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Séminaire ISET - Fax : Dimensionnement

des chaussées selon la


méthode rationnelle Française
Hammamet – Tunisie

27 au 29 avril 2010

TRAVAUX DIRIGES - CORRIGES

Exemple 1 : structure bitumineuse épaisse

La démarche de dimensionnement va s'effectuer en plusieurs phases :


1. modélisation de la structure ;
2. calcul des contraintes et déformations engendrées dans la structure ;
3. détermination des contraintes et déformations admissibles ;
4. ajustement de la structure finale.

1 - Modélisation de la structure

La structure à dimensionner comporte une épaisseur inconnue : celle de grave bitume.


Notons la H. L'épaisseur de béton bitumineux a été fixée quant à elle à 8 cm (elle dépend de
la classe de trafic).

Pour ce qui est des modules, nous retiendrons les valeurs suivantes :

* pour le sol support, les études géotechniques conduisent à retenir un classement de


type PF2 : on retient donc un module de calcul de 50 MPa ;
* pour les matériaux bitumineux, on adopte une température équivalente de 15 °C.
D'autre part, on travaillera avec des modules complexes obtenus pour une fréquence
de sollicitation de 10 Hz. Par suite, on a pour le béton bitumineux un module de 5400
MPa et pour la grave bitume de type 2 un module de 9300 MPa.

Pour ce qui est des interfaces, les matériaux bitumineux sont supposés collés sur leur
support : les interfaces BBSG/GB2 et GB2/sol sont donc collées.

Les coefficients de Poisson retenus pour les matériaux bitumineux et le sol sont de 0,35.

On a donc la structure suivante :

-1-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

BBSG E = 5 400 MPa  = 0,35 Collée

GB2 E = 9 300 MPa  = 0,35


Collée
Sol E = 50 MPa  = 0,35

On fera varier H de 0,20 m à 0,30 m.

2 - Modélisation de la charge

Pour un dimensionnement courant, la charge appliquée est le demi-essieu de référence de


6,5 tonnes. Le trafic circulant sur la chaussée sera converti en nombre d'essieux de
référence (ou standard) équivalent NE à l'aide du coefficient d'agressivité moyen CAM.

3 - Résultats de calcul

Ayant à faire à une chaussée bitumineuse, le passage d'une charge sur la chaussée
provoque un fléchissement des couches liées, et par suite, un enfoncement du support.

Par conséquent, les grandeurs déterminantes du dimensionnement sont :


* la déformation en traction à la base de la couche de grave bitume ;
* la déformation verticale en surface du sol support.

Les résultats du calcul sont les suivants (tableau C1.1).

Tableau C1.1 : résultats de calcul

hGB (m) 0.20 0.21 0.22 0.23 0.24 0.25 0.26 0.27 0.28 0.29 0.30
 t (GB) 81.6 77.2 73.1 69.2 65.7 62.4 59.4 56.6 53.9 51.5 49,2
 z (Sol) 291 275 259 245 232 220 209 199 189 180 172

Les déformations sont fournies en micro-déformation.

4 - Détermination des déformations admissibles

Trafic

Commençons par déterminer le trafic qui est la donnée de base du dimensionnement.

(n – 1 ) x 
NE = M.J.A. x 365 x n x ( 1 + ───────── ) x CAM
2

-2-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

On nous a indiqué un trafic de classe T1, ce qui nous amène en l'absence de toute autre
information à retenir une moyenne journalière annuelle (M.J.A.) de 500 poids lourds (P.L.)
par jour et par sens.

Par suite, le trafic cumulé qui circulera sur la chaussée pendant les 20 ans prévus de son
existence, avec un taux de croissance arithmétique prévu de 2 %, est :

(20 – 1 ) x 0,02
NPL = 500 x 365 x 20 x ( 1 + ──────────── )
2
= 4,343 106 poids lourds

La voie étant de type réseau non structurant (VRNS), on adopte un coefficient d'agressivité
moyen CAM de 0,5 pour la grave bitume.
La valeur du coefficient d'agressivité moyen CAM est de 1 pour le sol.

On en déduit donc :
NE = 2,171 106 essieux équivalents pour la grave bitume.
NE = 4,343 106 essieux équivalents pour le sol.

Déformation verticale admissible du sol support

Pour le sol support, puisqu'il s'agit de travaux neufs, on retient la relation :

 z adm = 12000 NE -0,222


= 12000 (4,34 106 ) -0,222
= 403 déf

 z adm = 403 déf

Déformation en traction admissible par la grave bitume

La relation donnant la déformation admissible à la base de la grave bitume est la suivante :

 t adm = (NE , éq , f) x kc x kr x ks

avec kr = 10 -ub

u : pour une chaussée en grave bitume, on adopte un risque de 5 %


pour un trafic T1, ce qui correspond à une valeur de u, variable
aléatoire centrée réduite, égale à -1,645 ;

b : la pente de la courbe de fatigue du matériau est de -0,2

 : c'est la dispersion à retenir pour prendre en compte les écarts sur les
épaisseurs et les variations sur les caractéristiques mécaniques des
matériaux :

-3-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

 = (SN2 + (c.Sh/b)2 ) 1/2


= ( 0,3 2 + ( 2 . 0,025 / 0,2 )2 ) 1/2
car l'épaisseur de la couche de grave bitume est supérieure à
15 cm et par suite, Sh = 0,025 m.

 = 0,391

d'où k r = 10 -((-1,645) . (-0,2) . 0,391)


= 0,744

kc = 1,3 C'est le coefficient de calage associé à la grave bitume.


ks = 1 / 1,1 car la couche de grave bitume repose sur une plate
forme de type PF2.

(NE , éq , f) = ( NE/106 ) b . ( E(10°C)/E(éq) ) 0,5 . 6(10°C , 25Hz)

avec
E(10°C) = 12300 MPa
éq = 15 °C
E(éq) = 9300 MPa
6(10°C,25Hz) = 80 déf
d'où
(NE , éq , f) = ( 2,171 ) -0,2 . ( 12300 / 9300 ) 0,5 . 80
= 78,8 déf

Par suite, on en déduit :

  t adm = (NE , éq , f) x kc x kr x ks


= 78,8 x 1,3 x 0,744 x 1/1.1
= 69,3 déf

 t adm = 69,3 déf

D'après le tableau fourni en 3, la structure répondant à :


 t calcul <  t adm
 z calcul <  z adm
nécessite une couche de grave bitume de 23 cm d'épaisseur. Pour des raisons
technologiques, on réalisera deux couches de 12 cm et 11 cm chacune.

Nota : l'épaisseur totale mise en oeuvre est bien supérieure à 20 cm, conformément à ce
que l'on avait supposé initialement (choix de Sh).

5 – Influence de la durée de vie sur l’épaisseur

-4-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Pour des durées de quinze et vingt-cinq ans, la seule modification porte sur le trafic cumulé.
On trouve ci-dessous le trafic équivalent pour chacune de ces durées, ainsi que les
déformations admissibles et les épaisseurs de dimensionnement conséquentes.

Tableau C1.2 : résultats de calcul – influence de la durée de vie

Durée (ans) 15 25
NE (GB) 1,56 106 2,83 106
t adm (déf) 74,0 65,7
NE (Sol)
6 6
3,12 10 5,66 10
z adm (déf) 434 380
H (cm) 22 24
6 - Variante entreprise

La démarche suivie est similaire à celle présentée ci-avant.

Modélisation de la structure et déformation calculée

La géométrie de la structure est connue.

A défaut de résultats d'essais, les caractéristiques mécaniques adoptées dans le calcul pour
l'EME sont les suivantes : E(15°C; 10Hz) = 14 000 MPa et  = 0,35

Les déformations calculées dans la structure proposée (et épaisseurs voisines) sont les
suivantes (le module adopté pour le BBTM est le même que celui d'un BBSG) :

Tableau C1.3 : résultats de calcul – variante en EME

h (EME) (m) 0,19 0,20 0,21


t (EME) (déf) 86,4 80,5 75,2
z (sol) (déf) 335 310 288

Déformations admissibles

La déformation verticale admissible en surface du support est la même que précédemment,


à savoir :
 z adm = 403 déf

La déformation en traction à la base de l'EME est déterminée comme indiqué en 4. Les


données nécessaires et les principaux résultats sont fournis ci-dessous.

6 = 130 déf
b = -0,2
E (10°C, 10 Hz) = 17 000 MPa
SN = 0,25
Sh = 2,5 cm
kc = 1

-5-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Par suite, on calcule :

 = 0,354

kr = 0,765

(NE , éq , f) = 122,7 déf

  t adm = 85,3 déf


A défaut de résultats d'essais spécifiques sur l'EME proposé, la solution comportant deux
fois 10 cm d'EME convient.

-6-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Exemple 2 : structures en béton

La démarche de dimensionnement s'effectue en suivant la même démarche :


1. modélisation de la structure ;
2. calcul des contraintes et déformations engendrées dans la structure ;
3. détermination des contraintes et déformations admissibles ;
4. ajustement de la structure finale.

1 - Modélisation de la structure

On connaît l'épaisseur de la couche de fondation en béton maigre fixée à 15 cm.

Quant aux modules, nous retiendrons les valeurs suivantes :


* pour le sol, on adopte une valeur de 20 MPa (plate-forme PF1) ;
* pour le béton maigre (béton de classe 3), la valeur indiquée est de 24 000 MPa ;
* pour le béton de ciment de la couche de surface (classe 5), on prendra 35 000 MPa.

En ce qui concerne la nature des interfaces, le béton de ciment est considéré comme
glissant sur son support, en l'occurence la couche de béton maigre.
Par contre, le béton maigre est considéré comme collé sur le sol support.

Les coefficients de Poisson adoptés sont 0,25 pour les couches de béton et 0,35 pour le sol.

On a donc la structure suivante :

BC ou BAC E = 35 000 MPa  = 0,25


Glissante

Bm E = 24 000 MPa  = 0,25


Collée
Sol E = 20 MPa  = 0,35

2 - Modélisation de la charge

Pour un dimensionnement courant, la charge appliquée est le demi-essieu de référence de


6,5 tonnes. Le trafic circulant sur la chaussée sera converti en nombre d'essieux de
référence (ou standard) équivalent NE.

3 - Résultats de calcul

La chaussée est cette fois de type rigide. Par conséquent, le passage d'une charge
provoque les sollicitations les plus fortes au droit des fissures ou des joints dans les couches
liées (béton de ciment et béton maigre), ce qui entraîne un enfoncement du sol support au
droit des fissures.

-7-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

On s'attachera donc à vérifier :


* les contraintes en traction à la base de la couche de béton de ciment et à la base de la
couche de béton maigre, au bord des fissures (on le vérifie dans les deux couches car
elles travaillent toutes deux en traction - interface glissante) ;
* la déformation verticale en surface du sol support.

Les résultats du calcul sont présentés ci-dessous.

Tableau C2.1 : résultats de calcul

h (cm) 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
 t (BC5) 1,782 1,693 1,608 1,527 1,450 1,377 1,309 1,244 1,184 1,127 1,074
 t (BC3) 0,916 0,834 0,761 0,695 0,637 0,584 0,537 0,495 0,457 0,422 0,391
 z (Sol) 216 200 186 174 162 151 142 133 125 117 110

Les contraintes sont fournies en MPa, les déformations en micro-déformation.

4 - Détermination des contraintes et déformations admissibles

Trafic

Le nombre de poids lourds se détermine comme suit :

(1 + )n - 1
NE = M.J.A. x 365 x ─────────

Pour le béton, le coefficient d’agressivité moyen vaut 1,3 pour le réseau VRS :
(1 + 0,04)30 - 1
NE = 1 000 x 365 x ─────────── x 1,3 = 26,61 10 6 essieux équivalents
0,04

Pour le sol, le coefficient d’agressivité moyen vaut 1 pour le réseau VRS ::


(1 + 0,04)30 - 1
NE = 1 000 x 365 x ─────────── x 1 = 20,47 10 6 essieux équivalents
0,04

Déformation verticale admissible du sol

Pour le sol, on conserve la même relation :

 z adm = 12000 NE -0,222


= 12000 (20,47 106 ) -0,222
= 286 déf

 z adm = 286 déf

-8-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Contrainte en traction admissible par le béton de ciment (couche de base)

La relation donnant la contrainte admissible à la base de la couche de base est la suivante:

 t adm = (NE) x kc x kd x kr
avec
kr = 10 -ub

u : pour une chaussée en béton de ciment, on adopte un risque de


2,5 % pour un trafic T0, ce qui correspond à une valeur de u égale à
-1,960 ;

b : la pente de la courbe de fatigue du matériau est de -1/16

 : c'est la dispersion à retenir pour prendre en compte les écarts sur les
épaisseurs et les variations sur les caractéristiques mécaniques des
matériaux.

 = (SN2 + (c.Sh/b)2 ) 1/2


= ( 1,0 2 + ( 2 . 0,01 . 16 )2 ) 1/2
= 1,05

d'où kr = 10 -( (-1,960) . 1,05 . (-1/16) )


= 0,744

kc = 1,5 C'est le coefficient de calage associé au béton de


ciment.

kd = 1 / 1,70 pour le BC
= 1 / 1,47 pour le BAC
Ce coefficient prend en compte la majoration des contraintes réelles
en bord de dalle par rapport à la contrainte calculée (assimilable à la
contrainte loin des bords, en centre de dalle) ainsi que
l'endommagement dû aux phénomènes de cambrure des dalles de
béton sous l'effet des gradients thermiques. C'est un coefficient
majorateur de la contrainte issue du calcul, mais pour des raisons
pratiques, il vient minorer la contrainte admissible.

(NE) = ( NE/106 ) b . 6

6 = 2,15 MPa

d'où

(NE) = ( 26,61 ) - 1/16 . 2,15


= 1,75 MPa

-9-
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Par suite, on en déduit:

  t adm = (NE) x kc x kd x kr

= 1,751,5 0,744
1
= 1,16 MPa pour le BC
1,70

= 1,751,5 0,744
1
= 1,34 MPa pour le BAC
1,47

Contrainte admissible à la base de la couche de base en BC5


 t adm(BC) = 1,15 MPa
 t adm(BAC) = 1,33 MPa

Contrainte en traction admissible par le béton de fondation (BC3)

La relation donnant la contrainte admissible est la suivante :

 t adm = (NE) x kc x kd x kr x ks
avec
kr = 10 -ub

u : cas du BC : le risque est le double de celui adopté pour la couche de


base soit 5,0 %, ce qui correspond à une valeur de u égale à
-1,645 ;
cas du BAC : le risque retenu est de 50%, ce qui correspond à une
valeur de u de 0.

b : la pente de la courbe de fatigue du matériau est cette fois de - 1/15 ;

 : la dispersion sur les épaisseurs et les variations sur les


caractéristiques mécaniques des matériaux vaut:

 = (SN2 + (c.Sh/b)2 ) 1/2


= ( 1,0 2 + ( 2 . 0,03 . 15 )2 ) 1/2
= 1,345

Remarque : la dispersion sur les épaisseurs est beaucoup plus forte


que pour le béton dela couche de base (3,0 cm au lieu de 1,0 cm),
en raison d'une précision nécessaire moindre (on est en fondation) et
de matériel d'épandage moins précis.

d'où kr = 10 -( (-1,645) . 1,345 . (-1/ 15) )


= 0,712 pour le BC
et
kr = 10 0 = 1 pour le BAC

- 10 -
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

kc = 1,5 C'est le coefficient de calage associé au béton maigre.

kd = 1

ks = 1/1,2 En fondation, il n'y a pas d'effets de bord importants.


Seules les hétérogénéïtés de portance de la plate-forme sont prises
en compte.

(NE) = ( NE/106 ) -b . 6

avec
6 = 1,63 MPa
d'où

(NE) = ( 26,61 ) - 1/15 . 1,63


= 1,31 MPa

Par suite, on en déduit:

  t adm = (NE) x kc x kd x kr x ks
= 1,311,5 10,712
1
1,2
= 1,166 MPa pour le Bm sous la couche de BC
et
 t adm = 1,311,51 1
1
1,2
= 1,637 MPa pour le Bm sous la couche de BAC

Contrainte admissible à la base de la couche de fondation en BC3


 t adm(Bm) = 1,166 MPa sous BC
 t adm(Bm) = 1,637 MPa sous BAC

5 - Choix de la structure

D'après le tableau fourni en 3, la structure répondant à :


 t calcul(BC) <  t adm (BC) ou  t calcul(BAC) <  t adm (BAC)
 t calcul(Bm) <  t adm(Bm)
 z calcul(sol) <  z adm(sol)
comporte une couche de béton de ciment de 29 cm d'épaisseur sur une couche de béton
maigre de 15 cm dans le premier cas, et une couche de béton armé continu de 26 cm
d'épaisseur sur une couche de béton maigre de 15 cm dans le second cas.

Seul le critère t < t adm sur la couche de base est déterminant.

- 11 -
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Exemple 3 : structure mixte

1 - Principe de fonctionnement

La structure est représentée par un multicouches élastique.


A la mise en service, les couches sont collées (continuité des déplacements aux interfaces).
Les élongations dans la couche bitumineuse sont très faibles ; ce sont les matériaux de la
fondation qui sont les plus sollicités. Il s'agit de la première phase de fonctionnement (notée
par la suite "phase 1").
Après un certain temps, cette couche de matériaux traités aux liants hydrauliques est
endommagée par fatigue. Son module apparent chute à une valeur de l'ordre de 1/5ème de
la valeur initiale et un glissement se produit à l'interface matériau bitumineux-matériau
hydraulique. A partir de ce stade, la couche de matériau bitumineux s'endommage par
fatigue tandis que la couche de fondation évolue peu. C'est la seconde phase de
fonctionnement (notée par la suite "phase 2").

2 - Critères retenus pour le dimensionnement

Les chaussées à structure mixte sont vérifiées par le calcul, vis-à-vis :


 de la rupture par fatigue à la base des couches bitumineuses et de la couche traitée
aux liants hydrauliques,
 de l'orniérage du support.

Les critères à vérifier sont :


 que la contrainte de traction t à la base de la couche traitée aux liants
hydrauliques reste inférieure à une valeur admissible en phase 1 ;
 que la déformation en traction t à la base de la couche bitumineuse reste inférieure
à une valeur admissible en phase 2 ;
 que la déformation verticale z à la surface du sol support est inférieure à une
valeur limite en phases 1 et 2 (Cf. 4.3) ;
 que la valeur K du rapport des épaisseurs des couches est bien comprise entre 0,3
et 0,5 (prendre cette dernière condition comme donnée de calcul).

3 - Etapes du calcul

Le calcul s'effectue en trois temps :


1. on calcule les couples de valeurs contrainte dans la GLp et déformation dans la
GB3 à l'aide du code de calcul ; la contrainte est obtenue en phase 1 de
fonctionnement, la déformation en phase 2 (voir 1) ;
2. deux solutions sont alors possibles :
2.1 - méthode du Guide de conception et dimensionnement des structures de
chaussée : on détermine la relation entre contrainte et déformation admissibles en
fonction du trafic total ; la structure convient dès que les valeurs calculées sont
inférieures ou égales aux valeurs admissibles.
Cette méthode est complexe, et peu explicite.
2.2 - méthode alternative : on calcule le nombre de poids lourds admissibles par la
structure, pour chaque épaisseur calculée, et on arrête les calculs dès que ce

- 12 -
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

nombre de poids lourds admissibles est supérieur au nombre de poids lourds


devant circuler sur la chaussée ;
3. il reste alors à vérifier que les déformations verticales sont elles aussi en deçà des
déformations verticales admissibles (aussi bien en phase 1 qu'en phase 2).

4 - Calculs

4.1 - Premier temps : calcul des déformations et contraintes sous charge

Le trafic T1 conduit à adopter une couche de BB de 0,08 m.

La structure utilisée pour effectuer les calculs est indiquée ci-dessous (tableau C3.1), avec
les caractéristiques adoptées pour les matériaux (phases 1 et 2). L'épaisseur H de grave
laitier est l'inconnue du problème, le rapport entre l'épaisseur totale des matériaux bitumi-
neux et celle de grave laitier étant fixée à 1 (soit K = (hGB+hBB) / (hBB+hGB+hGL) = 0,5).

Tableau C3.1 : structures pour le calcul

Phase 1
Matériaux h (m) E (MPa)  Interface inf.
BB 0,08 5 400 0,35 collée
GB3 H-0,08 9 300 0,35 collée
GLp H 20 000 0,25 collée
PF infini 50 0,35
Phase 2
Matériaux h (m) E (MPa)  Interface inf.
BB 0,08 5 400 0,35 collée
GB3 H-0,08 9 300 0,35 glissante
GLp H 4 000 0,25 collée
PF infini 50 0,35

Tableau C3.2 : résultats en contrainte (phase 1) et déformation (phase 2)

Phase 1 Phase 2
H GL (m) t (GLp) en MPa z (PF2) en déf t(GB3) en déf z (PF2) en déf
0.18 0.888 145 121,3 465
0.19 0.812 131 112,8 426
0.20 0.745 119 105,2 391
0.21 0.685 109 98,3 361
0.22 0.633 100 92,0 333
0.23 0.586 92 86,3 308
0.24 0.544 85 81,2 286
0.25 0.506 79 76,4 267

Les valeurs de déformations et de contraintes calculées sont présentées dans le tableau


C3.2. Les contraintes sont relevées à la base de la grave laitier en phase 1, les déformations
à la base de la grave bitume en phase 2.
La courbe associée à ces valeurs est tracée sur la figure C3.1.

- 13 -
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

4.2 - Deuxième temps : détermination des valeurs admissibles

4.2.1 - Démarches

Une première démarche (celle du Guide technique de 1994) consiste à déterminer la courbe
des valeurs admissibles.

Partant d'une valeur de t considérée comme admissible pour la grave laitier, on détermine
le nombre de chargements équivalents NE(GLp) associé. Ce nombre NE(GLp) conduit à la
rupture de la couche de grave laitier pendant la première phase de fonctionnement de la
chaussée (phase pendant laquelle la grave laitier est sollicitée en traction). Ce nombre
NE(GLp) de passages d'essieux équivalents est ensuite converti en nombre de passages de
poids lourds à l'aide du coefficient d'agressivité.
Connaissant le nombre total de poids lourds devant circuler sur la chaussée pendant la
durée de calcul considérée, on en déduit le nombre de passages de poids lourds que devra
supporter la couche de grave bitume au cours de la seconde phase de fonctionnement. Ce
nombre de poids lourds, converti en nombre de passages d'essieux équivalents, permet
alors de déterminer la déformation admissible associée t adm. Ce calcul est itéré à partir de
différentes valeurs de t.

Le détail d'un calcul est donné en 4.2.3.

Une seconde démarche, plus simple, consiste à vérifier que le nombre de passages de
poids lourds admissible par la structure est supérieur ou égal au nombre de poids lourds
attendu pendant la durée de calcul de la structure.

Partant de la valeur de t calculée à la base de la grave laitier pour une épaisseur de grave
laitier H donnée, on détermine le nombre de chargements équivalents NE(GLp) qui conduit
à la rupture : on en déduit le nombre de poids lourds N(GLp). De la même façon, à partir de
la valeur de t calculée à la base de la grave bitume pour la même épaisseur H, on
détermine le nombre de chargements équivalents NE(GB3) qui conduit à la rupture, puis le
nombre de poids lourds N(GB3). La solution (H-0,08)GB3 / (H)GLp convient si
N(GLp)+N(GB3) est supérieur ou égal à Ntotal.

Le détail d'un calcul est donné ci-après, en 4.2.4.

4.2.2 - Données

Trafic
Il s'agit d'un trafic poids lourds de classe T1, cumulé sur une durée de 20 ans. Avec 500
poids lourds par voie et par sens à la mise en service et un taux de croissance annuel de 3
% arithmétique (base année de mise en service), on obtient :

(20 – 1 ) x 0,03
NPL = 500 x 365 x 20 x ( 1 + ──────────── )
2
6
NPL = 4,69 10 poids lourds

- 14 -
Comment dimensionner les chaussées neuves ? Acquisition de la méthode de calcul.
Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Le coefficient d’agressivité à retenir est de :


CAM=0,5 pour la GB3 ;
CAM=0,8 pour la GL.

Risque de calcul
Pour un trafic T1, les valeurs de risque à adopter sont :
pour la grave bitume r1 = 5 %
pour la grave-laitier prébroyée r2 = 10 %

Caractéristiques mécaniques des matériaux

Matériaux bitumineux

La température équivalente des matériaux bitumineux retenue pour l'exemple est de 15°C.

Module
GB de type 3 : E(10°C,10Hz) = 12 300 MPa
E(20°C,10Hz) = 6 300 MPa
E(15°C,10Hz) = 9 300 MPa

Comportement en fatigue :
GB de type 3 : 6(10°C, 25Hz) = 90 10-6
Pente de la loi de fatigue : b = - 1/5
Dispersion sur les essais de fatigue : SN GB = 0,30

Conditions de réalisation
Dispersions sur les épaisseurs : Sh GB = min {max( 1 ; 0,3h-2 ) ; 2,5} cm

Grave-laitier prébroyé, activé à la chaux

Module
En phase 1 de fonctionnement E = 20 000 MPa
En phase 2 de fonctionnement E = 4 000 MPa
(après rupture, le module apparent de la grave-laitier est divisé par 5, soit 4 000 MPa)

Comportement en fatigue :
GLp 6 = 0,70 MPa
Pente de la loi de fatigue b = - 1/13,7
Dispersion sur les essais de fatigue : SN GL = 1

Conditions de réalisation
Dispersions sur les épaisseurs des couches : Sh GL = 0,03 m

Données de calage

GB kc = 1,3
GLp kc = 1,5

- 15 -
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Exemples de calcul mécanique - Corrigés

4.2.3 - Détail d'un calcul (méthode alternative)

On vérifie que la structure retenue peut supporter le passage d'un nombre de poids lourds
supérieur ou égal au nombre total de poids lourds attendu pendant la durée de calcul.

Considérons pour exemple une valeur de contrainte dans la GLp pour H=0,20 m :
t = 0,745 MPa

 t,adm = t(NEGL) x kc x kr x ks

avec kc = 1,5

kr = 10-u*b*
risque r2 = 10 %
u = -1,282
b = - 1/13,7
c = 2 m-1
 = [SN2+(c2/b2)*Sh2]0,5 = 1,294
donc kr = 0,757

ks = 1/1,1 car la plate-forme est de classe 2 (PF2)

d'où NEGL = [t / (6*kc*kr*ks)]1/b *106


= 654 226 essieux équivalents

N1 = NEGL / 0,8 = 817 783 poids lourds

De la même façon, pour la grave-bitume, en partant de la même structure :


t = 105,2 déf

 t,adm = (NE, eq, f) x kc x kr x ks

avec kc = 1,3

kr = 10-u*b*
risque r1 = 5 %
u = -1,645
b = - 0,2
c = 2 m-1
 = [SN²+(c²/b²)*Sh²]0,5 = 0,340
(pour hGB voisin de 12cm soit Sh  0,016 m)
donc kr = 0,773

ks = 1

d'où NEGB = [t,ad/(6(10°C;10Hz)(E10/E)0,5.kc.kr.ks)]1/b *106


= 953 752 essieux équivalents

N2 = NEGB / 0,5 = 1 906 857 poids lourds

Par suite N = N1 + N2 = 2 724 640 poids lourds

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Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Cette structure est donc insuffisante pour permettre le passage des 4,69 106 poids lourds
attendus pendant les vingt ans de la durée de calcul.

4.2.4 - Détail d'un calcul (méthode Guide technique)

Méthode du Guide technique 1994 : détermination de la courbe des valeurs admissibles


(Guide technique Conception et dimensionnement de structures de chaussée)

On trace la courbe des valeurs admissibles (t,adm ; t,adm) point par point.

Prenons pour exemple une valeur de contrainte dans la GLp de : t,adm = 0,685 MPa

 t,adm = t(NEGL) x kc x kr x ks

avec
kc = 1,5

kr = 10-u*b*
risque r2 = 10 %
u = -1,282
b = - 1/13,7
c = 2 m-1
 = [SN2+(c2/b2)*Sh2]0,5 = 1,294

donc kr = 0,757

ks = 1/1,1 car la plate-forme est de classe 2 (PF2)

d'où NEGL = [t,ad/(6*kc*kr*ks)]1/b *106


= 2 066 846 essieux équivalents

N1 = NEGL / 0,8 = 2 583 558 poids lourds

Par suite, pour la grave-bitume :

NEGB = (N - N1) * 0,5 = 1 053 221 essieux équivalents

 t,adm = (NE, eq, f) x kc x kr x ks

avec
kc = 1,3

kr = 10-u*b*
risque r1 = 5 %
u = -1,645
b = - 0,2
c = 2 m-1
 = [SN²+(c²/b²)*Sh²]0,5 = 0,372
(pour hGB voisin de 14cm soit Sh  0,022 m)

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Exemples de calcul mécanique - Corrigés

donc kr = 0,754

ks = 1

d'où t,ad = 6(10°C ; 10 Hz)(E10/E)0,5*(NEGB/106)b.kc.kr.ks


= 101,9 10-6

On a donc un premier couple de valeurs (t adm ; t adm) qui correspond à un point de
fonctionnement possible de la structure.
Ce calcul est à itérer pour plusieurs valeurs de t adm (résultats en annexe). La courbe issue
de ces calculs est donnée en figure C3.2.

In fine, la juxtaposition des courbes "calculées" et "admissibles" (première méthode, figure


C3.2) ou le calcul structure par structure (méthode alternative) conduit à adopter une
épaisseur H de grave laitier de 0,21 m.

4.3 - Troisième temps : choix de la solution et vérification du dimensionnement

Par suite, la structure recherchée est la suivante :

Solution BB 0,08 m
GB3 0,13 m
GLp 0,21 m

Le tableau C3.3 regroupe les résultats de calcul importants pour cette structure.

Tableau C3.3 : vérification du dimensionnement de la structure 8 BB/ 13 GB/ 21 GL

1 ère phase 2 ème Phase


t(GL) zsol N1  t(GB) zsol N - N1
0,685 109 10 -6 2,58 106 98 361 10-6 2.54 106

Il reste à vérifier que la déformation du sol support est admissible.

Pendant la première phase, avant rupture de la grave-laitier :


  z,adm = 0,012 (2,58 106)-0,222 = 453 10-6

Pendant la seconde phase, après rupture de la grave-laitier :


  z,adm = 0,012 (2,54 106)-0,222 = 454 10-6

Les valeurs de déformation du sol restent inférieures aux valeurs admissibles pendant les
deux phases : il n'y aura pas de problème d'orniérage. Le dimensionnement peut donc être
retenu.

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Exemples de calcul mécanique - Corrigés

Eps t ( déf)

130,0

120,0

110,0
Calculs Alizé
100,0

90,0

80,0

70,0

60,0
0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Sigt (MPa)

Figure C3.1 : courbe t(phase2) = f( t(phase 1) )

Eps t ( déf)

160,0

150,0
Calculs Alizé
140,0 Valeurs admissibles
130,0

120,0

110,0

100,0

90,0

80,0

70,0 E pa isse ur de MT LH solution : 21 cm


60,0
0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Sigt (MPa)

Figure C3.2 : Superposition des courbes valeurs calculées/valeurs admissibles

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