins bien tolérés !
- SNAS très efficace -> très bonne vasoconstriction -> TA maintenue plus longtemps que chez
l’adulte en cas d’état de choc -> hypoTA est un signe de gravité ++ ! Plutôt se fier à la FC, TRC et
état de conscience !
2. Signes du choc :
- Les signes évocateurs d’un choc chez l’enfant sont (chronologiquement) : tachycardie ->
vasoconstriction périphérique -> TRC > 3 sec -> hypoTA
o Choc compensé : tachycardie, peau pâle/froide/diaphorétique, TRC > 3 sec, pouls filant,
oligurie
o Choc décompensé : signes du choc compensé + hypoTA et troubles de la conscience
- NB : la FR reste normale sauf en cas de choc cardiogène ou obstructif !
III. Méningites :
1. Généralités :
a. Définitions :
- La méningite est une inflammation des leptoméninges (pie-mère, espace sous-arachnoïdien et
arachnoïde, y.c. autour de la ME) causée par des bactéries, virus et champignons.
- MBA : Méningite bactérienne aiguë
- Méningite aseptique : principalement méningite virale, mais aussi infections paraméningées
(abcès cérébral ou épidural, empyème d’un sinus veineux), intoxications, maladie autoimmune
- Méningite partiellement traitée : méningite TTT par ATB avant la PL -> LCR aseptique (cultures et
examen direct négatifs) mais avec signes d’infection (leucocytose (un peu plus de mononucléaires
qu’en cas de MBA), glucose bas, protéines hautes) -> possible de détecter les bactéries par PCR
o NB : plus de méningocoques dans le LCR 2h après ATB, 4h pour les pneumocoques.
b. Epidémiologie :
- A changé depuis l’introduction de vaccins contre le pneumocoque, le méningocoque et Hib
- FR : âge < 1 an, immunodéficience, hémoglobinopathies (ex : drépanocytose), asplénie
(fonctionnelle ou anatomique -> mauvaise élimination des bactéries encapsulées), promiscuité
(armée, crèche, centre de jour, etc.).
o NB : Immaturité du SI chez l’enfant : pas d’Ac spécifiques pour les bactéries, notamment
encapsulées (opsonisation, etc.) : ↘ des IgG maternelles rapidement : période de
vulnérabilité entre 3 et 12 mois et synthèse d’IgG par l’enfant dès 6 mois
d. Bactéries responsables :
• Nouveau-nés (< 1 mois) :
- Streptocoques du groupe B : Coques Gram + en chaînettes. Ex : Streptococcus agalactiae est
la première cause de sepsis et méningite néonataux : 5% de mortalité et déficits
neurologiques. Infection lors de l’accouchement par voie basse (fait partie de la flore vaginale
de 15-40% des F -> tests pré-accouchement et ATB intrapartum si positif)
- E. Coli : bâtonnets Gram -. Ex : NMEC (Neonatal Meningitis E. Coli) : est encapsulé (Ag K1,
spécifique au NMEC), vient de la flore intestinale. Envahit les macrophages -> sang -> SNC
(fimbriae spécifiques aux capillaires cérébraux).
- Listeria monocytogenes : bâtonnets Gram + : trouvée dans les produits laitiers crus (-> pas de
fromages et lait crus pour F enceinte !)
- Moins fréquent : Klebsiella, Enterobacter, Staphylocoques (trauma ou neurochirurgie),
Salmonella, P. aeruginosa, H. influenzae a-f (pas encapsulés)
• Enfants de > 1 mois :
- Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) : diplocoque encapsulé Gram + : colonise la
surface muqueuse du nasopharynx après être entré par inhalation (2/3 des enfants et 10% des
adultes sont porteurs sains). Colonisation muqueuse ORL/ pulmonaire -> sang (ou passage
direct dans le LCR par une brèche) -> SNC
- Neisseria meningitidis (méningocoque) : diplocoque Gram – colonisant les VRS d’environ 10%
de la population -> transmission par aérosols. Normalement, les défenses empêchent son
passage dans le sang mais parfois, peut quand même le faire (souches plus virulentes, déficit
en Ac ou de complément ? Causes pas claires). Les méningocoques sont alors soit éliminés par
les phagocytes, soit méningococcémie massive -> méningite/ choc septique, etc.
- H. influenzae de type B (seul à être encapsulé) : Bâtonnet Gram -
- Autres : Listeria monocytogenes, Borrelia burgdorferi (maladie de Lyme), Mycobacterium
tuberculosis (méningite tuberculeuse), Treponema pallidum
- NB : chez l’adulte : principalement pneumocoque et méningocoque (80%). Dans le reste des
cas : Listeria (dès 50 ans), Haemophilus influenzae, autres streptocoques, staphylocoques et
Gram –.
• Non-bactériennes :
- Virus : oreillons (cause fréquente de méningite chez les enfants non-vaccinés), Epstein-Barr
virus, CMV, HIV, Herpes simplex, entérovirus, arbovirus, parechovirus, poliovirus, coxsackie
- Champignons : Cryptococcus, Histoplasma, Coccidioides
- Parasites
3. Tableau clinique :
a. Symptomatologie (chez l’enfant) :
- Symptômes VRS : parfois présents avant la méningite (la plupart des bactéries causant la
méningite entrent par les VRS et les colonisent)
- Symptômes cardinaux de la méningite (4) : céphalées, fièvre, méningisme, troubles de la
conscience (± photo- ou phonophobie). Chez l’enfant de > 3 mois, Se 75% (voire plus basse chez
les < 1 an) et Sp 30%
- Autres : nausées/vomissements, irritabilité, léthargie
- Signes de gravité (certains peuvent signer une encéphalite) :
o Convulsions, déficits neurologiques focaux ou globaux, atteintes NC, œdème papillaire
o Signes d’engagement : anisocorie, triade de Cushing (bradycardie, HTA et troubles
respiratoires)
o Sepsis, choc, lésions cutanées (pétéchies, purpura)
- Nourrisson/ jeune enfant :
o Symptômes variables, non-spécifiques (voire même absents), léthargie, irritabilité, anorexie,
vomissements/diarrhées, détresse respiratoire, convulsions, agitation
o Possiblement pas de signes de méningisme (ou léger)
o EF/ hypothermie (dans 60% des cas uniquement)
o HTIC : fontanelles bombées (en plus du reste)
b. Examen physique :
- Paramètres vitaux
- Fontanelles turgescentes, rigidité nucale
- Signe de Kernig (on lève les jambes étendues -> flexion des genoux)
- Signe de Brudzinski (flexion des MI si antéflexion de la nuque)
- Température (fièvre/ hypothermie)
c. Diagnostics différentiels :
- Un méningisme et une élévation de la PIC peuvent aussi être présents en cas : d’autres infections,
hémorragies (ex : HSA -> irritation des méninges par le sang), maladies rhumatismales, tumeurs.
4. Prise en charge :
a. Premières mesures thérapeutiques (dans la situation de l’ARC) :
- Pose d’une VVP -> traitement du choc compensé et ATB TTT empirique (possiblement avant la
PL/CT mais après les hémocultures => ATTENTION : Ni les hémocs ni la PL ou le CT ne doivent
retarder les ATB !!!)
- Hospitalisation et surveillance :
o Mesures d’isolement gouttelettes jusqu’à 24h après le début de l’ATB TTT
o Paramètres vitaux, état neurologique, bilan hydro-urinaire
2) Stéroïdes :
- Dexaméthasone IV : 0.4 mg/kg/dose, à répéter toutes les 12h pendant 2 jours (4 doses)
- Limitent l’inflammation méningée et ainsi le risque de complications, de séquelles et de mortalité :
diminution principalement des risques de surdité (et déficit neuro, si infection par H. influenzae)
- Peut réduire la perméabilité de la BHE (e.a. pour Vancomycine) -> attention si pneumocoque
résistant (mais donner quand même)
3) (Traitement antiviral) :
- Aciclovir : contre HSV1 et 2, VZV et autres virus pouvant être graves
4) Traitement de soutien :
- Contre la déshydratation, choc, CIVD, SIADH, convulsions, HTIC, apnée, arythmies et coma
En résumé : TTT :
- Ceftriaxone + Dexaméthasone
- + Vancomycine si suspicion d’infection à pneumocoque R à la pénicilline
- + Amoxicilline si suspicion d’infection à Listeria (ex < 1mois)
- OU aciclovir si suspicion d’infection virale grave
5. Séquelles/ complications :
- 35% des enfants touchée par une méningite bactérienne auront des complications (surtout pour
les infections à S. pneumoniae). Les facteurs de risque de complications sont : un long délai avant
le TTT ATB, un jeune âge, des convulsions ou un coma à l’admission, choc, pas de GB dans le LCR
avec des bactéries visibles, immunodéficience.
- Neuro : Surdité : 4-10 %, convulsions, hydrocéphalie, déficits neuro, troubles de l’apprentissage,
aveugle, parésie, ataxie -> cô à 1 mois (potentiels évoqués auditifs) pour vérifier si surdité
- SIADH (syndrome de sécrétion inappropriée de vasopressine)
6. Prévention :
- Vaccination : contre les méningites virales (oreillons) et bactériennes (Hib, pneumocoque,
méningocoque) :
o Oreillons : ROR : 12 + 15-24 mois. Vaccin vivant atténué
o Hib : 2 – 4 – 6 mois puis rappel tous les 15-18 mois (à 15-24 mois : pour rattrapage). Vaccin
glycoconjugué
o Pneumocoque : 2 – 4 – 12 mois minimum 2-3 doses pour être protégé. 2 types :
▪ Vaccin glycoconjugué : pneumocoque 13-valent -> déjà efficace chez le nourrisson
▪ Vaccin polysaccharidique : pneumocoque 23-valent -> efficace après 24 mois
uniquement
o Méningocoque du groupe C : 12 à 15 mois – 11 à 14/15 ans. Vaccin glycoconjugué
quadrivalent (ACW135Y (mais que le C doit être fait en Suisse)).
- NB : Le vaccin anti-pneumocoque a permis une diminution de 90% des maladies invasives à S.
pneumoniae chez les enfants et chez les adultes non-vaccinés (par immunité de groupe :
diminution du portage pharyngé du pneumocoque par les enfants vaccinés -> moins de
transmission à l’adulte). Toutefois, le vaccin ne protège pas contre tous les sérotypes de
pneumocoque (il y en a 91) -> possible infection même si vacciné
- Chimioprophylaxie : Rifampicine, Ciprofloxacine ou Ceftriaxone pour les proches de patients
infectés par H. influenzae ou méningocoque (la méningite à pneumocoque n’est pas contagieuse)
I. Equilibre hydroélectrolytique :
1. Equilibre et besoins :
a. Contenu en eau et compartiments :
- Maintien de la balance hydrique : quantité constante -> régulation surtout par les reins
- Compartiments liquidiens :
o Eau totale : varie selon l’âge, le sexe et la masse graisseuse
▪ 80 % d’eau à la naissance -> ↘ jusqu’à 60 % à 1 an = proportion chez l’adulte
o Espace extracellulaire (EC) : plus important que l’intracellulaire à la
naissance
▪ ↘ avec l’âge -> rapport adulte a 1 an : 20-25 % du poids corporel
▪ Subdivisions : espace interstitiel (extravasculaire) = 15 % ;
plasma = 5 %
o Espace intracellulaire (IC) : ↗ rapport avec l’âge -> puis dépasse l’EC
b. Osmolalité et régulation de l’eau :
- Osmolarité : [particules de soluté] par unité de volume d’une solution
o Détermine la teneur en eau des espaces EC et IC (sont en équilibre
osmotique)
o Osmolarité normale du plasma = 285-295 mOsm/L
- Solutés des compartiments :
o Espace IC : principalement K+ (78 %), protéines, Mg2+ et Pi
o Espace EC : principalement Na+ et Cl- -> Na+ = cation le plus
osmotiquement actif du VEC
- Régulation de l’osmolarité :
o Surtout par le rein (régule l’excrétion urinaire de Na+)
o Osmorécepteurs de l’hypothalamus -> soif
o Barorécepteurs vasculaires (ressentent ↘ P dû à ↘ V) ->
stimulation du système RAA
o ADH -> ↗ réabsorption d’eau par le canal collecteur
(concentration de l’urine)
b. Types de déshydratation :
- Déshydratation isotonique ou isonatrémique : 70 % des cas chez l’enfant -> Na = 130 - 150
o Causes : diarrhées, vomissements -> perte identique d’eau et d’électrolytes
o [Na+] du plasma est normale = 135-145 mmol/L
o Pas de modification de l’osmolarité -> pas de mouvement d’eau entre compartiments
- Déshydratation hypertonique ou hypernatrémique : rare en pédiatrie -> Na > 150
o Cause : secondaire a une réhydratation prolongée avec une solution trop riche en sel
o Conséquence : perte d’eau > perte de NaCl -> [Na+] > 150 mmol/L
▪ VEC hyperosmolaire -> transfert d’eau du VIC au VEC
o Signes : peu de signes de déshydratation, surtout irritabilité
- Déshydratation hypotonique ou hyponatrémique : -> Na < 130
o Cause : après réhydratation orale avec solutions pauvres en Na+ (ex : eau)
o Conséquence : perte de NaCl > perte d’eau -> [Na+] < 130 mmol/L
▪ VEC hypotonique -> mouvement d’eau du VEC au VIC -> œdème cérébral
o Signes : HTIC -> vomissements, convulsions, coma
b. Acidocétose diabétique
- Cause la plus fréquente de décès chez les enfants diabétiques
- Caractéristiques :
o Hyperglycémie (> 11.1 mmol/L), acidose (pH < 7.3 et HCO3 < 15 mEq/L)
o Accumulation de corps cétoniques -> mesurables dans sang/urines, ↗ trou anionique
- Cause : Diabète inaugural (si pas reconnu suffisamment tôt) ou en cas d’omission de doses
d’insuline (ex : dysfonction de pompe, maladie (↗ besoins en insuline))
o Précédée par une cétonémie + cétonurie -> important de TTT avant le développement en
acidocétose
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- Signes : nausées, vomissements. Si sévère : léthargie puis coma
o Aggravé par la déshydratation, perte électrolytique et hyperosmolarité (due à l’hyperHGT)
o Acidose + cétose -> iléus -> douleur abdominale
Ne pas confondre avec une infection !!!
o ↗ Adrénaline + cortisol -> leucocytose possible
- Complication du TTT : œdème cérébral (6-12h après TTT d’acidocétose si réhydratation trop
agressive : shift osmolaire et œdème) -> 1ère cause de mortalité (20-80%)
o Signes : céphalées, ↘ statut mental, bradycardie, HTA, troubles des NC, incontinence
1. Complications microvasculaires :
• Rétinopathie -> risque de cécité
- Apparait seulement après 5-10 ans de diabète
- Dépister à partir de l’âge de 10 ans (diabète depuis 3-5 ans), puis tous les ans
• Glomérulopathie -> risque d’insuffisance rénale
- Dépister microalbuminurie dès 10 ans (diabète depuis 5 ans), puis tous les ans
- Monitorage de la TA -> TTT de l’HTA (IECA ou bloqueurs AT1)
- Mesure de la créatininémie + urémie
• Neuropathie : souvent asymptomatique chez les enfants et adolescents, mais changements de
conduction nerveuse précoces (après 4-5 ans de diabète)
d. Schémas insuliniques :
• (Schéma mix) : 2-3 injections basées sur le NPH
- 2 injections NPH/insuline humaine (1 au petit-déjeuner et 1 au diner)
- Nécessite de prendre des repas et collations à heure fixe (3 repas et 3 collations, pour coïncider
avec le pic de NPH) mais plus simple
• Insulinothérapie fonctionnelle (= ITF) : schéma basal + bolus : gold standard en Suisse
- Permet une meilleure flexibilité alimentaire (insulines rapides -> on l’injecte un peu avant le
repas) et une meilleure qualité de vie mais plus compliqué (calcul des doses, etc.)
1) Dose basale d’insuline : maintien de glycémie stable en absence d’alimentation. 2 possibilités :
o Analogue rapide en continu à petite dose (pompe à insuline)
o Ou 2-3 injections de detemir/glargine/degludec
2) Doses bolus pour les repas : retour de la glycémie à la valeur préprandiale Analogues rapides
3) Doses bolus de correction : avant ou entre les repas -> correction d’hyperglycémie
b. Contraception et grossesse :
• Contraception chez les adolescentes avec DT1
- Education importante sur les risques de grossesses + promotion de la contraception
- Déterminants du choix du contraceptif :
o Préférences, durée du diabète, complications, maladies associées, risques entrepris
o NB : adolescentes avec diabète < 20 ans peuvent utiliser n’importe quelle méthode
o Préférence pour les oestroprogestatifs faiblement dosés sous forme combinée ou en
préparation triphasique (= concentration de TTT de plus en plus importante)
o Si CI à la contraception orale -> contraception de barrage (préservatif)
- Types de contraceptifs :
Première partie :
I. Fonctions pulmonaires :
- Syndrome restrictif : CPT < 80% de la valeur prédite = diagnostic. Autres anomalies :
o Tiffenau normal (↘VEMS/ ↘CVF) ou augmenté (↘VEMS/ ↘↘CVF) par diminution de la
compliance pulmonaire
o Tous les volumes sont diminués (CVF, CRF, VR et VRE)
- Syndrome obstructif : Tiffenau < 70% (↘↘VEMS/ ↘CVF) = diagnostic ! Autres anomalies :
o CVL > CVF
o ↘ DEM 25-75%
o ↘ Vmax 50 ou 75%
1. Généralités et classification :
- La toux est le symptôme le plus fréquent en médecine de premier recours. La toux chronique
représente 10% des consultations en MPR et 40% de celles en pneumologie.
- La classification d’Irwin se fait en fonction de la durée de la toux :
o Toux aiguë : < 3 semaines -> EP, IC, pneumonie, décompensation BPCO, asthme, CE,
infection, fausse route
o Toux subaiguë : 3 – 8 semaines -> post-infectieux, asthme, RGO, BPCO
o Toux chronique : > 8 semaines -> cf. plus bas
- La toux est un réflexe de protection des voies aériennes (poussières, sécrétions, corps étrangers) :
des récepteurs mécaniques et chimiques situés à différents niveaux stimulent les centres de la
toux dans le bulbe par des afférences vagales, qui déclenchent alors la toux. On trouve ces
récepteurs à différents niveaux :
o Sphère respiratoire : arbre trachéobronchique, diaphragme, péricarde
o Sphère digestive : estomac, partie distale de l’œsophage
o Sphère ORL : nez, oreille externe, pharynx, larynx, sinus, tympan
- Physiologie de la toux : 4 phases : 1) inspiration profonde, 2) phase compressive (contraction des
muscles expiratoires à glotte fermée -> ↗ pression intrathoracique) 3) Phase explosive (expiration
forcée après ouverture de la glotte (débit de pointe : 800 km/h) -> déplacement du point d’égale
pression et vibration des gaz (car vitesse ↗) -> mobilisation des sécrétions/ corps étrangers/ etc.
4) Phase de relaxation
a. Anamnèse :
• Symptômes de gravité :
o Dysphonie, perte de poids, hémoptysie : rechercher une néoplasie ORL ou pulmonaire
(tumeur bronchique, surtout chez le fumeur de > 50 ans)
o Dysphagie : endoscopie haute digestive en urgence
• Fièvre :
o Pharyngite, ottite, pneumonie, sinusite aiguë, IVRS (TTT symptomatique, sauf si BPCO
-> ATB couvrant les Gram -)
• Dyspnée : BPCO, asthme, IC (PT âgé, FRCV, ATCD de coronaropatie), pneumonie
o NB : une IC peut se présenter avec un tableau clinique de syndrome obstructif
(« asthme cardiaque ») -> évoquer ce DDx chez un PT âgé présentant un
« bronchospasme » sans ATCD pulmonaire (presque toujours décompensation
cardiaque dans ce cas !)
• Douleur thoracique : IC, problème pleural/ musculo-squelettique, métastases de cancer
• Prise de médicaments :
o IEC : provoque une toux chez 15% des PTs, pas de lien avec la dose ou la chronologie
(peut apparaître longtemps après son introduction). Persistance de la toux 1-4
b. Examen physique : L’anamnèse et l’examen physique permettent de poser 74% des Dx de toux
• Examens vitaux perturbés
o Etat confusionnel, déshydratation : pneumonie sévère -> hypoxémie, choc septique
o HypoTA, tachypnée -> asthme/ pneumonie
• Examen ORL : rechercher un bouchon de cérumen, une otite, une sinusite, une tumeur ou un
cholestéatome (otite chronique -> transformation de l’épithélium sur le tympan)
• Examen pulmonaire : recherche de signes d’asthme, d’une IC ou de bronchectasies
• Examen cardiaque : recherche d’une IC (la toux peut être le seul symptôme d’une IC !)
c. Examens complémentaires :
• Peak-flow au cabinet : ↘ PF si syndrome obstructif
o NB : on peut demander au PT de faire des peak-flow à domicile (3 essais matin et soir
-> noter le meilleur). Si on note une différence de > 15% entre les mesures -> asthme
• Fonctions pulmonaires (spirométrie) : Recherche d’un asthme, BPCO
1) Calculer le Tiffenau : si < 70% -> syndrome obstructif
2) Déterminer si il s’agit d’un asthme ou d’un BPCO en s’aidant de l’anamnèse, de la clinique
et de la réversibilité après les B2-mimétiques (asthme s’améliore et BPCO change pas)
o NB : l’examen clinique de l’asthme est très peu sensible -> toujours faire les fonctions
pulmonaires ou peak flow à domicile avant et après B2-mimétiques sur 10-15 jours !
• Radio du thorax : Pour exclure une néoplasie ou une pathologie non-tumorale (IC,
pneumopathie infiltrative, pneumonie). Attention : une radio normale n’exclut pas une
tumeur !
• Autre (si l’anamnèse et les examens ne montrent rien) : scanner thoracique + des sinus,
bronchoscopie (recherche de tumeurs ou autres anomalies bronchiques), avis ORL (cancer de
la base de la langue par exemple)
Deuxième partie :
1. Epidémiologie :
- Touche plus les hommes que les femmes (78% H et 22% F).
o Femmes : plutôt adénocarcinome
o Hommes : carcinome épidermoïde
- Première cause de mortalité par cancer chez les hommes et 2ème chez les femmes, mais en
diminution chez les hommes (moins de tabagisme) et en augmentation chez les femmes (plus de
tabagisme et plus grande susceptibilité aux carcinogènes dans le tabac (réparent moins bien leur
ADN) -> 1ère cause de mortalité par cancer aux USA).
- NB : La localisation la plus fréquente du Ca bronchique est dans les gros troncs bronchiques, les
bronches principales et lobaires. Néanmoins, il y en a de plus en plus sous forme de nodules
pulmonaires. Ceci est dû au fait qu’avant, les gens fumaient du tabac brun (irritant -> avale moins
la fumée) et maintenant du tabac plus léger (cigarettes blondes -> avalent plus la fumée)
1. Cancer non à petites cellules : 90 % des carcinomes bronchiques. Il en existe plusieurs types :
3. Autres types de cancers bronchiques : 24% (inclus dans les 90% des cancers non à petites cellules)
T
T1 Tumeur de < 3 cm N’envahit pas la plèvre viscérale
T1a : < 2 cm Pas de preuve bronchoscopique d’invasion plus
T1b : > 2 cm proximale qu’une bronche lobaire
T2 Tumeur entre 3 et 7 cm ou ≥ 1 item de la colonne Envahit une bronche principale (> 2 cm de la carène)
de droite Envahit la plèvre viscérale
T2a : 3 – 5 cm Associée à des atélectasies ou pneumonie
T2b : 5 – 7 cm obstructive s’étendant dans la région hilaire (mais pas
dans tout le poumon)
T3 Tumeur de > 7 cm ou ou ≥ 1 item de la colonne de Envahit la paroi thoracique / le diaphragme / le nerf
droite phrénique / la plèvre médiastinale / le péricarde
pariétal / une bronche principale (< 2 cm de la carène)
T N M Survie à 5 ans
Stade I : Ia T1a et T1b N0 M0 40 à 60%
T1a -> T2a Ib T2a N0 M0
Stade II : IIa T1a, T1b, T2a N1 M0 25 à 50%
T1a -> T2a + N1 T2b N0 M0
T2b ± N1 IIb T2b N1 M0
T3 T3 N0 M0
Stade III : IIIa T1a -> T2b N2 M0 7 à 25%
T1a -> T2b + N2 T3 N1, N2 M0
T3 + N1/2 T4 N0, N1 M0
T4 ± N1 IIIb T4 N2 M0
Tous les T N3 M0
Stade IV : M1 Tous les T Tous les N M1 5%
4) Fonctionnels : pour évaluer l’opérabilité : Les chimioTTT et la chirurgie sont très lourds -> il faut
que le PT soit en forme pour les supporter. Si ce n’est pas le cas, la balance risques-bénéfices est
défavorable -> soins palliatifs (car un TTT risquerait plutôt de tuer le PT…).
- Fonctions pulmonaires
- Gazométrie
- ECG
- Scintigraphie pulmonaire de perfusion : Reflet
fonctionnel du poumon qui va rester après la
lobectomie ou la pneumectomie -> évaluer la survie
si opération
- NB : Echelle des indices de performance : sert à
évaluer l’état général du PT et est aussi un outil pour
décider du TTT dans certains cas.
• En résumé :
- Chirurgie seule : 1a -> 1b
- Chirurgie + chimioTTT adjuvante ±
néoadjuvante : 2a -> 3a
- RadioTTT + chimioTTT : (3a) -> 3b : cancers
localement évolués sans métastases
- ChimioTTT + TTT ciblée : 4 (métastases)
• Dx : Calcémie (N = 2.2 – 2.6 mM) : corriger la valeur de calcium mesurée (Ca total = Ca libre + Ca
lié à l’albumine) : Cac = Ca mesurée – 0.025 (albumine – 40) et prendre en compte le fait qu’une
hypercalcémie peut ne pas être liée au cancer (hyperparathyroïdisme primaire, thiazidiques,
maladie granulomateuse, etc.) :
• TTT : si Ca > 2.7 mM/ s’élevant rapidement/ symptomatique (confusion, troubles cognitifs,
personne âgée)
- Hydratation (200 – 500 mL par heure -> 2-4l/j) : l’hypercalcémie a un effet osmotique dans les
néphrons -> polyurie (diabète insipide néphrogénique) et ↘ hydratation par anorexie et
vomissements -> déshydratation -> ↘ GFR -> ↘ excrétion rénale de Ca (-> cercle vicieux). En
hydratant, on ↗ le GFR -> ↗ excrétion Ca et permet d’utiliser des diurétiques de l’anse
- Diurétiques de l’anse (après restauration de l’euvolémie) : ↘ réabsorption de Ca dans l’anse
de Henle -> calciurèse
- Anti-résorbeurs : Biphosphonates IV (Zoledronate ou Pamidronate) : analogues
pyrophosphates, peuvent se lier à la surface osseuse. Inhibition de la résorption osseuse par les
ostéoclastes : effet en 4 – 7 jours puis le calcium reste dans la norme durant 1-3 semaines ->
permet de TTT la cause primaire (CI : IR -> alternatives = glucocorticoïdes, calcitonine,
mithramycine et gallium nitrate)
o EI des biphosphonates : ostéonécrose de la mâchoire (après des soins dentaires en
général) -> faire un bilan dentaire avant l’introduction du TTT
o Autres : dénosumab
- Calcitonine -> ↘ PTH
- Corticostéroïdes : prednisone -> ↘ absorption intestinale de calcium
- Mesures générales : ↘ apports en calcium, ↗ mobilité PT, stop TTT qui augmentent la calcémie
(lithium, thiazidiques, vitamine D) et stop des sédatifs et analgésiques si possible
- Corriger une hypophosphatémie (majore l’hypercalcémie) -> complément oral
Troisième partie :
2. DDx de la dyspnée :
- Pneumectomie/lobectomie -> syndrome restrictif (↘ volume par chir)
- Récidive du cancer :
o Obstruction bronchique par la tumeur -> atélectasie du lobe restant
o Atteinte pleurale : pleurésie néoplasique
o Epanchement pleural
o Lymphangite carcinomateuse :
▪ Invasion des lymphatiques par des cellules tumorales qui oblitèrent les lumières
▪ Formation d'un oedème et compression par manque de réabsorption
▪ Importante alvéolite exsudative
▪ Asphyxie du patient -> représente une urgence thérapeutique !
▪ Les effusions pleurales malignes se font par 2 mécanismes :
• ↗ filtration : infiltration des capillaires pulmonaires par la tumeur -> ↗ filtration
(VEGF, cytokines, …)
• ↘ réabsorption : infiltration des vx lymphatiques empêchant la réabsorption
- IC
- Pneumonie post-obstructive
- Embolie pulmonaire : cancer = FdR majeur
- Syndrome de la VCS : résultat de l'obstruction partielle ou complète de la VCS par des cellules
malignes.
- Les os sont souvent atteints dans les cancers : environs la moitié des PTs qui meurent de cancer
ont une atteinte osseuse
- Cette atteinte se fait soit :
• Directement par la maladie :
o Substances circulantes qui causent une résorption osseuse (PTHrp, RANKL, IL-6 et -3),
o Métastases osseuses (fréquentes, surtout pour les myélomes multiples et les cancers du sein,
de la prostate, des poumons, GI, génito-urinaire et thyroïde) : les cellules cancéreuses
circulantes peuvent atteindre les sinusoïdes de la MO -> adhèrent à l’endothélium et passent
dans la MO -> Cercle vicieux : le microenvironnement osseux permet un bon développement
des métastases et les métastases sécrètent des facteurs activant RANK (PTHrp par exemple)
• Par les TTT utilisés pour la soigner :
o Causent une perte osseuse et des fractures. Exemples : glucocorticoïdes, TTT de déprivation
d’oestrogènes, radioTTT, chirurgie, etc.
2. Métastases vertébrales :
a. Diagnostic :
1) Imagerie :
• Rx : Mauvais rendement
- L’examen de première intention
- Elle permet de visualiser des lésions ostéolytiques ou ostéocondensantes
- Elle peut être strictement normale malgré une atteinte métastatique importante, car les signes de
métastases sont visibles en radio assez tardivement.
• Scintigraphie osseuse (au technétium) : Bon pour le dépistage, SAUF si myélome multiple
- Permet de mettre en évidence l’importance de l’atteinte osseuse, et d’éventuels autres foyers
métastatiques silencieux -> Visualisés par hypercaptation
- Elle peut rester strictement normale en cas d’ostéolyse pure (par ex. en cas de myélome multiple),
car les signaux positifs sont secondaires à l’activité ostéoblastique.
• IRM et CT : Examens de choix :
- IRM :
- Plus sensible que le CT, particulièrement pour les lésions médullaires
- Meilleure analyse des rapports entre l’os et son environnement (moelle épinière, racines
nerveuses, muscles etc.).
o Montre œdème médullaire = phase précoce
o Montre l’effet des métastases sur les structures avoisinantes (tissus mous)
- CT scan :
- Montre mieux l’intégrité de l’os : sera plus utile pour estimer le risque fracturaire et les
problèmes mécaniques
b. Traitement :
• Antalgie en attente d’un TTT causal : antalgique selon les paliers de l’OMS en fonction de la
douleur :
o Palier 1 : Antalgiques non-morphiniques (pour les douleurs faibles à modérées) : AINS et
paracétamol
o Palier 2 : Opioïdes faibles (pour les douleurs modérées à intenses) : codéine,
dextroproxyphène, tramadol, buprénorphine, etc.
o Palier 3 : Opioïdes forts (pour les douleurs intenses à très intenses) : morphine, fentanyl,
oxycodone, hydromorphone
- En cas de TTT par opiacés, il faut penser à prévenir les nausées et les constipations (ex :
métoclopramide et laxatifs)
• Biphosphonates : Permettent de TTT les douleurs osseuses d’origine métastatiques (même si pas
d’hyperCa). Peuvent aussi avoir un effet direct sur la tumeur en interrompant l’interaction entre
la tumeur et le microenvironnement de la MO et en favorisant la maturation de LT qui attaquent
la tumeur -> se développe moins
• Radiothérapie (TTT local) : bon effet antalgique et anti-inflammatoire, traite la tumeur, stimulation
de la morphogénèse osseuse, recalcification osseuse après la destruction des cellules tumorales
• Chimiothérapie à discuter (cf. plus bas)
• Cimentoplastie : on met une sorte de ciment dans la MO de la vertèbre, ce qui la
solidifie (-> ↘ fractures) et diminue les douleurs en ↘ la pression qui s’exerce sur
cette dernière
o Très efficace pour le TTT des métastases vertébrales, des os plats et du bassin
(mais CI pour le fémur !)
o Important de stabiliser une vertèbre si l’intégrité de l’os est compromise !
Une fracture peut comprimer la ME ou les nerfs et causer des handicaps !
• Autres : denosumab (atc anti-RANKL -> ↘ résorption osseuse)
• Prévention des fractures osseuses : changement de style de vie, apport adéquat
de calcium + vitamine D, exercice physique régulier, TTT (biphosphonates, denosumab, SERMs)
Quatrième partie :
I. Soins palliatifs :
2. Evaluation du patient :
- On recherche des informations sur la symptomatologie et l’étendue de la tumeur pour mieux
pouvoir orienter les soins palliatifs :
• Anamnèse :
- Perte de poids, anorexie (sélective ou non), fatigue, fièvre
- Dyspnée, toux, DRS
- Douleurs des épaules et du bassin (+ caractérisation), traumatismes, peau (pâleur,
déshydratation, etc.)
- Médicaments
Partie 1 : HTA :
1. Généralités :
a. Définition et stades :
- TA optimale : ≤ 120/80 mmHg
- TA normale : 120-129 / 80-84 mmHg
- Pré-HTA : 130-139/ 85-89 mmHg
- HTA : ≥ 140/90 mmHg (si mesure en cabinet) :
o Stade I (HTA légère) : 140-159 / 90-99 mmHg
o Stade II (HTA modérée) : 160-179/ 100-109 mmHg
o Stade III (HTA sévère) : TA ≥ 180/ 110 mmHg
- NB : si uniquement la TAS est élevée mais la TAD est ≤ 90 mmHg, on parle d’HTA systolique isolée
(stades = idem que pour l’HTA)
- HTA réfractaire : HTA dont les valeurs cibles (< 140/90) ne sont pas atteintes malgré ≥ 3 anti-HTA
à dose max (dont au moins un diurétique)
- Mesure de la TA en ambulatoire : normes différentes :
o Jour et nuit : < 130/80
o Jour (éveil) : < 135/85 HTA si ≥ 138/85 si automesure
o Nuit (sommeil) : < 120/70
b. Epidémiologie:
- L’HTA touche 30% des adultes et 65% des > 60 ans. En moyenne, la TAS est plus haute chez les H
que chez les F au début de l’âge adulte (effet des œstrogènes jusqu’à la ménopause). Après 60 ans,
inversion de cette tendance (TAS F > H)
- Augmentation de la TAS jusqu’à 55 ans, avec une augmentation de la pression pulsée (= TAS – TAD)
après 60 ans. Ceci s’explique par le fait que les vaisseaux se rigidifient -> moins compliants donc ↗
TAS et moins élastiques donc ↘ TAD !
- FR de l’HTA : sexe, âge, obésité (cause 60 – 70% des HTA), résistance à l’insuline, dyslipidémie,
alimentation riche en sel/ pauvre en calcium et en potassium, OH, stress, sédentarité, facteurs
héréditaires (AF + pour l’HTA : en général, cause polygénique et interaction gène – environnement
mais certaines formes mendeliennes de l’HTA existent (gènes touchant au système RAA ou
intervenant dans la réabsorption du sodium))
2. Physiopathologie de l’HTA :
- La TA dépend du débit cardiaque (FC x VES) et de la résistance vasculaire systémique (selon la
structure et la fonction vasculaires -> se fait au niveau des petites artères) -> PA = DC x RVS
- Les différents éléments entrant en ligne de compte dans l’HTA sont le volume intravasculaire, le
SNA, le système RAA et des mécanismes vasculaires :
• Volume intravasculaire :
- Si l’apport en NaCl dépasse la capacité d’excrétion du rein, le volume vasculaire augmente,
ainsi que la précharge -> augmentation du DC et HTA. En temps normal, cette augmentation
du volume entraîne une hausse du facteur natriurétique auriculaire -> ↗ excrétion rénale de
sodium et retour à la normale.
- Mécanisme en lien avec l’HTA :
o Néphropathies (IR terminale) : diminution de la capacité rénale à éliminer le sel -> ↗
volume -> HTA
o Augmentation des hormones qui retiennent le sel (hyperaldostéronisme, ↗ RAA par
sténose de l’artère rénale, phéochromocytose, Cushing, etc.) -> ↗ volume -> HTA
• Mécanismes vasculaires :
- La TA dépend du diamètre et de la compliance des artères résistives (= artérioles. Rappel : R
varie inversément à la puissance carrée du rayon vasculaire -> grande variation de la R pour
petit changement de rayon).
3. Types d’HTA :
a. HTA primaire ou essentielle : > 90% des cas, pas de cause identifiable
- L’HTA essentielle est souvent familiale (interaction gène – environnement). Sa prévalence
augmente avec l’âge.
- Les mécanismes en cause varient avec l’âge :
o Chez les jeunes : souvent DC augmenté avec des RVS normale ou diminuées
o Chez les plus vieux : souvent DC normal avec des RVS augmentées (rigidification des
artères -> augmentation de la pression pulsée)
- Physiopathologie :
o Niveau rénal : rétention hydrosodée (RAA et SNAS)
o Niveau vasculaire : épaississement de la paroi et ↘ lumière (SNAS, Ang2, dysfonction
endothéliale (↘NO, ↗ET-1))
o Facteurs génétiques
- Très associé à l’obésité, par différents mécanismes :
o Rénal : graisse autour et dans le rein -> compression -> ↘ flux -> ↗ réabs NaCl -> moins de
NaCl dans l’AAL -> RAA (par feedback tubulo-glomérulaire)
o Dysrégulation hormonale (↗insuline, leptine -> SNAS)
o Dysfonction endothéliale
- La mesure de l’activité rénine plasmatique (ARP) peut donner un indice sur le mécanisme à la base
de l’HTA : si l’ARP est haute -> forme vasoconstrictrice d’HTA/ si l’ARP est basse -> forme d’HTA
dépendante du volume
5. Evaluation clinique :
a. Anamnèse :
- Durée et sévérité de l’HTA, TTT anti-HTA et leur efficacité
- Âge du PT lors du Dx initial de l’HTA (< 20 – 30 ans ou > 50 – 60 ans peuvent indiquer une HTA
secondaire)
- AF d’HTA et de néphropathie
- Evaluer le risque CV : le TTT dépendra de ce risque : FRCV : HTA, tabac, cholestérol, diabète,
ATCD cardiovasculaire, AF, âge, obésité, sédentarité
- Recherche de signes de gravité (atteinte d’organes-cibles) :
o Atteinte du SNC : céphalées, scotome, confusion, ATCD AVC/AIT
o Atteinte cardiaque : IC gauche, OAP, histoire de maladie coronarienne, angor -> ECG
± US VG à faire dans les exas complémentaires + IAMI (ISCB, Leriche-Fontaine, etc.)
o Atteinte rénale (IR) : asthénie, perte d’appétit, anémie, vomissements, etc. ->
créatininémie + rapport albuminurie/créatininurie ± GFR dans exas compl.
o Atteinte de l’œil (rétinopathies) : trouble de la vision, myodésopsie
b. Examen physique :
- Etat général, poids, taille
- Signes vitaux
- Signes d’IC : choc de pointe, arythmie, auscult : B3/B4, hypervolémie (OMI, râles de stase)
- Artères périphériques : pouls périphériques, souffles, température des extrémités, lésions
cutanées (IAMI ?)
- Atteinte neuro : souffle carotidien, déficit sensitivo-moteur
- Reins : OMI (syndrome néphrotique ?), palpation à la recherche d’une polykystose
- Yeux : fond d’œil (rétinopathie hypertensive -> une anomalie du FO reflète la sévérité de l’HTA)
- Thyroïde : inspection, palpation, auscultation
- Abdomen : rechercher des souffles au niveau des flancs (sténose de l’artère rénale ?)
• Techniques de mesure de la TA :
1) Au cabinet : patient assis, bras appuyé à la hauteur du coeur, après 5 minutes de repos, DDC
(pour exclure une coarctation ou une dissection de l’aorte) ; idéalement 2 fois en 1-2 min (si
les deux valeurs sont très différentes -> refaire des mesures). Utiliser un brassard adapté au
diamètre du bras du PT (si trop petit -> valeurs faussement hautes et inversément !). On peut
aussi mesurer la TA une fois en position debout, pour exclure une hypotension orthostatique.
o Pas de caféine dans l’heure avant la mesure, pas de tabac dans les 30 minutes, pas de prise
de TTT alpha-adrénergique
o En cas de découverte d’une HTA au cabinet, on fait un monitorage ambulatoire de la TA
sur 24h avant d’initier un TTT
2) Auto-mesure (à la maison) : déconseillé chez les PTs anxieux ou peu compliants (risque d’auto-
médication). Permet de simplifier la décision de TTT et augmente la compliance du PT. Le PT
mesure lui-même sa TA à domicile après 5 min de repos, sur le bras non-dominant décontracté
et reposé sur une table. Faire le matin et le soir avant les repas -> 3 mesures à quelques
minutes d’intervalle pendant 3-5 jours consécutifs.
3) Monitorage ambulatoire de la TA (sur 24h) : pour tous les PTs avec une HTA nouvellement
diagnostiquée, avant de mettre en place un TTT anti-HTA. Elimine le phénomène de la blouse
blanche (grandes variations entre la mesure en cabinet et à domicile) et permet d’avoir des
mesures de la TA durant la nuit : normalement, la TA doit diminuer de 10-15% pendant le
sommeil. Si ce n’est pas le cas, cela parle en faveur d’une HTA secondaire et ↗ le risque
d’évènements cardiovasculaire !
- NB : l’automesure et le monitorage ambulatoire sont plus fiables que la mesure au cabinet :
ils permettent plusieurs mesures (y.c. pendant la nuit) et pas d’effet blouse blanche : en effet,
15-20% des PTs avec une HTA de stade 1 au cabinet sont en réalité normotendus (mais ont
quand même un risque d’HTA plus élevé). Elles permettent aussi de mieux prédire les atteintes
sur les organes cibles (pics le matin et valeurs des TA nocturnes)
6. Traitement de l’HTA
- Valeurs cibles : <140/90 mmHg. En prophylaxie secondaire, en cas de néphropathie ou de diabète
sucré : < 130/80
- Le traitement de l’HTA se fait en fonction de la valeur tensionnelle et du risque cardio-vasculaire
(selon les critères de Framingham, qui calculent le risque de développer une maladie CV dans les
10 ans) :
b. Pharmacologique :
- Indiqué si TA > 140/90 après 3-6 mois de changement de style de vie ou risque haut ou très haut
- Avant de donner un TTT, il faut se poser 3 questions :
o Est-ce que le Dx d’HTA est certain ? -> Effet blouse blanche, mesures bien prises, etc.
o Y-a-t-il des indices en faveur d’une HTA secondaire ? -> TTT de cette cause
o Quel est le risque CV global du PT -> TTT selon le risque (cf. tableau)
- On donne ensuite le TTT en fonction des caractéristiques du PT :
- TTT de première ligne : Diurétiques (thiazides), IEC (à privilégier si diabète car protecteur
rénal), anticalciques (nifédipine agit plus sur les vx que vérapamil), antagonistes du R de
l’angiotensine (-sartans : ATTENTION : ne pas donner avec une IEC car peuvent causer une IR
(diminution de la perfusion rénale -> surtout si sténose de l’artère rénale) et cause des
hyperK+)
- TTT de deuxième ligne : β-bloquants (à privilégier si céphalées ou si FA), α-bloquants,
vasodilatateurs, TTT à action centrale, inhibiteurs de la rénine
a. Diurétiques :
- Causent l’effet premier par diminution de la volémie, mais l’effet soutenu est médié par des
mécanismes vasodilatateurs (ouverture de canaux K⁺ ATP-sensibles)
- Associer les diurétiques à des IEC ou ARA car activation du RAA par ↘ volume
• Thiazidiques : Hydrochlorothiazide (esidrex), chlorothalidine (hygroton) :
- Souvent utilisés en première intention. Plus efficaces avec B-bloqueurs, IEC, ARA/ moins avec
anticalciques
- Inhibent NCC1 (TCD, réabsorption de 5-10% du NaCl) et action vasodilatatrice sur le long cours
- Autres effets :
o HypoK+ (RAA -> ENaC -> ↘K+) -> alcalose métabolique
o HypoMg (qui est réabsorbé avec le Na+)
o Rétention d’urée
o HyperHGT, ↗LDL et TG, ↘HDL
o ↗ calcémie -> indiqué si ostéoporose
- EI : hypoK+, R à l’insuline, ↗ LDL
• Diurétiques d’épargne potassique : Amiloride/ triamtérène (aussi spironolactone et
éplérénone, cf. plus bas)
- Bloqueurs de ENaC -> ↘ réabsorption de Na+ ET de la sécrétion de K+
- Peu efficaces mais peuvent être utilisés avec les thiazidiques pour éviter une hypoK+
- EI : peu causer une hyperK+ et une acidose tubulaire de type 4 (↗Na+ dans le lumière ->
devient plus positive -> moins de sécrétion de H+)
• Inhibiteur de l’aldostérone : spironolactone, éplérénone : cf. inhibiteurs du RAA
b. Inhibiteurs du RAA :
• IEC : Enalapril, lisinopril :
- ↘ angiotensine 2, ↗ bradykinine (car l’EC la clive et l’inactive, est une hormone
vasodilatatrice), ↘ activité du SNAS
- EI : IR fonctionnelle, toux sèche, angioedème, hyperK+
• Antagonistes du R de l’angiotensine 2 (sartans) : Losartan :
- Bloquent sélectivement les R AT1 mais pas les AT2 -> peuvent toujours être stimulés par l’Ang2
et provoquent une vasodilatation !
- EI : IR fonctionnelle, hyperK+
- NB : On peut utiliser les IEC et les ARA avec des diurétiques, anticalciques ou des
alphabloquants.
- Les IEC et les sartans améliorent l’action de l’insuline -> ↘ EI des diurétiques (aussi sur ↗ RAA
par ↘ volémie) et empêchent le remodelage du cœur
- Ne pas associer IEC et ARA (moins efficaces, plus d’EI cardiovasculaires et rénaux)
c. Système sympathique :
• Β-bloquants : Propranolol, carvédilol :
- Diminution de la TA par :
o ↘ inotropie et chronotropie -> ↘ DC
o ↘ libération de rénine
- Indiqués si présence de tachycardie, IC et coronaropathies. Plus efficaces avec des diurétiques.
• Α-bloquants :
- ↘ RVS -> ↘ TA
- Efficaces en monoTTT ou en association, mais pas de réduction de la mortalité/morbidité/IC -
> TTT de deuxième ligne
- Indication principale : phéochromocytome
• TTT à action centrale (sympatholytiques) (clonidine) :
- Agonistes α2 -> ↘ NA des terminaisons post-synaptique -> ↘ RVS et de la constriction
veineuse
- Indiqués si neuropathie autonome ou dénervation des baroR
- EI : somnolence, sécheresse buccale, rebond hypertensif si arrêt brutal du TTT, hypoTA
orthostatique, troubles sexuels, nombreuses interactions médicamenteuses -> peu utilisés !
d. Anticalciques :
- Bloqueurs du canal calcique L-type -> ↘ calcium intracellulaire -> ↘ RVS
- 3 classes :
o Phénylalkylamines (vérapamil) : bloquent les canaux L à l’état ouvert -> coeur > vx
(↘ conduction, génération de PA et inotropie -> ↘ FC et conso O2 du cœur)
o Benzothiazépines (diltiazem)
o 1,4-dihydropyridines (nifédipine) : bloquent les canaux L à l’état inactivé -> vx > coeur
(vasodilatation artérielle et coronaire)
- Utilisés seuls ou en association avec des IEC, BB ou α-bloqueurs
- EI : flush, céphalées, œdèmes
e. Vasodilatateurs directs :
- ↘ RVS mais ↗ RAA et SNAS -> pas utilisés en première intention
- Plus efficaces si utilisés avec des diurétiques ou des BB.
- Minoxidil : utilisé si IR ou HTA réfractaire aux autres TTT
1. Physiopathologie :
a. Pathogénèse de l’athérosclérose :
- Les plaques d’athérosclérose se forment principalement dans les grandes artères élastiques et
dans les artères musculaires, surtout aux bifurcations (ex : crosse de l’aorte, bifurcations iliaques/
fémorales, coronaires proximales, carotides, artères rénales, cercle de Willis, etc.)
- La plaque athéromateuse est formée :
o D’un cœur lipidique (cholestérol + cellules spumeuses + calcium) -> athérome
o D’une capsule fibreuse (TC dense + cellules musculaires lisses)
- La formation de la plaque se fait en plusieurs étapes :
1) Stries lipidiques : lésion de l’endothélium par les FRCV -> passage de quelques LDL et
macrophages entre l’intima et la média => Réversible
2) Lésions chroniques endothéliales : Production de ROS locale qui lèsent les cellules
endothéliales et dégradent le NO -> dysfonction endothéliale
- Entrée de LDL par cette lésion qui se fixe à des protéoglycans. Les LDL sont ensuite oxydés
par l’endothélium et les macrophages.
3) Inflammation : Le LDL oxydé est toxique et provoque donc une inflammation -> cytokines et
chémiokines qui attirent des macrophages et des lymphocytes T
o ↗ ROS par les macrophages qui oxydent encore plus de LDL -> plus d’inflammation
o Activation de différentes cellules par les LT -> FC -> prolifération cellules musculaires
lisses et sécrétion de MEC
- Les macrophages et les cellules musculaires lisses captent le LDL oxydé par leurs scavenger
R (pas de régulation) et deviennent des cellules spumeuses
4) Formation d’une coque fibreuse : Sécrétion de différents facteurs par les cellules présentes
dans la plaque -> recrutement de cellules musculaires lisses dans la média, qui changent de
phénotype : perdent leur capacité contractile, synthèse de collagène (MEC) et expression de
scavenger R -> deviennent des cellules spumeuses. Certaines de ces cellules entrent en
apoptose, ce qui cause :
o Relâchent des lipides et débris cellulaires -> cœur lipidique
o Inflammation -> MMPs -> dégradation de la capsule -> plus fragile
b. Pathogénèse de l’infarctus :
• Coronaires :
- Les artères coronaires sortent de l’aorte par les sinus de Valsalva. Les coronaires principales
sont sous l’épicarde puis les vx intramuraux vont vers l’endocarde -> endocarde plus
facilement hypoxique !
- L’artère coronaires gauche se divise en :
o IVA : irrigue le VG, le septum IV, l’apex et la partie distale du VD
o Circonflexe : partie latérale et postérieure du cœur G
• Pathologies coronariennes :
- Angor : 90% par athérosclérose, 10% par vasospasmes (angor de Prinzmetal). Quand les
cardiomyocytes sont hypoxiques, ils relâchent de la bradykinine, des PGE, de la substance P,
adénosine et HIF -> Douleur !
- Infarctus : Un infarctus se développe en cas d’obstruction brutale d’une coronaire par un
thombus (si l’obstruction se fait sur une longue période -> collatérales et pas d’IM !). Causes :
o 90% : changement intra-plaque -> rupture -> thrombus + vasospasme
o 10% : embole depuis OG ou OD (si FOP)/ végétations d’endocardite/ prothèse
cardiaque/ vasospasme (drogues, produits plaquettaires)/ vasculite/ hypoTA/
hypertrophie cardiaque/ etc.
- Les lésions cellulaires se font par ↘ ATP (œdème cellulaire, ↘ pH et ↘ activité enzymatique
cellulaire), ↗ calcium intracellulaire -> lésions mitochondrie -> ROS + activation cytochrome C
qui active des protéases, etc. -> destruction de la membrane et de l’ADN -> nécrose
- Mécanismes de protection :
o HIF (développement de collatérales, ↗ métabolisme anaérobie)
o Pré-conditionnement : vx collatéraux
o Hibernation : ↘ fonctions métaboliques -> ↘ VO2 (↘ réversible de la fonction
cardiaque)
o Sidération : ↘ fonction cardiaque post-ischémique par lésion cellulaire -> réversible
- La gravité de l’infarctus dépend :
o Du territoire irrigué par le vx touché (localisation proximale = plus dangereuse)
o Du niveau de l’occlusion (totale ou partielle) et de sa durée
o Du volume de sang apporté par les collatérales au territoire touché
o De la demande en O2 du territoire touché
o De facteurs endogènes qui peuvent produire une lyse spontanée du thrombus
o De l’irrigation de la zone quand le flux est rétabli
- NB : Dommages de reperfusion (= lésion ischémie-reperfusion) : cause 50% de la taille de la
lésion. Causé par le stress oxydatif (ROS), ↗ calcium, inflammation, activation du complément
suite au rétablissement du flux sanguin !
2. Prise en charge :
c. Examens complémentaires :
- Les examens complémentaires en cas de DRS comprennent :
o Un ECG : si STEMI -> direct reperfusion (les autres exas ne doivent pas retarder le TTT !)
o Labo : directement que si NSTEMI ou angor instable :
▪ Marqueurs de nécrose : Troponines, CPK total et CPK-MB
▪ FSC (surtout pour Hb, Ht et plaquettes) : NB : possible leucocytose à PMN suite
à l’inflammation si SCA
▪ Coagulation : INR, PTT
▪ Ionogramme
▪ Fonction hépatique et rénale (ASAT/ ALAT, créatinine/ urée)
▪ Glycémie, lipides (LDL, HDL, TG)
o Rx de thorax
• Enzymes cardiaques :
- Lors d’un infarctus, la nécrose produit un relargage de troponine T et I cardiospécifiques (se
trouvent sur l’actine), ainsi que de CK et CK-MB. Ils sont tout d’abord réabsorbés par le système
lymphatique local mais quand sa capacité de réabsorption est dépassée, ils passent dans les
veines et sont détectables dans le sang (-> explique le délai avant leur pic). Le laps de temps
avant l’élévation de ces enzymes ainsi que leur concentration peuvent refléter l’ampleur de la
lésion (si il y en a plus, les lymphatiques sont plus vites dépassés -> plus vite dans le sang et à
plus haute concentration !).
- En cas de SCA, on dose la troponine et les CPK (créatine phosphokinases), principalement la
fraction MB des CPK. Leur sensibilité varie en fonction du temps écoulé depuis le début de la
douleur (les deux commencent à s’élever après 3 -12 h).
o Troponine : Plus spécifique d’une nécrose
myocardique.
o CPK totales et MB (si > 5% des CPK totales : signe
de nécrose) : moins spécifique (aussi élevées en cas
de nécrose ou lésion dans d’autres muscles). La
CPK-MB est plus spécifique au cœur mais
augmente dans d’autres cas que le STEMI/NSTEMI
(opération du cœur, myocardite, cardioversion
électrique)
o NB : autres enzymes dosables (moins spécifiques) :
ASAT et LDH
- En cas de STEMI : le dosage des CPK suffit à évaluer la taille de la nécrose
- En cas de NSTEMI : les troponines sont plus utiles car plus sensibles, plus spécifiques et ont
une bonne valeur pronostique. On les dose plusieurs fois pour voir l’évolution (stratification
du risque selon la valeur). On refait également plusieurs fois des ECG (changements
dynamiques du segment ST ?)
- NB : Comme ces enzymes mettent plusieurs heures avant de s’élever, on commence le TTT
avant d’avoir le résultat
• ATTENTION : en cas de troponines positives et de DRS, il faut penser à des DDx du SCA :
o Infectieux : Péri-myocardite
o Vasculaire :
▪ Dissection aortique avec dissection coronarienne
▪ Crise HTA ou hypoTA
▪ EP
▪ Angor de Prinzmetal
o Cardiaque : IC
o Rénal : IR sévère (syndrome urémique)
o Trauma cardiaque avec contusion myocardique
b. Etiologie :
- Les anévrismes sont causés par des maladies causant une dégradation ou une production
anormale des composants de la paroi de l’aorte (élastine + collagène) : se fait via
l’inflammation, la protéolyse, les contraintes biomécaniques (via LB, LT et macrophages ->
cytokines et MMPs) -> dégradation du collagène et de l’élastine, diminution des fibres
musculaires lisses, croissance interne de néovaisseaux et inflammation = nécrose kystique de
la média (plutôt dans l’aorte thoracique)
- Causes des anévrismes aortiques :
• Maladies dégénératives et athérosclérose : vieillissement, tabagisme,
hypercholestérolémie, sexe masculin, AF+, HTA
• Maladies congénitales ou acquises : plutôt anévrismes thoraciques : Marfan (mutation de
la fibrilline 1 -> sert à soutenir les fibres élastiques), Ehler-Danlos (mutation du
procollagène III), syndrome de Loeys-Dietz (mutation des récepteurs du TGF-β -> ↗
signaux et anévrisme)
• Infections : plutôt anévrismes thoraciques : syphillis (lésions des fibres élastiques), TBC
(destruction granulomateuse de la média), anévrisme mycotique (plutôt sacculaire :
infection d’une plaque d’athérome par staph, strepto, salmonelle ou champignons)
• Vascularites : plutôt anévrismes thoraciques artérite de Takayasu, artérite à cellules
géantes, spondylarthropathies (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante,
etc.)
• Traumatismes : plutôt anévrismes thoraciques : anévrismes traumatiques après un
trauma thoracique (pénétrant ou non)
• Dissections aortiques chroniques : affaiblissement de la paroi -> anévrisme
d. Anévrisme abdominal :
- L’anévrisme de l’aorte abdominale est le plus fréquent de tous les anévrismes.
- FR : HTA, tabac, homme, âge (65- 70 ans), athérosclérose, syndromes génétiques
o NB : 90% des anévrismes de l’aorte sont dus à l’athérosclérose et se situent sous les
artères rénales
- Peut causer des emboles périphériques par la formation de thrombis muraux dans l’anévrisme
- Symptômes :
o En général asymptomatique -> Dx par examen de routine (masse pulsatile abdominale
sus-ombilicale non douloureuse) ou lors d’une imagerie abdominale pour une autre
raison.
o Peut devenir symptomatique avec le temps (expansion) -> sensation de pulsations
douloureuses dans l’abdomen/ douleurs thoraciques, dans le bas du dos ou le scrotum -
> ATTENTION : signe que risque de rupture ++ -> urgence médicale !
- Imagerie :
o Rx : peut montrer les rebords calcifiés de l’anévrisme (mais 25% ne sont pas calcifiés ->
pas visualisables à la Rx)
o US : permet de détecter et de mesurer les dimensions d’un anévrisme + d’éventuels
thrombus -> aussi utilisé pour le suivi si pas d’opération indiquée et pour le dépistage
(indication : homme entre 65-75 ans avec ATCD de tabagisme ou ATCD d’anévrisme de
n’importe quelle localisation)
o CT avec produit de contraste ou IRM : pour déterminer la localisation et taille exactes
de l’anévrisme, en prévision d’une opération
o Aortographie de contraste : peut être utilisée mais risque d’EI et la présence d’un
thrombus fait sous-estimer la taille réelle de l’anévrisme
- Traitement : Se fait selon le risque de rupture :
o Anévrisme de > 5.5 cm OU de progression rapide (> 1cm par an) OU symptomatique ->
chirurgie : 2 possibilités :
▪ Chirurgie ouverte et placement d’une greffe prothétique
▪ Chirurgie endovasculaire et stent (moins de mortalité opératoire, mortalité à
5 ans = idem mais critères d’éligibilité plus stricts)
o Si aucun de ces critères : surveillance (US abdominal ou autre technique non-invasive)
tous les 6 mois (voir la croissance -> indication opératoire ?)
1) Bénéfice de l‘intervention : selon le risque de rupture à 5 ans vs le risque opératoire (cf. plus haut).
Prendre aussi en compte l’espérance de vie du PT à ce moment : si elle est faible (par exemple
moins de 5 ans), le risque de rupture sur le temps de vie restant sera peut-être plus faible que celui
de mourir lors de l’opération même si l’anévrisme est grand !
2) Risque de l’intervention :
a) Complications chirurgicales : selon la hauteur de l’anévrisme, le clampage de l’aorte peut
priver certains vaisseaux de leur apport sanguin -> conséquence pour les organes irrigués
- Ischémie médullaire
- Ischémie mésentérique
- Insuffisance rénale
b) Conséquences hémodynamiques du clampage pré-opératoire de l’aorte :
- Ischémie myocardique (surcharge : ↗ postcharge -> ↗ P ventricules et compression des vx
intramuraux)
- Insuffisance cardiaque aiguë (OAP : mauvaise vidange du VG -> ↗ précharge VG et P capillaire
pulmonaires -> OAP)
=> IMPORTANCE DU BILAN CARDIOVASCULAIRE
c) Conséquences hémodynamiques du déclampage de l’aorte :
- Ischémie myocardique (diminution de la pression de perfusion par ↘ subite de la P aorte)
- Ischémie cérébrale (sténose des artères carotides et diminution de la pression de perfusion)
=> IMPORTANCE DU BILAN CARDIOVASCULAIRE ET CAROTIDIEN
d) Complications post-opératoires :
- Insuffisance respiratoire (chirurgie abdominale majeure + pathologies concommitantes)
=> IMPORTANCE DU BILAN RESPIRATOIRE
- Pour évaluer le risque opératoire, on doit donc prendre en compte les facteurs :
o Préopératoires (caractéristiques du PT : âge, sexe, ATCD, TTT et comorbidités, ainsi
que son état actuel : chirurgie en urgence ou non, ATCD récents (infarctus, AVC, etc.))
o Opératoires (facteurs de la chirurgie et de l’anesthésie et les complications qui
peuvent en découler)
o Postopératoires (complications suite à la chirurgie : hémorragie, infection, douleur,
hypothermie, etc. -> peuvent mener à une complication CV)
1) Examen du patient :
• ATCD : on recherche en particulier :
- Des facteurs de risque de problème cardiaque périopératoires :
o Âge > 75 ans, homme
o ATCD cardiaques (IC, coronaropathie ischémique (angor/infarctus + classification CCS), FA,
HTA, sténose de l’aorte, maladie vasculaire périphérique, maladies cérébrovasculaire
(AVC/AIT, sténose carotidienne, etc.))
o ATCD rénaux (IR)
o ATCD métaboliques : diabète
o Problèmes aigus récents : infarctus, AVC/AIT, trauma récents, rupture d’anévrisme
o Autre : tabagisme (UPA), OH, etc.
- Des facteurs de risque de problème respiratoires périopératoires :
o Âge > 50 ans
o ATCD respiratoires (BPCO, apnée du sommeil, hypertension pulmonaire)
o Problèmes aigus récents : infection pulmonaire, désaturation, hypercapnie, albuminémie
< 3.5g/L, Rx thorax anormale
o Autre : ASA > 2, dépendance fonctionnelle, IC congestive, tabagisme (surtout si dans les
dernières 8 semaines)
Variable Score
Opération envisagée : intrapéritonéale, intrathoracique ou chirurgie vasculaire supra- 1
inguinale
ATCD du PT :
- Ischémie myocardique 1
- IC 1
- Maladie cérébro-vasculaire 1
Comorbidités : traitement pré-opératoire d’insuline 1
Laboratoire : créatinine sérique pré-opératoire > 180 umol/L 1
4. Mortalité postopératoire :
- La mortalité suite à une opération d’un anévrisme de l’aorte abdominal dépend de plusieurs
facteurs, principalement de l’âge et des comorbidités
- NB : la mortalité postopératoire (à 30 jours) est de façon générale plus importante que la mortalité
opératoire. Risque principal = CV, souvent sans symptômes car le PT est encore sous antalgique.
Possible de doser des troponines en postopératoire pour écarter un infarctus silencieux chez les
PTs à risque !
e. Chirurgie :
1) Chirurgie ouverte : Mortalité de 50 à 70% en urgence (suite à rupture d’AAA) :
- Laparotomie médiane xypho-pubienne (du processus xyphoïde au pubis) -> permet d’avoir
accès à toute l’aorte, les artères rénales et les artères iliaques -> prothèse
- On exclue l’anévrisme en le clampant au-dessus et au-dessous (remarque : l’arcade de
Riolan fait une anastomose entre les artères mésentériques sup et inf)
- On ouvre l’anévrisme comme un livre -> visualisation des artères lombaires et de l’artère
mésentérique inférieure -> on met des points dessus pour les clamper (car collatérales ->
du sang vient toujours là)
- On met une prothèse bifurquée ou droite selon la morphologie de
l’anévrisme (diamètres différents selon la taille de l’artère)
o Pontage aorto-aortique (si les iliaques ne sont pas touchées)
o Pontage aorto-bi-iliaque (cf. image)
o Pontage aorto-bifémoral
- On coupe et on raccorde ensuite les artères qui partaient de la
portion avec l’anévrisme sur la prothèse
2) Chirurgie endovasculaire : Mortalité de < 20% en urgence mais peut être faite
uniquement dans les centres de référence avec un plateau opérationnel endovasculaire
(infrastructure, imagerie en salle d’opération (fluoroscopie), stock d’endoprothèse et
chirurgien formé)
- Technique de Seldinger (aussi pour rupture) : moins de mortalité que pour la chirurgie
ouverte
- Nécessite un CT injecté en préopératoire (pour voir la taille de la prothèse)
- On met une aiguille dans la fémorale -> reflux -> guide dans l’aiguille -> retrait de
l’aiguille et on met un introducteur sur le guide
- Ici, on n’enlève pas l’anévrisme mais on l’exclue de la circulation. L’endoprothèse est
en plusieurs pièces : si les 2 iliaques sont touchées : 3 pièces (une pour l’aorte avec 2
jambages + une dans chaque iliaques qu’on met dans les jambages) -> on les passe
dans l’anévrisme et on gonfle un ballon -> se colle contre la paroi
f. Aspects médico-légaux :
- Un acte médical peut être réalisé chez un PT capable de discernement que s’il a donné
son consentement libre et éclairé (art. 5 de la loi genevoise concernant les rapports entre
membres des professions de la santé et patients - K/1/30). Le même article stipule que « Dans le
cas d’urgence, lorsque le patient n’est pas en mesure de se prononcer et que l’intervention
thérapeutique est vitale, le consentement est présumé »
- NB : l’avis des proches n’a pas de valeur légale contraignante. En revanche, il faut consulter les
directives anticipées du PT si elles sont présentes.
1. Polymorbidité : généralités :
- La polymorbidité se définit comme l’association de plusieurs pathologies chroniques (NB : les
maladies psychiques peuvent faire partie des polymorbidités et les polymorbides ont un RR de 6.7
d’avoir un problème psychique). En plus des problèmes psychologiques, ces maladies sont
également souvent associées à des problèmes sociaux.
- La polymorbidité est de plus en plus fréquente à cause du vieillissement de la population (les
maladies chroniques sont plus fréquentes chez les vieux) et au fait qu’il existe des FR ou terrain
génétique communs à plusieurs maladies.
- La prévalence de la polymorbidité est de 15-64% (selon la définition, etc.) et augmente avec l’âge
et dans les classes socio-économiques basses (où elle apparaît plus tôt et plus fréquemment) : 50%
des > 65 ans ont ≥ 3 maladies chroniques et 20% en ont > 5 !
o NB : Ne touche pas que les vieux : en nombre absolu, il y a plus de polymorbides chez les
< 65 ans mais proportion plus élevée chez les > 65 ans -> autant de polymorbides avant et
après 65 ans !
- La polymorbidité est associée à une augmentation de la mortalité et de l’utilisation des ressources
du système de santé et à une diminution des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie.
1. Fatigue :
• Rappel de l’APP1 :
- La fatigue se définit par 3 composantes :
1) Incapacité d’initier une activité (perception d’une faiblesse généralisée en l’absence de
découvertes objectives)
2) Capacité réduite de maintenir une activité (fatigabilité facile)
3) Difficulté de concentration, mémoire et stabilité émotionnelle
3) DDx :
o IC et œdème pulmonaire
o Décompensation d’une pathologie pulmonaire sous-jacente (BPCO, TBC, …), infection
o Hypo/ hyperthyroïdie
o Diabète inaugural
o Insuffisance rénale aiguë
o Anémie
o Dépression
2. Implications médicamenteuses :
• Corticoïdes (ex : prednisone) :
- Utilisés pour leurs effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs (ex. d’indications :
BPCO/ asthme (inhalation), arthrite rhumatoïde, etc.)
- Ont de nombreux effets indésirables (en cas d’utilisation > 15 jours à dose pharmacologique,
donc PAS EN AIGU !) :
o Perturbations de l’humeur, insomnie
o Diminution de la tolérance au glucose
o HTA (en partie par effet minéralocorticoïde)
o Fonte musculaire (↗ catabolisme protéique), ↗ lipolyse + redistribution du tissu
adipeux, prise de poids
o Atrophie cutanée, ↘ cicatrisation
o Ostéoporose -> fractures spontanées (↘ synthèse de matrice osseuse et de
l’absorption intestinale de calcium)
o Immunosuppression -> infections
o Ulcères gastriques (si prise simultanées d’AINS)
o ↘ axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien -> risque d’insuffisance surrénalienne
aiguë si arrêt brusque du TTT
- Chez un polymorbide, on adapte ce TTT par rapport aux autres pathologies (critères STOPP/START)
et/ou aux épisodes de décompensation :
o En cas de rétention hydrosodée, on peut utiliser un diurétique. Il ne faut en revanche pas
l’utiliser avec un IECA (risque d’IR) -> si un IECA est utilisé de façon chronique, on diminue
sa dose le temps de lever la rétention hydrosodée puis on le réintroduit
▪ Dans le même cas, il faut éviter les TTT favorisant une rétention hydrosodée (ex :
prednisone -> si pour antalgie, changer pour d’autres antalgiques (ex : AINS,
opioïdes))
o En cas d’IR, il faut revoir tous les TTT et arrêter ceux éliminés par les reins (risque
d’accumulation) le temps de régler le problème
I. Anatomie de la hanche :
1. Arthrologie :
- Synonyme : articulation coxo-fémorale : constituée de la tête du
fémur et de l’acétabulum (ou cavité cotyloïde)
- C’est une diarthrose sphéroïde (3 paires de mouvement). C’est
aussi une énarthrose : la lèvre acétabulaire recouvre plus de la
moitié de la tête du fémur -> plus de stabilité
- La stabilité est bonne (osseuse et appareil capsulo-ligamentaire)
o Appareil capsulo-ligamentaire : va du rebord osseux de
l’acétabulum au col du fémur (s’insère sur la ligne (ant) et la
crête (post) intertrochantériques). Les ligaments ont un trajet
spiralé et vissent la tête du fémur dans le cotyle.
- Ligaments principaux :
o Ligament iliofémoral de Bertin (ou Bigelow) : antérieur, limite
l’extension
o Ligament pubo-fémoral : limite l’abduction
o Ligament ischio-fémoral : limite la flexion
2. Ostéologie :
- Eléments de base :
1) Acétabulum
2) Tête du fémur
3) Fossette de la tête (fovea capitis)
4) Col du fémur
5) Grand trochanter
6) Petit trochanter
7) Diaphyse du fémur
- Hanche :
1) Fosse acétabulaire : contient du tissu fibro-adipeux = pulvinar et le
ligament rond
2) Surface semi-lunaire entouré par le limbe acétabulaire (rebord osseux)
3) Incisure ou échancrure acétabulaire (par où passe la branche postérieure
de l’artère obturatrice -> irrigation de la tête fémorale)
- Fémur :
1) Corps fémoral (diaphyse)
2) Col fémoral : contient de nombreux foramen nourriciers
3) Tête fémorale
4) Fossette de la tête du fémur (fovea capitis) : le ligament de la tête du
fémur s’y insère
5) Grand trochanter
6) Petit trochanter
• Mécaniques :
- Douleurs au mouvement/à l’effort/à la charge de l’articulation, diminuant au repos
- Augmentent le soir/ début de nuit
- Raideurs matinales absentes ou durant <30 minutes
- Pas/peu de tuméfaction, pas de symptômes systémiques ; CRP/VS/GBLS normaux
- Rx : ostéophytes, pincement de l’interligne, sclérose sous-chondrale (= signes d’arthrose)
- Etiologies probables : arthrose, pseudogoutte (chondrocalcinose), hyperlaxité, ostéonécrose
2. Examen clinique :
a. Inspection :
- Marche : Boiterie de Duchenne -> bascule des épaules du côté pathologique (ex : arthrose de la
hanche)
- Appui monopodal : signe de Trendelenburg : affaiblissement du moyen fessier (déchirure ou
problème nerveux (L5)) -> bascule du côté sain
- Horizontalité du bassin : palper épines iliaques postéro-sup (pouces) et crêtes iliaques (index) ->
comparer la hauteur + si les lignes pouce – pouce et index – index sont parallèles :
o Asymétrie de croissance (ex : scoliose) : 2 lignes pas parallèles
o Bascule du bassin (ex : inégalité de longueur, flexum du genou/hanche en cas de douleurs/
arthrose) : 2 lignes parallèles mais penchées d’un côté
b. Palpation :
- Recherche de douleurs musculo-tendineuses (contractures, tendinopathies, bursites) :
1) Epine iliaque antéro-sup. (origine sartorius et tenseur du fascia lata + ligament inguinal)
2) Tenseur du fascia latta
3) Grand trochanter (insertion obturateur
interne + petit et moyen fessiers +
piriforme + bourses)
4) Tractus iliotibial (insertion tenseur du
fascia lata)
6) Psoas
7) Ligament inguinal
8) Tubercule pubien (ligament inguinal)
17) Trigone lombaire
18) Sacrum (origine du grand fessier)
19) Nerf sciatique
20) Crête iliaque (origine du grand fessier)
21) Epine iliaque postéro-supérieure
22) Grand fessier
1. Etiologies et pathogénèse :
- L’ostéonécrose représente la mort des éléments vivants de l’os. Elle touche le plus souvent les 30
– 60 ans.
- Le plus souvent, l’ONA touche la tête du fémur mais elle peut aussi toucher l’épaule, le dôme
astragalien et les condyles fémoraux. Le plus souvent (80% des cas), les atteintes sont bilatérales.
- Il existe plusieurs étiologies (NB : souvent, plusieurs facteurs se combinent !) :
• Lésion des vaisseaux :
o Trauma : fracture intracapsulaire du col du fémur ou luxation de la hanche -> interruption de
la vascularisation -> ostéonécrose aseptique
o Ostéoporose/ ostéomalacie : pourrait être présents dans tous les cas d’ONA : causent des
microfractures -> changements vasculaires -> diminution de la perfusion osseuse
• Obstruction intraluminale :
o OH chronique : cause la plus fréquente d’ostéonécrose aseptique : cause des emboles
graisseux -> obstruction de la circulation
o Ostéonécrose dysbarique (maladie du caisson) : bulles d’azote
o Drépanocytose : les GR obstruent un vaisseau
o Paludisme : Les GR infectés expriment une molécule qui cause leur adhésion aux vaisseaux ->
obstruction
o Maladie de Gaucher : envahissement de la circulation -> obstruction
o Coagulopathies : infarctus d’une artère irrigant l’os (souvent, cause une ostéonécrose
minimale)
• Obstruction extraluminale : Elévation de la pression intraosseuse (prolifération cellulaire,
accumulation graisseuse)
• Effet cytotoxique direct : Administration de stéroïdes (ex : greffe, asthme, etc.) : effet cytotoxique
sur les ostéocytes et interférence avec la circulation intraosseuse
• Idiopathique (1/3 des cas !)
2. Diagnostic :
- Patient à haut risque avec signes radiologiques (dur en début de maladie car signes et symptômes
aspécifiques et Rx négatives avant un moment)
a. Clinique :
- Douleur articulaire aiguë et intenses de type mécanique (à l’effort/à la charge, ↓au repos),
survenant plusieurs mois après l’arrêt de perfusion. Vont en s’aggravant, et peuvent devenir
inflammatoires si nécrose avancée
- Irradie dans la partie antéro-méd de la cuisse.
- Si post-traumatique, douleur s’aggrave 1h post-trauma.
b. Imagerie :
- IRM : examen le plus sensible et spécifique (> 90%) :
peut permettre de visualiser des lésions précoces,
même asymptomatiques : en cas de nécrose de la tête
fémorale : œdème (apparaît blanc à l’IRM) -> signe du
croissant (vascularisation compromise -> résorption
de la spongieuse -> radiotransparent à la Rx : fait une
mince ligne dans la spongieuse) -> arthrose
c. Classification et évolution:
- On utilise en général la classification de Ficat mais 2 autres existent (Markus et Enneking ou
Steinberg)
- Classification de Ficat :
Stade Clinique Radio CT/ IRM
0+ Asymptomatique - +
1 Douleurs (surtout à l’aine) - + : œdème à l’IRM
2 Douleurs Kystes, anomalies de la transparence de la tête +
fémorale sans perte de sphéricité
3 Douleurs irradiant dans le Enfoncement du foyer nécrotique -> perte de +
genou, boiterie sphéricité de la tête fémorale
4 Douleurs et boiterie Changements dégénératifs, coxarthrose secondaire +
3. Traitements :
- Conservateur : repos de l’articulation et antalgie -> pour les stades peu évolués, mais ne permet
en général pas une guérison efficace
- Chirurgie : PTH -> pour les stades avancés (en général, l’ONA touche des PTs jeunes, qui sont de
mauvais candidats pour une PTH (car une prothèse a une durée de vie d’environs 15 ans -> on
essaie de le faire chez des PTs âgés pour ne pas avoir à la changer !)
- Autres TTT : plus aléatoires : forages, biphosphonates, décharge sur cannes et cémentoplastie
b. Arthrose :
- L’ostéoarthrite touche toute l’articulation (os, synovie, capsule, ligaments et muscles)
- Dégradation des aggrécans par un trauma, une inflammation (↗MMPs et ADAMTS) ou une
altération métabolique qui empêche les chondrocytes à maintenir l’équilibre de la matrice
o Les protéoglycans restants se lient à plus d’eau -> gonflent -> œdème et ramollissement
du cartilage !
o La matrice s’expand et étire les fibres de collagène -> le fragilise -> plus de rupture de fibres
en cas de contrainte mécanique
o Le ramollissement du cartilage fait que plus de force est transmis à l’os sous-chondral ->
sclérose sous-chondrale pour augmenter sa rigidité -> plus de contrainte sur le cartilage,
qui se détruit encore plus !
- Ces étapes sont réversibles (les chondrocytes peuvent réparer la matrice) : développement
d’arthrose en fonction du succès de cette réparation. Toutefois, la destruction de la matrice fait
4. Prise en charge :
a. Anamnèse :
- Douleurs en général de type mécanique, mais peuvent aussi avoir une composante inflammatoire.
- Impotence fonctionnelle, limitation du périmètre de marche
- Rechercher une pharmacodépendance et des troubles du sommeil.
- Signe de Drehmann : quand on passe de l’extension à la flexion, on ne peut plus faire de rotation
interne -> signe d’arthrose
I. Chutes :
1. Epidémiologie :
- 30% des personnes > 65 ans font une chute chaque année (50% chez les > 80 ans), et 50% récidive
dans l’année. Uniquement 15% sont signalées à un médecin.
o 60% à domicile, 20% durant la nuit
o 50% des résidents en EMS tombent chaque année, 1.5 chute/personne dans les
établissements de soins de courte durée (cause : TTT et maladie sous-jacente)
- FR : âge > 75 ans, plusieurs ATCD médicaux (AVC, neuropathie périphérique, diabète)
- Conséquences :
o 1ère cause de décès par traumatisme et plus importante cause de blessures en gériatrie (6ème
cause de mortalité chez les vieux aux USA) :
▪ 20% des chutes entraînent une intervention médicale
▪ 5% entraînent une fracture (poignet, épaule, bassin, fémur, hanche). NB : 1% de fracture
du col du fémur, qui entraîne 50% de décès dans l’année chez les > 75 ans
o Conséquences psychologiques : peur de tomber, perte de confiance en ses capacités ->
limitation des activités et perte d’autonomie -> EMS
o Niveau sociétal : coûts majeurs
- NB : concept du 1 + 2 + 3 :
1) Processus chronique et normal : vieillissement normal d’un organe, sans maladie
2) Processus aigu
3) Conséquence de 1 + 2 additionnés
o Ex : 1 = sarcopénie, 2 = infection et 3 = chute => L’organe « qui parle » n’est pas forcément
l’organe atteint (ici : chute à cause de la faiblesse musculaire mais est un signe d’infection)
c. Drop attack :
- Chute soudaine par dérobement des jambes, sans signes prémonitoires, pas de PC ni d’AC ->
sensation d’incapacité à se relever après la chute ou de paralysie mais OK après avoir été aidé
- Plus fréquent avec l’âge et chez les femmes
- Diagnostics différentiels/ hypothèses étiologiques :
o Ischémie du tronc cérébral -> perte du tonus musculaire des MI et du tronc
3. Prise en charge :
a. Anamnèse : But : identifier les FR de chute :
- Circonstances de la chute : où, quand et comment ?
o Que faisait le PT au moment de la chute, prodromes, signes accompagnateurs (palpitation,
vertiges, etc.)
- Chutes répétitives, dans un contexte particulier (voir si chute dans l’année précédente) ?
- Comportements à risque ?
- Facteurs environnementaux, barrière architecturale ?
- Problème de marche ou d’équilibre ?
- Médicaments pris par le PT (prescrits et automédication)
c. Examens complémentaires : Choisis selon les observations cliniques : pas de consensus sur ce qu’il
faut prescrire chez les chuteurs
- FSC : anémie ?
- Azote uréique, créatinine, électrolytes et glycémie : déshydratation, hyperosmolarité ?
- Si signes et symptômes cardiaques : Holter (monitorage cardiaque), US
II. Ostéoporose :
1. Définition et épidémiologie :
• Définition : Maladie générale du squelette, caractérisée par une masse osseuse basse et une
détérioration de la microarchitecture -> entraîne une augmentation de la fragilité de l’os et des
fractures
• Epidémiologie : Grand problème de santé publique : une des pathologies responsables du plus
grand nombre de jours d’hospitalisation (devant la majorité des cancers et les maladies CV) et de
DALY. Cause des handicaps, une perte de qualité de vie (placement en EMS fréquent après
fracture) et cause des coûts médicaux importants.
- Risque d’avoir une fracture ostéoporotique après 50 ans : 1 F sur 2, 1 H sur 5
2. Etiologie :
• Ostéoporose primaire : forme la plus fréquente -> pas de cause sous-jacente
• Ostéoporose secondaire : différentes causes sous-jacentes :
- Hyperthyroïdie (surtout si non traité et sur le long terme)
- Dysfonction parathyroïdienne
- Rhumatisme articulaire chronique (polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante)
- Malabsorption de calcium (maladie coeliaque), malnutrition
- Hypovitaminose D (peut être ↗ si peu d’exposition solaire, par exemple si crainte de sortir)
- Métastases osseuses, cancer hématologique (ex : myélome multiple)
- Diabète de type 1
- Osteogenesis imperfecta
- Hypogonadisme/ ménopause prématurée (avant 45 ans)
- Hépatopathie chronique
4. Diagnostic de l’ostéoporose :
a. Critères diagnostics : DMO ou fracture à basse énergie :
- Le diagnostic de l’ostéoporose se pose par :
o La mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par DXA (absorptiométrie à rayons X de
double énergie) (= minéralométrie)
o La survenue d’une fracture à basse énergie (fracture pathologique)
- DXA : mesure le nombre de grammes de minéral osseux par cm2 de surface osseuse (-> exprimé
en g/cm2). Mesure au niveau de la hanche ou de la colonne vertébrale.
- La catégorie d’atteinte osseuse dépend de la valeur de DMO, qui est comparée à des valeurs de
références converties en déviations standard : les T-score (comparaison par rapport à des adultes
jeunes (entre 25 et 30 ans, donc à faible risque de fracture) et de même sexe).
o Normal : T-score > - 1 SD
o Ostéopénie : DMO -1 ≤ T-score < 2.5 DS
o Ostéoporose : T-score ≥ - 2.5 DS
o Ostéoporose sévère : T-score ≥ - 2.5 DS ET une ou plusieurs fracture(s) pathologique(s)
o Ostéomalacie : défaut de la minéralisation osseuse (diminution de la vitamine D)
- NB : chaque diminution de la DMO d’une déviation standard double le risque de fracture -> La
DMO permet le Dx de l’ostéoporose ET d’évaluer le risque de fracture !
- NB : Z-score : ajusté à l’âge et au sexe -> si déviation importante ici : plus grave (mais possible
d’avoir un T-score abaissé et un Z-score normal)
- NB : remboursement de la DMO par les assurances compliqué : le PT doit avoir une ostéoporose
clinique et une fracture provoquée par un trauma minime + cause secondaire d’ostéoporose.
Remboursement que si fait à UN site squelettique.
5. Traitement :
• Ostéoporose primaire : But : prévention des fractures
- Correction des FR modifiables :
o Apport suffisant de calcium, de protéines et de vitamine D (suppléments si nécessaire)
o Exercice physique régulier (maintien de la masse musculaire et meilleure proprioception)
o Modification des FR de chute (cf. plus haut)
o NB : carence en vitamine D chez la majorité des F ménopausées et malnutrition
fréquente chez les personnes institutionnalisées. Apport en protéines normal permet de
diminuer la perte de masse musculaire
- TTT médicamenteux de l’ostéoporose :
o Biphosphonates : médicament de choix pour TTT ostéoporose et prévention des
fractures : 4 disponibles en Suisse : alendronate, ibandronate, risédronate et zolédronate
-> diminue les coûts de la santé !
o Autres options :
▪ Raloxifène : SERM : activité agoniste aux oestrogènes sur l’os
▪ Calcitonine : ↘ résorption osseuse
▪ Tériparatide : PTH recombinante
▪ Hormones sexuelles : uniquement si hypogonadisme masculin ou ménopause (mais
balance risque/bénéfice pas toujours en faveur du TTT)
• Ostéoporose secondaire : TTT la cause !
- NB : dans le cas d’une ménopause précoce, une substitution hormonale diminue le risque de
développer une ostéoporose
• Ostéomalacie : supplémentation en calcium et en vitamine D
b. Classification de Garden :
• Stade I : fracture sous-capitale incomplète (partie inf.)
- Fracture engrenée en coxa valga :
- Travées osseuses de la tête verticalisées par rapport à celles
du corps fémoral
- Valgus (= fémur vers l’extérieur, par ↗ angle cervico-
diaphysaire)
o Adduction de la tête
o Rotation externe de la diaphyse
- Fractures stables (Ø déconsolidation)
• Stade II : fracture sous-capitale complète, mais non déplacée
- Fracture engrenée sans déplacement :
- Travées de la tête en continuité avec celles du col
- Abduction de la tête et du reste du fémur -> alignement normal
maintenu
- Fracture stable à bon pronostic
• Stade III : fracture sous-capitale complète partiellement déplacée en
coxa vara :
- Varus (fémur vers l’intérieur, par ↘ angle cervico-diaphysaire) :
Abduction et extension de la tête, rotation externe de la diaphyse
• Stade IV : fracture sous-capitale complète dissociée
- Varus : Fémur en rotation externe et déplacé supérieurement p. rapp.
à la tête, restée dans l’acétabulum
- Fracture instable, avec mauvais pronostic
- Risque d’ONA (car rupture des vaisseaux)
• Types de prothèses :
1) Prothèse partielle (hémiarthroplastie) unipolaire :
- Col-tête prosthétiques dans acétabulum natif
- Complications : R d’érosion de l’acétabulum élevé -> arthrose,
douleurs (30% dans les 5 ans)
o Réservées aux patients infirmes (à faible mobilité), non-
ambulatoires et/ou avec espérance de vie réduite
- Modèles : Austin-Moore (non-cimentée) et Thompson
(cimentée)
o Crâne
o Humérus et fémur proximaux 24 – 66%
o Vertèbres cervicales
b. Physiopathologie :
- Les métastases se font majoritairement par voie hématogène, via le plexus veineux vertébral
de Batson : va du sacrum au crâne et draine beaucoup d’organes thoraco-abdominaux, dont
les 5 susmentionnés et a des connexions « intimes » avec les sites de métastatisation osseuse
les plus fréquents (cf. plus haut) -> les métastases vont de ces 5 organes aux os !
o Métastatisation aussi possible par autres routes hématogènes et lymphatiques
- Les métastases doivent tout d’abord envahir les veines -> cavité médullaire : ici, les cellules
tumorales doivent être capables de résister au SI, survivre et se multiplier : molécules
d’adhésion spécifiques, capacité d’induction de néoangiogenèse
- Une fois dans l’os, les cellules métastatiques sont tout d’abord maintenue dans un état
quiescent par différentes substances locales. Elles se « réveillent » dans un 2ème temps -
> sécrètent des substances qui activent les ostéoclastes (PTHrP, IL-1, IL-6, TNF) ou alors
activent les ostéoblastes -> sécrètent du RANKL -> activation des ostéoclastes
- => Lésions lytiques (résorption et érosion) de la face interne (médullaire) de la corticale
osseuse -> relâchement de calcium (hyperCa2+) et de facteurs de croissance -> croissance
de la métastase
o NB : la lésion osseuse n’est donc pas directement médiée par les cellules
tumorales mais par les ostéoclastes qu’elles activent
o La lésion peut aussi être blastique, ou mixte.
c. Complications orthopédiques :
- Douleurs/restrictions de mobilité : microfractures de la corticale qui se propagent et causent
des douleurs importantes
- Fractures pathologiques : par fragilisation osseuse (lyse locale)
• Exemples :
- Rx : Ostéocondensantes
Ostéolytiques
Myélome
Mixte
b. Traitement :
- Considérations : métastases osseuses affectent généralement le patient en fin de vie (mais
attention à ne pas sous-estimer la survie, ce ne sont pas les métastases avec le pire pronostic vital)
- But du TTT : Prévenir et TTT les complications (SREs) et ralentir la progression. Concerne aussi la
nutrition, réhabilitation et prise en charge psycho-sociale du PT -> approche multidisciplinaire
- Le TTT se fait selon 2 critères :
o Stabilité des lésions (risque de fracture, lésion nerveuse, etc.)
o Pronostic du PT (selon le score de Tokuhashi)
- Ne pas croire qu’il faut soigner/prévenir la fracture coûte que coûte, indépendamment du reste.
• TTT non-chirurgical :
- Chimiothérapie (néo-adjuvante, curative, adjuvante ou palliative), radiothérapie (important
pour TTT douleur et TTT adjuvant à la chirurgie suite aux fractures), chimioablation,
thermoablation (par laser, micro-ondes, US : mort des cellules tumorales à > 60°C), thérapie
endocrinienne (SERM pour tumeurs mammaires, anti-androgènes pour tumeurs prostatiques
; bénéfice chez 80% des patients), radiologie interventionnelle (vertebroplastie,
cimentoplastie, radiofréquence, cryo-ablation, alcoolisation, embolisation pré-opératoire des
tumeurs hypervascularisées, etc.)
- TTT de soutien : analgésiques (AINS, opioïdes, anti-dépresseurs, anti-convulsivants,
corticostéroïdes), biphosphonates (se fixe à la matrice -> ↘action des ostéoclastes, ↗
lymphocytes T dirigés contre les cellules tumorales), dénosumab (Ac qui inhibe RANKL -> pas
d’activation des ostéoclastes)
o Biphosphonates : plutôt pour myélome (aussi efficace que dénosumab mais moins d’EI)
o Dénosumab : plutôt pour les tumeurs solides
o NB : les deux font des ostéonécroses de la mâchoire et des fractures fémorales -> faire
un bilan dentaire avant l’introduction du TTT et Rx du fémur si douleur à la cuisse (peut
être une fissure osseuse -> ne pas banaliser pour pouvoir TTT avant que fracture !)
- TTT orthopédique : attelle (but : réduction des douleurs et des TTT, prévention des fractures)
I. Céphalées :
a. Céphalées primaires :
1) Céphalées de tension :
- 2/3 des céphalées primaires mais 4 fois moins de consultation que pour les migraines. La forme
épisodique est plus fréquente que la forme chronique (80% vs 3%)
- Douleurs au niveau des muscles du front, péricrâniens, occipitaux avec tension au niveau des
muscles paracervicaux et des trapèzes -> douleur plus diffuse (partout sur la tête, « en casque »)
- Nombreux facteurs déclenchants, dont le stress (physique ou psychique) et des facteurs
météorologiques
2) Migraines :
- 15% des céphales primaires. Touche 10-12% de la population : F (17%) > H (6%) (rapport 3 :1).
- Touche plus les jeunes que les vieux : la majorité des PTs ont leur première crise avant 30 ans. La
fréquence des crises diminue avec l’âge (que 5% des céphalées chez les PTs gériatriques).
- Rémission transitoire en cas de grossesse dans 70% des cas, peut être en revanche augmentée par
les règles
- 3 entités cliniques de la migraine :
o Migraine sans aura : majorité des cas
o Migraine avec aura : 15 – 20% des PTs (attention : ≠ migraine basilaire, avec troubles
visuels passagers, vertiges, acouphènes et ataxie)
o Complications de la migraine : status migraineux, migraine chronique (souvent si prise ++
de médicaments), infarctus migraineux
- Physiopathologie : le facteur déclenchant est encore inconnu. La phase céphalalgique est causée
par deux phénomènes :
1) Phénomène inflammatoire vasculaire + vasodilatation (dans le territoire de la carotide
externe) : Médié par la libération de sérotonine (noyau du raphé) et de NA (locus coeruleus)
- NB : sérotonine : par action sur 5-HT2 -> inflammation et agrégation plaquettaire (+
vasocontriction). 5-HT1 -> vasocontriction. On utilise donc des agonistes 5-HT1 et des
antagonistes 5-HT2 pour le TTT de la migraine !
2) Phénomène inflammatoire à médiation neurogène : Par le noyau du V -> libération de NT
vasoactifs
- NB : Migraine est un FR pour les AVC ischémiques (surtout si association avec d’autres FR, comme
une contraception orale, tabagisme, etc.)
3) Névralgies primaires :
- Plus fréquent après 65 ans (20% vs 1% avant)
- Causé par la lésion d’un NC innervant la face
- Caractéristiques : crises douloureuses à localisation stéréotypée, violentes ++, courtes (qlq
fractions de seconde), à répétition lancinante
b. Céphalées secondaires :
1) Causes non-urgentes :
• Fièvre
• Désordres métaboliques (systémique) : hypoHGT, hypercapnie, hypoxie, etc.
• Infections ORL : rhino-sinusite -> 15% des céphalées secondaires -> état grippal, rhinorrhée
purulente, douleur accentuée si PT penche la tête en avant, unilatérale et avec douleurs
dentaires
• Médicaments/ toxiques : De nombreux médicaments (ou sevrage de médicaments) peuvent
causer des céphalées :
o Abus d’antalgiques (dont ceux pour TTT la migraine) : après 15 jours d’antalgiques simples/
AINS ou 10 jours d’opioïdes et dérivés -> stop 2 mois après l’arrêt du TTT => ATTENTION
avec le TTT des céphalées !
o Contraceptifs oraux, digoxine, xantines, dérivés nitrés, anticalciques
o Caféine, théine -> entretiennent ou aggravent une céphalée primaire !
• Endocrinopathies
• Autre : causes ostéo-articulaires (colonne cervicale, mandibule), traumas crâniens
2) Causes urgentes :
• Crise hypertensive : si TAD > 120 ou variation brutale de la TA (> 25% de la TAD). L’HTA peut
aussi décompenser des céphalées primaires.
• Méningite : céphalée, EF, raideur de nuque.
o NB : si méningite chronique (ex : TBC, néoplasie), symptômes discrets et fièvre
possiblement absente ! Méningite par TBC : surtout c/o personne âgée dénutrie
• Encéphalite, neuropaludisme : céphalées, EF, troubles de la conscience, troubles neuros
focaux
a. Anamnèse :
- Recherche de Red flags :
o Premier épisode de céphalée (surtout si début brutal)
o Céphalée paroxystique (survenue brutale, en « coup de tonnerre »), avec douleurs ++++
o Céphalées d’aggravation progressive au cours des derniers jours/ semaines
o Céphalées évocatrices de migraine mais toujours du même côté
o Céphalée inaugurale du 3ème âge (> 50 ans)
o Céphalées inhabituelles (caractère, intensité, durée, évolution)
o Céphalées déclenchées par un Valsalva, activité sexuelle ou changement de position
o Céphalées associées à :
▪ Fièvre (sans foyer infectieux clair)
▪ Un méningisme
▪ Vomissements (hors crise typique de migraine)
▪ Epilepsie non connue
▪ Anomalie neuro (œdème papillaire, déficit persistant), altération du GCS
▪ Symptômes généraux (perte de poids, fatigue, sudations)
▪ HTA ≥ 180/120
▪ Immunodéficience, post-partum, cancer, anti-coagulation
▪ Trauma récent, manipulation ou trauma de la nuque
▪ AF d’hémorragie cérébrale
- Suite de l’anamnèse ou anamnèse de douleurs habituelles :
o Localisation intensité, caractère des douleurs (pulsatiles, décharges, etc.)
o Facteurs déclenchants, calmants et aggravants
o Symptômes associés : nausées, vomissements, photo- ou phonophobie
o Aura
o Fréquence (par semaine / mois) et durée des crises
o Date d’apparition des symptômes
o Modifications survenues depuis le début
o TTT/ investigations déjà faits
o Consommation de médicaments
o Répercussion des céphalées sur la vie quotidienne (vie privée/ professionnelle)
b. Examen physique :
- Signes vitaux : T°C, TA
- Examen et palpation des yeux
- Recherche de méningisme (Brudzinski, Kernig)
- Percussion des sinus, recherche d’un écoulement nasal ant/post.
- Palpation : articulation temporo-mandibulaire (+ examen dentition), colonne cervicale,
artères temporales (après 50 ans)
- Recherche de souffles crâniens
- Status neuro :
o GCS, niveau attentionnel
o Troubles cognitifs : aphasie, amnésie, hémi-négligence
c. Examens complémentaires :
• Imagerie :
- Anévrisme cérébral : angio-CT/ angio-IRM -> permet de visualiser l’anévrisme
- HSA : CT natif -> permet de visualiser le sang rapidement. CT injecté avec angio-CT : pour voir
un anévrisme
o Se de 80% dans les 24h, 50% de Se après 3 jours -> si clinique évocatrice et CT négatif,
faire une PL
- Méningite : uniquement si signes d’HTIC avant la PL : CT natif et injecté
- Dissection de la carotide/ artère vertébrale : CT natif et injecté avec angio-CT des vaisseaux du
cou et cérébraux -> aspect en flamme de bougie
- Recherche de pathologies plus complexes : IRM
• Laboratoire : en fonction de la clinique et de l’imagerie :
o Crase, FSC, bilan inflammatoire (CRP ou PCT)
• PL : pour l’HSA : après le scanner s’il est négatif. Indications :
- Suspicion d’HSA et imagerie négative mais haute suspicion clinique
o Recherche de GR/ sang macroscopique dans le LCR
o NB : Si saignement plus ancien : LCR jaune car l’Hb est transformée en bilirubine
o Possible mesure de la pression du LCR -> reflète une HTIC
- Suspicion de méningite/ méningo-encéphalite/ méningite carcinomateuse
o GB, protéines, glucose, examen direct et culture
• Migraine avec aura typique : au moins 2 crises avec les critères suivants :
- 1 ou plusieurs signes neurologiques focaux transitoires (= SNFT = aura)
- Evolution de l’aura en plus de 4 minutes ou succession d’au moins 2 symptômes
- Aucun SNFT après 60 minutes
- Céphalées pendant l’aura ou < 60 minutes après
• NB : SNFT :
- Troubles visuels homonymes positifs (scotomes, lignes ou phosphènes scintilants) et/ ou
négatifs (amaurose, hémianopsie)
- Paresthésies, engourdissement ou fourmillements/picotements unilatéral
- Aphasie
- (Parésie unilatérale ? oui selon cahier, non selon référence)
• Céphalées de tension : au moins 10 épisodes avec une moyenne de < 1/ mois (-> < 12 jours/an)
(NB : peut être épisodique si < 10 épisodes)
a. Phase aiguë : Dans le cadre d’une consultation, le TTT de la phase aigüe améliore l’investigation
• TTT non-médicamenteux :
- Se mettre au calme, ± s’allonger, diminuer la lumière et les bruits
• TTT médicamenteux :
- En 1ère intention : antalgique simple (AINS, AAS, paracétamol) + procinétique (TTT favorisant
la motilité gastrique, car les crises sont accompagnées de gastroparésies -> moins bonne
absorption. Ex : dompéridone, métoclopramide)
- Si pas de réponse : agonistes sérotoninergiques 5-HT1 (dérivés de l’ergot, triptans ->
vasoconstriction via 5-HT1).
o A administrer le plus vite possible après le début de la crise (y compris lors des
prodromes : inefficace après 2h) et à la plus petite dose efficace.
o Limiter ces TTT dans le temps : risque de céphalées de rebond ou sur abus
médicamenteux
o Triptans :
▪ CI chez les PTs coronariens et chez la femme enceinte/allaitement
▪ Ne pas combiner avec les dérivés de l’ergot ou d’autres substances vasoactives
▪ Efficacité variable en fonction des PTs. Améliorée en les combinant avec des
antalgiques simples
▪ Peuvent être donnés en PO, SC et IN -> utile si PT vomit
o Dérivés de l’ergot : Moins utilisés à cause de leurs CI
- Cas particuliers :
o Céphalées en grappe : O2, agonistes sérotoninergiques 5-HT1
o Névralgies du trijumeau ou du glossopharingien : antiépileptique (ex : carbamazépine)
- Autres cas :
o Céphalées de tension : antalgiques ± antidépresseur
o Céphalées en grappe : anticalciques/ corticoïdes/ lithium
o Névralgie du trijumeau : médicaments + positionnement, physio, application de chaud/froid,
avis ORL/ neurochir.
o Céphalées sur abus méd : sevrage rapide
I. Incontinence urinaire :
1. Généralités :
- Définition de l’incontinence : Perte d’urine involontaire, en quantité suffisante pour engendrer un
problème social ou hygiénique
- Prévalence augmente avec l’âge : 10 – 30% des > 65 ans autonomes, 50% des PTs en institution
- Conséquences : lésions cutanées, ITU, chutes et fractures, gêne, perte d’estime, isolement,
dépression, etc. -> les PTs n’en parlent pas facilement ! Coûts importants (plus que dialyse et
chirurgie coronarienne ensemble !)
- Nombre normal de mictions par jour : 6 – 8. La nuit : 1x max.
- Sensation de vidange de la vessie : important pour DDx
o Besoin d’aller uriner à partir de 300 ml
o Globe : varie en fonction de l’âge. A partir de 500 ml mais si sujet âgé et malade : 350 ml
2. Physiologie de la miction :
a. Situation physiologique :
- Vessie : contrôle par le SNAPS (S2 – S4) et SNAS (T10 – L2)
o Pendant le remplissage vésical : détrusor inhibé -> accumulation d’urine dans la vessie
o Pendant la miction : détrusor activé -> contraction et évacuation de l’urine
- Sphincters : contrôle par le SNAS (T10 – L2), le SNAPS (S2 – S4) et SN somatique (S2 – S4) :
contractés quand la vessie est au repos, relâchés lors de la vidange
o Au niveau du col de la vessie et de l’urètre proximal -> muscle lisse -> contrôle involontaire
o Au niveau de l’urètre et du plancher pelvien -> muscles striés -> contrôle volontaire
- La miction est contrôlée par les systèmes nerveux autonome et somatique :
o Inhibition de la miction le plus souvent (par cortex)
o Quand remplissage de la vessie -> étirement senti par des afférences -> levée d’inhibition et
miction par des circuits réflexes :
▪ Inhibition du SNAS et activation du SNAPS -> nerf pudendus relâche le sphincter
externe
▪ Contact du centre de la miction (cortex préfrontal) -> envie d’uriner : centre
pontique de la miction (TC), qui permet la coordination vésico-sphinctérienne ->
contact des MN vers les sphincters -> relâchement et contraction des muscles
abdominaux et du détrusor (SNAPS) -> miction
Parasympathique Sympathique
Stimule le réflexe de miction par : Inhibe le réflexe de miction par :
• Contraction du m. détrusor (musculeuse de • Relaxation du muscle détrusor via récepteur
la paroi de la vessie) via ACh/M₃ -> ↗ P ß₂ (couplé à Gi/AMPc)
vésicale • Contraction du sphincter interne via réc. α₁
• Relaxation du sphincter interne via NO • Inhibition du réflexe du motoneurone
• -> Permet le flux d’urine
Causes possibles :
• Infection
• Tumeur (ex : frontale)
• Neurologique (vessie neurogène
hyperréflexique)
• Parkinson, Alzeimer, démence vasculaire
• SEP
• AVC
4. Prise en charge :
a. Anamnèse : Permet en général de déterminer le type d’incontinence
- Début (apparition), fréquence, horaire
- Quantité, qualité
- Sensation de faux besoins/ de vessie incomplètement vidée
- Douleurs ou brulures mictionnelles
- Facteurs déclenchants, symptômes associés
- Constipation, horaire des besoins
- Médicaments : diurétiques, etc.
- ATCD : obstétricaux (nombre d’accouchement par voie basse, poids des enfants), manipulations
urologiques, ITU, calculs, diabète, maladies neuro, âge de la ménopause + substitution
hormonale ?
- Examen mental
- Calendrier mictionnel (sur 48 – 72h) : noter les entrées et sorties (ce qu’ils boivent et urinent :
urine avec croix selon la quantité) + épisodes d’incontinence
- Impact sur la vie de tous les jours
b. Examen physique :
- Abdomen : recherche d’un globe vésical
- Examen gynéco : cysto/rectocèle (= prolapsus vaginal/ rectal), fistule, vaginite infectieuse ou
atrophique, caroncule urétral (excroissance au niveau de l’urètre)
- Examen des OGE chez l’homme
- Test de continence à l’effort sur vessie pleine -> fuite à l’effort ?
- TR : fécalome, prostate, tonus sphinctérien, contraction des mm. releveurs de l’anus
- Examen neurologique complet
c. Examens complémentaires :
- Stix/ sédiment urinaire (analyse + microscopie : recherche de glucose, protéines, nitrites, GR et
GB) -> diabète, ITU (peur précipiter une incontinence urinaire)
- Culture d’urines avec ATBgramme
o NB : ITU plus fréquentes après 60 ans (par dysfonction de l’appareil urinaire -> ↗ résidu post-
mictionnel), immunosénescence et troubles endocriniens (ex : diabète)). Peuvent être
symptomatiques ou asymptomatiques !!
- En cas de doute : US à la recherche d’un résidu post-mictionnel augmenté ou d’une rétention
urinaire
- Si Dx incertain, échec du TTT ou avant chirurgie :
o Cystomanométrie -> hyperréflexie de la vessie ou
vessie atone (cf. image) ?
o US des voies urinaires
o Débitmétrie
o Cytoscopie
o Exploration urodynamique complète
o Urographie IV ou cystographie
5. Traitement :
- Le traitement doit être adapté au PT et à son type d’incontinence (but = pas forcément continence
totale selon le cas !)
- Il existe 4 groupes de TTT : TTT de rééducation, pharmacologiques, chirurgicaux et palliatifs
• Incontinence d’effort :
- Education : Aller aux toilettes plus souvent pour vider la vessie -> moins de risque de pertes si
effort
- Rééducation périnéale (cf. plus haut) : diminue le recours à la chirurgie chez les femmes
multipares
o Exercices périnéaux -> raffermit le plancher pelvien
o Nécessite plusieurs mois de thérapie pour être efficace
- Pharmacologie : anticholinergiques et œstrogènes (si atrophie vulvaire, mais efficacité
limitée)
- Injections périurétrales de collagène (↗ résistance urétrale) : peu efficace et temporaire
- Chirurgie : urétropexie : suspension sous-urétrale par bandelette (chirurgie simple, sous
anesthésie régionale) : bandelette sous l’urètre -> s’appuie dessus en cas d’effort -> le
soutient/ferme
o On peut poser un pessaire pour prévenir un prolapsus de l’utérus : sorte d’anneau
autour du col de l’utérus et remonte -> garde le bordel en place
• Incontinence fonctionnelle :
- Améliorer l’environnement : chaise percée ou urinal la nuit pour que le PT n’ait pas trop à se
déplacer
I. Physiopathologie de l’EP :
1. Pathogénèse :
- Origine de l’embole : le plus souvent : MI. Peut aussi venir du cœur D, de la zone pelvienne ou
être formé localement (HTAP, athérosclérose, stase sur IC gauche)
o => Que 50% des EP avec signes de TVP !
- L’embole va ensuite dans une ramification de la circulation pulmonaire, en général dans les
lobes inférieurs (les mieux vascularisés)
- Gravité selon :
o La taille de l’artère touchée
o La quantité de thrombus
o La fonction CV du PT
- Conséquences dans le territoire touché :
o Atélectasie : le surfactant a une demi-vie courte -> sans apport sanguin, n’est pas
resynthétisé -> atélectasie
o Infarctus pulmonaire : rare (cf. plus loin). Dans ce cas : GR + GB dans les alvéoles ->
opacité à la Rx
2. Conséquences hémodynamiques :
a. HTAP et hypoTA systémique :
- Le thrombus ↗ la R selon sa taille, la taille de l’artère occluse et la vasoconstriction qu’il
engendre (par SNAS + plaquettes -> TxA2 + sérotonine)
o ↗ P en amont (cœur D et circulation pulm -> peut causer un OAP) et ↘ P en aval (cœur
G et circulation systémique)
- Compensation : réserve pulmonaire : recrutement de capillaires supplémentaires par ↗ P et
distension des vx pulmonaires (qui sont très compliants)
o La ↗ P est en général compensée, sauf si embole massif : il faut occlure au minimum
50% de la circulation pulmonaire pour causer une ↗ P pulm. et un choc obstructif
b. IC droite aiguë :
- La ↗ de la postcharge droite a plusieurs conséquences :
o Compression des coronaires (par ↗Pvd) :
▪ ↘ inotropie et VES
▪ Infarctus et arythmies possibles
o Dilatation du VD :
▪ Insuffisance tricuspidienne (ne se touchent plus)
▪ VD toujours contracté quand le VG est relâché -> déviation du septum et ↘
précharge G -> ↘ VES et DC -> choc et ↘ perfusion coronaire (peut aussi
causer un infarctus) -> donner de la NA pour ↗ RVS et « regonfler » le VG
c. Infarctus pulmonaire : rare car rarement obstruction complète, anastomoses et diffusion d’O2
depuis les VA :
- Rappel : Les artères bronchiques perfusent les cellules extra-alvéolaires. Les alvéoles sont
perfusées principalement par les capillaires issus des artères pulmonaires, mais aussi par des
anastomoses issues des artères bronchiques
- Pour avoir un infarctus pulmonaire il faut donc :
o Une obstruction totale d’un segment de l’artère pulmonaire
o Une mauvaise fonction cardiaque -> ↘ perfusion par artères bronchiques -> ↘
anastomoses
c. Hypocapnie :
- Par l’hyperventilation causée par :
o La douleur
o L’hypoxémie (< 60 mmHg)
- L’hyperventilation ↗ pH du LCR (↘PaCO2 -> diffusion du CO2 hors du LCR -> ↘ HCO3- du LCR
pour normaliser le pH) : quand plus d’hyperventilation : PaCO2 retourne à la N mais HCO3-
dans le LCR toujours bas (car doit passer la BHE par des transporteurs, équilibre en 18 – 36h) -
> même si le CO2 dans le LCR est N, le pH reste bas (CO2 > HCO3-) -> hyperventilation et
hypocapnie
Facteurs de risque :
Âge > 65 ans 1 pt
ATCD de TVP ou d’EP 3 pt
Chirurgie ou fracture dans le mois précédent 2 pt
Néoplasie active 2 pt
Symptômes
Douleur unilatérale dans un MI 3 pt
Hémoptysie 2 pt
Signes cliniques
FC :
75 – 94 bpm 3 pt
≥ 95 bpm 5 pt
Douleur à la palpation profonde du trajet 4 pt
veineux d’un MI ET œdème unilatéral
Probabilité clinique d’EP
Faible 0 – 3 pts -> 5 – 10 % de risque d’EP
Intermédiaire 4 – 10 pts -> 30% de risque d’EP
Elevée ≥ 11 pts -> > 60% de risque d’EP
NB : SI CI au CT -> scintigraphie
pulmonaire
- D’une fois que le Dx d’EP est posé, on évalue sa gravité et son pronostic
- Pronostic de l’EP calculé avec le score PESI (Pulmonary Embolism Severity Index), en fonction de
l’âge et du sexe, des comorbidités et des signes cliniques :
5. Traitement :
• En résumé :
- Choix de l’anticoagulation :
o IR (ClCr < 30 ml/min) : HNF -> relais par AVK
o Pas d’IR (ClCr > 30 ml/min) :
▪ HBPM -> relais par AVK
▪ ACOD direct (à privilégier si TVP ou EP non-massive)
- Surveillance anticoagulation :
o HNF : activité anti-Xa, aPTT, plaquettes
o HBPM : en général aucun, parfois activité anti-Xa (une pour chaque type d’héparine)
o AVK : INR
o ACOD : rien à surveiller (-> on ne peut pas savoir si le TTT est bien équilibré et si le PT le
prend bien. De plus, si passage en IR, on ne peut pas voir la répercussion que ça a sur
l’anticoagulation. Possible de faire une activité anti-Xa mais pas top.)
7. Sortie de l’hôpital :
- Critères de sortie de l’hôpital :
o SpO2 > 90% AA
o Enseignement TTT (anticoagulation, injections sc)
o Logistique assurée (RDV c/o médecin-TTT, infirmiers à domicile si besoin)
- Durée du TTT par AVK :
o INR cible : 2 – 3
o Dépend de la cause de l’EP :
▪ EP/TVP secondaire sur FR transitoire -> 3 mois de TTT
▪ EP/TVP idiopathique -> min 3 mois, sur le long terme si pas de CI (risque de
récidive annuel : 10%)
▪ EP/TVP récidivante ou FR sévère permanent (ex : cancer, thrombophilie familiale
clinique majeure (déficit AT, FV Leiden homozygote, combinaison d’anomalies) ->
sans limite de temps, avec réévaluation annuelle
o On arrête donc le TTT en fonction de :
▪ La qualité de l’anticoagulation (INR thérapeutique ?) -> si toujours trop élevé, on
peut passer aux ACOD (moins fluctuants et moins de risque d’hémorragie)
▪ EI (hémorragie grave sous AVK : 4 – 5% par an)
▪ Risque thromboembolique (cf. plus haut)
- Contention élastique :
o Si TVP proximale : bas de contention classe 2 (force de contention définie) jusqu’en-
dessous du genou pendant au moins 1 an (2x moins de risque de syndrome post-
1. Epidémiologie :
- En 2020, la dépression unipolaire sera la 2ème maladie la plus importante (global burden), après
les affections cardiovasculaires
- Prévalence sur la vie de l’épisode dépressif (ED) unipolaire (F > H : 2 :1) :
o 5 - 12% chez l’homme
o 10 - 25% chez la femme
- Début à tout âge, avec 2 pics : 20s et 40s
- Le pronostic d’un ED unipolaire est généralement favorable : « restitutio quo ante » dans la
majorité des cas. Toutefois, rémission incomplète (symptômes résiduels) chez 20-30% des cas
o Evolution chronique à 2 ans chez 10-20% des cas
o Risque de suicide élevé (env. 15%)
o Le risque de rechute/récurrence augmente avec le nombre d’épisodes :
▪ Après le 1er ED -> 50-60% de rechutes
▪ Après le 2e ED -> 70% de rechutes
▪ Après le 3e ED -> 90% de rechutes
- Chez le généraliste : 10% au moins des patients reçus en Médecine de Premier Recours souffrent
de dépression, et 50% de ces patients se plaignent prioritairement ou exclusivement de
symptômes somatiques (troubles gastro-intestinaux, douleurs, perte de poids, etc.)
- Plaintes fréquentes qui doivent conduire à une investigation systématique d’un possible ED :
o Troubles du sommeil
o Asthénie
o Anxiété
2. Diagnostic de la dépression :
a. Facteurs de risque de la dépression :
- Solitude, surcharge de travail, évènements de vie négatifs, niveau socio-économique, maladies,
perte de travail, abus de substances, F>H (rapport 2 :1), facteurs génétiques (mais pas héréditaire),
dépression dans la famille (-> moins d’attention -> dépression), ménopause
b. Critères diagnostiques :
- Dépression : symptômes tous les jours pendant au moins 2 semaines. 3 principaux, à rechercher :
o Tristesse
o Anhédonie (perte d’intérêt pour les choses qu’on aime habituellement)
o Aboulie (difficulté à faire qqch)
- Signe de la sévérité d’une dépression peut aussi être la perte du travail, mauvais résultats scolaires,
etc.
- Investiguer la prise d’alcool (principalement, car est dépressiogène) et de drogues : consommation
peut augmenter avec la survenue de la dépression -> peut être le motif de la consultation (surtout
chez les jeunes)
c. Echelles psychométriques :
- Une évaluation psychométrique permet de passer en revue de manière systématique la plupart
des symptômes dépressifs -> évite de banaliser la sévérité de l’état clinique (critères diagnostic
quantitatifs simplifiés DSM-IV/CIM-10) : ici, chaque symptôme est qualifié, et on lui attribue un
score selon sa sévérité.
- Il s’agit de questionnaires pour évaluer la dépression ; chaque question est un symptôme, et sa
sévérité est notée, avec des exemples précis, facilitant le diagnostic. A la fin, on additionne les
points -> degré de dépression.
- On utilise :
o L’échelle de Hamilton (HAM-D)
o La MADRS (Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale).
- Ces échelles peuvent aussi être utilisées pour le suivi, de manière à quantifier l’évolution du
patient, l’effet du traitement (surtout la MADRS, apparemment plus sensible de ce point de vue).
5. Autour du diagnostic :
a. Implications du diagnostic :
- Même si le PT se plaint de symptômes somatiques au premier plan et qu’on pense à une
dépression, il est préférable de commencer par l’écoute et la prise en compte de sa demande
avant de parler de dépression -> examen somatique complet : permet d’exclure une cause
somatique, de rassurer le PT et d’établir une bonne relation TTT (en lui montrant qu’on prend en
compte ce qu’il dit)
- Les points importants à aborder lors du diagnostic sont de quittancer la souffrance du PT, de
discuter de la difficulté à accepter sa perte d’autonomie (par la dépression), fournir des
explications simples sur les causes neurobiologiques de la dépression (p. ex. anomalie de la
transmission de l’information d’une cellule à l’autre du cerveau; baisse de certains messagers
chimiques de l’information dans le cerveau, les neurotransmetteurs comme la sérotonine, la
dopamine et la noradrénaline), informer et rassurer le sujet sur les moyens thérapeutiques
disponibles et sur leur efficacité (pharmacothérapie, psychothérapie)
- Il peut être bon d’inclure les proches (toujours avec le consentement du PT). Cela a des avantages
et désavantages, mais en général, avantages > désavantages :
o Avantages :
▪ Réduction des tensions familiales (incompréhension du vécu du patient déprimé
(expliquer par exemple qu’il ne s’agit pas d’une maladie de la volonté))
▪ Soutien psychologique des membres de la famille, notamment conjoint et enfants
(détection précoce chez ces derniers de signes de souffrance et orientation vers le
spécialiste)
▪ Répondre aux questions du type : ce qu’il faut ou ne pas faire
o Désavantages :
▪ Ingérence de membres en conflit avec le PT dans la prise en charge -> dur à gérer
▪ Gestion d’informations confidentielles (infidélités, dettes, etc.)
- Syndrome sérotoninergique :
- Mécanismes :
o Surdosage de médicaments qui ↗ activité 5-HT (interactions avec inhibiteurs de CYP)
o Médicaments sérotoninergiques associés entre eux
- Symptômes :
o Troubles SNC : confusion, agitation, convulsions, coma
o Troubles autonomes : hyperthermie, tachycardie, HTA, diarrhées, sudation profuse…
o Troubles neuromusculaires : myoclonies, tremblement, rigidité, ataxie…
• Stabilisateurs de l’humeur :
- Rôle : doivent être efficaces pour :
o Le traitement de la manie
o La dépression
o La prévention des rechutes
- Ex : Lithium (trouble bipolaire, TTT aigu de l’épisode maniaque), antiépileptiques (lamotrigine,
acide valproïque, carbamazépine (CBZ)), antipsychotiques (quétiapine, olanzapine)
1. Perte de connaissance :
a. Diagnostic différentiel : AEIOU TIPS C :
- Alcool
- Epilepsie, Endocrine, Electrolytes
- Infection
- Overdose (intoxication)
- Urémie (IR)
- Trauma, Température (hypo ou hyperT°C), Tumeur
- Insuline (hypo/hyperHGT)
- Psychiatrique (simulation, attaque de panique (crise d’angoisse)
- Stroke (AVC, AIT vertébrobasilaire), Shock
- Cardiovasculaire (angor, infarctus, EP)
b. Sévérité du coma :
- La sévérité du coma est évaluée en fonction du score de Glasgow (GCS) :
o GCS 8 -> coma léger
o GCS 6 et 7 -> coma de moyenne sévérité
o GCS < 6 -> coma sévère
• Lésions parenchymateuses :
- Commotion cérébrale : syndrome suivant un choc à la tête et qui peut se caractériser par : une
perte de conscience/ arrêt respiratoire transitoire/ perte de réflexes. Récupération complète par
la suite mais amnésie circonstancielle persistante, sans amnésie rétrograde ni antérograde.
Souvent associé à des céphalées et nausées.
o Physiopathologie de l’arrêt de la fonction nerveuse inconnue mais changements
biochimiques et physiologiques : dépolarisation, déplétion en ATP, altération de la
perméabilité vasculaire
- Lésions parenchymateuses directes : dues à un déplacement rapide du tissu cérébral ->
interruption de la vascularisation -> hémorragie / dégâts tissulaires / œdème. Lors d’un
traumatisme, il peut y avoir deux lésions parenchymateuses : une au site de l’impact (coup) et une
autre à l’opposé, due au choc du cerveau contre la boîte crânienne lors de la décélération
(contrecoup). Il y a deux types de lésons parenchymateuses :
o Contusion (transmission d’énergie cinétique aux tissu)
o Lacération (trauma pénétrant qui déchire le tissu)
o Les anciennes lésions traumatiques du cerveau sont appelées plaques jaunes (à cause de
leur apparence histologique) et peuvent être des sites de foyers épileptiques.
- Lésions axonales diffuses : Lésion traumatique de la substance blanche du compartiment
supratentoriel et du tronc. Elles sont dues à une lésion de l’axone au niveau du nœud de Ranvier -
> altération du transport axonal -> œdème (associé avec hémorragie focale)
o Lésions axonales diffuses chez 50% des patients dans le coma après un TC !
• Lésions traumatiques vasculaires : Elles peuvent causer différents types d’hématomes : épidural,
sous-dural, sous arachnoïdien, intraparenchymateux, fistule artérioveineuse (rupture de la
carotide interne dans le sinus caverneux). L’hématome comprime le parenchyme cérébral et cause
des symptômes neurologiques
b. Hypertension intracrânienne :
- HTIC = PIC > 200 mmH2O / 15 mmHg (N= 65 – 195 mmH2O / 5 – 15 mmHg) quand le patient est
couché
- Vcavité crânienne = Vcerveau + Vsang + VLCR = constante -> l’augmentation de la PIC est due à
l’augmentation du volume d’un de ces 3 compartiments
o Vcerveau : œdème cérébral, tumeur
o Vsang : thrombose veineuse cérébrale, hémorragie intracrânienne
o VLCR : hydrocéphalie
3. Hématome épidural :
• Généralités :
- Un hématome épidural est dû à un saignement artériel (le plus souvent
artère méningée moyenne). Ne passe pas les sutures crâniennes -> forme
de lentille
- Le plus souvent, survient suite à une fracture du crâne (principalement au
niveau de l’os temporal).
o NB : Chez les enfants, l’os est déformable et peut léser une artère
sans fracture ! L’hémorragie à lieu au niveau de la fracture
• Manifestations :
- Intervalle libre (ou lucide) fréquent (TC -> PC -> normalisation du GCS puis
replonge) : représente la période où le cerveau ne subissait aucun
dommage (pas de lésion primaire puis compression progressive par l’hématome)
- Ce type d’hématome peut s’expandre rapidement (symptômes en maximum quelques heures
mais évolution rapide à très rapide !).
• Prise en charge :
- Un TCC même mineur peut évoluer dans les premières heures (ex : hématome épidural) ->
surveillance neurologique rapprochée (GCS) et monitoring (signes vitaux)
- Examen physique : examen neuro (latéralisation si hémorragie) et des signes vitaux (atteinte
du TC -> bradycardie, hyperTA, perte des réflexes pupillaires) :
o NB : Triade de Cushing : hyperTA, bradycardie et troubles respiratoires (ex :
respiration de Cheynes-Stokes) -> signe d’HTIC
- Examens complémentaires : CT scan, sauf si évolution rapide : le délai entre le traumatisme
et le premier signe de détérioration est le temps dont on dispose pour décomprimer le cerveau
sans avoir de dégâts irréversibles (peut être de 20 min => Aller vite !!!)
- TTT : si signes d’HTIC -> neurochirurgie d’urgence !
- Attention : le trouble de la conscience peut être faussement attribué à des causes externes au
traumatisme (OH, toxiques) et masquer la cause réelle et l’urgence de la situation !
5. Hématome sous-dural :
• Généralités :
- Un hématome sous-dural est d’origine veineuse (veine perforantes ou
« bridging veins », qui relient la surface du cortex aux sinus duraux), passe
les sutures mais pas la ligne médiane -> plus plat, sur le côté et n’entre pas
dans les sillons (touche plus souvent la partie latérale du cerveau)
- Etiologies : Traumatisme : Mécanisme : le cerveau a une certaine mobilité
dans la boîte crânienne, mais les sinus veineux sont fixés -> un
déplacement du cerveau peut léser les veines à leur point d’entrée dans
l’espace sous-dural -> hémorragie (en général controlatéral à l’impact +
contusion).
o Plus fréquent chez les personnes âgées (atrophie cérébrale ->
veines étirées et le cerveau a plus de place pour bouger) et les enfants (veines perforantes
plus fines et fragiles. Ex : shaken baby syndrome)
• Manifestations :
- Les manifestations sont plus tardives que pour les hématomes épiduraux (en général dans les
48h, mais peut être plus long), et en général non-localisées (ex : céphalées, confusion,
détérioration neurologique le plus souvent progressive)
- En général pas associé à un intervalle libre car très souvent, une contusion cérébrale est
associée (en général, controlatérale à l’impact) -> symptômes = direct si important
• Manifestations : peu spécifiques : les manifestations suivantes doivent toutefois y faire penser :
o Céphalées inhabituelles
o Crises d’épilepsie (± morsure de langue et perte d’urine)
o Troubles de l’état de conscience (ex : PC)
o Déficits neuro focaux (ex : troubles du langage, comme une
anomie (perte de mots)).
- DDx : pathologie cérébrale (AVC, hématome), pathologie
infectieuse (méningo-encéphalite), trauma crânien, pathologie
tumorale, pseudotumor cerebri (HTIC idiopathique), syndrome du
sinus caverneux et état de mal épileptique
• Prise en charge :
1) Imagerie :
- CT-scan natif (A) avec phlébo-CT (B) ou phlébo-IRM :
o Permet de voir des thromboses, ainsi qu’une ischémie
cérébrale ou hémorragie cérébrale associée
- PL : Si CT injecté non praticable. A rechercher : pression
d’ouverture et hématophages
- Artériographie cérébrale avec phlébographie (en 2ème intention)
2) Labo :
- D-dimères (>500 ng/mL mais négatifs après 2-3 semaines)
- FSC, crase spéciale (prot S, C, antithrombine III, anticoagulant
lupique, mutations du Facteur II et V de Leiden)
- Ac anti phospholipides et anti cardiolipines
3) EEG : recherche d’un foyer épileptique focal ou généralisé : EEG pathologique pendant les
crises (utile par exemple si état de mal non-convulsivant : trouble de la conscience et neuro
sans convulsions -> EEG permet de poser le Dx). Aussi possible que patho entre les crises
(anomalies intercritiques) mais pas dans une majorité des cas -> on peut le faire en espérant
trouver qqch
• Traitement :
- Anticoagulation (héparine IV, acénocoumarol : INR 2.5)
- Thrombolyse/thromboaspiration/thrombectomie selon les cas
I. AVC : généralités :
1. Territoires anatomiques :
- Carotide interne : Système antérieur
o Artère ophtalmique -> œil + orbite
o Artère hypophysaire -> hypophyse
o Artère cérébrale moyenne (sylvienne) -> face latérale des
hémisphères, partie supérieure et genou de la capsule interne
o Artère cérébrale antérieure -> face médiale des hémisphères, bras
antérieur et genou de la capsule interne
▪ A. communicante antérieure -> polygone de Willis
(anastomose ant-post)
▪ A. récurrente de Heubner -> noyaux de la base, chiasma
optique, partie antérieure de la capsule interne, partie
antérieure de l’hypothalamus
o Artère choroïdienne antérieure -> partie postérieure de la capsule
interne, hippocampe et uncus
o Artère communicante postérieure -> polygone de Willis
(anastomose ant-post), genou de la capsule interne
- Vertébrales : système postérieur : -> TC et cervelet
o PICA -> tronc et cervelet
o Tronc basilaire
▪ AICA -> cervelet
▪ ACS -> cervelet + tronc
▪ Artère cérébrale postérieure -> face inférieure et
caudale des hémisphères
2. Prise en charge :
a. Anamnèse :
- OPQRST : surtout début d’apparition des symptômes, mode d’apparition, localisation (-> type
de lésion suggéré)
- Dans les ATCD, rechercher :
o BMI
o Athérosclérose : ATCD coronariens, claudication intermittente
o Diabète, dyslipidémie
b. Examen physique : neuro, cardiaque (+ pouls et auscultation carotides)
- Si hémisyndrome : rechercher d’autres signes corticaux (hémianopsie, troubles du langage,
apraxie, agraphie, etc.) -> permet de déterminer si atteinte corticale ou de la ME
o Si hémiplégie D -> Visage bouge à G mais ptose à D (ispilatéral)
3. Traitement :
- Lors d’un AVC, les neurones de la zone de pénombre cessent de fonctionner puis meurent. Si
on agit vite (avant que les neurones meurent), on peut permettre la reperfusion des territoires
mal irrigués et récupérer les déficits -> time is brain !
a. TTT médicamenteux de l’AVC en stade aigu :
• Thrombolyse (jusqu’à 4h30) : t-PA recombinant
- Indications :
o AVC < 4h30 (mais cible = < 30 minutes)
o Score NIH > 5, sauf si aphasie
o Neuroradiologie : absence d’hémorragie, d’œdème ou d’hypodensité prenant > 1/3 du
territoire de l’artère cérébrale moyenne
- Contre-indications :
o Déficit clinique rapidement régressif
o AVC récent (moins de 3 mois)
o ATCD de trauma crânien ou de chirurgie récente (< 21 jours)
o Crise convulsive à l’installation de l’AVC
o TA > 185/110, HGT <2.5 ou > 22 mM, INR > 1.7, thrombocytes > 1.2mio/mm3
d. Suite du TTT :
- Neuro-rééducation : Physio-, ergothérapie et logopédie : Plasticité cérébrale -> rééducation
peut permettre d’activer de nouvelles voies pour compenser (n’est rééduqué que ce qui est
stimulé -> utiliser ce qu’on veut stimuler : très spécifique)
o Jusqu’à 3 mois après l’AVC : plasticité augmentée car rupture de la BHE et beaucoup
de facteurs de croissance
- Soutien psychologique (risque de dépression du PT et de sa famille)
- Eventuellement : médicament anti-spastique (ex : toxine botulique pour diminuer la
spasticité)
- Ergothérapie : aménagement du domicile ou placement selon taux de dépendance et soutien
possible par l’entourage
IV. AIT :
1. Généralités :
- Définition : AIT = déficit neurologique de brève durée (< 1h en général, et ne dépasse pas les
24h) et sans lésion cérébrale (CT-scan ou IRM)
- Risque d’AVC de 5-10% dans les 7 jours après un AIT, surtout dans les 48 premières heures ->
hospitalisation pour surveillance (et réagir rapidement si AVC)
o Risque de 20-40% d’AVC dans les 3 mois après un AIT
o 20-40% des PT ont présenté un AIT dans la semaine précédent un AVC
2. Présentation : variée : troubles visuels, du langage, moteurs, sensitifs, vertiges, ataxie, etc.
3. Prise en charge :
- Même prise en charge et investigations que pour l’AVC. Différences :
o Hospitalisation plus courte
o IRM cérébral très important : la nouvelle définition de l’AIT est basé sur la présence ou
non de lésions visibles à l’IRM -> permet de différencier AIT et AVC
- NB : très important de trouver la cause pour la TTT et éviter l’évolution vers un AVC
- Anticoagulation : selon balance bénéfice – risque entre risque d’AVC dans l’année (score
CHADS2) et risque hémorragique dans l’année sous anticoagulant (score HASBLED)
Score ABCD2
Age ≥ 60 ans 1 pt
Blood pressure : TA ≥ 140/90 mmHg 1 pt
Clinique
Faiblesse unilatérale 2 pts
Trouble du langage sans faiblesse 1 pt
Durée des symptômes
60 minutes 2 pts
10 – 59 minutes 1 pt
< 10 minutes 0 pt
Autre (2)
Diabète 1 pt