Introduction Au Cours de Geographie Biblique

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IMPORTANCE DE LA GEOGRAPHIE DE LA TERRE

D’ISRAËL
ET SON UTILISATION SYMBOLIQUE DANS LE
CORPUS BIBLIQUE

INTRODUCTION GENERALE:

1) But de cette étude :

Faciliter l’intelligence des passages bibliques faisant


mention d’un lieu ou de toute autre particularité géographique,
quelle que soit d’ordre physique, climatique, géologique,
végétale, agricole, animale ou démographique.
En effet, cette étude ne se contentera pas d’être un simple
répertoire de lieux dits historiquement bibliques, mais elle tentera
de souligner les significations symboliques et « herméneutiques »
de ces mêmes lieux.

2) Pourquoi une telle étude ? :

Parce que la Bible, et en particulier l’Ancien Testament, est


l’histoire d’un peuple tout entier lié à une terre particulière.
C’est l’histoire d’une religion que Dieu a soutenue, dès ses
débuts, par des bienfaits et des promesses d’ordre matériel et dont
les exigences culturelles et morales sont en rapport étroit avec la
délivrance de la servitude, de toute forme d’idolâtrie et le don
d’une terre excellente. L’expression « une terre où coulent le lait
et le miel » (Ex 3,8 ; Dt 11,9 ; Nb 13,27 ; etc.) n’a rien d’une
image poétique où les Anciens exprimeraient naïvement une foi
transcendante.
En effet, cette terre, par les conditions physiques qui sont
les siennes, a rendu possible un système sociologique différent de
celui des empires voisins. Certaines valeurs religieuses ont pu y
être affirmées et commencées de s’y réaliser. Elle est devenue le
lieu d’une expérience religieuse unique et privilégiée qui devait
transcender l’apport des civilisations voisines et permettre à la
Parole de Dieu de « prendre chair » Dieu ne s’est pas contenté
d’entrer dans l’Histoire d’un peuple, Il a voulu Se révéler à lui et
faire alliance avec lui à partir d’un cadre géographique nettement
situé.
En rigueur de termes, nous pourrions dire que, par les
caractères particuliers qui sont les siennes, cette terre particulière
a été confiée par Dieu à la responsabilité d’un peuple particulier –
ce que l’on a coutume d’appeler l’élection - et dont la vocation
particulière est de Le faire connaître comme Dieu unique à
l’Univers entier.

3) Contenu de cette étude :

Dans une première partie, nous parlerons des conditions


naturelles de la Terre d’Israël.
Dans une seconde partie, nous essaierons de voir comment
sont utilisées symboliquement ces mêmes données géographiques
dans le corpus biblique. Pour ce faire, nous aborderons certains
des passages les plus significatifs qui peuvent nous ouvrir à une
nouvelle approche « herméneutique » des Ecritures.

N.B. important concernant la terminologie utilisée :

D’emblée, nous tenons à préciser les raisons qui nous ont conduit
à préférer l’expression « Terre d’Israël » à d’autres habituellement
utilisées dans la littérature exégétique ou scientifique telles que
« Palestine », « Terre Sainte » ou encore « Terre Promise »
Ces deux dernières expressions n’apparaissent jamais telles
quelles dans la Bible. L’auteur biblique utilise, en effet, les formules
suivantes : « cette terre est une terre de sainteté » et, plus
fréquemment, « cette terre que le Seigneur a promis de donner à tes
pères de te donner à toi et à ta descendance après toi »
Le nom de « Palestine » est totalement étranger à la Bible
puisqu’il n’a été utilisé, pour désigner cette région du monde, qu’à
partir du II e siècle après J.-C. En effet, c’est l’Empereur romain
Hadrien qui, pour la première fois, au terme de l’écrasement de la
Seconde Révolte juive menée par Bar Kochba (132 – 135 après J.-
C.), a décidé qu’il fallait, désormais, abandonner l’appellation
« Province de Judée » pour celle de « Palestina », traduction latine
de « Philistie » Il voulait, en effet, effacer à tout jamais de la
mémoire des hommes le souvenir du peuple juif et son lien
multiséculaire à cette terre. Le terme « Palestine » finira, d’ailleurs,
par désigner, outre l’ancienne Judée, la Galilée, la Samarie et
l’Idumée pour s’étendre, en fin de compte, à l’ancienne Nabatène et
à tous les territoires transjordaniens de la Pérée et de la Décapole,
c’est à dire ce qui correspond, aujourd’hui, à l’Etat d’Israël, aux
Territoires palestiniens et à une grande partie du Royaume
Hachémite de Jordanie. Ainsi, parler de la Palestine de Jésus est un
anachronisme. Jamais ce terme n’apparaît dans les Evangiles. En
revanche on y parlera de la Judée, de la Galilée, de la Samarie, de la
Décapole, du « district » de Tyr et de Sidon et des territoires qui sont
« au-delà du Jourdain »
Quant à l’expression « Terre d’Israël », pour être rare, elle n’en
est pas moins utilisée dans la Bible pour désigner soit l’ensemble de
cette région (cf. par exemple en Mt 2,20), soit une partie de celle-ci
correspondant, le plus souvent, au royaume du même nom né du
schisme de 931 avant J.-C. qui vit éclater l’ancien royaume
salomonien en deux entités distinctes : le Royaume de Juda au sud et
le Royaume d’Israël au nord. Enfin, il n’est pas inutile de rappeler
que, dans le monde moyen-oriental, il était coutumier d’appeler les
différentes entités géographiques non pas en fonction d’une donnée
d’abord territoriale ou politique, au sens moderne du terme, mais en
fonction des peuples qui y vivaient. Ainsi, parlait-on du « Pays de
Moab », du « Pays des Fils d’Ammon », du « Pays d’Edom », etc. Il
faudrait donc, pour demeurer en accord avec cette tradition
sémitique, désigner cette région par l’expression « le Pays des Fils
d’Israël »
En conclusion, dans cette étude, nous utiliserons de préférence
l’expression davantage biblique, bien que rare, de « Terre d’Israël »
sans que cela puisse être interprété comme une prise de position
politique de notre part.

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