MMC Chapitre 1

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Chapitre I

Description de la mécanique des


milieux continus

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1. Domaine d’étude:

La MMC s’intéresse à deux types de domaines:

- Des domaines ayant des comportements de corps solide;

- Des domaines ayant des comportements de fluide (liquide ou gaz);

Remarque:

La distinction entre ces différents états de la matière (solide, liquide et gaz) n’est pas toujours
si simple. Elle dépend de nombreux paramètres (température, pression,…).

Pour l’étude mécanique des solides, on peut supposer que :

1 – Les solides sont indéformables: la distance entres deux points quelconques du solide ne
varie pas au cours du temps.
x1 S 
 x1 , x2   S  t , x1 x2  cste
x2
Objet de la ‘Mécanique du Solide’

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2 – Les solides sont déformables: tout solide est déformable (même le diamant - matériau
très dur).

- Une déformation ne signifie pas seulement un changement de la forme


extérieure d’un solide.

- Une déformation peut intervenir à l’intérieur d’un solide sans toucher sa forme
extérieure.

Objet de la ‘Mécanique des Milieux Continus’ qui est la base de la Mécanique des
Structures (Résistances des Matériaux et Calcul des Structures)

2. Hypothèse de continuité:

L’hypothèse principale de travail est la


continuité. Cette dernière suppose que l’on
se place dans une échelle de description
suffisamment macroscopique pour ne pas
se préoccuper de l’interaction entre atomes
ou molécules.

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Un milieu ‘continu’ est un milieu dont le comportement macroscopique peut être schématisé en
supposant la matière répartie sur tout le domaine qu’il occupe, et non, comme dans la réalité,
concentrée dans une partie de volume très petite (noyau d’un atome).

La continuité du domaine matériel étudié sera traduite mathématiquement par le fait que les
fonctions caractéristiques du domaine seront des fonctions continues.

- Deux points infiniment voisins à t =0 restent infiniment voisins à t =T


- Deux points infiniment voisins à t =T proviennent de deux points infiniment voisins à t =0
3. Phénomènes ne respectant pas la continuité

Cavitation dans les liquides Fissure dans les solides


Glissement ou failles dans les solides

3. Mouvement d’un système matériel:


3.1. Système matériel:

Un point matériel ou particule représente une quantité de matière dm occupant au point M un


volume élémentaire dv .
 
Un système matériel    est constitué d’un ensemble de
dv

particules. dm
M

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3.2. Le temps:

On se place dans le cadre de la mécanique dite ‘classique’ (Newton) qui s’intéresse à des
phénomènes pour lesquels les vitesses sont faibles devant celle de la lumière (≈300.000 Km/s). Dans
cette condition, le temps est absolu.

A chaque instant est associé la valeur d’une variable t , une fois choisis un instant origine et une
unité de mesure de durée.

3.3. Référentiel:

On appelle référentiel l’ensemble des points liés à un système rigide (indéformable) et animés du
mouvement d’un observateur. Le référentiel, noté
R , est dit lié à l’observateur.

On associe au référentiel:

1.Un repère d’espace R  O,e1 ,e2 ,e3  , avec B la base  e1 ,e2 ,e3  qui sera choisie
orthonormée directe.
2.Un repère temps, dont l’origine des dates est souvent choisie afin de coïncider avec le
début du mouvement.
Un repère Un observateur
y
+
Référentiel R
z x
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Remarques:
- On peut associer plusieurs repères à un même référentiel.
- Il ne faut pas confondre un changement de repère dans un référentiel donnée et un changement du
référentiel par rapport auquel on étudie le mouvement.

4. Description du mouvement:

Nous allons nous intéresser à deux descriptions classiques du mouvement d’un milieu continu :
- La description Lagrangienne;
- Bien adaptée à l’études des solides.
- La description Eulérienne.
- Bien adaptée à l’études des fluides.

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4.1. Description Lagrangienne: e3 M0  0 
a. Variables et inconnues de Lagrange:

 t 
Soit  un système matériel. X Mt

Soit M0 la position d’une particule M de  à


 x
l’instant t=0 ( 0 : configuration initiale). O
e2

e1
On peut repérer M0 par les coordonnées  X1, X 2 , X 3  : OM 0  X  X 1e1  X 2 e2  X 3e3
3
  X i ei  X i ei ; i  1, 2,3
i 1

Soit M t la position de la particule M de  à l’instant t (  t : configuration actuelle).


On peut repérer Mt par les coordonnées  x1 , x2 , x3  : OM t  x  x1e1  x2 e2  x3e3
3
  xi ei  xi ei ; i  1, 2,3
i 1
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La méthode de Lagrange consiste à individualiser une particule du milieu continu et de la suivre
dans son mouvement. Les coordonnées de la particule en un point sont exprimées en fonction de la
position initiale et du temps. (On s’intéresse à l’histoire d’une particule matérielle déterminée)

Définition:
- On appelle variables de Lagrange les grandeurs X1 , X 2 , X 3 et t .
- On appelle inconnues de Lagrange les trois fonctions i ; i  1, 2,3 .

M t2
b. Trajectoire:
M t1 t  t2
On appelle trajectoire d’une particule M dans t  t1
un référentiel R , les positions M t de M au M0
cours du temps. t 0

Notons t l’application   à (t) fixé.


 X ,t

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L’équation de la trajectoire de M est donnée, sous forme paramétrique de paramètre t , par la

 
relation :
x   X ,t
Remarque : il y a autant de trajectoires qu’il y a de particules.

c. Vitesse et accélération:

On appelle vitesse de la particule M à l’instant t , par rapport à R , le vecteur :

x
 
vL X , t 
t
 
X ,t

On appelle accélération de la particule M à l’instant t , par rapport à R , le vecteur :

vL
 
L X , t 
t
X ,t  
 x
2
On écrira aussi :  
L X , t 
t
2  X ,t
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4.2. Description Eulérienne:

La description Lagrangienne nécessite la connaissance d’une configuration de référence.

Elle est bien adaptée à l’étude des problèmes de mécanique de solides.

Au lieu de suivre chaque particule du système matériel dans son mouvement, Euler propose
d’observer l’évolution du système matériel à chaque instant t et en un point géométrique fixe sans
se préoccuper de la position initiale du système.

Elle est bien adaptée à la description du mouvement des fluides.

a. Variables et inconnues d’Euler:

Si x est le vecteur permettant de définir la position dans R d’un point considéré, VE  x , t  est la
vitesse d’une particule qui passe en ce point x à un instant t .

Définition:
- On appelle variables d’Euler les variables  x1 , x2 , x3 , t  . E
- On appelle inconnues d’Euler les trois fonction scalaires Vi  x1 , x2 , x3 , t  composantes de V dans
un repère R lié au référentiel R .

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Considérons une particule passant au point repéré par le vecteur x à l’instant t .
Cette particule est en mouvement selon la loi x   X ,t  .

On a :
 
vL X , t  VE  x , t 
 
x   X ,t
vL  X ,t   V   X ,t ,t 
E

De même :

 
VE  x , t   vL X , t
X 
1
 x, t 

VE  x , t   vL 
1
 x, t  , t 
Si on connaît la transformation  , on peut exprimer une grandeur mécanique soit à
l’aide des variables de Lagrange  X , t  , soit à l’aide des variables d’Euler  x, t  .
Dans la description eulérienne, la description cinématique du mouvement se fait à partir de l’analyse
des vitesses des particules en un point fixe.  x1 , x2 , x3 , t  sont appelés variables d’Euler. En effet, la
méthode d’Euler consiste à considérer un point fixe de l’espace et à étudier en fonction du temps, les
caractéristiques des autres particules en ce point. (On s’intéresse en un point de l’espace à l’évolution
des caractéristiques du milieu)

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b- Ligne de courant :

Définition : Elle est définie à un instant donné t : courbe tangente aux vecteurs vitesse.

N.B. : - Ligne de courant  trajectoire (cas général)


- Si le mouvement est permanent : Ligne de courant  Trajectoire
En effet :
Soit une ligne de courant à un instant 
formée d’une infinité de points infiniment voisins:

M 0 , M1 , M 2 ,.................., M n ,........

 
Equation:  M  LC (à t donné) dM / / V  M , t 
dx1  V1

on doit avoir dx2  V2  paramètre
dx3  V3
ou encore :
dx1  dx2  dx3
V1 V2 V3

La résolution donne l’équation de la ligne de courant à t.


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b. Lignes d’émission:

On appelle lignes d’émission d’un point P , à un instant T , le lieu dans R des positions à
l’instant T des particules qui sont passées en P à un instant t T .
t
M T2
t
P MT
t
Trajectoires M T1

t t
M T1 : position à l’instant T de la particule M1 qui est passée en P à l’instant t1 .
t t2
M T2 : position à l’instant T de la particule M qui est passée en P à l’instant t 2 .
t t
MT : position à l’instant T de la particule M qui est passée en P à un instant t tel que:

0t T

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c. Mouvements permanents (ou stationnaires):

Définition:
Un mouvement d’un milieu continu est dit permanent dans un référentiel R si est seulement si
le champ des vitesses exprimé en variables Eulériennes est indépendant du temps:

VE
0
t
Autrement dit, en un point fixe de R , la vitesse ne varie pas au cours du temps.

d. Mouvements plans:

Définition:
On dit d’un mouvement par rapport à R est plan, parallèlement à un plan fixe  , si est
seulement si à chaque instant:

- Tous les vecteurs vitesse sont parallèles à  ;


- Le champ des vitesses est invariant par translation normale à  .

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VE
 0 , V3  0
E

x3

VE  V1  x1 , x2 , t  e1  V2  x1 , x2 , t  e2
E E

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d. Mouvements de révolution:

Définition:
On dit d’un mouvement par rapport à R est de révolution par rapport à un axe fixe  si est
seulement si à chaque instant:

- En tout point  d’un plan méridien (défini par  et le vecteur  ) le vecteur vitesse
est dans ce plan méridien;
- Le champ des vitesses est invariant par rotation autour de  .

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Exercice 1 :

Considérons le mouvement bidimensionnel d’un milieu continu défini par le champ des vecteurs
vitesse suivant :
  
v(t) = (v10 + t) e1 + v20 e2

avec V10, V20 ,  sont des constantes

1. Déterminer les lignes de courant à un instant t0

2. Déterminer la trajectoire d’une particule fluide

3. Déterminer la ligne d’émission à l’instant T relative au point P(A1,A2)

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1°) Trajectoire. : dx1  dx2  dt  dx1 = V1dt = (V10 + t) dt et dx2 = V20dt 
V1 V2
  2
1x  t  V10t  a1
 2 équations paramétriques
 x2  V20t  a2
.
et par élimination de t :
x1 =  2 x2  a2  + V10 (x2  a2)  a1 équation de la trajectoire.
2

2V20 V20
 Trajectoires : Paraboles

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2°) Ligne de courant à t0.
dx1  dx2  dx1  dx2  x1  x2 + cte
V1 V2 V10 t0 V20 V10 t0 V20

Lignes de courant: droites


3°) Ligne d’émission à l’instant T relative au point P(A1,A2)
3°) Ligne d’émission à l’instant T relative au point P(A1,A2)

Un point de cette ligne d’émission est au point courant x , x 1 à2 l’instant


Un point de cette ligne d’émission est au point courant x , x  à l’instant T:
 1 2 
T:

  x   T22
 x1 1  2 T  V
V10T
10T
 aa
1
1
 2

 x 2  VV20TT
x  a
 2  a22
20
  2
 A1  t  V10t  a1
Et était au point P(A1,A2) à t  T :  2
A  V20t  a2
 2
.
et par élimination de a1 et a2 entre ces deux relations, on obtient :

x1  (T 2  t 2 )  V10 (T  t )  A1
2
x2  V20 (T  t )  A2

Ce sont les équations paramétriques de la ligne d’émission recherchée

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Un milieu continu se déplace dans une base orthonormée B  (O, e1, e2 , e3 ) suivant l’équation :

 1 t 1
 1 2 1 2 2 1 2
t
x  X  X e  X  X e

 1 t 1
 2  1 2  1 2
t
x  X  X e  X  X e
 2 2
 x3  X 3


1. Calculer la vitesse en fonction en coordonnées Lagrangiennes et Eulérienne.


2. Montrer que le mouvement est stationnaire.

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Bibliographie :

Mécanique des milieux continus – Tome 1 : Concepts généraux – Jean Salençon – Editions de
l’Ecole Polytechnique – Juin 2012.

Mécanique des milieux continus – Georges Duvaut – DUNOD – Mai 1998.

Mécanique des milieux déformables : Equations générales, solides élastiques, fluides, turbomachines
– Mostafa Fourar & Claude Chèze – Ellipses – 2002.

Modélisation et calcul des milieux continus – Patrick Le Tallec – Editions de l’Ecole Polytechnique –
2009.

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