Calcul Diff
Calcul Diff
Mhamed ELHODAIBI
13 décembre 2021
2
Table des matières
3
4
Chapitre 1
Espaces vectoriels normés
où x = (x , . . . , x ) ∈ R .
n
où f ∈ E.
Un espace vectoriel normé (E, N ) est dit un espace de Banach si et seulement si toute
suite de Cauchy pour la norme N est convergente ( on dit aussi espace complet).
Il est important de rappeler l'inégalité suivante :
∀(x, y) ∈ E 2 |N (x) − N (y)| ≤ N (x − y)
5
Il sut d'écrire N (x) = N ((x − y) + y) et utiliser l'inégalité triangulaire et utiliser que x
et y jouent un rôle symétrique. Il est important d'associer à une norme N sur un espace
vectoriel E , la distance suivante :
∀x, y ∈ E d(x, y) = N (x − y)
En eet, on a :
1. ∀x ∈ E , on a d(x, x) = N (0) = 0,
2. ∀(x, y) ∈ E , on a d(x, y) = N (x − y) = N (−(x − y)) = N (y − x) = d(y, x).
2
3. ∀(x, y, z) ∈ E , on a :
3
et comme conséquence , si (E, N ) est un espace de Banach alors (E, d) est un espace
métrique complet.
Soient (E , N ) , n espaces vectoriels normés alors on munit E = E × · · · × E
de l'une des deux normes :
i i i∈{1,...,n} 1 n
où x = (x , . . . , x ).
1 n
3. ∀x ∈ H , < x, x >≥ 0,
4. Si x ∈ H et < x, x >= 0 alors x = 0.
C'est à dire que < , > est une forme bilinéaire symétrique dénie et positive.
Remarque 1.1 Si H est un espace vectoriel sur C , alors un produit scalaire est une
forme sesquilinéaire , hermitienne dénie et positive, c'est à dire que :
1. Pour y xé , l' application x →< x, y > est linéaire , mais pour x xé , l' application
y →< x, y > est anti- linéaire ( On dit que l'application < , > est sesquilinéaire)
2. ∀(x, y) ∈ H , on a < y, x >= < x, y >, on dit que cette forme est hermitienne.
2
X
∀(x, y) ∈ (Rn )2 f (x, y) = aij xi yj
1≤i,j≤n
X
∀(x, y) ∈ (Cn )2 f (x, y) = aij zi z¯′ j
1≤i,j≤n
3. Soit H = C([0, 1]) espace vectoriel sur R alors , on a le produit scalaire suivant :
Z 1
2
∀f, g ∈ H < f, g >= f (t)g(t)dt
0
Proposition 1.1 Soient H un espace vectoriel sur R ( ou C) et < , > un produit scalaire
sur H alors : 1 1
∀(x, y) ∈ H 2 [< x, y > | ≤< x, x > 2 < y, y > 2
Preuve : Si H est un espace vectoriel sur C, on a, pour (x, y) ∈ H et λ ∈ C : 2
< x + λy, x + λy >=< x, x > +λ < y, x > +λ̄ < x, y > +|λ|2 < y, y >
Comme :
λ < y, x > +λ̄ < x, y >= Re(λ̄ < x, y >)
d'où :
< x + λy, x + λy >=< x, x > +2Re(λ < x, y >) + |λ| < y, y > 2
Si < x, y >= 0, l'inégalité est evidente , sinon on choisit λ = t < x, y > avec t ∈ R, d'où
Re(λ < x, y >) = t| < x, y > et : 2
< x + λy, x + λy >=< x, x > +2t| < x, y > |2 + t2 | < x, y > |2 < y, y >≥ 0 ∀t ∈ R
d'où ∆ = | < x, y > | − | < x, y > | < y, y >< x, x >= | < x, y > | (| < x, y > | − <
′ 4 2 2 2
7
Proposition 1.2 Soient H un espace vectoriel sur R ( ou C) et < , > un produit scalaire
sur H alors : 1
∀x ∈ H ∥x∥ =< x, x > 2
est une norme sur H .
Preuve :
1. Si x ∈ H vérie ∥x∥ = 0 alors ∥x∥ 2
=< x, x >= 0 , d'où x = 0.
2. Soit x ∈ H et λ ∈ C,akors on a :
1 1
∥λx∥ =< λx, λx > 2 = (|λ|2 < x, x >) 2 = |λ|∥x∥
∥x+y∥ =< x+y, x+y >= ∥x∥ +2Re(< x, y >)+∥y∥ ≤ ∥x∥ +2∥x∥∥y∥+∥y∥ = (∥x∥+∥y∥)
2 2 2 2 2 2
que :
2 1
En eet pour tout x ∈ E, il existe un indice j ∈ {1, . . . , n} tel que ∥x∥ ∞ = |xj | , d'où :
n
X
∥x∥∞ = |xj | ≤ |xj | + |xi | = ∥x∥1
i=1,i̸=j
8
Considèrons la suite (f ) des fonctions continues sur [0, 1] dénies par :
n n∈N∗
ailleurs
n n
f (x) = 0 n
alors ∥f ∥ = 1 et ∥f ∥ = 2n, comme la suite (2n) n'est pas bornée alors ces deux
normes ne sont pas équivalentes.
n 1 ∞ n∈N
Proposition 1.3 Soit E un espace vectoriel sur R de dimension nie alors toutes les
normes sur E sont équivalentes.
Preuve : Si dim(E) = n et (e , . . . , e ) est une base de E alors :
1 n
∀x ∈ E x = x1 e 1 + · · · + xn e n
u
L = {x ∈ E/ ∥x∥ = 1} = { / u ∈ E ∗}
∥u∥
est un compact de E qui ne contient pas 0. Or N est continue dans (E, ∥ ∥), en eet :
|N (x) − N (y)| ≤ N (x − y) ≤ C∥x − y∥
u
N( ) ≥ C′
∥u∥
Or N ( u
∥u∥
) = 1
∥u∥
N (u) c'est à dire que :
∀u ∈ E C ′ ∥u∥ ≤ N (u)
∃C ≥ 0 ∀x ∈ E ∥f (x)∥F ≤ C∥x∥E
Alors
∀x ∈ E ∥f + g(x)∥ ≤ (C + C )∥x∥
F 1et ∥λ.f (x)∥ ≤ C |λ|∥x∥
2 E F 1 E
Si f ∈ L(E, F ) et λ ∈ R alors :
∥λ.f ∥ = sup ∥λ.f (x)∥F = sup |λ|∥f (x)∥F = |λ| sup ∥f (x)∥F = |λ|∥f ∥
∥x∥E =1 ∥x∥E =1 ∥x∥E =1
10
Proposition 1.5 Soient E un espace vectoriel normé et F un espace de Banach alors
(L(E, F ), ∥ ∥) est un espace de Banach.
Preuve : Soit (f ) une suite de Cauchy de (L(E, F ), ∥ ∥), montrons que cette suite
est converge.On a :
n n∈N
d'où pour x ∈ E la suite (f (x)) est de Cauchy dans (F, ∥ ∥ ) , qui est un espade de
Banach. On pose :
n n∈N F
montrons que f est linéaire et borné et que la suite (f ) converge dans (L(E, F ), ∥ ∥)
vers f . On a , pour x, y dans E et λ ∈ R :
n n∈N
car f est une application linéaire. D'où par passage à la limite ( x,y et λ sont xes), on
a:
n
d'où :
∀x ∈ E ∥f (x)∥ F ≤ (∥AN +1 ∥ + 1)∥x∥E (C = ∥AN +1 ∥ + 1)
Ainsi f ∈ L(E, F ). On a :
∀ε > 0 ∃N ∈ N n, m > N ⇒ ∀x ∈ E ∥fn (x) − fm (x)∥F < ε∥x∥E
11
1.2.2 Applications multi-linéaires bornées
Pour dénir les dérivées succesives , on a besoin de dénir les applications multili-
néaires.Soient E , · · · , E et F des espace vectoriels, on pose E = E × · · · × E , une
application f de E dans F est dite n-linéaire si et seulement si pour i ∈ {1, . . . , n} et
1 n 1 n
L'ensemble des applications n- linéaires bornées est l'espace vectoriel normé noté L (E, F )
muni de la norme :
n
12
Chapitre 2
Fonctions diénrentiables
est la boule ouverte de centre x et de rayon ε. De même pour la continuié , une fonction
dénie sur un voisinage ouvert U de x ∈ E à valeurs dans (F, ∥ ∥ ) est continue en x si
et seulement si :
0 F 0
tout point de U . Il est evident que la somme ou la composée de deux fonctions continues
est une fonction continue et le produit d'un scalaire par une fonction continue est une
fonction continue (que se soit en un point ou sur un ouvert).
On rappelle qu'un compact K dans un espace topologique E est un ensemble qui vérie
la propriété suivante, de tous recouvrement de K par des ouverts , on peut extraire un
recouvrement ni (nécessairement K est un fermé, voir cours topologie) . Dans un espace
vectoriel normé , un ensemble K est un compact si et seulement si de toute suite dans K
, on peut extraire une sous-suite qui converge dans K .
Remarque 2.1 L'image d'un compact par une fonction continue est un compact.
Toute fonction dénie et continue sur un compact K est uniformément continue.
Si f : K → R est une fonction continue sur un compact K alors f atteint ses
bornes.
Une fonction est dite uniformément continue sur un ensemble A ⊂ E si et seulement si :
∀ε > 0 ∃η > 0 ∀x, y ∈ A ∥x − y∥E < η ⇒ ∥f (x) − f (y)∥F < ε
13
2.2 Fonctions Diérentiables
Dans toute la suite (E, ∥ ∥ ) et (F, ∥ ∥ ) sont deux espaces vectoriels normés.
E F
∀M, N ∈ E ∥M N ∥ ≤ ∥M ∥∥N ∥
On pose : 2
f (M ) = M
Etudions la diérntiabilité de f en un point M . On a :
f (M + H) = (M + H)2 = M 2 + M H + HM + H 2
Ainsi f (M ) = L .
′
14
Ainsi L ∈ L(E, E). On a ε(h, k) = 1
∥(h,k)∥
(h2 , k 2 ) , d'où :
∥ε(h, k)∥ ≤ ∥(h, k)∥
et
f (x + h) = f (x ) + L (h) + ∥h∥ ε (h) avec
0 0 2 lim ε (h) = 0
E 2 2 F
∥h∥E →0
Par diérence, on a :
L (h) − L (h) = ∥h∥ (ε (h) − ε (h))
1 2 E 2 1
Ainsi :
L (u) − L (u) = (ε (tu) − ε (tu))
1 2 2 1
Proposition 2.2 Soient (E, ∥ ∥ ) et (F, ∥ ∥ ) deux espaces vectoriels normés. Si une
fonction f dénie sur un voisinage de x dans E à valeur dans F est diérentiable en x
E F
Preuve : En eet, on a :
f (x + h) = f (x ) + L(h) + ∥h∥ ε(h) avec
0 0 lim ε(h) = 0
E F
∥h∥E →0
Posons h = tu alors :
f (x0 + tu) − f (x0 ) f ′ (x0 )(tu) + t∥u∥E ε1 (tu)
= = f ′ (x0 )(u) + ∥u∥E ε(tu)
t t
Ainsi : f (x0 + tu) − f (x0 )
lim = f ′ (x0 )(u)
t→0 t
(f + g) (x ) = f (x ) + g (x ) et (λf ) = λf (x )
′
0
′
0
′
0
′ ′
0
et on a aussi :
g(x + h) = g(x ) + g (x )(h) + ∥h∥ ε (h) avec
0 0
′
0 lim ε (h) = 0
E 2 2 F
∥h∥E →0
16
ou
(f + g)(x0 + h) = (f + g)(x0 ) + (f ′ (x0 ) + g ′ (x0 ))(h) + ∥h∥E ε(h) avec lim ε(h) = 0F
∥h∥E →0
En multipliant par λ, on a :
1 2 0 0 0 0
D'où :
(λf )(x + h) = (λf )(x ) + (λf (x ))(h) + ∥h∥ ε (h) avec
0 0
′
0 lim ε (h) = 0 ′
E 1
′
1 F
∥h∥E →0
g(f (x0 ) + k) = g(f (x0 )) + g ′ (f (x0 ))(k) + ∥k∥F ε2 (k) avec lim ∥k∥F →0
ε2 (k) = 0G
On a aussi
g(f (x0 ) + k) = g(f (x0 )) + g ′ (f (x0 ))(f ′ (x0 )(h) + ∥h∥E ε1 (h))
+ ∥f ′ (x0 )(h) + ∥h∥E ε1 (h)∥F ε2 (f ′ (x0 )(h) + ∥h∥E ε1 (h))
17
D'où :
g(f (x0 ) + k) = g(f (x0 )) + g ′ (f (x0 ))of ′ (x0 )(h) + ∥h∥E ε(h)
avec :
∥h∥E ε(h)) = g ′ (f (x0 ))∥h∥E ε1 (h)) + ∥k∥F ε2 (k)
Posons :
ε′ (h) = g ′ (f (x0 ))ε1 (h)
Par passage à la limite, on a :
lim ε′ (h) = 0G
h→0E
car g (f (x )) ∈ L(F, G) est continue (Toute application linéaire bornée est continue).
′
Posons aussi :
0
∥k∥ F
ε”(h) = ε2 (k)
∥h∥E
On a : ∥k∥F
∥ε”(h)∥G = ∥ε2 (k)∥G ≤ C∥ε2 (k)∥G
∥h∥E
d'où h→0E
lim ε”(h) = 0G . Comme :
ε(h) = ε′ (h) + ε”(h)
Alors , on a le résultat.
2.3 Théorème des accroissements nis
2.3.1 Théorème des accroissements nis
Le théorème des accroissements nis existe déjà pour les fonctions continues sur un
intervalle [a, b] à valeurs dans R et diérentiables sur ]a, b[.
Théorème 2.1 Soit f : [a, b] → F , où a < b dans R et F un espace vectoriel normé. Si
f est diérentiable sur ]a, b[ alors :
ou autrement c'est l'ensemble des x ∈ [a, b] tels que [a, x] ⊂ I . Déjà a ∈ I , d'où I
est non vide et c'est un intervalle qui contient sa borne supérieure , il sut de choisir une
M′ M′ M′
18
suite (y ) qui converge vers cette borne supérieure.Ainsi I = [a, c] avec c ≤ b. Supposons
que c < b. Ecrivons que f est diérentiable en c, d'où :
n M′
Preuve : On a :
[a, b] = {(1 − t)a + tb ∈ E/ t ∈ [0, 1]}
Posons, g(t) = f ((1 − t)a + tb) pour t ∈ [0, 1]. On a g (t)(h) = f ((1 − t)a + (tb)h(b − a).
′ ′
Ainsi :
∥g ′ (t)∥ = ∥f ′ ((1 − t)a + (tb)(b − a)∥F ≤ sup ∥f ′ (x)∥∥b − a∥E
x∈[a,b]
d'où :
∥f (b) − f (a)∥F = ∥g(1) − g(0)∥F ≤ sup ∥f ′ (x)∥∥b − a∥E
x∈[a,b]
Preuve : Il sut d'appliquer le corollaire 2.1 à g(x) = f (x) − f (a) − f ′ (a)(x − a), car on
a: ′ ′ ′
g (x) = f (x) − f (a)
En eet si L = f (a) alors on a L (x) = L , pour tout x ∈ E en particulier sur U , car :
′ ′
19
Proposition 2.6 Soient E un espace vectoriel normé , U un ouvert de E et f : U → R
diérentiable sur U , alors ∀(a, b) ∈ E tels que [a, b] ⊂ U , on a : 2
Preuve : On pose g(t) = f ((1 − t)a + tb) pour t ∈ [0, 1]. Comme g est érentiable sur
]0, 1[ et à valeurs dans R alors :
∃t0 ∈]0, 1[ g(1) − g(0) = g ′ (t0 )
Pour c = (1 − t )a + t b, on a :
0 0
f est continue sur U . Sur un espace produit, on va d'enir ce qu'on appelle les dérivées
′
la fonction :
g(y) = f (x1 , . . . , xi−1 , y, xi+1 , . . . , xn )
est diérentiable en x . Cette diérentielle est notée f (x) ∈ LE , F ).
i
′
i i
et g (x )(h ) = f (x)(0 , . . . , 0 , h , 0 , . . . , 0 ).
′
i i
′
E1 Ei−1 i Ei+1 En
20
Preuve La démonstration se fait par recurrence sur n. Il sut de l'établir pour n = 2.
Soient x = (x , x ) ∈ U et h = (h , h ) ∈ E = E × E . On va montrer que f est
diérentiable en x et on va calculer sa diérentielle. Montrons que :
1 2 1 2 1 2
On écrit :
f (x + h) − f (x) − f1′ (x)(h1 ) − f2′ (x)(h2 ) = f (x + h) − f ((x1 , x2 + h2 ) − f1′ (x)(h1 )
+ f ((x1 , x2 + h2 ) − f (x) − f2′ (x)(h2 )
Ceci sécrit :
∥f (x1 +h1 , x2 +h2 )−f (x1 , x2 +h2 )−f1′ (x)(h1 )∥ ≤ sup ∥f1′ (y1 , x2 +h2 )−f1′ ((x1 , x2 ))∥∥h∥E
y1 ∈[x1 ,x1 +h1 ]
avec :
∥ε1 (h)∥F ≤ sup ∥f1′ (y1 , x2 + h2 ) − f1′ ((x1 , x2 ))∥
y1 ∈[x1 ,x1 +h1 ]
lim ε1 (h) = 0F
∥h∥E →0
Ceci sécrit :
∥f (x1 , x2 + h2 ) − f (x1 , x2 ) − f2′ (x)(h2 )∥ ≤ sup ∥f2′ (x1 , y2 ) − f2′ ((x1 , x2 ))∥∥h∥E
y2 ∈[x2 ,x2 +h2 ]
21
avec :
∥ε2 (h)∥F ≤ sup ∥f2′ (x1 , y2 ) − f2′ ((x1 , x2 ))∥
y2 ∈[x2 ,x2 +h2 ]
lim ε2 (h) = 0F
∥h∥E →0
x = (x , x ) avec x = (x , . . . , x ) et f = (f , g) avec g = (f , . . . , f ).
1 2 n
′ ′
1 2 n 1 2 n
2x 0 1
M (f ′ (x, y, z)) = 1 −2y 3
−1 2y 3z 2
En général si une fonction f dénie et de calasse C sur un ouvert de R vers 1 n
R où n et m
m
sontdeux entiers naturels non nuls est représentée par une matrice
M (f (x)) =′ θfj (x)
θxi
, avec f (x) = (f (x), · · ·, f (x)) 1 m
f (x + h) = ((xn + hn )2 )n∈N
= (x2n )n∈N + 2(xn hn )n∈N + (h2n )n∈N
Posons :
f ′ (x)(h) = (xn hn )n∈N
22
On a evidement f (x) ∈ (L)(E) :
′
d'où :
∥f ′ (x)∥ ≤ ∥(xn )n∈N ∥∞
On pose : 1
ε(h) = (h2 )n∈N
∥(hn )n∈N ∥∞ n
d'où :
∥ε(h)∥∞ ≤ ∥(hn )n∈N ∥∞
c'est à dire que :
lim ε(h) = 0E
h→0E
23
24
Chapitre 3
Les Théorèmes d'inversion locale et des
Fonctions implicites
et si f (A) ⊂ A alors il existe un unique point xe sur A solution de l'équation f (x) = x.
Preuve Soit (x ) une suite qui vérie x = f (x ), alors on a pour n ≥ 1 et par
recurrence :
n n∈N n+1 n
25
Ainsi (x ) est une suite de Cauchy dans A. Comme E est complet et A est fermé
alors la suite (x ) converge vers x dans A. On a :
n n∈N∗
n n∈N∗
d'où (x )
n n∈N∗ converge aussi vers f (x) et f (x) = x. Si on a deux points xes x et y alors :
∥x − y∥E = ∥f (x) − f (y)∥E ≤ k∥x − y∥E
Preuve :
1. Construction de V , W et g : On commence par approcher f au voisinage de a. On
pose : ′
φ(z) = f (x) + f (a)(z − x)
Comme f (a) est un isomorphisme alors pour tout y ∈ F , il existe un unique z ∈ E
′
Comme f est de classe C alors il existe r > 0 tel que sur B (a, r), on ait :
1
f
1
∥f ′ (a) − f ′ (x)∥ <
2∥(f ′ (a))−1 ∥
On a aussi, pour r assez petit :
1
sup ∥ψy′ (x)∥ <
x∈Bf (a,r) 2
26
on a :
∥ψy (x) − a∥E ≤ ∥ψy (x) − ψy (a)∥E + ∥ψy (a) − a∥E
En appliquant l'inégalité des accroissements nis sur B (a, r), on a : f
r
∥ψy (x) − ψy (a)∥E <
2
Or :
ψy (a) − a = (f ′ (a))−1 (y − b)
ainsi :
∥ψy (a) − a∥ ≤
r
2
si et seulement si r
y − b ∈ f ′ (a)Bf (0, , )
2
d'où pour ∥x − a∥ ≤ et y − b ∈ f (a)B (0, , ) , on a :
r
2
′
f
r
2
(a) Montrons que g est continue : Soient (y, y ) ∈ W tels que x = g(y) et x = g(y ),
′ 2 ′ ′
on a :
ψy (x′ ) − ψy′ (x′ ) = (f ′ (a))−1 (y − y ′ )
d'où : ∥x − x′ ∥E = ∥ψy (x) − ψy′ (x′ )∥E
≤ ∥ψy (x) − ψy (x′ )∥E + ∥ψy (x′ ) − ψy′ (x′ )∥E
≤ 21 ∥x − x′ ∥E + ∥(f ′ (a))−1 ∥∥y − y ′ ∥F
d'où aussi :
∥x − x′ ∥E ≤ 2∥(f ′ (a))−1 ∥∥y − y ′ ∥F
c'est à dire que :
∀y, y ′ ∈ W 2 ∥g(y) − g(y ′ )∥E ≤ 2∥(f ′ (a))−1 ∥∥y − y ′ ∥F
d'où :
k = f ′ (x)(h) + ∥h∥E ε(h)
d'où aussi sur un voisinage de 0 : E
On a aussi :
h = (f ′ (x))−1 k − ∥h∥E (f ′ (x))−1 (ε(h))
d'où : ∥h∥E ≤ ∥(f ′ (x))−1 ∥∥k∥F + ∥h∥E ∥(f ′ (x))−1 ∥∥ε(h)∥F
≤ ∥(f ′ (x))−1 ∥∥k∥F + 21 ∥h∥E
enn :
∥h∥E ≤ 2∥(f ′ (x))−1 ∥∥k∥F
Ainsi :
g(y + k) = x + h = g(y) + (f ′ (x))−1 k − ∥h∥E ε(h)
Posons ε (k) = −
′ ∥h∥E
∥k∥F
(f ′ (x))−1 (ε(h)) . Ainsi g est diérentiable en y et :
g ′ (y) = (f ′ (x))−1 = (f ′ (g(y)))−1
dimension nie alors pour appliquer le théorème d'inversion locale, il est nécessaire que la
dimension soit la même. Il est utile de rappeler qu'une fonction de classe C d'un ouvert
1
U de R sur R est présentée en chaque point par une matrice d'ordre n, appelée matrice
n n
28
Preuve : Comme R est de dimension nie alors en appliquant le théorème d'isomor-
n
f′ + f2 = g
F (f + h) = f ′ + h′ + f 2 + 2f h + h2
d'où :
F ′ (f )(h) = 2f h + h′
On a :
∥F ′ (f1 ) − F ′ (f2 )∥ ≤ 2∥f1 − f2 ∥∞ ≤ 2∥f1 − f2 ∥E
On a :
F ′ (0E )(h) = h′
Soit k ∈ F , si on pose pour alors . Ceci montre
Rt
t ∈ [0, 1] h(t) = 0 k(s)ds h′ = k
que F (0) est surjective. Si
′
alors est constante, or , d'où h = 0 .
h′ = 0F h h∈E
En appliquant le théorème d'inversion locale alors si , il existe un unique
E
g∈W
f ∈ V solution de notre équation.
2. Soit E = R et f : R → R dénie par :
2 2 2
1
f (x, y) = (x + sin(y), y + sin(x))
2
On a :
1 cos(y)
Jf (x, y) = 1
2
cos(x) 1
On a : 1
det(Jf (x, y)) = 1 − cos(x) cos(y) ̸= 0
2
comme f est de classe C alors, on peut appliquer le théorème d'inversion locale
1
en tout point a = (x , y ). 0 0
29
3.2 Théorème des Fonctions implicites
Théorème 3.3 : ( Fonctions implicites ) Soient E ,F et G des espaces de Banach,
U un ouvert de E×F et f : U → G de classe C . soit a = (x , y ) ∈ U tel que 1
il est evident que F est de classe C sur U , comme composée de deux fonctions de classe
1
C . On a sur U :
1
F (x + h, y + k) = (x + h, f (x + h, y + k))
= (x + h, f (x, y) + f ′ (x, y)(h, k) + ∥(h, k)∥E×F ε(h, k))
= (x, f (x, y)) + (h, f ′ (x, y)(h, k) + (0E , ∥(h, k)∥E×F ε(h, k))
= (x, f (x, y)) + (h, f ′ (x, y)(h, k) + ∥(h, k)∥E×F (0E , ε(h, k))
avec :
lim (0E , ε(h, k)) = 0E × 0G = 0E×G
∥(h,k)∥E×F →0
d'où : ′ ′ ′ ′
F (x, y)(h, k) = (h, f (x, y)(h, k)) = (h, f (x, y)(h) + f (x, y)(k)) 1 2
Montrons que F (a) est un homéomorphisme. Il sut d'établir qu'elle est bijective. Soit
′
(h , k ) ∈ E × G, si :
′ ′
′ ′ ′
F (a)(h, k) = (h , k )
alors :
h = h et k = f (a)(h) + f (a)(k)
′ ′ ′
1
′
2
d'où :
h = h et k = (f (a)) k − (f (a)) f (a)(h)
′ ′
2
−1 ′ ′
2
−1 ′
1
d'où aussi : ′ −1 ′ ′ ′ ′ −1 ′ ′ −1 ′
(F (a)) (h , k ) = (h , (f (a)) k − (f (a)) f (a)(h)) 2 2 1
F 0H = id et HoF = id V′ U′
30
d'où a = x et H(a, b) = (a, g(a, b)). Posons b = f (x , y ) alors pour tout x ∈ V (sinon on
choisit V un ouvert plus petit pour que (x, f (x , y )) ∈ V , il existe un unique y ∈ W tel
0 0
′
ce qui s'écrit :
f ′ (R(x))o(IdE , φ′ (x)) = 0L(E,G)
ou :
f1′ (x, φx ) + f2′ (x; , φ(x))oφ′ (x) = 0L(E,G)
d'où le résultat.
Corollaire 3.3 Soient U un ouvert de R × R et f : U → R de classe C Si pour
n m m 1
(a, b) ∈ U ( a = (a , . . . , a ) et b = (b , . . . , b )), on a :
1 n 1 m
∂fi+n
Jf,2 (a, b) = det(( )1≤i,j≤m ) ̸= 0
∂yj
Alors il existe un voisinage V de a, un voisinage W de b et une unique application φ :
V → W de classe C tels que :1
31
2. Soit sur R , la fonction :
3
f (x, y, z) = (x2 + y 2 − 2z 2 , x2 + 2y 2 + z 2 )
on veut résoudre par exemple au voisinage du point (1, 1, 1), l'équation f (x, y, z) =
(0, 4). On va diérentier par rapport à y et z , on a;
32
Chapitre 4
Dérivées successives et extremas
Si f est dénie sur un ouvert U et deux fois diérentiable en a ∈ E alors f ”(a) ∈ L(E, F ),
ceci peut nous ramener à dénir par récurrence f (a) ∈ F . Par exemple, on écrit pour
1
(n)
(h, k) ∈ E :
n
2
(f ”(a)(k))(h)
avec f ”(a)(k) ∈ F . Ainsi une fonction f est de classe C , p ∈ N sur U si et seulement
p
classe C sur U et on a :
p
Preuve : C'est par récurrence , c'est déjà vraie pour r = 1 et le reste est évident.
Proposition 4.2 Soient E, F et G trois espaces vectoriels normés . Si U est un ouvert
de E , f une fonction de classe C sur U à valeurs dans V ouvert de F et g une fonction
p
Or : ′ ′ ′
g (0) = f (x + k) − f (x)
d'où : ′ ′ ′
g (0)(h) = (f (x + k) − f (x))(h) = (f ”(x)(k) + ∥k∥ ε(k))(h) E
Pour α > 0 ,il existe β > 0 tels que ∥h∥ < β et ∥k∥ < β , on a :
E E
On a : ′ ′
∆(h, k) − g (0)(h) = g(h) − g(0) − g (0)(h)
En appliquant le corollaire 2.2, on a :
∥g(h) − g(0) − g ′ (0)(h)∥E ≤ sup ∥g ′ (y) − g ′ (0)∥∥h∥E
y∈[0,h]
et
f ′ (x + y) − f ′ (x) − f ”(x)(y) = ∥y∥E ε1 (y)
Or ∥y∥ ≤ ∥h∥E et
∥y + k∥E ≤ ∥h∥E + ∥k∥E . Ainsi pour α > 0 , il existe β >0 tels que
:
E 1
max(∥h∥E , ∥k∥E ) < β1
et aussi pour α > 0 , il existe β 2 >0 tels que max(∥h∥ E , ∥k∥E ) < β2 :
∥∆(h, k)) − (f ”(x)(k))(h)∥E ≤ α max(∥h∥E , ∥k∥E )∥h∥E
34
Si on permute h et k, on aussi , pour α > 0 , il existe β >0 tels que max(∥h∥ E , ∥k∥E ) <
β :
3
3
∥∆(h, k)) − (f ”(x)(h))(k)∥E ≤ α max(∥h∥E , ∥k∥E )∥h∥E
Ceci implique que;
∥(f ”(x)(h))(k) − (f ”(x)(k))(h)∥E ≤ 2α max(∥h∥E , ∥k∥E )∥h∥E
Posons L(h, k) = (f ”(x)(h))(k)−(f ”(x)(k))(h), alors L est une forme bilinéaire telle que :
∥L∥ ≤ 2α
1
R(h) = f (x + h) − f (x) − f ′ (x)(h) − f ”(x)(h2 )
2
Si on dérive par rapport à h, car x + h est dans un voisinage de x, où f est de classe C 1
ou :
R′ (h) = f ′ (x + h) − f ′ (x) − f ”(x)(h) = ∥h∥E ε′ (h)
Or :
∥R(h)∥F = ∥R(h) − R(0)∥F ≤ sup ∥R′ (k)∥∥h∥E
k∈[0,h]
d'où le résultat.
35
4.2 Extremas
Soient E un espace vectoriel normé et f : U → R , où U est un ouvert de E. On dit
que f posséde un minimum local ( resp maximum local) en x s'il existe ε > 0 tel que : 0
On dénit aussi minimum et maximum sur U tout entier. Un extremum local est un
minimun ou maximum local et un extremum sur U est un minimum ou maximum sur U .
Proposition 4.4 Si f est diérentiable en x et f admet un extremum local en x alors
f (x) = 0.
′
Preuve : On va montrer que pour tout h voisin de 0 , f (x)(h) = 0 , pour cela on se′
ramène au cas d'une variable en posant g(t) = f (x + th), on a g admet un extremum local
E
Les points qui vérient f (x) = 0 sont appelés les points critiques. Ainsi les
′
extremums locaux ou globaux sont des points critiques. Comme cas particulier, si E = R
L(E,R)
n
, on peut associer à une fonction deux fois diérentiable en x , la matrice suivante : ∂xi
∂ 2f
Hf (x) = ( (x))1,j≤n
∂xi ∂xj
appelée la hessienne. D'après le théorème de Schwarz cette matrice est reelle symètrique
et si ses valeurs propres sont de même signe et non nulles , alors on dénit un produit
scalaire, c'est à dire que soit :
n
X ∂ 2f
∀h ∈ R \{(0, . . . , 0)} (x)hi hj > 0
1≤i,j≤n
∂xi ∂xj
sinon on remplace f par −f .Si cette matrice est dénie positive alors il existe m > 0 tel
que : X ∂ 2f
∀h ∈ Rn \{(0, . . . , 0)} (x)hi hj ≥ m∥h∥2E
1≤i,j≤n
∂x i ∂x j
vérie f (x ) = 0 et f ”(x ) est dénie positive (resp dénie négative) alors f admet un
0 0 0
′
Preuve : Soit h ∈ R , on pose f (t) = f (x + th) alors f est une fonction dénie au
n
36
. Si par exemple, f admet un minimum local en 0 alors f ” (0) = f ”(x )(h, h) ≥
f ′ (x0 ) = 0
. Ainsi est positive.
h h 0
0 f ”(x0 )
Réciproquement, on a :
1
f (x0 + h) = f (x0 ) + f ′ (x0 )(h) + f ”(x0 )(h2 ) + ∥h∥2 ε(h)
2
Comme x est un point critique alors :
0
1
f (x0 + h) = f (x0 ) + f ”(x0 )(h2 ) + ∥h∥2 ε(h)
2
Si la matrice est dénie positive alors il existe m > 0 tel que :
X ∂ 2f
∀h ∈ Rn \{(0, . . . , 0)} (x)hi hj ≥ m∥h∥2E
1≤i,j≤n
∂x i ∂x j
f.
0 0
37
Si α = 2 alors les points critiques sont (x, −x) et ∆ = 0, on ne sait pas, mais :
f (x, y) = (x − y)2 + 1 ≥ 1 = f (x, x)
Ainsi f (x, x) est un minimum global. De même pour α = −2, f admet des minimum
globaux aux points (x, x).
Sinon le point critique est (0, 0) et f admet un extremum local en (0, 0) si et seulement
si −2 < α < 2. Comme (x, y) = 2 > 0 alors on a un minimum local qui est global.
∂2f
∂x2
38