THEMATIC SECTION PANGEA No.

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GEOFCAN CoIloqulum 1 21·22109199 June 1 December 1999

Les images satellitaires RADAR.

Utilisation en cartographie géologique et exploration minière (Guyane, Côte-d'Ivoire)
Mano BILLA, Anne BOURGUIGNON, Christine KING, Jean-Louis FEYBESSE
BRGM, Direction de la Recherche, 3 avenue Claude-Guillemn, BP 6009, 45060 0!Iéans cedex 2, FI8Ilœ.

ABSTRACT
The aim of the AURROS projec! conslsted in demonstrating the use of satellite radar data on sites representa/ive of the problems
encountered in geological and minerai exp/oralion. The objective ;s to improve charac/erisa/ion methods for target zones,
parlieu/arly in the early stages ofthe process leading 10 mining permit application.
The dalabase integrales ERS (l and 2) dOla, RADARSAT (broad-swath Seansar mode and fine bi-angu/ar viewing made) dola,
DEMs acquired by various means, and geophysical dala (airborne magnelics, spectral radiomelry). Various me/hods (fil/ering,
geocoding and stere05copy) have heen inlegraled or developed by BRGM 10 creole difJerenl map types. These dala are analysed at
various scales and validated using hvo approaches, namely checking in Ihe field and fusion wilh airhome geophysical data (speclral
radiometry and aeromagnetics).
The first results showed the radar 10 he a powerful mapping and deposit-prediction 1001, and nOlabJy revealed that 1) the raw data
con be used directly by geoJogists either for standard geological studies or as an exploration aid, and 2) fusion with geophysical
data enabJes the identification of deformation structures where geophysics alone only reveals large masses, and rapid/y and
ejJlcienlly increases the possibililies oflith%gical discrimination.
Correct use of the data nevertheless invo/ves taking inlo consideration the seo/es used and currenl restrictions concerning the mosl
sui/able study environments. The development possibililies associated with radar stereoscopy consti/ute a major progress factor for
the near future.
Key words: geological and minerai exploration, ancient basements, French Guyana, datafusion, ERS, Radarsat, geophysics.

OBJECTIFS réputées intéressantes et cibler les régions sur lesquelles

obtenir des autorisations de prospection. Par ce biais il
Dans le domaine de l'exploration et de l'exploitation s'est agi de montrer comment optimiser le délai d'accès
des métaux précieux, l'un des enjeux pour le XXI" siècle et la qualité des infonnations utiles lors de la période
touche aux régions équatoriales et tropicales d'Asie, préalable que représente la reconnaissance stratégique
d'Afrique et d'Amérique latine, si l'on se fie aux fortes (King et al., 1999).
progressions des productions dans ces régions (e.g.
Brésil, Venezuela, Ghana). Le déplacement des activités
minières vers ces pays engendre un climat fortement SITES, DONNtES UTILIStES ET MÉ:THODE
concurrentiel qui conduit les compagnies minières à
sélectionner ~de plus en plus précocement les permis Les sites
d'exploration en cherchant à réduire le temps d'explo-
ration préalable et à utiliser un maximum de données Les deux sites exploratoires, en Guyane (fig. 1) et
d'archives existantes. Or, parmi les données accessibles, Côte-d'Ivoire, sont représentatifs des champs hydro-
il faut maintenant compter avec les images de radar thennaux rencontrés dans les districts miniers des socles
sateHitaires, indépendantes des couverts nuageux et dont anciens (Archéen et Paléoprotérozoïque) qui représen-
l'intérêt en géologie a été largement démontré (Evans, tent à eux seuls :v. des réserves aurifères mondiales
1992; Singhroy, 1992) grâce à l'imagerie SEASAT (Castaing et al., 1994; Feybesse & Milesi, 1994; Ledru
(e.g., Blom et al., 1984), SIR-A (e.g., Sabins, 1983), &Milesi, 1995; Milesi et al., 1995). Malgré des couverts
SIR-B (Gaddis et al., 1989). forestiers différents, ces chaînes anciennes présentent
des contrastes morphologiques modestes par rapport à
Les milieux désertiques ont fourni récemment ceux des chaînes récentes, ce qui facilite l'analyse des
matière à des descriptions structurales qualitatives images radar au stade actuel de la maîtrise des défor-
(Davis et al., 1993; Maxwell & Haynes, 1989; mations géométriques de ces images.
McCauley & Breed, 1993; Schaber & Breed, 1993). Les
systèmes ERS et Radarsat sont maintenant très présents. Les données utilisées
Le projet AURROS, « utilisation d'images de Radar à
Ouverture Synthétique ROS pour l'exploration Aurifëre » Des séries d'images ERS (incidence 23°) ont été
a eu pour objectif de produire des cartes de base pour acquises, ainsi que des données de Radarsat en mode
améliorer la caractérisation générale des grandes régions stéréoscopique aux incidences de 40° et 46°. Le MNT,

B
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nécessaire au géocodage radar, dérive soit des données gisement. Les divers supports cartographiques ont été
d'altimétrie acquises lors de la campagne d'aéro- interprétés en termes lithologiques et structuraux,
magnétisme conduite en 1996 (Guyane), soit de cartes puis contrôlés partiellement sur le terrain et la carte
topographiques numérisées (Côte-d'Ivoire). Enfln, des d'interprétation a été incrustée dans les données radar
données géophysiques aéroportées comportent le champ (fig. 2).
magnétique total, l'anomalie magnétique réduite au
pôle, le gradient vertical, le comptage total de radio-
• La validation des interprétations se fait d'une façon
métrie spectrale, et les éléments thorium, uranium,
indépendante et plus exhaustive que ne l'autorisaient
potassium.
les missions de terrain, nécessairement courtes et très
ciblées: la fusion des données de géophysique aéro-
portée et radar satellitaire doit permettre d'obtenir
simultanément des informations sur l'intensité des
paramètres de géophysique et des informations struc-
turales qui prédominent dans les images radar, et de
les confronter.

LES RÉSULTATS

Les données ERS sont immédiatement utilisables

dans ces milieux de chaines anciennes où les faibles
reliefs sont mieux soulignés aux faibles incidences. Les
images Radarsa!, acquises à des incidences plus fortes,
ont permis de lever les ambiguïtés éventuelles soulevées
à partir d'ERS sur les grands systèmes de fracturation et
d'affmer les délimitations lithologiques.

Lithologie: dès l'échelle du district lDlDler

Fig. / - Localisation du site Guyane. (1/200000), certaines formations sont identifiables,
notamment toutes celles détectables du fait de leur posi-
La méthode tion en léger relief par rapport à l'encaissant (niveaux de
quartzites, de roches basiques, de conglomérats, de
Les traitements des images sont réalisés en deux Band Iron Formation). De plus à cette échelle, les dis-
étapes: une optimisation du bruit inhérent aux torsions de versants ne représentent pas une gêne face
données radar (speckle) grâce à divers filtres (sur des aux objets géologiques à identifier. L'interprétation à
images mono-dates, les filtres Gamma map (Lopes et 11100000 aboutit à une très bonne individualisation des
al.,1993) et Gmap (Nezry et al., 1993). Le fIllrage grands ensembles morpho-lithologiques; interprétation
multi-date (logiciel Mapsat) est le plus efficace et cohérente avec les lithologies connues de ces secteurs.
renforce les caractéristiques géomorphologiques De plus, certains contours peuvent être précisés, comme
permanentes. Puis le géocodage des images ERS et ceux d'intrusions acides ou des trajectoires de foliation
Radarsat, appuyé sur les données d'orbitographie, de des niveaux repères SO-I, encore renforcés par les ima-
géodésie et de MNT (Schreier, 1993). Deux types de ges Radarsat. Enfm on a pu identifier des différences au
supports sont foumis pour l'interprétation géolo- sein de formations considérées comme analogues dans
gique : une simulation de l' « éclairage » radar sur le la carte géologique existante.
relief et les images radar géocodées.
Bâti structural: les contrôles de terrain de structures
L'interprétation des images s'est focalisée sur les cassantes sont terriblement difficiles dans ce genre de
structures les plus anciennes, mal exprimées dans le terrain, car les affieurements disparaissent très vite et
paysage, mais souvent aussi les plus intéressantes peu de structures peuvent être vues physiquement. C'est
pour aider à la compréhension des processus géo- pourquoi les images radar jouent un rôle essentiel et
dynamiques et permettre un calage de la mise en donnent une image totalement renouvelée des secteurs
place des minéralisations. Conformément aux étapes d'intérêt. Les images Radarsat à 1/50000 permettent de
exploratoires d'un site minier potentiel, cette inter- mieux préciser l'organisation du bâti structural et la
prétation est faite à plusieurs échelles: depuis répartition des indices miniers. Ci-après un extrait des
l'échelle régionale de la province minière jusqu'à interprétations et contrôles de terrain réalisés sur le site
l'échelle locale, concernant l'approche tactique du de Guyane (fig. 2).

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Fig. 2 -Interprétation géologiquefusionnée avec/es données ERSI @ESA 1991.

VALIDATION ET DISCUSSION CONCLUSION

La fusion des données radar et géophysique aboutit à Le projet AURROS a été focalisé sur des sites repré-
des documents immédiatement interprétables par les sentatifs des zones à fort potentiel métallifère, et
géologues. La fusion radar avec les données de l'ano- cumulant les difficultés habituelles rencontrées par les
malie magnétique réduite au pôle montre que les grands explorateurs miniers (zones fortement nébuleuses, peu
dipôles magnétiques les plus marqués sont situés à documentées, fortement concurrentielles). Il a montré
l'aplomb des entités reconnues par leur morphologie qu'on peut optimiser la qualité des informations utiles
radar. Mais l'ensemble reste difficile à généraliser. Par lors de la période préalable que représente la reconnais-
contre les confrontations avec la radiométrie spectrale sance stratégique.
démontrent beaucoup mieux la convergence entre si-
gnature radar et signature géophysique: des corrélations
fortes s'observent entre les enveloppes lithologiques Dans ces milieux de socles anciens, où les ameu-
dégagées par l'interprétation morpho-structurale des rements et les structures décisives sont très difficiles à
images radar et les signatures lithologiques de la radio- percevoir sur le terrain, le radar apparaît comme un outil
métrie spectrale. Sur l'exemple guyanais, les données de puissant d'aide à la cartographie et à la gîtologie prévi-
radiométrie spectrale sont représentées en intensité tri- sionnelle. Les images ERS ou Radarsat peuvent être
chromique (thorium, uranium, potassium) et les données utilisées pour mieux identifier les différentes lithologies,
radar en saturation des couleurs (fig. 3). comprendre la mise en place des formations et décrire
des relations entre encaissants et intrusifs. Ainsi les
Ces bonnes corrélations entre radar et radiométrie images ERS aboutissent à une très bonne individuali-
aéroportée donnent des clés d'extrapolation probable sation des grands ensembles morpholithologiques, et les
pour interpréter seulement sur radar les secteurs envi- images Radarsat permettent de prétiser l'organisation du
ronnants non couverts en géophysique aéroportée. Ceci bâti structural et ses liens avec la distribution des indices
confirme l'intérêt d'une utilisation du radar en phase miniers.
très précoce de prospection stratégique: on peut y
revenir ensuite dans les phases de connaissance plus Dès qu'un géocodage peut être réalisé, l'interpréta-
détaillée pour recouper les informations issues d'autres tion géologique insérée sous SIG peut bénéficier de la
types de relevés et permettre de confirmer ou d'élargir visualisation structurante du radar sur les grands types
des schémas de mise en place des minéralisations. de lithologie et de structures. Enfm la fusion des données
radar avec la géophysique, notamment la radiométrie

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spectrale, permet la lisibilité des structures tectoniques et renforce les possibilités de discrimination litho-
là où la géophysique donne seulement les grandes masses logique de manière rapide et efficace.

AURROS Guyane

Fusion des données de Radarsat

(mode F-400)
et
Radiométrie spectrale

Codage de l'image
Teintes :
Thorium en rouge
Uranium en vert
Potassium en bleu

-
Saturation:
Amplitude Radarsat

~-
-

.BR.!iM

o 1 2 3km

Fig. 3 - Fusion de données géophysiques et Radarsal en Guyane.

Soutien et cofinancement SMPSS et la DRIRE Antilles-Guyane, qui ont mis à la

Le projet AURROS a été soutenu par le programme disposition de ce projet des données de la campagne
Aval SAR du CNES (contrat 96 CNES 0345) et le géophysique aéroportée Guyane-1996 acquises sous
programme de développement de la Direction de la l'égide du Ministère de l'Industrie, de la Poste et des
Recherche du BRGM (PRD 402). Nous remercions le Télécommunications. 0

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Paramétrisation du potentiel de ruissellement des bassins versants

au moyen de la Télédétection et des Systèmes d'Informations Géographiques,
Application à des bassins versants du Pays de Caux

E. BLANCHARD', C. KING'. Y. Le BISSONNAIS', A. BOURGUIGNON ",

J.-F. DESPRATS', V. SOUCHÈRE', T. SOUADI3, P. MAURIZOT 3', N. LENÔTRE'
1 BRGM. Direction de la Recherche. Laboratoire de Géoroorphologie et Télédétection ou • Laboratoire de Métallogénie,
3 avenue C~ude-Guil~min, BP 6009, 45060 Oriéans oedex 2, France
, INRA, Un~é de Science du Sol, Service d·Etude des So~ et dola Corte PédoIogique de France, cantre de Recherche d'Ortéans, 45160 Ardon. France.
3 BRGM. Service Géologique Régional de Haute-Nonnandie, • Service Géologique Nalional

ABSTRACT
The increasing number afnm-off damages occurring in Pays de Caux is a serious concern for regional authorities. The suggested
method aims the ossessment ofrun-offparameters using Remote Sensing and GIS. This method al/ows an objective comparison of
the intrinsic and anthropic pressures of cultivated catchment [rom 1000 10 5000 ha. The potenlial run-off characterislics are
analysed using land use components increasing or limiling run-off. and their spatial distribulion on three different functional unUs.
The selected parameters are Ihe grass/and proporlion and compacity around concentrated surficial waler channels (80 m wide), the
proporlion and compacity of Ihe soil surfaces contributive la run-off on the top of catchments and, final/y, the simple proportion of
grassland and foresl upon high sloped areas. The temporal evolution ofthese indices and the comparison between catchments show
the signiflcanl recorded changes whichfavour the increase ofsurfaces contributing 10 run-offbetween /990 and /997. The interest
of these indices ÈS la idenlify areas sensitive 10 run-off and to ocl as a decision support loo/ for a territorial management policy
aimed at nm-offreduclion on catchments. The oUllook oflhis sludy is to generalize Ihese parametersfor regional applications.

INTRODUCTION l'Envirorunement, 1996) ont justifié la mise en place

récente d'une politique de réduction des risques de ruis-
sellement en Haute-Normandie. Un pôle de compé-
Dans le Pays de Caux où les sols sont uniformément tences coordonné par la DRAF de Haute-Normandie a
limoneux, on note depuis une vingtaine d'années une été constitué pour promouvoir des méthodes de gestion
augmentation de ['érosion des terres cultivées associée à collective du ruissellement à l'échelle des bassins
des ruissellements excessifs (Papy & Douyer, 1991). versants. Dans ce contexte, disposer d'outils de loca-
Les états de surface des sols cultivés et la distribution de lisation et de suivi des zones de ruissellement potentiel
l'occupation du sol selon la saison sont déterminants sur est nécessaire pour orienter les mesures de protection.
la genèse du ruissellement (Souchère, 1995; Martin,
1997). La compréhension des effets des pratiques agri-
coles au sein de chaque bassin versant (Boiffm el al., Il est possible de proposer des paramètres d'esti-
1988; Ludwig, 1992; Souchère e/ al., 1998) tout autant mation du potentiel de ruissellement de bassins versants
que le nombre important et croissant de coulées boueuses fondé sur ['imagerie satellitaire du Pays de Caux (Nor-
recensées en catastrophes naturelles (Ministère de mandie, France). L'approche proposée est d'évaluer par

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