Seance 3 Plan Lumiere

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Exercice vidéo 1 : « plan lumière »

2nd prod. - ESC

Exercice video 1 :

Consigne : Réaliser, à la manière des frères lumières un plan


séquence fixe de 40 secondes avec votre téléphone en essayant de
trouver, dans ce que vous captez du réel, une progression narrative,
même minimale.

Il est important de respecter la durée (quarante secondes), et la fixité


du cadre (ne pas chercher à faire un travelling ou à faire un mouvement
de caméra). Le plan doit être filmé en mode « paysage » (portable à
l’horizontale), et non en mode « portrait » (portable à la verticale).

Sujet : Libre, vous pouvez filmer ce que vous voulez.

A rendre : Le vendredi 20 octobre avant minuit sur le serveur


DISCORD de la classe, à l’intérieur de votre salon respectif.

Evaluation :

- 1/3 : Travail rendu à temps


- 1/3 : Respect des consignes
- 1/3 : Qualité artistique (cadrage, narration, originalité)
– Le cinéma des frères Lumière

« Cet appareil permet de recueillir, par des séries d’épreuves instantanées, tous
les mouvements qui, pendant un temps donné, se sont succédés devant l’objectif, et de
reproduire ensuite ces mouvements en projetant, grandeur naturelle, devant une salle
entière, leurs images sur un écran ».

Vision de la sortie d’usine (version mai 1895)

Quels sont les réactions des spectateurs de l’époque ?

« Les vues lumières sont pareils à des micro-organismes dans un microscope. On


admire la palpitation des feuilles, le frissonnement des eaux » Noël Burch

« Si grand que soit le nombre de personnages ainsi surpris, vous les revoyez en
grandeur naturelle, avec les couleurs, la perspective, les ciels lointains, les maisons, les
rues, avec toute l’illusion de la vie réelle » (Henri de Parville – Le radical, 30 décembre
1895)

« Dans un torrent de lumière presque surnaturelle, des personnages apparaissent,


se meuvent, vivent… s’agitent, nous regardent… et revivent un court instant de leur
passé. L’émotion nous étreint, nous allons nous élancer les bras tendus… Crac ! La
mécanique s’arrête » (Theo Hannon, La chronique, 30 décembre 1895)
« Lorsque tous pourront photographier les êtres qui leur sont chers, non plus dans
leur forme immobile mais dans leur mouvement (…) La mort cessera d’être absolue » (La
Poste, 30 décembre 1895)

« Une tapissière arrivait sur nous au galop de son cheval. Une de mes voisines
était si bien sous le charme qu’elle se leva d’un bond… et ne se rassit que lorsque la
voiture tourna et disparut (Henri de Parville).

« On finit par être dérangé et déprimé par cette vie silencieuse et grise (…) Cela
fait défaillir le coeur. On oublie qui l’on est. Des idées étranges envahissent les esprits.
On est de moins en moins conscient ». (Maxime Gorki, juillet 1896)

A la sortie de la projection du grand café de Paris, il y en a un qui s’exclame :


« Nos enfants vont pouvoir voir qui étaient leurs aïeux ». (Films de famille, main
négative dans la grotte Chauvet).

Jean Cocteau, un cinéaste du milieu du XXème siècle disait : « Le cinéma c’est la


mort au travail et un défi lancé à la mort ».

On a donc le témoignage poignant d’une réalité telle qu’elle était à l’époque dans
ce premier film. Car quand on regarde la sortie d’usine, on se dit que c’est un film
documentaire. D’ailleurs, les spectateurs de la séance disent que pour la première fois,
la réalité est saisie « telle qu’elle est ». C’est à dire, que ces films témoignent pour eux
de faits réels, sans artifice de jeu ou de mise en scène que l’on connaît dans le théâtre ou
la peinture. En tout cas, c’est comme cela que les frères lumières le présentent au
spectateurs, et c’est comme ça aussi que les spectateurs le reçoivent.

Il y a pourtant un décalage entre ceux que disent les premiers spectateurs et


ces images… mais LEQUEL ???

On a aussi un autre problème, c’est qu’après cette première projection, les frères
lumières on refait 2 autres versions des sorties d’usine, alors pourquoi à votre avis? Ils
n’étaient probablement pas satisfaits de quelque chose, mais de quoi ?

Vision de la sortie d’usine (mars 1896, aout 1896)

→ Un film, qu’il se réclame du documentaire ou de la fiction, est toujours à la fois


documentaire et à la fois fictionnel.

Dès qu’on pose sa caméra quelque part, dès qu’on se met à choisir un cadrage
pour lancer l’enregistrement, on sélectionne du réel, on en écarte, bref on manipule le
réel qu’on a devant soit.
Vision de l’Arrivée en gare de la Ciotat.

Le cinéma, on y croit, mais de la manière suivante : « Je sais bien que tout est
faux mais quand même, j’y crois comme si c’était vrai ». Le cinéma est un art qui
compose avec des contraires. C’est une expérience subjective de spectateur, où les
choses coexistent, le vrai et le faux, et les deux en même temps. A la question oui et
non, le spectateur dit à la fois oui et à la fois non. C’est un art de l’évasion. On redevient
enfant dans un corps adulte.

Vision du Film londonien

Le cadre est une fenêtre ouverte sur le monde et un cache, un cache sur le
réel. Plein de données du réel sont évacués, le reste de la ville, ce qu’il y a derrière la
caméra. Et qu’est ce que c’est que cette zone alors, cette zone que l’on ne voit pas, est
ce qu’elle n’existe pas du tout dans un film ? Et bien si elle existe, c’est ce qu’on appelle
le hors-champ. Pour le comprendre, on va voir une peinture de Edward Hooper qui
travaille principalement sur l’effet de hors-champ.

Vision de la peinture d’Edward Hooper – Soleil Matin - 1952

Vision du mur tombé.

Vision du film du repas de bébé

Vision de la gondole à venise

Quand il voit le résultat, il écrit alors une lettre aux frères lumière, et il leur dit « ce
que j’ai filmé est antinaturel car on a l’impression que les immeubles viennent vers
nous ».

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