Hourya Bentouhami-Molino (2017) - Phénoménologie Politique Du Voile (Philosophiques)
Hourya Bentouhami-Molino (2017) - Phénoménologie Politique Du Voile (Philosophiques)
Hourya Bentouhami-Molino (2017) - Phénoménologie Politique Du Voile (Philosophiques)
Philosophiques
ISSN
0316-2923 (print)
1492-1391 (digital)
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« Le monde est fait de l’étoffe même du corps1 » nous dit Merleau-Ponty,
entendant par là que le monde est cela que nous voyons, et qu’il n’y a pas
d’autre accès aux choses mêmes que ce que nous sentons, organisons par le
biais de notre corps. La phénoménologie politique renvoie à la manière dont
notre géographie intime — le cercle de la familiarité de mon corps — est
investie par des politiques, des mesures administratives, préfectorales, les-
quelles décident de ce qui peut circuler ou non, de ce qui peut être vu ou
non, de ce qui peut travailler ou non, et dans quelles conditions d’appari-
tion : cette géographie intime révèle ainsi ce qu’est un corps entravé, empêché
et à l’inverse ce que peut un corps qui dispose de la liberté de se mouvoir et
de sentir au sein d’un monde commun. L’idée principale sous-jacente à une
phénoménologie politique du racisme est qu’il n’y a pas de perception visible
qui ne soit déjà une construction sociale et politique. Il s’agit ici de voir
comment la femme voilée est devenue une catégorie monstrueuse du visible,
qui heurte les sensibilités, révulse les yeux et les estomacs, chacun à sa vue
se sentant heurté dans le sentiment de sa propre existence : que ce soit dans
une salle de cours, dans le train, au restaurant, dans le métro, lors d’une
sortie scolaire, sur une plage, etc. Au sein de la République laïque française
qui ne cesse de redéfinir sa laïcité en fonction d’un ordre racial des appa-
rences, où ce n’est pas tant les manifestations du religieux que de l’islam qui
sont considérées comme répugnantes, le voile fait office d’objet phobogène,
qui encombre le champ de vision ordinaire de la nation. La phénoménologie
s’intéresse à l’apparaître, et à ce qui dans cet apparaître constitue un évène-
ment de mon corps en tant qu’il est au monde et non pas simplement dans
le monde : chacun est un être qui échappe à toute saisie catégorielle, à toute
assignation, il est cet excès de sens qui fait que, idéalement, vous ne pouvez
être réduit à la somme de vos composantes organiques2. Pourtant, ce sont
précisément celles-ci qui peuvent opérer dans le racisme comme autant de
marqueurs somatiques de votre indignité : peau, cheveux, nez, bouche, sexe.
Car l’une des manières qu’a le racisme de fonctionner est de produire des
êtres métonymiques réduits à leurs parties.
En l’occurrence, les femmes voilées sont réduites à « des voiles ambu-
lants » selon le terme de la féministe voilée Ndella Paye de Mamans toutes
égales3. Une position supposément naïve, mais en réalité investie de poli-
tique d’inimitié4, peut pousser à ce que l’on s’interroge : qu’est-ce qui nous
assure que ce sont bien là des êtres humains, et plus spécifiquement encore
que ce sont bien des femmes ? Cette perspective d’une phénoménologie à
l’aune de la racisation genrée déplace la question classique de la perception
telle que Descartes par exemple se la posait lorsqu’il se demandait ce qui
pouvait lui assurer que les chapeaux et les manteaux qu’il voyait de sa
fenêtre ne recouvraient pas « des spectres ou des hommes feints qui ne se
remuent que par ressorts5 ? ». La seule manière de voir que ce sont de vrais
hommes, disait-il, c’est que nous en jugeons ainsi, autrement dit que nous
6. Les positions visant les femmes voilées sont nombreuses et recouvrent un large spectre
politique qui brise les lignes de fracture gauche-droite.
7. « La nouvelle laïcité » est ainsi avancée dans un rapport établi en 2003 par François
Baroin, homme politique de l’Union pour un mouvement populaire (droite). Elle y désigne le
fait que la laïcité est désormais menacée par l’islam, qui aurait remplacé l’Église catholique sur
ce point, l’islam opérant par ailleurs depuis les années 1980 une offensive culturelle selon lui,
si bien que désormais la laïcité serait devenue une valeur de droite là où traditionnellement elle
était considérée de gauche, celle-ci ayant supposément cédé au communautarisme et renoncé à
la défense de la laïcité.
8. Pour une autre approche phénoménologique, voir Alia Al-Saji, « The Racialization of
Muslim Veils : a Philosophical Analysis », Philosophy and Social Criticism, 2010, 36 (8),
p. 875-902.
274 • Philosophiques / Automne 2017
reposerait sur la distinction respective entre l’insistance sur les apparences et l’insistance mise
sur les dispositions des agents fonctionnaires de l’État.
276 • Philosophiques / Automne 2017
12. C’est Catherine Kinzler qui évoque la notion de « respiration laïque » lors de son
audition par la Délégation sénatoriale aux droits des femmes, « La laïcité garantit-elle l’égalité
femmes-hommes ? », Rapport d’information n° 101 (2016-2017) du 3 novembre 2016, p. 42.
13. L’allusion renvoie au refus de servir deux clientes voilées par un gérant de restaurant
gastronomique à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis, le 27 août 2016.
14. Voir à ce propos Abdelmalek Sayad, L’immigration ou les paradoxes de l’altérité, 1.
L’illusion du provisoire, Paris, Raisons d’agir, 2006.
15. Sama Ahmed, « Phenomenology of Whiteness », Feminist Theory, 8, 2011.
16. Elsa Dorlin, Sans défense, Paris, La Découverte (à paraître octobre 2017).
Phénoménologie politique du voile • 277
19. La Délégation sénatoriale aux droits des femmes, « La laïcité garantit-elle l’égalité
femmes-hommes ? », Rapport d’information n° 101 (2016-2017) du 3 novembre 2016, p. 46.
20. Florence Rochefort (dir), Le pouvoir du genre : laïcités et religions, 1905-2005,
Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Le temps du genre », 2007.
Phénoménologie politique du voile • 279
l’exercice digne de cette jouissance : l’idée même d’un plaisir lui est nié,
comme celui de faire des achats en famille au centre-ville, de déguster publi-
quement un repas gastronomique, de profiter du soleil estival sur une plage.
souci de soi. Autrement dit, dans ces discours politiques ordinaires, il sem-
blerait que, au refus d’attribuer une agency et un récit de soi qui serait
propre aux femmes voilées elles-mêmes, correspond une autre violence :
celle du refus progressif de leur attribuer le soin des autres, notamment en
public, dans le cadre de ce qui constitue un service public (ou une « mission
de service public »), comme le révèle l’affaire Baby Loup28. J’aimerais donc
m’attacher désormais à la spécificité de l’économie de la visibilité relative au
travail du care en tant que celui-ci est pratiqué par des femmes voilées29.
III. F
emmes voilées, dénégation du care et du travail affectif : l’assignation
« légale » à la domesticité et au travail invisible
L’approche phénoménologique permet de voir comment le déploiement du
corps des femmes voilées est entravé au travail : la prohibition du voile dans le
travail du care, ou plus généralement, dans le travail d’attention à la clientèle,
produit en effet des corps empêchés, réduits souvent à leur seule voix lorsque
ces femmes sont confinées à des tâches d’attention à la clientèle, où leur visi-
bilité ne heurte pas la clientèle. Le voile au sein du travail du care est vécu
comme une menace dans le cadre de ces rapports de production spécifiques
que sont les rapports de production de soi, c’est-à-dire les rapports de repro-
duction où l’enjeu est la possibilité même de se maintenir en vie dans la dignité,
et de pouvoir se présenter aux autres sous la forme d’une décence, d’une civi-
lité qui laisse à voir que l’on est seul maître de son apparence30. On a souvent
dit que la manière dont on apparaissait était une construction, quelque chose
qui relevait d’une maîtrise, en oubliant que les conditions de la tenue de soi
sont traduisibles en termes d’économie politique de conditions matérielles et
genrées d’apparition : et qu’elles sont fournies par toutes les petites mains qui
assurent la décence et la dignité de notre apparition en public31. De fait — déjà
28. En 2008, une employée musulmane de la crèche privée Baby Loup revient voilée de
ses congés d’été. La direction décide de la licencier à la suite des refus de cette dernière de reti-
rer son voile : l’employée considérant être victime d’une discrimination, saisit les Prud’hommes.
S’ensuit une longue bataille judiciaire qui voit finalement la décision de renvoi entérinée par les
différents tribunaux saisis.
29. Cette dimension du travail est souvent oubliée lorsque l’on parle du discours poli-
tique prohibitif à l’égard des femmes voilées, alors même que le travail constitue l’une des
modalités essentielles de l’être-au-monde : l’une des conséquences de la pénalisation de l’appa-
rition des femmes voilées dans l’espace public du travail étant précisément leur possible assi-
gnation à domicile. Sur cet oubli du travail dans la théorie critique, voir Nasima Moujoud,
« Métiers domestiques, voile et féminisme. Nouveaux objets, nouvelles ruptures », Hommes et
migrations, n° 1300, 2012, p. 84-94.
30. Sandra Laugier ; Pascale Molinier ; Patricia Paperman (dir.), Qu’est-ce que le care ?
Souci des autres, sensibilité, responsabilité, Paris, Payot, 2009.
31. Voir Joan Tronto, Un monde vulnérable. Pour une politique du care, Paris, La
Découverte, 2009 ; et pour une perspective féministe matérialiste du care, voir Silvia Federici,
« Reproduction de la force de travail dans l’économie globale : la révolution féministe inache-
vée », Point Zéro : propagation de la révolution, Paris, Éditions iXe, 2016, p. 145-178.
282 • Philosophiques / Automne 2017
dans la colonisation et jusqu’à aujourd’hui — ces petites mains ont pu être des
femmes voilées dont on a pu considérer qu’elles ne savaient pas prendre soin
de leur apparence, mais qu’elles étaient qualifiées pour s’occuper des autres et
de la préparation de leur apparition en public.
Je vais donc m’attacher ici à analyser l’économie du visible au sein du
travail dit affectif pour comprendre comment le voile est constitué
aujourd’hui — et ce, depuis peu — comme une incapacité à prendre soin de
soi, et surtout, à prendre soin des autres. L’histoire du capitalisme racial
repose donc aussi sur une phénoménologie, sur un ordre réglé des appari-
tions. À une division raciale et sexuelle du travail correspond une division
raciale et sexuelle des apparences : l’apparaître étant une forme de travail
dont l’organisation trouve également ses racines et son imaginaire dans la
colonisation, l’histoire de l’esclavage, et constitue à ce titre l’un des phéno-
mènes les plus anciens de la mondialisation32. Les femmes voilées étant assi-
milées à des étrangères, des immigrées, leur employabilité dépendait aussi
largement de la manière dont on disposait à leur propos d’un discours racia-
lisé de leur compétence au travail du soin ou de nettoyage. En somme la
construction d’une altérité remarquable à un signe visible peut aussi bien
œuvrer à charge ou à décharge pour les femmes voilées : le voile pouvant
être considéré comme le signe d’une compétence maternelle ou au contraire
comme le signe d’une mauvaise maternité.
En effet, le voile comme marqueur d’appartenance religieuse, comme
marqueur confessionnel avait pu jouer — jusque dans des temps relativement
récents — comme une forme de certificat visible de compétence dans le
domaine des services, notamment de nettoyage : dans le cadre des services où
le recrutement peut s’effectuer à partir de l’ethnicisation de compétences pro-
fessionnelles, la supposée docilité des femmes musulmanes « avouées », c’est-
à-dire voilées, pouvait œuvrer en leur faveur dans le cadre d’un dispositif de
travail qui demande précisément une forme d’effacement et d’invisibilité. En
ce sens, une conversion opportune de la sémantique — même hasardeuse —
du voile en compétence professionnelle subalterne pouvait œuvrer à une
forme d’intégration du voile dans l’espace du travail. Il y avait dans le voile
quelque chose qui renvoyait à l’enfermement domestique et à l’assignement à
la charge maternelle dans le cadre d’une essentialisation d’une supposée
culture musulmane prônant la ségrégation sociale et domestique des sexes, et
qui était compatible professionnellement avec ce que l’on attendait à la fois
32. Voir Evelyn Nakano Glenn, « Servitude to Service Work : Historical Continuities in
the Racial Division of Paid Reproductive Labor », Signs, vol. 18, n° 1, 1992, et Evelyn Nakano
Glenn, « Cleaning Up/Kept down : A Historical Perspective on Racial Inequality in “Women’s
Work” », Stanford Law Review, vol. 43, n° 6, 1991, p. 1340 ; Pour le contexte de la colonisa-
tion française, voir Nassima Mekaoui « La “Fatma”, création du système colonial ? Généalogie
d’une figure de la domesticité féminine “indigène” en Algérie (années 1900—1962) », commu-
nication au colloque, Domestiques et domesticités. Servir un maître de l’Antiquité à nos jours,
Université de Grenoble, 25 mars 2016.
Phénoménologie politique du voile • 283
d’une femme dédiée au travail affectif et d’une femme voilée. Cet ensemble de
perceptions imaginaires de la femme voilée a pu fonctionner comme une
forme de réconfort ou de confirmation de la compétence de ces femmes à
s’occuper du ménage, de la cuisine, des enfants, des personnes âgées, autre-
ment dit de tout ce qui avait un rapport avec une dimension de don de soi
sacrificiel de la féminité ainsi caractérisée à partir de la naturalisation d’attri-
buts moraux et physiques sexués. Autrement dit, avoir sa femme de ménage
voilée, ou une cuisinière voilée dans les cantines scolaires, pouvait être envisa-
geable et ne semblait pas mettre en cause l’ordre racial, social et genré d’appa-
rition : au contraire, il pouvait contribuer à le confirmer dans sa légitimité.
En réalité, depuis l’affaire Baby Loup et le récent avis de la Cour de
justice de l’Union européenne sur le port de signes religieux dans l’entre-
prise33, le voile est en train de devenir un signe religieux œuvrant à charge
contre les femmes musulmanes34. Il n’est souvent autorisé que dans les
métiers où les femmes sont structurellement invisibles : soit par leurs horaires
qui font qu’elles ne croisent jamais ou peu les usagers, soit par le fait que
l’attention à la clientèle se fasse à distance, hors de la vue. De fait, les centres
d’appel constituent un véritable refuge pour les femmes voilées, quitte pour
certaines à se voir ainsi déclassées au travail. Ce cas est intéressant, car il
montre comment ce qui a pour objet l’attention à la clientèle peut, ne pas-
sant plus par la visibilité, se soustraire à l’injonction de dévoilement, préci-
sément parce que l’invisibilité technique expulse du champ de l’imaginable
que les femmes dédiées à l’attention puissent être françaises et voilées. En
creux, on peut donc voir qu’il y a un privilège du non-voile dans ce contexte
racialisé des apparitions au travail, et qui ne constitue pas seulement un
primat phénoménologique de pouvoir apparaître aux yeux de tous selon son
propre récit de soi. C’est bien en termes de conditions matérielles d’existence
que se lisent ces privilèges dans le travail affectif entendu au sens large : en
termes d’avancement de carrière, d’occupation de poste valorisant (comme
le contact avec la clientèle, les relations publiques). On peut certainement
comprendre, avec Sara Farris, que l’injonction au dévoilement s’insère dans
une logique capitaliste globale qui « demande d’en finir avec l’incongruité
33. Avis de la Cour de justice de l’Union européenne rendu le 16 mars 2017 à la suite
des cas de deux femmes licenciées en France et en Belgique à cause du port du voile. La CJUE
a considéré que les entreprises privées ont droit, sous conditions, d’interdire le port du voile.
Pour ce faire, il suffit — en autres choses — qu’elles aient précisé dans le règlement intérieur
cette interdiction. Voir aussi Stéphanie Hennette-Vauchez et Vincent Valentin, L’affaire Baby
Loup ou la nouvelle laïcité, Paris, 2014, LGDJ ; Stéphanie Hennette-Vauchez, « La régulation
juridique du fait religieux : comment lire l’interdiction du voile au prisme du critical race femi-
nism », dans Hourya Bentouhami et Mathias Möschel, Critical Race Theory, Introduction aux
textes fondateurs, Paris, Dalloz, 2017 (à paraître).
34. C’est dans le sillon de l’affaire Baby Loup que bien des entreprises comme EDF ou
la Poste ont édité des manuels de laïcité, à usage interne, afin de réglementer la visibilité du
voile et de tout signe d’appartenance religieuse.
284 • Philosophiques / Automne 2017
Conclusion
On peut se demander ce qu’il y a de si dangereux dans l’apparition de
l’islam, dans son identification visible aux yeux de tous. Hannah Arendt
émet une hypothèse à ce propos pour rendre raison de ce qu’il y a de mena-
çant à apparaître dans l’espace public, aux yeux d’une politique soucieuse
du maintien de l’ordre, au sens large. Elle rappelle un épisode de la Rome
impériale où le Sénat avait proposé de décréter le port d’un uniforme pour
les esclaves afin qu’on les pût distinguer des hommes libres, mais le Sénat se
rétracta et considéra la visibilité comme dangereuse, car les esclaves auraient
ainsi pu se reconnaître les uns les autres, et ainsi mesurer leur force en vue
d’une possible rébellion : la force des esclaves ne leur venant pas alors de
leur nombre — au demeurant proportionnellement peu élevé — que de l’ap-
parition publique sous la forme d’une possible communauté. Elle conclut
ainsi que « ce que le sûr instinct politique des Romains jugeait dangereux,
c’était l’apparence en tant que telle, indépendamment du nombre de gens37 ».
Cependant, en insistant sur la production notamment légale, par le
haut, des processus de racisation du visible, je n’ai pas voulu donner l’im-
pression que le racisme échappe au sens commun. Il s’est agi au contraire de
montrer comment ce sens commun qui informe les conduites ordinaires, les
interactions quotidiennes trouve son contexte d’intelligibilité et de légitimité
dans le cadre de politiques de répudiation sociale du voile. Ce sont ces poli-
tiques et discours publics qui autorisent des formes que l’on dit de racisme
ordinaire comme les insultes, le harcèlement, les molestations, les vexations
qui peuvent confiner à la mort sociale, si ce n’était les capacités de résistance
que déploient beaucoup de ces femmes, lesquelles malgré tout s’obstinent à
apparaître, à encombrer le champ de vision de l’espace civil de la Répu-
blique laïque française.
35. Sara Farris, « Femonationalism and the ‘Reserve’ Army of Labor Called Migrant
Women », History of the Present, 2(2), 2012, p. 199.
36. Ibidem.
37. Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Paris, Pocket, 1961, p. 280.