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Les Urgences Obstétricales À L'Hôpital Universitaire de Parakou Au Bénin: Aspects Cliniques, Thérapeutiques Et Évolutifs

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European Scientific Journal March 2015 edition vol.11, No.9 ISSN: 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431

LES URGENCES OBSTÉTRICALES À L’HÔPITAL


UNIVERSITAIRE DE PARAKOU AU BÉNIN :
ASPECTS CLINIQUES, THÉRAPEUTIQUES ET
ÉVOLUTIFS

Blaise Adelin Tchaou


UER en Anesthésie-Réanimation et en Médecine d’Urgence,
Faculté de Médecine, Université de Parakou (Bénin)
Nouessewa Fanny Maryline Hounkponou
Kabibou Salifou
UER en Gynécologie Obstétrique, Faculté de Médecine,
Université de Parakou (Bénin)
Eugène Zoumenou
Martin Chobli
UER en Anesthésie-Réanimation et en Médecine d’Urgence,
Faculté des Sciences de la Santé, Université d’Abomey Calavi (Bénin)

Abstract
Objective: To describe the clinical, therapeutic and outcome aspects
of emergency obstetric care at the University Hospital of Parakou in Benin.
Patients and methods: This was a descriptive and analytical cross-sectional
study with prospective data collection. It covered a period of 6 months (14
January to 14 July 2013) and involved 507 patients. Results: The intake
frequency of obstetrics emergencies was 31.8%. The mean age of patients
was 26.7 ± 6.2 years, ranging from 15 to 45 years. The admission average
time was 32 ± 27.8 hours. The mean gravidity was 3.21 ± 2.16 and the mean
parity was 2.00 ± 2.13. The major identified emergency obstetrics groups
were: dystocia (32.1%), hemorrhagic emergencies (21.7%), hypertensive
emergencies (16.4%), fetal hypoxia (15.2%), the infectious emergencies
(12.4%) and anemia on pregnancy (2.2%). The average hospital stay was 4.0
± 3.4 days with a range of 1 to 23 days. Maternal mortality was 0.4%. Fetal
mortality was 9.2% and was related to the occurrence of antepartum
hemorrhage (p = 0.001), poor monitoring of antenatal care (p = 0.001) in
obstructed labor (p = 0.001), and the presence meconium in the amniotic
fluid (p = 0.001). Conclusion: Obstetrics emergencies are common in the
maternity of the University Hospital of Parakou. Reducing the morbidity and
mortality associated with obstetric emergencies happen by improving the

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quality of care for the education of patients to consult early to improving the
technical platform and the introduction of insurance universal health.

Keywords: Obstetrics emergencies, obstetrics and neonatal emergencies,


morbidity, mortality

Résumé
Objectif : Décrire les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs
des urgences obstétricales à l’hôpital universitaire de Parakou au Bénin.
Patientes et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale descriptive et
analytique avec recueil prospectif des données. Elle a couvert une période de
6 mois (14 janvier au 14 juillet 2013) et a concerné 507 patientes.
Résultats : La fréquence d’admission des urgences obstétricales était de
31,8%. L’âge moyen des patientes était de 26,7 ± 6,2 ans avec des extrêmes
de 15 et 45 ans. Le délai moyen d’admission était de 32 ± 27,8 heures. La
gestité moyenne était de 3,21 ± 2,16 et la parité moyenne était de 2,00 ±
2,13. Les grands groupes d’urgences obstétricales identifiées étaient : les
dystocies (32,1%), les urgences hémorragiques (21,7%), les urgences
hypertensives (16,4%), les hypoxies fœtales (15,2%), les urgences
infectieuses (12,4%) et les anémies sur grossesse (2,2%). La durée moyenne
d’hospitalisation était de 4,0 ± 3,4 jours avec des extrêmes de 1 à 23 jours.
La mortalité maternelle était de 0,4%. La mortalité fœtale était de 9,2% et
était liée à la survenue d’hémorragie en antépartum (p = 0,001), au mauvais
suivi des consultations prénatales (p = 0,001), au travail dystocique (p =
0,001), et la présence du méconium dans le liquide amniotique (p = 0,001).
Conclusion: Les urgences obstétricales sont fréquentes à la maternité de
l’hôpital universitaire de Parakou. La réduction de la morbi-mortalité liées
aux urgences obstétricales passera par l’amélioration de la qualité de la prise
en charge depuis l’éducation des patientes à consulter tôt jusqu’à
l’amélioration du plateau technique et l’instauration d’une assurance maladie
universelle.

Mots clés : urgences obstétricales, soins obstétricaux et néonataux


d’urgence, morbidité, mortalité.

Introduction
La grossesse, si elle est bien menée, aboutit à une naissance vivante et
constitue pour la femme un critère de valorisation sociale. Cependant, pour
des milliers de femmes l’issue de la grossesse peut-être fatale.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2013, 289 000
femmes sont décédées pendant ou après la grossesse ou l’accouchement. La
majeure partie de ces décès se sont produits dans des pays à revenu faible et

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la plupart auraient pu être évités (Organisation Mondiale de la Santé, 2014).


En 2010, l’Allemagne, la France et le Japon avaient respectivement pour
ratios de mortalité maternelle 7, 8 et 5 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes. Par contre, en Afrique, les taux demeurent encore
élevés. Ainsi, l’Egypte, l’Angola et l’Afrique du Sud ont respectivement
obtenus des ratios de 66, 450 et 300 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes (Organisation Mondiale de la Santé, 2013).
Au Bénin en 2010, sur 100 000 naissances vivantes, 350 femmes sont
mortes des complications d’accouchement et des suites de couches
(Organisation Mondiale de la Santé, 2013). Face à cette situation dramatique
des systèmes d’audits cliniques ont été initiés au plan national en vue
d’identifier les causes des décès fœto-maternels et de proposer des solutions
pour pallier aux insuffisances liées à la gestion des urgences obstétricales et
par ricochet améliorer leur pronostic. L’objectif de cette étude était de
décrire les aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs des urgences
obstétricales à la maternité de l’hôpital universitaire de Parakou au Bénin.

Patientes et méthodes
L’unité des soins intensifs de la maternité de l’hôpital universitaire de
Parakou en République du Bénin a servi de cadre d’étude. Il s’agissait d’une
étude transversale descriptive et analytique avec recueil prospectif des
données. Elle a été réalisée durant 06 mois (du 14 janvier 2013 au 14 juillet
2013) et a reçu l’approbation du comité d’éthique institutionnel. La
population d’étude était constituée de toutes les femmes admises aux soins
intensifs pour une pathologique aiguë survenue sur grossesse, pendant
l’accouchement ou dans les 42 jours des suites de couches et pour laquelle
un diagnostic précis et un traitement rapide étaient nécessaires afin de
préserver le pronostic vital maternel et/ou fœtal. L’échantillonnage était
exhaustif. Nous avons suivi les patientes dès leur admission à la maternité
jusqu’à leur sortie. La collecte des données a été faite à partir des fiches de
référence, des fiches d’admission aux urgences, des registres
d’accouchement, des dossiers des soins intensifs et des comptes rendus
opératoires et d’anesthésies. Les variables étudiées étaient : les données
sociodémographiques, les données cliniques et paracliniques, les données
thérapeutiques et celles de l’évolution et du pronostic. L’analyse des données
a été faite au moyen du logiciel Epi Info version 3.5.3. Les tests statistiques
(Chi-carré et Fischer) ont été utilisés pour déceler une éventuelle dépendance
entre les variables. Pour un p < 0,05, les différences étaient considérées
comme étant significatives.

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Résultats
Données sociodémographiques
Durant la période d’étude, 1596 femmes ont été admises à la maternité
de l’hôpital universitaire de Parakou. Il s’agissait de 1231 cas obstétricaux
dont 507 cas d’urgences (31,8%) et de 365 cas de pathologies
gynécologiques. Neuf cent quarante huit accouchements ont été effectués
dont 904 naissances vivantes. Les urgences obstétricales ont représenté
53,5% des accouchements et 56,1% des naissances vivantes. L’âge moyen
des patientes était de 26,7 ± 6,2 ans avec des extrêmes de 15 et 45 ans. La
tranche d’âge la plus représentée est celle des patientes de 20 et 34 ans
(76,1%). La gestité moyenne était de 3,21 ± 2,16 et la parité moyenne était
de 2,00 ± 2,13. Plusieurs catégories professionnelles avaient été recensées :
femmes au foyer (40,4%), travailleuses indépendantes (38,9%), étudiantes /
élèves (11,2%), salariées (9,5%).

Données cliniques et paracliniques


Dans notre série, 51,5% des patientes avaient été référées d’un autre
centre de santé contre 45% des patientes admises en consultation directe et
3,5% de transférées d’un autre service de l’hôpital. Le délai moyen
d’admission était de 32 ± 27,8 heures avec des extrêmes de 1 heure et 210
heures (8 jours 18 heures). Seules 2,2% des patientes ont bénéficié d’un
transport médicalisé. Les autres moyens de transport étaient : les voitures de
transport en commun (78,9%), les motos (9,9%) et les véhicules des sapeurs
pompiers (9%). Parmi les patientes référées, 21,5% des cas avaient été
annoncé par communication téléphonique, 7,8% d’entre elles avaient un
abord veineux de sécurité déjà en place et 4,5% d’entre elles avaient été
accompagnées d’une sage-femme ou d’une infirmière. Les antécédents
gynéco-obstétriques retrouvés étaient : la césarienne (11,4%), les fausses
couches (22,3%), la mort in utero (1,5%) et les morts nés (5,7%). Les
antécédents personnels médicaux identifiés étaient : l’hypertension artérielle
(3,7%), la drépanocytaire (1,5%), l’hépatite virale B (0,6%) et des patientes
vivant avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine (0,7%). Le tableau 1
montre la répartition des patientes en fonction de la classe
socioprofessionnelle et du nombre de consultation prénatale effectuée.

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Tableau I : Répartition des gestantes en fonction de la classe socioprofessionnelle et du


nombre de consultation prénatale effectuée.
0 CPN 1CPN 2CPN 3CPN ≥ 4CPN Total
n(%) n(%) n(%) n(%) n(%) N(%)

Femmes au foyer 49(9,7) 30 (5,9) 32 (6,3) 49 (9,7) 45 (8,8) 205 (40,4)


Travailleuses
indépendantes 29(5,7) 20(4) 34(6,7) 42(8,3) 72(14,2) 197(38,9)
Etudiantes/élèves 10(2) 7(1,3) 8(1,6) 13(2,5) 19(3,8) 57(11,2)
Salariées 3(0,5) 6(1,2) 8(1,6) 12(2,4) 19(3,8) 48 (9,5)
Total 91(17,9) 63(12,4) 82(16,2) 116(22,9) 155(30,6) 507(100,0)
CPN : Consultation prénatale n : nombre

L’âge gestationnel moyen était de 33,3 ± 9,3 SA (semaine


d’aménorrhée) avec des extrêmes de 6 et 43 SA. Le tableau 2 présente la
répartition des patientes en fonction du moment gestationnel de survenue de
l’urgence obstétricale.
Tableau II: Répartition des patientes en fonction du moment de survenue de l’urgence
obstétricale et de l’âge gestationnel.
Effectifs %
1er trimestre (<15SA) 39 7,7
2ième trimestre (15 – 28SA) 31 6,1
3ième trimestre
Pré-terme (28 – 36SA) 94 18,5
A terme (37 – 39 SA) 198 39,1
Post-terme (40 – 43SA) 65 12,8
Postpartum 80 15,8
Total 507 100,0

Les signes de gravité clinique objectivés à l’admission étaient : une


poussée hypertensive (21,1%), une hyperthermie (12,3%), une anémie
clinique (11,2%), un état de choc (5,4%), un coma (3,8%), des crises
convulsives (1,4%), un ictère (1%). Les signe de gravité paraclinique
objectivés étaient : une anémie biologique grave (8,1%), une thrombopénie
(6,3%), une albuminurie ≥ 3 croix (7,3%), une insuffisance rénale aiguë
(1,6%), un temps de coagulation allongé (1%) et une hypoglycémie (0,6%).
Le tableau 3 montre la répartition des patientes en fonction des différentes
urgences obstétricales identifiées.
Tableau IV: Répartition des patientes en fonction des différentes urgences obstétricales.
Effectifs %
Dystocies 163 32,1
Anomalies du bassin 87 17,1
Dystocies cervicales 74 14,6
Rétention du 2ème jumeau 2 0,4
Urgences hémorragiques 110 21,7
Hémorragie du post-partum 57 11,3
Grossesse extra-utérine 24 4,7

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Avortement hémorragique 13 2,6


Placenta prævia hémorragique 12 2,3
Hémorragie rétroplacentaire 4 0,8
Urgences hypertensives 83 16,4
Prééclampsie sévère 49 9,6
Poussée hypertensive 25 4,9
Eclampsie 9 1,8
Hypoxies fœtales 77 15,2
S F A de Causes non
50 9,9
funiculaires
S F A de Causes funiculaires 27 5,3
Urgences infectieuses 63 12,4
Paludisme grave 29 5,7
Sepsis 15 2,9
Infection ovulaire 11 2,2
Endométrite post-partum 8 1,6
Anémie sur grossesse 11 2,2
Carence martiale 7 1,4
Drépanocytose 4 0,8
Total 507 100
S F A : Souffrances Fœtales Aiguës

Données thérapeutiques
Dans notre série 17,5% des patientes avaient été transfusé pour cause
d’anémie grave et 60,2% des patientes avaient bénéficié d’un remplissage
vasculaire. Les poussées hypertensives avaient été traitées par
l’administration de Nicardipine (LoxenR) dans 12,2% des cas. Le sulfate de
magnésium a été utilisé pour traiter ou pour prévenir les crises convulsives
dans 9,3% des cas. Trois cent trente sept accouchements ont été effectués
dont 53,4% par voie basse et 46,6% par césarienne. Un cas de césarienne a
été suivi d’hystérectomie pour hémorragie de la délivrance par atonie
utérine. Outre les césariennes, 12,9% des patientes avaient bénéficié d’une
laparotomie soit pour une grossesse extra-utérine (12,4%) soit pour une
pelvipéritonite (0,5%) et un examen sous valves a été réalisé chez 5,7% des
patientes. Les interventions chirurgicales ont été réalisées sous anesthésie. La
durée moyenne des interventions était de 33,7 ± 16,8 minutes avec des
extrêmes de 15 et 95 minutes. Les différentes techniques anesthésiques
utilisées étaient: la rachianesthésie (72%), l’anesthésie générale avec
intubation orotrachéale (21,8%) et l’anesthésie générale au masque (6,2%).
Parmi les 54 patientes opérées sous anesthésie générale les complications per
opératoires objectivées étaient : le choc hypovolémique (18,5%),
l’hypotension artérielle (11,1%), la crise convulsive (1,9%), la coagulation
intra vasculaire disséminée (1,9%) et une intubation difficile (1,9%). Parmi
les 139 cas de rachianesthésies réalisées, les complications per opératoires

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objectivées étaient : l’hypotension artérielle (54%), le choc hypovolémique


2,9%) et l’échec de la rachianesthésie (1,9%).

Données évolutives et pronostiques


La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,0 ± 3,4 jours avec des
extrêmes de 1 et 23 jours. L’évolution a été favorable pour 505 patientes
(99,6%) et deux patientes (0,4%) sont décédées. Ces décès maternels étaient
survenus à la suite d’un cas de HELLP syndrome compliquant une
prééclampsie sévère et d’un cas d’état de choc septique décédé 4 heures
environ après admission. La mortalité fœtale était de 9,2%. Sur les 337
accouchements effectués nous avons enregistré 21 mort-nés frais (6,2%) et
10 mort-nés macérés (3%). Le tableau 4 montre la répartition des
accouchées en fonction des facteurs de mauvais pronostic fœtal.
Tableau IV : Répartition des accouchées en fonction des mauvais facteurs de pronostic
fœtal.

Nombre
Décès Survie
d’accouchement P*
N (%) N (%)
N (%)

Survenue d’urgence hémorragique 20 (5,9) 8 (2,3) 12 (3,6) 0,00


Liquide amniotique méconial 60 (17,8) 7 (2,1) 53 (15,7) 0,00
Nombre de CPN<4 189 (56,1) 21 (6,2) 168 (49,9) 0,00
Survenue d’urgence dystocique 143 (42,4) 8 (2,3) 135 (40,1) 0,00
N : nombre *p est significatif (<0,05)

Discussion
La fréquence d’admission des urgences obstétricales objectivée dans
notre étude est comparable à celle rapportée par Boyoma (2011) à Kamina en
République Démocratique du Congo (29,6%). Par contre nos fréquences
d’accouchements et de naissances vivantes sont largement supérieures à
celles rapportées par certains auteurs notamment Steven et al. (2012) en
Amérique (0,6%), Zouini et al. (2006) au Maroc (2,4%) et Oliveira et al.
(2006) au Brésil (2,1%). Ces fréquences rapportées montrent que les
urgences obstétricales restent en général un problème de santé publique,
touchant majoritairement les pays en voie de développement et témoignent
du niveau de développement du système sanitaire de ces pays. L’âge moyen
de nos patientes et la tranche la plus représentée étaient conforme aux
données de la littérature internationale (Zouini et al., 2006 ; Saïzonou et al.,
2006 ; Mayi-Tsonga et al., 2007 ; Oliveira et al., 2013). Dans notre série, la
couche socioprofessionnelle la plus concernées est identique à celle
rapportée par d’autres auteurs (Saïzonou et al., 2006 ; Beye et al., 2012).
Ces femmes à faible revenu sont soumises à des stress et à des efforts

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physiques importants favorisant ainsi la survenue rapide de complications au


cours des grossesses. De plus leur état d’analphabétisme est source
d’ignorance vis-à-vis des règles de suivi des grossesses avec à la clé
l’abandon des consultations prénatales cause de survenue et de découverte
tardive des complications au cours des grossesses.
Dans notre série plus de la moitié des patientes avaient été référées des
centres de santé périphériques. Ce taux est inférieur à celui rapporté par
Saïzonou et al. (2006) dans une étude réalisée au sud du Bénin (74%). Aussi,
notre étude a permis de relever des dysfonctionnements dans le système de
référence et du transport des malades. Il s’agit des références sans abord
veineux, des références sans alerte préalable entre les hôpitaux et surtout les
transports non médicalisés des malades, autant de situations qui peuvent
aggraver les détresses vitales préexistantes. Nos résultats diffèrent très peu
de ceux retrouvés dans la zone sanitaire de Tchaourou en 2010 par (le
Bureau d’Etudes et de Soutien aux nouvelles Technologies en Santé et
Développement : BEST SD, (2010). Ce taux élevé des références montre que
les grossesses à risque sont initialement suivies dans les centres
périphériques et ne sont référées que lorsque surviennent des complications
contrairement à l’organisation du système de santé qui recommande que la
prise en charge des grossesses à risque doit se faire dans les centres
appropriés de référence. Ce constat pose le problème de la redynamisation du
système de référence et de contre-référence dans nos régions. Contrairement
aux cas référés près de la moitié des patientes étaient admises directement à
l’hôpital ce qui contribuerait de façon positive à réduire les deux premiers
retards tant souhaité dans la gestion des urgences obstétricales. Le délai
moyen d’admission objectivé dans notre étude était identique à ceux
rapportés par d’autres auteurs notamment Beye et al. (2003) au Sénégal et
Brouh et al. (2006) en Côte d’Ivoire. Ce retard à la consultation pourrait
s’expliquer par plusieurs facteurs au nombre desquels : la méconnaissance
des prodromes par les patientes, les références tardives occasionnées par
l’insuffisance d’agents compétents capables de faire le bon diagnostic et de
décider d’une référence à temps et enfin le cout élevé des prestations dans les
hôpitaux qui constitue un obstacle à leur fréquentation surtout en l’absence
d’un système d’assurance maladie universelle. Nos patientes étaient en
général jeunes et plus de 40% d’entre elles avaient des antécédents
pathologiques gynéco-obstétriques les prédisposant à des complications au
cours de la grossesse. Un constat identique avait été fait Mayi-Tsonga et al.
(2006) au Gabon qui ont rapporté que 38 % des patientes avaient des
antécédents pathologiques. La grossesse n’était pas suivie (absence de
consultation prénatale) ou avait été mal suivie (moins de quatre consultations
prénatales) chez près de 70% des nos patientes. Ce taux élevé a été retrouvé
également par Mayi-Tsonga et al. (2006) à Libreville (63 %). Selon les

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recommandations de l’OMS, il faut au moins quatre consultations prénatales


pour le bon suivi d’une grossesse (Organisation Mondiale de la Santé, 2006).
Si le suivi régulier de la grossesse n’empêche pas la survenue de
complications, il permet tout au moins le dépistage précoce des signes
d’appel de certaines maladies liées ou survenant au cours de la grossesse, ou
évite leur évolution vers les situations cliniques graves. Les consultations
prénatales constituent donc un moyen privilégié pour réduire l’issue
défavorable des grossesses à risque en particulier et des grossesses en
général. Dans notre série, plusieurs patientes avaient été admises aux soins
intensifs dans un état grave avec des signes de détresse vitale soient cardio-
vasculaires, soient respiratoires, soient neurologiques associés à des
perturbations biologiques qui rendent compte du stade avancé auquel elles
parviennent avant d’être référées ou de prendre la décision d’aller à l’hôpital.
Ce même constat a été fait par Diallo, (2008) au Mali. Les grands groupes
d’urgences obstétricales objectivés dans notre série par ordre décroissant
étaient : les dystocies, les urgences hémorragiques, les urgences
hypertensives, les hypoxies fœtales, les urgences infectieuses et les anémies
sur grossesse. Un constat similaire avait été fait par Saïzonou et al. (2006)
qui en travaillant sur les échappées belles a rapporté des fréquences de
28,7% et 24,9% respectivement pour les urgences hémorragies et les
urgences hypertensives. S’agissant des étiologies spécifiques, la fréquence
des dystocies objectivée dans notre étude est inférieure à celle rapportée par
Andriamady et al. (2000) à Antananarivo (38,1%), mais reste largement
supérieure à celle notée par Traoré B et al. (2010) dans une étude réalisée au
Mali (16,96%). Dans ce groupe étiologique, les anomalies du bassin
occupaient la première place. Ce constat met en exergue le mauvais suivi des
grossesses et du travail d’accouchement associé à l’insuffisance de la
couverture en personnel qualifié capable de dépister les grossesses à risque et
éviter les évacuations tardives qui sont à l’origine des complications
obstétricales graves liées aux dystocies. Dans notre série, les hémorragies du
post-partum ont constitué la première étiologie des urgences hémorragiques
comme l’ont rapporté d’autres auteurs (Sepou et al., 2002 ; Ngbale et al.,
2012) en République Centrafricaine. La grossesse extra-utérine représentait
la deuxième étiologie spécifique des ces urgences dans notre série mais sa
fréquence est nettement inférieure à celle rapportée par Buambo-Bamanga et
al. (2010) à Brazzaville au Congo (14,9%). Toutes ces urgences
hémorragiques y compris les autres peu nombreuses (avortement
hémorragique, placenta prævia hémorragique et hémorragie rétroplacentaire)
ont la particularité de mettre souvent en jeu le pronostic vital maternel et
fœtal en raison de l’importance de l’hémorragie qu’elles engendrent avec
pour conséquence l’installation d’un état de choc. En général la prise en
charge des urgences hémorragiques est souvent confrontée à l’indisponibilité

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des produits sanguins et au manque de ressources financières des patientes.


L’hypertension artérielle au cours de la grossesse est un problème de santé
publique dans le monde. Elle constitue un facteur de risque majeur de
mortalité pendant la grossesse. En l’absence d’une prise en charge bien
codifiée, elle évolue vers des complications majeures également retrouvées
dans notre série. Ainsi la fréquence de la prééclampsie objectivée dans notre
série est semblable à celle retrouvée par Diallo, (2008) (9%) au Mali, mais
celle de l’éclampsie est par contre inférieure au taux retrouvé par Mayi-
Tsonga et al. (2007) au Gabon (14%). La souffrance fœtale n'est pas, comme
le laisse croire l'expression, une douleur du fœtus mais une diminution de
son oxygénation. Il y a souffrance fœtale lorsqu'à la suite d'agressions
diverses, les métabolismes tissulaires du fœtus ne sont plus normalement
assurés ; essentiellement lorsque l'apport d'oxygène est insuffisant. Comme
l’a rapporté Kibikiabo, (2008) dans une étude réalisée à Kolwezi au Congo,
les causes d’hypoxie fœtales objectivées dans notre série sont surtout non
funiculaires. Cet état peut, de façon chronique et insidieuse, s'installer au
cours de la grossesse. Dans sa forme chronique, cet état peut aboutir à la
mort fœtale ou le plus souvent à un retard de croissance. Cependant, au cours
du travail, l'agression est aiguë ou subaiguë, et toujours limitées dans le
temps. La survenue d'une hypoxie aiguë, mettant en danger la vie du
nouveau-né dans les minutes qui suivent, peut conduire à une acidose. Elle
peut être sans conséquences graves, ou entraîner la mort fœtal ou des lésions
cérébrales avec séquelles. Dans notre étude les infections ont été dominées
par le paludisme. En Afrique, cette affection accroît la mortalité des femmes
en période gravido-puerpérale et celle des nouveau-nés. Un paludisme
pendant la grossesse est considéré comme un paludisme grave. L’incidence
du paludisme grave dans notre série (5,7%) est légèrement supérieure à celui
retrouvée par Diallo, (2008) au Mali (4,7%). L’infestation palustre pendant
la grossesse est un problème majeur de santé publique dans toutes les régions
tropicales et subtropicales et les femmes enceintes sont le principal groupe à
risque. Le suivi régulier des gestantes, en occurrence, par l’administration du
traitement préventif intermittent à base de Sulfadoxine Pyriméthamine
constitue encore dans les pays d’endémie, un atout important dans la lutte
contre le paludisme. Cette pathologie reste également la principale cause
d’anémie chez la femme en période gravido-puerpérale comme l’ont
rapporté Faye B et al. (2014) au Sénégal sans oublier l’implication des
parasitoses intestinales et les causes constitutionnelles.
La prise en charge des urgences obstétricales est bien codifiée
aujourd’hui et l’analyse des résultats de notre étude montre que ces
recommandations ont été en général bien suivies. Cependant les
complications observées aussi bien aux soins intensifs qu’au bloc opératoire
sont liées non pas une faiblesse du système de prise en charge mais à la

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gravité de l’état clinique des patientes admises souvent avec une atteinte
multiviscérale. Ce constat confirme le caractère exceptionnel que devrait
revêtir la prise en charge des urgences obstétricales sévères depuis les
centres de santé périphériques jusqu’aux centres de référence. En effet une
urgence obstétricale sévère met en jeu le pronostic vital d’au moins deux vies
humaines. Les normes et consensus de réanimation actualisés devraient
constitués un livre de poche pour guider les meilleurs réflexes dans la gestion
des urgences obstétricales dans nos hôpitaux.
La durée moyenne d’hospitalisation était de 4,0 ± 3,4 jours avec des
extrêmes de 1 à 23 jours. Le taux de décès maternel enregistré dans notre
série est inférieur à celui rapporté par Diallo, (2008) au mali (1,5%). La
mortalité fœtale était de 9,2% et était liée à la survenue d’hémorragie en
antépartum (p = 0,001), au mauvais suivi des consultations prénatales (p =
0,001), au travail dystocique (p = 0,001), et la présence du méconium dans le
liquide amniotique (p = 0,001). Dans une étude cas-témoin réalisée au
Cameroun, Sandjong et al. (2009) avaient retrouvé significativement des
facteurs de risque de mort fœtale semblables à nos facteurs de mauvais
pronostic: moins de quatre consultations prénatales (p = 0,001), survenue
d’hémorragie en antépartum (p = 0,001), travail d’accouchement stationnaire
(p = 0,001), existence de prééclampsie /éclampsie (p = 0,001), patiente
référée (p = 0,001) et existence de souffrance fœtale (p = 0,01).

Conclusion
Les urgences obstétricales sont fréquentes à la maternité de l’hôpital
universitaire de Parakou. Elles concernent surtout la femme jeune. Les
étiologies sont diverses, dominées surtout par les dystocies, les urgences
hémorragiques et les urgences hypertensives. La réduction de la morbi-
mortalité liées aux urgences obstétricales passe par l’amélioration de la
qualité de la prise en charge depuis l’éducation des patientes à consulter tôt
jusqu’à l’amélioration du plateau technique et des intrants médicaux.

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