Cours de Management Interculturel
Cours de Management Interculturel
Cours de Management Interculturel
MANAGEMENT
INTERCULTUREL
Pr : H. AAMOUM
Université Hassan II
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Casablanca
CHAPITRE 1: !
CULTURE ET IDENTITE
Chapitre 1: Culture et identitée
ENCG - CASABLANCA
Management Interculturel
Pr: H. AAMOUM
Quelques définitions de la culture
§ Définition psycho-anthopologique :
§ Edward T Hall
La culture, c’est l’ensemble des pratiques d’une société résultant des multiples
processus de communication : « la plupart des difficultés des gens entre eux se
rapportent à la déformation de la communication… La culture est imposée à l’homme.
La culture fait le lien entre les hommes et leurs moyens d’interaction.
§ Geert Hofstede
définit la culture comme un « logiciel de l'esprit » qui nous guide dans nos interactions
quotidiennes.
QU’EST CE QUE
L’INTERCULTURALITE ?
L’interculturalité
§ Elle Implique des échanges réciproques, elle est fondée sur le dialogue, le
respect mutuel et le souci de préserver l’identité culturelle de chacun.
L’interculturalité ≠ Multiculturalisme
L’acculturation est l’ensemble des phénomènes qui résultent d’un contact continu
et direct entre des groupes d’individus de cultures différentes et qui entraînent des
modifications dans les modèles culturels initiaux de l’un ou des deux groupes.
Fons Trompenaars
Edward T. Hall
Geert Hofstede
Philippe Pierre
Philippe Iribarne
Chapitre 1: Culture et identitée
§ d’Iribarnes P., Henry A., Segal J-P. Chevrier S. et Globokar T. (1998), Cultures et
Mondialisation, Editions du seuil.
§ Meier O. (2010), Management interculturel, Dunod, 4ème édition.
Université Hassan II
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Casablanca
1. Définition
§ Les années quatre-vingt marquent l’émergence du concept de culture dans le
champ managérial, donnant naissance à ce que l’on a coutume d’appeler
aujourd’hui la culture d’entreprise
§ C’est l’ensemble des manières de penser, de sentir et d’agir qui sont communes
aux membres d’une même organisation.
§ Elle correspond à un cadre de pensée, à un système de valeurs et de règles
relativement organisé qui sont partagées par l’ensemble des acteurs de
l’entreprise (Bournois, 1996).
2. Caractéristiques clés
§ La culture d’entreprise est un phénomène collectif qui associe des individus au sein
d’un même groupe social (organisation), en les unissant autour de valeurs et de
normes partagées.
2. Caractéristiques clés
§ La culture d’entreprise est aussi caractérisée par sa cohérence interne, en se
présentant comme un système de valeurs et de règles relativement structuré.
§ C’est une construction sociale qui évolue avec le temps qui résulte d’un
processus de décisions et de réactions à des événements et actions menées par
l’entreprise durant son histoire
§ La culture d’entreprise constitue un « dedans » par rapport à un « dehors », en
créant un univers qui permet de fédérer des acteurs autour d’une même structure et
de les distinguer des autres salariés.
Chapitre II: La culture d’entreprise!
!
Section 1: La notion de culture appliquée à l’entreprise
3. Décryptage d’une culture d’entreprise
Il est possible de décrypter une culture d’entreprise à partir de critères observables dans les organisations:
§ L’histoire
§ Le métier
§ Le type de structure
§ Le processus de décision
§ La politique des RH
§ Les problèmes d’ordre interne qui portent sur l’instauration et le maintien de relations
de travail efficaces entres les membres de l’entreprise
Chapitre II: La culture d’entreprise!
!
Section 1: La notion de culture appliquée à l’entreprise
§ Elle vise à fédérer et mobiliser des individus a priori différents autour d’objectifs
communs, générateurs de performance économique ou sociale.
§ Une culture d’entreprise forte et bien gérée peut améliorer la qualité du travail des
salariés et leur adhésion à l’organisation.
Chapitre II: La culture d’entreprise!
!
Section 1: La notion de culture appliquée à l’entreprise
Culture nationale
Caractéristiques
individuelles des
dirigeants (ou des
fondateurs)
Les événements
vécus par
l’entreprise (ayant
Culture professionnelle marqué son histoire
Chapitre II: La culture d’entreprise!
!
Section 2: Comment se forme la culture d’entreprise?
Il se peut qu’un individu refusant les valeurs de l’organisation décide d’y rester
exclusivement pour son épanouissement financier.
Il ne sera jamais mobilisé par les discours de l’entreprise.
Université Hassan II Ecole Nationale de Commerce et de
Gestion Casablanca
Hofstede a décrit les différences de cultures nationales de plus de 50 pays situés sur les 5
continents.
Selon cet auteur, les dimensions culturelles influent sur la manière de percevoir l’espace, le
temps et les relations interpersonnelles.
Il établit des liens entre les modèles de gestion et les cultures nationales.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
La culture d’un pays se trouve définie selon 6 dimensions et pouvant servir à décrire
les styles de management propres à chaque culture nationale
6. L’indulgence Vs la retenue
Ces dimensions sont considérées avoir une influence sur le style de direction des
entreprises, la motivation des salariés, les structures et la manière d’appréhender et de
gérer l’incertitude au sein des organisations
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
les entreprises des pays caractérisés par une distance hiérarchique élevée semblent
privilégier une politique de centralisation, organisée autour d’une structure pyramidale
avec un encadrement imposant
les entreprises des pays caractérisés par une distance hiérarchique faible semblent
privilégier une politique de décentralisation, organisée autour d’une structure aplatie
avec un encadrement limité
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
les sociétés individualistes valorisent le temps passé par les individus pour leur vie personnelle
Les pays les plus pauvres semblent conserver une vie communautaire
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Dans une culture communautaire, les employés cherchent un rôle social au sein de l’entreprise et
éprouvent le besoin de soutien et d’assistance via l’encadrement et les actions de formation. Ceci
contribue à renforcer la dépendance de l’individu envers l’organisation
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Dans les cultures communautaires, les relations entre employeur et employé vont se faire sur une base
morale (relations de confiance).
Ces relations vont ressembler aux rapports entre un enfant et un membre de sa famille, à travers le
développement d’obligations mutuelles (protection vs loyauté)
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Dans les cultures individualistes, un conflit qui débouche sur un affrontement est considéré comme
salutaire par tous ses membres
Dans les cultures communautaires, il aura toutes les chances de faire perdre la face à l’un des deux
protagonistes, situation jugée inacceptables puisque ces cultures attachent une grande importance au
maintien d’une harmonie dans les relations intra et intergroupes.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Dans les sociétés à faible contrôle de l’incertitude, leurs membres ont une tendance
naturelle à se sentir en sécurité relative
Dans les sociétés à fort contrôle de l’incertitude, les individus sont amenés à chercher des
dispositifs pour faire face aux événements à venir. Ils présentent généralement un plus haut
degré d’anxiété qui se manifeste par une plus forte émotivité et une certaine agressivité.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Cette variable culturelle joue un rôle important dans certains choix fondamentaux de
l’entreprise. Un de ces choix concerne la croissance de la firme, opposée à la protection de
l’environnement (dimension sociétale) et à la défense des intérêts des salariés (dimension
sociale).
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
Dans une culture masculine, un travail de qualité élevée sera celui qui permet d’atteindre
ses objectifs en termes de contribution et de valeur ajoutée (logique de réalisation)
L’indice de masculinité se fond avec des critères comme la prédominance de la vie
professionnelle, le rôle de l’ambition, la préférence pour les décisions individuelles ou
encore la valorisation par le salaire.
Dans les cultures féminines, le travail qui sera apprécié aura comme caractéristique d’avoir
su créer une réelle coopération entres les salariés et des conditions de travail satisfaisantes
(climat social, stabilité, réduction de l’anxiété, entente entre les salariés)
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
La résolution des conflits constitue aussi une différence entres le cultures masculines et les
cultures féminines.
Dans les cultures masculines, les conflits seront souvent frontaux, ouverts et durs (logique
d’affrontement)
Dans les cultures féminines, les conflits ne devront pas s’officialiser, et seront réglés par
l’écoute et l’empathie dans un souci de cohésion sociale.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
La dimension à long terme concerne des sociétés attachées aux questions d’avenir
Ces cultures favorisent les valeurs associées à une vision à long terme comme la
persistance, l’épargne, la capacité d’adaptation…
Les cultures à orientation court terme privilégient les valeurs liées au passé et au présent,
comme la constance, le respect de la tradition, le respect des obligations sociales
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 1: Le modèle fondateur d’Hofstede
6. L’indulgence vs la retenue
La notion de retenue définit les sociétés reposant sur des normes sociales strictes qui
tendent à réduire ou supprimer la satisfaction des individus
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Il s’agit des travaux qui analysent l’influence des différentes cultures nationales sur les
styles de management des organisations.
Fons Trompenaars met en avant sept dimensions sur lesquelles il est possible d’établir des
différences de cultures entre pays.
La part d’intimité dévoilée aux autres dans le cadre professionnel peut varier selon les cultures.
Les individus appartenant à une culture limitée effectueront un clivage entre leur vie privée et leur
vie professionnelle.
Les représentants de cultures plus diffuses auront tendance à lier la vie privée à la vie
professionnelle
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
La question de la position sociale se révèle être différente selon les cultures en présence.
Dans certaines cultures, le statut social est attribué en fonction de l’âge, de l’origine, de la profession ou
du niveau des diplômes.
C’est ce qu’on appelle le statut attribué, il est conféré par un état de fait
Dans d’autres cultures le statut social s’acquiert par ses réalisations et actions personnelles.
C’est ce qu’on appelle le statut acquis, il est le résultat d’une action ou d’un travail
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Dans les cultures séquentielles, on préfère aborder les tâches les unes après les autres,
Dans les cultures synchroniques, on admet plus volontiers de gérer en parallèle plusieurs
tâches
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
- La subjugation à la nature
- L’harmonie avec la nature
- Elle place l’homme dans un rapport de subordination à l’égard de la nature qui oriente et
structure ses choix personnels et professionnels
- Selon cette vision l’homme fait partie intégrante de la nature et obéit à ses régles en tant
qu’être sensible et émotif
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
- Cette approche s’inscrit dans une relation d’osmose avec la nature, orientée vers
l’épanouissement personnel et le développement de l’esprit
- Il s’agit d’accorder une place centrale à l’analyse et à la réflexion (méditation), en vue de
mieux comprendre les situations observées et leurs implications.
- Cette vision est par exemple partagée par de nombreux pays d’Asie qui entendent
trouver dans l’observation des éléments de réponse aux questions que l’homme se pose
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Dans les civilisations modernes, le temps est précieux et rare, et doit être géré et organisé, au
risque de perdre en efficacité
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Les cultures orientées vers le passé et le présent auront tendance à aborder la relation avec la
nature sous le mode de la subjugation (Afrique) ou de l’harmonie (Asie).
Les cultures orientées vers l’avenir développeront avec la nature des relatiosn plutôt de domination
(USA, France)
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
La recherche de l’efficacité doit donc suffire à créer les bases d’une coopération entre les équipes
Dans d’autres cultures, une relation de confiance doit exister avant que ne commence le travail. Des
connaissances préalables doivent permettre de s’assurer de la loyauté et des qualités du
partenaire.
L’éxécution des tâches ne vient qu’après et n’a d’intérêt que s’il existe à la base une bonne relation
entre les parties qui permettent de se faire mutuellement confiance.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
- la soumission:
- la dépendance mutuelle (ou interdépendance) ou
- l’indépendance
Chacune de ces modalités permet de positionner les cultures en fonction de la place qu’elles
accordent au groupe ou à l’individu en matière de responsabilité ou de liberté
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
L’individu n’a pas besoin d’une information explicite, codée pour agir et communiquer avec l’autre, en
raison de liens interpersonnels forts.
Elle intégre généralement d’autres formes d’expression comme les gestes, le regard ou encore
l’espace interindividuel.
Dans une culture à bas contexte de communication, l’information est objective et formelle.
Elle se formule à travers des procédures (définition des objectifs, planning) et une communication
précise et écrite
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Alors que le temps polychronique revient à gérer simultanément plusieurs tâches à la fois
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
Dans un tel système, les individus n’aiment pas être interrompus et suivent rigoureusement le
plan défini. D’où une difficulté en cas d’incident ou d’imprévu, avec des risques de rupture
dans le processus de travail.
Cette approche ne peut se réaliser que si le mode de pensée culturel permet de hiérarchiser les
tâches par ordre de priorité. Elle permet d’accorder une attention au travail réalisé, d’améliorer
la qualité des contributions avec un niveau de stress acceptable.
Chapitre III: Styles de management et cultures nationales!
!
Section 2: L’analyse nationale des styles de management
les individus réalisent plusieurs tâches à la fois (traitement global des problèmes avec une
gestion simultanée des actions).
Ils ont donc des relations de coopération avec les autres, concrétisée par un fort degré
d’adaptation et d’ouverture.
Les interruptions et les imprévus font partie intégrante du processus.
Aptitude à se concentrer exclusivement sur la tâche à Capacité de passer d’une tâche à l’autre, avec
réaliser possibilités d’interruptions fréquentes
Engagement perçu comme une contrainte (un Engagement perçu comme un point référent
impératif) devant être respecté pouvant en fonction des situations être ajusté
Relation orientée sur l’exécution de la tâche Relation orientée sur les personnes concernées
par la tâche
Travail méthodique, à un rythme mesuré et soutenu Travail intense avec moments de créativité ou
d’initiative personnelle