Characterization of Hydropluviometric Variability in The Lower Valley of The Ouémé

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International Journal of Advanced Engineering Research and

Science (IJAERS)
Peer-Reviewed Journal
ISSN: 2349-6495(P) | 2456-1908(O)
Vol-10, Issue-10; Oct, 2023
Journal Home Page Available: https://ijaers.com/
Article DOI:https://dx.doi.org/10.22161/ijaers.1011.3

Characterization of hydropluviometric variability in the


lower valley of the Ouémé
Caractérisation de la variabilité hydropluviométrique
dans la basse vallée de l’Ouémé
AZIAN Déhalé Donatien1, KOUMASSI D. Hervé1,2, VISSIN Expédit W2
1Laboratoirede géographie rurale et d’Expertises Agricole /Universite d’Abomey Calavi (LAGREA/UAC)
2LaboratoirePierre PAGNEY : Climats, Eau, Ecosystèmes et Développement, Université d’Abomey-Calavi 03 BP 1122 Jéricho, Cotonou
03 (Rép. Du Bénin)

Received: 15 Sep 2023, Abstract— Over the past 30 years, West Africa has been hit by climate
Receive in revised form: 22 Oct 2023, variability. This variability affects the activities of the poorest
populations. This situation makes communities vulnerable to the effects of
Accepted: 03 Nov 2023,
climate change. The aim of the present study is to characterize
Available online: 11 Nov 2023 hydroclimatic variability in the lower Ouémé valley. To achieve this,
©2023 The Author(s). Published by AI rainfall and flow records from the Bonou station were collected over the
Publication. This is an open access article period 1986-2016. These data, obtained from the national meteorological
under the CC BY license agency and the Direction Générale de l'Eau, were processed and filled in.
(https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/). Statistical protocols were used to determine the characteristic elements of
hydro-climatic variability in the environment. The pettitt test was used to
Keywords— Bovine. Food Supplementation.
determine any breaks in rainfall and flow rates. Analysis of the results
Pasture System.
revealed an uneven distribution of rainfall. Three phases were identified
in the evolution of rainfall. The first, 1987-1990, was marked by rainfall
surpluses. The second is characterized by rainfall deficits between 1990
and 2006, and the last (2006-2016) by very unstable rainfall trends.
Application of the Pettitt test to this time series revealed a break in
stationarity at the 95% threshold, highlighting two sub-periods, 1987-
2006 and 2007-2016. This drop in rainfall leads to a drop in surface
runoff, with values ranging from 0.2% to 1% in the Ouémé valley.
Keywords— Characterization, hydro-rainfall variability, lower valley,
Ouémé
Résumé— L’Afrique de l’ouest est frappée ces 30 dernières années par
la variabilité climatique. Cette variabilité affecte les activités des
populations sur les plus pauvres. Cette situation rend les communautés
vulnérables aux effets des changements climatiques. L’objectif de la
présente étude est de caractériser la variabilité hydroclimatiques dans la
basse vallée de l’Ouémé. Pour y parvenir, les chroniques de pluie et de
débits de la station de Bonou ont été collectées sur la période 1986-2016.
Ces données obtenues à l’agence de météologie nationale et à la direction
Générale de l’Eau, ont été traité et comblées. Les protocoles statistiques
ont été utilisé pour déterminer les éléments caractéristiques de la

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variabilité hydro climatiques dans le milieu. Le test de pettitt a été utilisé


pour déterminer les éventuelles ruptures dans les hauteurs de pluie et de
débit. De l’analyse des résultats, il ressort qu’il a une inégale répartition
des précipitations. Trois phases ont été identifiées dans l’évolution de la
pluviométrie. La première 1987-1990 est marquée par des excédents
pluviométriques. La seconde est caractérisée par des déficits
pluviométriques entre la période 1990-2006 et la dernière (2006-2016)
caractérisée par une très forte instabilité dans l’évolution de la
pluviométrie. L’application du test de Pettitt à cette série chronologique
a mis en évidence une rupture de stationnarité au seuil de 95 % mettant
ainsi en exergue deux sous périodes, 1987- 2006 et 2007 -2016. Cette
baisse pluviométrique induit une baisse de l’écoulement superficiel dont
les valeurs oscillent entre 0,2 et 1 % dans la vallée de l’Ouémé.
Motsclés— Caractérisation, variabilité hydro pluviométrique, basse
vallée, Ouémé

I. INTRODUCTION développement que pour celle des pays nantis. La


Depuis plus de 30 ans, l’Afrique de l’Ouest doit faire face à vulnérabilité aux impacts du changement climatique est une
un phénomène de variabilité climatique sans précédent à fonction de l’exposition aux variables climatiques, de la
l’échelle historique. Les problèmes liés aux changements sensibilité à ces variables et de la capacité d’adaptation de
climatiques occupent une importante place parmi les la communauté touchée. Souvent, la subsistance de la
préoccupations majeures de notre siècle (Ouedraogo, M, population pauvre dépend des activités économiques qui
2001, p. 15). En effet, cette baisse pluviométrique amorcée sont sensibles au climat (Brou Y. et al., 2005, p. 12). La
dans les pays du golfe de Guinée dès la fin des années 1960 variabilité du climat peut entraîner des bouleversements
s’est intensifiée au cours des années 1980 et 1990, avant de brusques tels qu’une inondation, une sécheresse ou une
connaître une certaine rémission durant les années 2000. tempête tropicale. Ces bouleversements peuvent faire
En Afrique subsaharienne, les dernières décennies de la fin beaucoup de dommages à l’économie d’un pays si une
du deuxième millénaire ont été marquées par une évolution partie importante de l’activité économique est sensible aux
rapide des climats (Nicholson et al., 1998, p. 15; Ogouwalé, conditions météorologiques et au climat (USAID, 2007, p.
2006, p. 42). Les recherches effectuées par (Olivry . C, 7). Au Bénin, la production agricole, essentiellement
1983, p. 28) et (Sircoulon, 1990, p. 16), indiquent une pluviale, reste sensible et vulnérable à la variabilité des
diminution des précipitations en Afrique. Cette tendance est paramètres climatiques observée ces dernières décennies.
qualifiée de ‘’nouvelle phase climatique’’ ou encore de Face à ce phénomène, des solutions et des mesures
‘’rupture climatique’’ par (Carbonnel et Hubert, 1992, p. d’adaptation efficaces doivent être trouvées. La mise en
16). La région ouest-africaine a connu une récession place des stratégies d’adaptation efficaces nécessite la
pluviométrique aux ampleurs parfois très accusées, doublée connaissance préalable des caractéristiques des
d’une augmentation significative du nombre d'années phénomènes climatiques. Dans cette optique que la présente
sèches (Sircoulon, 1990, p. 15). recherche vise à caractériser la variabilité hydro climatique
dans la basse vallée de l’Ouémé.
Celle-ci se manifeste, en particulier, par une modification
du régime des précipitations et par une diminution des
hauteurs annuelles. Cette récession pluviométrique induit II. MILIEU D’ETUDE
des variations des dates de début, de fin et de durée des La basse vallée de l’ouéme est une vaste zone humide
saisons pluvieuses (Noufé D. et al., 2015, p. 1). Celle-ci a constituée des fleuve Ouémé et de la plaine d’inondation de
des conséquences importantes sur la vie des populations. La la rivière Sô. Elle couvre une superficie estimée à plus de
variabilité climatique étant une contrainte pour le 974 km² et est située entre 6°25’06’’ et 6°62’47’’ de latitude
développement agricole, les politiques publiques de lutte nord et entre 1°60’37’’ et 2°40’46’’ de longitude est (figure
sont l’ensemble des moyens et stratégies mobilisés par les 1).
pouvoirs publics pour en limiter les effets à défaut de Le paysage est façonné par l'alternance des hautes et basses
l’éliminer. Les effets de la variabilité du climat et du eaux, les crues et décrues du fleuve Ouémé occupant la
changement climatique sont potentiellement plus basse vallée du fleuve Ouémé (510 km) et le delta de la
importants pour la population pauvre des pays en voie de rivière Sô (84,4 km). Les sédiments charriés par les crues

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de l’hivernage venues depuis le nord du pays, viennent


enrichir le milieu et favorisent sa productivité biologique
(Colombani J. et al., 1972, p. 125).

Fig.1:Situation administratif de la basse vallée de l’Ouémé

Sur le plan administratif, la basse vallée, du sud vers le nord sèche de juillet à août (2 mois), une petite saison des pluies
est composée des communes de So-Ava, des Aguégués, de commençant en septembre et s’achevant en octobre (2 mois)
Dangbo, d’Adjohoun et de Bonou auxquelles il faut ajouter et une grande saison sèche du mois de novembre à février
les rives orientales des agglomérations littorales de Zè, (4 mois). Il est caractérisé par des précipitations moyennes
Zinvié et Abomey-Calavi qui totalisent une population de annuelles (1951-2000) variant entre 1200 mm et 1600 mm
plus de 263 576 habitants (RGPH 3, 2002) avec des densités (Adam S. & Boko M., 1983, p. 13). La distribution spatiale
relativement élevées, entre 200 et 450 habitants au des pluies mensuelles suit globalement un gradient
kilomètre carré (INSAE, 2004). décroissant Sud/ Nord d’octobre à juin. Au cours de cette
Sur le plan planimétrique, le milieu d’étude comprend une période, les pluies les plus importantes sont enregistrées
plaine alluviale large en moyenne de 20 km et étalée sur une dans le sud de la basse vallée de l’Ouémé. À partir du mois
soixantaine de kilomètres. Inscrite dans les plateaux du Sud de juillet, le gradient s’inverse (gradient croissant sud-est /
Bénin, c’est une vaste dépression humide avec une nord-ouest). Les valeurs les plus fortes sont enregistrées en
superficie cultivable estimée à 74 930 ha (Adam, 1996) ce moment dans le Nord. L’analyse des valeurs moyennes
dans laquelle se sont installées de nombreuses populations. fait apparaître une inégalité dans la distribution spatiale de
la pluviométrie sur chacune des stations de Bonou et
La basse vallée de l’Ouémé est soumise à un climat de type
d’Adjohoun et entre les deux stations opérationnelles de la
subéquatoriale avec un régime à quatre saisons : une grande
basse vallée de l’Ouémé.
saison des pluies de mars à juin (4 mois), une petite saison

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Le système hydrographique de la basse vallée de l’Ouémé 3.2 Etude du bilan climatique


est constitué de : Le bilan climatique traduit le rythme des excédents ou des
- Fleuve ouémé est le principal cours d’eau du déficits en eau. Il exprime la différence entre la somme des
milieu d’étude ; abats pluviométriques et celle de l’évapotranspiration
- la rivière Sô prend sa naissance dans la dépression potentielle (ETP) et constitue, lorsqu’il est positif, le surplus
de la Lama, draine la partie Sud du plateau disponible pour la recharge en eau du sol et pour
d’Abomey ; l’écoulement (Sutcliffe et Piper, 1985 ; Vissin, 2007). Il
- la rivière Sissè d’une longueur de 7,5 Km environ, permet également de mettre en évidence l’évolution du
prend sa source à Sissè-Kpa, localité située à 1 Km climat à travers les apports pluvieux et les pertes par
environ du nord d’Azowlissè ; évaporation et s’exprime par la formule suivante :
- La rivière Tovè longue de 5 Km environ, elle prend Bc = P – ETP,
sa source dans le village de Sôro au Nord-Est de
Avec : Bc, bilan climatique en mm ; P, pluie totale annuelle
Gouti ;
en mm et ETP, évapotranspiration potentielle en mm.
- Le lac Hounhoun est situé à 0,5 Km à l’ouest
d’Adjohoun en bordure du plateau sur la rive droite L’ETP est définie comme la demande climatique en vapeur
de l’Ouémé. Sa superficie est de 20,5 ha environ d’eau.
en période de basses eaux ; - Si P - ETP > 0, alors le bilan est excédentaire ;
- Le lac Hondjè est situé près du village d’Aglangbin
- Si P - ETP < 0, alors le bilan est déficitaire ;
à 7 Km environ à l’ouest d’Affamè. Sa superficie
est estimée à 20 ha ; - Si P - ETP = 0, alors le bilan est équilibré.
- Le Dazon est un étang localisé à l’ouest Quand P<1/2ETP, il s’agit de la saison sèche, mais quand
d’Azowlissé. Sa superficie est de 18 ha environ ; P>1/2ETP : c’est la saison pluvieuse.
- La lagune de Porto-Novo, d’une superficie de 50
Cette méthode a t été utilisé dans la réalisation de certaines
Km², est située au sud du delta et constitue
études notamment au niveau régional sur les ressources
l’exutoire par lequel les eaux du fleuve Ouémé se
hydroélectriques en l'Afrique de l'Ouest (Le Barbe et al.,
jettent dans l’Océan par le chenal de Lagos.
1993) ; en Guinée pour l’étude de la du bilan hydrologique,
- Cet ensemble de fleuve, lacs, lagunes et rivières lui
de même au Togo-Bénin (Sucliffe et Piper, 1985) et
confère cette appellation de zone humide et les
particulièrement au Bénin (Vissin, 2007 ; Koumassi, 2014).
terres sont inondées pendant une bonne période de
l’année. 3.3 Etude de la variabilité pluviométrique et
hydrologique
3.3.1 Paramètre de tendance centrale, la moyenne
III. APPROCHE METHODOLOGIQUE
arithmétique
3.1 Données climatologiques
La moyenne arithmétique est employée pour étudier les
Les données climatologiques concernent les hauteurs de
régimes pluviométrique et hydrologique aux différentes
pluie, les températures minimales et maximales, l’humidité
stations et dans les sous bassins hydrologiques. Elle est le
relative, l’insolation et la vitesse du vent. Ces données,
paramètre fondamental de tendance centrale. Nous avons
fournies par la Direction de la Météorologie Nationale sont
utilisé en « normale », la moyenne calculée sur une série de
celles collectées au pas de temps mensuel sur la période
trente ans. Elle s’exprime de la façon suivante :
1986-2016.
1 n
Les données hydrologiques utilisées dans le cadre de cette
recherche sont les débits mensuels au niveau de la station
X= xi
n i=1
de Bonou. Elles ont permis de mettre en évidence le
fonctionnement hydrologique du milieu d’étude. La moyenne X nous a permis de caractériser l’état hydro
Les chroniques hydrologiques de 1986 à 2016 ont été tirées climatique moyen et de mettre au point quelques indices de
de la base de données de la Direction Générale de l’Eau. Les dispersion.
stations qui ont des données très lacunaires ( > 5 %) n’ont 3.3.2 Paramètres de dispersion
pas été prise en compte lors des traitements. Seules les Ils sont calculés à partir de la moyenne.
stations, dont les données lacunaires sont < 5 %, ont été
Le calcul de l’écart type permet d’évaluer la dispersion des
utilisées sans comblement. Cette même approche a été
valeurs autour de la moyenne « normale ». Il se détermine
utilisée par Koudamiloro (2017).
par le calcul de la racine carré de la variance :

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(x) = V où V est la variance


seulement la survie des animaux et des végétaux, mais
également celle des hommes
L’écart type est l’indicateur de la variabilité par excellence. 3.4 Moyennes mobiles et la régression
A partir du calcul de l’écart type, l’étude des anomalies 3.4.1 Moyennes mobiles
centrées réduites pluviométriques et hydrométriques
Quand une chronique est très complexe (« bruit » important,
mensuelles et interannuelles a été entreprise en
cycle irrégulier, plusieurs tendances successives), on peut la
standardisant les données. Les anomalies sur chaque station
simplifier pour faire une représentation graphique des
et sur les différents bassins se calculent par la formule
phénomènes essentiels qui la composent.
−X
x' =x
i
i

(x) x' La technique des moyennes mobiles consiste à lisser les


suivante : où : i = anomalie centrée irrégularités en associant aux valeurs d’une chronique de
réduite pour l'année i nouvelles valeurs qui sont les moyennes arithmétiques
xi = la valeur de la variable, d’une valeur originale et des valeurs qui l’encadrent. Les
moyennes mobiles peuvent être calculées sur trois (3) ans
X = la moyenne de la série. ou cinq (5) ans.
 (x) = l’écart type de la série
Cette méthode a permis d’avoir des séries hydrométriques et
pluviométriques lissées sur les différentes stations et les sous
3.3.3 Coefficient de variation bassins hydrologiques au pas de temps journalier, mensuel et
Exprimé en pourcentage, le coefficient de variation annuel.
permet d’apprécier le degré de variabilité de la pluviosité et 3.4.2 Régression linéaire simple
de l’hydrométrie journalière, mensuelle et annuelle. Ce
Elle montre l'évolution linéaire sur le long terme. Elle
coefficient est le plus satisfaisant des mesures de dispersion
permet de détecter les tendances dans les séries hydro-
dans l’étude comparée de la variabilité des précipitations et
pluviométriques.
des lames écoulées journalières, saisonnières et annuelles
entre les sous bassins. C’est le rapport de l’écart type à la Une « rupture » de stationnarité est recherchée. Elle peut
moyenne qui s’écrit comme suit : être définie par un changement dans la loi de probabilité
d’une série chronologique à un instant donné (LUBES et al.,
(x)
cv= 1
00 1994).
X ou : X = la moyenne
de la série.
IV. RESULTATS ET DISCUSSION
 (x) = l’écart type de la série 4.1 Variabilité interannuelle des précipitations dans la
basse vallée
Toutefois, les paramètres de dispersion ne suffisent pas à
eux seuls pour mesurer la variabilité proprement dite, car ils L’étude de la physionomie du climat dans la basse vallée a
ne décrivent pas l’évolution temporelle des séries été effectuée en fonction des modifications notées sur la
pluviométrique et hydrométrique. période considérée notamment celle qui couvre la période
allant de 1987 à 2016 pour mieux mettre en évidence la
Les précipitations constituent l'élément climatique le plus variabilité climatique dans la vallée (Figure 2).
important dans la région sahélienne en ce qui concerne non

Fig.2: Variabilité interannuelle des pluies dans la basse vallée (1987 -2016)

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L’analyse de cette figure 2 a permis d’identifier trois phases Dans la série chronologique des précipitations enregistrées
dans l’évolution de la pluviométrie dans la basse vallée de à divers niveaux de la basse vallée, l’évolution des pluies
l’Ouémé. La première phase est marquée par des excédents n’est pas uniforme. Pour ressortir d’éventuelle rupture de
pluviométriques, et concerne la période 1987-1990 ; la stationnarité, le test de Pettitt a été appliqué. La figure 3
deuxième sous-série est caractérisée par des déficits présente les résultats dudit test réalisés dans le milieu
pluviométriques entre la période 1990-2006. La troisième d’étude.
phase est caractérisée par une très forte instabilité dans
l’évolution de la pluviométrie et concerne la période 2006-
2016.

Adjohoun Bonou

Fig3:Rupture de stationnarité dans l’évolution de la série pluviométrique dans la basse vallée de l’Ouémé

Il ressort qu’au seuil de significativité de 95 %, une rupture montre les dernières décennies dans la basse vallée de
est observée pendant les années ‘’2000’’. En 2007 pour la l’Ouémé est humide. Avant cette période, on remarque une
Station de Bonou et en 2005 pour la station de Adjohoun baisse des précipitations depuis les années 1987.
En effet, à partir des 2005 jusqu’en 2016, une relative 4.2 Variabilité saisonnière comparée des précipitations
régularité est observée dans le sens d’évolution des valeurs par sous périodes
pour l’ensemble des stations. De même avant 2005, on note L’étude comparée des 2 sous-périodes identifiés à partir du
une tendance dans l’évolution des données de la série. test de Pettitt permet de mettre en évidence la baisse
La présence de rupture de stationnarité dans la série marquée des hauteurs de pluie saisonnières au niveau des
pluviométrique signifie qu’il y a variation du niveau des sous-périodes (1987-2006 et 2007-2016). La seconde sous
précipitations dans le temps dans le bassin et que cette période a été relativement plus humide que la première
variation est très significative au seuil de 95 %. période 1987-2006. La figure 4 en est une illustration.
Par ailleurs, la tendance en hausse des hauteurs de pluie
dans les stations de Bonou et de Adjohoun à partir de 2000

Fig.4: Régime pluviométrique des sous périodes 1987-2016 dans la basse vallée de l’Ouémé

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Le cumul des précipitations reste plus important sur la est peut-être un signe du bouleversement de la variabilité
période allant de 1987 à 2006 et celle allant de 2007 à 2016. pluviométrique dans la basse vallée de l’Ouémé.
La première période est donc plus arrosée que la seconde, La détermination du bilan climatique permet de déterminer
même sur les stations de Bonou et Adjohoun ou la tendance les mois humides des mois secs dans la basse vallée de
des hauteurs de pluie sont à la hausse. Le mois le plus arrosé l’Ouémé. La figure 5 met en exergue les mois les plus
est le mois de juin. On remarque que la station de Bonou, humides de l’année.
les hauteurs de pluie des mois de janvier et décembre de la
seconde période dépasse celle de la première période. Ceci

Fig.5: Bilan climatique mensuel dans la basse vallée de l’Ouémé

Le bilan climatique dans la basse vallée permet d’identifier période est donc relativement moins humide que la
deux périodes opposées : première. Cette situation pourrait s’expliquer d’un côté par
- sept mois humides s’observent d’abord de mars à juillet et le fait que la première période est plus longue que la
de septembre à octobre, avec un maximum en juin. deuxième, d’un autre côté par le fait que les décennies 1970
et 1980 ont été beaucoup plus déficitaires par rapport à
Les rivières pendant ces mois, sont alimentées en surplus
celles de 1990 et 2000 marquées par une relative reprise
d’eau et favorisent l’alimentation des réservoirs souterrains
pluviométrique. Néanmoins il faut remarquer que le déficit
des sous bassins versants. Cette période est aussi favorable
entre les deux sous-périodes n’est que de -1.25 %.
à l’inondation causée par les fortes pluies enregistrées en
juin (Vissin, 2007 et Attigli et al., 2017). L’application du coefficient de variation aux deux séries
(sous périodes) met en exergue l’hétérogénéité des données
- entre octobre et février, ce sont les mois secs où la
de la sous période 1987-2006 avec 70,69 % pour la première
demande évaporatoire de l’atmosphère est très importante,
période et 73, 55 % pour la seconde période. Ces deux
avec un fort amenuisement et même l’assèchement des
coefficients de variations étant supérieurs à 15 % on peut
réserves d’eau du sol.
déduire que les données de cette série sont hétérogènes. Le
Le poids des hauteurs de pluie est de 85 % pour la première tableau XIII montre l’écart et le déficit des mois les plus
période et de 84 % pour la seconde période. La seconde humides entre les sous-périodes.
Tableau I : Déficits entre les sous-périodes 1987-2006 et 2007-2016 des mois les plus humides dans la basse vallée de du
fleuve Ouémé
Ecart (1987-2006 et 2007-2016) Déficit % (1987-2006 et 2007-2016)
Bonou Cotonou Adjohoun Porto-Novo Bonou Cotonou Adjohoun Porto-Novo
M -921,9 -646,3 -386,7 -678,35 -54,5 -44,3 -29,9 -51,9
A -1556,05 -1711,5 -1130,5 -1110,25 -60,3 -61,7 -49,2 -50,7
M -509,725 -1885,6 -1083 -1736,15 -18,7 -45,8 -35,5 -55,9
J -1698,45 -2354,4 -2183,3 -45,9 -37,2 -53,5
J -1373,5 -1085,8 -859,5 -1050,3 -48,1 -42,9 -34,1 -35,4
A -1224,9 -47,5

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S -1517,2 -1506,6 -1374,5 -1800,25 -48,4 -54,4 -48,7 -55,1


O -1154,7 -1496,1 -892,9 -695,95 -35,3 -45,5 -32,1 -25,8
Total -44,62

Les sept mois les plus pluvieux jouent un rôle important soit un écart de -4,3 mm. Les déficits pluviométriques
dans la péjoration pluviométrique dans la basse vallée. Dans observés entre 1987 et 2016, ne sont pas sans conséquences
l’ensemble, le déficit des mois les plus humides varie de - sur le fonctionnement hydrologique de la basse vallée du
44,62 %. Les déficits les plus important sont enregistrés fleuve Ouémé.
pendant les mois d’avril à Bonou (-60,3 %) et à Cotonou (- 4.3 Caractéristiques du bilan hydrique mensuel
61,7 %), et dans les mois de juin à Adjohoun (-53,5 %) et
L’analyse et la caractérisation des bilans hydriques
en mars à Porto-Novo (-55,9 %). La comparaison des
montrent que le début et la fin des saisons humides. La
moyennes par sous périodes des mois les plus humides
figure 6 montre l’évolution du bilan hydrique potentiel,
révèle que la sous période 1987-2006 a été beaucoup plus
dans le milieu d’étude.
humides (341,7 mm) que celle de 2007-2016 (337,5 mm)

Fig.6: Diagramme climatique de Franquin (1969) à Cotonou (1987-2016)


Source des données : ASECNA (2018)

Il ressort que 3 mois sont véritablement humides dans le En revanche, de novembre à mars, il s’agit de la grande
milieu d’étude. Il s’agit des mois de juin, juillet et saison sèche. Toute la période se trouve alors sous
septembre. Il faut remarque que la période humide couvre l’influence du flux d’harmattan sec et chaud en phase
les mois de mars à octobre. C’est la période de grande saison diurne. L’approche du bilan hydrique montre l'existence
pluvieuse. Toutefois, le mois d’août marque une rupture d'une période de déficit hydrique. Le bilan hydrique
relative, qui peut être considéré comme une petite saison potentiel est négatif en moyenne pendant la saison sèche.
sèche mais étant dans une zone de transition. A la petite 4.4 Evolution des débits dans la basse vallée du fleuve
saison sèche succède le second pic pluviométrique de Ouémé
l’année (petite saison), d’où le régime bimodal. On parle de
L'analyse de la répartition mensuelle des débits enregistrés
petite saison de pluie qui va de septembre à octobre.
a permis de caractériser le régime hydrologique moyen
(Figure 7).

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Fig.7: Evolution des débits annuels sur la période 1987-2016

De l’analyse de figure 18, il ressort que le débit du fleuve critique en janvier. Par ailleurs, les plus faibles débits sont
atteint son niveau maximal dans le mois de septembre. Ce enregistrés durant la période sèche de chaque année
sont les mois d'août, septembre et octobre qui enregistrent (décembre à avril, voire mai).
beaucoup plus d'écoulement. Les hautes eaux durent trois 4.5 Variation interannuelle des débits dans la basse
mois (août, septembre et octobre) qui, à eux seuls, vallée de l’Ouémé
représentent 80 à 90 % de l’écoulement annuel. Cette
La figure 8 présente l’évolution interannuelle des débits
période est caractérisée par le débordement des cours d’eau
moyens annuels dans la basse vallée sur la période 1987-
qui inondent les champs et mêmes les habitations et
2016.
perturbent les activités économiques des populations. La
décrue est amorcée en novembre et atteint son niveau

Fig.8: Variabilité interannuelle des débits annuels dans la basse vallée de l’Ouémé

L’analyse des indices hydrométriques annuels permet de bassin versant correspondant (Dekkiche, 1993, p. 25). Le
dire que comme pour les séries pluviométriques annuelles, phénomène est concomitant avec celui observé en
une variation importante des débits moyens annuels est pluviométrie. La baisse du débit est confirmée par le test de
observée à partir des années 2000. La variation dans les Pettitt qui détecte une rupture à une année près soit 2007
séries chronologiques des débits est généralement dans les séries chronologiques de débit.
concomitante à celle de la pluviométrie. Ainsi le test de Pettitt appliqué aux séries hydrométriques a
Une comparaison des débits annuels et des précipitations permis de détecter des ruptures de stationnarité des débits
annuelles confirme pleinement la règle qui stipule que la au début de la décennie 2007 significatives à 95 % (figure
distribution des débits s’ordonne suivant les mêmes lois 9).
statistiques que les distributions des précipitations dans un

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Fig.9: Rupture de stationnalité dans les débits annuels

Dans la même logique que sous période avec les hauteurs 4.6 Evolution de l’écoulement de surface dans la basse
de pluie, l’=e débits dans la basse vallée est plus élevé dans vallée
la premier sous-période (1987-2007) que dans la deuxième La figure 10 présente l’évolution interannuelle des débits
sous-période (2008-2016). L’étude de la variabilité de moyens annuels (valeurs centrées réduites) dans la basse
l’écoulement dans la basse vallée permettrait de mieux vallée.
déterminer la disponibilité de l’eau dans le milieu.

Fig.10:Variation interannuelle de l’écoulement dans la basse vallée de l’Ouémé

De l’analyse de la figure 10, il ressort que la période les excédentaire et la période 1987-2006 est par contre
écoulements les plus élevés ont été obtenus est de 2000 à déficitaire. La tendance à la hausse du coefficient
2016. Dans cette période, ce sont les années 2010, 2012 et d’écoulement dans le bassin amène à se demander si ce
2013 qui ont les écoulements les plus élevé. Ces années phénomène résulterait d’une augmentation des surfaces
correspondent aux années ayant enregistrés les plus fortes imperméables sous l’effet d’une pression anthropique
pluies. Des années de grands déficits d’écoulement élevée.
enregistrés dans la basse vallée sont 1987, 1990, 1997, En effet, l’évolution des unités d’occupation du sol n’est pas
2001, 2007. De façon global la période 2007-2016 est sans conséquence sur la variation du coefficient

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d’écoulement. Dans la basse vallée, il existe une mosaïque cultures, des jachères voire des agglomérations. Le tableau
d’unité d’occupation du sol allant des savanes arbustives II, traduit l’écart entre les débits des deux sous périodes
aux forêts galeries en passant par des plantations, des 1987-2006 et 2007-2016.
Tableau II: Déficit des débits écoulés entre les sous-périodes
Débits (m3/S)
Sous-période 1987 - 2006 2007- 2016
Moyenne 193,2 220,6
Ecart 24,7

Dans l’ensemble, on observe un acrat conséquent des débuts Dans le but de connaître ce que deviennent l’eau précipitée
entre la première période et à la deuxième. Cela se justifie et l’écoulement dans les sous-bassins, l’étude hydrologique
d’un côté par la tendance à la hausse des hauteurs de pluie a été faite.
dans la basse vallée mais aussi en amont de la basse vallée. 4.7 Bilan hydrologique dans la basse vallée de l’Ouémé
Partant de ces observations on pourrait conclure que les
La figure 11, présente la variabilité interannuelle des termes
déficits pluviométriques observés au cours de la sous-
du bilan hydrologique dans la basse vallée du fleuve
période 1987-2006 ont impacté plus légèrement les
Ouémé.
écoulements dans la basse vallée.

Pluie Ecoul Evapo Infil

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%

Fig.11 : Bilan hydrologique

Il ressort que les termes du bilan hydrologique représentés Il y a donc d’énormes pertes par évaporation évaluées à
dans cette partie par les précipitations, l’écoulement et presque 85 % des précipitations. Sur la période d’étude,
l’infiltration ont une évolution relativement identique. On l’écoulement a connu un faible écoulement. Cela est dû à la
note que pour une hauteur de pluie de 100 % reçue dans la constitution pédologique de la basse vallée mais aussi à
basse vallée, on relève 10 % à 47 % pour l’évaporation, 20 l’évapotranspiration qui est plus ou moins forte. Le tableau
% à 53 % pour la recharge et l’écoulement oscille entre 0,6 III montre l’évolution comparée des termes du bilan
et 1 %. hydrologique en mm dans la basse vallée de l’Ouémé.

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Tableau III: Evolution comparée des fluctuations pluviométriques et des autres termes du bilan hydrologique en mm dans la
basse vallée de l’Ouémé
Périodes Pluie
1987 - 2016 1171
1987 -2006 1106
2007 - 2016 1300
Ecart 194
Déficit 18
Périodes Evaporation
1987 - 2016 1360,1
1987 -2006 929,0
2007 - 2016 431,1
Ecart -929,0
Déficit -100
Périodes Ecoulement
1987 - 2016 17,9
1987 -2006 11,4
2007 - 2016 6,5
Ecart -4,9
Déficit -42,9
Périodes Recharge
1987 - 2016 1549,7
1987 -2006 903,7
2007 - 2016 646,0
Ecart -903,7
Déficit -100
Source : traitement des données

Un déficit pluviométrique a été observé entre les deux sous V. DISCUSSION


période. Ce qui signifie que la deuxième période est plus L’étude des tendances pluviométriques a permis d’identifier
arrosée que la première et par ricochet une tendance à la trois phases dans l’évolution de la pluviométrie dans la
hausse des hauteurs de pluie dans la basse vallée de basse vallée de l’Ouémé. La première phase est marquée par
l’Ouémé. des excédents pluviométriques, et concerne la période
Le déficit d’écoulement entre les deux périodes est 1987-1990 ; la deuxième sous-série est caractérisée par des
relativement important -42 %. Malgré la hausse de la déficits pluviométriques entre la période 1990-2006. La
pluviométrie entre les deux périodes, la recharge du milieu troisième phase est caractérisée par une très forte instabilité
montre un déficit de 88 % entre les deux périodes. De façon dans l’évolution de la pluviométrie et concerne la période
générale, cela suppose que le pouvoir évaporatoire du 2006- 2016. Les résultats similaires avaient été déjà trouvés
milieu est très élevé d’autant plus que l’écoulement est très par Koumassi et al (2012) dans le bassin versant de Mono à
faible à cause de la configuration du sol et de la l’exutoire de Athiemé où les auteurs ont estimé que trois
géomorphologie du milieu. phases ont été identifié dans l’évolution de la pluviométrie
dans la basse vallée du Mono. La première phase concerne
la période 1965-1970. Elle est marquée par des excédents

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généralisés dans tout le Bénin. La deuxième période de représentent 80 à 90 % de l’écoulement annuel. Une
1971- 1990, est caractérisée par des déficits comparaison des débits annuels et des précipitations
pluviométriques. La troisième phase de 1991- 2009 ; est annuelles confirme pleinement la règle qui stipule que la
caractérisée par une très forte instabilité dans l’évolution de distribution des débits s’ordonne suivant les mêmes lois
la pluviométrie. De même dans la sous-région, cette statistiques que les distributions des précipitations dans un
variabilité a été observée dans la plupart des travaux sur le bassin versant correspondant. Ces résultats corroborent
régime des précipitations de la sous-région de l’Afrique de ceux obtenues par (Kodja,J. 2018, p. 137).
l’Ouest (Mahé & Olivry J.C., 1995, p. 25, 1995; Olivry J.C,
1983, p. 12; Servat E.et al., 1999, p. 19) et particulièrement
VI. CONCLUSION
au Bénin (Houndénou, 1992, p. 40), (Vissin, E. 2007, p.
La basse vallée de l’Ouémé à l’instar de toute sous-région
85),(Amoussou, 2010, p. 36),(Koumassi H., 2014, p. 33) et
ouest africaine est marquée depuis ces cinquante dernières
(Assaba M., 2014, p. 84).Quant au période de rupture
années par une instabilité des paramètres climatiques sans
trouvée en 2007, En effet, à partir des 2005 jusqu’en 2016,
précédente. Cette instabilité fut marquée par les épisodes de
une relative régularité est observée dans le sens d’évolution
sécheresse qui a caractérisé les décennies 60 70. Les
des valeurs pour l’ensemble des stations. De même avant
conséquences se sont répercutées sur les autres termes du
2005, on note une tendance dans l’évolution des données de
bilan climatiques notamment une augmentation de
la série.
l’évaporation et une diminution de la recharge. Cette
Cette tendance est similaire à celle observée par Amoussou situation est aggravée par les modes de mise en valeur des
E. (2010) dans le bassin-versant du Mono-Ahémé-Couffo terres. De même, ces dernières décennies sont marquées par
au sud Bénin. A ce niveau, l’auteur a montré que la baisse une récurrence des phénomènes extrêmes. Il est primordial
des précipitations depuis les années 1970 s’est poursuivie pour mieux cerner les conséquences des changements
en s’amplifiant au début de la décennie 1980, avec des climatiques, d’analyser l’occurrence des risques hydro
sécheresses sensibles, surtout de 1982 à 1987. Cette climatiques dans la basse vallée.
fréquence des anomalies négatives entre 1987 et 2000
traduit un début de péjoration climatique.
REFERENCES
Le cumul de pluie autour de la période de rupture montre
que la première période est plus arrosée que la seconde. Le [1] Adam, K. S., & Boko, M. (1983). Le Bénin. (No Title).
mois le plus arrosé est le mois de juin. On remarque que la https://cir.nii.ac.jp/crid/1130000794475600896
[2] Amoussou, E. (2010). Variabilité pluviométrique et
station de Bonou, les hauteurs de pluie des mois de janvier
dynamique hydro-sédimentaire du bassin versant du
et décembre de la seconde période dépasse celle de la
complexe fluvio-lagunaire Mono-Ahémé-Couffo (Afrique de
première période. Ces résultats ont été obtenus par d’autres l’ouest) [PhD Thesis, Université de Bourgogne].
auteurs tel que KODJA J (2011) qui estime que la sous- https://theses.hal.science/tel-00493898/
période 1951-1970, il y a une diminution des pluies de tous [3] Assaba, M. H. (2014). Impacts des péjorations
les mois de la sous-période 1971-2003 à l’exception des pluviométriques et de la dynamique de l’occupation du sol
mois de juillet et août. Cette baisse de la pluie mensuelle sur les ressources en eau dans le bassin versant du fleuve
varie de septembre à juin avec les plus fortes baisses Ouémé à l’exutoire de Savè [PhD Thesis]. Thèse de doctorat
enregistrées en mars et juin. Ainsi, des deux sous-périodes, de 3 cycle, Université d’Abomey-Calavi, Abomey-Calavi,
Bénin.
la baisse de la pluie est de 10,64%, ce qui témoigne que la
[4] Brou, Y. T., Akindès, F., & Bigot, S. (2005). La variabilité
sous-période 1951-1970 est plus humide que la sous- climatique en Côte d’Ivoire : Entre perceptions sociales et
période 1971-2003. Les mois les plus secs sont décembre, réponses agricoles. Cahiers Agricultures, 14(6), Article 6.
janvier, février, mars. https://revues.cirad.fr/index.php/cahiers-
On retient que la sous-période 1951 à 1970 est la période de agricultures/article/view/30548
la hausse pluviométrique avec un optimum de 192,72 mm [5] Carbonnel, J. P., & Hubert, P. (1992). Pluviométrie en Afrique
de l’Ouest soudano-sahélienne. Remise en cause de la
en juin tandis que la sous-période 1971 à 2003 correspond
stationnarité des séries. L’aridité, une contrainte au
à la récession pluviométrique avec comme maximum 160,3 développement, ORSTOM, 37‑51.
mm en juillet. https://horizon.documentation.ird.fr/exl-
Les variations hydrologiques se caractérisent par le débit doc/pleins_textes/divers11-10/37348.pdf
dont le maxi est atteint dans le mois de septembre. Ce sont [6] Colombani, J., Sircoulon, J., Monod, F., & Rodier, J. (1972).
les mois d'août, septembre et octobre qui enregistrent Monographie du delta de l’Ouémé (tome 1). Rapport
ORSTOM, Hydrol., France, Bondy, 200p.(Ronéo).
beaucoup plus d'écoulement. Les hautes eaux durent trois
mois (août, septembre et octobre) qui, à eux seuls,

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conséquences socio-économiques dans les plateaux du bas- [18] Sircoulon, J. (1990). Impact des changements climatiques sur
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à l’exutoire de Bonou en Afrique de l’Ouest [PhD Thesis, https://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:39709
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