Treatment of Cerebral Palsy and Motor Delay 5th Sophie Levitt All Chapter Instant Download
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The Project Gutenberg eBook of Jeanne d'Arc
et l'Allemagne
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Language: French
JEANNE D’ARC
ET
L’ALLEMAGNE
Dieu premier servi !
Jeanne d’Arc.
PARIS
COLLECTION « LES PROSES »
GEORGES CRÈS ET Cie, ÉDITEURS
116, Boulevard Saint-Germain, 116
MCMXV
DU MÊME AUTEUR
No
Léon Bloy.
Février 1915.
Introduction.
II
Sans doute je n’ai pas été honoré d’une telle mission, mais un
catholique français qui met la France au-dessus de tout et qui
donnerait sa vie pour elle très volontiers, a certainement le droit,
sinon le devoir, de regarder cette mère en face et de lui parler
amoureusement.
Après Israël qui fut, par privilège insigne, nommé le Peuple de
Dieu, il n’y en a pas un sur la terre qu’il ait autant aimé que la
France. L’expliquera qui pourra. Dire qu’elle est la plus belle ou la
plus généreuse des nations — ce qui, d’ailleurs, est incontestable —
ne sert de rien puisque cette chevance divine doit être précisément
l’apanage de la Préférée. Les prédilections de Dieu ne peuvent se
justifier que par son bon plaisir qui est parfaitement et adorablement
inscrutable.
« La France », ai-je dit ailleurs, « est tellement le premier des
peuples que tous les autres, quels qu’ils soient, doivent s’estimer
honorablement partagés quand ils sont admis à manger le pain de
ses chiens. » Il en est ainsi, voilà tout, et telle fut, au quinzième
siècle, l’unique raison d’être et d’apparaître de la Pucelle.
Jésus-Christ, unique monarque légitime et suzerain de tous les
monarques de boue et de cendre, ne pouvait avoir d’autre royaume
terrestre que celui de France. On ne l’imagine pas roi d’Espagne ou
d’Angleterre et le dernier étage de la démence ou du ridicule serait,
par exemple, de le supposer régnant sur la Prusse ou la Bulgarie. Le
monde est comme une vaste demeure où ne se trouverait qu’une
seule chambre royale et une seule couche voluptueuse pour le Roi
de France crucifié, les autres prétendus rois étant désignés pour
coucher par terre dans la poussière des antichambres ou l’ordure
des écuries. Il est vrai que, depuis longtemps, il paraît y avoir
renoncé, la puanteur des derniers Valois, des Bourbons surtout,
l’ayant dégoûté ; mais la Maison n’a pas cessé de lui appartenir et ce
n’est pas le feu qui lui manquera pour la purifier un jour. Le bûcher
de Rouen n’est pas éteint et quelques étincelles suffiraient pour tout
incendier. Au besoin, la crépitante sottise de nos catholiques le
rallumerait, et nous avons tout près d’ici un chapeau rouge qui s’y
emploierait volontiers.
A Rouen, il y eut, pour le monstrueux procès, un évêque infâme
parmi les infâmes et une foule de théologiens et de docteurs triés
avec soin parmi les lâches et les ambitieux, en vue d’obtenir, par
quelque moyen que ce fût, la condamnation de l’héroïne. La
haineuse Angleterre avait besoin ou croyait avoir besoin de cette
condamnation d’une prétendue sorcière pour invalider le sacre de
Charles VII. Elle avait surtout le désir féroce de se venger d’avoir été
vaincue par une enfant et, aussitôt après l’inique sentence, elle se
satisfit à la manière des démons, en infligeant à sa victime la forme
la plus horrible de l’épouvantable supplice du feu.
Le bûcher ordinaire des malheureux ou des malheureuses était
peu élevé au-dessus du sol. On se contentait de placer les fagots et
les bois autour du pieu auquel on avait attaché le patient. Souvent
même, sinon presque toujours, il y avait la miséricorde affreuse du
retentum, qui autorisait le bourreau à étrangler le condamné avant
les premières atteintes des flammes.
Les Anglais voulurent pour Jeanne cette innovation atroce d’un
massif de maçonnerie et de plâtre en haut duquel fut dressé le
poteau où le bourreau eut beaucoup de peine à l’attacher, sans qu’il
lui fût permis de la tuer, difficulté qui prolongea les préliminaires
souffrances de la martyre.
Frère Martin Ladvenu a fourni au procès de Réhabilitation les
détails les plus précis sur ce mode inusité de combustion et sur la
cruauté des Anglais, — celle qui avait vu « la grande pitié qui était au
royaume de France », n’en devant trouver aucune pour elle-même. Il
affirma avoir ouï dire au bourreau, le jour même du supplice, que la
Pucelle avait dû souffrir beaucoup plus que ne souffraient d’ordinaire
les autres condamnés, et cela « par la manière cruelle de la lier et
afficher ; car les Anglais firent faire un haut eschesfault de plastre et
il ne la pouvoit bonnement ne facilement expédier ne acteindre à
elle, de quoy il estoit fort marry et avoit grant compassion de la
forme et cruelle manière par laquelle on la faisoit mourir ».
III
IV
Sans elle, tout est impossible, avant comme après, puisque tout
porte sur elle. C’est la clef de voûte.
« Une femme a perdu le royaume, une fille le sauvera », disait-
elle, avant de quitter son village. La femme, évidemment, c’était
Isabeau, la chienne du traité de Troyes, et la fille, c’était elle-même.
Mais infiniment au delà des mots et de leur application immédiate, il
y a leur sens intérieur et prophétique. « Ce qu’Ève a perdu, Marie le
sauve. » L’époque était encore au mysticisme et c’est quelque chose
de semblable que les contemporains durent entendre. Les paroles de
la petite visionnaire de Domremy dépassaient assurément sa propre
pensée. La « femme », sans doute, pouvait être supposée
vulgairement la France des deux ou trois siècles horribles qui avaient
précédé, et la France à venir pouvait aussi être annoncée et
préfigurée par la Vierge de Domremy. Ah ! il y avait bien autre
chose !
Au sens mystique le plus profond, la vraie femme, l’unique
femme est nécessairement la Vierge, et la Virginité parfaite est le
tabernacle du Saint-Esprit. Le royaume abominablement profané du
Fils de Dieu ne pouvait, au quinzième siècle, être sauvé que par une
vierge. Pour parler exactement, pour tout dire, il était nécessaire
qu’une vierge l’enfantât, car ce royaume n’existait encore que dans
la Pensée divine.
La Vocation de la Pucelle apparaît alors comme le prodige des
siècles, le plus haut miracle depuis l’Incarnation. Cela, en raison de
la prééminence infinie du nouveau peuple de la promission
chrétienne.
La première femme venue est déjà tout un mystère, puisqu’on ne
trouve pas mieux que le Paradis terrestre pour la symboliser. Elle
centralise tellement toutes les convoitises et concupiscences
humaines ! Mais la Vierge est l’objet de la concupiscence divine et
l’Esprit-Saint qui est l’Amour même n’y résiste pas. Elle peut donc
engendrer par Lui et c’est toute l’histoire de la mystérieuse Jeanne
d’Arc donnant à Dieu un royaume qui n’existait pas visiblement avant
elle et qui, sans elle, n’aurait pas pu naître.
Dès le commencement tout est promis à la Femme et c’est par la
Femme que tout doit être accompli. Entre elle et le Saint-Esprit il y a
une telle affinité qu’on peut humainement les confondre et qu’il est
difficile de ne pas imaginer, avec certains Mystiques, le Troisième
Règne, c’est-à-dire le triomphe du Paraclet, procuré par Celle dont il
est dit qu’elle « rira au Dernier Jour ».
Il est dangereux et à peine licite à des chrétiens de s’arrêter à
une telle pensée qui appartient au domaine que Dieu s’est réservé et
dont il ne confie la clef à personne. Cependant, lorsqu’on est à
genoux et tout en larmes, lorsqu’on est pantelant de désir et que le
cœur brûlant ne sait plus où aller, comment ne pas voir ou ne pas
entendre l’Immaculée qui pleure là-bas, sur cette montagne du
Dauphiné, et qui parle à son peuple comme le Père céleste seul
pourrait parler ? Comment ne pas sentir, en un tel moment,
l’énormité du Mystère et la présomption sublime de quelque
péripétie surnaturelle au delà de l’entendement humain, où la
Femme par excellence, le Vase insigne, se manifesterait enfin dans
une gloire inimaginable, pour tout accomplir ?
VI
26 juillet 1914.
Méditation préliminaire.