Seance 3 Plan Lumiere
Seance 3 Plan Lumiere
Seance 3 Plan Lumiere
Exercice video 1 :
Evaluation :
« Cet appareil permet de recueillir, par des séries d’épreuves instantanées, tous
les mouvements qui, pendant un temps donné, se sont succédés devant l’objectif, et de
reproduire ensuite ces mouvements en projetant, grandeur naturelle, devant une salle
entière, leurs images sur un écran ».
« Si grand que soit le nombre de personnages ainsi surpris, vous les revoyez en
grandeur naturelle, avec les couleurs, la perspective, les ciels lointains, les maisons, les
rues, avec toute l’illusion de la vie réelle » (Henri de Parville – Le radical, 30 décembre
1895)
« Une tapissière arrivait sur nous au galop de son cheval. Une de mes voisines
était si bien sous le charme qu’elle se leva d’un bond… et ne se rassit que lorsque la
voiture tourna et disparut (Henri de Parville).
« On finit par être dérangé et déprimé par cette vie silencieuse et grise (…) Cela
fait défaillir le coeur. On oublie qui l’on est. Des idées étranges envahissent les esprits.
On est de moins en moins conscient ». (Maxime Gorki, juillet 1896)
On a donc le témoignage poignant d’une réalité telle qu’elle était à l’époque dans
ce premier film. Car quand on regarde la sortie d’usine, on se dit que c’est un film
documentaire. D’ailleurs, les spectateurs de la séance disent que pour la première fois,
la réalité est saisie « telle qu’elle est ». C’est à dire, que ces films témoignent pour eux
de faits réels, sans artifice de jeu ou de mise en scène que l’on connaît dans le théâtre ou
la peinture. En tout cas, c’est comme cela que les frères lumières le présentent au
spectateurs, et c’est comme ça aussi que les spectateurs le reçoivent.
On a aussi un autre problème, c’est qu’après cette première projection, les frères
lumières on refait 2 autres versions des sorties d’usine, alors pourquoi à votre avis? Ils
n’étaient probablement pas satisfaits de quelque chose, mais de quoi ?
Dès qu’on pose sa caméra quelque part, dès qu’on se met à choisir un cadrage
pour lancer l’enregistrement, on sélectionne du réel, on en écarte, bref on manipule le
réel qu’on a devant soit.
Vision de l’Arrivée en gare de la Ciotat.
Le cinéma, on y croit, mais de la manière suivante : « Je sais bien que tout est
faux mais quand même, j’y crois comme si c’était vrai ». Le cinéma est un art qui
compose avec des contraires. C’est une expérience subjective de spectateur, où les
choses coexistent, le vrai et le faux, et les deux en même temps. A la question oui et
non, le spectateur dit à la fois oui et à la fois non. C’est un art de l’évasion. On redevient
enfant dans un corps adulte.
Le cadre est une fenêtre ouverte sur le monde et un cache, un cache sur le
réel. Plein de données du réel sont évacués, le reste de la ville, ce qu’il y a derrière la
caméra. Et qu’est ce que c’est que cette zone alors, cette zone que l’on ne voit pas, est
ce qu’elle n’existe pas du tout dans un film ? Et bien si elle existe, c’est ce qu’on appelle
le hors-champ. Pour le comprendre, on va voir une peinture de Edward Hooper qui
travaille principalement sur l’effet de hors-champ.
Quand il voit le résultat, il écrit alors une lettre aux frères lumière, et il leur dit « ce
que j’ai filmé est antinaturel car on a l’impression que les immeubles viennent vers
nous ».