Revue Des Études Juives. 1880. Volume 7.
Revue Des Études Juives. 1880. Volume 7.
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TUDES JUIVES
VERSAILLES
CERF ET
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IMPRIMEURS
HUE DUFLESSIS, 59
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TUDES JUIVES
PUBLICATION TRIMESTRIELLE
TOME SEPTIME
PARIS
A LA LIBRAIRIE A. DURLACHER
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RUE LAFATETTE
1883
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Parmi
sionner les peuples, la question des Juifs est peut-tre une des
plus intressantes et des moins connues.
Nous comprenons peu de chose aux mouvements antismitiques de Russie, d'Allemagne et d'Afrique. Tout en plaignant volontiers les victimes, nous croyons des haines de race et des guerres
de religion, tandis qu'en y regardant de prs, on trouve presque toujours une question de finance au fond de ce grand dbat. Toute proportion garde, les choses se passaient au moyen ge
peu prs
l'histoire
comme
elles se
dans
que
la
la
Franche-Comt au xiv
nous en donnera
preuve.
Il
peu question des Juifs dans le comt de Bourgogne avant le xm sicle. Ce pays de bois et de montagnes fut toujours assez peu commerant et essentiellement agricole. Besanon, sa ville li plus considrable, ne dpassa jamais dix mille mes pendant tout
est
e
le
moyen
ge.
Les chroniques du xi e et du xn sicle nous montrent les marchands trangers venant par caravanes aux foires tablies par
T. VII, n
13.
i
l'archevque Hugues le Grand, de Salins (1031-1066). Ces foires fameuses taient le rendez-vous des commerants du Nord et du Midi. Les guerres intestines qui ensanglantrent le comt, de 1200
1230, leur portrent un coup fatal. La prosprit commerciale de l'Italie et l'activit des rpubliques transalpines amenrent de bonne heure les marchands et
changeurs dans nos contres. L'association des villes lombardes contre notre empereur Frdric Barberousse avait eu un tel retentissement dans notre province, que l, plus qu'ailleurs, on donna le nom gnrique de Lombards ces trangers, bien qu'ils fussent Pimontais, Vnitiens ou Toscans. Plusieurs de nos historiens ont cru que les Lombards taient Juifs c'est une erreur, mais comme on les soumet aux mmes
;
exigences fiscales, et qu'on les dsigne collectivement sous le nom de Juifs et Lombards , il n'est pas tonnant que quelques-uns
s'y soient mpris.
D'autres ont dissert sur le lieu d'origine de ces commerants, appels aussi dans nos chartes Caorsins et Corsins. Les uns ont soutenu qu'ils venaient de Cahors, d'autres ont pens qu'ils
venaient d'une petite ville lombarde dont le nom se rapproche de Cahors. Ces suppositions nous semblent prouver peu de chose, nous croyons qu'on peut conclure seulement que, rgle gnrale,
les Juifs
c'est
nous sont d'abord venus des rgions mridionales, et en vain qu'on chercherait dans nos archives des lments de leur histoire civile avant le xm e sicle. C'est partir du moment o Philippe-Auguste les bannit de France et l'poque des guerres de Mranie, que les Juifs commencent s'installer en Franche-Comt. Les deux branches de nos maisons comtales, en se faisant une guerre acharne, avaient us toutes leurs ressources, et pour avoir de l'argent, il fallait recourir aux Juifs ou aux changeurs. En 1230, un seigneur de Champlitte, qui tenait au duch de Bourgogne, raison de son fief principal, Guillaume Ier il' Vergy, assiste l'Assemble de Meiun, dans laquelle sainl Louis fendit des ordonnances contre les Juifs. Le sire de Champlitte s'engagea faire observer ces ordonnances dans ses terres En 1245, le premier concile gnral tenu Lyon s'mut de cerl
que
la
propa-
en quelques contres. Le diocse de Besanon se trouvait dans le nombre des rgions signales. L'arinde judaque
inspirait
ie,
Histoi
<
de
trgy^
Preu
dans son vaste diocse. Cette bulle, donne Lyon par le pape Innocent IV, porte la date du 23 octobre 1245 *. Il est remarquer que ce signe distinctif n'est pas d'invention ebrtienne. Les Juifs venant d'Espagne, o les mahomtans leur donnaient choisir entre le Coran et la mort, taient habitus dj porter
Un calife almohade les avait astreints, vers un turban et des habits de couleur jaune. Les chrtiens furent moins svres, ils se contentrent, en gnral, d'une marque porte la ceinture et au bonnet. D'anciens
ce signe distinctif.
l'an 1150, porter
statuts indiquent le signum flavi coloris pour notre diocse. Il y eut cependant une exception pour la ville de Besanon, qui leur
imposa le blanc et le rouge comme signe distinctif, selon la remarque de nos historiens. Vingt ans aprs, le pape Clment IV adressait une bulle Jean de Chalon l'Antique, sire de Salins et matre peu prs incontest du comt de Bourgogne, pour exciter son zle contre les fauteurs de l'hrsie vaudoise et certains adeptes du judasme assez nombreux dans ses terres.
On nommait
vaient plusieurs pratiques du judasme et voulaient sanctifier le samedi en souvenir du sabbat mosaque. Quelques-uns avaient
renonc au baptme. C'est surtout dans le Jura et les montagnes du Doubs que l'on rencontre ces judasants au xm c sicle comme le domaine du sire de Salins s'tend surtout dans ces rgions, c'est lui que le Souverain-Pontife s'adresse pour l'exhorter rprimer ce dsordre 2 A deux ou trois reprises, nos statuts diocsains antrieurs au xv 4 sicle dfendent aux fidles de choisir des domestiques ou des servantes d'origine juive, parce que ces serviteurs pervertiraient les enfants, en les levant dans la haine de la religion chrtienne.
;
Cette prohibition et le port de la marque distinctive sont les seules traces de mesures coercitives que nous trouvions contre eux dans la discipline de notre diocse.
On dcida mme
ni regarder
comme
l'aprs-din
du samedi,
Cartulaire de l'archevch, Archives du Douhs et du chapitre. La bulle de Clment IV a t publie en 1628 dans le Spculum Inquisitionis Bisuntin, de Jean Deslois, imprim Dle. Elle est date de Yiterbe, 16 des calendes de septembre 1267.
1
Statuts de Claude de la
Baume, imprims
Lyon en
1571. In-4.
la bulle
lon ait provoqu des mesures svres contre les Juifs de Franche-
Comt, au xm e sicle, et nous les trouvons dans de bons termes avec les petits -fils de ce prince gnreux.
Remarquons que
les
Juifs
taient
il
rgions,
que celles d'uxonne, Salins, Conflans, Faucogney, ne font point mention d'eux (1229-1270).
De 1260
1290,
ils
prennent de l'importance,
et les seigneurs,
mme
Lombards sur la mme ligne, comme on peut s'en convaincre en lisant les chartes de l'poque. Le comte Othon IV, qui aimait beaucoup la vaisselle d'or et les choses rares, fit de
grandes affaires et contracta de nombreuses dettes avec eux. Ses frres, Renaud, Hugues, Jean, et son neveu Henri comptrent parmi les meilleurs clients des marchands juifs et lombards, comme nous le verrons tout l'heure. Dans les actes publics et
les
affranchissements de commune,
ces
princes
commencent
sei-
faire
tablis depuis
gneuries
Jean I er de Vergy, sire de Champlitte et d'Autrey, les reoit avec empressement, les prend sous sa protection et leur accorde des sauf-conduits. Il les affranchit des droits de page, vente, minage,
1 La Chronique d'Arbuis rapporte dans les manuscrits Chiftlet dit : Fneratores destruxerunt comitem Olhonem, et vocantur Lumbardi. Voici l'indication de quelques relations du comte indiques dans nos archives.
En 1284, Othon IV donne quittance de dix livres estevenant Aquin, Juif de Bracon (Salins) valoir sur le cens que paient les Juifs des deux parties de la ville relevant du domaine. En 1285, Jehannin de Fontenoy, sergent d'Othon IV, dclare avoir reu de Fantin, Juif de Jussey vingt livres tournois pour payer au nom de son matre es no<
tenex (nautonniers) qui ont charpie Gray la farine buretale (blute), l'avoine et los vins pour mener en la terre d'Arragon. Eu 1286, Pierre de Bouclans, chevalier, donne quittance de livres tournois payes au comte par Beniet, Juif de Dle. Eudes de Fouvent, chtelain de Bracon, donae quittance de X livres Jean, gendre de Clannore qui les devait pour le banvin de Dle achet du Juif Beniet et les avait employes payer la dpense du comte passant Dle. (B. 70, Chambre des comptes) Le comte Othon IV tait dj si obr en 12X9 que son frre Je! an de Bourgogne (pre d'Henri) avait d le cautionner pour quatre cents livres empruntes Luurencin Barthlmy et Saterbien Lombais d'Asti. [B. 66, Chambre des comptes) Du temps d'Othon IV le compte de la terre de (ni\ inscrit le revenu (ire du corsin de Gray p^ur la somme norme de VI livres. (Chambre des Comptes, cit dans
XLV
["Histoire de
Qray pur
MM
CXX
Qatin
et
Bcsson)
Al" XTV
SIECLE
il les dispense du service militaire, ne pourront tre appels en champ de bataille. Cette charte, donne en mars 1290, est approuve et scelle par Othon IV de Bourgogne '. La mme anne, Renaud de Bourgogne, frre du comte palatin, affranchissant son bourg de Montaigu 4 rserve expressment ses droits sur les Juifs et Corsins en ces termes Notre Juifs, notre Corsins nos demeurent et remaignent.
;
ordonnant
Les Chalon, qui avaient toujours besoin d'argent et semblaient un point d'honneur de ne pas payer leurs dettes, n'eurent garde d'oublier les Juifs, et le chef de cette branche fameuse des Chalon-Arlay, Jean I er avait tabli une colonie de Juifs au village de Lombard 3 peu loign de son principal chteau. Il existe, prs de cette localit, un ancien cimetire o l'on trouve des squelettes tourns la face contre terre, la tradition veut que ce soit l'ancien cimetire des Juifs tablis dans ce lieu par le puissant baron. Malgr ce voisinage, il y eut aussi des Juifs Arlay, mais ils n'y demeurrent pas longtemps, de mme qu' Chase quand ils furent
se faire
,
Le mouvement tait gnral cette poque dans l'est de la et le duc Ferry III, notre voisin de Lorraine, faisait venir d'Allemagne des familles juives dans ses tats, pour les mettre au niveau de l'Alsace, o le commerce tait florissant. Nous trouvons entre lui et les princes bourguignons cette diffFrance,
En Comt,
dans la ville abbatiale de Saint-Di. parurent surtout dans les terres du domaine, tandis qu'on n'en vit point Luxeuil, Faverney, Lure et Saintrence
qu'il tablit les Juifs
les Juifs
La
tradition
que l'abb de Luxeuil ait fix les foires et marchs de sa principaut au samedi, pour loigner les observateurs du
veut
sabbat.
mme
Le motif principal de
la protection
le dsir
d'encourager
et Lomcommerce et
de faciliter les transactions. Les sommes perues l'occasion des ventes sur les foires et marchs, les droits de page prlevs sur chaque bte de somme et sur chaque balle de marchandise for-
maient
Aux
le
On en
abusait telle-
2 3 4
Lombard-lez-Arlay, canton de Sellires (Jura). Jean de Chalon-Arlay s'tait engag payer aux Bisontins 100,000 florins et mme 140,000. Ses hritiers les devaient encore en 1424, et ils figurent jusqu' cette poque dans les comptes de la ville impriale.
ment que le transit des Lombards fut sur le point de cesser. Le comte Otlion, aux abois, fit, avec le capitaine et recteur de leur universit ', un trait fort dtaill dans lequel les droits et devoirs
des parties sont nettement spcifis.
Les marchands allant aux foires de Champagne continurent Hugues promettent de les garder et protger contre toute attaque et embche, ils feront rparer la loge ou entrept de Salins pour y dposer les marchandises. En cas de dcs des marchands ou de leurs serviteurs, ils feront garder leurs effets et excuter leurs dernires
suivre la route ordinaire. Les princes Othon et
volonts.
retour, ils exigent des droits de page pour passer PontarChalamont, Salins, Augerans, Gevri et la Loye. En joignant ces divers bureaux celui de Jougne, tabli en 1288 du consentement de l'empereur Rodolphe par Jean de Chalon-Arlay I, on trouve que la route tait bien garde et que le poivre signal dans
les balles devait
En
lier,
Et cependant ce trait constituait une amlioration, car. s'il imposait des charges aux marchands, il traait du moins la limite du droit des seigneurs. Il fut sign Paris dans la premire quinzaine de fvrier 1294.
une
restitution.
es
pages d'Augerans soit quit toujours mais pour deux cents livres de terre qu'il avoit donnes Estagle sur les page, il veut qu'il ait deux mille livres d'estevenants et qu'on rende aux marchands ce qu'on aura lev sur eux contre leur volont, avant qu'ils eussent trait celte occasion, parce qu'avant le susdit traitt on avoit lev de grandes
Item, veut que
li
marchands
et
leur volont
les
2
.
Juifs et les
Lombards do
spciale qui remplaait toutes les autres. Elle parait assez, faible
Sire, voulant
le
3
.
commencements. Thibaud de Neuchtel, dit le Grandamener des Juifs dans son nouveau bourg de l'Isle
par an
llrrratorum Itali. Trsor desCho: Testament d'Hugues de Bourgogne date" du mois de juin 1312, Trsor des Chartes,
l'tijjitaneus et rector universitatit
XIV'
SICLE
forment une communaut', on leur fait payer une somme convenue d'avance. A Poligny, au temps d'otlion IV, la taxe des Lombards, payable au 15 aot, est de <<nt vingt livres pour la communaut'. Quelques familles parses figurent dans les comptes de l'an 1310.
De la cens deniet qui a ha la femme Acquiet. LIX De Acquiet fils Croissent le Juif XX De Alenaise la Juive C De Vivent gendre l'Official, juif de Lons (le Saunier)
sols.
sols.
sols.
XX
>ols.
Quelques noms sont effacs, et le total se monte XV livres Certains seigneurs, ayant peu ou point de Juifs dans leurs terres,
se rattrapaient sur les passants
;
les sires
de Faucogney faisaient
payer double taxe, Chteau-Lambert, aux Juifs qui franchissaient le pertuis du Tillot pour aller ou venir de Comt en Lorraine *. Il est remarquer que la prosprit des Juifs dans nos contres date prcisment de l'poque o les dchirements politiques rendirent nos anctres plus malheureux. Quand on voit d'un ct les dpenses normes que suscitaient des guerres sans cesse renouveles, et qu'on voit de l'autre la vaisselle d'or et les pierres prcieuses rassembles par les princes et seigneurs principaux de ce temps, on comprend combien ils eurent
besoin des secours des argentiers juifs, et cela explique peut-tre
pourquoi ceux-ci jouissaient en Franche-Comt d'une tranquillit qu'ils n'avaient plus en France. Un mmoire du xv c sicle conserv dans les manuscrits Chilflot^ nous apprend que Otte (Othon IV) fut trs mauvais me$nagier, et se trouva charg de grandes debtes, en telle faon que pour mettre reigle, estt et conduite en ses affaires, il fit des traits
11
livrait le
dshritait
mme
les
sign Vincennes le 2
vrent pour dfendre l'indpendance du pays, qui, au foin], leur. Il en rsulta une guerre d'autant plus terrible que ce
une
2
3
terre
de Chastel Ilumbert.
Hugues de Bourgogne, prenant parti fut lieutenant gnral du roi de France, pour son frre Othon tandis que ses deux autres frres, Renaud et Jean, combattaient pour l'indpendance nationale. L'argent du roi d'Angleterre, qui fournit d'abord 30,000 livres aux confdrs et leur en promit autant pour chaque anne suivante, ne leur suffit point pour lutter contre les trsors et les armes de la France. Cette guerre, qui trana plusieurs annes (1296-1301), devint une source de bnfices pour les Juifs et chanvritable guerre civile, car
,
geurs qui fournirent des fonds aux Chalon-Arlay, Montbliard et autres barons confdrs. A dater de cette poque, on trouve leurs comptes ouverts Vesoul, Besanon, Gray, Salins, sans compter les maisons de banque et de change tablies prs de nos chteauxforts,
et qui
taient,
mort de Philippe-
le-Bel,
grands seigneurs lui taient attachs par des liens plus forts que ceux de la reconnaissance. Ceux qui avaient pris le plus de part la guerre taient aussi les plus obrs; bon nombre moururent, comme le sire d'Arlay, en lguant leurs dettes leurs hritiers. Un des plus ardents, Jean de Bourgogne, enterr Faverney en 1306, laissait son fils Henri le soin de payer les siennes. Cet Henri, qui mourut seulement en 1343, et se ruina pour le service du duc Eudes IV, qui le renvoyait son tour au roi de France, est un des types les .plus curieux du xiv e sicle, et son fils Jean prsentait en 1358 une note sur laquelle les Juifs et lui reurent peine des -comptes 2
se trouva
les plus
.
que
Pour obtenir de
redevances sur
les puits
sel de
3
,
et
tait dj
engag
des Juifs pour cinq ans en 1264. C'est un des premiers exemples
Hhon IV ne revint plus en Franche-Comt, il s'en alla guerroyer pour le compte de I'hilippe-le-Bel contre les Flamands. 11 y fut bless et mourut le 26 mars 1302. I.'tat de ses meubles d'or et d'argent qu'il ordonna de vendre indique un luxe royal, Trsor des Chartes, B. 941. Son testament est du 13 septembre 1302.
1
1
3
Plusieurs de ces tablissements, tant trop chargs, furent dtruits dessein au xiv sicle manire commode de supprimer les rentes.
;
Aux xn et xm sicles, on ne rencontre les Juifs et les Lombards que dans nos bourgs ferms et dans les centres importants; au commencement du xiv e ils apparaissent isols ou seulement au nombre de deux familles prs des cbteaux principaux les chartes en signalent prs de Baulay, Granges, Montjustin, SainteMarie-en-Chaux et autres lieux non ferms. Leurs crances montent parfois des sommes considrables, tmoin celle des Lombards de Sainte-Marie-en-Chaux ', auxquels Jean de Faucogney paie 900 livres par jugement d'Othe de Granson, que ledit Faucogney avait choisi pour arbitre (18 aot 1315). En 1336 nous ne trouvons plus qu'un Juif Sainte-Marie. Use nomme Simon Guasse et paie un cens de 40 livres de cire 2
, ;
mille morts en un seul jour sur le champ de bataille de Saint-Ferjeux (20 aot 1307), fit contracter de nouvelles dettes Jean de
En
1309,
ce prince
devait
aux
de cent cinquante mille francs de notre monnaie. Comme il voulait emprunter cent cinquante livres un Juif de Dle, celui-ci exigea une caution, qui fut donne par Jean de Montbliard, sire de Montfaucon, pour gale somme 3 Outre les Porcelet, les Mouchet et les Bonvalot, banquiers chrtiens de la ville impriale, on y trouve cette poque les Lombards dont le plus connu est Perrin dit Gand-de-Fer; il avait, de diff.
rents seigneurs,
Lombard d'Arbois 4 Etienne de Saint-Dizier, qui fut assassin par sa femme et son frre, leur devait 11,000 livres, soit 130,000 francs, quand il mourut 3
Asinier,
.
Rmond
Les Juifs vinrent surtout Besanon aprs qu'ils eurent t bannis du Comt, sous Philippe-le-Long. Il y eut encore une prise d'armes propos de l'excution des Templiers dont le grand-matre tait Comtois, et d'un nouvel impt dict par Philippe-le-Bel; mais, ce roi tant mort, l'dit fut rvoqu, l'impt regard comme non avenu, et le calme se fit
bientt (1315).
lentes, ont fait croire quelques-uns
Ces nombreuses prises d'armes, accompagnes de mesures vioque les Juifs furent expulss
Petit village du canton de Luxeuil, dont le chteau est encore debout. Archives du Doubs, Chambre des Comptes, S. 112. 3 Archives de la Cte-d'Or, B. 1384. 4 Inventaire des Chalon, tome III, 522 (Arch. du Doubs). 5 On voit aussi les frres Ottenin et Guillaume Asinier, Lombards de Salins qui figurrent plus tard parmi les gens nobles (d'aprs Gollut et Duvernoy).
1
10
du Comt en 1306 ou 1309. Nous ne trouvons nulle part trace de nous en concluons inquits dans notre province. Ils purent tre qu'ils ne furent pas Victimes de violences partielles, mais nous ne voyous pas de mesure gnrale prise contre eux avant l'anne 1321. En 1318, un titre des archives du Marteroy (prieur de Yesoul) nous apprend qu'une maison appartenant un Juif de Yesoul, nomm Helget, fut confisque par ordre de la comtesse Jeanne. La cause de cette mesure svre n'est point explique. Comme cette maison joignait l'glise paroissiale de Vesoul, rcemment rige et fort pauvre alors, la souveraine en fit don au prieur cur de Vesoul, afin d'y loger les bas employs de son glise. Hugues de Vigne accepta le fossoyeur, le sacristain et le sonneur eurent ainsi leur logement prs de l'glise et du cimetire qui l'a voisinait.
cette expulsion dans les titres de l'poque, et
;
D'aprs nos historiens, Vesoul tait le centre principal des banquiers et des changeurs juifs. Leur synagogue s'levait dans l'enceinte de la ville, l'endroit o se trouve aujourd'hui la chapelle
de la Chant, sur la place du Palais-de-Justice. M. Marc a mme prtendu que le chef principal des Juifs du Comt avait sa rsidence Vesoul. Nous croyons que cette opinion repose simplement sur la grande situation du Juif Elias ou Hlyon, qui sa grande richesse, et peut-tre sa gnrosit, permit de se porter caution pour tous les Juifs de Bourgogne.
les
des princes et des seigneurs ruins par des guerres sans cesse renaissantes. L'espoir d'obtenir une part dans la dpouille par une
diminution d'impt ne devait pas trouver les peuples insensibles. C'est ce moment qu'un bruit trange arriv du fond de la
Guyenne, et grossi parla malveillance populaire, parvint jusqu'en Franche-Comt et souleva contre les Juifs la premire tempte
gnrale et les premires rigueurs officielles dont nos archivas -aident le souvenir. Les lpreux du sud-ouest de la France, lasses
de
l'tat
les obligeait
vivre,
avaient, disait-on, rsolu d'empoisonner les fontaines pour amener une mortalit gnrale qui les aurait rendus matres des biens
vacants
1
Tout trange
le Continuateur de (iuillaumc de 130; 164 ad. an. 1321. Il y eut de nombreuses victimes, et elle servit de base l'expulsion des Juifs par Philippe V lc-LoiiL
Dans
et,
le
elles (levaient
au moins communiquer
par
le fait, les
des
hommes,
cette combinaison plus terrible, on ajoutait que les venant en aide aux lpreux pour se venger des mauvais traitements que leur avaient fait subir les Pastoureaux, taient soutenus par les Sarrasins. Ces Pastoureaux taient un ramassis de paysans fanatiques, recrutant des adeptes parmi les fainants et la canaille; ils brisrent les portes des prisons de Paris, roulrent comme un torrent jusqu' Toulouse, massacrant les Juifs sur leur passage. Le pape Jean XXII fltrit leurs excs, crivit aux princes et aux seigneurs (29 juin 1320) de protger les victimes et d'arrter les bourreaux qui, poursuivis et traqus par les gens de Beaucaire et de Carcassonne, prirent dans les marais d'Aigue-Morte (aot
Juifs,
Pour rendre
1320).
La conspiration des lpreux reut un commencement d'excuGuyenne. Elle fut bien vite dcouverte et djoue. Le roi de France (Philippe V, dit le-Long, comte de Bourgogne, du chef de la reine Jeanne, sa femme) tait alors en Poitou il revint
tion en
;
Paris pour ordonner des recherches et des informations, et ce fut la suite de ces enqutes qu'il proscrivit les Juifs et leur ordonna
aux
Juifs
pour toucher
les
taient dues
1
.
lui
donne
il
et
le ques jours vivre -. Un compte fait indiquant au chapitre des recettes la vente d'une de Vesoul vieille armure saisie du temps que les Juifs furent gti fuer
,
ne par
lui
de
la
cont de Bourgogne ,
les
et cette
peu
prs
excute.
Le successeur de Philippe-le-Long ne s'occupait gure de la Franche-Comt, qui fut rendue Jeanne II, dont elle formait la dot elle vint y rsider avec sa mre, et le rgne des deux prin;
1 s
Bordier et Charton, Hist. de France, tome I, p. 440. Cette lettre est du 14 dcembre 1321, et Philippe mourut
le 3
janvier 1322.
12
Le bannissement des
est
probable qu'ils fermrent leurs tables pour le change tablies Poligny, Arbois, Montmorot, Bletterans etArlay et comme ils avaient un asile tout prt dans la ville impriale de Besanon qui chappait l'autorit du roi de France, un bon nombre d'entre
,
eux s'y retirrent. Ils y furent admis moyennant finance et paiement d'un cens particulier dont bnficia la cit. Quant aux autres, nous sommes port croire qu'aprs un simulacre d'excution,
tirent.
ils
revinrent bientt,
si
Nous inclinons
la preuve, ils payrent ou firent remise de sommes dues et restrent. Dans le cas o ils seraient partis, ils revinrent bientt, et l'dit de Philippe-le-Long eut si peu d'effet en Franche-Comt, que les exils ramenrent d'autres Juifs avec eux, comme nous le verrons tout l'heure.
Gollut, dans ses Mmoires des Bourguignons de la FrancheComt-, nous apprend ce que devinrent la synagogue de Vesoul et la maison du Juif Elias qui la joignait. De son temps (fin du xvi e sicle), on voyait encore sur cette maison, appartenant alors aux Aymonet, des caractres divers de langues et des versets hbreux indiquant son ancienne destination. Il est probable qu'elle fut vendue au profit du Trsor. Quant la maison d'Elias, la reine Jeanne, qui rsidait d'ordinaire au chteau de Gray, la donna, en 1324, damoiselle Marguerite de Lambrey, une de ses dames d'atours. Marguerite de Lambrey garda cette maison jusqu' la mort de la reine, sa bienfaitrice, mais elle ne voulut point en profiter pour elle-mme, et quand la reine fut morte 3 le premier soin de la dame d'atours fut d'emploj'er le prix de maison d'Elias fonder une chapelle dans l'glise de Vesoul, afin d'y faire prier perptuit pour la reine Jeanne. L'acte de fondation, consorv aux archives du chapitre de Calmoutier, ne mentionne pas la maison d'Elias, dsigne par Gollut, mais il donne entendre que c'est bien d'elle qu'il s'agit. Margue,
rite de Lambrey dclare qu'en fondant cette chapelle, elle veut payer tribut de gratitude et reconnaissance la mmoire do trs excellente dame Jehanne, royne de France, comtesse de Bour-
Manuscrit du P.
Dunand
1
3
330
(n. s.)
13
gogne temps
fois
l
.
et
qu'elle vivoit de
avoit faict au daime de Salins, qui de large main grands biens et bnfices par plusieurs
lui
dote d'une rente de 10 livres pour l'entretien d'un chapelain, et, pendant 460 ans, des prires y furent dites en souvenir de la
reine Jeanne, dont cette fondation portait le
la
mort de
la
reine Jeanne,
le
de
finir,
annes de paix et de tranquillit relative qui viennent de succde une priode de guerre qui ne durera pas moins de quinze ans et se terminera par la peste noire.
la reine fournit matire aux premiers dbats, barons se soulvent contre le duc, dont le lieutenant est battu et fait prisonnier. Ce lieutenant n'est autre que le vieux client d'Elias de Vesoul, c'est Hugues de Bourgogne, frre d'Othon IV, grand-oncle de la jeune duchesse. Il en cote 20,000 livres pour le faire sortir des prisons d'Alsace, o les barons l'ont envoy pour plus de sret (14 mars 1331, n. s.). Les finances du duc taient en trs mauvais tat, puisqu'il avait mis les joyaux de la duchesse en gaige es Lombard de Besanon.
Aux
Le testament de
les
Loin de poursuivre
les Juifs, le
besoin, les appelait son aide, et nous voyons, par le compte des
dpenses pour les annes 1332 et 1333, que le nombre des Juifs en Franche-Comt a augment d'un tiers. Voici le texte C'est le compte que Richard dict des Bans de Vesoul, trsorier dou Contey de Bourgoigne rent des rentes et yssues -. Cens des Juifs 166 livres. Dans ce compte dtaill, quatre-vingt-six familles sont num:
res en dtail. Elles sont tablies dans les villes et bourgs d'Apre-
mont, Auxonne, Baume, Chteaubelin, Chtillon-le-Duc, Chissey, Clerval, Fondremaud, Fontenoy-le-Chteau, Gray, Montboson, Poligny, Pontailler, Port-sur-Sane, Salins, Treffort, Velesmes
et Vesoul.
dixime du registre que sur ces quatre-vingtNous pouvons ce semble en conclure que les anciennes n'taient pas
voit
folio
On
au
parties.
Arch. de
la
Haute-Sane, G. 80.
79.
14
Remarquons encore que les dix-huit localits cites clans le compte ducal reprsentent seulement les cens des Juifs rsidant sur les terres particulires relevant du domaine souverain. Nous n'y voyons point figurer Besanon, ville impriale, ni Lons-leSaunier, Montmorot, Orgelet, Bletterans, Arlay, Chaussin, Dole, Pontarlier, Champlitte, Marnay, Montbliard, Belfort, Grange, Montjustin, l'Isle sur le Doubs, Baulay, Sainte-Marie, etc., parce
cMteaux, o Ton signale des Juifs, appartiennent aux grands barons, qui sont plus ou moins en guerre
que ces
le
villes
et
avec
Il
duc.
parat qu' ce
moment
le fils d'Elias
la lettre
du 14 dcembre
:
1321, tait
que fat
fils
juif demorant Dole, hoir de Vivant le Juif, Elyet de Vesoul, pour caus de prest et par sa lettre
:
VI xx
livres
'.
Aprs
au sujet du testament,
le
de les mettre en tat de dfense. Dans quelques localits, comme Baume-les-Nones, il fait dpens et donne de vrais festins o l'on voit figurer des paons et
des saumons du Rhin
2
,
plus modeste, et on prend chez les Juifs et qui est ncessaire la rception.
duits qui se trouvent alors dans le
Ces comptes nous intressent surtout au point de vue des procommerce comtois. Nous ne
Besanon
parlons ni des rubans d'or et des toffes de soie qui se Tendent et Salins, ni des draps fabriqus Gray et qui se vendent partout, indiquons seulement les dpenses faites pour un jour de
passage ordinaire. Nous sommes Poligny, le duc n'y passe qu'un jour, c'est vendredi; on apporte du poisson et des anguilles pris
dans chez
ou
les
tangs du voisinage, de
la ville.
le reste se
troUf
Lombards
et Juifs
Quatre livres de ris achets Poloigny Quatre livres de poivre et de gingembre Un quarteron de saft'ran Une livre de graine, idem Une livre et demie de sucre Deux livres de cannelle Demi-livre de girofle
1
VI gros.
II tlorins II
gros.
XVI X\
II
gros.
I
gros.
XXI
XVI
gros.
gros.
florins.
les
comptes du
trsorier dj cit,
13.
7'J.
'
LES
JL'IFS
I"
reste
III
II
gros
XXII
.
Un
gros fromaige
XVI
Aulx, eoignous
XV
IV gros.
I
florin
VI gros.
gros.
Pour fruit, poires, nos, et nples Pour acbapt de V quarils de vin viez.
VI gros.
.
MI
florins
deniers.
de vin nouvel des vignes de Monseigneur. Dix-huit douzaines et quatre pains accompagnaient le liquide. Quatre-vingt-dix chiefs de volaille cotent IIII florins VI gros. On a achet aussi de la cire pour lenement des chevaux de l'escorte au nombre de 248. La dpense est de XII engrognes par cheval et par jour.
et
Un muid
demy
Aprs cette
rer.
visite gnrale, le
lui,
et les
mettent conspi-
la tte les
des confdrs, un
allis, et
Il
Lombard
lui
le
lui
ont
envoie jeter
gan-
du duc; mais bientt le duc arrive avec une puissante arme, ravage le pays, bat les confdrs, et Jean de Chalon est rduit engager quatre de ses terres aux changeurs et aux Lombards pour sret des sommes arrires. Le roi de France lui donne 6,000 livres (80,000 francs), et mande ses justiciers de ne point contraindre messire Jehan de Chalon pour 10,000 florins en quoy il est tenu un Lombard usurier et ses compaignons. Cette manire de payer tait fort du got du sire d'Arlay Le duc de Bourgogne ne payait pas autrement ses plus fidles soutiens. En revenant de la guerre de Flandre en 1340, il fut interpell par le vieil Henri de Bourgogne, qui lui montra son il crei
alli
'
;
'
La
reine de France,
Blanche de Bourgogne,
crivit
dans
le
mme
sens son
xv e
sicle).
16
Sire, vous tenez ma terre de m'en devez bien douze autres mille... Cliissey pour Biau cousin, rpondit Eudes, le roy m'en doict bien 100,000. Sitt que je pourray estre pay, je vous ferai raison '. Comme le roi de France ne payait pas, le duc se mit lever rigoureusement les tailles et guerroyer contre les seigneurs qui avaient repris les armes. En 1342, il arme son fils Philippe chevalier, et envoie deux commissaires lever le subside de nouvelle chevalerie. Les Lombards et les Juifs y sont fortement taxs, et Michelet, Juif de Vesoul qui semble avoir continu les traditions
la bataille de Cassel
lui dit
10,000 livres et
somme
de 187 livres
2
.
C'est lui
dans les circonstances difficiles, sert de caution pour les Juifs, ainsi que faisait jadis Elias. De 1342 1348 la guerre est en permanence, et la bonne fortune constante du duc semble l'abandonner. Quand l'implacable Chalon va chercher du renfort en Lorraine, Eudes le fait espionner par un Juif de Metz qui rend compte de ses dmarches 3 mais les confdrs sont soutenus par l'or de l'Angleterre et le duc n'a plus rien il engage ses terres et ses salines pour faire face aux
qui,
,
cranciers, le
moment
monnaie en expulsant
les Juifs
Nous arrivons
qui porta
le
ainsi l'poque
fameuse de
la
nom
si fatale
une foule de rgions. Nous devons donner des claircissements particuliers sur cette poque, car nous touchons un point d'histoire sur lequel le contraire de la vrit a t jusqu' prsent admis de
confiance par tous les historiens.
Il
Il
n'a pas
du
''t
les Juifs
le
Enqute sur la guerre des barons, dposition de matre Pierre d'Albucey. Voir reniement des comptes aux pices justiticalives. Chambre des Comptes, H. 162. 3 Compte de Jehan de MootaigU, huilli d'Amont, pour 134647,
17
juridiquement massacrs pendant la grande peste. Il dit seulement: Tous les Juifs furent massacrs au pays de Voge, pourceque contreux il fut vrifi qu'ils havoient empoisonn les eaux et
qu'ils avoient
sem ces
pestes.
Le
vieil
auteur ne
dit rien
les
Gray prirent du dernier supplice dans le commencement de novembre 1348. Les Juifs de Salins, Vesoul, Montbliard, Strasbourg, Genve, etc., eurent un sort semblable et leurs
biens furent confisqus
'.
souponna d'tre la cause de la peste. Cette opinion prit facilement depuis que l'on eut arrt Vesoul et dans les envi rons quatre-vingts de ces Juifs suspects d'avoir empoisonn les puits et les fontaines; ayant t mis la torture, ils furent jugs et condamns sur des preuves par les nobles de la contre qui avaient justice. Leurs biens furent confisqus et vendus, c'est peut-tre quoi on en voulait autant qu' leurs personnes. Tous ceux qui ont crit depuis ce temps sur notre histoire au xiv e sicle n'ont pas manqu de dire que les Juifs de FrancheComt furent attachs au gibet. L'un d'eux ajoute qu'ils prirent tous dans d'affreux supplices, et la plupart, s'apitoyant sur le sort des victimes, ont un mot d'injure pour les nobles et les gens d'glise dont ils font des bourreaux .
Un On
y>
foi
d'une inscrip-
Chambre des Comptes et crite au dos mtres de long. Nous avons pens que
gens d'glise ce drame san-
par
glant; nous ne nous tions pas tromps. Les Juifs, alors dissmins
dans trente-cinq ou quarante localits comtoises voyaient se soulele flot de haine qui montait cette poque dans l'univers entier. En 1348, la longue guerre des barons finissait
ver contre eux
peine, tout le
monde
circulation partout,
les
Nouveau
MM.
Duvernoy
et
Bousson
de Mairet.
T. VII, N
13.
'2
18
du Pape nous en donneront la preuve. L'incendie se joignit Au printemps de cette anne, la cathdrale Saint-tienne et toute la ville haute de Besanon furent brles, le peuple en accusait les Juifs, mais l'archevque et le clerg ne
bulles
la guerre et la peste.
l'in-
commmola
La chronique du Chapitre ne
craint
mme
pas d'attribuer
Quand
la
et 1349
amena
les soul-
vements populaires dont les Juifs furent partout victimes, l'Eglise intervint rsolument pour les dfendre contre la fureur des peuples
affols
par
la crainte
de la mort.
la
suite d'accusations
de Juifs avaient t massacrs dans diverses rgions du centre et du midi de l'Europe, fit aussitt entendre sa voix pour rprimer ces dsordres. Dans une premire
plusieurs
milliers
bulle, date
du 4
juillet
de leur
imputer des crimes dont ils ne sont pas coupables, d'attenter leur vie ou leurs biens, ou d'exercer contre eux aucune violence
sans l'ordre et la sentence des magistrats et juges lgitimes.
par
la
mal qui gagnait toujours, et de nouveaux massacres ayant eu lieu sur les bords du Rhin, le Pontife en rendit un autre
plus pressant et plus svre, le 26 septembre de la
mme
anne.
Aprs avoir rappel l'exemple de ses prdcesseurs toujours attentifs justifier les innocents, le pontife dcharge les Juifs de toute accusation et de tout reproche sur les crimes qu'on leur imputait; il fltrit les massacres auxquels se sont livr populations gares, montre que la peste n'a pargn ni les Juifs mmes ni les contres o il n'y avait personne de cette nation, et il ordonne, en finissant, tous les voques de publier dans les glises de leur diocse la sentence d'excommunication porte par
le
Saint-Sige contre ceux qui auraient inquit les Juifs de quelque manire que ce soit, sauf pourtant les traduire devant les tribunaux, si on a quelques diffrends avec eux.
bulles parties d'Avignon* en juillet et en septembre, arrivrent Dijon et Besanon quelques semaines plus tard, juste
jiiifjue
du chapitre
Ilugou do Poligay.
Lp^
19
au moment o
civiles
la
dchanant contre
peste allait redoubler, o l'opinion publique, se les Juifs, amenait les princes et les autorits
se saisir des prtendus empoisonneurs pour examiner juridiquement l'affaire. Grce aux exhortations du pape qui furent entendues, il n'y eut dans le diocse de Besanon ni meute, ni massacre. Tout se passa rgulirement et selon la lgislation
ayant cours.
Le vieux duc Eudes IV rgnait toujours, il venait de perdre sa femme et son fils, brillant jeune homme de vingt-sept ans, hritier de la couronne ducale. Ne pouvant s'occuper de cette affaire par
lui-mme, il dlgua son autorit souveraine deux chevaliers juges dans ce parlement dont le nom seul mettait les hauts barons en fureur. Guy de Vy, chevalier * et Jehan de Coublanc, cuyer, furent les commissaires envoys de par Mons. le Duc sur le faict
desdits Juifs.
ces commissaires donnrent ordre aux Vesoul d'arrter tous les Juifs rsidant au prvts de Gray et de bailliage d'Amont-, de les mettre en prison, de saisir leurs biens et d'en faire l'inventaire, en attendant qu'il ft statu sur leur
Vers
la
fin d'octobre,
sort.
Ces ordres furent excuts partout, du 28 au 30 octobre 1348. Ils portrent sur les Juifs de Jussey, Port-sur-Sane, Vesoul, 3 Richard Chariez, Gray, Apremont, Fondremand et Montboson d'aller chercher les Juifs d'Auxonne, le de la Loye fut charg 30 novembre, pour les amener Gray. Ils taient dj dtenus
,
depuis un mois
L'affaire
Auxonne mme.
avoir t bien
conduite, on ne
signale ni
semble
en sret chteaux de Gray et de Vesoul que dans dans les prisons des leurs maisons ou dans la rue, par ces temps d'effervescence et
du
reste, plus
d'meutes populaires.
tirer d'un aussi
Ils
connaissaient d'ailleurs le
moyen de
se
mauvais pas, et le triste tat dans lequel se trouvaient les finances du souverain leur donnait l'espoir bien lgitime d'avoir la vie sauve et de s'en tirer prix d'argent, tandis que leurs voisins d'Alsace et de Lorraine avaient t moins heureux.
Gui de Vy, seigneur de Demangevelle, avait (Ttait l'homme de confiance du duc Eudes IV. * Le bailliage d'Amont comprenait peu prs
1
t bailli
le
dpartement actuel do
Haute,
Sane.
3
du encore que l'excution porte seulement sur les Jmts hritier domaine souverain. Les neuf localits dsignes appartenaient au duc comme
II est
remarquer
ici
de
la
maison de Bourgogne.
20
Les dtails de l'inventaire nous permettent de suivre les diverses oprations effectues d'aprs les ordres des commissaires ducaux. Les prisonniers sont dirigs sur Gray et sur Yesoul, ils
sont en tout quatre-vingts, hommes, femmes et enfants un des rouleaux nous apprend qu'il y en eut seulement quelques-uns mis part et au secret ds le commencement. Le nombre de quatre-vingts parat cependant s'appliquer aux seuls prisonniers de Yesoul d'aprs le compte suivant Pour les despens de IIIIxx tant juyfs que juives et petits ainfans comme pour cels qui les hont guardez et gouvernez es prison, Mgr le duc Vesoul, par IIIIxx vu jours commencent de diemoinge aprs le feste de Toussaint l'an XL VIII et finissant le mardy 2*7 janvier aprs la saint Vincent ensigeant (6 novembre 1348
;
:
1349)
XLVIII
:
liv.
On
A Gray
(paille) et
ment
(fidlement;.
especialement pour ce que il les gardent plus fiaubleItem en furent mis III des diz Juyfs en
la tour de la ville
cliastel, et
que l'on ne mist pas aveques les autres au garda tout le temps que ils demorrent en prison, n
Pour ce
deux
florins de Flandre.
La garde du chteau de
la Motte,
de
la
au Rousle
selet qui
et
dont
suppl-
ment de gage
IX
liv.
VI
s. I
d.
Maintenant que les prisonniers sont au donjon de Mons. suivons les oprations de ses officiers.
le
Duc,
En procdant l'arrestation des Juifs, les prvts ont fait mettre les scells sur les maisons les plus importantes, entre autres sur celles de Symonot, de Lyonot et d'Helyot. Ces maisons
portent
le
nom
d'ostels.
Simonot, Lyonot et Ilelyot taient des changeurs comme Rubinine, Elias, Helget et Mannsss dont on retrouve quelquefois les noms dans nos vieilles chartes. Il y avait en leurs ostels d bl,
1 La monnaie esttvcnante ou slphanienne est la monnaie comtoise et diocsaine, Elle vaut un tiers de moins que la monnaie de France ou lournoise.
21
trsors.
Pour les autres accuss, pauvres hres exerant le mtier de brocanteurs ou de prteurs sur gage et ayant toute leur fortune apparente dans la misrable boutique o sont entasss des objets
sans valeur, on
Toussaint
sie et
(3
fit moins de faon et, ds le surlendemain de la novembre), les hommes de loi vinrent raliser la sai-
dresser l'inventaire.
Dans le bourg d'Apremont, ancienne possession d'Hugues de Bourgogne et frontire de la province, les familles juives sont peu nombreuses et l'opration semble avoir t faite par le seul prvt du lieu. Entrons sa suite dans la maison d'une juive qui
est considre
linceux
comme pauvre.
lit;
Vingt-sept
ou draps de
plume, trois viez courte-pointes, deux chaudrons, cam, un bassin de terre, un mortier, un mantel, un quartier de drap. Elle tient en outre de divers habitants quelques ustensiles de petite valeur , et tout son avoir
cussins de trois aiguires, trois pots de
est.
un corsot tannay four fille aunes de pers Manchot, un corset de tiretenne homme, un mantel deschaquetey. La somme monte III florins VI gros VII deniers. On voit dans ce compte que des gens de Gray et de Montoclie venaient probablement en cachette apporter du linge chez les Juifs d'Apremont. Jehan Lompr de Graj* figure au rle pour quatorze linceux, dont quelques bons et quelques mal-
Dans
maison de
la juive
Bonne
III
vais.
Toute
la
somme que
pro-
Dans les autres lieux, la chose semble avoir eu plus de solennit. Fondremand, la saisie gnrale est excute par un dlgu
Jean des Murs, de Jussey. Ce personnage charge Fondremand, commissaire du Duc, et Gauthier, prvt du lieu, de faire toute diligence pour liquider la saisie. Le tabellion de Fondremand Etienne, en prsence de Jacques Danny, cuyer, de Cendrecourt et de matre Ferry maistre des coles de Fondremant , et de plusieurs autres, procdrent l'inventaire
spcial
nomm
ensuite Henri de
Le premier inventaire
1
est
celui
du
juif Simonin.
On
re-
B. 127. Rouleau de
la
22
VII coutres de plume, VIII cussins de VII couvertures de list, V peelles d'airin, Vpoz de covre (cuivre), VIII escuelesd'estain, V poz d'estain, XVI linceux, VII toailles (nappes), III tergelmres (essuie-
marque dans
plume,
III
coutres de plumes,
cramaille de fer,
liaiche tailler
Dans
du Juif Mandant, on remarque deux paires de robes, dont l'une est rouge malrey (rouge moire).
l'inventaire des biens
il
est crit
en double par
escript les
Pour avoir
IIII livres estevenant. pour leur poinneet salaire inventori, on procde la vente des divers Lorsque tout est meubles saisis. Ceux qui ont des objets en gage peuvent les retirer et versent au trsorier prvt le montant de la somme prte. vient retirer C'est ainsi que Messire le cur de Bourguignon un sien coursot qui 'est en gage sa soutane sans doute avec une nappe de table. On les lui rend moyennant III sous six
'
deniers estevenant.
II
sols de
mme monnaie
de Comt.
On vend aux enchres ce qui n'a pas t retir ou appartient en propre aux Juifs. Voici quelques-uns des prix obtenus. Un cussin de plumes V sols une vaiche XV sols I bacin barbier V s. V chaudires viez, une trape cuire patez et un petit III deniers pot de covre XV s. VI deniers 2 La somme des crances des Juifs
: ; :
de Fondremand
vres
I
se
monte LX1V
li-
denier
,
3
.
l'inventaire ne se fait pas avec moins de solennit, Jehan <le Morey, prvt du lieu, y prside, assist de Henry do Fondremand, commissaire spcial qui reste onze jours dans cette ville; Pierre Valon et Jehan Gilot, tabellions de Gray, avec l'aide du clerc Vuillemin dit Branche, sont chargs des critures, l n> vent chacun deux cus pour ce travail. La communaut de Gray est plus fsdraWe < pins riche que elle de Fondremand, on y fera un peu plus de butin. Le pivvt Jehan de Mory ne L'ignore pas, puisqu'il a U Oblig, poxif a fiW
<
A Gray 4
15.
12t. Ganter,
Arch.
dtk
Doubs.
1 3
1
Un m nid de
li.
I-
127.
Juil
vendu i.v sols. Rouleau, arcli. du Doubs, Chambre dis Comptes. Mandant, de Fondremand, pussde lui seul pour 30
vin est
livres l"
niers de crances.
XIV'
SIECLE
23
un peu d'argent, d'engager douze paires de draps de lit qu'il a l'honntet de retirer en payant. Le chtelain de Rigny a galement dpos vingt-quatre linceux pour obtenir une avance de quelques gros. Messire Hugues le Bourrelier, prtre de Gray, n'a pu en engager qu'une douzaine, sur quoi on lui avait avanc dix
gros.
Le propre boulanger et ptissier de Madame la Duchesse de Bourgogne, fournisseur en son chteau de Gray, semble tre rduit une gne extrme. Il a engag une belle lampe de cuivre, le cramail qui sert supporter sa marmite, l'arche dans laquelle
conservait la farine, un pole qui n'avait plus de couvercle, un vieux corset rouge et un petit buf qui mourait de faim dans son
il
curie.
A
une
quatre petites pices de drap, des patentres, des fil, des chausses, du droguet et de
menus
ustensiles de mnage en tain, airain, bois ou fer. Avant de procdera la vente des objets saisis, les emprunteurs sont invits retirer leurs gages moyennant finance. Guillaume Le Verrier remporte un haubergeon; Jean de Cugney,un coutelas ouvr d'argent; la femme de ParisotLaborde de Gray, une courroie
Le lecteur se demandera, sans doute, comment un petit buf peut figurerai! milieu d'un compte de batterie de cuisine et de vieilles hardes. Nous lui devons une explication ce sujet.
Sous
trois
le
hangar voisin de
1
.
la
gros
Pour dbiter ce foin qui leur restait en gage, une combinaison aussi ingnieuse que
lu-
crative. Ils mettaient en pension les ttes de btail dont les pro-
pritaires n'avaient pu les rembourser, et on trouve dans le compte un tat dtaill des chevaux, bufs, vaches, moutons et chvres mis en cheptel dans les villages voisins. Ils prennent les animaux tels qu'ils les trouvent, et on ne peut pas dire que le Juif Simonnot, qui possde le plus grand nombre de ttes, n'ait que du btail de choix. A ct d'un beau buf estim deux florins, on trouve des vaches sans dents valant douze quinze sous, des roncins aveugles ou borgnes, des gnisses, des bouvillons et veaux qui semblent n'avoir aucun avenir. Certains mnages ont six et mme douze brebis moiti, d'autres n'ont qu'une vache ou deux chvres. Le dbiteur nourrit brebis, vache,
Chambre
24
crancier.
Le
La vente des meubles du Juif Lion le G?*os (peut-tre diffrent de Lyonot qui serait Lion le Petit) ne produit que IV florins IV gros X deniers. C'taient les deux principaux de la colonie. Tout le bagage d'Hlyot y compris un paternostre produit celui du Juif Bonne Vie II florins II florins I gros XII deniers
;
qu' Fondremand.
On espre trouver de l'argent ou de nombreuses crances, grande dception Chez Simonnot, dont le mobilier se vend si bien, on a trouv la somme drisoire de seize gros de France (en XX solz comptez IIII parisis pour V deniers) quatorze gros deux deniers estevenant en aguillons et mailles d'Auxonne l plus six
!
gros tournois.
Evidemment,
En dehors
de valeur,
lettres de
les agents ducaux recherchent surtout les crances et change souscrites au profit des Juifs. Chacun sait que les banquiers lombards avaient invent ce moyen commode de toucher de l'argent sans emporter avec soi des sommes considrables. Ils avaient dans les villes principales des correspondants qui escomptaient les billets ordre, absolument comme on le fait au-
jourd'hui.
Les Juifs tenaient cacher ces valeurs, et quand venait quelque menaant, ils les faisaient disparatre ou les confiaient des personnes sres. Nous voyons que dans l'orage de 1348-49, lo
dit
riche
Simonnot
crances
et ses collgues n'hsitrent pas a confier quelques un prtre de Gray, nomm Henri Lobhet. 11 paratl trouva dos traces de cette cession, car les lettres furent
les
rendre aux
Les aguillons et mailles d'Auxonne taient une monnaie que a Auxonne en dpit de l'archcvi|ur de Besan
el
lo
>n,
dur Eudes IV
qui prtendait
25
Les diffrentes pices que nous avons pu consulter prouvent que des comptes bien en ordre. Sans tenir des regispartie double et une comptabilit savante, ils connaistres en saient parfaitement leur doit et avoir. Seulement ces comptes sont crits en hbreu et les braves prvts non plus que les tabellions ne connaissent rien ce grimoire. Qu' cela ne tienne, disent Jehan de Morey et Le Quoquez, prvt de Jussey, nous allons en le dsir d'prendre deux ou trois qui nous traduiront le tout chapper la question les fera bien parler, ils se contrleront mutuellement et nous saurons la vrit. Et voil comment ces comptes de Fondremand, Gray et Vesoul qui nous restent encore ont t traduits de l'hbreu et mis au net par les clercs et tabellions susdits. Chez le juif Lyonot, on trouve douze quinze petites crances. La moindre est de un gros, la plus forte ne dpasse pas vingt. Elle regarde Guillaume Le Verrier, qui sur les vingt gros en a dj vers six. Cet -compte est scrupuleusement marqu au dos de son titre. Chez Symonnot, qui passait pour le plus riche de la colonie, les agents mettent la main sur douze ou quatorze effets du mme genre. La plupart ont t souscrits Besanon, bien que les dbiteurs soient beaucoup plus rapprochs de Gray ou de Vesoul que de la ville impriale. Ils appartiennent tous des habitants du bailliage d'Amont. Les plus considrables, montant deux ou trois florins chaque, portent la date de Lyon, o Symonnot a des correspondants. Il s'en trouve aussi un ou deux dats de Langres, ville franaise dix lieues de Gray. Les emprunteurs appartiennent toutes les classes de la socit chevaliers, bourgeois, gens de loi ou d'glise, laboureurs, ouvriers et bergers y figurent qui pour un anneau d'or ou d'argent, qui pour du linge et des morceaux de tapis, qui pour une
les Juifs avaient
; ;
coloire d'airin ,
un prie-dieu de chne,
la toison
d'une brebis
d'un vieux cheval. La gne est peu prs gale dans toutes les classes de la socit aprs quinze annes d'une guerre
ou
le cuir
sans merci et au milieu d'une peste effrayante. On conoit qu'un si grand nombre de dbiteurs, ne pouvant se librer ni reprendre le linge et les objets d'usage journalier qu'ils ont mis en dpt, soient mdiocrement fchs de voir leurs cranciers disparatre dans la tour du chteau de Gray ou dans le donjon de Vesoul. Si on allait les condamner mort et rendre les gages, quel soulagement et quel dbarras Si on allait, comme cela s'est fait en quelques villes de Bourgogne, les relcher
!
26
qu'il arrive.
Mais, non hlas, cette fois les dbiteurs ne gagneront rien, quoi Les employs du fisc ont ordre de faire rentrer toutes
crances, vente de meubles, etc., au profit du trsor matre clerc et son valet crivent avec soin le dtail et le rsultat de toutes les oprations et l'un d'eux part pour Dijon afin de les conter Mons. le Duc. Le rouleau de papier conteles dettes,
puis.
Un
nant
le rcit le
lui seul
VI gros.
En
le
voyant,
s'est fait
tant
en lettres comme par lettres, si comme ils les ont devises en prsence des tabellions et prvts susdits, s'lvent, tant d'argent trovev sus les diz Juyfs en lour bostels, comme de vendue de lours biens et de l'exploit de lours gaiges II c.
florins
XLIII
XI
gros.
De son
Regnaud-Jouenne de Chariez,
Sec, taubellion de
Besanon, Jehannin de Vesoul clerc et par aucun desdits Juifs. Toutes ces crances sont de peu d'importance et concernent des bourgeois ou des paysans demeurant quatre lieues la ronde. Le total forme une somme de deux cent quatre-vingt-treize livres dixsept sous six deniers-.
Il
sols
une somme de cent soixante-six livres deux neuf deniers provenant de la vente des meubles et rachat de
faut ajouter cela
gage.
Le compte du
les
bl et
les Juifs de
Vesoul n'in-
dique pas une abondance qui puisse les faire accuser d'accaparer
denres.
Voici les
de
la ville
mffie
Symon, Ruhi-
comme
les
.lu ifs 3
)
statuts
garde de l'escole (ce qui parat peu en harmonie avec diocsains qui dfendent de confier les enfanta aux
Le
Glrie,
une autre
;'i
et
s'ils
vouldroient rire ps
>
ons.
I
1
J
15.
151,
'
>mptes, rouleau de
7 mtres
Vesoul.
28 de long,
n'ii'liiieilc
>
27
Bauditet, Haronnin,
Haquemant
sont dsigns
comme
Vesoul.
On trouve quelques
objets de luxe
parmi
les objets
vendus,
tels
qu'une courroie de soie verte ferre d'argent, une autre courroie de soie galement ferre d'argent et une verge d'or trouve sur le Juyf Rubinines, sa femme et ses enfants. Presss de questions,
ils
enseignrent
lit
la
cachette o
ils
draps de
femme en
comment
soie
d'Illande(?).
et voici
ils
Malgr
la
dtenus vinrent bout de se sauver. Connaissant trs bien le pays, ils prirent la direction dans laquelle ils espraient arriver plus
promptement hors des terres ducales et s'en allrent travers champs du ct du sud-est. Rs furent reconnus bien vite, puisque
de Yillersexel les capturait le lendemain, les mettait en prison et dpchait un exprs pour prvenir l'autorit centrale. Le
le sire
prvt alla lui-mme Yillersexel la tte de quinze compagnons cheval et en socit d'un tabellion public, pour querre les fuyards et les ramener au gite. Jocon, les trois premiers de Vesoul,
Ces quatre vads taient Rubinines, Menessier, Habrelin et le dernier de Port-sur-Sane. Cette capture fournit matire un nouveau chapitre intitul
:
Recepte des meubles et joyiaux trovez sur Rubinines, Menessier, Habrelin et Jocon de Port sur Saogne que li sires de Vilersexel tenoit pris II1I anels (anneaux) d'or, Tun senz pierre; I anel
:
d'argent brisi
IIII
II
trcours
Maicuit,
femme dont
li
un d'iceulx a
femme Perrin
de Colombier, escuier, qui l'avoit preste l'un d'iceulx Juyfs; XLV sous estevenants.
Les
fugitifs rintgrs
La salle de justice de Gray n'tait pas prte pour passer le jugement. On profita de ce procs pour la remettre en tat et racommoder le toit qui estoit despeci. Il en cota pour ce VI florins. Le rgime auquel les Juifs sont soumis est le mme que pour les prisonniers ordinaires. Du pain pour nourriture, IVau pour boisson et de la paille pour couche. A Vesoul on emploie pour les nourrir le bl qui fut confisqu dans leurs maisons, ils reoivent
28
mme du vin, et une tine d ce liquide comme ayant t consomme par eux
l
.
compte
prvt Richard a trait avec un boulanger qui fournit item ha paie lediz Richard Jehan Petitot, de Gray penetier pour le pain que il a fait de quoi li dit juyf ont vescuy doi le jour clou mardi devant la sainte Katherine (18 no-
Gray,
:
le
le
pain
jour de favrier (1349), pour chascun juyf, XIII soudes de pain. Les accuss passrent ainsi trois ou quatre mois en prison tandis qu'on instruisait leur
le
XXVII
procs.
On mit beaucoup plus de temps inventorier leurs biens, rechercher leurs crances et vendre leurs meubles, qu' claircir la question capitale de l'empoisonnement des fontaines et des origines de la peste.
mis part ou au secret dans donjon de Vesoul. Deux jours seulement sont signals comme jours de question, mais on ne voit pas trace de bourreau ni de supplices, nous croyons qu'il s'agit de
trois Juifs furent
le
simples interrogatoires.
on en voulait bien plus leur bourse qu' leur vie. Les mis leurs fonds en sret, car il serait incroyable que ces changeurs prtant des milliers de florins n'aient possd entre eux tous que la somme insignifiante rcolte par le trsor), les captifs de Gray et de Vesoul n'ignoraient pas qu' cette poque une clef d'or ouvrait les prisons les mieux fermes. Moyennant une somme suffisante, les procdures les plus svres se terminaient en douceur. Voil pourquoi les Juifs redoutaient beaucoup moins la justice souveraine que les fureurs popufond,
captifs (qui avaient certainement
laires.
Ils
Au
cela, qu'ils
ne craignirent point de s'avouer coupables. Aprs cent jours de dtention il ne restait plus rien leur
prendre.
qu'il
On
d'aveux et de florins; les commissaires jugrent temps de conclure. En gardant les prisonniers plus longtemps on aurait dpass le but et absorb tous les bnfices de l'entreprise. A quoi bon payer les douze sergents qui gardrent jour et nuit six Juifs mis en prison et questionns pour savoir la vrit des poudres que l'on disoit qu'ils avoient jets aux puix et
esprer en
tait
fait
fontaines
mis en VI lieux
c'est--dire
au secret, avaient avou le crime. Les prvts avaient dress leur compte provisoire. En additionnant les recettes de toute nature amenes par cette expdition, il
1
La
tine est
une mesure de 80
litres.
29
deniers et billets, montait sept cent douze florins. Les dpenses de tout genre s'levant deux cent dix-huit florins en nombres ronds, il en rsulte pour le trsor ducal un bnfice net de quatre cent quatre-vingt-quatorze florins, qui, d'aprs les valuations des commissaires, reprsentait un troupeau de deux cent cinquante
bons bufs, un bon buf tant estim deux florins. Cette somme n'tait point ddaigner dans l'tat de dlabrement o se trouvait le trsor ducal, mais ce n'tait vraiment rien pour des changeurs aussi renomms que ceux de Gray et de Vesoul. Ordinairement ils payaient pour rester, nous inclinons fort croire que cette fois ils payrent pour partir. Car ils ne furent point du tout condamns mort et attachs au
gibet
comme
l'ont crit
nos historiens,
et c'est le point
important
condamnation mort? rendue dans la grande aule du chastel de Vesoul On n'y vit paratre aucun homme d'Eglise. Ni le prieur du Marteroy, rsidant cinq cents mtres du chteau, ni le doyen de Calmoutier ou les abbs de Bellevaux, la Charit, Clairefontaine, Bithaine et Faverney, prlats les plus voisins et peut-tre les plus intresss, n'y parurent. On ne vit figurer dans ces assises aucun des grands barons de notre pays, qui dtestaient le duc, son parlement et ses officiers de justice. Les commissaires ducaux n'y parurent mme pas, leur compte tait dj rgl. Despens de Mgr Guy de Vy Chevalier, Jehan de Coublans, mestre de l'curie de Mgr le duc commissaires dputs de par ledit Mgr ^ouv penre les Juifs de la Contey de Bourgogne, bail liage d'Amont X livres XIV sols VIII deniers-. Ce fut simplement le prvt de Vesoul qui convoqua douze chevaliers des environs pour porter la sentence dfinitive, le 27 janvier 1349. La sentence fut rendue rapidement et sans dbats, et ces terribles assises finirent par un dner servi aux juges. Lisez plutt Por les despens dou seigneur de Montbis, Mgr Aim de Vle, Mgr Guillaume de Lisle, le seigneur d'Airoz, Mgr Jehan de Vle, Mgr Hoste de Villegondry, Mgr Jacques de Charriez, chevalier, Huguenin de Charriez, Guillaume de Villefaux, Perrin de Sendrecourt, Guillaume de la Chapelle, escuier, Henri de Fondremant et leurs maigniers et chevaux, fais Vesoul le mardi aprs la feste de sainct Vincent l'an xlviii (27 janvier 1349), la dine,
eurent-ils dans cette prtendue
La
sentence solennelle
1
Cette salle mesurait GO pieds de longueur. Archives du Doubs, Trsor des chartes, B. 151.
30
auquel lieu lediz prvost les avoit mands pour jugier lesdiz segon les mrites de lours confessions qu'ils avoient faictes sur le faict des poudres qu'ils avoient jetes aux puix et fon taines si comme l'on disoit tant en jayne que deffuers (tant en prison que dehors. Despens, cy LX sols VIII deniers. Ce festin cinq sous par tte diminuait assez peu la recette ducale, dira-t-on, surtout si la dpense des chevaux est encore comprise dans cette somme, mais quel fut le dnouement de ce
Juifs
aux
assises extraordinaires
du
bailliage
pour juger
cette cause
fameuse 1
Rassurez-vous, il n'y aura ni gibet ni supplices. Les nobles prononcrent la peine du bannissement et dclarrent que les Juifs expulss seraient conduits hors du comt de Bourgogne sous bonne escorte, afin de n'tre ni tus ni vols Lisons cette phrase qui nous donne le dernier mot de l'affaire. Pour les gaiges de Jaicquot fils Petit, sergent de Vesoul, pour deux journes conduisant les Juifs Montboson, lesquels l'on avoit bannis de la Contey, por
1
.
On
les
sauf-conduit.
les Juifs la
firent pied
Montboson. Le
eu dut
les faire
se dirigrent-ils? En attendant que la question soitclaircie, nous ne voyons que deux hypothses possibles. Ou ils gagnrent la ville impriale de Besanon, qui devint leur refuge comme en 1321, ou ils se dirigrent par la route la plus courte hors des terres du Comt, et dans ce cas leur direction tait toute trace par Baume, Clerval et la valle de Dambelin, pour gagner les FranchesMontagnes et les pays de Porrentruy et Neuchatel sur le Lac, qui n'appartenaient point au duc. A peine les Juifs taient-ils sortis de prison que le souverain des deux Bourgognes mourut. On l'enterra au mois d'avril 1349 Cluny. Ce prince laissait pour hritiers son petit-fils, enfant de cinq ans, et une jeune veuve, Jeanne de Boulogne et d'Auvergne,
En revenant
tois
de l'enterrement,
elle
trouva
les
runis
Gray
quelque argent.
31
du trait fait le 29 avril 1349 montre que la rgente perdit en ce jour peu prs tout le terrain gagn par son beau-pre. Les seigneurs obrs cherchaient se dbarrasser des Juifs et voici la clause qu'ils firent insrer dans le trait de Gray que avons Nos Jehanne de Bourgogne.,., faons savoir.
'
:
que nos ne autres puissiens retenir en ladite Conte de B. Lombards ne Juefs ne autres personnes qui prestent usure et ceux qui y sont a prsent en soient envoies et otis dans la Saint Michel prochainement venant et que entre deux en aprs, ils ne se puissent payer de ce qui leur
est
dehu masque de leur principal sort, sans point lever de usure, lesquelles choses dessusd. octroyes nous avons promis en bonne foy tenir et garder Mandons et commandons a tous nos officiers de ladite conte que cette grce et les choses dessus
.
publioient
un chacun
En tmoignage
de ceste
nous avons
feste s.
fait
sal a mil
George
montre que
les
passions taient dj
bien calmes, puisqu'elle accorde un sursis de cinq mois pour l'expulsion des Juifs rsidant au bailliage d'Aval et dans le reste de la
province
2
.
Si les prisonniers
du
bailliage
d'Amont avaient
massacrs juridiquement deux mois auparavant, on ne comprendrait gure une pareille mansutude envers les survivants. Le trait de Gray n'aurait pas manqu de prendre pour motif d'expulsion les malfices et poudres malignes reprochs six mois auparavant.. Il n'en dit rien et ne fait mention que d'usures dont les barons comtois ont demand la rpression. Enfin, si le fanatisme
avait dict cet dit et
religieuse,
et les
si
tait
on n'aurait pas compris dans la mesure les Lombards chrtiens. C'est donc surtout la question conomique qui en jeu, ce n'tait pas les sectaires, mais les usuriers qu'on
voulait atteindre.
Du reste, l'excution de ce trait fut si mollement presse que nous ne savons pas mme si le dcret fut rendu. Les circonstances semblent y avoir mis obstacle quand la Saint-Michel fut venue. La comtesse, afin de trouver un appui, contracta un nouveau mariage avec le duc de Normandie, Jean, fils du roi de France, et hritier prsomptif de la couronne (19 fvrier 1350). Deux mois
aprs, le
nouveau matre
est
Dle
et
1
*
32
chose que des Juifs. Nous inclinons croire qu'ils payrent et restrent.
Dans
au xiv e
De plus, nous trouvons dans l'histoire de notre diocse une preuve qui vient l'appui de notre opinion. Au synode du printemps de l'anne 1355, le nouvel archevque de Besanon, Jean III de Vienne, entretint les dlgus venus de tous les points du diocse de la ncessit de mettre leurs fidles en garde contre les agissements des Juifs, et, comme conclusion, l'assemble synodale dicta un statut nouveau, ordonnant aux curs de prvenir les Juifs qui habitent leurs paroisses de ne point garder dans leurs maisons des nourrices ou des serviteurs chrtiens, de ne pas mettre leurs enfants en nourrice chez les chrtiens, et de porter leur signe distinctif d'une manire apparente sous peine d'amende de dix marcs d'argent C'est donc en vain que le duc rgent avait jur, en 1350, aux Etats de Dle, de maintenir l'expulsion des. Juifs promise, moins d'un an auparavant par le trait de Gray. Les Juifs restrent en Franche-Comt, ou du moins ils y revinrent bientt parce qu'on avait besoin d'eux. Les grands seigneurs, qui avaient demand leur expulsion, pensrent que l'exemple du duc Eudes IV et de Jean de Chalon-Arlay, qui laissaient crier leurs cranciers et ne 2 Pour ces mauvais payeurs, le les payaient jamais, avait du bon
' .
moyen
le
Aussi bien, quand les hommes d'affaires firent le compte de ce qu'on avait dpens de part et d'autre dans les interminables guerres du dernier duc et des hauts barons, ils furent amens conclure que jamais on ne pourrait solder les dpenses laites et
les
ayant choisir entre la prison ou la remise des intrts et des 3 dettes, ils prfrrent donner quittance ordonne par Eudes IV dans le bailliage d'Amont La confiscation
.
avait produit des rsultats tellement ridicules qu'elle ta peuttre ses successeurs l'envie de
recommencer.
Ils
prfrrent
traiter l'amiable ou prendre sans prvenir l'argent dont ils avaient besoin. C'tait bien la peine de mettre le pays sens dessus
Voir
le texte
aux pices
justificatives.
le sire
Outre
de 20,000 florins, environ 300,000 francs. 3 Les enqutes sur les guerres des barons ne se firent qu'au bout de vingt ans. les trouve la Chambre dus Comptes, li. 866, et autres.
On
33
dessous pour rcolter peine 7,500 francs de notre monnaie. On s'y prit mieux les annes suivantes, et il parat bien que les Juifs y
trouvrent du bnfice, puisqu'ils restrent. La seule diffrence que nous trouvions entre
et les
le
rgime nouveau
entoure
la discrtion qui
leurs actes, ils paraissent et interviennent moins souvent dans les contrats publics, ils laissent aux changeurs de Lyon et d'Avignon
l'honneur prilleux de prter les florins par milliers. Ils continurent leur commerce avec le menu peuple, comme par le pass, et ce fut pour se soustraire leurs exigences que les Salinois imaginrent, vers l'an 1363, une banque ou mont-de-pit
Quelques riches bourqui eut du succs et modra le taux des emprunts en tablissant la concurrence. Les premiers directeurs furent les frres Jean et Hugues d'Aussel, Othenin et Guillaume de Salins. Les Juifs n'hsitrent point rentrer Gray et Vesoul pour y reprendre la suite de leurs oprations. L'un d'eux, Manasss, que nous souponnons fort d'tre le Menessier nomm dans le compte
qui fut le premier tabli dans nos rgions
.
uvre
de 1349, fit de brillantes affaires et tendit si bien ses relations, qu'un an aprs l'avnement de Charles V, il prenait, dans les actes et sur son enseigne, le titre pompeux d'argentier du roi de
France
(1365).
droit de conclure que non seulement les Juifs ne furent point massacrs Vesoul pendant la peste noire, mais qu'ils furent traits moins mal que partout ailleurs. Ce ne fut
pas l'instigation des gens d'glise qu'ils furent maltraits, au contraire, la politique du pape prvalut et la publication de ses bulles sauva les fils d'Isral dans ces graves circonstances. Il faut donc rayer de notre histoire nationale cette affirmation rpte depuis deux sicles par nos meilleurs crivains, mais dtruite par le tmoignage des comptes originaux. Il faut admettre
aussi que la
et qu'il
question financire primait la question religieuse avait encore plus de cupidit que de haine dans les prosy criptions trop frquentes au moyen ge.
Franche-Comt
de suivre leurs
perd de son
traces.
devient
mme assez
difficile
dehors* des raisons de prudence qui les firent rester dans l'obscurit, ils durent reconnatre que les temps de grand bnfice
En
taient passs.
Voir Gollut
et
T. VII, n
34
La misre, amene par la. guerre et la peste, accentue par les ravages des Grandes-Compagnies, augmentait de plus en plus aprs les grands seigneurs, ce fut le tour des bourgeois et du menu peuple, les petits rclamrent comme les grands avaient
;
le
l'dit
lieu en 1374.
Le Mont de Salins , fond en 1363, qui prtait sur valeur mobilire et immobilire au taux de sept pour cent tait assez
1
,
aimrent mieux, dit Gollut 2 monter sur ce mont que de naviguer sur la mer de Gennes ou courir en la campagne de Lombardie , c'est--dire que de passer par les mains des Juifs et des Lombards. Le mont de Salins faisait donc concurrence aux Juifs, et ses patrons profitrent peut-tre de l'arrive de Marguerite de France, comtesse de Bourgogne, pour obtenir l'expulsion des Juifs, promise depuis plus de vingt ans. La duchesse, venant de Quingey, entrait Salins le 24 septembre 1374. Le surlendemain, 26, le clerg de Salins, aprs lui avoir souhait la bienvenue, lui prsentait une requte signe des doyens des trois chapitres des curs des quatre paroisses, des gardiens et prieurs des trois couvents de la
Ils
,
ville.
Dans
en
latin,
les signataires
s'expriment
d'une manire assez vive et assez vague sur les dangers que la socit des Juifs fait courir aux chrtiens et sur les pchs dont
elle
devient la source.
3
.
Ils
demandent
la
comtesse l'expulsion
Salinois
Il
remarquer qu'il est question ici de la seule ville et bourg de Salins, proprit particulire de la duchesse. Nous ne voyons pas que l'archevque, les chanoines et le clerg du diocse se soient associs cette demande. La charte, conserve aux. archives, mentionne seulement l'expulsion de Salins, et ce (l'est pas sur cette pice qu'a d s'appuyer Chevalier quand il dit 4 Ce qui fut suivi de leur expulsion dans toul le pays. Nous n'avons rencontr nulle part le texte de ce dcret, qui semble assez conforme l'opinion publique de ce temps. Un ehanest
:
mars 1383, Chalon-Arlay empruntait ce mont 20,0-76 florins. 3 Chambre des Comptes, S. 236. Voir aux pices justificatives. * Chevalier, tome I, p. 183.
Ailleurs on demandait 10, 12 0/fj et mme davantage. Gollut, Mmoires, livre VIII, ch. xiv, page 730. Le 8
le
sire
de
35
gement notable, survenu dans les habitudes des Lombards, banquiers et commerants, rapprochait des distances qui paraissaient infranchissables cent ans auparavant. Les Lombards et changeurs devenus riches, se retiraient peu peu des affaires, ils achetaient des chteaux ou gardaient pour compte ceux que les seigneurs
avaient mis en gage et ne pouvaient retirer,
ils
se hasardrent
les obtenir.
et n'eurent
Ces exemples ne furent pas sans influence sur les dans la seconde moiti du xiv e sicle, on en vit plusieurs trancher du gentilhomme et chercher, par tous les moj'ens, entrer dans la noblesse. N'en citons qu'un seul exemple. Au moment o les GrandesCompagnies exercent les plus affreux ravages, le sire de Pesmes
Juifs, et
champs sur
Cette
le
le rcit
de Gollut appr-
meit
la bone main. De quoy il est advenu que plusieurs bones maisons qui sont aujourd'huy en Bourgogne hont estes christianises et qu'elles ont dones beaucoup de bons personnages et
dvots chrestiens
dsir d'avoir
-.
Le
sieurs
enfin la
richesses
passage au christianisme,
Mais il en restait un grand nombre dont on ne pouvait attendre l'abandon d'une religion que les preuves et les perscutions leur avaient rendue plus chre, il fallait rgler leur condition civile, et
ce fut le successeur immdiat de la comtesse Marguerite qui se
chargea de ce soin.
Le 21 novembre 1384, Philippe le Hardi rendit en son chteau de Gray une ordonnance applicable aux Juifs du duch et du comt
de Bourgogne. Voici les principales dispositions de cette charte
qui rglait des questions depuis longtemps pendantes.
Le duc permet cinquante-deux familles juives de s'tablir dans les villes de son domaine o il leur plaira de rsider, moyennant un droit d'entre et un cens ou redevance annuelle payer au trsor. Moyennant ce droit d'entre et cette redevance annuelle
Chambre
des Comptes, O. 42. (22 aot 1364). Ce Juif lait peut-tre un ancien d'Hugues et Henri de Bourgogne, jadis seigneurs d'Orchamps.
crancier
36
ils
seront quittes et exempts de tous les autres impts. Il leur sera dfendu de prter plus de quatre deniers par livre et par semaine pour intrt. Dsormais, ils seront crus sur leur serment, mme contre des chrtiens le tmoignage d'un seul Juif rengat n'aura aucune valeur contre les autres Juifs. Leurs chefs seront appels matres de la loi et leurs cimetires seront spars des cimetires
;
chrtiens
l
.
part
le
justice accord
faisait
aux
Juifs
tablies.
Pour
nomm
fois,
le
mais un protecteur.
Depuis ce temps, les Juifs de Franche-Comt n'ont plus gure parler d'eux. Hacquin, Juif de Vesoul, fut mdecin et physicien du duc Jean-sans-Peur 2 Il resta Juif, mais peut figurer parmi ceux qui leur richesse ou leur science firent trouver accs dans le grand monde. C'est peu prs le seul exemple de ce genre que nous trouvions dans nos annales. Tous les autres sont commerants ou changeurs. La disparition de la fodalit comtoise et de ses innombrables chteaux amena forcment une diminution dans le nombre des colonies juives, au lieu des quarante quarante-cinq tablissements du moyen ge, il ne restait de familles juives que dans nos villes principales, l'poque de la conqute
fait
.
franaise.
et plus
En
runis-
sant ceux qui sont contenus dans ces quelques pages, nous avons voulu simplement indiquer la voie et essayer de jeter quelque lumire sur un des points les plus mal tudis et les moins connus
More y,
Cur de Baudoncourt.
Voir
Dom
"
On
peut voir
Plancher, Histoire de Bourgogne, lome III, Preuves. par ce sujet Yllistoir des durs de Bourgogne, en 12 volumes,
\I
de Bara
LES JUIFS
K.N
FRANCHE-COMT
AL'
XIV SltCLL
PICES JUSTIFICATIVES
mai
1355.
L'archevque mourut le i2 mai de cette mme anne, mais le synouu tut prsid par le grand doyen du chapitre, qui fut lu archevque sous le nom de Jean III de Vienne.)
Ad omnes parochos
Item...
dicesis Bisuntina.
moneatis omnes Judeeos in vestris parochialibus commorantes et sud pna interdicti communionis fidelium et decem mercharum argenti inhibeatis eisdem ne in domibus eorum nutricios vel servientes babeant Cbrisptianos et ne liberos suos Cbrisptianis nutritios faciant, et ne super Chripstianos officium publicum exercere prsumant sub pnis preedictis injungentes eisdem quod aliquod signum apparens publie defferant per qucd ipsos Judos esse, cuilibet appareat evidenter. (Bibliothque du Chapitre; Collection manuscrite indite, page 57.)
II.
fils,
Jean de Bourgogne,
la suite
de l'enqute sur la
A vous ma trs redoute Dame Madame la Royne de France et vous mes trs redout Sire M r le Duc de Bourgogne, suplie vous, Jean de B. li vtre, que comme mes redouts Sires li Duc de B., cui Dieu pardoint, fut tenu Mons. mon pre en plusieurs sommes de premirement deniers pour plusieurs raisons cy aprs escriptes Mess, li Dux duit payer Mons. mon pre aprs le dcs de Madame la Reine Jbeanne pour l'accord de la succession de M. Hugues de B. en deniers VII m. 1. Item pour le fruit de sa terre estim mille livres pour sept ans VII m. 1. Item, pour ses cbevaux perdus en Flandre devant Casse] et au retourner et pour dpens II. M. IX. C. XVIII 1. V sols. VI d. Item pour son chestel de Montront pris deux fois II. M. 1.
;
38
Item pour ses chevaux et son harnois perdus devant Besanon en son service, sans le plus, VI. C. 1. Item pour dommaiges faits en sa terre de Choys en allant et retournant des siges de Marnay et de Besanon, en gessant plusieurs fois dans ladite terre II. M. III. C. XXVIII . VI s. VIII d. Item pour plusieurs dommages faits par M Hugues d'Art pour le fait d'un prisson que Henri de Senourcourt prit et pour le fait de Perrin de Vy XL G. XI 1. II s. Item, pour argent lev de Jacquemin et de la terre doud: Mess. Pierre par ledit M r Hugues d'Arc la somme de VIIxx X 1. Item que Messire Robert de Chatillon Gardien de B. li Prevot de Jussey et les gens Mous, le Due ont grevs et pris les chteaux de ces hommes de St Madon jusqu' la somme III m IIII xx VIII 1. et li Prvt et Sergents de Vesoul ont fait dommages ez gens de la terre de Montaigu jusqu' la somme de XIIII G. XXY 1. Item une ville en la chatellenie de Fontenoy il appent II e livres de terre, lesquelles villes et terres il est convenu que Mess, mes pres ait vendu pour une plaigerie car il fit pour madame la Dauphine en la main de M r Gauchier de Boyen pour Jacquot d'Arnay de Fondreman et plusieurs autres de Fondreman que lid. Gauchier tenait pris et vous mes trs redouts sires estes hoirs naturez de M le Duc et de Madame la Dauphine, si me devs de tretoutes ces choses me ddommaigier et si vous ne cuids que toutes ces choses ne soient vritaubles, je vous suis prais denformer, ou votre Consoil. Je vous suplie, ma trs redoute Dame et vous mes trs redouts sires qu'il vous plaise en pidie mettre remde comment je soix satiffiez, quar ce, et mes cours et quand que je pourroie pour chacier feroit en votre
1* ;
1'
commandement et ferai toujours. [Enqute sur la guerre des barons, Archives du Doubs, Chambre des comptes, B. 866.)
Nota. Jean de Bourgogne ne pouvant tre pay leva l'tendard de la rvolte quatre ans plus tard et se proclama comte de Bourgogne, en qualit de dernier descendant mle de Jean de Chalons l'Antique. Il prit Gray et Jussey, mais il fut battu par les troupes de la comtesse Marguerite et mourut en 1373.
III.
et
Marguerite
(26
Per has Patentes litteras cunctis tam praBSentilras quam futuris Quod nos Rectores singularum Ecclesianun <lo Siilino, videlicet Prpositus et Capitulum Ecclesi B, Anatolii, Capitulum S. Michaelis, Capitulum Sli Mauritii, Curatus Ecclesi li. Anatolii, Curatus B. Maria' semper Virgims, Curatus B. Joannis, Guratus" S. Mauritii, Prior Prioralus B. Maria- Megdalenes, l'rior sancti Nicholai, et Convcntus Fratrum Minorum de Salino, ac Magister Ilo^piinnotescat
39
sub Bracone omnes insimul, et singuli nostrum acerbiori cernentes mstiti omnem ctum christianum Vill seu Burgorum de Salino, vilissimorum et perfidissimorum Judorum more et conversations contagione pollutum, qui utinara tara longvis temporibus in soeietate et consortio anted. cts curistiani de Salino moram seu domicilia non fovissent, ut, proh dolor innumerabilia peccata qu per ipsorum Judorum cum Christianis mansionem et conversationem muiuas, perpetrata fuisse et cotbidie perpetreri fidelibus Cbristianis, et lacrymosis audiuntur singullibus, non modo facta, sed nec etiam excogitata tam nephando putamine constitissent, sanclissim fidei christian zelo, prout tenemur accensi, post multasacerbitatesmentium nostrarum et singulorum nostrorum pressuram ad Serenissimam et Gbristianissimam Dominam nostram D. Margaretam Rgis quondam Francorum filiam, Comitissam Flandre, Arthesii et E. ac Dominam de Salinis oculorum nostrorum aciebus, lacessitis vocibas, tanquam ad nostrum in hoc verum et solum solamen fiducis adcurrentes, ad ipsius D. gratiam quam multis expertam temporibus, piissimam novimus, pro parte omnium preces nostras humillimas duximus porrigendas, qualenus dignaretur de villa su de Salino, ac de Burgo castri sui de Bracone et de eorum finibus omnes et singulos Judeeos et Judas totaliter et sine qu!
cunque revocatione expellere. Eidem D. nos et singuli in ecclesi su, pro nobis et successoribus nostris, ipsos ad hoc in quantum possumus obligando, promittentes quod in hoc casu pro ipsius D nostra? anim remedio et salut e perpetuis infallibiliter temporibus semel in anno celebrabimus Anniversarium unum solemne, modo et tempore inferius declaratis
videlicet
Hinc
est
modi
sto.
quod antedo D. Comitissa multo plus nobis in hujusproposito de expurgand Sl Christian concione Vill
de Salino, et Burgi castri sui de Bracone a tam ftido et immundo animata, bene ponderans et advertens ad dicta Anniversaria celebranda, et magis etiam seren'ssim mentis sua? conceptibus cupiens fide et lege christian quas totalibus amplectitur visceribus, omnem judaicam perfidiam et immuuditiam expellere in hiis exaudivit nutu gratissimo preces nostras, ipsos Judos omnes et singulos, singulasque Judas ab antedictis Villa et Burgo suis, pro nunc et in perpetuum expellendo, prout hoc fide constat plenari per ipsius D. litteras magni sigilli sui robore munitas nobisque manu su propri traditas. Et propterea Nos omnes et singuli Rectores et alii prdi... eidem d. D. nostrae Comitiss promittimus et juramus anted. Anniversaria seu Missas solemnes, ut poterimus devotius celebrare. Datum apud Salinum die vicesima sexta Septembris ann. D. M CGC septuagesimo quarto. [Chambre des Comptes, S. 236.)
(suite et fin
'
VII
AVIS ET DCISIONS RITULIQUES DE SIMSON.
Les nombreux avis doctrinaux rdigs par Simson tmoignent de la haute autorit dont il jouit comme rabbin et de la grande considration dont il tait entour. De tous les cts, on lui adreson le regardait en quelque sorte sait des questions rituliques comme une instance suprieure pour les affaires religieuses. Ses dcisions, qui firent aussi autorit dans la suite, se distinguent par leur clart, la profondeur et la nettet de leur argumentation et surtout par l'originalit avec laquelle il savait des textes talinudiques dduire des rgles pour des cas nouveaux, non prvus par le Talmud. L'essentiel pour lui tait de motiver ses avis d'une faon logique et rationnelle, et non de s'assujettir servilement la tradition mais il n'tait pas non plus tellement attach ses propres ides, qu'il les crt irrfutables il les donnait souvent comme de simples avis personnels. Si mon opinion ne t'agre pas, rejette-la , dit-il une fois (Mordekha, Hullut, VIII, "718). Il arriva aussi qu'il revint sur sa propre dcision (Or Zaraa, II, 175), ou qu'il n'en exigea pas l'excution pratique, par respect pour son matre Isaac dont il ne pouvait admettre l'avis (Mordekha, PesaMm, II, 556). C'est dans les termes de la plus grande modestie.
; ; :
il
contre R.
Tam
dans une
le tint
lettre
qu'il
crivit pen-
Nous en avons la preuve dans sa polmique contre Mamonide et dans sa lutte contre les Carates, qu'il assimile sans mnagement aux payens, avec lesquels on ne peut s'allier et dont on ne peut boire le vin. Mamonide a t plus indulgent envers les Carates, et le Provenal Estori Parlii recommandait la tolrance leur gard Les avis doctrinaux de Simson ne se sont conservs ni tous ni complets, et ils sont disperss dans les divers crits talmudiques *. Dans son commentaire sur la Mischna (Pa, I, 6, Graetz, VI, p. 254], il s'en rfre une fois une lettre sur laquelle nous n'avons
'
"3*T"i, Consultations,
n 796
Bealel Aschkenazi,
Consul-
tations, n 3.
*
je les indique
:
brivement en ne
II,
;
citant qu'une
entre parenthses, les passages parallles ms. Halberstam, n 5, p. 16, "T03 "pi (Or Zarua, I, p. 128 5
Schibbol Halqet,
"^pi
(Mir de Rothenbourg, n 90, TJ5. Or Zarua, I, p. 77 a. 78 a, b^fibi Semaq, n 32] ; Prague, n 797) 231 5, 12$ (Mir de Rothenbourg. n 455) p. 101, !mpH (Mordekha, Miqwaot) II, p. 3 b, P2",2 {ibid., n 194; Maimoniot, Consultations, ^S^Ta, n 18) p. 111a, SlStH ; p. 136 5, n^pitt (Mir de Rothenbourg, p. 50 5, bl"73 ~b"
n
5,
p. 17,
^03
:
"p"<
n 63,
rP3"H
;
n 23,
p.
III)
Megilla.
;
NPw^ON
;
d. Prague, n 1.
PTC
{ibid.,
commenant pbNw ""I", sans doute adress au n113, lfpbtt Maimoniot, l. c. PVTIDN P'brN":, n 4 Or Zarua, n<> 46) n 174, n"3 (d. Lemb., n 472; Mordekha, Gittin, V); n 200, bf n 201, rVWOl (Maimoniot, ^C3Qtt553, n" 24) n 287, rPFX n 290, npibn "pi [ibid., n" 310, m*"OU3 n25) n 318, MSViaDN; n 320, ri3"l55> n 387, Tob (d.
:
anonyme,
n 3, son
TD2
fils,
(d.
Lem-
voy. Revue,
mme:
Lemberg, n 155)
n 481, nVPStD n 502, FnD*n* n 546. V'3 (Mordekha, Batra, I, n 503) n 841 nl'w n 1081, Fjban ; "iTtnQ (Maimoniot, Gloses, ^bd PttMM, ch. xv).
; ;
; ;
, ;
n 752,
"p*7ps
n 1020, -.Tlt!
Maimoniot, Gloses, PSO, ch. xv nVTlON Plb^N73. ch. vi nbp2 ",wl ch. ix (Mordekha. Hullin, VII, n 680 Kolbo, n 100) flJ^a "HTON, b^N, ch. v ch. xviii (Terumat Hadschen, p. 113 a). Maimoniot. Consultations, PTC^N, n 18-19, lblfcW P"2I23 Olp (Mordekha, Qidduschin, n 545) n u 22, Vl PVn&H PlbzNT:, n'JS 3 et 9, "70D "pi; n 8, nrrp (Mordekha, Hullin, VIII, n 733) n 10. TTpSa; DtSW. n 2, "pr"H (Mordekha, Sanhdrin, III) n 20, b2N n 21, n%D1TD d^DTDt), n 27, Pl~""rC Mordekha. Sabbat, n 242, P20 (Schilt Hagibborim, sur ce passage) ; Bruiin, IV, n501; PesaMm, I, n 543 II, n 587 (Orhot Hayim, I, p. 76 5); Taamt, Batra, IX, n 606, 3N3 '13 'n Gittin, IX, n 446; Qidduschin. I. n 488 n"669. m? P2P72 (UJ 13N -CITT!. I, P"0 ; Schebuot. IV. -1*13 II, u 783, Y' 3 bO D"in ^5oaa Zara, IV (Iffiin r^ZIT. p. 80 5, ^OJ -," Hullin, VIII, n*71S et 732. Ascheri, Nidda. III, R. Simson sans autre dsignation; de mme dans les Consultations des Gaonim, d. Leipzig, MaittP "H^IDi n 193. Ses rponses se trouvent aussi dans les Consultations des Gaonim, ms. de Rossi, n 425.
;
WWi
;
yW
42
aucun autre renseignement, mais qui ne se trouve certainement pas parmi celles qu'il a adresses Abulafta (voy. plus loin. p. 44). Il faut y joindre encore de nombreuses dcisions rituliques pour
1
,
la
compos un ouvrage rituempruntes 2 Un pareil ouvrage n'est nulle part nomm c'est probablement Jacob de Courson, comme on l'a dj fait remarquer, qui a collig beaucoup
crites.
de leur importance pour nous, en ce qu'ils nous font connatre certaines relations de Simson avec les savants de son temps. Simson correspondit avec son fils, avec son neveu Joseph (voy. Revue, t. VI. p. 183), et avec son frre Isaac 3 entre autres sur une question ritulique 4 (si le veuf peut se remarier dans l'anne du deuil), qui concernait deux hommes considrs (th:j),
et les autres ont, abstraction faite
Les uns
casuistique,
un
intrt particulier
l'Aube), et
tait
le
prsident de la
commu-
1 Orhot Eayim, II, ms. Halberstam, p. 80, tlN1U3 b5PD73 {MegeJ Ycrahim de ms. Gnzburg, p. 108, ^flBT "\"^l Jesph Kohn, I, p. 72) r'TN !l^y?3 -!" ^ 230 a, rPlbao Scmag, comTB33 Or Zarua, II, p. 76 a, 90 a, mand. n22, 'pViDn; n 63, niD^U (Malmoniot. rtta^Ttto, ch. ;n) Pis , Rt'cariati, n 214 (idem) n 142, M^pi?3 Mordekha, Bcrakhot. II, n 76, ni512 Sukka, II, n 743 (d'o il appert que des jeunes gens juifs en Fra\ce n 36, 1I3"p f S<~]<i'tt excutaient des tournois aux festins de noces); Schebuot, n 783, l^-Q'l) Hagibborim sur Mordekha; Sdbbat, PI. sur Aifasi, Hitllin, IV Tosaphot, Bera/ihof, 47 a 'VJFj '0, ms. Halberstam, p. 9 b, ro) p. 30 o, 34 a, H03 p. 74 a, VlC"^
;
nbm
rPM
p. 191.
dsignent notre Simson; mais, suivant une lettre que j'ai reue de M. lla'berstam, il s'agit de Raschi, car le mme p&ssapc se trouve dans le ms. Halberstam. p. 233, n 124, et concorde avec ia rponse de Raschi dans nEH^ ^E^H PlSTCn, *d. Vienne, n 24. 1 Mir de Ro henbourg, d. Prague, n870; d. Lcmberg, n 39c; Maimoniot, Consultations, 16', Il tllitt, Y III, u"71S; n 27 Mordekha, Gicin, IX, :r
imtia'es
1J""|
Hayim,
II,
ms. Gn^burg,
p. 539)
m^K,
Mi.want,
la fin...
* Maimoniot, l. c, ^DTC, n 20 (cf. Semag, eommand. n 2'i8). La rponse est de Simson b. Abraham. Mou arserlion dans le Mcgazin, IV, p. 203, est recti r:er dans ce sens. 5 Ibid., il est d'abord nomm Ismal, mais ensuite Samuel. 1*773 n'est peut tre qu'une altration de "H72'"), comme T773 dans Vibr Hyanim de Joseph Hakohen, vienne, p. 98, le mme passade, dans Emeq Hahakha, d. p. 19 a, et TV3 dans pour 1"531 dans le manuscrit (voy. Wiener, traduction allemande, p. 165). Samuel e bien le mme qui est nomm dans une Rponse d'Ieaac L'Ancien, Schibboli Halqet, II, ms. Halberstam, n" 40, tp"P "l"3 VtOEO '"1 mil) ^12 TlbNlZ. * Le mme sans doute pu est nomm dans une dcision d'isaac l'Ancien (choix des juges par les parties), et dont le fils Yomlob est cit dans une dcision de Sir Lion de Paris sur la mme question. (Mir do Rothcnbourg, d. Prague, n 848).
1
43
sur ses juges. Isaac dcida en sa faveur. Simson dcida de mme plus tard en faveur du gendre d'un
R. Simson qui demeurait Troyes que le rabbin de ce nom.
1
,
mme
les
correspondants
1 Rabbnu Hayim, qui Simson et son frre soumirent leurs dcisions divergentes sur la question ritulique sus-mentionne, et 2 ou plus vraisemblaqui est ou le tosaphiste Hayim b. Joseph
,
blement Hayim Hacohen b. Hananel 3 grand-pre maternel de Mose b. Jacob de Coucy, un des disciples les plus estims de R. Tam, aux dcisions duquel Simson s'en rfre souvent et qu'il
,
Yomtob
le Saint,
fils
du saint
Yomtob
Isaac de Joigny, mort martyr vers 1190 4 3 Mordekha b. Elizer, peut-tre le mme qui a compos
b.
un
VI,
p. 186),
3
.
Il
a sans
Menahem, avec
qui
il
parat,
(mort en 1224).
qu'il avait fait
quand
l'obstacle fut
cart, il accomplit vraisemblablement son vu. On est tent de supposer que c'est le mme qui, vers 1215, partit pour la Palestine.
5
-.
Il
est
Mir de Rothenbourg, d. Prague, n 546, cf. n 378, X^HO/lH JVt: ) voy. notre Tosaphot Tosaphot Ascheri sur Qiaduschin, 44 a, corrompu en 'OTIfrjft Simson b. Abraham. porte seulement NTtl Zunz, Zvr Gesch., p. 48. 3 Ibid., Magazin, l. c. ; Monatsschrift, 1878, p. 37. Sa Rponse Isaac cf. Halaban de Prague est cite dans Or Zarua, I, p. 183. Son neveu, Mose de Coucy, le cite souvent dans Semag, entre autres, dfense n 78. * Or Zarua, II, p. 50 5 cf. Graetz, G-eschickte, VI, p. 456; Zadoc Kahn, Revue, III, p. 4 Magazin, IV, p. 186. Synag. cf. Zunz, Litg., p. 324 Maimoniot, Consultations, ^EStiJtt, n e 27
,
Posie, p. 28.
6 Maimoniot, l. Gloses, rTl3>iaiO, cb. vi, Cfiitt '"1 ^"[fliH sur le vu c, n 21 sur Menahem, le mentionn. Sur Menahem Vardimas, voy. Zudz, Litg., p. 328 voyageur en Palestine, Ges. Schr., I, p. 168. Le nom de Vardimas est souvent altr Luria, l. c, D^ffll Juchasin, d. Londres, p. 230, Dtt 7'"n ; Seder Hadorot, I, p. 139 a, 013"HTn SchahcMet Haqabbala, d. Amst., p. 40 a, 'DN'H-AT chez Zunz, l. c, "nMOiTil- Il faut toujours lire Ctt" T"i"l, comme dans Schabhat, 118*.- TOfa W^i D?3"1 1"11 "13" !-I- C'est le nom grec Eurydemos. 1 Maimoniot, l. c, ^lDT, n2 Mordekha, Sanhdrin, III.
; ;
,,fc
"
ii
renomms portant
ce nom.
Jacob b. Mir de Provins, en compagnie duquel Simson a assist l'enterrement de son frre (voy. Revue, t. VI, p. 181).
6
Salomon
1
,
signal
comme un
le
talmudiste estim,
-nfiii, et
qui
Dreux, qui fut en mme temps disciple d'Isaac l'Ancien et d'Isaac le Jeune -. Les deux avis doctrinaux qui lui sont adresss portent les traces des vnements dont la France tait le thtre sous le rgne de Philippe-Auguste 3 On fouillait les maisons et les caves des Juifs pour rechercher des trsors cachs.
pourrait tre Salomon
Saint, de
.
VIII
Ilalvi
Abulafia mrite, cause de son importance, un chapitre particuCette correspondance a pour principal sujet la question de la
Le grand
la
rsur-
dogme
Dans son More Nelmlihim, il lui dans son Commentaire sur la Mischna {Sanhdrin, X), il la donne comme un article de foi important, inattaquable, sans indiquer sa propre pense et dire jusqu' quel point il est d'accord ou en dsaccord avec les passages du Talmud. Dans son Mischn Tora (sur la Pnitence, VIII), il discute avec dveloppement la doctrine de l'immortalit. Le monde futur,
aucune discussion particulire.
Schibbol Halqet,
II,
n W, p. 17
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:
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v::
tS"nttTOi
v-c
4 Elle a t dite en 1^71. a l'uiis, d'aprs plusieurs mss., jiur M. Jehiel Bril, sous le titre ffon "VNW lirai 2~b b""NO"13N 3NPD, Lettre de H. urticle dans ses //. Todroi Abulafia. M. BrQlI a coi lie correspondance an Jahrbcher, t. IV, p. 3 et suiv. Je n'ai vu ce travail qu'aprs avoir achev cette
tude.
45
justes y
monde, dit-il, est exempt de toute matrialit. Les mes des mnent une vie purement spirituelle et anglique, et trouvent leur flicit dans la contemplation de Dieu, dans une parfaite connaissance de son tre. Mais il passe compltement sous silence la rsurrection. Ce silence conduisit mme ses partisans penser que d'aprs lui la rsurrection serait spirituelle et comprise dans l'immortalit, mais non corporelle, comme l'enseigne la Aggada, d'aprs laquelle elle fait partie des miracles de la Dlivrance messianique. Saadia avait adopt compltement les vues de la Aggada [Emwtot wedot, VII), parce que, pour lui, la rsurrection des morts au temps de la Dlivrance est une des plus magnifiques promesses de Dieu Isral, donc un dogme national auquel il ne voulait laisser toucher. Le mme point de vue national parat aussi s'imposer Mamonide, car dans un Trait sur la Rsurrection , il rfute les consquences tires de ses paroles et exprime sa foi dans la rsurrection corporelle. Pour lui, dit-il, le
monde
le
futur a
l'me aprs la
un double sens, il s'entend d'abord de l'tat de mort de l'individu, ensuite de l'tat de l'me aprs
dcs de ceux qui auront joui de la rsurrection, car ces deren partage toutes les flicits l'heure de
Cette subtile distinction pouvait satisfaire ses partisans, mais non ses adversaires, qui prenaient au pied de la terre toutes les donnes de la Aggada, et s'en tenaient par consquent aux paroles du Talmud (Sanhdrin, 92 a) Les pieux que Dieu fera revivre un jour ne retourneront pas la poussire. C'est surtout cette page aggadique qu'en appela Abraham b. David de Posquires dans sa critique du Mischn Tora (l. c). Il montra par l Mamonide en contradiction avec le Talmud. Ce que le critique de Posquires n'avait fait qu'indiquer brivement devint pour Mir b. Todros Halvi Abulafia, de Tolde (mort en 1244 '), qui est connu comme un grand savant, le point de dpart d'une polmique acharne contre Mamonide, polmique dans laquelle il attaqua en mme temps violemment, et quelquefois dans les mmes termes qu'Abraham b. David S certaines parties halachiques de son Mischn Tora. Encore jeune, il adressa (vers 1203-4) aux savants de Lunel, nommment Yonatan b. David Ilacohen et Aron b. Meschullam, une
:
1
Par abrviation
"|'?3'"i
il
fmnV
p. 1688.
*
IP
voy., sur
lui,
confondu avec son homonyme. Il est et d'un crit masortique, P"T1D73 Graetz, VII, p. 39; Steinschneider, Catal. BvtU.,
Talmud
'Tt,
IV, 16,
et
b^NOnbN 3NP3,
p.
1".
46
longue et emphatique lettre, dans laquelle il se prsentait comme un ardent dfenseur du dogme de la rsurrection menac, contre Mamonide encore vivant. Aron le renvoya rudement, mit sur le compte de la prsomption son entre en lice contre le grand et vnr matre, le taxa d'orgueilleux et insolent, lui dit qu'il n'avait pas mme compris Mamonide, expliqua la rsurrection en substance comme l'avait fait Mamonide dans son Trait, et rfuta
aussi les objections
faites
contre quelques
pages du Mi-schn
en relevant
et
Tora
'
en
rponse. Bless dans sa vanit d'avoir t repouss par les savants de Lunel, il s'adressa (1204-5) par une lettre plusieurs mi-
nents savants du nord de la France et invoqua leur dcision y rencontre les noms des rabbins suivants
:
-.
On
Salomon de prap b. Yehuda de GttgL, sans doute Salomon b. Yehuda le Saint de Dreux (voy. t. VI, p. 185) 3 les deux frres Sirason et Isaac 4 b. Abraham; Simson de Corbeil, qui n'est nomm nulle part ailleurs; David le Pieux de TiNpbHMp (srement
;
Chteau-Thierry
1
5
,
dp. de l'Aisne),
Une de
ces correspondances a
imprime dans
le Taa.ui
Zeqnim,
p. 63.
La
controverse proprement dite est mentionne dans diffrents ouvrages et s'y trouve en partie explicitement relate voy. Hisdai Crescas, Or Adonai. lll, i; Joseph Albo, Iqgrim, IV, 30-35; Schemtob, Miydal Oz, sur Mischn Tora, l.c; Mose Alaschkar, Consultations, n 117.
;
*
3
le Saint de Dreux. Le nom de son pre ne voyez cependant Zunz, Nachrge z'r literalurgeschichte, p. 30. Mordekha, Yebampfr IV, r 21, a la leon r -:':C '" n~, :SC Dr 1213T1 PN "w"n N~nT.:, ce qui est uue erreur vidente, car, au temps de K. Tain, Salomon de Dreux n'tait pas encore en ge de pouvoir correspondre avec lui. Plus'eurs manuscrits et aussi Meir de Rothenbourg, d. Prague, n 360, portent bO '131 r\X D~-2N "p -72bO "l"n. Ce dernier est liaruch b. Samuel d Mayence mais le premier n'esf pas le saint de Dreux >, comme M. Kolin [Monatsschrift 1878, p. 1711) l'admet; car il n'aui Barucb b. Samuel 13^3"! "|j""35V Nous nous trouvons en prsence d'un autre savant, probablement allemand, le mme qui est nomm dans Paani'ah Raza, section KSi )!. Il est difficile d'admettre avec Zunz, Z. 67., p. 8.">, que ce soit Salomon de Montpellier. Le Commentaire sur le Pentateuquc. ms. 32 de la bibliothque de la cour de Vienm Catal. de Kraffi et Deatsch, p. 37), cite un Jacob b. Yehuda de CS ! peut-tre le l'rre de Salomon de Dreux. On crit aussi JiyiU ce dernier nom, et d'api
^TD
DNT1, chez Abulafia, devrait tre corrig en DT^H OU 4 De bifyin, corruption vidente de Dampierre.
CN*"1*7.
5 Ancienne manire d'crire Chteau-Tnierry et certainement aus Thierry; cf. Chteau-Landon, en vieux sjyle Chastel-Landon udun, vieux en bhr. ^1Tbw31335p dans N^" Chteau,"lVillain, en hbr. \"0^ V w-i:~ dan Maimoniot, Consulla lions, ~3'N. n 3. On rend ordinairement pirj "j-o (l.uria, [*hierry en hbreu pai /. c, ; Magazin, IV , \>. 209j^ Chteau *t~id se dit en espagnol castello.
I
'
,,
'
^3
'
TUDE SUR
'
S1AIS0N
47
qui passa pour un savant important et qui avait sign Joseph avec Isaac b. Abraham les nouvelles dcisions de K. Tarn Abraham de "pu (sans doute Touques-, dp. du Calvados), lequel et Elizer le subtil , bgnsttji., b. n'est pas autrement connu Aron de la Bourgogne, qui est sans doute l'auteur de l'ouvrage talmudique tr:Din vnsu? aujourd'hui perdu' Simson rpondit la lettre au nom des autres savants, et envoya la rponse Tolde peu aprs la mort de Maimonide (voy. t. VI, p. 177) en 1205, par Abraham b. Natan Hayarbi. Ce dernier savant est l'auteur de l'ouvrage talmudique Hanianhig. Il se trouvait vers 1204 et en mars 1205 Tolde 4 et peut avoir t dans le courant de cette dernire anne dans le nord de
;
;
1
la
France, o
il
tait prvoir,
abonda dans
le
pour
Aggada tout
inviolable.
Ce
comme
prtendent Hamo-
compltement au pied de la lettre, mme cette trange parole que dans le monde venir, c.--d- au temps de la Dlivrance, Dieu prparera aux justes revenus la vie un repas, fait du Lviathan (ib., p. 134; B. Balra, 75 a). Simson s'en rfre pour sa faon de penser Saadia Gaon, qui s'est en effet efforc de mettre le dogme de la rsurrection d'accord avec les ides populaires de la Aggada. Simson n'a pas connu la traduction hbraque de l'ouvrage Emwiot wedot, par Yehuda b. Sal ibn Tibbon (vers 1186) cela ressort du fait suivant il reproche Mamonide de citer inexactement le Talmud dans le Mischn Tora (l. c. 5 ), et cepen;
:
Voy. Zanz,
Lilg.,
p.
305
b).
Carmoly,
Itinraires,
p. 177.
C'est sans
Sir
doule
le
parle
II,
Lon de
(O
;
Zartni,
p.
en vieux franais, Touke (voy. Roman de lou), Tolca en latin sur la carte de Benincacas d. a, 1476, Toca et Tocha. On connai, les Tosaphot deux manus"pi ou "pr. Cependant la leon dans notre passpge est incertaine crits lisent aia, peut-tre corrompu de bl. Ce nom dsignerait alors Abraham de Hayim, Or Toul, savant renomm, lve d'isaac l'Ancien [Or Zarua, I, p. 131 b
Ecrit aussi Touque,
;
Zarua, Consultations, n
3
39).
Zunz, Litg.,
p.
304
^Tt^JZTt "120, d. Berlin, Introduction et p. 108 Les Rabbins, p. 521 Magazin, V, p. 60.
;
Lettre 108
"b\3N
rmaia m^ian
!T2"ll
"h">a>!n
b 12 "p8 n"n*!n THSn T1EK "Ki . : 3'1M 3rO Nb Y'n 'nai rta^n b^Mion N bi rrno bi- Voy.
v
:
Mb* TrUD
fin,
tfbl
t"b"ON tfb
:
THD
traduction de Tibbon
48
dant Saadia, dans la traduction de Tibbon, reproduisant le mme passage, parat avoir eu devant lui la mme version que Mamo-
conforme d'ailleurs au texte du Talmud imprim. Simson ne cite que tr*T* "Ban maTOn (lettre 136). Ce n'est l probablement que la fin du septime chapitre du Emunot, qui tait Rponses des quesrpandue sous le titre de mbNffl rrmiari
nide, version
'
en diffrentes recensions et diffrent aussi de la traduction de Tibbon. C'est de l que Simson se fit trations
,
comme
trait spar,
un de
ses collgues
2
.
La traduction
b.
une paraphrase
le
par Abraham
Rponse, car il a traduit de l'arabe quelques autres passages de Saadia (Manlg, 95). Simson approuva aussi la polmique d'Abulafia contre certaines parties halachiques du Misclm Tora, auquel il fit le reproche, certainement justifi, de ne pas indiquer les sources. Malgr cet accord avec bulafia, il se spara pourtant de lui sur certains points de sa discussion talmudique, et engagea avec lui
Natan,
porteur de
fit
sentir sa suprio-
sur
le
Le vaniteux savant de Tolde releva l'offense et ainsi prit fin la correspondance. Simson continua la lutte commence contre Mamonide Acco, o il s'tait tabli, et s'engagea dans une polmique avec un homme qu'on ne connat pas, nomm Caleb, disciple de Mamonide 3 Il ne
vations et
blessa.
en termes amers,
et le
qu'Abraham
b.
Mamouni
l'crit
il
l'avait
prononce
Il
contre
Abraham {Millmmol,
celui-ci,
n'avait appris
quelque chose de
et
polmique de
Simson
qu'aprs la mort de
occuper.
que
lbva nVi
la
r'r-rN 85 iiid., ch. ix !-p3"n !T"|S 831 leon que cite Simson a d tre trs rpandue, car Mose
; :
Il
parait cependant
Taku
"|3T172br3
m,
1
93).
Steinschneider, Catai. Bodl., 2t~8. Ce morceau a t publi de nouveau par Horowitz Halachtsche Schriften der Gaonim, Francfort, 1881,1, p. 59-62. Le passage en question y est ainsi conu ttnMa bl N5 13 ^fiW] ".HN obi*. * p^P^n peut srement avoir la siguication de mais il me parat copier
:
1N
"ftlN
<
>
traduire.
Jtichasin, d. Londres, p.
218
"ail
fUDJtt
ITOU
p. 30,
d"3Ja*1n
Vibn nbD
:
""Tt
cf.
par erreur
)W72Xa 13 JllDatt
'??
'"1
"ai
j-iCEia
a^ome.
IX
par Abraham Mamouni notre matre le Son importance doit en effet tre principalement cherche dans les Tosaphot composs par lui. Ces crits, d'abord simples additions complmentaires au commentaire de Raschi sur le Talmud, s'accrurent bientt en un nombre infini de commentaires. Les disciples de Raschi, notamment ses deux gendres Yehuda b. Natan et Mir b. Samuel de Rameru 2 (vers 1100-30) crivirent les premiers Tosaphot. La gnration suivante, principalement les fils de ce Mir, Joseph d'Orlans 3 et Isaac b. Ascher
Simson
est
*
nomm
Tosaphiste
comme
ils
y avait dans son cole soixante savants disciples dont chacun apprit par cur un trait du Talmud, tout en tudiant soigneusement en mme temps tous les autres traits 3 Le matre leur expliquait le Talmud dans toutes ses parties d'une faon si complte, qu'il leur devint aussi facile et aussi familier qu'un simple rcit. Sous sa
fait
ont
On
raconte
qu'il
comme Yehuda
Sir
Lon de Paris 6
dernier est
Simson de Sens 7 laborrent des Tosaphot. Ce considr comme un des principaux reprsentants des
et
tosaphistes franais,
comme un
matre de
la dialectique
talmu-
comme
1
celle
d'immenses lectures, il fait surSa mthode, des tosaphistes en gnral, consiste en ce qu'il ne part
la
L. c, niDOin^ b3>3 V' 'NJtt'U lm S"n"! souvent donne; voy. Schitla Mequbeet sur Ketnbot, p. 231 b msioina btibet * Voy. Zunz, Zur Geschichte, p. 31.
:
cette
39
b,
Cf.
Magazin,
souvent
I,
I,
p. 393.
* Il est
tout
court,
nom
(Or/iot
5
Hayim,
c,
1 d).
Menahem
b.
Or Zarua. I. p. 110 a Eagahot Ascheri, sur Hullin, cli. ni. 7 Or Zarua, II, p. 2b: (V'-)) yv}vfo w~"'^0 ^aVYW 'D1P3 V'-| $ y-pm Sabbat, 85 a N3"ttnb ttlDp Mordckhu, rPSfSt,
cf.
Tosaphot,
n 953.
A
T. VII, N
13.
50
pas,
comme
les novellistes
espagnols
pour
une
explication dj donne, la critique et discute, appuy sur elle les principes les plus importants et arrive ainsi synthtiquement
faciliter l'intelligence
du passage en question
3
2
.
Simson crivit des Tosapliot tendus sur la plus grande partie du Talniud 4 s'appuyant sur ceux de ses prdcesseurs, notamment
,
Ils
, et forment mBDin). Elizer de Touques 7 qui a vcu dans la seconde moiti du xm e sicle, les a abrgs et relis avec d'autres Tosapliot, notamment ceux d'Isaac b. Abraham, d'Elhananb. Isaac et des savants d'Evreux, surtout de R. Mose, qui sont connus sous le nom de Tosapliot d'Evreux . Les Tosapliot d'Elizer, refondus par ses disciples et successeurs, furent nomms Tosapliot de Touques et forment une grande partie de nos Tosapliot dits. Les Tosapliot de Simson sont tellement mls avec ces derniers que, selon la remarque
Simson
ou
les Tosapliot
(triDi
de Sens
anciens Tosapliot
ils ne peuvent tre distingus des autres [l. c), Tosapliot y ajouts, quoiqu'ils en soient la source. Ascher b. Yehiel (mort en 1327) a galement abrg les Tosa-
de R. Isseriein
pliot
c).
On en
et
Novelles,
3
n-CTVTl;
NPDD1P. vcy. Semag, dfense n 65; ou n3U), Commentaire de Simson sur Schebiit, IX, 5; Schitta sur 26 b, 62 a. 4 Hisdai Crescas dans la prface OrAdonaid.it de Simson bzo b^TSTI^B ~-H
:
mDDin
"7i72brr;.
*
b^n *wi
::r-:z bai
'-1
-
-;;
b" Nb ZX 'VZ'^n r^DT" *:~N ~'2 b" b un tiras px rni < in tidtt'd'i n""i --=bbnp znz z-z- y:xz-: \waxa ia*an x:- maonn
:
'-an
Cf. Isseriein,
ttT.
Pesaqim, 22 b, fyife
"1112)7310
FWE pi
30a
"""
;
B. 1
:
portant en
7
|"ND7318 'i^")
mDDin
et se
niDDlTI 3"3>
tpVnan
"
yph
isnb 'ian bmaa -,"z N-iS^N 3VM1. Cf. Isseriein, Terumat adtchen,
,
pw
nnstpw kVn 1rs mmpjg ana *y\u r'ZZT z"--rr: z , -:; zbz; wn'tn v:n-w mfionnn "nm '^an "pas pero muoinn nn -:- tom
,
Hagedolini,
11, t.
r.
Les Tosaphot Touques, qui sont anonymes dans les Tosapliot imrm cits dans le commentaire sur le Pcntateuque Minhat Yektt, 1 WtXHn ''DOW ou mDOinl , ::T; voy< & hou Eagdolim, et
JJase/arim,
III, r. r.;
lOUTent
licnjacub,
Qmt
Zunz, Zur
Geschtc/tte, p. 43.
51
la
compilation talmu-
Nuremberg),
suivants du
Beraliliot.
et
dans
les
2
).
collections
On peut
les
de
Talmud
Ils
schen, n 108). C'est d'eux que provient l'explication d'Isaac b. Mose (Or Zarua, I, p. 53 a) et des Tosaphot dits (Beraliliot, 28 a) qui se fondent sur les Tosaphot de Sir Lon de Paris 3 Le
.
T^art p. 89 & (voir plus loin, p. 85), cite aussi les Tosaphot de Sens probablement sur ce trait.
'0,
Sabbat. Le ms. Almanzi 100 (voy. Catalogue, 18) renferme une page des Tosaphot de Sens sur ce trait. Us sont mentionns par Simson lui-mme (Comment, sur Klim, II, 1 XXX, 2), cits dans d'autres crits 4 et forment la partie essentielle des Tosaphot sur Sabbat, dits, dans lesquels se prsentent aussi trs souvent les explications de Joseph Porat 5 Simson, par abrviation Raschba, N"nn, cite son grand-pre Simson (146 b) et rappelle sa discussion avec son matre Isaac (36 b, 85 a) et avec Elizer de Metz (66 a),
;
qui fut
un
disciple de R.
Tam.
Erubin. Les Tosaphot sur ce trait ont t crits par Simson sous la direction de son matre Isaac (voy. t. VI, p. 184). De grands morceaux en ont pass dans les Tosaphot dits, o ils sont donLe compilateur nomme son matre ns sans nom d'auteur
.
la Bodlienne(Opp. add. voy. Catalogue Neubauer, n 2358) renferme aussi 120 feuillets de Tosaphot sur Pesahim, de Simson de Sens .L'auteur y cite, entre autres, outre fol. 21, Saloson matre Isaac (Y), les autorits suivantes
;
:
1 Cf. Kohn, Monatsschrift, 1878, p. 181. Le Mordekha, ms. 88 de la bibliothque du sminai-e de Breslau, porte comme pigraphe ipOD ^lpb 3> IStp ''illH "120 " Eu ralit, le manuscrit contient moins de citations des To"U)"|. VD125 'Dim mais on y trouve, en revanche, quelques saphot Sens que le Mordekha imprim passages qui manquent dans l'dition. Les explications de Simson sur le Talmud sont souvent cites dans le T^DrT 'O, ms. dont nous parlerons plus loin. 2 n^STpfa taiS ou ^IpT no^DN publi sur plusieurs traits et en manuscrit
:
l
voy. Benjacob,
l.
c, p. 573.
Or Zarua, Consultations,
I,
n 205
Ascheri
n271, 277.
;
: V-i 15 y-]*m 40 b, commenant par Nttb^H vn :'- Or Zarua. l, p. 76 a) commenant par "pi3 {Or Zarua, II, p. 90); 72 a, commenc. "pTl72T [Or Zarua. 28 5, commenc. ^jVCN"! o il faut lire Simson au lieu de Simon II, p. 91 a) (voy. Tosaphot Yescht'nim sur Yoma, 81 b) l'dition Lemberg a intercal, en outre (40 b et 42 b), deux passages des Y3X25 'Oin. Des citations se trouvent aussi dans Or Zarua, II, p. 67 b, 68, 99 b.
(
68
a,
52
gique, et Jacob b.
Simson b. Yona, qui est connu comme pote liturSimson de Paris - fol. 44, Mose de Pontoise (voy. plus loin, p. 60) et Mose de yr^r, 3 fol. 50, son frre (Isaac) fol. 86. a'nNTa bi*73o '1 ('?), et fol. 90, son cousin Simson Cohen
mon
fol.
41,
(voy.
t.
trouvent
dans
Tosaphot dits 4 Ba. Ces Tosaphot sont mentionns dans plusieurs anciens crits (Semag, dfense n65; Semaq, n 193, glose; Mordekha, ms. 88 de la bibliothque du sminaire de Breslau, Ba, I). Il s'en
les
.
(d.
Metz, p. 4
b,
12 a, 15 a), et des passages isols dans les Tosaphot dits (38 a).
f
21 a de ce trait l'ex-
de R. Simson, probablement
le ntre.
Mocl Qaton.
On cite
des explications qui manent sans doute des Tosaphot de Simson [Or Zaraa, II, p. 169 a, sur Mod Qaton, 20 b; ib., p. 1"3 a, sur
22 a; Ascheri sur Mocl Qaton, ch. ni). Roscli Hascliana. Simson lui-mme renvoie ses Tosaphot sur ce trait (Commentaire sur Bilikurim, II, 4), desquels proviennent les citations de Mose de Coucy (Semag, dfense n 146) et celles des Tosaphot dits G
.
1 "iwV> rVlb'J '"^""l w!3 l'ancien ait eu un beau frre
'"1
uCpri.
Salomon Cohen qui avait des relations littraires avec Isaac et qui tait le beau-frre de Yehuda b. Calonymos de Mayence, dsign, peut-tre, dans notre citation, sous l'abrviation '-). Cf. Mordekha, B. Batra, I, n 501 Or Zarua, Yrt'D IDabl TO\" I. p. 16 Cj5"m p ar corruption). Simson cite ailleurs aussi des savants allemands;
:
voyez plus
2
loin.
p. 73..
ces
II,
p.
cf.
H6
3
rr:-
'piDtt
Va
ap*i "i"m
bi
mon
;
rwp na
"piaoio
-i"n
Zunz, Litij.. p. 162, 250. Je ne connais pas le passage mme. Peut-tre s'agit-il, comme dans Maimoniot, ri- ,"J, du passage de Pesahim, 102 V1572 TI1I553 voy. Taschba, mOT3 75. variante Schalscklet, d. Amsterdam, V"|} "O") dans "1^"j rO"13, "J-;,^ d. Riva, y.yz, ce que Carmoly {Lebanon, III. p.H3l) rend par Grcz, nom d'une localit franaise, seulement il y a plusieurs villages de ce nom. Cependant dans Or Zaru, II. p. 11 b, le mme passage porte lifciv^j PN3. l'eu avant il est question de Mose Cohen de Mayence (fiUfcJJla). Le Qor Hadorot, d. Berlin, p. 20, a la leon Vj"1 ^ usite galement pour Mayence. Je veux encore appeler l'attention sur quelques altrations de ce genre. Un manuscrit du Taschba que j'ai vu liez M. :irner de Berlin, il y a quelques annes, au n :ill9, porte V^3"ni?2 pour Nj::;.';". Peut-tre faut-il corriger de La mme faon V;^"i3 chez Simson. 4 2a, k":';*, 10a, comm. "p~ [cf. Schitta sur etubot, 21a] 51a, comm. b5 Z~~"ZZ7; [cf. Le commentaire sur Schebiit, IX, 1). Dans l'dition il faut lire N"-'~ ~ a.
:
:
<
1'.
de
N2^~.
elle n'esl
Cette explication
1
;
III,
'
mais
H'i'l.. 11 h
ne se trouve pas dans le commentaire de Simson sur Pare, pas en contradiction avec celle qui est donne en cet endroit. voy. le commentaire Alinhat Yehuda, p, B a. (glose T;":"!' r;";.;-;
:
53
de Sens sur Yoma sont mentionns par c, 94). Le passage qu'on en cite a t reproduit dans Jes Tosaphot Yeschnim sur Yoma dits (82 &), dont l'auteur, Mose de Coucy ', a encore utilis ailleurs les explications de Sim-
Isserlein [L
son (67
b,
81
&).
Sukka. Simson (Commentaire sur Bikkurhu, II, 4) rappelle .ses Tosaphot sur ce trait, dont les traces se rencontrent assez souvent dans les Tosaphot dits 2 Megilla. Les Tosaphot de Sens sont cits dans la Schilta sur ekhorot 3 Yebamot. Simson [l. c, Klim, I, 8) renvoie ses Tosaphot sur ce trait, qui ont trouv accs dans les Tosaphot dits 4 o ils sont donns sans nom d'auteur. Ketubot. Les Tosaphot de Simson [L c. Pea, III, 7) mentionns et souvent cits 3 notamment dans la Schitta de Beealel se rencontrent trs souvent dans les Tosaphot dits, o ils sont donns tantt avec le nom de leur auteur (N"non, 4 b, 39 a, 43 a
. .
et passim), tantt la
lui
il
matre (^21 v:nD?ji -onb iifinsi ,1"). Gittin. Les Tosaphot sur ce trait, auxquels se rfre Simson {Schebiit, X, 3), se trouvaient dans les manuscrits d'Azula (Birk
Yoseph,
I,
p. 11
cl).
De
le
trait
s.
v.
maon). Ces
" 1 et plus haut, 13 a, o il nomme sou Voy. ibid., 14 a D' 1 i "JTCWC '"0*1 grand-pre Hayim b. Hananel. Je cite l'dition ordinaire qui s'accorde avec l"dition de Berlin (173 b). D'autres ditions varient; voy. Schem Hagedolim et Benjacob, s. v.,
:
l
Zunz, Zur Geschichte, p. 37. * Voy, 17 a, comm. "PIN* anonyme (sous une autre forme dans Orhot Hayim, I, 36 b, comm. rnbmptt (cf. Mir de Rothenbourg, p. 111 b, au nom de Simson) d. Prague, n 96) 37 b, comm. TTirn (cf. Or Zarua, II, p. 136a) 47 a, comm. rij^b (cf. Commentaire de Simson, l. c.) 55 a, comm. "ppriN (cf. Semas/, commaud.
; ;
n 19).
le titre de "")Si TV2VD, d. Lemberg, 1861, p. 34 a, sur Bekhorot, 57 a. 5, comm. NTJ^lJ (cf. Ascheri, Tosaphot, Yebamot, 5 b) ; 14 , comm. N^TOS 75 b, comm. "pCD, qui concorde quant au fond (cf. Ascheri, l. c, sur le passage) 113 b, comm. "173N (cf. Or Zarua, I, avec la citation de Sema g, dfense n 119
3
Sous
p. 231 a).
5
cits
dans
Or Zarua,
I,
p.
179
a,
Mordekha,
i^'N
1HJTTTI.
Sema/j, command. n 48; ibid., 'n ; Mordekha, Ketubot, Gloses, 286, 288, 290. Cf. ">pOD sur Ketubot, n<* s 30, 67, 192, 241. Sur Keiubot, 2 b, note marginale (cnn rp;"pb\*) de N"3'C"I "'DO'in, sous
mb"ON
mBin
ici
laquelle
il
faut entendre
b, etc.
les
Tosaphot Ketubot
dits,
4 b.
35 a, 39 a, 31
64 a, comm. N5UJ "^iXD, au nom 1, p. 213 a) 176 a); 92 b, comm. JQVj (cf. Or Zarua, I, 209 b) 63 6, comm. blN (cf. Isserlein, Pcsaqim, 222, voy. plus haut) 91 a, avec la note, 12"n '"iD (cf. Frankel, l. c, p. 331).
(cf.
I,
Or Zarua,
p.
M
Tosaphot sont
cits
Simson sur ce
sou-
vent nomms 2
dits
3
,
se
ils
nom
d'auteur.
ce trait
.
peuvent tre empruntes d'autres crits de Simson 4 Sota. Les Tosaphot manuscrits sur ce trait (ms. Michal 3 838) ont pour auteur, d'aprs Azula 6 Simson de Sens, mais leur contenu ne confirme ni ne contredit cette opinion. On n'y cite que des autorits du xn e sicle, comme Samuel h. Mir, R. Tarn, Meschullam (de Narbonne), avec lequel ce dernier a correspondu, Elhanan et Mose de Pontoise. Le manuscrit lui-mme dsigne pour auteur un Hananel, qui n'est pas autrement connu. Il ne peut s'agir de Hananel, pre du clbre Hayim Cohen, car celui-ci n'est pas nomm comme un savant. Azula (Schem Hagedolim, s. v.) a vu un trs vieux manuscrit du Commentaire du Talmud d'un Hananel b. Samuel, mais l'poque de sa vie est incertaine. Baba Qamma. Bealel Aschkenazi a recueilli dans sa Scliitta 7 des morceaux considrables des Tosaphot de Sens sur Qamma, qui sont cits dans le Mordekha s C'est d'eux que proviennent de nombreux passages qui se trouvent, soit textuellement, soit modifis et sans nom d'auteur, dans les Tosaphot dits sur Qamma. Baba Meia. Ce que nous avons dit des Tosaphot sur Qamma est galement vrai de ceux de Meia. Ils sont cits par Mose de Coucy (Semag, command. 'pmTtf 'i) et par Mordekha (II, 260, VI, 343); ils l'ont t souvent aussi par Bealel 10 et sont trs
,
,
Mir de Rothenbourg, Consultations, d. Lemberg, n 476 Maimoniot, pUTVil, Ascheri, Consultations, LXXXV, 10; I, 8; cf. Tosapbot dits, 59a, comm. jnnN Mordekha, Gittin, I, n 327 Gloses, n 459. s Or Zarua, I, p. 200 b Semag, command. n 48 commentaire Minhit Yehuda, p. 22 b, 45 , 46 a, 83 a. 3 22 b, comm. ftSntttt jna (cf. Minhat Tehuda, p. 43 b) 27 b, comm. "J^N (cf.
1
ch. vi;
ibid., p.
30 b, comm. m3"1 "CO (cf. ibid., p. 60 a) 32 a, comm. -mrP DT (cf. Joseph Colon, n 166). * Hayim, Or Zarua, Consultations, n 102; R. Nissim, Nedarim, 8b. \ y. Catal. de la bibliothque de Michal, p. 73 il est maintenant la Bodlienne, Catal. Neubauer, n 836 5 Ces Tosaphot vont tre publics YVilna dans la nouvelle 65
a)
;
dition
6
du Talmud.
:
D'aprs cet auteur, Zunz, Zur &e$chiehte, p. 35. 7 Schitta sur Qamma, 6b ViBNE 'oin ^V^ 'i rt^N 3"nN )Vb% 1 cf. 2a et passim. Les Tosaphot Sens ont t ajouts la marge des Tosaphot pur L'abrviatem et sont appels pour ce motif Tosaphot marginaux, "j"r;.. 8 Qamma, VI, Yebamot, gloses sur XII, Smi/n'i/rin, closes, n721. 9 11 a, N , ''r Il , 2 a, comm. "Hft i 8 a, comm. V71N 5 8, comm. "p^ ^T"~ bipeutim ; voy. 8chitta sur ces passages. '" Schitta sur Meia, 26 a, 32 a, 43 i; cit aussi comme Tosaphot marginal.
:
;
ETUDE
SUIt S1MS0.N
53
Tosaphot
ditas,
sans
nom
sur Batra, qui sont souvent cits 2 et se trouvent aussi dans les To?aphot dits avec et sans le nom de l'auteur Sanhdrin. Ses Tosaphot sont cits et l 4 et quelques pas!
sages isols se trouvent aussi anonymes dans les Tosaphot dits \ Schebuot. Les Tosaphot de Sens sur ce trait dans le ms. Michael, 839 (Catal. Neubauer, n 428) offrent beaucoup de ressem-
Ces derniers sont pourtant de blance avec ceux qui sont dits date plus rcente, car ils se rfrent aux Tosaphot de R. Moselle,
.
7
,
ils
le
Prophte
Aboda Zara. La
trait, qui
s'est
conserve
en manuscrit dans
renvoie.
ms. Halberstam
l
'
10
.
Simson lui-mme y
dans le ms. Michal, 839 (Catal. Neubauer, 428) s'accordent trs souvent avec ceux qui sont publis
Malikot. Les Tosaphot de Sens
I
10
5,
comm. 'p^b'
11 ,
W3
26
b,
"pfaN tfb
et
passim
cf.
Schitta sur
ces passages.
Or Zarua, I, p. 209 b ; Mir de Rothenbourg, d. Prague, n 947 cf. Tosaphot Gloses, n 544 Mordekha, Batra, I, vers la fin 5, comm. W'HHfil "^ Ascheri, Consultations, LVHI, 2; Hayim, Or Zarua, Consultations, n 171. 3 Simson (158 a), appel aussi N3TD"*"i; voy. 36 5, 66 5; cf. Maimoniot, Gloses, Or Zarua, I, p. 84 a, o il faut corriger 'n, ch. x "J'^l "ISHBi ch. xii Or Zarua, Mose T032W en NPMSM voy. encore Tosaphot, 8 5, comm. JV3"lN Commentaire de Simson, l. c. I, p. 13 b ; 53 5, "iTi'^b^ '"1 4 Mordekha, Sanhdrin, III, n 686 Minhat Tehuia, p. 45 5 Terumat Hadschen,
*
;
Batra, 8
m^W
;
n 312. 5 Tosaphot, 35 a,
6 7
comm. "THiN vo y- Maimoniot, Consultations, tjvjacs, n" 57. Suivant une communication de M. Neubauer. Tosaphot, 33 a; voy. Zunz, Le., p. 38, cf. Luria, L c. : "|btt Sfttttl 'l "nnN
!
rrniNa sue
8
"i (Usez
v n-i3\s n).
;
srement un disciple d'Isaac l'Ancien (voy. plus haut) mais Mir de Mordekha, Yebamot, la fin) Rothenbourg (Consultations, d. Crmone, n 312 le dsigne comme son matre. Par contre, on peut aussi en infrer que Mir de Rothenbourg, qui mourut en 1293, naquit au plus tard en 1220, puisqu'il avait
II
tait
comme
9
matre
un
Mordekha, ms. 88 de la bibliothque du sminaire de Breslau, Aboda Zara, IV, V; dans l'dition, Sabbat, I, n241, 247 Huliiu, Gloses, n os 742, 744. 10 Le ms., qui a d'abord appartenu Luzzatto (voy. Halihhot Qedem, p. 46) et qui est maintenant M. Halberstam, est trs dfectueux. Il contient, sur un parchemin in-folio de 15 pages, les Tosaphot de Simson de Fdition jusqu'au f 41 b ; et, sur neuf autres pages in-folio, les Tosaphot de Yehuda Sir Lon sur Aboda la -a au f 41 5, se trouve cette notice "ib'W )tX2t2 'plCM "plDEia "^l fK'HB B"2 voy. Magazin, V. p. 180. JNT? "TC TT1T1 '1 rn'HS) u II Voy. ses Tosaphot sur Pesa/dm, ms. de la Bodlienne, et plus haut, f 31 b :
; ; : ;
bNj'ttttn 'ib
l"s>
-issnpa
rd
>a fo*b.
o6
et ont,
comme
b.
de R. Pre
xm
sicle.
que sont siC'est du nom de celui-ci, du second chapitre. Le manuscrit gns la plupart des Tosaphot 2 qui n'est nomm nulle part cite, entre autres, Mir de Bourgogne Tosaphot de Sens publis part 3 s'accordent aussi ailleurs. Les en majeure partie avec nos Tosaphot ils sont plus anciens qu'eux, mais ont reu leur forme dfinitive plus tard. Simson de Sens y est cit lui-mme (12 ). Il est la plus jeune des autorits ce sont d'ordinaire Samuel b. Mir et R. Tam, qui y sont cites dont on rapporte l'explication donne peu avant sa mort (22 a), Joseph de Palestine (2 a, dans nos Tosaphot simplement R. Joseph), Riba, sans doute Isaac b. Abraham (18 &, dans nos Tosaphot Abraham b. Isaac), Salomon de Dreux (15 1), par corruption
mon
matre R. Pre
OieT-n):, Simson b. Simson de Coucy (3 a, 18 a) et Abraham (b. Joseph d'Orlans, 6 b). Celui qui a collig ces Tosaphot nomme souvent son matre Mordekha 4 (12 a, dans nos Tosaphot simplement m"-), dont l'poque ne peut tre dtermine. Zebaldm. On rencontre souvent 5 des citations de ses Tosaphot sur ce trait, qui se trouvent en partie aussi dans nos Tosaphot
dits 6
Menahot. On trouve de longs extraits des Tosaphot de Simson s sur Menahot dans le Mordekha et dans les Tosaphot dits dont presque en entier 9 sous la dle troisime chapitre lui appartient
'
,
signation de
mon
matre
cit
(")"":).
et l des Tosaphot de Simson sur ll) Behhorot se retrouve en majeure partie dans nos Tosaphot dits
dans les Tosaphot dits, ri""Cn = ^PPPI "ni. n"--: Le manuscrit, 4 a, a b^j-DX: nos Tosaphot, "Cl^TDTS dits, RiMintt E^n. 3 Dans E"iTi CD, Livourne, 1801, fol. 1-7.
1
"
les
Tosaphot Sens
* Les Tosaphot, Batra, 19 a, Schebuot, \\b, parlent d'un Mordekha; Nidda, 36a, d'un Mordekha b. Isaac. Le Minhat Qenaot, p. 3 a, rapporte l'explication d'un Mordekha h. Natau (cf. Zunz, Zur Geschichte, p. 80, 98). Mordekha b. Elizer tait
eu
correspondance avec Simson (voy. plus haut). Elazar de Worms avait un matre du nom de Mordekha, voy. sou mb-:rr CIT'D, vas. Giiuzbur'r, 1 21 a "01"173 ")'")'" ^-n^tt T'en" rmri 1 "l^m btlO. C'est peut-tre le Mordekha
:
b. Elizer
susnomm.
:
;
Mordekha, Eullin, Gloses, n 744 Ascheri, Consultations, XX, 7. 74 a. ibzi'l voy. Or Zarua, I, p. 131 a. 7 Les rPj:" ^ '~ et *J"" Dn 'n ne sont, pour ainsi dire, qu'un extrait des Tosaphot Sens sur Menahot. 35 a, 38, r'?zr- cf. Mordekha, /. r., b 939] i^- 0r Zarua, I, ibid "pb^Dn (cf. /. c, p. 153 j; ibid., Nmaytt (cf. Or Zarua, I, p. I54aj
1
,
tmmn
; ,
p. 154 b).
4.
24
r>~ZZ
V.Z'CZ.
'|
nV313n 'Oin)
57
mais quelques-uns plus tendus, parce que ceux-ci appartiennent une rdaction plus rcente, qui a encore accueilli diverses autres explications. Le ms. Michal 839 et le ras. Almanzi 116 contiennent un extrait des Tosaphot de Sens sur Bek/wrot
Isaac le Jeune. Cet Isaac est dsign
. 1 ,
fait
par
comme
le
,
disciple de R.
Baruclr2 C'est difficilement le frre de Simson 3 car on ignore que celui-ci ait eu un matre du nom de R. Baruch. C'est donc un autre savant portant ce nom. Tamid. Le Commentaire 4 sur ce trait, attribu faussement Abraham b. David de Posquires, et qui a en ralit pour auteur un Allemand du commencement du xnr sicle, cite souvent des Tosaphot franais. Il est absolument impossible de dterminer 5 si ces mots dsignent spcialement les Tosaphot de Sens Hullin. Les Tosaphot sur ce trait (Commentaire sur Zabim,Y,
.
11)
(i
et se
nom
d'auteur
dans les Tosaphot dits \ Nidda. Les Tosaphot sur Nidda sont nomms par Simson dans Halla, III, 1 et encore ailleurs s D'innombrables passages des Tosaphot dits manent originairement de Simson, mais nous dpasserions les limites de notre plan, si nous voulions les rechercher en collationnant les textes cits. Nous tenions seulement montrer et prouver par quelques exemples quelle influence extraordinaire a exerc Simson de Sens
.
'25 a,
Tirn (cf. les Gloses de R. Pre sur Semag, n 194) 21a, ^pb^lTi iiid., "Ol Or Zarua, I, p. 72 a). 1 Le ms. Almaazi nomme l'auteur de l'extrait b"T *\T\"2 '"1 *P73bn. Le ms. l'i -|->p niON HVTa b'J pNtt 'Oinfc ^nSfp Michal porte l'pigraphe "-i!- Tbn '-hn -idid- diD") f'atrs tn i"" btta -nm-. * Peut-tre Baruch b. Isaac, auteur du Sfer Halentma, en Tau 1200, ou encore Baruch b. Samuel, auteur du Sfer Hahokhma, eu 1220.
;
(cf.
3
4
Zunz, Z. G.,
p. 35
Benjacob,
l.
^^n
cite
"JV^b
Zunz,
/.
c,
p. 57.
5
Le Commentaire ne
pas seulement
mVlDIl
Ascheri, Consultations, II, Mordekha, Hullin, Gloses, n os 744, 745, 749, 754 Joseph Colon, n 151 n""31 1DO ms., p. 70*, 71 b, 150 a et passim. 7 13*, m"npn, voy. Simson, l. c, 'OT, V, 11; 47 a, "i^ (cf. Mordekha, (cf. 1 10 b, 95a, N?2Dm (cf. Mordekha, n" 744) Hullin, Gloses, n 742) Gloses sur Sonag, u31). Mordea, DK3N31 * Or Zama, I, p. 94* le mme Tosaphot dit, Nid, le, kha, Nidda, Gloses Tosaphot, Nidda, (31 *, 3>TlB (cf. Cominentaire de Simson sur Sifra, p. 78 *). Une explication de Simson sur le mmo trait te trouve aussi daus
6
mba
;
le
p.
103
a.
58
jusqu'ici, son
que puissent tre les crits de Simson nomms uvre la plus remarquable est incontestablement le commentaire qu'il composa dans les dernires annes de sa vie ',
Si importants
aprs les Tosapbot, sur cette partie de la Misclma qui n'a pas de Talmud babylonien, savoir les deux ordres Zeraim et Tohorot,
l'exclusion des traits de Berakhot et Niclcla. A dfaut de la Gemara, qui aurait pu lui servir de guide, il s'aida de tous les passages du Talmud babylonien et jrusalemite qui avaient un rapport quelconque avec son sujet, surtout pour Zeraim.
d'ailleurs plus d'attention ce dernier
Il
a donn
ses prdcesseurs ou contemporains franais. Il tint beaucoup compte des anciennes compilations lialacliiques, la Tosefta, la MeliMlta, le Sifra ou Torat KoJianim, et le Sifr, qu'il compare, pour la parfaite intelligence du sujet, avec la Misclma, et dont il
concilie les divergences.
Il
nomme,
Sifr,
ou Sifr Sutta -, Midrascli halacbique plus rcent sur le quatrime et le cinquime livres de Mose, de la premire priode des Gaonim. Il est imit du grand Sifr, mais s'en spare considrablement sous bien des rapports, comme de tous les autres anciens crits lialacliiques. CeMidrasch n'a pas eu pour cette raison une grande importance comme autorit, mais il est toujours cit quand il s'agit d'lucider et de complter un point controvers. Ce
trait lialacbique,
Tous
les
que les anciens invoquent souvent, s'est perdu. passages cits sont, dans le Commentaire, l'objet d'une
nM9
2 5
dT
;
'Z12
/-,
DT V12^ S]TCn
I ;
lttMaffi
I,
/,,'.
I\, 7; XI.
II.
,
2, T.
VIII, 6;
Le Yalqut Schimoni cite souvent cet ouvrage sous ce nom; voy. sections n^'J ~~n ^Z'Z'Z-.. Dans une glose sur Simson {Para, VIII, 7), on lui donne le nom de NI!" t':'1'" voy,
Oholot,
2, 3,
4
;
II,
1,
III, 3
XIII,
Para,
I.
"mtta "^DM ,/'" / -. * t'::" tm :"s d^ss w~~': ibid., s. p. J; DTia, o on l'appelle sur L vi tique, X. I!i ij^J 13133 Vw "HDD. Le a mt33, cite dans le mme passage du "lift [voy. Raechi, 8ota, W> a) f-.ns b^3D3 ^IB nB ^-r^-j Kr"n "Q ," de mme Yalqut, VOtti <L Weiae, OttckieKt
. v.
p;-;
t::- m
:
:
V'-'-'- KltlZJ
-
*W>Z
II, p.
11,
p. 43.
/'
de la lumire sur les passages difficiles de la Mischna, mais aussi sur de nombreux passages du Talmud jrusalemite et des crits halachiques susmentionns. Les passages mis en parallle montrent mainte diffrence et dans le texte et dans la faon de lire.
La
et
en
mme temps un des avantages du Commentaire. Pour la nettet de la critique, comme pour la mthode entire, celui-ci rappelle le
commentaire de Raschi sur le Talmud. Seulement, dfaut du Talmud, il est plus tendu que celui de son prdcesseur. Il s'occupe des dtails pour les expliquer sous toutes leurs faces, au point de vue de la casuistique, de la langue et de la logique. Les explications tymologiques, pour lesquelles il s'appuie sur la trarenferment beaucoup d'excelduction aramenne du Targoum lentes choses et font preuve d'un fin sentiment de la linguistique. Il n'est pas rare qu'il interprte certains mots par des gloses france qu'il en dit est pris d'ailleurs. aises. Il ne savait pas le grec 2 Outre le commentaire de Raschi, il a utilis tout particulirement 1 L'A ntch, deNatan b. Yehiel de Rome, qu'il suit dans la plu1
3
.
Le Commentaire-vocabulaire, de Ha Gaon
il
4
,
sur la Mischna,
dont les explications ont pass en grande partie, avec dsignation de l'auteur ou non, dans
ordre Tohorot, sur lequel
s'appuie
,
et
l'Aruch
3
Le Commentaire d'Isaac
b.
Zeram
nomme nommer
fectueux
7
.
mais auquel il emprunte aussi mainte chose sans le Son commentaire sur le trait de Bikkurim tait dl'diteur a complt ce qui manquait (II, 4, jusqu' la
Pa, VII, 4, Klim, X, 2 i^blBY-p dliTiri. Oholot, XIII, 4. VII, 5 V, 8 Bernai, I, 1 Kilaim, I, 1,2, etc. cf. Aruch,
;
; ; ; ;
i *
'
Bernai,
I, 1
Bernai, IV, 2
;
s. v. Pa, III, 2 " Edit dans la collection TDliO lTT>U2 V"^"lp> Berlin, 1856. 11 n'est pas prouv qu'il ait compos un commentaire sur la Mischna entire. La citation, chez Frst, Bibliotheca, I, p. 358, de la relation de voyage de Petahya est ou fausse, ou tire d'une dition altre. D'aprs plusieurs ditions que j'ai sous les yeux, Paris, 1831, et Londres, 1856, elle est ainsi conue b^?3 iTJtt^UJ il^lJ'D 31 "'ttTT'E "JIM ifitil ifflY-nBI .Qi-llO n^rttl Wnptt; tandis que chez Frst elle est
;
Ep"l10 ttlDI! tWnpl bft "^n S"l vw-|-pD. seulement "pO T^-po. 6 KtHim, I, 1 Oholot, I, 2 Para, II, 1 Miqwaot, V, 2. Dans Makhschirin, V, 1, voy. Gross, se trouve une glose d'Isaac de Siponto, ajoute probablement plus tard
ainsi rapporte
5
:
II cite
Magasin,
7
II,
p. 42.
;
;
Bernai,
;
p. 83 a
Kaftor vaferah, IV, 2 voy. ms. Michal, l. c. sur ce passage, I, 2 Tosaphot Yomtob Halla, IV, 7 cf. Or Zarua, I, p. 72 a; KtHim, VIII, 6
; ;
sur ce passage.
60
fin)
y a quelques annes d'aprs un manuscrit *. Simson avait aussi devant lui un commentaire sur Tohorot, qu'avait compos un dis3 Celui-ci exisciple de R. Tam, Mose b. Abraham de Pontoise e tait encore en manuscrit dans la seconde moiti du xvi sicle, 4 entre les mains de Hayim b. Bealel (mort en 1588), mais il a disparu depuis. Ce que Simson cite encore dudit Mose 5 peut tre emprunt ses Tosaphot. Le commentaire de Mamonide sur la Mischna n'est nulle part mentionn. On croit communment qu'il ne l'a aucunement connu et que l'unique passage qui lui est certainement emprunt doit tre une glose marginale qui a pass plus tard dans le corps du texte G Ceci est fort possible, car le commentaire de Simson, comme l'avoue le premier diteur luimme (Bomberg, Venise), n'a pas t dit bien correctement. Simson a rdig deux fois son commentaire La seconde rdaction, dans laquelle il a introduit de notables changements, n'a pas t utilise, parait-il, pour la publication. D'aprs le tmoignage de Jacob b. ksa, qui a traduit de l'arabe en hbreu le Commenil).). taire de Mamonide sur l'ordre Naschim (voy. prface Simson a aussi comment les traits de Schegalim, Ediujot, Middot et Qinnim. Aucun de ces commentaires ne s'est conserve Les Tosaphot de Sens sur Eduyot s sont une compilation tardive,
.
Voy. Magazin, l. c, p. 3o. Ce commentaire vient d'tre imprim Wilna dans la nouvelle dition du Talmud. * Dans le Lebanon, IV, p. 5, tir du ms. Sorbonne, n 135. Ce morceau renferme aussi des passages qui rappellent le Commentaire d'Isaac. L'assertion de Steinschneider (Cat. Bodl., 211) qui fait dlsaac b. Malkideq un lve de Simson est
1
errone.
3 Dans le Sfer Rayaschar, Cf. trait Tohorot, VII, y NttJ"' l331B7a ftlDE de R. Tam, p. 76 b et 82 a, et dans Mordekhal, etc., ce rabbin est souvent nomm. 4 Voy. son commentaire cabbalistique ^TI?" ""HN "ISO (Orient, 1848, p. 270, K 12)' , 31S2 TOJXj)" Le nom de ville est souvent corrompu voy. C'-p n2*T, Tosaphot Ascheri sur p. 87 b, RByiOSIS Tosapbot, Aboda Zara, 36 b, CllDIS Schalschtfiec Haqabbala, d. Yebamot, 66 A, M^TlD Or Zarua, I, p. 84 a, 1Q3B Amsterdam, p. 43, rTyitMIB. Les passages de Or Zarua, l. c., Tosaphot, Batra, 66 b, Yoma, 6 b, Pesahim, 67 b, sont sans doute emprunts au mme commentaire. 5 Terumot, XI, dFH3N '"".2 !Tw>2 dont les Tosaphot sont souvent cits; voy. Yoma, 64 a Aboda Zara, l. c. ; cf. plus haut Tosaphot, Sota, ms. Ses annotations au Pentateuque se trouvent souvent cites dans C" "* et ailleurs. Cf. Zuns, Paanah Rata, D^UEHDfti et ms. Munich, 50, p. 148 b, Zwt Qetehichte, p. 74
, :
m.
,,
"
'..
6
7
Voyez Tosaphot Yomtob sur Makhschirin, V, 1(> Yad Maleakhi, p, 138. Voy. Realel Aschkenazi, Consultations, p.8b,9a. La noie du Semag, com;
raand.
tioncs,
8
19,
se
rapporte
probablement aussi
la
renvoie;
t.
Sur
la
premire dition,
le
Sous
N"^"":
61 TUDE SUR SIMSON BEN ABRAHAM DE SENS sont mentionnes dans laquelle Simson lui-mme est cit et o d'Abraham b. David de Postires*. Une souvent les explications Simson, s'accorde bien avec les explications de
'
certaine partie
car
ment 4
emprunte, mais l'autre s'en spare considrableSimson n'en est donc en aucune faon l'auteur.
XI
COMMENTAIRE DE SIMSON SUR LE SIFRA.
fait selon la Aprs le commentaire sur la Mischna, et tout un commentaire sur le mme mthode, Simson a aussi compos a t publi d'aprs un Sifra ou Torat Kohanim. Cet ouvrage 5 car il est inadmissible manuscrit incorrect ou plein de lacunes plusieurs chapitres sans les que Simson ait laiss au beau milieu est l'auteur. Cela expliquer. Il est hors de doute que Simson en Commentaire de la Mischna et de la ressort de ses renvois son uvres c concordance de nombreux passages des deux matre David b. CaloOutre les explications de Raschi, de son Samuel 1 des diffrents Tosaphistes, comme nymos, de Isaac b. Cohen s et d'autres nomms plus loin, Simson
,
.
R.
Tam, Hayim
un
trs
David grand parti du commentaire d'Abraham b. seule fois, il pas une de Posquires sur le Sifra. Il ne le nomme
Eduyot ont paru ensemble Simson de Sens, et le Commentaire de Mamonide sur dans l'dition du lalmud LemDessau, 1813, in-4. Ils ont t publis de nouveau 565. benr, 1866, in-8; voy. Zunz, Zur Geschichte, p. 12^1 Simson, Paz, M, 1 Cf. ibid., Mischna, IV, 3, m^TE "*M
OTO
7
;
Ibid., II, 9
Ibid.,
I,
;
III, 1, 3. 9.
II,
2; Simson, Halla,
Ohoiot, III, 1.
4.
I,
Okolot,
II,
II
III, 1
^ Ibid., IV,
Edui/ot la
5
Simson
fait'
4)
qu
il
mme mischna qui est explique ici. du rabbin Jacob David de Edition Varsovie, 1866, petit folio, avec les gloses ce dernier. Le quart d'aprs le manuscrit qui tait en possession de Wischcorod, en manuscrit manque. Le Commentaire de Simson se trouve environ du commentaire
^SnT^;
littralement.
?
:
cf.
Simson, Pi*,
I,
5 s'accordant
n-rt pXW TB
Pape 35 blNtt *l"3 pttf (Hs. batOU) 1*'a) 52 a et ,8$ La dsignation !>1M n'a trait sans doute qu' ses Tosaphol. II, C2?N souvent dans un sens gnral voy. Ascheri, Pesahim, Commentaire sur la Tora, IV, 15, 41 V, 21, 14.
;
;
W
"1
"13
est
employe
'-
"n^
.
K*scni,
tukt> de gloses Vienne, 1862, eu petit format muni prcieuses, nTEbnl nTlDtt, de Wciss.
62
cite
simplement les sages de Lunel , es sages de la Provence , ou seulement quelques commentateurs- , ou les uvres de Lunel 3 . En plusieurs endroits 4 il en fait des extraits sans mme en indiquer la source; des demi-chapitres, des chapitres entiers sont quelquefois textuellement copis 5 de sorte que son commentaire est en ralit une refonte du commentaire d'Abraham h. David. Simson cite aussi Hillel de Grce 6 qui a compos des commentaires sur le Sifr aussi bien que sur le Sifra, lesquels existent encore en manuscrit Il a fait souvent aussi des emprunts ce dernier ouvrage sans le nommer s Une partie de ces passages se trouve aussi dans le commentaire d'Abraham b. David 9 On attribue gnralement la priorit ce dernier 10 mais cela n'est pas bien certain. Hillel b. Elyaqim 11 de iTmbo 12 localit inconnue de la Grce ou de la Basse-Italie, cite Isaac b.
, ,
a 3
Page 39 , 80 5,88 a, 92 , 115rt,- 53 a seulement Nltj'OTlD "'ftSn. Page 76 5, tP-iDft 1"i, 81 a, 98 S... Page 91 b, b^b "HEO 58 5, b^-lbl "HEO- Le renvoi se rapporte plus sp;
cialement au texte.
4 Nous irions trop loin si nous voulions citer tousses passages. Il n*y a qu' comparer simplement les deux commentaires et on reconnatra aisment la dpendance de Simson de Rabad. 5 Je renvoie surtout aux pages 88 a (Rabad, p. 95 a, b), 93 b (Rabad, p. 99 b), 99 a (Rabad, 104 a), 101 a (Rabad, 105 a), 104 (Rabad, 107 5), 107 5 (Rabad, 110 5), 110, 5 (Rabad, 112 a).
Page 9 5, 51 5, 82 a, 92 a, 93 5, 106 5, seulement bbn 'n p. 53, 100 a, bbn "jV y"lN73. D'aprs cela Hillel b. Eliaqim "pa^fa ou "jiTW, dans le ms. Munich 59, 1 281 5, serait corriger en J"P73. Cf. Steinschneider, Hebr. Bibliogr., XI, p. 75, et Geiger, Zeitschrift, X, p. 316.
6
;
p. 15);
X, p. 114, de la bibliothque impriale de Vienne (Catal. de Goldenthal, ms. Michal, 642 (Catal., p. 55) Sifra, ms. IX, 116, Vienne (Catal., p. 12) ms. Michal (L c.) ms. Oppenheim, 804 g ; ms. Merzbacher, Munich (Rabbinowicz, Varia lectiones, V, prface), ayant pour titre ^2"Q bb"! / " 3"l73 N""!2Ci"i by '"^D
'
Sifra, ms.
aypnn R'i
ItttJ
BP
a
HHT3
VOS
)"fDi*
N53 3rOD
donc t copi en 1212. D'aprs l'hypothse, justifie du Teste, de M. Rabbinowicz, le copiste est le frre de l'auteur. Un fragment de la section ^JTpirn a t publi par M. Jellinek dans son
,
^p^bx
"
by. Le manuscrit
"nnl DTJ5np,
8
p.
29-32.
p. 3 a
Simson, Commentaire,
;
p. 14)
p. 70 5,
;
la
note de Weiss)
p. 91 5,
leon
nWinM
blbn
Goldenthal, p. 17) p. 28 a (cf. Catal., N1TZ3 1133> (Rabad, Commentaire, p. 83 a, l. c.) p. 84 5, p. 73 5 (ibid., gloses de l'diteur) *V2> (Rabad, /. c.) p. 98 a (note de Weise) p. 110 5,
(Catal.
;
TON
-,
1"1%JN (Jellinek,
p.
l.
c,
14
p. 32).
;
p.
Cm
:"; v;"
c^rcn
cnp7:3 (Rabad, p,98J jti fo-wi -r.^r, ^E3"m nfcfiH fltfa vusnm dTDTD). Berliner, LIcbr. Bibliogr,, L c, renvoie encore six autres pai
.
parallles.
10 Hebr. Bibliogr., L C, ; Geiger, Zeiitehrift, IX, p. 23, qui place Hillel un sicle aprs Rabad, ce qui est im 11 C'est ainsi qu'il est appel dans plusieurs manuscrits de ses commentaires. 11 Voy. Yesaja di Tram l'Ancien, Tosaphot, M"><la Zara, deuxime recension, d.
Lembcrg, 74
i-p-V"":
bb"i
"^m
II,
p.
149,
TTlVWl.
03
son ouvrage avant 1212, Mfkideq (mort en cette anne. Il fleurit donc la fin puisqu'il fut dj copi du xii et au commencement du xm e sicle, et il peut ainsi avoir
vers 1170), et
il
crivit
utilis le
commentaire de Rabad (mort en 1198). Mais il peut aussi avoir compos son ouvrage plusieurs annes avant 1198, et alors il serait fort possible que Rabad ait eu cet ouvrage sous les yeux,
puisqu'il connat d'ailleurs tous les crits des savants grecs et trs vraisemblablement aussi ceux de son contemporain Isaacb. Malkideq 2 Les travaux des savants grecs ont de bonne heure trouv le chemin de la Provence. Ainsi, pour ne mentionner qu'un exemple, Isaac b. Abba Mari, dans son Itur 3 compos vers 1179-80,
.
d'Isaac de Siponto.
De
la
qui fut
un contemporain de ce dernier, peut avoir t connu d'Abraham b. David. Simson mentionne aussi Samuel le Pieux b. Calonymos 4 le pre de Yehuda le Pieux de Spire, qui a vcu au milieu du xn e sicle 5 Elazar b. et a comment le Talmud, la Bible et les Prires Hadarschan G (vers 1250) l'appelle son bisaeul et nomme Mosch
,
.
les
il le cite d'aprs le mme passage dans son dition du Bifr, nTJH commentaires de Hillel. La notice du "i^p 3>V"lT TlN ms. rapporte dans Zion, II, p. 43, qui donne Hillel pour un disciple de Raschi, repose sur une confusion. 1 Voy. Catal. Goldenthal, p. 15. Cette citation manque dans le ms. Merzbacher voy. cependant Zunz, Benjamin de Ttidle, d. Ascher, II, p. 29. Sur l'poque d'Isaac de Siponto, voyez Magazin, II, p. 33. * Voyez Rabad, Gloses sur le Hisckn Tora, ^33> mna, I, 9; V, 9 et pass.
Friedmann a
43.
I, p.
II, p. 30)
ibid., p. 43.
OV^mbp
13
""D
TOnn
les
*>&tl}!JI
S").!
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TH
*2h
mn m
Prires,
"6
&T *p
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5
b*nna an.
Elazar de
:
Worms
dit
ms. Ginzbourg,
p. 60
ppr. nT*?N ^: bn^p *reO Tcn- rmrr iran Pentaleuque dans Paanah Raza, sections Jl2 et NI 1 !
yipvi -\-ibnp
;
;
mbsn
Sot a, 12 a.
io j-rensi iris bn by mftfhawafl nso dntai^b 7012 "l"nn -iT^bN '"in 'mN -in^n. H cite souvent son grand-pre, 64*, "POTT?! ^p Samuel le Pieux, p. ex., p. 168 b : fcTPD'w "Cp ^Nltltt 67 b, "T'onri 5&ttWffi! T3*l voy. Steinschneider, Eebr. Bibliogr., XIV, p. 65. S'appuyant sur ces diverses citations, Geiger, Jd. Zeitschrift, X, p. 315, dsigne Elazar comme petit-fils de Samuel le Pieux cependant dans le ms., p. 152, on lit
b"T
lOlin
.ino^a ftriVttft n;a in3t73. il n'est pas impossible ip bsitti que le i^pT des citations prcdentes ait aussi la signification de bisaeul , voy. Qor Hadorot, d. Berlin, p. 23 b. Le ms. Oppenheim, 263 *, contient un commentaire sur l'Exode d'un petit-fils de Samuel le Pieux voy. Zunz, l. c, p. 91. TDD (et nou Tian comme cbez Jellinek, Ausnahl kabbalisticher Mystih, p. 20) peut galement signifier arrire-petit-lils . Sur Elazar, voy. Honatssckr., 1881, p. 564.
^p
irm
64
Mehhilta 1
lui
Un commentateur anonyme du
:
Sifra*
nomme
souvent
par
ttm
le
Pieux si il parle galement de son commentaire intitul probablement le titre de son commentaire sur
c'est
le
Dans son commentaire sur le Sifra, Simson touche aussi le domaine de l'exgse biblique. De nombreux passages du Pentateuque y trouvent leur explication. Ces explications, eu gard
leur relation avec le texte du Sif?*a, sont naturellement d'ordre
plutt halachique et aggadique, mais, ce dernier point de vue,
ils
fait,
commentaire du Pentateuque 3 qui repose essentiellement sur la mystique des lettres, laquelle fut cultive avec tant d'ardeur, notamment en Allemagne, dans l'cole du cabbaliste Elazar de Worms, et qui de l a pntr aussi dans d'autres pays. Ce qu'on nous rapporte du manuscrit qui renferme ce commentaire est si incertain et si insuffisant qu'on ne peut gure se former un jugement sur l'auteur sans avoir vu l'uvre. Les crits de Simson n'offrent d'ailleurs aucun point d'appui la supposition qu'il ait comment le Pentateuque. Ce qui, par exemple, est cit de lui dans le commentaire sur le Pentateuque intitul Minhat Yclnicla (8 a) peut tre emprunt ses Tosaphot. Le Simson qui est cit dans le Paanah Raza ms. 4 peut tre un autre. Des remarques parses sur quelques passages ou plutt sur certains mots de la Bible se prsentent souvent dans les deux commentaires de Simson dj analyss. On sait que la langue de la Mischna
et de la Barata,
comme
mise
profit trs
avantageusement pour
Nous
1 L'expression TlCa Npb^^^S ne se rapporte certainement pas au commentaire d'un passade isol de la Mehhilta, mais dsigne un ouvrage sur ce trait ; cependant le mot Nnb^lD'J s'emploie aussi en gnral pour dsigner d*autres Baratot.
Ms. Munich,
39,
261
;
*)DS
:
b$ bN*
bfinWttJ
131
N- jTi Bnp3fi
384
:'w "COI 3""," "HIM T,'Z"2 "PB r/:i n-ifi nv: W9X ht neo
"31
N~lp"H N~!p:r "lO by '"'B- Il "'y a pas songer au Midrasch de ce nom. Eschkol llakofer cite un crit karate ainsi nomm. On ne peut donc pas penser que ce soit l un simple titre. Peut-tre faut-il corriger -)00 en N*"|BO
3
storico,
cf.
Zuot,
,-,
Zur
*
-mb
f"
59a
->;n
m^j:
-*;-'rr
^a rmna
-br-iio.
^-m
'CN
'rbnr
'p'ttatt
2"i
mz?
----
TUDE SUN
S1MS0.N
63
Pa,
I,
1. '~Tj?
avec l'Aruch
et
avec
le
Com7, ,
mentaire de Mamonide sur ce passage, comme ib., VI, par imw, qui signifie en hbreu la graine du raisin mais ici le grain de bl , et ensuite gnralement
rcolte du bl (comp. le
la
II).
Pa,
en hbreu comp. il et 23 dos . onp a le mme sens que l'hbreu bsre (Psaumes, lxxx, 14), qui ne se prsente qu'une fois, tandis que le mot aramen se retrouve encore ailleurs (voy. Menahot, 71 b ; Aboda Zara, 49 fr), se disant de l'arrachage des branches sches. Les consonnes 5 et p permutent souvent aussi en hbreu, comp. ymi et 3>mp casque . Dj Saadia a fait remarquer la similitude des mots d-d et onp. Klim, VIII, 3. rmo, ouvrage mailles , a de l'affinit, comme l'a dj remarqu Ha Gaon (voy. Aruch, s. r.) avec comp. ono, Isae, lviii, 7, et ens, "nia, Exode, xxxi, 10 Lament., iv, 7.
a et
i
;
III, 7.
Sifra, p. 77
b.
yn,
mme
sens, suivant
retombant , Exode, xxvi, 12. Comme la permutation des gutturales v et n, on cite W\9-, Jol, iv, 11, pour iiuirt htez-vous , et n?3, Isae, ix, 18, nro, avec la signification de enferm . Des commentateurs plus rcents prennent ri3>3 dans le sens de embras , ce qui convient mieux la liaison et l'ensemble du contexte S n*D3>n, mais se justifie difficilement d'aprs l'tymologie. Chose curieuse, les mots pmn fi (Lvit., xix, 13) ne pressure point ton prochain , sont considrs par lui comme ayant le mme sens que pifin ne convoite pas le bien de ton prochain . Klim, xvi, 4, nnp, selon d'autres versions nnp, la clture ou lieu de clture , a de l'affinit avec le mot mp, dans npD
Simson, que exemples de
mno
mp
explique aussi
mp
dans
le
sens de
prison
Des traducteurs plus rcents considrent ce mot comme un redoublement de nps ouvrir , comme s'il y avait npnpo
ouverture
b.
ou
dlivrance
. lui,
Sifra, p. 52
un savant
des accompli ou parfait comp. Bca, 7 a, pa'nsfc*! sens se retrouve, ufs compltement cuits . Le mme d'aprs lui, comme d'aprs Raschi, Bca, L c, dans le nais prion de Lvitique, xm, 23 inflammation consomme mais nanss est videmment en relation avec rpia, comp.
;
"^a
T. VII, N
13.
m
-;-ab,
m imsai
"prrn.
Isae, vi,
13,
ttrrtn
dans
b.
le
Targoum fmsb
(Lvit.,
;
i/ra, p. 80
ypyp
comp. l'hbreu
.
graver dans
la
la
rigueur
un redoublement, comme
;
17) pourrait tre de bzn enlever mais en ralit rt^ba vient de bia, et ypyp de y\*p> qui ne
ibaba
(Isae,
xxn,
driver de
5>p^
enfoncer
le
pieu
ou
attacher un
pieu
drive de l'araprofond ; ainsi dans Nedarim, 20 a comp. Erubin, D" btt i?2"in la profondeur de la mer tannn signifierait par 47, mis r2inn "p 2 "^ tnn im f ss consquent un nez profondment cras . Sifra, p. 110 b. *pE (Lvit., xxvi, 36) driverait au contraire du talmudique ND"n, B. Batra, 4 a, roi, matre (voy. Raschi.
men nn
1
tre
ad
h. L).
yyb
serait
donc
la
peur du matre
Cependant
la vritable
"pn
tre
mou
Nous devons, pour ne pas trop nous loigner de notre plan, nous borner ces quelques exemples qui nous font connatre, jusqu' un certain point, la mthode exgtique de Simson. Dans les deux commentaires de Simson se prsentent souvent des gloses franaises dont le texte est quelquefois corrompu '. Nous allons runir ici celles qui ne se retrouvent pas dans Raschi avec
la
mme
I,
version
Pa,
-xi? = "i:-'j:-m, vedasse , sel qui se tire de la guede dans Raschi, Pesahim, 56 6, corrompu 6nttTi; Nidda, 50 a, B. Qamma, 101 b, ktu, guede . sntJ'na Ibid.,b. sis = -pib;-np, cornouiller , dans le commentai] -z-z-. le Sifra, p. 766, corrompu
;
:
:
Bnwn, mais dans Kilam, n, 5, Niay, guesde , nouveau franais guede ou voide, lat. isatis tinctoria, espce de pastel dont les feuilles servent teindre eu bleu fonc.
4. troa "u rr-cs en vieux franais
KUam,
1
1,4.
pa^is
)'^:----.
dans
la Sainton
tudiu
,<
le niut
t~?2 ou *p~'~
_".
87
vieux franr. cooin , prov. codoing , lat. cydonia , les fruits sauvages de cette espce s'apfranc. coing
;
pellent coignasse .
Kilam,
8.
rnnbn
snbM,
mauve
, lat.
malva
lat.
plante de
grse-
la famille des
malvaces.
fenu grec
,
= ipmrro, =
fnum
cum
Ibid.,
V,
8.
tno^p
Sukka, 11
a,
rw, vieux
, d'o ensuite en nouveau franc. lierre , proprement Pierre pour l'yre . L'rucli a finTK, d'aprs le lat. hedera c'est ainsi cru il faut corriger le N-r\x
franc. yre
de Simson.
Schebiit, III, 9. trognon trba
cive
Ibid.,
= tant, ciboule , dans le Berry ou civot . En revanche, le iVieps de Raschi, Rosch Hascliana, lAa, rappelle plutt l'italien cipolla , du latin Ccepulla , qui est un diminutif de csepa. V, 6. np* = N-iabnp, cotre , comp. le lat. culter et le
prov. coltre
Klim,
Ibid., 8.
b,
Vm,
peut-
filasse ,
II, 4. fstta
-,:
bi i*pio
nta
= rp->73"ib
ou n^anV,
lumire
Ibid., IV, 3.
bm "ba = Tenta,
Tna
,
trpied .
,
Ibid.,
X,
4.
= sa"ibs,
pelote
."pas*
ballot et peloton.
-pt,
"paipra
pava
t]bp
ba
papier
fait
de "panp
coton
(3.
Ibid., XI,
ap^o
= Vvnba,
vieux franc.
Ibid., 8. ipnts
Ibid., XII, 2.
buretel
'vVe'", genouillres .
dans Raschi,
crocs,
nouveau
franc.
crochet
Ibid., XIII, 2.
Ibid., 4.
arOM
Ibid., 5.
nm = NbE, pelle . = Stefa crayon pour graver sur la cire. irr^tt rior, scie . faut sans doute lire kVh, ou NTibn = N b^;
{'!),
%
il
plutt
franc.
Nb^n, vieux
franc.
ruil
mille
nouveau
rouille ,
.
1.
rus-p\s-i,
rouil-
lure
Ibid.,
XXI,
oit p
~i
= n;
,,-,
d,
peigne
(de tisserand).
.
Vbnn =
-r:\s
T, b'n:\s\
enrouler
= bTiD,
veau franc.
fuissel et
fusels ,
nou-
68
nnap = TVip, collier , vieux franc. colers . Ibid.y XXII, 2. m" = Nb;oj:, sangle , vieux franc. cengle . Ibid., XXIV, 9. (ba] mbaion = im, bahut . Oholot,l, 8. pEn = mp, coude . Negam, VI, 7. narr^-BY-ns, poireau ou porreau . Para, II, 2. nbni = nKm*n, dans Raschi, L vit., xxn, 22, mmtti
Relira, 2.
verrue
ToJwrot, IX,
Ibid.,
= n^bs, sans doute cacher . X, 8. "jabin = ^pnbpUJN, chauder , vieux franais chaulder .
5. &\-!T yatna
I,
bwfen b'nmarrtJ b-ou5N = nsis, grappe . ntd, poire . TY^'d., 5. *i"a ^b^a pbia-na Bnira = \D"tt, cosse , aussi cossat , de l dans Raschi, Hullin, 119 a, tiBIp. /&z#., III, 2. i-ibm = Nsms, mais dans Schebiit, IX, 1, = T^a-na mSibabn, pourpier , lat. portulacca , aussi pulliper , de l dans Raschi, Sithka, 39 a, Tsbw. Sifr, p. 13a. n^r-i = V^tD, sans doute biruj, chandoler .
Uqiiu,
3. "n
Ibid.,
6.
^osn
Jbid.,18b.
Ti3
Nidda, 61
YiaMt,
^amaiK,
/id., 80 b.
entortill .
ce qui se dit
aussi du bl rouill.
XII
SIMSON, POTE LITURGIQUE.
Il
liturgique.
On ne
lui
hymne de quatre
ment Simson en
une
Le pome, qui
Le
montre
impossible de dcouvrir
Une
'H
"'",3 *|ir!2w' introduction Barchu, commenant par HDM1 'inan, reproduite dans n"H*|< blS, n81, d'aprs une copie de LuzzaltO du Mulisor Vitry, avec la suscription "ajt y~Nb nbiy!"! "{"iCTw '~,*2\ v<>y. ZuDS, Lxttralurg i, 302 cf, Kerem Semed, I\', p. 24.
1
T~
~N
ETUDE
Sl'lt
S1MS0N BEN
lui,
ABRAHAM DE SENS
69
car ce
nom
fut port
par beaucoup
les Juifs
du moyen ge
souvent,
au moins prcdes de quelques lignes rimes, o l'on du destinataire. On pourrait appeler ces morceaux, qui ont rellement parfois une valeur potique, la posie pistolaire. Simson avait galement l'habitude de mettre de pareilles rimes en tte de ses lettres, mais peu s'en sont conserves. Nous en publierons quelques-unes.
faisait l'loge
"
1
vaa
^wa ,tmno ^psn min ana ,an la ban /paa aba b^p-ito* WB bipa mar "hen lir-sT^D -o /nos *tp aanna toi 2 pasa sosim (un) d^ /a-ipa iiiD nabi /anoi ^sa twi /nx prisa irit-iai -ins ia /nusa manu iKom ib!a no td nrm vptoi hins /rrrr.
^air
rt
mti
iit:a
,tmaa>
tt>sna
miffiio?
D^a m^itt
c^n
oxa
">nba
hni manba laiiBE ann inriK itsim maa ^na^n th^ vnTaK bi maan b-nt
instn
latna
mam
^Mnp
yzrvn)
p^dnt
ijmn
a^p-'n^r maa*i
pman
est vrai,
Les savants du nord de la France ne pouvaient se mesurer, il avec les matres espagnols, pour l'habilet et le fini du style hbraque. Nous savons combien Abraham Ibn Ezra fut tonn, quand R. Tarn lui envoya quelques vers flatteurs ayant la forme mtrique 3 Il ne supposait pas un pareil talent des Franais du Nord. La langue hbraque tait pourtant pour eux comme une langue vivante dans laquelle ils pensaient, sentaient, et louaient Dieu avec ferveur et ils savaient s'y exprimer encore dans d'autres circonstances avec plus ou moins d'habilet et d'art, avec plus ou moins de beaut dans la forme.
.
XIII
Simson
se rfre de
nombreux
I,
Or Zarua,
il,
p.
50i;
cf.
p. 231 b
rrwnn mi
nbtintti fiatori
70
ou moins mis
le
la plupart
dans
cours de cette tude, cependant maintenant que nous touchons la fin de ce travail, on nous permettra de nommer tous ceux qui ne l'ont pas t, afin que l'on connaisse toutes les sources o Siffiet
son a puis. Nous apprendrons par l quels crits taient connus rpandus l'poque et dans le milieu o Simson a vcu.
Voici les uvres aggadiques mentionnes
le
Midrasch Wayehhulu
,
,
zer i la. Pesiqta s le mainte variante du Sifra, le Tana de-b-Elia 1 d'un auteur babylonien inconnu (914).
le Midrasch rabba Midrasch Samuel 3 les Pirq EliYalqut 6 (Schimoni) auquel il a emprunt
1
:
-,
le
crit
aggadique
Les
les
suivants
9
,
Ha-
lkhot gedolot s
Sabalia
;
d'Aha de
doctrinaux des Gaonim ,0 entre autres ceux qu'a colligs et rdigs Joseph Tob Elem ,l de Limoges les dcisions de Sar Schalom Gaon 12 sans doute seulement ses avis; le Siddur de R. Amram 13 le Commentaire de Ha Gaon 14 sur Berahhot, perdu aujourd'hui, et les Schimusch Rabba 15 petit crit halales avis
,
;
,
chique du temps des Gaonim, sur les Tephillin, lequel se spare du Talmud sur certains points essentiels, notamment sur le temps o
Commentaire sur
2,
;
la
Mischna,
trs
souvent
ainsi Bernai,
I,
1,
"3"l
;
rr^Nia
Schebiit, VI, 2, dans le tia"1 Op"H Qamma, 16 h ; Schitta sur ce passage, qui n'a
IV,
s
Commentaire sur
Sifra
cf.
Tosaphot
que 'CTW. Commentaire sur Sifra. p. 82 a, "lb"D"H "u*lT3 3 Connu sous le nom de bNTOl* !""mN (voy. I. c, p. 81 a). Dans le ms. Rossi, 56 3 le Midrasch Samuel est aussi dsign sous le titre de bitt733 "tt rHUN. 4 L. c, p. 3 b, 99 b, -TJT^bN "OTl ^13. 5 Commentaire sur Orla, III, 7, NPp^DS. 6 Sifra, p. 84 a; Yalqut, ibid., 68a voy. ibid., 69 b, 77 a, 86 a, 90 i, 95 a, la note
,
;
de l'diteur.
'
!"pbN
"
l
3'7
Sifra, p. 905.
Cet ouvrage
est dit et
est
form de deux parties, m*1 tV^t* TTS et N^IT rhH 11D. 8 Voy. Tosaphot, Ketubot, 96 a, Menahot, 27 a. 9 rnnb^N'w, voy. Commentaire sur Uqeim, III, 5. m Mordekha, rVSF 'ri, a 941 Tosaphot, Ketubot, l. c.
;
34
*,
nhy 31U pV
;
'l
arOO
tTifiWft
maittr
3
;
i.
voy.
Rapoport, Introduction l'dition de Berlin de ces consultations, p. II Voy. Maimoniot, Gloses, rDIB, ch. xix Tosaphot, Sabbat, 64 l cf. Sfer Hayaschar, p. 73 a. 13 *")732 'i TD, Tosaphot, Menahot, 32 5.
Menahot, 30 a;
Qamma, 2a, UXTfn plB nttiaa "J1N5 ^h *2l 1DJ3. voy. Mordekha, "pb^P 'ri; Tosaphot, 6TCH N0172" \U ou ia^ Nw":""w Menahot, 26 a, 19b, 34 b, 35 a, b. Cette uvre n'est publie qu'en partie par Ascberi, sur Lee Petites Ilalakhot et sur Alfasi, "pb^-rr 'T, avec une critique de Yehude
"
'
Schitta sur
L.
Talmud. est en contradiction rgle gnrale Tandis que (ibid., TlttlDb ''~~T, jop "pb-irr ib r~~~ "pas "j-btr, le Schimutcha lihha contient renonce suivant nulle ment motiv ...D^airOl d'Wa TTiri "npi K^ M *pb^r THMlb "ltD5 t
liarzila,
qui
la
T^
--
abnai.
71
le devoir des Tephillin, et fut pour vivement combattu, ce qu'il parait, dj du temps des Gaonim l Ajoutons les noms suivants Ilananel b. Huschiel*, Nissim b. Jacob, dont l'crit talmudique cit, Megillat Setarim 3 4 En fait de san'est connu que par des extraits, et Isaac Alfasi
vants franais, sont nomms, entre autres Gerson b. Yehuda 5 6 son la h Lumire de l'exil (mort en 1040); Isaac b. Yehuda
:
lve, originaire
comme
b.
lui
,
Natan 7 gendre de Raschi les trois frres Samuel s Isaac 9 et Jacob b. Mir ou R. Tarn (t. VI, p. 183-184), dont il est cit aussi un Tiqqun Sfer Tora u>, instruction sur Mesla faon d'crire les rouleaux de la Loi et les Tephillin chullam 11 qui a migr de Narbonne Melun et qui eut une Elia 12 originaire srement de vive controverse avec R. Tam Jacob d'OrParis, qui a correspondu avec son parent R. Tam
, ; , ;
Worms; Yehuda
lans
13
,
dans Orhot Rayim, I, p. 7 a, II semble que les dcisions de Yehuda Gaon, de Scberira et Ha Gaon dans Semag, n 153, s'y rapportent L'ouvrage est souvent cit dans Or Zarua. I Mordekha et Orhot Hayim, "prnBn rVDbl Eschkol, l, p. Si, bonsa N2-) SW5WH5. i Commentaire sur Yadam, I, 3 Zabim, IV, 7 Commentaire sur Sifra, p. 81 a.
1
et
explication du passage * 1, Tosaphot, Pesahim, 51 b. Scheiiit, IN, 5, ne cite que Nissim; cf. CommeDt. Sifra, 29 b. Sur l'ouvrage Megillat Setarim, voy. Rapoport, Bikkur Hattim, XI, p. 58, Biographie de Nissim Gaon.
3
E"nPD nb^TO,
"prrsD"
,
Commentaire
Schebiit,
IX,
p-in"l72
cf.
4
5
Tosaphot, Menahot, 33 b.
Comment. Yadam, l. c. Comment. Kilam, I, 6, incorrectement Menahem b. Isaac la leon Isaac b. Yehuda dans Tosaphot, Qamma, 55 a, Schitta sur ce passage, est plus vraisemblable.
6
;
Tosaphot,
cit
b, et
trs
Comment.
9
10
ailleurs
Comment. Kilam, V, 5 Terumot, XI, 8 souvent Mordekha, Hullin, VIII, n 732, &0"31 ( lisez
:
Tosaphot, Menahot, 31
a.
Mordekha,
Jmn
1DO m^Sl.
I,
n 955,
l^ffl
n""l
;
voy.
Or Zarua,
p.
151
a; Tosaphot, Menahot, 29
30a
R. Yeru-
ham, n"nbin,
11
1
d. Constantinople, p. 7 b. Tosaphot, Menahot. 30 a, bblTM '"lT Ce passage, ainsi que le Tosaphot suivant (comm. jNS?j) a assurment son origine dans le Sfer Hayaschar de R. Tam. Voy. ibid., p. 72*/ 76 b. J'adopte l'opinion de M. Zadoc Kahn {Revue, I, p. 236) qui donne comme identiques le Meschullam b. NataD, nomm dans le Sfer Hayaschar, et Meschullam de Narbonne. Cette identit rsulte aussi de Or Zarua, II, p. 157 b, o il est appel clairement Meschullam de Narbonne. Chez Simson, Schitta sur
Qimma,
11
le
mme Meschullam.
b,
Tosaphot, Menahot, 29
35
36 a
; cf.
Hayaschar,
p.
26 d, 75 h; Magazin, IV,
b,
p. 184.
13
Comment,
I,
sur Sifra,
p.
38 8/ Tosaphot, Menahot. 27
35
b.
Voyez, sur
lui,
Magiiin,
p. 78.
72
Juifs;
tre
Yomtob b. Isaac le Saint Yomtob do rstibs*, peutYomtob b. Yehuda de Paris, cousin de R. Tarn, avec qui il a
l
correspondu; Jacob Isral 3 (b. Joseph), qui tait en correspondance aussi bien avec R. Tarn qu'avec Samuel b. Mir \ et que nous rencontrons une fois Pont-Audemer (dp. de l'Eure), o il demeurait peut-tre, et qui est le mme que Jacob de Pont-Audemer 3 cit comme commentateur du Pentateuque R. Zadoc,
,
;
contemporain 6 plus jeune, de R. Tarn, qui a crit, outre des Tosapbot 7 et des avis doctrinaux s galement un Tiqqwi TefdElbanan b. Isaac b. Samuel, qui a compos galement, lin 9 10 un Tiqqwi Tcfillin 11 Isaac b. outre de nombreux Tosapbot
,
Comment, sur Sifra, 113 b; voj-, plus haut au sujet de la correspondance de Simson avec son fils Isaac. Zebahim, 73 a, * Tosaphot, Menahot, 21 b, "i^tibjZ 'S^ n"~; cf. 22 b, xb&B ^l'^ZlZ- Kohn, Monatsschrift, 1878, p. 90, corrige en Mbs^, parce que plusieurs de Falaise ce Yomtob mentionn, manuscrits du Mordekha ajoutent encore Sabbat, XIV, 399. Cependant le nom de Paris se trouve aussi dans NT 1 ?D, dsivoy. Mordekha ms. Ba, II, n 672 {Monatsschrift, l. c, gnation pour Falaise Prague, n 600 (voyez plus haut, p. 83) et Mir de Rothenbourg, Consultations, d. e 194, offre un autre sous Jacob b. Simson). Le ms. de Munich, 50, Paaneah Ro.za, exemple: N:>" D72 lUf. q ui est videmment identique avec OTEtt TwW, Mose de Paris nomm, ibid., p. 84 a, et cit dans d'autres mss. comme commentateur de la
1 ;
<
>
"
Peltat Soferim, p. 27. Il existait Bible; voyez Rerliner, Monatsschrift, 1864, p. 221 rellement un Yomtob de Paris, qui tait en correspondance avec R. Tara, lequel lui tait apparent {Sefer Eayaschar, p. 69 a, cf. Magatin, IV.^ p. 174. 188). De cette manire est justifie l'hypothse que Yomtob de 1X3?B ou Nb^D est prcisment le
;
savant du
3
"'
mme nom
de Paris.
:
Voy. Maimoniot, Consultations, nVVlON mb^WS, n 9 n"n yVQTl Tthtia chez Mir de Rothenbourg, Consultations, d. Prague, VnTI' ^p""1 "l^mb corrompu OlDlb ( c^ P^ us haut). La Rponse se trouve dans le Sefer n 205 Hayaschar, p. 77 (cf. ibid., p. 74 d). On le cite dans Tosaphot, Ketubt, 98 b;
1
; :
miTCP,
fil
d. Vienne, n 3.
le
de Jacob Isral
c'est l
et
avec lui
voyage de
VH
Samuel b. maria ou Jacob qui y demeurait. Les deux suppositions sont admissibles. * Voy. le Commentaire sur le Pentateuque intitul MinAat Yehuda, p. 21 b, OpS"' "PHI "OSIDW (Un "120 ms.) Char Nechmad, II, p. 102, -yvm Nt33S1 2pr^
Audemer;
que Jacob
crivit
Schemaria h. Mihal reut la " -j Pont TTOlbS Mir. Ou ne sait si c'est Sche(?)
que Jacob Isral a t appel, d'aprs le nom de la car l'usage de deux prnoms tait Jacob de Pont-Audemer rare, cette poque, dans le nord de la France. cf. ibid., Mordekha, pi^S T>. n" 939, 943, y-\ Ca 13"1 T? -|HK ~~1~\~ ab V"V Sur R Zadoc, voy. Zunz, Bebr. Bibliogr., IX, p. 132. (n"""lV 1?
(lis.
-p"7).
est
fort possible
i/v"
' Voy. Schitta sur Qamma. 6 b. 28 b Mordekha, Eriibin, Closes II des Tosaphot Sens sur Menahot ; Mir de Rothenbourg, d. Prague, 11" B61. Orhot Hayim, II, s Voy. Orhot Hayim, I, p. 104 d, V"-, chez Kolo, n- 69, v Gloses de R. Pre sur Smag, n 293, V'i Mir ms. Gnzburg, p. 51 b, -p^T de Rothenbourg, /. t., n" 802. Mordekha, Halahot Qetanot, n 952, "T- VP r = V" '"*" m Ibid., d" 942, 933, VDtl '-. cite ftnbs -."- b3 V : ^- '"*"- Surcea V. p. 17'.'. Tosaphot. voy. Magazin, IV. p. 186, 203
;
m
.
11
Mordekha, L c, n 952,
"T'li
tosaphot, Btrokhot,
TUDE
',
SUIt
SIMSON BEN
ABRAHAM DE SENS
73
connu; Isaac b. Abraham*, saD... vant du mme nom que le frre de Simson 3 mais non ce frre lui-mme sans doute Nahman b. Hayim Cohen 4 sans doute fils de Hayim b. Hananel Cohen, auteur d'un ouvrage talmudique, Sefer ha-Nahmani, probablement celui dont les Tosaphot sont
qui n'est pas autrement
,
;
cits
par Elazar de
Worms
3
.
Pour ce qui
,
il
cite
Isaac b. Ascher
Halvi 6 de Spire, le tosaphiste allemand le plus remarquable, un contemporain plus jeune de Samuel b. Mir 7 R. Ephram b. Isaac de Ratisbonne. qui tait en correspondance avec R. Tam s Yehuda de Spire 9 sans doute le Pieux , fils de Samuel b. Calo;
;
121*7)
60
5,
est
Va
pn^
:
Halqet ms. et dans le mDTONTI "120, ms. Halberstam, et qui tait, comme il semble, d'un pays slave et vivait en France. Voy. Krem Hemed, III, p. 200 Zion, I, p. 97 et jwssim.
;
dans Tosapbot, Yoma, 7 b, p. 6 b : rnON "13 pn^"1 ""31 Tltt ,-l D peut-tre pour Isaac b. Ascher. Simson cite son frre gnralement sous voy. plus haut, Tosapbot, Pesahim, ms. Or Zarua, l, p. 77 b; la dsignation de iftN
2
Ibid.,
N3"l"H)
Zunz, Literaturgesch.,
p.
622
(cf.
plus haut).
*
cf.
Koibo, n oi, -jriD ^n ia jiiDau n"-i-s; Joseph Colon, Consultations, n 149, *jn3 D^TI '"'SI bl 133 "[7:713 "l""l^
"
"lO^I
3?2ri3r!
1253
(voy. Zunz,
un contemporain de Simson (voy. plus haut), et il dernier ait invoqu un petit-fils de Hayim comme une autorit la mme objection empche d'admettre qu'il s'agisse de Simson de Coucy. Je tiens, par consquent, la version du Kolbo, ^n *l"n p, pour plus correcte que celle de Joseph Colon, 132 p, et, partant, Nahman, fils de Hayim Cohen, pour l'auteur du livre Nahmam.
;
Schitta
la
sur
Qamma,
43 a,
*j72n3
2"!
faveur de
6
version
du Kolbo.
II,
;
1
Sckitta sur
;
Qamma,
23
i,
N3i"i
Commentaire
i-pn
ION
-|"3
27
a,
iibl N3"i"1
'">3-|.
(230"l)
V32D MTDb N3
IttN "[3
BUSF
IHIpttb. Etant disciple de Raschbam, il tait naturellement plus jeune que lui. Zunz, l. c, p. 31, s'autorisant de Tosaphot, Nidda, 39 b, o il est question d'une controverse entre Isaac b. Ascher et Kaschi, fait de lui un contemporain de Raschi mais cette explication de Raschi manquant dans son commentaire, il y a lieu de supposer que le i"C"13 (ibid.) doit se lire "3w*lD. C'est Samuel b. Mir qui a comment le trait Nidda; voy. Or Zarua, t"|T3 'n.
;
Commentaire sur Sifra, 29a, apJJi i3*l 3" O^T ..TttlN iTI d'HBK le mme passage dans Or Zarua, o Ephram est dsign sous le iils d'Isaac de Regensbourg. Dans Tosaphot, Yoma, 71 b, Zcbahim, 18 b, on erreur, Ha3 im Cohen pour R. Tam.
8
,
T3", 3"l.
titre
lit,
On
trouve
de
par
Schitta sur
Qamma,
91 b.
^DIDE
!~TirP "l"r.
74
Mir b. Munzenberg,
nomm
un
des lves les plus marquants, de R. Tarn, qui sjourna quelque temps Worms, et avait son domicile Prague, d'o il correspondait avec Hayim b. Hananel Cohen 3 On peut difficilement admettre qu'il soit rest longtemps en France, quoiqu'il soit une fois nomm Isaac de Dampierre 4
. .
XIV
NOTE ADDITIONNELLE.
Pendant que je corrigeais les preuves de cet article, j'ai reu, par l'entremise de M. Halberstam, un ms. du T"3M naa qui est sa proprit et qui contient sur Simson de Sens plusieurs dtails
qui mritent d'tre relevs.
5 ressemble au n 400 des parchemin, petit n-4, 171 ff. avec de nombreuses notes marginales. Il a t copi vers 1391 par Juda b. Jacob de Yermanton G (Yonne) pour Joseph b. Matatia (Trves) 7 Il porte comme suscription les mots mrVr: ipos dmais il contient un passage (p. 118 fr) que cisions halachiques Joseph Colon s cite comme provenant du t3i *ao. C'est un rituel qui est certainement distinct de l'ouvrage du mme nom 9 que cite Mordekha Pinzi. Cet ouvrage a t compos aprs 1319, car il s'y
en juger par
;
le
contenu, ce ms.
mss. de Rossi
il
Comment. Kilam,
Comment, sur
l. c.
;
VIII,
'.\
voy. Zunz,
/.
c, p. b3
Wiener, Monaisschrift,
1863, p. 166.
Sifra,
p. 78 b
WWJ
llDpl p'rrr
pfP
-fr
voy.
Luria,
3
Zunz. Z. G., p. 33, 50. Or Zarua. I, p. 183 a. Schibbol Halqct, II, ms. Halberstam, n 43,
p.
106
Cette dsignation
J2TH
suspecte, et je crois pouvoir mettre l'hypothse (|uo de cette faon notre Isaac serait Isuue 1). Samuel est une altration de "jpTH
parat
;
:
me
mentionn peu avant (n 40 pHif '"O"). 5 Voy. Azula, Schem Hagedolim, II, s. v. ; Rabbinowicz, Varia lectioncs, II; Neubauer, Rapport sur une mission dans l'Est de la 1 ' p. 21. ad. de Des Juifs au moyen ge y habitaient. Voy. Simon: Dijon, anne 1865, p. 189. Brll, Jahrbeher, I. p. 99. Cf. Halberstam, Rabbinowicz, /. c. ii" 76. 11 faut probablement corriger ""T!~ 'O an .. 162
.
!
pMTM
".~ 'c
I
[cf.
BrQll,
l.
ti
ne Be trouvi
te
Ua
o
il
rzzzr:
identifie les
Zunz, Ritus,
p. 31,
deux ouvrages.
trouve une lettre de divorce crite cette date Condom , dp. du Gers. L'auteur inconnu de ce livre a peut-tre vcu en Provence, et son ouvrage est une simple compilation de nombreux crits de savants de noms franais. La plus grande partie est ex-
Baruch Hayim 2 auteur assez peu connu et qui a t probablement un lve de Juda de Corbeil *. Le pre de Baruch tait le savant Menahem de tt}i"mfir*3 (Nevers 4 ou Niort 5 dp. des Deux-Svres), contemporain de Mose et de Samuel d'Evreux, dont il rapporte des dcisions orales, et lve de Simson 6 Ce dernier est vraisemblablement Simson de Sens si souvent cit dans l'ouvrage mentionn plus haut 7 On trouve dans cet ouvrage un grand nombre de ses explications talmudiques, de longs extraits de ses Tosaphot sur Bullin 8 et diverses dcisions qui ne sont pas connues autrement. Menahem a transmis des enseignements oraux de Simson son fils Baruch 9 et ce dernier n'appelle Simson son matre que par vnration 10 Il le nomme aussi une fois mon matre le fort ll , probablement dans le mme sens que Jacob ibn Aksai le compare
traite d'un livre de
,
NTNNa
"*ir bs>
l.
c,
suppose que
Condes (Cond en
corrige
le
nom
;
NjPNN
s'appelle
(Aisne) et fc"b"n (Vesle). Cetle correction est force de plus, l'endroit ne pas OfJSip, comme a lu M. Neubauer, mais t2"l*"jTp, que je crois tre
sur
la
Condom
Condon. * Page
Baise,
dans
le
5,
voisinage duquel coule la Gelise. Ce nom, dans est crit "JTiSlp, d'aprs l'ancienne orthographe
tPTj -yr
'"iM
pm'Ttf:
p. 14 b,
->m
mn T
navofc
b"p^T
^
^n
^p-in.
;
a, b^arftpo ^"itl (1. *lfi) "m cf. p. 25 b. Les Tosaphot, Pesahim, 34 a, nomment Mose de D^^aS, Nevers. 5 Baruch Ha3 im fait allusion (p. 45 5) un usage religieux de V"1N13, probablement Thouars, au nord de Niort, dans le mme dpartement.
Page 128
'
Page 88
Tantt
il
b,
TfifclB
'")
T'ttbn.
rm
j,"n
8
nomm "l^jNtBfa "jTM'I) '"I, comme p. 51 a, 150 a, 168 a la 6a, ""ripa rn 'irm (nwnnrj 'o) -]*na 'r-n d"3> nnD3 ^^rn ib bs tantt y;Nw7 "TCn, comme p. 9 b, 103 a, 161 a, et 9"*1 yrN'wTO 11DHU5
est
;
'""i.
Par exemple, p. 47 b. Le mme passage se trouve, sans Tosaphot, Aboda Zava, 34 a, comm. "p33>n?3.
:
nom
d'auteur,
dans
9 Page 88 b. La citation de Simson se termine ainsi STPS !"P!" "p" ""P"*i"J 77 ^--;o 'ni -pabn nnsa 'in v^tKa Tpa rtrvin Tibap * b"n. C'est ainsi qu'il faut comprendre le passage, p. 95 b '"171 ar2 '"O") ^073 D^P ""na
:
"pTDlOffl
o
II
Page 47 Page 59
a, a.
llr iTflB.
"n!33l.
Cf.,
Simson. R. Mir
les citations de R. Simson par les mois "^IB \"JTO 30 5, "11257! "*3Sb N3 r!w"'70, o l'on parle vraisemblablement de C'est peut-tre encore R. Simson qu'il faut reconnatre dans les mots de " de Rothenbourg (Consultations, d. Prague, 113571 "n"l"2/0 r>3'"0'>23
:
i
Baruch termine
76
Samson,
hros de la Bible.
'
ct de Sirason est
et,
nomm
aussi
vigoureuse discussion
combat
l'opinion
de Simson
oppose
cite le
l'avis
de son matre
Isaac l'Ancien.
1 Isaac l'Ancien qui a correspondu avec un Simon 2 peut-tre son disciple, Simon de Joinville. Il invoque aussi, comme le rapporte Simson en son nom, une dcision rituelle 3 qui a t prise pendant son sjour dans la maison de son grand-pre maternel,
,
a donc encore connu son grand-pre et avait dj l'esmr, cette poque, pour se rendre compte de dcisions talmudiques. Or, Isaac est mort un ge avanc, vers 1190, mettons en 1185 il est donc n vers 1115. Son grand-pre Mir, le pre de R. Tam, tait donc probablement encore en vie en 1130. Il y a une Rponse 4 de R. Isaac qui est d'un intrt considrable; dans cette rponse il s'appuie sur une information orale de sa tante, la veuve de son oncle Ri (Isaac b. Mir), et de la femme de Elazar de Worms qui, du ct maternel, avait t la petite-fille d'une fille de Raschi qui avait eu pour gendre Yehuda (b. Natan 5 ). Nous pouvons maintenant complter ces donnes et dire que la
;
R. Mir
il
prit assez
Elazar, tue Worms en 1196 par les croiss, s'appeDolce c et sa mre Miriam. Le clbre mystique allemand tait donc apparent, ce qu'on a ignor jusqu' prsent, avec la famille de Raschi.
femme de
lait
'
La
lettre d'Isaac
commence
ainsi
O"i!"ib
bra
Tv3>
*
3
bia m"nDUJ3>a in
:
l'a
m
1,
in 3" ?:n b'naa TipJQi. Elle se termiue bN*fi"1 pro' liob "pN! VJlft "Tlbnp 05133 X^V^ "133. Cette lettre est srement la rponse la lettre de Simson
o*n
omto
mDN
i
"1
wM
"13*1
b?
TilrTSn 13^
^^
dans Or Zarua,
p. 101 a.
:
Page 60 a. Dans nos Tosaphot, Schabbat, 57 b pnit" 'l S^Crf. Page 162 a, Simson dit n""l "ON TiO '"Ol n*32 '"m ttPT V*\D.
:
Le T2^m en
drait dire
TON TNtt
n 5,
PTllDN,
s'il dsignait On '"I, il fau'l rP33 *1^3~l 1N*"|. Cf. Maimoniot, Consult., mb3N73 o R. Isaac l'Ancien invoque galement des usages religieux de la
;
3p3H
;
'"O")
b'3
irO
*J3
N3" "!
1
P3VwP
doit tre
"mHN
:
*|3
*p"*""l
n3TCP
Samuel
et se retrouve
dans Maimoniot, ri "H ION mb3N*C, 0 5. Dans le ms.. I. C, se rencontre ce passage aj-Ott DBintt) Ntt'Wtt IT^b 'll nWN "'b T1J3K pi 3"n T3N i:nm '"CI b'O P3 T,12X- Ces mots ne se trouvent pas ft''l'T" dans Maimoniot mais, par contre, nous y lisons ce qui suit P"03 *p3m3 *|31 " rtMbtt 3~l b'O "im n3 0*H"0 mtO- Celte Miriam et la mre de la femme de R. Elazar ne forment donc qu'une seule personne et il faut mettre en >l>>ute l'asserli'di de Zunz, /. c, p. 253, que l'pouse de R. Yehuda b. Natan s'appelait Mirium. 5 Sur lui et sa famille, voy. Maiju:in, IV, p. 174.
im
Graetz, VI,
p.
275.
77
savant estim, qui, en juger par les mots franvcu en France aprs Baruch, l'auteur du Se fer Hateruma qu'il cite. Il est peut-tre le mme que Baruch de Nicole. 3 Joseph urreToi * dont nous ne savons rien si ce n'est qu'il est
Berakhia
Franais.
4
5
Menahem surnomm Sir Lon pb^iwitt-i (?) Abraham b. Matatia de Troyes (?) 4 qui est
3
.
aussi peu
connu
que les deux prcdents. L'ouvrage si souvent cit "pis ne traitait pas seulement des formules de bndictions comme le dclare Zunz, Riius, p. 31, mais
s'occupait aussi d'autres prescriptions rituelles et appartient au
xm
sicle.
Henri Gross.
Page 5 b, V'pit N" 5*|2 'l n"llT 41 Dr. Sur Berakhia de Nicole, voir Mordekha, Berakhot, IV, n 90 Minhat Yehuda, p. 89 etpassim.
,
je
ne connais pas,
cf.
Simson Munai
;
i">5*73.
l.
proba-
blement de
Champagne
a.
(Steinschneider,
lire
Zunz,
c, p. 302,
"W"jT7073.
;
Ce mot
est
srement
altr
'-]Ji
i2dV>
"D*l
b?
pbmwinn
"piob N-nra r^-our: ro n"irtb y-n nb^n yns. * Page 30 b (i. vztxn) muen bnpo wnba svn 'ifi n^33 snTi9 T33th s-pnn '-m bis "ns* mna n"nrr.
mrr
bmn
LA LGENDE D'ALEXANDRE
DANS LE TALMUD ET LE MIDRASGH
au
il
me
un retour en arrire
le
le
Talmud
et le Midrasch.
Babylone, Tamid,
Ces fragments se trouvent dans les textes suivants Talmud de f 31 a b ; Midrasch Bereschit Rabba, ch.
:
Talmud de Jrusalem, Baba Meia, 8 c; Pesqia de Tanliouma, Emor ; p. 74; Vayiqra Rabba, ch.xxvn Yalqout, Psaumes, 728, Yona, 550 et 551 j. Aboda Zara, 42 c; Bemidbar Rabba, ch. xm; Midrasch sur Psaumes, xcm.
;
xxxm
R. Kahna,
TAMID.
Le passage de Tamid, qui est le plus tendu, se compose de trois morceaux, savoir les dix questions d'Alexandre aux Sages du Midi, son voyage au pays des tnbres et .son arrive aux portes du Paradis.
Les dix questions
Alexandre
1
d' Alexandre
le
lion
Voyez Rtvue, t. III. p. 238. Pour l'intelligence de notre argumentation, doub imprimons en italique lu de la partie rdige en aramen le reste est crit en hbreu lalmudique.
;
79
plus loin de la terre que Test de l'ouest? Le L'est de l'ouest, car lorsque le soleil est l'est, ou peut le fixer de partout et pareillement quand il est l'ouest, tandis que lorsqu'il est au milieu du ciel, personne ne peut le regarder. Certains rabbins disent que les deux distances sont gales, car il est crit Comme le ciel est lev au-dessus de la terre, ainsi sa grce rgne sur ses fidles; autant l'est est loign de l'ouest, autant il loigne de nous Lequel du ciel ou de la terre a nos pchs (Psaumes, cm, 41-12)...
ciel est-il
:
Le ciel, car la Gense (i, 1) dit Dieu cra le La lumire a-t-elle t cre avant les tnbres, ciel et la terre. Ceci n'a pas de rponse... Qui ou les tnbres avant la lumire? Qui doit s'appeler Celui qui prvoit l'avenir. doit s'appeler sage? Qui doit s'appeler riche? Celui qui matrise ses passions. fort? Que doit faire VJwmme pour Celui qui est content de son sort. Que doit faire l'homme pour mourir? vivre? Se mortifier. Que doit faire l'homme pour se rendre agrable aux Jouir de la vie. Il leur dit : Mon avis Har la royaut et le pouvoir. mortels'} vaut mieux que le vtre; d'aprs moi il faut aimer la royaut et le pouVaut-il mieux demeurer sur voir pour faire du bien aux hommes. Sur terre, car les navigateurs ne sont heureux que terre ou sur mer? Quel est le plus sage d'entre vous? lorsqu'ils remontent terre. Nous sommes tous gaux, car nous avons rpondu inanimement toutes Satan Pourquoi vous tes-vous rvolts contre moi? tes questions. Le pouvoir Je vais votes tuer de par le droit des rois. est victorieux. est dans les mains du roi, mais le mensonge ne convient pas au roi. Il les revtit d'habits de pourpre et leur mit au cou des colliers d'or.
t cr
en premier?
On
sait
cl'
Alexandre
(ch.
lxxxv),
:
prisonniers dix gymnosophistes, de ceux qui, en contribuant plus la rvolte de Sabbas, avaient caus de grands maux aux Macdoniens. Comme ils taient renomms par la prcision et la subtilit de leurs rponses, le roi leur proposa des questions qui paraissaient insolubles; il leur dclara qu'il ferait mourir le premier celui qui aurait le plus mal rpondu et tous les autres ensuite, et il
le
nomma
plus vieux pour tre juge. Il demanda au premier quels nombreux des vivants ou des morts. Il rpondit que c'taient les vivants, parce que les morts n'taient plus. Au second qui de la terre ou de la mer produisait les plus grands animaux. La
le
que la mer en fait partie. Au troisime, quel est le plus des animaux. Celui que l'homme ne connat pas encore. Au quatrime, pourquoi il avait porto Sabbas la rvolte. Afin qu'il vct avec gloire ou qu'il prit misrablement. Au cinquime, lequel a exist le premier du jour ou de la nuit. Le jour, mais il n'a prcd la nuit que d'un jour. Et comme le roi parut surpris de cette rponse, le philosophe ajouta que les questions extraordinaires demandaient
terre, parce
fin
80
des rponses de mme nature. Au sixime, quel est pour un homme le meilleur moyen de se faire aimer. Que, devenu le plus puissant de tous, il ne se fit pas craindre. Au septime, comment un homme peut devenir dieu. En faisant ce qu'il est impossible l'homme de faire. Au huitime, laquelle tait la plus forte de la vie ou de la mort. La vie qui supporte tant de maux. Au dernier, jusqu' quel temps il est bon l'homme de vivre. Jusqu' ce qu'il ne croie plus la mort prfrable la vie. Alors Alexandre se tournant vers le juge lui dit de prononcer; il dclara qu'ils avaient tous plus mal rpondu l'un que l'autre. Tu dois donc mourir le premier pour ce beau jugement, reprit Alexandre. Non, Seigneur, rpliqua le vieillard, moins que vous ne vouliez manquer votre parole, car vous avez dit que vous feriez mourir le premier celui qui aurait le plus mal rpondu.
Alexandre leur
ft
du Talmud
et celui de Plu1
,
Mme nombre
:
de questions
mme
fin,
moyen de
c'est
plaire.
Plutarque sert
mme
expliquer
fait
Tamid. En Alexandre
effet,
.
dire
Pourquoi vous tes-vous rvolts contre moi ? Dans l'auteur grec, la question est motive par la sdition de Sabbas souleve par les gymnosophistes. Quand, d'aprs le Talmud, Alexandre veut mettre mort le dernier des sages, celui-ci Le mensonge ne convient pas au roi! A quoi rpond s'crie ce mot mensonge , sinon la menace exprime dans Plutarque par Alexandre qu'il fera prir le premier celui qui parlera le plus mal ? C'est probablement aussi en pensant cette menace qu'Alexandre avait demand quel tait le plus sage et que les sages dirent qu'ils taient tous gaux, ayant rpondu tous d'un
commun
rcit
accord.
Or, n'est-il pas digne de remarque que, toutes les fois que le
du Talmud se rapproche de Plutarque, il emploie l'aramen, quand il s'en carte? L'aramen, surtout l'aramen littraire dans lequel est crit ce morceau-, lorsqu'il est ml l'hbreu talmudique, reprsente toujours une couche plus ancienne que l'hbreu, car c'est le privilge de ce dernier d'vincer l'aramen. Il y a plus dans notre texte de Tamid, les phrases hbraques ne sont pas des traductions de L'aramen, elles sont des
et l'hbreu
:
Dans le titre, car en ralit il y en a douze et peut-tre mme treize, si, comme dans Plutarque, on compte pour une question la menace finale d'Alexandre. 11 faut peut-tre supprimer la 1" et la 2 e qui ne se retrouvent pas dans le dialogue grC et prendre la 7' et la X pour une seule ddouble. * Voir Bvue, 1. 11, p. 298 1
,
81
Ce sont des questions qu'un auteur juif a cru pouvoir substituer celles du texte original. Ces dialogues compartiments sont faits pour voir leur contenu sans cesse se renouveler,
le
La premire question nonce dans Tamid se retrouve peu l d'ailleurs, le rdacteur se prs dans un autre endroit du Talmud
,
trahit
la
cussion des coles de Schamma et d'Hillel Les quatrime, cinquime et sixime sont simplement extraites
du Pirq Aboi,
iv, 1
3
.
Une
taisie
fois
mme, on
doit
croit trouver
le
tion
est rdige
en
ses premiers mots. Qu'on la place en regard de la septime de Plutarque le dbut est le mme, la fin seule diffre. C'est qu'un Juif ne pouvait crire le complment de la phrase
:
Il
et cru
se rendre
complice d'une
hrsie.
De
est
tout ceci,
il
me semble
le
probablement
ment une trs grande affinit d'Alexandre de Plutarque. La ressemblance ne devait cependant pas tre complte, tmoin dialogue grec la phrase aramenne qui n'a pas d'analogue dans le Vaut-il mieux demeurer sur terre que sur mer? Cette va:
riante indique peut-tre que la version talmudique n'tait que parallle celle de Plutarque, l'une et l'autre drivant d'une mme
source. Celle du Pseudo-Callisthnes qui se rapproche beaucoup de Plutarque, s'en carte d'ailleurs aussi en plusieurs
,
points
4
.
Hagiga, 12 a; Sanhdrin. 38 b. Hagia, 12 a; j. Hagiga, 77 c; Bercschit Rabba, i. 3 Le rdacteur citait probablement de mmoire, car la premire de ces trois ques Quel est le sage? dit Ben Zoma. Celui qui apprend tions n'est pas ainsi conue Rapoport {Erech Millin, p. 70), croyant la haute antiquit de de tout homme. a emprunt notre morceau dans son tat actuel, va jusqu' affirmer que Ben Zoma lui
1
ses aphorismes.
* Il est
mme
[III, 6)
mme
tournure
et
commencent par
mots
Quel
est
Ti ocpa W/y^j-iysi 6 6vaxo; ?i *, tor; ; xi oSv [xe^ov i, yr, f, f, B)aa<ra; aussi nous trouvons trois ti pa uvTtv wwv itavoupyTepov ; Or dans notre dialogue n'en est questions conscutives affectant cette l'orme et rdiges en aramen. Le fond substitu pas le mme, parce que, ainsi que nous l'avons vu, le rdacteur juif a
l'original trois
T.
82
leur dit
le
ainsi et partit
il
arriva dans
:
une
:
ville
femmes nous qui te tuons, on dira Voil un roi qu'ont mis mort des femmes Il leur demanda du pain. Elles lui en apportrent en or sur une table d'or. Mange-t-on donc du pain d'or? leur dit-il. Si c'est du pain que tu veux, n'en avais-tu donc pas dans ton pays, que tu sois venu ici? Lorsqu'il partit, il crivit la porte de la t ville Moi, Alexandre le Macdonien, j'tais fou jusqu' mon arrive au pays d'Afrique, o les femmes m'ont enseign la sagesse.
Si tu nous tues, on dira que tu as tu des
Chemin faisant, il s'arrta prs d'une source et se mit manger du pain. Or, ayant en main des poissons sals, il les lava dans la Cette eau provient du source; un souffle les ranima. Il s'cria
:
Paradis
D'aprs certains,
il
en prit
et se lava la figure.
histoire analogue.
Alexandre o est
il
des heureux
il
veut parcourir
le
pays
emmne
temps dans
camp
lui prparer va le laver dans l'eau de cette fontaine. A peine l'a-t-il mouill que le morceau s'anime et lui chappe. Alexandre donne l'ordre aux conducteurs d'nesses de revenir et, au bout de 22 jours, ils entendent la voix des anons rpondre "celle de leurs mres. Beaucoup de soldats avaient ramass ce qu'ils avaient rencontr et ils se trouvrent avoir pris tous des objets en or '. L'pisode des Amazones cart, la fable des deux rcits est la mme. La narration du Talmud trahit une poque de la lgende postrieure la rdaction du Pseudo-Callisthnes. Le conte primitif a t abrg et altr, parce qu'il est tomb dans le domaine
source limpide
il
Pseudo-Callisthnes, liv. II, oh. xxxix-xu, d'aprs la version B, qui tait la plus rpandue (Voyez Zacher, Pseudo Callisthcncz, Forschungcn tur Kritilt . Utschichtc dti- tlte.sten Aufzeichnung der Alexandersage, p. 14 et suiv.). On trouvera la truduction franaise de ce passage dans Berger de Xivrcv, Traditions ttratolv<i\</iu$,
1
p.
367.
83
morceau
populaire, ainsi que le montrent les caractres linguistiques du 1 Dans ce voyage, il a perdu quelques-uns de ses acces.
nouveaux. Les nes qu'Alexandre emmne pour tre guid par les cris de leurs nons sont devenus des nes lybiens, qui savent marcher dans l'obscurit. Pour plus de vraisemblance encore, Alexandre renouvelle le stratagme d'Ariane en se servant de cordes. Rien de plus frquent dans la littrature populaire que ces accumulations. D'un autre ct, il est vrai, le rcit s'est allg du personnage du cuisinier, lequel cde sa place Alexandre, qui, en vrai type hroque, attire lui, pour les absorsoires et en a reu de
lgende, en outre, s'est combine avec celle des Amazones et celle des pains d'or 3 , qui, sans doute, circulaient dj parmi le peuple En effet, l'histoire des pains d'or tait une cration de
La
l'imagination juive, elle existait non seulement en Babylonie, 4 tmoin Tamid, mais aussi en Palestine, tmoin Bereschit Rabba
.
Dans
montagnes
Babylonie
Alexandre des pains d'or. Il parait qu'en lgende des Amazones et celle des pains d'or s'taient 5 Or, dj agglutines en quelque sorte pour former un seul rcit comme dans le voyage d'Alexandre il est parl de sa faim, ce rcit
la
.
comme
transition ncessaire.
lit-
exerce par ce livre. Sans doute, il est loisible de supposer que le rcit talmudique se rattache la version primitive, au conte traditionnel qui est entr dans le recueil grec. Mais quoi bon cette
sicle, hypothse ? Le Pseudo-Callisthnes date au plus tard du il est par consquent de beaucoup antrieur la rdaction du Tal-
Voir Bvue,
t.
II, p.
travail de transformation;
297 et 298. Peut-tre le rdacteur a-t-il eu une part dans ce mais au fond lui-mme ne se distinguait gure de ceux qui
Elle se trouve dans toutes les littratures. Est-ce une rminiscence vague de l'aventure de Midas, autre ambitieux insaest bien certain qu'elle n*est pas
tiable?
d y
ne simultanment dans les deux pays, il a mais migration orale et non au moyen" de textes crits, sans quoi on ne s'expliquerait pas les variantes considrables qu'offrent entre elles les deux
4 II
avoir migration,
84
mud, deux ou
sait d'ailleurs
ce
n'est
pas
la
syriaque
faite
au
ve
Arrive
d' Alexandre
et analys ce rcit
il
BERESCH1T RABBA.
Alexandre le Macdonien alla chez le roi de Cassia, derrire les montagnes tnbreuses. Celui-ci vint sa rencontre portant des pains d'or sur un plat d'or. Alexandre lui dit Ai-je besoin de tes richesses? N'avais-tu donc pas de quoi te nourrir que tu sois venu? Je ne suis venu que pour savoir comment vous jugez. Pendant qu'il tait assis avec lui *, se prsenta un homme portant plainte contre son camarade Cet homme m'a vendu un champ et j'y ai trouv un trsor, or, j'ai achet le champ et non le trsor. Le vendeur rpliquait Je lui ai cd le champ et tout ce qui s'y trouve. Le roi dit l'un d'eux As-tu un fils? Oui. A l'autre As-tu une fille ? Oui. Eh bien, mariez-les, et que le N'ai-je trsor soit eux deux. Il vit qu'Alexandre s'tonnait donc pas bien jug? Si. Comment chez vous auriez-vous jug l'affaire? Nous aurions mis mort l'un et l'autre et confisqu leur argent. La pluie tombe-t-elle chez vous? rpliqua le roi. Oui. Le soleil luit-il sur vous ? Oui. Avez-vous de petits animaux? Oui. Eh bien, sois confondu, ce n'est pas grce vous que tombe la pluie et que luit le soleil, c'est grce vos petits i L'homme et l'animal, tu les sauves, animaux, car il est crit
:
Eternel.
Ce
juive et
ceux de la lgende talmune manque pas de beaut, il parait d'origine a rencontr une vogue singulire dans la littrature
30 a
H"'"
comme
le
e,
et P'si'jta, y.
',''>.
85
celle de l'orient
musulman
et
de
a pour cadre une donne du Pseudo-Callisthnes, puisqu'il parle des montagnes tnbreuses et a peut-tre conserv, comme nous le verrons plus loin, un nom gographique de ce dernier.
Mais l s'arrte la ressemblance, et, comme aucun crit antrieur ne rapporte cette lgende, on est en droit de supposer, jusqu' preuve du contraire, qu'elle est le produit de l'imagination juive. Toutefois, elle n'est pas une simple amplification dramatique du
verset des Psaumes,
finale,
comme semblerait l'indiquer l'observation L'homme et les animaux, tu les sauves, car les mots Eternel , n'ont pu prter cette ide que Dieu sauve les hommes
:
outre, on ne voit pas pourquoi le mot petit animal. Ce dtail, sans rien nous
du
'
rcit, fait
souponner au
moins une autre source que le verset O sont situes ces montagnes tnbreuses, cette Afrique et ce Cassia? On peut rpondre cette question de deux faons, ou bien en considrant les rcits rapports par le Talmud et le Midrasch comme des souvenirs de l'histoire relle d'Alexandre et en identiavec celles fiant, cote que cote, ces dnominations gographiques
que fournit cette histoire; ou bien en traitant ces narrations comme des lgendes et en les replaant dans leur cadre naturel, celui de mthode l'histoire et de la gographie fabuleuses. Cette seconde et, dire vrai, si la premire a t unanimement la ntre sera juifs choisie jusqu' prsent, c'est peut-tre parce que les savants
;
le
Pseudo-Callisthnes
-.
Anlage i D'aprs M. Lerner, l'auteur de la remarquable tude sur Bereschit Rabba, en uni Qnellen des Bereschit Rabba (Berlin, 1882), les Juifs auraient voulu satiriser est Alexandre la rapacit romaine. La supposition n'est pas invraisemblable, mais il l'avidit auxquels plus probable que cette histoire est un de ces lieux- communs sur
le
conqurant servait de prtexte et dont la lgende d'Alexandre est si riche. Zacher, L'ge et l'importance de ce livre ont t mis en lumire surtout par M. sont antrieures cette en 1867 et presque toutes les tudes que nous allons citer Africa serait l'Afrique connue; date. Diaprs Rapoport, Erech Millin, 1852, p. 71-72, par le conqurant pour se rendre au les montagnes d'obscurit, les dserts traverss Pour Cassel, temple d'Ammon; les femmes, les Amazones qui demeuraient en Lybie.
*
serait llbrie, Encyclopdie d'Ersch et Gruber, s. v. Juden, 1850, p. 172. Africa Geiger, V (186.), Cassia le pays des Kifffftoi. M. Harkavy, Judische Zeitschnft de et voit dans Africa la transcription incorrecte p. 37, se range en partie cette opinion Complet um, I, p. 95, adopte d'Iberica et dans Cassia le Caucase. M. Kohut, Aruch Cassia rpond au entirement l'hypothse de Rapoport et dit que, sans aucun doute, Joseph Schwartz .mont Casium en Egypte. M. Buber, l. c, p. 74, cite l'opinion de Taurus. galement que, sans aucun doute, Cassia est Kisnia, dans les monts qui dit l'invraisembhnec de M. Neubauer, Gographie du Talmud, p. 404, reconnaissant savantes, trop savantes mme, admet comme nous qu'AInca
nanmoins,
il
demande
si
les
86
Dans cet ouvrage, le pays des tnbres, situ en Asie, c'est le bout du monde, la terre du mystre, l'inconnu. Les Juifs le considraient galement ainsi, aussi disaient-ils que les dix tribus, dont ils cherchaient en vain les traces, ont t exiles derrire les monts des tnbres . Chez eux, cette contre portait un nom, celui d'Afrique. C'est pourquoi ils disaient, comme pendant l'assertion prcdente, que les dix tribus ont t exiles en
Afrique 2
.
Ce nom,
Dans
montagnes qui bornent ces contres fantastiques s'appellent les Portes Caspiennes 3 Ne serait-ce pas dans ce mot qu'il faudrait
.
ne pourrait-on pas supposer mme chercher Caspia , qui et t la transcription exacte du terme que N"D^p grec, a t sciemment mutil pour former fcpstp Cassia , qui a l'avantage de rappeler le nom primitif et de signifier fin 4 ? Cette hypothse n'est pas nouvelle en quelque sorte, car Guedalia
l'origine de Cassia et
ibn Yahia
dit,
monts Caspiens
3
.
Ces conclusions peuvent contribuer claircir une autre donne de la gographie des rabbins et de la lgende d'Alexandre. Dans la table des descendants de Japhet, la Gense (x, 2) cite en pre-
mire ligne Gomer et Magog. Or, ces deux noms sont rendus, dans Bereschit Rabba et le Targoum Jrusalmi, le premier par Africa et le second par Germania. Ces deux identifications ne reposent probablement pas sur de profondes connaissances
les rabbins aggadistes faisaient des tymologies gographiques pour se distraire, sans aucunement s'inquiter de la concordance de la ralit avec leurs dductions fantaisistes. Le
gographiques,
monts obscurs ne seraient pas les monts Anagomlri ou le atsr mons au nord de Phazania, et si Cassia n'est pas une lecture fausse pour "^"Ip Cyrnr. 1 Targoum sur I Chroniq., v, 26. Jamais les Juifs n'ont pu croire que Lee dix
>
ne
luit
tribus qui
ce livre
et il voulut pousser jusqu'aux fils de Jonadab, fils de Rcbab et aux demeurent derrire les monts d'obscurit. On sait que toute la partie de relative Alexandre provient indirectement du Pseudo-Callisthnes; voir
pas
Hcvue,
3
A
l
t.
III, p.
111,
246.
,,
Liv.
d
eh. xvii.
T)
dit
KTKj? ^372
&op3 'TD^dV
67
se laissaient
1
supposer que Germania Gomer, parce que le mot, transcrit en caractres hbreux, possde les trois lettres radicales de Gomer. Cette conjecture est confirme pleinement par le Talmud, qui dit explicitement, plusieurs reprises, que Gomer, c'est Germania 2 M. Xeubauer en
.
uniquement guider par la ressemD'aprs cela, on peut sans crainte a t ici imagin pour correspondre
.
Targoum, on doit remplacer Afrca par Germania 3 Mais il faut ncessairement aller plus loin et, puisque Germania correspond Gomer, rapporter Africa Magog. Ici cette identification se jus.
tifie
entirement, car
Magog a
contres inconnues de l'Asie. Or, n'est-ce pas le sens que nous avons vu attacher au mot Africa? C'est dans ce sens aussi, sans doute, que le Pseudo-Callisthnes (liv. III, ch. xxvi) raconte qu'Alexandre enferma Gog et Magog dans les Pories Caspiennes.
t>
disputant avec son compagnon qui lui avait achet un champ et y avait trouv en labourant un trsor de deniers. L'acheteur disait: J'ai achet le champ et non le trsor J'ai vendu le le vendeur champ et tout ce qu'il renferme. Les entendant se disputer ainsi, le
;
Oui. Eh bien!
Alexandre se mit
As-tu un
rire.
fils?
Oui. A l'autre
As-tu une
fille?
jug? Si l'affaire s'tait prsente chez vous, comment l'auriez-vous juge? Nous aurions mis mort l'un et l'autre et le trsor ft revenu au roi. Il lui dit Vous aimez donc tant l'or ? Il lui fit un repas et lui servit du pain en or et des coqs en or. Est-ce que je mange de l'or? dit Alexandre. Eh bien! sois confondu, vous ne
eux deux.
Pourquoi ris-tu?
Je
citerai
cet
a""lH
jm
s
3
i-itt
-nr
= "pan
j.
nbn
"p-ibn
b.
mnn.
Yoma, 10 a;
Megilla, 71
Gographie, p. 422.
88
mangez pas
Le soleil luit-il sur vous ? Oui. Peut-tre La pluie tombe-t-elle chez vous?
l'or et
Oui. Eh bien! sois confondu, avez-vous de petits animaux? c'est grce ces petits animaux que vous vivez, car il est crit L'homme et l'animal, tu les sauves, Eternel.
J'ai cit tout
ressemblances
tact,
les
faire toucher du doigt les avec Bereschit Rabba. Les points de conmembres de phrase ou les phrases entires identiques
qu'il offre
sont trop
deux
ries
textes.
le
dans
ils
les crivains
quand
deux textes, l'un est la traducappartiennent un dialecte diffrent, tout en tant palestiniens l'un et l'autre. Quel est celui qui a copi l'autre? C'est videmment le Talmud de Jrusalem, puisqu'il a
traduisaient. Or, de nos
car il est crit... , laquelle est conserv la formule finale sa place plutt dans Bereschit Rabba. En outre il a tout l'air d'un remaniement. En effet, la fin, le roi dit de nouveau
: :
il
lui
sert
des mets
en
le
ce mtal.
commencement
roi avait dj
montr Alexandre beaucoup d'argent, et que ce dernier lui avait dit Je n'ai pas besoin de ton or? C'est que le rdacteur a voulu avoir plus d'esprit que le texte primitif, il a cru bien faire de ddoubler le premier rcit, et il n'a pas vu que la morale de la fable a bien plus de vigueur et de tranchant lorsqu'elle vient aprs qu'Alexandre a avou cyniquement la pratique odieuse suivie dans son pays. Toutefois, on ne saurait avancer avec certitude que le rdacteur du Talmud de Jrusalem a eu devant les yeux le recueil actuel de Bereschit Rabba. Ces compilations se faisaient l'aide de cahiers, d'exemplaires de la Bible annots; on peut donc difficilement affirmer que c'est l'un de ces textes ou le recueil constitu qui a t utilis. Quoi qu'il en soit, le nom des docteurs qui rapportent dans le Midrasch et dans le Talmud ce texte prouve que celui de Bereschit Rabba est antrieur de deux gnrations celui du Talmud '.
:
La Pesiqia de R. Kahna.
Voici
1<*
dbut de ce morceau
j.
Bereschit Rabba, et
R.
Samuel
b.
Soursela, dans
89
Alexandre le Macdonien alla chez le roi de Cassia, derrire les montagnes tnbreuses. Il alla dans une ville nomme Carthagne, peuple entirement par des femmes. Elles sortirent sa rencontre et lui dirent Si tu nous fais la guerre et nous vaincs, le bruit se rpandra dans le monde que tu as dtruit une ville de femmes. Si nous te faisons la guerre et te vainquons, le bruit se rpandra dans le monde que des femmes t'ont fait la guerre et t'ont vaincu et tu ne pourras plus te tenir devant aucun roi. Lorsqu'il partit, il crivit Moi, Alexandre le Macdonien, j'tais fou jusqu' mon la porte arrive la ville de Carthagne o des femmes m'ont appris la sagesse. Il alla dans une autre ville nomme Afrique et on lui offrit...
: :
La
tions, de Bereschit
dialecte palestinien
Rien de plus transparent que ce texte. Si la Pesiqta tait antcomme le croit M. Buber 2 on ne comprendrait pas pourquoi le rdacteur de ce dernier recueil aurait supprim tous les dtails de la Pesiqta sur les Amazones. En outre, est-ce l'usage que les rcits soient d'abord incomprhensibles pour devenir ensuite simples et logiques? Or, dans Bereschit Rabba l'histoire se suit trs rigoureusement ici, au contraire, elle est incohrente. Ainsi, le roi de Cassia entre en scne, puis tout coup s'clipse pour reparatre inopinment la fin. Comme on voit bien au contraire la main d'un auteur instruit qui veut faire talage de sa science En copiant au dbut l'pisode
rieure Bereschit Rabba,
"
rdacteur de la Pesiqta s'est rappel le conte analogue de Tamid, et il les a combins, invita Minerva. Mais il
le
Amazones, il ne le pouvait pas, c'et t contredire Bereschit Rabba. Il a donc scind le rcit des Amazones Alexandre se rend dans la ville des femmes, et le rdacteur lui connat un nom, c'est Carthagne la ville des femmes (de xmp ville , et yuvi femme 3 ), puis le Macdonien va dans une autre ville , Afrique nom trouv dans Tamid et c'est l que des mets en or lui sont offerts. Le raccord est effectu, et l'auteur n'a plus qu'
par
les
:
reprendre
la
narration originale.
On
1
voudra sur
les
11
s'agirait
de savoir
si
ments.
Pesikta de R. Kahna, p. xxxvm. Cetlf tymologie se trouve dj dans une note marginale du Tanhouma (parschat Emor). Il est inutile de faire remarquer que la Pesiqta est remplie de mots grecs.
1
3
90
et le Talmud, nous dans cette discussion. Toutefois, nous devons faire remarquer que la Pesiqta a emprunt au premier de ces recueils non seulement l'histoire d'Alexandre, mais tout le chapitre dans lequel elle est encadre, et que l'pisode tir de Tamid est rapport presque textuellement, ce qui exclut l'ide
et
Yalqout sur
les
Psaumes.
Yayiqra Rabba est la copie textuelle de la Pesiqta. Il ajoute seulement la rplique du second plaignant Je crains autant que toi de me rendre coupable de vol. Tanhouma son tour a repris Yayiqra Rabba, car il a aussi
:
cette addition
"-.
il a fondu ensemble Bereschit Rabba avec le Talmud de Jrusalem. La plus curieuse transformation de l'histoire du jugement est 3 faite d'aprs la Pesiqta ou Yayiqra celle du Hibbour Maasiol Rabba. Le roi de Gassia n'ayant plus, dans ces deux uvres, un rle bien utile, disparat entirement, et c'est devant les Amazones que se plaide le fameux procs.
Quaut au Yalqout,
La
le
notre conte modifi sert d'exemple de pnitence. Quand quelqu'un, dit-il, avait trouv dans son champ un trsor, il se rendait devant
le
b'
le
champ
l'un et L'autre
Le juge alors
et
*.
remontait
srie
s'il
lui
Voir au surplus Lerner, Anlage, p. 98, note 1. On le retrouve pareillement dans le Mtdrasch des dix rois (Ilorowilz, Bihliotheca Haggadica, I, p. 45 voy. aussi note 3 Ed. de Venise, 1603, p. 8. Voir sur cet ouvrage Rapoport, Biccour J/aitiu/i, XII, p. si. * Ce passage a t repris dans le Midratck Yona (Jellimk, /.'<' ba Mtdrasch cf. Ilorowilz, Sammlung klcincr Midratchtm, \>. 12, '-". -' et 28). I, p. 101
1
91
Le Dicta PJiilosophorum
et la
Le
rcit
beaut de
rencontrer un gal succs dans la littrature non-juive. Nous le retrouvons d'abord en arabe dans le tor topse, d'AbuKWafa Mobasschir ibn Fatik, compos en Syrie en 1053-1054. Cet ouvrage a t connu de bonne heure du moyen ge et a t
traduit en espagnol, en latin, sous le titre de Dicta Philosopho-
rum, en
anglais et en franais
'
Nous
:
Et ne croyoit pas de legier tout ce que on luy rapportoyt des faix de ses subgectz se il ne le veoit et congnoissoit appertement. Et pour ce s'en alloyt aulcunes foys secrettement visitant les seigneuries et enquerant des besongnes d'icelles sans estre congneu. Et une foys entra en une de ses villes et vit venir devant le juge dcelle deulx contendans dont l'ung dist au juge en complaignant Sire juge, j'ay achapte de cest homme ey une maison et en icelle ay depuis trouve ung trsor en terre qui n'est pas mien, lequel je lui ai offert,
:
et
il
Ta reffuse.
Si
vous requiers,
:
sire,
que
il
soit contrainct a le
prendre, car je n'y ai aucun droit. Si commanda a l'adverse partie qu'il respondist. Lequel dist Sire juge, soyez certain que oncques le trsor qu'il a trouve ne fut mien, ains ediffia y en icelluy lieu qui estoit commune place a tous eeulx qui ediffier y vouloient, et pour ce je n'ay point de cause de prendre ledit trsor. Si requirent ces deux hommes au juge que il mme le voulsist prendre. Ausquelz il respondi t
:
le trsor
y puis je avoir qui suis estrange et oncque mais de ce n'ouys parler? Vous vous excusez de le prendre et m'en donnez la charge si faictes mal. Et puis il demanda a celuy qui
a est trouve quel droit
avoit trouve le
avoit
fille.
trsor
s'il
avoit nulz
enfans,
il
respondit
qu'il
ung
filz,
une
et
Ausquelz
fille,
juge dist
filz
d'iceUe
bien.
et dist
et ce trsor soit a
Et quant Alexandre ouyt ce jugement il fut moult merveille au juge Je ne cuydoye que en tout le monde feussent juges ne gens si vritables. Si luy respondit le juge qui ne le congnoissoit mie Comment en est il aucuns qui facent autrement? Certes,
: :
M. Knust
;
theihtngen aus
dem
"Warner, 515
Alexandre [ATitTubingue, 1879). L'original arabe se trouve Levde. ms. Cat. Cod. orient., Levde, 1865, t. III, p. 342, n MCCCCLXXXYII.
Es/turia!,
Ibid., p. 458.
92
dit Alexandre ouy, en plusieurs terres. Adonc lui demanda le juge en soy esmerveillant se il pluvoit en leurs terres et se le soleil y luysoit comme s'il voulsist dire que Dieu ne devoit envoyer pluye, soleil ne autre chose qui fist fructifier les biens en la terre de ceulx qui ne font droicturiere justice. Et adonc fut Alexandre plus esmerveille que devant
1
.
aux arabisants le soin de rpondre en soit, elle a pris une nouvelle forme dans certains crits. C'est devant David et Salomon que se prsentent les parties, et la satire finale a disparu avec Alexandre*.
littrature arabe
?
Nous
laissons
qu'il
La
littrature
occidentale n'a
pas attendu
la traduction
la
de
trouvons au xii e sicle 3 dans la Chronique de l'abbaye de Saint-Hubert, connue sous le nom de Cantatorium 4 Un abb, nomm Lambert, se trouvant en 1083 devant un
.
Nous
dotes, celle-ci
pour le distraire, entre autres anecAlexandre se rendit auprs de Dydime, prince des Brachmanes, qui le reut royalement et l'invita assister un procs pendant entre deux voisins. Le lendemain se produisit la scne qui nous est familire. Alexandre se mit admirer le dsintressement des plaideurs Hujus modi nulla esset in regno meo agenda disceptatio, quia omne inventum publici juris vindicaret
:
violenter exactio.
duisait
Didyme
lui
demanda
alors
si la
nature pro-
pour eux des biens. Et mme beaucoup , rpond Alexandre. Haec quidem, reprend Dydime, dona creatoris licet
alendis ibi provenirent creaturis, scirent profecto
injustitia?
hommes
tan ta)
et cupiditatis illa
non
suis
modo
eadem subsistentibus
vel
mots rappellent les petits animaux de Bereschit Rabba. Par quel intermdiaire le conte palestinien est-il arriv l'abbaye de Saint-Hubert? Est-ce par une traduction ou le rcit d'un rabbin du nord de la France? Nous l'ignorons 8 Une fois mis en latin, il allait entrer dans la littrature romane, mais nous ne l'y
.
Le
latin dit
<
dicens.
1 3
Weil, Biblischc Legenden der Musulmiuier, p. 215. Je ue sais sur quoi M. Knust /. c, p. 297] se fonde pour prtendre que ce passege est une interpolation du xm' sicle. Hobaulx de Soumoy, qui a dit le L'iuitatdrium, dit que le ms. de Bruxelles de celte uvre est crit en minuscules du ni sicle, et cette page s'y trouve dj.
'
Pertz,
11
Monument germanica,
certain qu'il a
est
rdif
93
graphie
'
R. Jona (iv e sicle) dit: Alexandre le Macdonien voulut s'lever dans les airs; il monta, monta jusqu' ce qu'il vit le monde comme une boule et la mer comme un chaudron c'est pourquoi on le reprsente tenant la main une boule et un chaudron 2
; .
Nous avons l un souvenir bien effac de l'ascension d'Alexandre dans les airs, raconte dans le Pseudo-Callisthnes (liv. II, ch. xli). Sa descente dans la mer, rapporte tout au long dans cet ouvrage (liv. II, ch. xxxvm), se retrouve pareillement dans le Midrasch sur les Psaumes (Ps. xcm).
Midrasch sur
les
Psaumes.
Adrien 3 voulut connatre le fond de l'Ocan; il prit des cordes et pendant trois ans il entendit alors une voix qui lui dit Cesse, Adrien. Puis il voulut savoir quelles louanges les eaux adressent Dieu. Il fabriqua des caisses en verre, y introduisit des hommes et les fit descendre par des cordes dans l'Ocan. Quand ils furent remonts, ils rapportrent avoir entendu l'Ocan chanter Dieu est fort dans les hauteurs. (Ps. xcm, 4)
les droula
; :
:
explorer
chane
La deuxime
une
illustration
aggadique
voix des
flots.
Isral Lvr.
hbreu et qui ont disparu. Qu'on considre combien il s'en trouve d'uniques dans le Hibbottr Maasiot ! 1 Citons seulement le Roman d'Alexandre, v. 494, dont la version se rattache plutt la Chronique de saint Hubert qu' Mobasschir. En effet, elle parle d'un champ, et ce dernier d'une maison; elle laisse l'affaire pendante, comme la Chronique, tandis que Mobasschir la termine par le mariage. * Ce texte est littralement reproduit dans Bemidbar Rabbi, xiti. La mme histoire est raconte, mais d'aprs une source arabe probablement, dans le Midrasih des dix rois (Horowitz, Bibliotheca Haggadica, I (1881), p. 44-45). 3 Mis ici par erreur pour Alexandre.
SICLE
SUITE ET FIN
')
Frdric II parat avoir introduit Naples le signe vers 1233 nous savons, d'autre part, que le signe fut impos aux Juifs, au moins ceux de la Sicile, par le concile de Piazza, clbiv le 20 octobre 1296 3 A cela se bornent les renseignements pour le xm e sicle, mais il n'est pas tmraire de conjecturer que les prescriptions pontificales durent tre appliques de trs bonne heure aux Juifs d'Italie. Pour une poque relativement recule, nous possdons encore les textes des canons des deuxime et quatrime conciles de Ravenne, de 1311 et 1317.
;
.
Il
comme
signe;
1
ou moins rigoureusement astreints au port du malheureusement les documents que j'ai pu recueillir cou-
1
3
t.
VII, p. 30.
t.
I,
p. 488.
XIII
SICLE
95
En
voici l'num:
20 dcembre 1369, 1395 et 1428 Venise, 1395, 5 mars 1408, 26 septembre 1423, 22 janvier 1429 et 1496 2
;
;
Padoue, 22 janvier 1429, 1434 et 1443 3 Vrone, 1422, 22 janvier 1429, 1433, 1434, 1443, 1480 Todi, 1438 5 Novare et Verceil, 16 avril 1448" Parme, 1473 7 Pirano, 1484 s
;
et 1527*;
Rome, xv e
sicle
9
;
Asolo, 1520"';
Gnes, 1629".
La forme du signe et les lments constitutifs qui le composent ne sont pas toujours prciss; il n'est dsign sous le nom de roue que dans les canons des deux conciles de Ravenne 12 dans la
;
Sicilia sacra
cercle
14
.
appel rouelle, ailleurs encore La dnomination gnrique sous laquelle il sera connu
,
13
il
est
une
fois
15 cause de la ressemblance de la avec la roue. n ce qui concerne la forme, il ne parait pas y avoir eu de diffrence essentielle entre le signe des Juifs de France, d'Espagne, de Portugal et d'Allemagne et celui des Juifs d'Italie. Cependant Vrone, TO fut remplac, en 1433, par une toile qui, son tour, fit place, en 1480, l'O primitif ,G Le chapeau jaune fut aussi, ds la fin du xv e sicle, une des
marques qui servirent distinguer les Juifs d'Italie des chrtiens; il fut prescrit ceux de Venise, en 1496, ceux d'Asolo, en 1520,
Zunz, Z. &., p. 490, 492 et 49o Sicilia sacra, t. II, p. 907. Educatore israelita, 1871, p. 48 Steinschneider, Hebraeische Bibliographie, I, p. 17, et t. VI, p. GG. 3 Hebraeische Bibliographie, t. VI, p. 66. 4 Ibid., t. VI, Educatore israelita, 1863, p. 202 1871, p. 49. p. 66 s ArcAivio storico italiano, srie IV, n19 Revue des Etudes juives, t, II, p. 319. 6 Hebraeische Bibliographie, t. VI, p. 66. 7 Educatore israelita, 1870, p. 170. 8 Bvue des Etudes juives, t. II, p. 191. 9 Schudt, Jdische Denkwrdigkeiten, 1. VI, p. 244-24o. " Revue des Etudes juives, t. V, p. 223. II Educatore israelita, 1871, p. 171. 11 Sacrosancta concilia, t. XV, col. 58 et 193. T. II, p. 907. Schudt, 1. VI, p. 244. 15 A Parme, Pirano, Venise et Vrone. 16 Qli Ebrei di Verona, art. de D. Fortis dans Y Educatore israelita, 1863, p. 202.
I
;
t.
96 et
ceux de Vrone, le 15 mars 1527 A Venise, le chapeau remplaa la roue que les Juifs tenaient cache de jaune il devint roux; plus tard, il fut entour de cheveux rouges ou d'une toffe raye 2 J'ignore partir de quel ge le port du signe tait gnralement obligatoire en Italie; Pirano, il est fix treize ans 3 Le signe devait tre port en lieu apparent, sur la poitrine*, au dessous de la barbe 5 et sur le vtement de dessus Les canons des deux conciles de Ravenne ordonnent que les Juives auront la roue sur leur coiffure ' Rome, elles portaient deux raies bleues
;
fi
s
.
La roue
tait
de
toile,
de drap ou de
;
10
elle tait
sous
13
;
grandeur et la dimension d'un pain de la valeur de quatre Vrone, le pourtour avait un doigt de largeur le dia; :
Elle fut primitivement rouge en Sicile en 1395 '. En forme du sceau royal 12 Vefil
.
mtre tait celui d'un pain de quatre deniers 14 Rome, le diamtre du cercle devait avoir au moins un doigt d'homme 15 En Italie aussi, quand les Juifs cherchaient se soustraire
;
.
l'obligation de porter le
signe,
ils
taient punis.
En
1G
Sicile, les
;
Venise, o
.
de mme pouvaient tre, en outre, condamns une amende 17 A Vrone, la peine tait de vingt-cinq livres pour chaque contravention; il n'en tait fait remise sous aucun prtexte 18 par Cependant, il y avait des adoucissements ces rigueurs
ils
. ;
exemple Pirano,
1
ils
Educatore israelita, 1871, p. 140 Revue des Etudes juives, Educatore israelita, 1863, p. 202. * Educatore israelita, 1871, p. 140. 3 Revue des Etudes juives, t. II, p. 191. * Du Cange, au mot Jud.ei; Educatore israelita, 187!, p. 48 p. 244.
;
V,
p.
223;
VI,
Schudt,
U
i.
1.
Sicilia sacra,
t.
II,
p. 907.
t.
6
-'
Sacrosancta concilia,
Ibid.
XV,
col.
59 et 193
Schudt,
1.
VI, p.
Ibid.
;
Conciles de Ravenne, dans les Sacrosancta concilia, t. XV, col. !i8 et 193 Schudt, 1. VI, p. Sicilia sacra, t. II, p. 907 Du Cange, au mot Jud.ei 10 Sacrosancta concilia, t. XV, Du Cange, au mot Jn>.i:i; col. 58 ri 193 Educatore israelita, 1871, p. 48 Schudt, 1. VI, p. '-'il. " Sicilia sacra, t. II, p. '.mit.
9
;
i
-i
'*
13
Ibid.
244.
907,
Sicilia sacra,
II, p.
"
XIII"
SIECLE
1 ;
07
signe,
et
pourvu toutefois
par eau,
ils
qu'ils le
portassent
en
2
;
les Juifs
chapeau jaune quand ils voyageaient Les Juifs de Novare et de Verceil furent exempts par le duc de Milan de l'obligation de porter l'O sur leurs vtements (16 avril 1448 *) ceux de Parme obtinrent la mme dispense de GalasMarie Sforza (20 septembre 1473) 5 Enfin, ct de ces exemptions gnrales, il y a des dispenses particulires nous en trouvons une en faveur de Mose Rap, mdecin, en rcompense des services rendus par lui la Rpublique de Venise G Enfin il semble rsulter d'un texte donn par la Sicilia sacra 7 qu'un prlat ou un ecclsiastique d'un rang lev tait charg
; . ; .
spcialement de veiller l'observation des rglements relatifs la roue. Nous connaissons par un acte du 10 aot 1395 un fonctionnaire investi de cette charge, il se nommait Nicolas de Paenne.
Les Juifs furent chasss d'Angleterre en 1290 ce que nous pouvons savoir du signe qu'ils taient contraints de porter se rduira donc forcment peu de chose. Il leur fut impos, ds 1222, dans un concile provincial tenu par Etienne.de Langton, archevque de Cantorbry. Il se composait, pour les deux sexes, d'une bande d'toffe de deux doigts de largeur et de quatre de longueur elle devait tre d'une couleur diffrente de celle du vtement s D'aprs Tovey 9 le signe fut d'abord blanc; sous Edouard I er en 1274 ou 1275, il fut chang en jaune, par acte du Parlement instituant le Statutum de judaismo et prescrivant que, ds l'ge de sept ans, les Juifs des deux sexes seraient
; ; .
t.
II, p.
191.
2
3
t. V, p. 231. Hebraeische Bibliographie, t. VI, p. 6G. Educatore israelita, p. 170. G Hebraeische Bibliographie, t. VI, p. 07. 7 ... Porro signum hoc rotell rubece, quibus fungebalur quod defferre solebant Judaei in Siculo regno sub custodia alicujus prsulis vel viri ecclesiastici dignitate prafulgeutis satis declaratur in diplomate dto Catana3 10 aug. 1393, ind. 3 a : F. Nicolaus de Panormo cognoscere debuerat de observatione Juda^orum rolell de
panno rubeo in forma et quantitate majoris regii sigilli, per depeudentiam barba? et palmi distantiam in eorum exteriori veste semper et ubicumque in pectore portando. in dislinctionem a Christi iidelibus manifestam et mulierum eorumdcm in earum veste exteriori sub pna quindenae carceris eisdem utriusque sexus inferend, etc. T. II, p. 907. s Tovey, Anglia judaica, or the history and antiquitics oftheJensin ngland,
p. 82.
8
Ibid., p. 205.
T. VII, N
13.
98
tenus d'avoir sur leurs vtements extrieurs deux bandes d'toffe, ad instar tabularum, d'un palme de longueur '. Cette disposition
24 mai 1277, par Edouard I er dans un mandement Hugues de Digneneton, qui remplaa l'toffe par le feutre de couleur safran, de six pouces de longueur sur trois de largeur 2 Enfin le concile d'Exham, clbr en 1279, prescrit galement aux Juifs
fut confirme, le
,
.
l'usage de
deux banderolles
d'toffe
diff-
%
rente de celle du vtement et cousues sur la poitrine. Les dimensions fixes sont d'au moins
la
largeur
et
de
des Juifs
le plus ancien que nous possdions sur le signe d'Allemagne est une dispense accorde par Grard, archevque de Mayence, ceux d'Erfurth. Cette dispense, du 16 octobre 1294 4 fut purement locale; peut-tre mme fut-elle
,
Le document
Du Cange, au mot Jud.ei. Tovey, p. 202 Rymcr, Fdera, eonventiones, liter, etc., t. II, p. 83 Etes Hugoni de Digneneton, salutem... <juod unusquisque ipsorum (Judorum), postquam retatem septem annoruiu compleverit, in superiori vestimento quodd gnum dfrt, ad modum duunun tabularum, de feltro croceo; longitudinis videlicet
1
sex pollicura
}
et latitudiuis
trium pollicum...
prcipimu ut Judcei utriueque sexus supei terioree duas tabulas laneas habeant alterius coloris ad pectu quarum latitudo digitorum duorum et longitudo quatuor sit ad minus ut sic per diversitati m liabitus a catholicis discernantur et damnat commixtionis excessus inter boa et illos valsant
districte
, ;
Ad hc
r\ itari
4
.
Bunt
portandum signa judaca, uec ad alia que de Judeia irtrfbimus quoquo modo (Coder diplotnai
ticus exhibais
awedota Mogmtiaca,
t,
II.
p,
886).
Xfll
SIECLE
rapporte peu d'annes aprs, en vertu des prescriptions dictes dans le concile tenu Mayence, en 1310, car tous les Juifs des deux sexes de la ville, du diocse et de la province ecclsiastique
de .Mayence taient astreints de reprendre, dans le dlai de deux mois, et de porter les signes et des vtements qui pussent les
distinguer
des chrtiens
1 .
A
le
Strasbourg, ds
le
devaient
notamment avoir
que
le
les
ils
Il
Judenhut 2
est probable
en 1267% fut, d'Allemagne; ainsi, le chapeau rouge fut port par ceux de Nuremberg jusqu'en 1451, poque o il fut remplac par une roue jaune pour les hommes. La dcouverte de nouveaux documents pourrait
seule apprendre
si la
chapeau, prescrit par le concile de Vienne, jusqu'au xv e sicle, le signe distinctif des Juifs
le
xv e
sicle.
Je la trouve mentionne, pour la premire fois, dans une ordonnance de l'empereur Sigismond, de 1434, concernant les Juifs d'Augsbourg et confirme, la mme anne, par le conseil de la ville 4 Elle est de couleur jaune et doit tre fixe sur la poitrine; les femmes auront des coiffures pointues 5 La roue jaune pour les hommes, le voile ou manteau, avec deux raies bleues pour les femmes, sont prescrits par le concile de Cologne de 1442, comme pour les Juifs de Rome 6 il en sera de mme Nuremberg 7 et Bamberg, ds 1451 s et Francfort ds 1452 9 D'aprs les canons
. . ; ,
.
1
.
.
concilii irrefragabiliter
duximus statuendum ut
dioceseos
et
provinciae
Moguntinensis gens Judaeorum ulriusque sesus infra duos menses post publicationem hujus statuti talia signa et habitum quibus sine qualibet ambiguitate a christiano populo distinguatur, sibi eligat et dfrt manifeste. [Sacrosancta concilia, i. XIV,
.
col.
*
loi 2
t.
Communication de M. Scheid, de Haguenau. Pertz, Monumenta Germanie his'orica, Sacrosancta concilia, t. XIV, col. 3G 5 . t. I, p. l s IX, p. 702; Kollar, Analecta Vindol G unicipalis Germania mdit eevi, t. I, p. 89, Schudt, 1. VI, p. 245. 6 liai., p. 2i3. : Wrfel, von der Judengemeinde, p. 95.
3
<
Stumpf.
1)
Nicolaus miseralione divina tiluli S. Ptri ad vincula S. R. E. presbyter cardimus. nale, etc. Gum nos aiias in civitate Maguntium provi inter cetera quoddam slatutum de Judis et crucis Chrisli inimicis in eadera synoda
9
innovatum
peenis disiricte
communionis quo sub cessalionis divinoruin et sub vi aut conformiler ut mandatur quod Judsei de ctero sig] in urbe Roma. El nonnulli dubitare videntur quomodo in urbe Roma Judsei dfrant. aramus Ilinc nos prout in aliis uationis locis ordinavimus. prasentium signum hujusmodi esse dehere circulum de croceis filis visibiliter consutum, cujus diameter communis hominis digito iniuor non sit.ante peelus quoad masculos in veste extrinseca, ita quod omnium eos intuentium oculis appareat; et dua' rig blavei colons
existit in
i
100
concile de Bamberg, la roue sera de fil et aura un doigt de diaen plusieurs endroits, elle a la dimension d'un florin ou mtre d'un cu 2 mais rien n'a t plus variable que ces dimensions. Outre la dispense accorde, en 1294, aux Juifs d'Erfurtb, nous en connaissons une autre donne ceux de Mayence et de Bingen, en 1457 3 Un modus Vivendi donn, au mois de mars 1547, par Ferdinand,
du
'
roi des Romains, landgrave et landvogt d'Alsace, aux Juifs du haut Rhin vivant sous la domination autrichienne, stipulait qu'ils se vtiraient autrement que les chrtiens et qu'ils porteraient la roue jaune 4 Ceux de Ilaguenau durent aussi, en vertu d'une ordonnance du mme prince, de l'anne 1551, prendre la roue jaune. M. Scheid, connu des lecteurs de la Revue par son savant travail sur les Juifs de Ilaguenau, a bien voulu nf envoyer spon.
in peplo mulierum in signum differenlia? ut a Christianis discernanlur. Verum, uti accepimus, nonnulli Judi in opido vcslro Francol'urtensi et extra habitantes, ar ipsum opidum frquenter visitantes, liane ordinationcm minime servarc curant, lline,
etc....
Datum
in opido nostro
1.
Brunncck.
.
die 2
a nativitato
D.
1
VI, p. 244-245
Stumpf,
p. 151
Schudt, I. VI, p. 243. Schaab, Di/doiatisrhc Oesehiehte der Stadt Maint, Stumpf, p. 151 ; Archives de Strashoury. I. 174, n 21 communication de M. Scheid.
p. 121.
XIII
SICLE
101
la
roue dont
le
Nous la reproduisons ci-contre titre de spcimen, en reprsentant par des hachures la couleur jaune.
.
Le premier, d'aprs
et 1614, a 92 milli-
mtres de diamtre le cercle de la roue a 12 millimtres de largeur le deuxime, d'aprs l'dition de 1616, a peu prs les mmes dimensions le troisime, de moindre grandeur, a 48 millimtres de diamtre le cercle 8 millimtres. Dans le cercle jaune des deux derniers il y a, gauche, la lettre S, qui signifie sans doute signum.
;
; ;
Juifs
d'Allemagne
n'offre, vrai
peu de chose
l'esprit public
mme
les-
que partout
ailleurs.
Dans l'Empire,
la fin
Dans
gravures allemandes de
la
du xv
sicle, ils
sont
reprsents avec
ridicules ou odieux.
livre,
une gravure
reproduisant un dessin
aprs 1475 et qui se trouvait autrefois sur la tour d'un pont Francfort. Elle reprsente quatre Juifs et une Juive l'un est rebours sur une truie un autre la tte un
; ;
le
quatrime, debout, porte deux cornes de bouc. Tous ont la roue, le premier et la femme sur le bord de leurs manteaux le second
;
et le
quatrime sur
3
.
la poitrine
le
de l'paule
in- fol.
De mme les gravures de Wohlgemuth de l'dition Liber clironicarum mundi, publie Nuremberg, en 1493, qui reprsentent le crucifiement de l'enfant Richard par les Juifs Pontoise et celui de l'enfant Simon Trente, nous
du
trois
dans
la
premire
et huit
dans
la
seconde,
En ce qui concerne le signe des Juifs tablis en Suisse, les renseignements connus se rduisent aux suivants. Un Juif reu, en 1435, Schaffouse, est soumis l'obligation de porter sur le devant de son vtement un signe de drap rouge de la forme d'un chapeau pointu 5 Sur une gravure d'Urse Graff, qui vivait Baie
. 1
L'original est
la cote
GG,
n 68.
Ces gravures ont t reproduites par M. Paul Lacroix, Murs, usages au moyen-ge et l'poque de la Renaissance, p. 473 et 475.
4
5
coutumes
Ulrich,
Summlnng jdischer
102
vers 1508, on
parmi
coutent
'.
le
Christ pr-
pour les Juifs d'Autriche, de Hongrie et de Pologne. Aux termes des canons du concile de Vienne tenu en 1267, les Juifs d'Autriche devaient, comme je l'ai dj dit, porter le chapeau pointu 2 Le concile d'Ofen, en L219, prescrivit la roue de drap rouge, sur le ct gauche de la poitrine 3
existe
.
Les Juifs de Pologne taient obligs de se coiffer de chapeaux ou de bonnets vert fonc, sauf en voyage o ils en taient dispenss
4
.
il semblerait rsulter d'une exemption accorde, en 1462, un Juif de Crte, Maurogonato, que les portes des maisons des ou d'un Juifs tablis dans lile devaient tre marques d'un
Enfin
(thla)
5
.
j'ai
pu
recueillir sur le
y en a assurment beaucoup d'autres encore enfouis dans les dpts d'archives ou dissmins dans des ouvrages imprims. J'espre que mon modeste travail aura pour rsultat de les faire sortir de la lumire et de fournir un appoint important des recherches que je n'ai pas la prtention d'avoir puises; j'espre surtout avoir fourni aux archologues des lments utiles pour la dtermination de l'origine et de la date des monuments o
signe des Juifs.
Il
le signe.
En terminant
j'adresserai encore
une
fois l'expression
de
ma
sincre reconnaissance
aux
des communications
cet essai a
quelque mrite, je
la vaste rudition
le dois
de M. Isidore Loeb.
Ulysse Robert.
1
Dans un
...
recueil conserv
la
Bibliothque natio-
Ea
25, p. 82.
in istis partibus
deponere pra-sumpserunt, rsumant,... [Bacrosancta concilia, Cf. Pertz, t. IX, p. 702, et Kollar, t. 1, p. 18.
3
XIV,
col. 365).
Gra-tz,
t.
4
s
Du
Cancre, au
LE EABBINAT DE METZ
PENDANT LA PRIODE FRANAISE
(1567-1871)
qui servait, pour Metz, cette belle et ancienne communaut, de France et du Midi et ainsi dire, de trait-d'union entre les Juifs moyen ge par ceux de l'Allemagne, a t illustre pendant le
Rabbnou Guerschon des sommits du judasme, telles que captivit , R. Macliir Lonti, son hagolah, la lumire de la Yerim, R. Mir, son frre, Elizer, le clbre auteur du Sfer Juda, Yom Tob et tant d'autres dont frre,' les tosaphistes David, mais qui taient connus les noms ne nous ont pas t conservs, de et clbre d'Anciens, de Sages ou Grands sous le titre collectif *Yia *aan ,*&). Les ouvrages casuisLothair' (Lorraine, wfc de leurs coles, de leurs tiques de l'poque nous parlent souvent murs et coutumes, et livres, de leurs traditions, de leurs faisaient et font ensurtout de leurs dcisions religieuses, qui Le xi et le xn sicles core autorit dans le monde rabbinique. cette pliade de savants sont les moments les plus florissants de le commencement de la lorrains et messins. Le xm* sicle voit communaut juive le dcadence de ces coles, et, bientt aprs, la des Juifs de France Metz perd tout son clat avec l'expulsion l'oubli, et toute trace de Juifs dispa(1306). Enfin elle tombe dans de deux sicles, il est trs peu rat dp cette ville. Pendant prs et quand il s'y trouve question d'eux dans les annales de cette cit, et de si peu d'importance des Juifs, ils sont si peu nombreux encore moins plus former de communaut et
,
meor
qu'ils
ne peuvent
avoir des savants de renom. sicle, et aprs que Ce n'est que dans la seconde moiti du xvi
Voy. Tosaphot B. Bat, -a, 74
a, Ittur,
90
a,
Luria, n 29.
ICI
la
empare de
la 'ville de Metz,
que
les Juifs
y repa-
habitants autoriss y tablir leur demeure. Les quatre premires familles qui y sont admises en 1567, avec l'agrraissent
Vieillevilie, se multiplient au point que, moins de trente ans aprs, elles s'organisent en communaut. C'est en 1595 que les Juifs de Metz se runissent pour la premire fois en assemble gnrale et qu'ils lisent un conseil, auquel ils dlguent tout pouvoir et toute autorit en ce qui concerne l'administration, la police et la justice des ca,s civils. Des six hommes qui composent ce conseil, les trois premiers portent le titre de Rbbi : ce titre, nous le verrons plus loin, n'est pas un simple terme de politesse, quivalent celui de Monsieur, mais bien un nom de dignit religieuse ces trois hommes formaient donc le premier tribunal rabbinique qui s'tait tabli de nouveau dans la
;
comme
ment du Marchal de
ville
de Metz.
cette
date
(1595) la nouvelle
commu-
naut juive de Metz se trouve reconstitue avec une population de vingt-cinq mnages ou cent-vingt personnes. Elle ira toujours en augmentant dans une proportion trs forte: moins de vingt
ans aprs
(trois
le
(1614),
elle
se
chiffre de soixante- seize mnages (quatre cent soixante personnes environ). Nous nous proposons dans ce travail d'tudier la constitution du rabbinat de Metz et la vie des diffrents titulaires de cette haute fonction religieuse, en mme temps que l'uvre qu'ils ont accomplie. Nous raconterons les luttes que les rabbins eurent souvent soutenir contre les prtentions de certains habitants de la ville, demi-savants qui voulaient en remontrer plus docte qu'eux, comme aussi contre les exigences parfois outrecuidantes
des syndics ou administrateurs, et enfin contre certains esprits indpendants, dsireux de s'affranchir de la juridiction des
rabbins et
mations.
mme
de l'application du droit
On
sait
nauts juives au
partir les impts
comment taient, en gnral, administres les commumoyen ge. Un conseil lu tait charg de rle
cevoir;
il
de
la
commu:
Os
vastes pouvoirs
le
conseil avait
LE RABBINAT DE METZ DE
loG7 A 1871
106
jusqu' l'arbitraire, et qui ne trouvait de limite que dans la courte dure du mandat des conseillers et dans le soin que prenaient les
lecteurs d'empcher la prdominance exclusive, dans le conseil,
Les fonctions de
Les pnalits
les
d'ordre
religieux,
telles
rglements qu'avec l'autorisation du rabbin, ni excutes sans Il fallait donc que cette autorit ft
et
l'abri de
la
toute influence.
C'est
du xviii sicle, on eut soin, Metz, de choisir le grand rabbin sans aucun lien de famille ou mme d'amiti avec les habitants de la ville. Le rabbin tait, pour ainsi dire, le gardien vigilant de la loi religieuse et de l'existence de la communaut. Il n'entrait pas dans les dtails de mais quand on lui avait prouv que les circonsl'administration tances exigeaient telle ou telle mesure de rigueur, il ne pouvait
qui explique pourquoi, jusqu'
fin
;
donc toujours appel du dehors; il venait d'Alleet mesure que la communaut devenait plus importante et plus nombreuse, elle pouvait prtendre de plus grands savants, de plus hautes clbrits rabbiniques. Aussi ne faut-il point s'tonner si les premiers rabbins de la communaut de Metz ont peu de renom et laissent de faibles traces dans l'histoire de la casuistique ou de la littrature hbraque mais cette priode dure peine un demi-sicle. Ds le milieu du xvii e sicle, le rabbinat de Metz est occup par des hommes qui ont une grande notorit dans le monde isralite, par leur science
Le rabbin
tait
magne ou de Pologne,
et leur caractre.
est de
l'une
it,
pseudonyme tsarphati
et le chiffre
de ce pseudonyme) et a t publie dans les Israelitische A)inalen d'abord l puis dans les Archives Isralites-. L'autre trainitiale
Metz est de M. Carmoly, et a paru galement, titre de rectification et d'addition au travail de M. Terquem,
vail sur les rabbins de
dans
les Israelitische
Annalen 3
nombre de documents
l'tablissement et l'histoire
Anne
1839, n* 48 et 49.
Son
3
25-31. M. Terquem tait un professeur de mathmaune notice sur le calendrier juif, dans la Bible Cahen. rabbins de Metz contient beaucoup d'erreurs.
p.
l'ait
Anne
106
rglements qui
sur
les
nous Tenons
nous l'avons
dit,
que se reconstitua
la
nouvelle
familles
admises en 1567 s'taient augmentes par des mariages, des naissances et, sans doute aussi, par l'immigration, et les Juifs formaient cette date un groupe de cent vingt personnes ou vingt mnages. Sentant la ncessit d'tablir un lien rel entre eux, comme il existait dj pour eux une solidarit fiscale et morale pour leurs relations avec les autorits du pays, les chefs de famille
se dcidrent confier leurs intrts matriels et religieux
un
conseil qu'ils nommrent l'lection. Le premire runion gnrale, dont nous possdons une copie authentique crite en langue franaise, avait d'abord t rdig dans leur langage ordinaire, le judo-allemand, et il ne fut traduit en franais que lorsqu'on voulut le soumettre l'agrment de l'autorit
procs-verbal de cette
et
comme
les
reprsentants officiels et
les intermdiaires
rgulirement institus de la communaut juive de Metz. La traduction franaise en fut dpose au greffe de la Prvt des Trois-Evchs et on ajouta plus tard dans le texte
les
mme mme
changements qui se
firent
dans
le conseil.
En
voici la
Le
12 juillet 1595.
Par la grce de Dieu et consentement de Sa Majest et de Monseigneur le Duc de d'Espresnon, permission nous a est donne pour rsider en ceste ville de Metz, et en se multipliant de jour en jour, il est convenable de choisir et eslir quelques hommes d'entre nous
1 Nous n'avons pas cru devoir citer chacun des faits, dates ou rcits qui, rapports dans les notices dr Terquem ci d" Carmoly, ont t rectifis par n<>u-;, nous
avons conserv seulement les donnes de ces deux auteurs que nous avons pu voriii'T il contrler. Pour viter un trop grand nombre de citations, nous prions nos de se reporter ces deux tudes de nos devanciers. 1 CeU<pice, comme tontes celles dont nous n'indiquerons pa la Bource, se trouve entre nos mains, et nous en garantissons l'authenticit. Nous tenons d'ailleurs lis pices originales la disposition de nos lecteurs.
LE RABBIXAT DE METZ DE
ce de
1567
1871
M7
terminer les actions qui se trouveront estre faictes par le corps de la communault, mesmes de tenir police et dcider des cas civils, en outre les choses sainctes et toutes autres choses qui s'y rencontreront. De ces causes nous nous sommes assembls grandz et petits le jour susdit. Si qu'avons faict eslection des six hommes bas dnomms ausquelz pouvoir leur est attribu de nous gouverner, juger et terminer noz actions comme sus est exprim. Aux dires et relation de la bouche d'iceux toutes choses arresteront sans que nous y puissions contrevenir, changer ni diminuer aucunement. A l'instant ont lesditz six hommes esleuz accept ladite charge avec promesse par eux faicte sur la foy cleste d'ordonner et terminer toutes les choses pourquoy ils sont choisiz selon leur bonne conscience et pouvoir eux donn par la grce de Dieu et selon leur loy convenable sans cercher aucune advantage a eux
et
particulire.
Le chef et premier Rabby, Isaac fils de Lazar Lvy. dcembre 1620. Aprs sa mort fut miz son filz en sa
place,
Alexandre Lvy. Second Rabby, Joseph Lvy. Le tiers Rabby Salomon fils de Gerson Zey. 8 novembre 1627. Aprs sa mort fust receu son
filz
en sa place
Maram
Zey.
Le quatriesme, Mayer filz de Isaac Gerotwol. 3 dcembre 1620. Aprs sa mort a est receu en sa place Isaac
"Walache, mdecin.
communault
12 juillet 1593.
de Lazare, de Joseph, Mayer filz de Jacob, Ephram filz de Mardoche Cohem, Judas filz de rabi Michel Lvy, Mayer Lvy,
filz
Gerson
Serfz
filz
d'Aaron,
les
Mardoche filz de Isaac Halphen, Salomon Xintzenaue (avec signe d'abrviation sur
nires lettres),
deux der-
Hayem filz du Rabi Mayer, Lazare filz du Rabi Isaac Lvy, Goussiel filz du Raby Isaac Lvy.
108
mme temps
Ce document que
et
authentique nous
fait
connatre,
les
en
la constitution de la
communaut,
noms des
premiers rabbins. Le premier lu, dit notre texte, chef et premier rabby fut Isaac, fils de Lazare Lvy et aprs sa mort (3 dcembre 1620), son fils Alexandre lui succda. Nous avons trouv de la confirmation de ce renseignement dans le Memorbici Metz, o se trouvent consigns et son titre de Grand Rabbin et
'
la date
irai
mn
imitt
,D"t
bD y^i
'^-in bai p
"*.?
"nv-
tta
rn'ir*.
An
380 (=
souvienne de l'me] de notre matre le Rabbin Isaac, fils d'Elizer ha Lvi, qui a rpandu l'enseignement de la loi ici, dans la ville
de Metz et qui, tant qu'il fut administrateur, fit marcher la communaut dans le chemin de la paix. C'est l videmment notre rabbin Isaac, fils de Lazare (Lazare en franais tait l'quivalent ordinaire de l'hbreu Elizer). Dans les deux documents il est port comme mort en 1620. Nous n'avons du reste aucun autre
renseignement ce
sujet.
11
A
le
la
membre du
nom
de Lvi
fils le remplaa comme son assesseur Joseph, qui portait galement qui, en 1595, avait t lu second Rabby ,
lui
succda dans ses fonctions religieuses. Nous pouvons mme tablir comme certain que le rabbin Isaac ha Lvi, de son vivant, lui avait dj dlgu une partie de ses fonctions et de son autoCar, la date du 1 fvrier 1619, le rabbin Joseph et le troisime lu de la liste rapporte ci-dessus, R. Salomon Z, passrent avec Abraham Fabert, chevin de Metz, le bail suivant pour
rit.
aux portes de
la ville.
le 7 fvrier 161 9, le
Par bail pass par Jrmic Grand Jambre Amant de Suint-Marcel sieur Abraham Fabert, Escuyer conseiller du Roy,
Ce Memorbuch de la communaut de Metz ne remontait gure au del de cette seize ans, grce a M. Morhange et M. Simon Cahen, Il y a quinze ou
date.
chamass de la communaut, nous en avons pris un certain nomlire d'extraite que nous' avons utiliss dans cette notice. Lorsqu'il y a quelques mois D0U8 avons demand a M. Morhange la communication de ce mmorial pour collalioin.
extraits,
nous avons eu
le
la
mort
le
M. Simon Cahen.
1871
VfJ
en consquence matre Eschevin de Metz, et consorts Eschevins rsultat de M rs du Grand Conseil du 21 janvier 1 G 9, Rabi Joseph et Salomon Z, juifs rsidents enladitte cit, tant pour eux que pour toute la communaut des Juifs de Metz, une pice de terre comme elle se contient gissante derrire Chambire proche les grilles de Rumport (Rhinport) sur le bord de la rivire, que les hritiers de feu Remy Jambin le batelier ont eu tenu de la cit, joindant le pturai commun et la cimetire desdits Juifs d'une part et la rivire de Mozelle et le foss de la ville d'autre, de laquelle ditte pice lesdits juifs jouiront et possderont l'effect d'une cimetire pour y enterrer leurs morts et non autrement, pour joindre celle qu'ils ont desj au long et de ragrandissement d'icelle. Ce bail fait charge de dix livres messeins de loyer que lesdits Joseph et Salomon preneurs et leurs successeurs seront tenus chacun an, durant le temps qu'ils tiendront ladite pice, payer et porter au cler et receveurs desdits trsoriers de ladite cit au jour St-Remy chef d'octobre, et ne pourront ladite pice vendre, engager ni mettre hors de leurs mains en vertu du prsent bail pour le temps que les juifs habitants de cette ville y rsideront et habiteront 1
treize,
du
ne prouverait rien au sujet de ses foncmme possible que, vieux et infirme peut-tre, Isaac ha Lvi et dlgu ses collgues pour la signature de cet acte. Mais une lettre d'approbation crite par Joseph ha Lvi en 1616 prouve que le signataire tait dj ce moment considr, surtout au dehors, comme le vritable grand rabbin de Metz. Cette lettre 2 qui porte en tte p"pi yn"N T^i riasorr, date de t^'O (376 1615-1616), et signe par Joseph, fils d'Isaac ha Lvi Aschkenazi, se trouve imprime en tte du livre "p *id fi
Cette pice,
il
est vrai,
;
tions religieuses
il
serait
ym
Ce texte est donn par nous d'aprs une copie que nous avons trouve dans les Archives du Consistoire de Metz (Voir Mmoires de la Socit' archologique lorraine et du muse historique lorrain, troisime srie, t. III, p. 140). Ce bail est aussi mentionn dans l'Inventaire gnral de tous les titres de la ville de Melz, fait par les ordres de Colbert, en 1G63 (manuscrit de la Bibliothque nationale, cinq cents de Colbert, n 76), o il se trouve inscrit sous la rubrique suivante B. 24. Autre bail e Eschevin que le sieur Abraham Fabert, et les sieurs Jeacques Febery et Jean de Lartigue, trsoriers, ont fait Joseph et Salomon Saye, Juii's, acceptant pour toute la communaut des Juifs Une pice de terre comme elle se contient, gisant derrire Chambire, proche des grilles du raimport sur le bord de la rivire, et ce, pour et moyennant dix-huict livres de loyer annuel, ledit bail pass par devant Jrmie GrandJambre, Amant de Saint-Marcel, le 7 febvrier 1619, cotte B. 24.
! :
En
voici le texte
y*
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110
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tpbttr rr mara snrri rrrcrx (Hanau, 1616,in-4). C'est sans doute aussi notre rabbin Joseph Lvi qui est mentionn sous le nom de p jv tf'aM dans le S&ter Haddorot (p. 64,
"J3
mv
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n^
m^a
5 de l'dition in-foiio de Carlsrulie). Sa science talmudique et casuistique tait grande nous trouvons de lui une lettre de polmique religieuse mentionne dans le catalogue de la bibliothque Oppenheimer, lettre dans laquelle il combat l'opinion mise
col. 4, ligne
:
rabbin Mose Bourgil de Bonn, et adopte par les rabbins de Prague. Il tait aussi en correspondance frquente avec beaucoup de rabbins et notamment avec R. Mir de Lublin, qui le cite
par
le
dans ses Consultations. Il mit beaucoup de zle et de dvouement au service de la communaut de Metz. Il fut l'un des promoteurs de la construction d'une synagogue. Ds avant 1610, de nombreux dons sont mentionns dans le Memorbuch pour l'rection de cette grce l'activit dploye par R. Joseph Lvi, les synagogue travaux furent excuts avec rapidit et on put construire, sans obrer la jeune communaut, un temple digne du culte et appro;
pri
fort importante.
En
l'anne
(5379 = 1618-1619
lieu
;
l'inauguration de la nou-
velle
synagogue eut
et
partir de ce
moment
l'organisation
de la
communaut
Le rabbin Joseph Lvi, qui venait de signer la location du cimetire,, songea immdiatement tablir d'une manire convenable il se forma alors, sous ses auspices et le service des inhumations par son impulsion, une confrrie dite des d^nnp, fossoyeurs '. Les premiers statuts de la confrrie de Metz, connus sous le nom de
:
nraiD
s ou acte de fondation, furent rdigs en 16*21 et adopts par n^embres de la communaut que le grand rabbin avait choisis >t juinconvoqus cet effet dans une runion tenue en n"d"i2 ittn
1
-
juillet 1621.)
D'aprs ces statuts, les membres de la confrrie devaient se runir tous les jours ouvrables aprs la prire du joir mai* pour
.
la
Bible ou de la Mischna,
II
en existait et
;
il
juives
service
Cjr|
b.
elles portent
les
communauts
lu
vi
38r
';3~:
;-;"~r
~"N
:i
>'i
mai
la
1751).
C
dont nous
en
vigueur.
que
les
registres de
confrrie
LE RABBIXAT DE METZ DE
1567
1871
1H
sous peine d'une amende d'un sol. Exception tait laite pour les jours suivants o la runion n'avait pas lieu le mois de Nissan tout entier, les huit premiers jours de Siwan, la veille et le jour
:
le mois de Tiscbri, les huit jours de Hanouca, jene d'Estlier et les deux jours de Pourim. Ils devaient aussi se runir le samedi matin, une demi-heure aprs la sortie de l'office, except les samedis o l'on disait des Pioutim (Nomnies, quatre Paraschiot, etc.) et lorsqu'il y avait un mariage dans la com-
munaut
'
chaque dcs,
les
se rendre
au
prparer la fosse et prendre part l'inhumation, sous peine d'une amende de cinq sous de Francfort.
cimetire pour creuser et
Huit ou dix membres devaient tre convoqus pour chaque dcs. Ceux qui avaient dpass l'ge de soixante ans taient dispenss de tout travail.
Il
tait
Ds qu'un malade de la ville avait t bni dans la synagogue, avec changement de nom (acn nws) ou mme par un simple MiSchebrach la socit envoyait trente sols dans la maison du moribond elle avait aussi le droit et le devoir de faire remettre
;
la
somme
La
de trois livres aux personnes qui se mariaient. un registre, rdig en hbreu, o tait
le
avec
les dates
de
la plus
tion qui
de rta-
blir bien
comme
authen-
Pendant le rabbinat de Joseph Lvi (1624), la communaut du duc de La Valette, gouverneur de Metz, une ordonnance qui, en autorisant le sjour de quatre-vingt-seize familles
obtint
dans
la
ville
de Metz, parlait de
:
la juridiction
devaient se soumettre
Et outre ce que cy dessus, y est-il dit, leur avons accord et accordons de pouvoir faire juger, dcider et terminer tous les diffrends entre eux touchant leur religion et police particulire en cas civils seulement ainsy et par qui ils ont accoutumez de tout temps depuis leur tablissement en
cette ville.
tradition voulait que tous les Membres de la communaut, et surtout la conqui s'occupait des cimetires, allassent l'aire une visite aux tiaucs le samedi qui prcdait le mariage, samedi appel Grand Spinn/toh.
1
La
fre'rie
1!2
Ce passage va devenir le point de dpart de certains privilges que rabbins et administrateurs revendiqueront toujours contre les prtentions des tribunaux ordinaires et qui, maintenus par l'autorit royale, assureront aux sentences rabbiniques une sanction absolue, comme nous le verrons par la suite. Le rabbin Joseph Lvi quitta Metz en 1633, selon M. Carmoly, qui ne nous dit point sur quel document il appuie son assertion. C'est l une erreur vidente, puisque la nomination de son successeur remonte Tanne 1627, comme nous le verrons plus loin. D'un autre ct, d'aprs une note que notre vnrable et savant matre M. Louis Morhange a bien voulu nous communiquer, le 1621-1628) rabbin Joseph Lvi serait mort en nso (388 Francfort, o il s'tait retir depuis quelques temps. Il est donc vident qu'il quitta le rabbinat de Metz dans le courant de l'anne 1626. A cette poque vivait un rabbin, R. Mose Metz, "p !-pDa 'i, sans doute originaire de cette ville, qui, devenu le disciple favori de Joseph Del Medigo, acquit une certaine notorit, grce l'amiti que lui tmoignait son matre. Nous n'avons aucun dtail biographique sur ce R. Mose Metz son nom et sa rputation ne sont arrivs jusqu' nous que par la rponse qu'il fit Zerah ben Nathan, carate qui avait soumis Joseph Del Medigo un certain
nombre de questions sur lesquelles il dsirait tre difi. Le matre ne voulant pas sans doute rpondre directement, chargea son disciple prfr de donner les explications demandes. La lettre de R. Mose Metz se trouve tout au long dans le livre de
parce qu'elle reprsente certainement avec exactiDel Medigo tude l'enseignement du matre.
1
III
suscita de grandes
dpart de R. Joseph Lvi, le choix de son successeur difficults aux administrateurs et des dissidences dans la communaut. On avait fait appel aux rabbins de Pologne et d'Allemagne, et le choix des administrateurs el d'une
Aprs
le
grande partie du corps lectoral se porta sur le rabbin Mose Cohen, qui occupait Prague les fonctions de Dayau, 'pi, ou assesseur du grand rabbin. Cette lection mcontenta eux qui axaient
1
Voy.
b^N
'0.
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1871
113
patronn d'autres candidatures, et il se forma un parti qui fut hostile au nouveau grand rabbin, avant mme son arrive Metz. Aussi craignant que l'autorit de leur nouvel lu ne ft point suffisamment reconnue par tous, les administrateurs de la communaut firent des dmarches auprs du duc de la Valette pour qu'il voult bien sanctionner le choix fait de R. Mose Cohen comme rabbin et lui accorder, par cette nomination, aide et protection contre ceux qui voudraient mconnatre son autorit. Le gouverneur du pays messin, trs bien dispos en faveur des Juifs, ne s'y
refusa point et rendit l'ordonnance suivante
:
Le duc de la Valette, pair et collonel gnral de France, commandant et lieutenant gnral du Roy en ses ville et citadelle de Metz, pays, eveschez et gouvernement desditz lieux, Toul et Verdun. Sur la remonstrance qui nous a est faicte par les Juifzhabitansde ceste ville qui sont choisis et esleus du consentement de leur communaull pour les gouverner selon leurs loix et coustumes, qu'ilz avoient besoing d'un Rabby pour les instruire et enseigner leurs loix et crmonies, nous requrant ceste fin vouloir permettre Rabby Moyse Cahen, de Prague, de faire sa rsidence en ceste ville, Nous avons permis et permettons audit Rabby Moyse Cahen de rsider en ceste ville et s'y habituer pour faire la dicte charge et fonction de Rabby comme il se pratique de tout temps entr'eux, la charge de vivre et se conformer aux dictz de Sa Majest et ordonnances de Monsieur d'Espernon et les nostres. Faict Metz le huictiesme jour d'aoust mil six cens vingt sept. Ainsi sign Le duc de la Valette, et plus bas Par Monsseigneur,
:
:
l'original de papier sain et entier, dessus, par moy soubsign greffier de Monsieur le Prvost principal de Metz Toul et Verdun, le douziesme jour de juillet mil six cens vingt huict, ce faict le dict original rendu.
sign,
comme
Jourdain.
A son arrive Metz, le rabbin Mose Cohen fut loin de se douter de la sourde hostilit qui existait contre lui. Rien ne l'avait prvenu que les partisans des concurrents malheureux chercheraient le plus vite possible une occasion pour engager une lutte avec lui. Mais il fut bientt forc de s'apercevoir de toutes ces menes. On poussa mme l'esprit de rvolte jusqu' refuser de se
soumettre aux dcisions du grand rabbin et des Elus de la communaut. Ces turbulents trouvrent, comme cela arrive toujours, des gens qui les encouragrent secrtement persvrer dans cette opposition systmatique et leur promirent leur assistance
T. VII, N
13.
114
la
premire manifestation. Quand les administrateurs virent que cette opposition pouvait crer de graves embarras et compromettre l'intrt matriel et moral del communaut, ils n'hsitrent point recourir de nouveau au gouverneur du pays messin et solliciter de lui une nouvelle ordonnance qui s'appuyt sur les
termes de
accueillit
celle
le
duc de
la Valette
cette
demande avec
tresignant la
Monseigneur le Duc de la Valette Pair et Colonel gnral de France, Gouverneur et Lieutenant gnral pour le Roy en ses ville et citadelle de Metz, Pays, Duch et Gouvernement dudit Metz Toul et Verdun.
Supplient humblement les trs sujets et trs obissans eslus par le consentement de toute l'entire communaut des Juifs habitants de cette ville de Metz sous la protection de Sa Majest et iceux eslus pour les gouverner selon Tordre et loix desd.
cy devant par
Juifs.
Disants que par la faveur de votre Excellence il vous a plu, de votre bonne misricordieuse et favorable grce, d'accorder le pouvoir auxd. eslus de juger et terminer les diffrends qui pourroient natre entre lesdits Juifs, le tout comme il est voulu par votre ordonnance donne le cinquime septembre mil six cents vingt quatre, et d'autant, Monseigneur, que les suppliants ayants quelques vents d'aucuns particuliers se remuant de troubler et empescher Lesd. Eslus et leur Raby comme dire de faire une sdition entre lesdits Juifs et se deslier du aliance faite entre lesdits Juifs et contrevenir aud. pouvoir dud. Raby et eslus qu'ils ont eu du tout tems, fut pratiqu et usag selon les coutumes anciennes d'entre lesdits
trs
Juifs.
ment
les suppliants vous requerront humblemaintenir et accorder, s'il plait Vutre Excellence, leurs dits privilges et de vouloir expressment ordonner que tout ce que leur Raby joint avec lesd. eslus jugeront et termineront sur les diffrends cydits, sera respective, et en ce faisant que deffeD seront faittes auxdits Juifs de contrevenir auxdits jugemens, soit qu'ils soient du total desdits Raby et eslus ou bien du plain des voix d'entre led. Raby et eslu, le tout conformment de peint en point a laditte Ordonnance, et ils prieront Dieu pour la prosprit et
Ce considr, Monseigneur,
les vouloir
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1-71
115
Raby et eslus seront excutez avec deffenses d'y contrevenir. Fait Metz ce cinquime jour de dcembre mil six cents vingt sept. Par mond. Seigneur, Sign Le Duc de la Valette, et plus bas
: :
mot
Collationn l'original en papier et iceluy trouv conforme de mot, apparu puis rendu par les Notaires du Roy establis
Metz et y residens soussignez, ce jourd'buy seize avril mil sept cent quarante cinq. Scell Metz avec paraphe).
ROUGELLE.
Mais
lieu de
le
VERNIER.
il
communauts juives d'Allemagne et de Pologne. Aussi obligea-t-il le conseil de la communaut, nomm l'lection, faire renouveler son mandat et confirmer le pouvoir qui lui avait t dlgu. Le conseil convoqua alors en une runion plnire tous les membres de la communaut et leur soumit la rvision de la premire dlibration constitutive de la communaut. Dans cette assemble gnrale, tenue le 17 dcembre 1627, les fidles runis au nombre de quarante-neuf votrent une rsolution conforme au dsir du grand rabbin et la consignrent dans un procs-verbal, dont le conseil de la communaut transmit l'auautres
torit locale
la traduction suivante
La Communaut des Juifz se sont assemblez ce jourd'huy dixseptiesme jour de dcembre mil six cens vingt sept, ont dclar que tout ce que les esleux font selon leur loy et police et crmonies, ilz le tiennent pour bien faict, le tout suivant la lection et condition qu'a est faicte par cydevant le mois de juillet 1593 et approuvent les esleux prsentement.
Vaynesse Lvy. Maieur Gaie. Mardouch Zey. Samoel Trve. Salomon Cahen.
David Lvy. Mardouch Halfoune. David Lvy. Messoulam filz de Mardouch. David Cahen filz d'Elie.
Jacob
le
Muyse Zey.
jeune.
Abraham Geronbache.
Moysse Lvy. Mayer Lvy.
Jacob lz de flemme. Raphal filz de Lazare.
Salomon Hanau.
Lion Halfoun.
Aaron Gerotwol.
Lazare Outeze.
Salomon May.
116
Abraham Lvy.
Lazare Lvy. Anchelle Mayer.
Mayer Halfoune.
Mardouch. Hemne Rainbach. Lazare de Wormes.
Raphal. Lazare Zey. Gousiel Lvy.
Samuel Chevaube.
Daniel.
Michel Lvy.
Abraham
Prise.
Pour coppie collationne l'original en papier sain et entier, cosl duquel et des deux pages cy devant sont escritz les noms cy dessus en lettre hbraque comme aussi le dessus de la dclaration quoy le tout se conforme, par le soubsign greffier de Monsieur le prvost provincial de Metz Toul et Verdun, ce douzime de juillet mil six
cens vingt huict, ce faict ledit original rendu.
Jourdain.
Ab. Catien.
\A suivre.)
les juifs
moyen ge
et
mme
form les Pays-Bas catholiques et le pays de Lige, dont la plus grande partie compose aujourd'hui les territoires de la Belgique et du grand-duch de Luxembourg. Tout, ou peu prs tout ce que l'on en sait, se rduit quelques faits recueillis par 2 le baron de Reiffenberg et, aprs lui, parle grand rabbin Carmoly
'
.
M. H.-J. Koenen 3 dans son ouvrage consacr plus spcialement aux juifs des Pays-Bas du nord, n'a cependant pas nglig de rapporter ce que l'on connaissait de ceux des Pays-Bas mridionaux. M. Flix Hachez 4 a publi une notice sur l'tablissement des 5 a recueilli juifs Mons et clans le Hainaut, et M. Ch. Rahlenbeek quelques particularits sur leur sjour Anvers. C'est l tout ce que l'on a crit sur l'histoire des juifs de Belgique, part de rares mentions dans quelques histoires locales ou particulires, part aussi les notices consacres l'affaire du
,
Saint Sacrement de Miracle, arrive en 1370, et la suite de laquelle les juifs furent bannis perptuit du Brabant et du
d'ailleurs
Pays-Bas, t. V, Bruxelles, 1830, p. 1-27, 297-333; 130-135, 164-165, 381-382. * Revue orientale, t. 1, Bruxelles, 1841, p. 42-46, 82-89, 168-176,260-272, 316-323, 421-425, 539-542; t. III, Bruxelles, 1843-1844, p. 293-303, 445-448. 3 Geschicdenis der Joden in Nederland, Utrecht, 1843, xvm et 520 papes in-8. M. Koenen a encore publi un article intitul Lotgevallen der Joden, vooral in, Nederlanden qedurende de middenceuwen, dans les Bijdragen voor vad. gesch. en oudheid/mnde,
Nouv.
t.
verzameld en uitgegeven door Is. An. Nijhoi, VI de deel, Aruhem, 1S48, p. 75-92. 4 Fssai sur la rsidence Alons des Juifs et des Lombards, Mons, 1S53, 37 pages
in-8".
5
la
p. 137-146.
118
proprement dite des juifs de Belgique et Ton doit se borner ne recueillir que des documents pars sur leur sjour dans ce pays. Ces documents feront mme mieux connatre leur vritable situation que les quelques faits relats par les historiens, et apporteront en mme temps un petit contingent l'histoire des murs
et
de la civilisation.
belges d'autrefois, des souvenirs assez nombreux en subsistent encore de nos jours, car l'on retrouve en des points trs divers du
noms de lieu, remontant presque tous au moyen ge y rappelant le sjour des juifs. Tels sont dans l'ancien Brabant les Joden trappen ou escaliers des Juifs, nom gnral donn cinq petites rues en pente et termines par des degrs, situes prs de la Montagne de la Cour Bruxelles; la Joden straet, rue des Juifs, Anvers; la Joden straet Louvain le Castel ou CasteWerg, appel aussi autrefois le Joden castel, chteau des Juifs, la Jodestrate sans doute l'ancienne synagogue Tirlemont chemin qui traverse Cumptich, la banlieue de Tirlemont, Haekendover et Neer-Heylissem le chemin des Juifs Rosires-SaintAndr, village du Brabant wallon. Dans l'ancien Ilainaut la rue des Juifs Mons, la rue des Juifs Wasmes, la rue des Juifs Grosage, la rue des Juifs Bavai, la rue des Juifs Maroilles, 2 la maison de Jonathas* dans l'intla rue des Juifs Sains d'Enghien, et le jardin de Jonathas, nom d'un rieur de la ville vaste champ situ en dehors de l'ancienne enceinte de cette ville. En Flandre la Jodenstraetje, petite rue des Juifs, Gand. Dans Joden-Straet, autrefois commune disl'ancien comt de Looz
territoire des
et
: ;
tincte sous la paroisse de Stevoort et la justice de Spalbeek, partage aujourd'hui entre ces deux communes, dont elle ne forme
plus qu'un
hameau 4 Dans
.
L'ancien
Limbourg
la Jijschsiroot
ou
Judensirasse, rue des Juifs, Eupen. Il y avait encore anciennement (Vautres noms de lieu du mme gonre qui sont aujourd'hui disparus. C'est ainsi qu'on trouve men-
Bets, Hist. de la
p. 58-60.
ville
et
des
et
institutions de
hist. des
Tirlemont,
belges
:
t.
I,
Louvain, 1860,
de
Wauters, Gog.
communes
le
Ville
Tirlemont,
Bruxelles, 1874, p. 8.
*
dissement d'Avesnes.
3 t D'aprs une tradition locale, elle aurait servi d'habitation ce juif opulent accus d'avoir pris part au sacrilge perptr a Bruxelles sur les saintes hosties. . (Ernest Matthieu, Ilist. de la tille d'Enghien, l rc partie, Mons, 1876, p. 28.)
les
une. limites
et circiiscr.
t.
de la pror.
centr. de statistique,
VII, Bruxelles,
1857, p. &73 et
119
donns Bruxelles, le Jodenpoel, tang des Juifs, sur l'emplacement actuel de la place du Muse, auquel conduisait la Joedepoel strate, rue de l'tang des Juifs Louvain, la synagogue appele Jodenberch ou Joedenborch, chteau des Juifs, situ dans la Joden straet-; Wommersom, prs de Tirlemont, le lieu dit Op Doensvoirt ou de Joedsvoirt 3 qui tire peut-tre son nom de juifs du voisinage; Cumptich, galement prs de la mme ville et prs de la Jodestrale que nous avons cite plus haut, la Joeden borne, source des Juifs, et les Joden beempde, prairies des Juifs 4 Mons, la Juivere*; Luxembourg, la rue des Juifs, aujourd'hui rue de l'Arsenal 6 et la Judenp forte ou porte des Juifs, ainsi nomme parce que ceux-ci avaient leur cimetire proximit 7 Jusqu'au dmantlement rcent de la forteresse de Luxem1
;
,
bourg, la caserne situe dans cette rue de l'Arsenal tait dsigne vulgairement sous le nom de caserne des Juifs.
la
Cliinstre,
du
mme nom
Les documents
relatifs
dant quelques-uns qui nous font connatre les rapports des chrtiens avec les juifs, lorsque ceux-ci jouissaient encore d'une sorte de scurit lgale et avant que des dits de bannissement ou un rgime d'oppression ne leur eussent enlev toute existence civile.
2 3
Henn et Wauters, Hist. de la ville de Bruxelles, Brux., Van Even, Louvain monumental, Louvain, 1860, p. 95.
Wauters, Gcog. et hist. des comm. 1 partie, Bruxelles, 1875, p. 40.
Hachez,
"Essai
1845,
t.
III, p.
361-362.
belges
rurales,
4
s
6 7
8
De
Bettignies,
sur la rsid. liions des Juifs et des Lombards, Mons, 1853, p. 8. travers les rues de Mons, Mons, 1864, p. 92.
Wiirth-Paquet,
et
Noms
de la ville de
la conservt, des
Luxembourg, etc., dans les Publ. de la So\ mon. Mst. dans le gr.-duche" de Lux., anne 1849,
Ibid., p. 121-122.
t.
I,
120
cite
un passage
il
est dit
rabbin Mose vend l'avocat Jean van Rode une maison dans la rue des Juifs, prs du cimetire de Saint-Pierre
Louvain.
Moyses Judeus, Judeorum presbyter, cum dbita effestucatione domum et curteni cum suis pertinentes sitam in vico in quo Judei nunc commorantur, juxta atrium S. Ptri, Johanni de Rode
tradit
causidico.
encore question du mme rabbin Mose dans un acte du 3 octobre 1312 par lequel Arnold de Koninck (Rex), clerc de Louvain, transporte Radulphe vanErpse, plban de Saint-Pierre, reprsentant la table des pauvres dite du Saint-Esprit 2 cinq livres de rente annuelle qu'il avait sur la maison du dit Mose, situe prs de celle de Godefroid van der Vesten (de Fista). Cet acte est pass par devant les chevins Godefroid (Goort) van den Berghe (de Monte) et Louis (Loyck) de Vos (Vulpes). En voici le texte
Il
est
universis quod Arnoldus dictus Rex, clericus Lovacum dbita effestucatione quinque libras annui census hereditarii pagamenti quolibet termino solutionis in bursa currentis, mediatim in Natali Domini et mediatim in festo beati Johannis Baptiste amodo persolvendi, quem idem Arnoldus habebat
Nolum
sit
niensis, supportavit
ad
domum cum
Judeorum
camra contigua et curte attinente Moysis presbyin Lovanio, sitam juxta atrium beati
Ptri
teri
Lova-
niensis, inter
dicti
domum
domum
Godefridi
de Fista, brassatoris Lovaniensis, ipsoque Arnoldo per juris ordincm exposito et penitus abjudicato cum jure quod habebat in eisdem bonis impositus est jure hereditario dominus Radulphus de Erpse, plebanus ecclesie beati Ptri Lovaniensis, nomine et ad opus mense Sancti Spiritus Lovaniensis, per licenliam et monitionem domini fundi et sententiam scabinorum. Et si quid amplius ad hoc esset faciendum, hoc semper ad monitionem ipsius domini plebani prefatus Arnoldus perficere promisit, prout ipsi mense Sancti Spiritus Lovaniensis
modo
Monte et Ludovicus dictus Vulpes, scabini Lovanienses. Datum anno Domini M CCG mo duodecimo, feria tertia post festum beati
Remigii episcopi
3
.
Louvain, 1860, p. 95, note 6. Les tables du Saint-Esprit taient au moyen pre, dans le Hrabant, des institutions de bienfaisance, places gnralement sous la direction d'un ecclsiastique. 1 L'original, en parchemin, appartient M. Edward van Even, archiviste de la vil lr de Louvain, qui l'a obligeamment mis notre disposition. Des deux sceaux BOB*
1
121
Dans un autre
acte du 22
mars 1313
(1314,
nouveau
style), la
bguine Maria van Werchter transporte la table du Saint-Esprit, reprsente par Godefroid, sacristain ecclsiastique de SaintPierre, dix sous d'une rente annuelle de cinquante sous qu'elle avait sur la mme maison du rabbin Mose. L'acte est reu par les ohevins Walter (Wouter) Cricstien et Louis (Lodewyck) Uuytter-
Notum sit universis quod Maria dicta de Werchteris, beghina, stando et ambulando quantum suffecit et eo tempore quod boc bene facere potuit, supportavit cum dbita eflestucatione decem solidos annui census quolibet termino solutionis in bursa currentis, mediatim in festo beati Johannis Baptiste et mediatim ad Natale Domini amodo persolvendi, de illis quinquaginta solidis census annui quos se asseruit liabere ad domum et curtem cum suis attiuentiis Moysis presbyteri Judeorum in Lovanio, sitam juxta atrium sancti Ptri Lovaniensis, in proximo domus Godefridi dicti de Fista, brassatoris Lovaniensis, ipsaque Maria per juris ordinem inde exposita et penitus abjudicala impositus est jure bereditario dominus Godefridus presbyter, custos nunc ecclesie sancti Ptri Lovaniensis, nomine et ad opus mense Sancti Spiritus Lovaniensis, per licentiam et monitionem domini fundi et sententiam scabinorum. Et si quid amplius ad hoc esset faciendum, hoc semper dicta Maria perficere promisit quandocunque fuerit requisita, prout ipsi mense modo debito possit valere. Testes Walterus dictus Cricstien et Ludovicus dictus Ex Lyemingh, scabini Lovanienses. Datum anno Domini M CCC tercio decimo, feria sexta post dominicam Letare Jrusalem
1
.
du royaume, renferme
connaissance, dans les
gation contracte
le
le seul
aux archives gnrales document hbreu qui existe, notre dpts belges d'archives*. C'est une obli-
Perwez en Brabant, par Wilhemote dlie Porte, de RosiresNotre-Dame, au profit de matre Sanse, juif de Blaton, et au verso
de laquelle celui-ci a crit quelques lignes en hbreu pour lui servir de mmorandum. Cette pice provient de l'ancien fonds de
vinaux qui y taient appendus, il ne reste plus que celui, en cire brune, de Loyck de Vos, o l'on voit un cusson trois pals, un chef charg dextre d'un grelot. 1 Nous ignorons o est conserv l'original de cet acte. Nous le transcrivons d'aprs une copie que nous devons l'obligeance de M. Alphonse Wauters, archiviste de la ville de Bruxelles. 1 C'est M. Alexandre Pinchart, chef de section aux archives gnrales du royaume, Bruxelles, qui a attir notre attention sur ce prcieux document. C'est lui aussi qui nous a signal le sceau hbreu et la patente de mendiants accorde des juifs convertis, que l'on verra pius loin. Nous le remercions d'avoir par l contribu augmenter l'intrt que notre travail pourrait prsenter.
122
nous en expliquer
confiscation faite
A tous chias ki ces prsentes lettres vieront et oront. Nos li eskevin dlie franke ville de Pereweis faisons a savoir que par devant nos vint Wilhernote con dist dlie Porte de Rosires Nostre Dame, d'une part, et maistre Sanses li juis de Blaton demorant a Pereweis dautre part. Et cognut li dis Wilhernote par se plaine volenteit quilh
ou a son remanant quarante deus por quarante owit sous, a paijr a le volenteit de dit maistre Sanse ou de son remanant. Por les queles quarante deus livres deseur dites a paijr ensi que dit est li dis Wilhernote en at obligiet luy et le sien par tt ou quilh lait a champ et a ville par devant nos. Et por ce que ce soit ferme chose et estable nos li eskevin deseur nomeit avons nos appendut a ces presens lettres nostre comon sayal en tesmongnage de veriteit. Fait et doneit lan de grasce mil trois cens et quarante quatre le mardi
doit a devant dit maistre Sanse
a le
livres lescut
flour de
lis
devant
le
Tossains.
A cet acte est appendu le sceau, avec contre-sceau, de l'chovinage de Penvez, en cire verte. Le sceau porte un cu cartel de Lothier ( une fasce) et de Brabant ( un lion couronn),
somm
d'une couronne, et la lgende en caractres gothiques
.
M 9 DE PERWEIS G Le contre9 SIGLVM sceau a un lion couronn dans un cercle et la lgende, galement en caractres gothiques * SIGIL- CONTRA SEGILLYM. Nous
*
: :
insistons sur ces dtails, afin qu'il soit bien tabli qu'il s'agit
ici
du bourg de Perwez,
d'hui Grand-Rosire, et
Sanse avait sans doute rsid avant d'aller s'tablir en Brabant. Pruwelz, dont le nom a subi la plupart dos mmes variantes orthographiques et se prononce encore aujourd'hui de la mme manire que celui de Perwez en Brabant, avait un sceau qui ne peut tre confondu avec celui que nous venons de dcrire. Cette particularit et la situation de Rosires, voisine de celle de Perwez, prouvent, toute vidence, que l'obligation a bel et bien t contracte en Brabant, et qu'au milieu du xiv e sicle les vhet
Au
cler
lit
.ij.
vies gros et
:
.j.
, et,
dans un coin,
la
123
pTn
't
b.x
iv
b2"\
no-cr;
m^m
'i-nar
^'^c:- pus
immp
'n
Tsm
brroa
maya
a-^n
s'est
des chevins.
et
Wilmeh
;
del
cette obligation
;
23 cus
demi
le 6
et Colart
s'est oblig
pour lui. Par l'expression 5 vieux gros pour le vin des chevins, il faut entendre le salaire pay pour la passation de l'acte aux chevins, ou, comme dit l'hbreu, aux jurs, ce qui revient au mme. Le mot vin s'employait frquemment autrefois dans le sens de salaire, d'honoraires les exemples qu'en donne du Cange le prouvent surabondamment 3 Tout cela concorde parfaitement avec la note franaise crite ct du compte hbreu et qui indique combien deux vieux gros aux chevins et un se sont levs les frais leur clerc ou greffier. Remarquons en outre la faon dont matre Sanse rend les noms des monnaies de l'poque il traduit couronnes par atrim, cus par mghinnm, et gros par ghedlm, littralement grands. Un mot, pour finir, sur le porteur de cette obligation. Son nom, sa manire de transcrire en caractres hbreux les mots vulgaires,
; . :
:
p. 841-844, passim.
124
franaise,
comme presque
Il tait
probablement l'un de ces juifs franais qui taient venus chercher un refuge en Hainaut et que le comte Guillaume II prit sous sa sauvegarde en 1337, charge par eux de lui payer un cens annuel : On trouve en effet dans la liste de ceux qui payrent cette redevance trois juifs du nom de Sanse,
alors en Belgique.
l
2
.
que nous venons d'examiner nous fournit l'occasion de signaler ici l'existence, dans les archives de la Cted'Or Dijon, de deux registres de comptes en hbreu 1 tenus par une association de juifs, probablement franc- comtois, qui, vers la e faisaient dans le fin du xm e sicle et le commencement du xiv nord et l'est de la France, en Allemagne et en Belgique, des transactions de tout genre, en bls, vins, chevaux, bestiaux, habits,
La nature de
la pice
bijoux, etc.
On
le
commerce des juifs au moyen ge dans les pays belgiques. Les noms des monnaies de l'poque, traduits ou transcrits en hbreu
dans ces comptes, prsentent aussi de curieuses particularits.
Les archives seigneuriales du Luxembourg allemand, notamment du chteau de Clervaux 4 renferment plusieurs documents originaux, en parchemin, du xm e et du xiv sicle, o il est question de prts d'argent faits par des juifs divers seigneurs. Par l'un de ces actes 5 rdig en latin et dat du 5 janvier 1378 c
celles
,
Jacob von Gulche, juif, demeurant Goblentz, dclare que Frdric Walpode de Waltmanshusen, Herman de Brandenbourg, Henri Meynfelder von dem Rhine, chevaliers, et
(ou 4 janvier 1379
?),
Rolman
rins;
il
acquitte
Herman de Brandenbourg
de sa part de ladite
porte
crance.
Un sceau
1
Il
Archives du royaume : Chambre des comptes, reg. 51, intitul Deuxime cartullaynnaut, Second volume (copie faite en 1770 sur un registre de la chambre des comptes de Lille), pice n 285, fol. 980 r - 0S3 v. - 98G r. * Ibid., pice n. 280, fol. 983 3 Chambre des comptes de Dijon Confiscations sur les juifs, registres B 10410 et
:
laire de
10411. * Archives de Clervaux, analyses et publies par M.-F.-X. Wrth-Paquet et N. van Werveke, Luxembourg, 1883 [Publication* de la section hist. de l'Institut R. G.D. de Luxembourg, XXXV] ,1 vol. gr. in-8, q" 31, 128, 136, 174,180, 184, 180, 188,
190, 209, 803, 549, 569.
'
N- 503.
<
r'
La
tal, au
muse do
lu
porte de liai
Bruxelles,
123
barbue et longs cheveux, coiffe d'un chapeau de juif et surmonte d'une espce de dais d'o rele
dans
champ une
tte de face,
la tte.
manire
N^bia
c'est--dire,
bar
p'n'n
Jacob (ils du saint Jol Gulclie. une ancienne orthographe de Jlich, nom allemand de la ville de Juliers, entre Cologne et Aix-la-Chapelle. L'pithte de ttJYip (kdsch, par abrviation 'p), saint, dont Jacob, par pit filiale, a fait prcder le nom de son pre, avait le plus souvent chez les juifs d'Allemagne et du nord de la France le sens de martyr, et indiquerait ici que Jol fut mis mort pour sa foi . En tablissant un rapprochement de dates, nous sommes port supposer que Jol subit le martyre de 1348 1350, lors de la terrible perscution dont la peste noire fut l'occasion ou plutt le prtexte, ou peut-tre en 1336, quand le fanatique Armleder souleva le peuple des bords du Rhin contre les juifs. Ce que M. le D r A. Kisch a avanc au sujet du chapeau ou bonnet que les juifs taient forcs dporter dans la plupart des tats et qui tait devenu en quelque sorte leur symbole national, se confirme encore par la figure de notre sceau. Nous ajouterons que non seulement des juifs et des juiveries 2 le prenaient dans leurs sceaux de la mme faon que les chrtiens avaient d'autres emblmes, mais que des familles de juifs convertis devenues nobles
Gulche
est
Cependant
elle
le
sens
' homme
pieux
et
dvou
*
la religion.
Au moyen
ge,
d'Augsbourg avait dans son sceau une aigle ploye un chapeau de juif; le contre-sceau du parage de juif avec chapeau. Voir Carmolv, lvue oriental?,
126
l'ont
Juden ou Judei,
Juden von Brucliberg en Bavire, etc. Le chapeau que le Prusse Frdric-Guillaume I er faisait encore porter par les juifs au commencement du sicle dernier, comme marque d'infamie commune ceux-ci et aux banqueroutiers ', n'a donc pas touroi de
jours t considr
comme
telle.
11
moyen ge
ment du xvip
sicle,
Judenpforte, Luxembourg, dit qu'elle tait ainsi appele parce qu'anciennement, avant l'extension de la ville de ce ct, les juifs
avaient leur spulture proximit
2
.
Le P. Guillaume Wiltbeim, mort en 163G, qui cependant tait fort au fait des antiquits de Luxembourg, se borne une .simple mention de cette porte et du cimetire d'o elle prenait son nom, dans un de ses ouvrages rests manuscrits 3 Ce cimetire des juifs de Luxembourg devait tre antrieur 1370, car, si l'on s'en rapporte au P. Bertholet, les juifs lurent
.
mme temps qu'ils le furent du Brabant et du Limbourg, la suite de l'affaire du Saint Sacrcincnl de MiracleK D'un autre ct, la Judenpforte, encore dsigner ainsi en 1430, est dj sur le point de changer de nom, puisque dans
un
acte de Philippe-le-Bon du mois de janvier 11
l'-i
vieux stylei,
B
:
elle est
qui
1.
*
1
1605, p. 117.
reclo.
et
llist, ecclsiast.
t.
\\ Orth-Paquet,
Noms de
121*122.
127
commenait ds
lors se perdre.
moyen ge est cependant parune pierre blanche avec inscription hbraque, trouve en 1872, avec quelques ossements humains, dans le verger de l'hpital civil de Tirlemont, lors de la cration en cet endroit du cimetire particulier des religieuses de cet tablissement. On la dcouvrit un pied et demi environ de profondeur, en pratiquant l'excavation pour les fondements de la petite
vestige de spulture juive du
C'est
Un
chapelle de ce cimetire.
Cette pierre est conserve aujourd'hui avec soin l'hpital de Tirlemont, o nous en avons pris un estampage. Sa plus grande hauteur est d' peu prs 63 centimtres, et sa largeur de 64. Elle
encadre sa partie suprieure et sur ses cts d'une moulure en fornxe de tore, d'environ 9 centimtres de large. Le haut de la pierre est cintr; le bas a t bris, sans que l'inscription ait nanmoins t entame. Quoique ronge par le temps, cette pitaphe est encore bien lisible, sauf la dernire ligne qui est quelque peu
est
fruste.
hHtfTlb
ria
1
npni
rrra
nxnb
'i
fcreh
tiasaiD
wk
b^N
135
ritari
-.-:
rm
)-y jaa
-wwT -m:i
Une pierre a t grave, et elle a t place la dame Rebecca, fille de R. Mose, laquelle trpassa en [bon] tte de renom, l'an cinq mille et seize du comput. Que son repos soit dans
Traduction
:
le
jardin d'den.
L'an 5016 de
tienne.
l're juive
correspond 1255-1256 de
l're chr-
La dcouverte de
apporte l'endroit o
1
elle fut
une grande imporune cause fortuite qu'elle a t trouve. Les ossements, entre autres
il faudrait nt"!N. dernire lettre pourrait aussi tre un 2, mais dans ce cas nous ne saurions ce que signifie ce mot. Il est possible que nous ayons ici un mot dont une partie sort remplir la 4 e ligne de l'inscription et qui est ensuite repris en entier, sauf la prpo;
La
sition
au commencement de la 5 e ligne, de sorte qu'il faudrait lire fTlODSI etc. On trouvera deux exemples de celte sorte de rclame dans l'inscription hbraque publie dans la Maue des tudes juices, t. II, p. 135.
3,
P73n
n"w2
128
un crne humain, qui furent exhums en mme temps, prouvent videmment qu'elle recouvrait encore la spulture de la femme dont elle rappelle le souvenir. Nous avons tout lieu de supposer que cette tombe n'est pas isole et que le cimetire des religieuses
de l'hpital est tabli dans le lieu mme de spulture de l'ancienne communaut juive de Tirlemont. De nouvelles fouilles y feront
probablement dcouvrir d'autres tombes. La ville de Tirlemont possdait au moyen ge une juiverie qui, par parenthse, confond importante sur laquelle M. Bets les juifs avec les lombards, et M. Wauters* ont fait connatre
1
du moyen ge, et il nous faut franchir plusieurs avant de trouver de nouvelles traces de cimetires isralites. Expulss successivement des diffrents pays belgiques, les juifs n'y eurent plus d'existence lgale; s'il arrivait que l'un d'eux de passage ou de rsidence en quelque sorte clandestine venait
les spultures
sicles
y dcder, sa dpouille mortelle trouvait apparemment une spulture dans quelque terrain vague ou dans les fortifications des
villes.
A Bruxelles
cependant, o malgr
la
du
xvm
sicle,
un
Suivant une requte prsente au gouvernement un habitant de Bruxelles, nomm Philippe Nathan, la spulture des juifs occupait, de temps immmorial, un petit terrain compris dans les fortifications, hors de la porte, gauche. Vers l'an 1778, la suite de travaux de nivellement faits en cet endroit, un nouveau lieu de spulture fut dsign Nathan,
autrichien, en 1783, par
de Namur.
droite de la porte, et
transports
3
.
les
Quelques annes plus tard, ce nouveau cimetire dut ncessairement disparatre, par suite du dmantlement des fortifications de Bruxelles
commenc en
1782, et
il
vestige.
Il fut bientt remplac par un autre sur l'tablissement duquel nous nous tendrons avec quelques dveloppements, afin de mon-
Ilist. de
la
ville et des
institutions de Tirlemont,
t.
I,
Louvain, 1860,
Bruxelles,
III,
p. 58 61,
s.
73-74.
1
Qog.
s,
et kilt,
'les
roi.imunes belges
Ville de
Tirlemont.
1*71,
p,
17-1
'
33.
I.
1
Ci.
Henn
Wuuler-, Hit. des environs de Bruxelles, Bruiulles. 1855, h Waulera, HUt. de la ville de Bruxelles, Bruxelles,
|>.
i.
si:,
129
Par son dit du 26 juin 1784 ', l'empereur Joseph II dfendit les inhumations dans l'intrieur des villes et ordonna l'tablissement de nouveaux cimetires en dehors de leur enceinte. Il mettait la charge des administrateurs des paroisses, catholiques bien entendu, l'acquisition des emplacements dsigns pour les nouveaux cimetires (art. X), leur ordonnait de procder la vente publique des anciens (art. XV), et, au moyen des sommes provenir de cette vente, de se charger des frais de construction et d'entretien des
nouveaux
(art. XI).
Cet dit avait t en grande partie copi sur celui que Joseph II avait dcrt pour l'Autriche le 10 mai prcdent. Dans ce dernier,
un
aux
Juifs et
aux
Le conseil priv aux Pays-Bas. appel se prononcer sur le projet d'un dit analogue applicable ces pays, avait mis l'observation suivante, dans l'avis adress le 2 juin 1784 aux gouverneurs gnraux, Marie-Christine et Albert de SaxeTeschen Nous n'avons point fait mention dans l'dit des Turcs et des Juifs, parce que, pour le peu qu'il s'en trouve dans ce pays, il nous parot que la dfense gnrale, faite dans l'dit, d'enterrer dans les
leurs cimetires.
:
Nous nous en remettons nanmoins tout ce Vos Altesses Royales d'y disposer.
qu'il plaira
du 26 juin 1~84
ne
la
muet au
des juifs
testants
Il
l'article
XXI
dit
une place spare destine enterrer leurs morts, moins cependant qu'ils ne prfrassent avoir un cimetire particulier; en quel cas les magistrats leur dsigneront cet effet un emplacement gratis hors la ville. A dfaut de dispositions particulires les concernant, on appliqua aux juifs de Bruxelles la premire disposition de cet article, et
testans,
de son mmoire [Deuxime
la suite
intitul
De
Bruxelles, 1878,
in-i
mmoire pour la ville de Grand). * Archives du royaume Chancellerie des Pays-Bas Vienne, D, 108, ad litt. E, 6 (n 5). Cet avis du conseil priv a t publi in extenso par M. Ch. Duvivier, la suite du mmoire indiqu dans la note prcdente.
:
T. VII, N 13.
130
un enclos leur
pour
la spulture de leurs
morts
',
de
qu'un autre fut accord aux protestants, sur une partie du terrain que les administrateurs de la paroisse de Sainte-Gudule
furent obligs d'acqurir en vertu de l'article
parl plus haut.
mme
Ce nouveau cimetire, tabli en partie sur le territoire de SaintJosse-ten-Noode, en partie sur celui de Schaerbeek 2 servit non seulement pour la paroisse de Sainte-Gudule, mais encore pour
,
celles de
la
Coudenberg, de Saint-Nicolas
et
du Finisterre
telle tait
catholiques.
Deux
paroisses de la
les parties
ville.
Mais tous
le territoire
une particularit peut-tre unique dans les registres paroissiaux, c'est que les actes d'enterrement des protestants et des juifs y sont enregistrs parmi ceux des catholiques. Cette circonstance cependant paratra moins tonnante lorsqu'on aura reconnu que les registres paroissiaux, surtout les registres mortuaires, sont au fond des livres de comptes 4 plutt que des registres d'tat civil, tels qu'on les considre maintenant. Les juifs et les protestants, transports au cimetire dans le char funbre de Sainte-Gudule 5 et mme inhums par les soins de
l'administration de cette paroisse, taient soumis, saufles pauvres,
aux mmes droits de transport et d'enterrement que les cathoLa preuve s'en trouve dans les actes mortuaires euxmmes qui prsentent assez d'intrt pour tre examins avec
liques.
attention.
Depuis le 1 er mars 1185, date du plus ancien acte d'enterrement juif que nous ayons rencontr 6 jusqu'au 20 juillet 1793, date du
,
1 *
Ce
Il
compris dans le territoire de la ville de Bruxelles depuis la loi du 7 avril 1 853, qui a annex cette ville une partie des quatre communes limitrophes suivantes : Saint-Josse-ten-Noode, Schaerbeek, Etterbeek et Ixelles. 3 Avant l'tablissement du nouveau cimetuTo de Sainte-Gudule, les Alexiens se chargeaient d'inhumer dans leur couvent les protestants, du moins ceux de qualit,
est
dcds Bruxelles. Voir Wckclyks nicuws vyt Love, 22 Meerl 1778, p. 188, et Archives du royaume Conseil priv, carton n 1401, intitul BfMe rr me n, * Cf. Muse des archives dpartementales, Paris, Imp. nation.. 1S7K, texte gr. iu-4; p. XXXIII, 317 et 327. 5 Cf. les art. IX et XII de ledit du 26 juin 1784. 6 Nous n'avons pas trouv d'enterrement protestant mentionn dans les registres de Sainte-Gudule antrieurement cet euterrement juif du l or mars l"8ii.
:
:
131
', nous avons trouv dans les quatre derniers registres mortuaires de Sainte-Gudule mention du dcs de 3G ou 37 personnes appartenant au culte isralite, la plupart enfants en bas
ge. Le plus grand nombre habitait le voisinage de la chapelle de Notre-Dame-aux-Neiges et la rue du Marais dans la paroisse de Sainte-Gudule, la rue des Jardins-aux-Choux et la rue du Chantd'Oiseaux dans celle du Finisterre. Quelques-unes demeuraient dans le ressort de la paroisse de Sainte-Catherine et d'autres paroisses, et une au village d'Etterbeek, dans la banlieue de
Bruxelles.
Il y a ceci de particulier dans ces actes rdigs en flamand, c'est que tous, except les trois premiers, portent en marge, tout aussi bien que ceux des vrais protestants, le mot Protestant, Protestante, ou Gereformeert. Dans le texte mme de la plupart on trouve les dsignations suivantes protestant van de protestante religie, gereformeert, eene protestante sinckinge, eene gereformeerde begraeffenisse, begraven door de protestanten, op het gereformeert herckhoff begraven-, etc., bien qu'il rsulte toute vidence par le contenu de l'acte, le nom et le domicile, que le dfunt appartenait au culte mo:
saque.
actes de spulture dans les registres de Saintegnralement conforme l'article XIII de ledit de Marie-Thrse du 6 aot 17*78 3 sauf qu'ils ne sont pas signs, ainsi que le prescrivait cet article, par l'ecclsiastique charg de tenir ces registres. Il faut cependant remarquer que cet dit, non plus que les autres sur la mme matire, ne parle ni des protestants ni des juifs, bien qu'il paraisse ne pas dsigner exclusive-
La teneur des
est
Gudule
ce que nous venons d'avancer, il nous premiers des actes dont il s'agit 4 Nous
.
traduisons littralement
s'il
Gudule,
2
au IV
(27 juillet
Protestant,
testant,
le
de
la
religion protestaute,
un enterrement de rform,
enterr par
rform, un
les protestants,
Relatif aux
On
trouve
le
Archives de
l'tat civil
:
:
kercke van de
H E
de Bruxelles Doodt register der collgiale ende parochiale Michal ende Gudila ende van het district de? selve beginnende
:
132
Mars
1785.
Une enfant rforme dans la partie non bnite en dehors du cimetire de S te -Gudile (S Gu:
qui y fut enterre le 1 dito au soir, nomme Catharina, ge de neuf mois, dcde le 1 dito minuit, fille d'Elias Munis, graveur de son tat, et de Jaquelina Salomonis, condilae),
joints,
1.
juif dans la partie non bnite dehors du cimetire de S te -Gud. Lo Moyes (sic), de la religion juive, qui fut enterr le 1 dito au soir dans le dit cimetire non bnit par les juifs avec l'aide de mes deux fossoyeurs, lequel juif tait graveur de son mtier, dcd le 31 mars 1785 midi, demeurant chausse de Schaerbeek, au Lopard.
Un enterrement
en
Aot
1.
4785.
Nota.
Fut enterr
par les juifs, avec l'aide de mes deux fossoyeurs qui ont creus et combl
la fosse,
et
fut
trans-
port
enterrement juif dans le cimetire non David Bamberg, de la religion juive, qui est dcd le 30 juillet 1785 4 heures 1/2 aprs midi, dans la maison du sieur Cooeckaert, aubergiste, demeurant l'Empereur, dans la rue du Marais, au Petit Marais.
bnit de S te -Gud.
:
Un
Octobre
15.
Protestante.
1786.
la religion juive
:
Une enfant de
tire
dans
le
cime-
Ex
parochise (sic
Site
Cath.
ge d'un an, dcde le 13 dito 9 heures du soir, fille d'Abraham Hongroi et de Guittio Monhein, demeurant rue du Cur-de-S te -Catherine, dans la paroisse de S tc -Catherine.
Rachal,
24.
Protestante.
Gratis.
le
cimetire non
:
S te-Gudile
[S
Gudilae)
Gudila
',
II est peu probable que cette enfant ait t appele Gudila ou Gudttle, nom inconnu chez les juifs. 11 y a sans doute ici une corruption du nom de N^U"^ Gitlf, estropi naturellement par le prtre de Sainte-Oudule charg de tenir le registre mortuaire. Nous aurons un peu plus loin l'occasion de faire une remarque du mme
1
genre.
133
ge de 13 mois, dcde le 23 dito, fille de Gabriel Heymans et de Rosalie Abraham, demeurant prs de la petite chapelle de N.-D.aux-Neiges.
L'article XXII de l'dit du 26 juin 1784 permettait de placer la mmoire des dfunts dans les nouveaux cimetires des pitaphes, pierres spulcrales ou autres monuments, mais seulement contre
les
murs.
Il
mur du
cimetire juif de Sainte-Gudule, une pierre tumulaire de la fin du sicle dernier. Elle a 60 centimtres de largeur sur 53 de hauteur
hors du
sol.
On y
lit
l'pitaphe suivante
3B
'sa
rttVtD
nrmy
-ntt
ipis: ria
ro
m
ts
"psi -ass
Biwa
Vus ncN
Traduction
Ici est
enterre une
Abigal,
femme vertueuse
fille
elle
fit
comme
Sarah Miriam,
de Salomon,
3 e jour veille
enterre
le
me
Le 3 jour veille de la nomnie de schebat, ou 29 e et dernier jour de tbeth, de l'an 555, correspond au mardi 20 janvier 1795. Rapprochons de cette pitaphe l'acte mortuaire de la dfunte ;
*
il
est
en flamand
plus haut.
1795.
:
21.
Protestant.
Un enterrement protestant Maria Anna Salemans, pouse de Franciscus de Benois Aberham (sic) 2 dcde le 19 dito, une heure aprs midi, demeurant rue des Jardins-aux-Choux.
,
Les contradictions apparentes entre les noms de ce document et ceux de l'pitaphe s'expliquent facilement Le nom de Miriam (Marie), inconnu en dehors du judasme et que les juifs prononcent gnralement Mariam, Mariem, Meriem, selon la prononciation
:
et
Archives de l'tat civil de Bruxelles Dernier registre mortuaire de Saint-Michel Sainte-Gudule, sans titre, commenant le 1" avril 1794 et finissant le 25 juillet 1796. * Huysv" van Franciscus van Benois Aberham .
:
134
{
,
aramenne devenait invitablement pour une oreille chrtienne Marie Anne-, en flamand Maria Anna. Salemans est videmment Salomon, Benois est une traduction de Benclit, et le nom
de Francisons parat s'tre gliss dans l'acte par erreur 3 Quant d'un jour pour l'enterrement, entre la date exprime sur la pierre et celle de l'acte, c'est une erreur insignifiante, qui
.
la diffrence
ne vaut pas
qui concernait les lois et les coutumes particulires et les rgle en tout ce quoi il n'avait pas t drog par les arrts des reprsentants du peuple 4 A l'poque du dcs de Sarah Miriam, et mme plus tard, l'ancienne lgislation tait encore en vigueur pour ce qui regardait les spultures et les registres paroissiaux. C'est le 23 prairial an IV (17 juin 1796) que le directoire excutif rendit obligatoires en Belgique les premires
.
lois franaises
et spcialement sur la tenue des 23 prairial an XII (12 juin 1804) que parut le dcret imprial sur les spultures. Aucune disposition ce sujet n'avait t publie en Belgique, pensons-nous, durant l'intervalle qui spare ce dcret de l'dit du 26 juin 1784.
sur
l'tat civil,
registres, et ce n'est
que
le
A Gand
catholique
aussi,
un
de
la porte
d'Anvers,
fut
tabli
1881, p. 13.
p. 411.
*
Lowe, The Memorbuch of Nilmberg, dans thc Jenrish Chronirte, n 6i3, July 22, Av-Lallemant, Bas Deutsche Gaunerthum, III cr Thcil, Leipzig, 1802,
Nous avons trouv bien d'autres exemples de cette confusion, notamment dans le aux actes dciaratoires des juifs de Bruxelles, ouvert en excution du dcret imprial du 20 juillet 1808 concernant les noms des juifs, o des femmes qui signaient ' "173, Mariant, Mariamm, sont appeles Marie Anne dans le corps des actes. 3 Veut-on se faire une ide des variations de noms juifs cette poque? Cette
registre
1
Miriam, fille de Salomon, est appele dans les mmes registres paroissiaux de manires diffrentes, dans les actes mortuaires de trois de ses enfants Maria Anna tout court (26 mars 1787), Maria Anna Lantbore (26 juillet de la mme anne), Maria Anna Salmon (6 lvrier 1793). Son mari est nomm dans le premier et le troisime de ces actes Benoit Abraham, dans le deuxime Benvoit Abraham, Dans les pices relatives la demande d'admission de celui-ci la bourgeoisie de Bruxelles en 1785 (Arch. du royaume Conseil priv, carton n 1293) on lit Benedictus Brahum, Benoit Bramai: il lignait Benois Bramm. Heureusement que l'tat civil a mis un terme de telles fautai * Voir l'arrta des reprsentants du peuple prs les armes du Nord et de Sambre Aux termes et Meuse, donn Bruxelles le 27 tbermidor an 11 (1 k aot 1794] ai I. X. de l'arrt du directoire excutif du 16 frimaire un V (6 dcembre 1796), tous les actes tin des lois, publi Paris, ont. partir de celte poque, la mme force ob arrt n Belgique qu'en France. Lee lois franaises anti n'taient obligatoires en Belgique que lorsqu'elles y avaient reu une publication partrois
:
: ,
mme
i;
/.'
ticulire.
138
Il ne renferme qu'un Joseph II pour les inhumations, des juifs funraire, de 80 centimtres de hauteur sur GO de seul monument largeur et 2 d'paisseur, compos de trois ais de chne assembls,
dcoup en forme de tables de la loi et fix au mur par des crampons. On y lit les deux pitaphes suivantes, graves en creux, l'une en flamand, l'autre en hbreu
:
HIER LIGT
BEGRAVE
COSEL LEVY
.w>.
f
'
OPDEN27
MAERTE
1786
^
.
.wy*"***-*
_
'
Au-dessous
est
TRADUCTION.
Ci gt
Ici est
enterr
enterr
Gezschlick,
fils
Cosel Levy
le 27
de R.
Lw
du
(lundi), 27
du deuxime adar
comput.
546
mars
1786.
petit
Que
dans
le
son
me
soit lie
Que
son me
soit lie
dans
le
nom
vulgaire
n'est ici
Mnnoui) quivalant
b^b*
Eliakim.
Low
ou Leb
qu'une variante de Levy. Les dates de l're chrtienne et de l're juive concordent parfaitement. Cette double pitaphe et l'pitaphe de Bruxelles sont, outre celle de Tirlemont, les seules inscriptions judaques, antrieures au
xix e
On
2
Ce petit cimetire Isralite a 8 m ,90 de long sur 7 m ,50 de large, dans uvre. n'y avait accs que par l'intrieur du cimetire catholique.
C'est bien avec intention que nous disons judaques et
part,
non pas hbraques, car, nous connaissons en Belgique deux anciennes inscriptions en hbreu, qui n'ont d'autre rapport que la langue avec le judasme. Nous les ferons
pour notre
connatre titre de curiosit.
La premire est une sorte d'inscription cabalistique, grave sur une pierre bleue encastre dans la faade d'une maison de la rue de Namur Louvain :
136
supprims o
ment
n'en restera
Une mention bien vague nous apprend qu'en vertu d'un dcret du 14 mars 1784, antrieur par consquent la grande rforme de Joseph II en matire de spultures, il avait t permis aux juifs d'avoir un cimetire Ostende mais ce cimetire ne parait pas
l
,
fin
de la domination
femme
pour
la prire),
accompagnrent
le
de la ville. Nous n'avons pu savoir si elle fut inhume dans la banlieue de Mons ou transporte ailleurs. On avait laiss les juifs
l'article 3
rcemment accorde aux protestants par du dcret des gouverneurs gnraux du 15 dcembre 1"81 Les enterremens des acatholiques pourront se faire publiquement et avec l'assistance de leurs ministres 2 Voil les seuls souvenirs que nous avons pu recueillir sur les spultures des juifs en Belgique jusqu' la fin du xvnr3 sicle. Bien
profiter de la permission
:
itiiT
STHBT
1 ce qui semble vouloir signifier Vflfl T1T\ l'Eternel Dieu tout-puissant. Autour des mots hbreux il y a l'inscription latine suivante dispose en cercle Joanues Sexagius in fundo ah avo materno pauperibus addicto construisit A 1567. La maison qui porte ces inscriptions tait primitivement l'cole des pauvres de la paroisse de Saint-Quentin, que Jean van 't Sestich (Sexagius) fit construire en 1567 sur un terrain provenant de son aeul maternel (Van Even, Louvain monumental,
:
m"
Louvain, 1860,
p. 284).
L'autre inscription hbraque se trouve dans l'glise de la petite ville de Chivres, en Hainaut. Elle est grave sur le mausole de dame Charlotte d'Elmont, femme de messire Jean Laurent, chevalier, seigneur de Preumontaulx et d'Audregnies, premier
conseiller
et bailli
de la
ville et pairie
de Chivres,
trpasse
Mons en
PNT HIPTI
la
mrP
DfitOi
;
videmment TNT
ftiT1 rN"3,
ce
fut
volont de
l'ternel
Josu, xi, 20. D'autres penses et devises en latin et en franais accompagnent l'inscription hbraque.
1
Nous trouvons
cette
mention dans
la Liste
et
Bas
autrichiens de 1751 a 1794, 2 partie, Bruxelles, 1858, p. 55. Cette liste, qui n indique ni l'autorit d'o ce dcret est man, ni l'endroit o il fut donn, se borne
aux archives de la ville d'Ostende et qu'il ligure sur une liste envoye par l'administration communale de cette ville la commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de la Belgique. Nous savons de source certaine que les archives d'Ostende ne sont plus en possession de ce document.
dire qu'il existe
seuls protestants.
cependant bien remarquer que le mot acatholiques ne dsigne ici que les Le dcret en question est amphatif de celui du 12 novembre prcdent concernant la tolrance civile l'gard de ceux-ci. Une copie de ce dcret t trouve dans le registre aux consultes du couscil de Brabaut u* 58, fol. 230, aux archives du rovaume.
1
11
faut
137
pas dans notre dessein de dpasser les limites de l'anne croyons cependant pas hors de propos
les
d'ajouter
actuel.
la
Le cimetire juif de Sainte-Gudule servit de lieu d'inhumation communaut de Bruxelles jusqu'en 1829. Outre la tombe de Sarah Miriam dcrite plus haut, il s'y trouve encore aujourd'hui
dix-huit pierres de notre sicle
:
la plus
la
la
en hbreu.
Comme
il
ne
lui cder un terrain dpendant de son cimetire Saint-Gilles, la rgence de Bruxelles transfra le cimetire isralite en cet endroit par une rsolution du On y enterra jusqu'en 1877. Cette anne, l'admi11 fvrier 1829
nistration
gnral sur
juifs fut
de la
commune
supprims
et celui des
mesure gnrale. Le consistoire isralite pria le conseil communal de Bruxelles de lui assigner une place particulire dans le cimetire gnral pour servir de lieu d'inhumation aux isralites, mais sa demande fut unanimement rejete dans la sance du 29 novembre 1877. Depuis lors, un assez grand nombre d'isralites de Bruxelles furent enterrs dans une partie rserve du cimetire communal d'Uccle, localit voisine de cette ville, et
compris dans
la
inhumations dans le petit rgne de Joseph II. Il fut sans doute supprim de bonne heure cause de son exigut. En 1847, la ville de Gand fit don la communaut isralite d'un lieu de spulture attenant au grand cimetire catholique de la porte de la Colline. Avant cette poque, les juifs dcds Gand taient transports Saint -Gilles, prs de Bruxelles. En 1877, les cimetires des divers cultes furent aussi supprims par l'administration communale de Gand, et, depuis lors, quelques inhumations de juifs de cette ville eurent lieu dans d'autres localits, notamment dans le Brabant hollandais. Un arrt du maire de Mons, Edmond Du Pr, dat du 18 septembre 1815, accorda au sieur Elias Schenberg, chef de la religion
les
Gand sous
le
t.
III,
p. 29.
138
isralite
un
terrain dans
un angle du
cimetire
gnral, pour y enterrer les morts de cette religion, la condition d'enclore de murs la partie non ferme de ce terrain et d'y
une porte d'entre. C'est ce qui fut excut d'aprs les Un nouveau dimensions donnes par l'architecte de la ville fat accord aux juifs, en 1839, dans le mme cimetire terrain agrandi, et ils y ont transfr leurs morts. Il tait spar des autres spultures par une haie morte qui a t abattue il y a peu
faire
1
.
Mons
Le cimetire des
hollandaise par les
juifs
de
Namur
.
domination
d'un endroit
Anvers,
accord la communaut en
1828.
Le cimetire de Lige
La premire en
la
date des
en hbreu et en franais. Auparavant les morts de naut d'Arlon taient transports Luxembourg. Les isralites dcds dans cette dernire ville, la
commudu
sicle
fin
prcdent et au commencement de ce sicle, taient transports Freudenbourg. petite bourgade de l'lectorat de Trves, situe prs
de Saarbourg, six lieues environ au S.-E. de Luxembourg. Ce
que vers 1806 qu'un cimetire isralite fut tabli prs de cette Les deux plus anciennes pitaphes encore lisibles que l'on y voit sont en franais et datent de 1822 et de 1824; il y en a d'antrieures en hbreu, mais les caractres en sont tout fait frustes. Durant le blocus de la forteresse par les troupes hessoises, dans
n'est
ville.
les
typhus exerait d'pouvanpouvant tre transports dans le cimetire situ au milieu des lignes d'investissement, furent enterrs dans les fosss de la place, o la trace de leurs spultures fut bientt perdue.
le
Emile Ouverleaux.
[A suivre.)
Mon
j>.
en noie.
la Soe. archol. de
Annales de
Namur,
t.
IX, 1865-1866,
].
308.
NOTES ET MLANGES
Nous reproduisons ci-dessous deux documents relatifs l'hisComtat Venaissin. Le premier document est un acte notari, dlivr, en prsence
du cardinal de Foix et avec son autorisation, la requte des syndics de Mazan, par Guillaume Bonicordis, notaire public Carpentras. La partialit du lgat est encore trs visible dans cet acte. Le cardinal de Foix ne cache point son intention d'tre agrable la commune de Mazan, qui a mrit son indulgence par les dons qu'elle a gracieusement fournis, par les services qu'elle lui a rendus pendant la peste qui svit en ce moment, et par ceux qu'il
espre bien qu'elle continuera de lui rendre encore. Ainsi, ses yeux, le zle et le dvouement que les habi'tants de Mazan ont montr pendant l'pidmie rgnante, les efforts qu'ils font, les dpenses qu'ils s'imposent journellement et celles qu'ils pourront s'imposer l'avenir, sont des raisons suffisantes pour motiver le pardon des excs commis. Ce document est prcieux parce qu'il en contient un autre trs important, savoir l'enqute faite le 15 juin 1460, sur la plainte porte devant la Cour majeure du Comtat Venaissin, c'est--dire devant la Cour du Recteur par l'avocat fiscal du dit Comtat. Les divers chefs de l'accusation sont reproduits, sans doute textuellement, dans cette enqute les motifs qui ont dtermin Honort Astoaud prserver la vie menace des Juifs y sont aussi expo;
ss.
les
crimes de Carpentras
140
de se reproduire Mazan il a rempli son devoir de vassal fidle en prenant la dfense des Juifs, placs sous la protection et la sauvegarde du pape enfin il a rsist bravement aux criminels desseins des syndics de sa commune d'o il est permis de conclure que ce gentilhomme ne partageait pas les sentiments hostiles dont les municipalits du Comtat commenaient alors tre animes
;
;
envers les Isralites. L'enqute se plait faire ressortir sa belle conduite, comme aussi l'illgalit de la dsobissance des syndics. Les divers chefs d'accusation qu'elle numre sont les suivants
:
trahison envers leurs seigneurs, menaces de mort contre les Juifs, mpris de la juridiction du Recteur, sdition arme, violences publiques, rbellion ouverte.
Le Recteur est qualifi de conservateur des Juifs, ce qui semble prouver que les Isralites du Comtat Yenaissin n'avaient pas alors de conservateur particulier, puisque le soin de les protger et de les dfendre tait remis au gouverneur du pays. Nous ferons observer, l'occasion de cette note, qu'Honor Astoaud ne possdait que la moiti de la seigneurie de Mazan. Pour tre plus exact, nous aurions du mettre, dans notre article (Revue, t. VI, page 32, ligne 28), co-seigneur de Mazan [condominus), au lieu de seigneur. Le second document que nous reproduisons est un bref, comme l'indique la formule sut) annulo Piscatoris. Nous l'avons trouv dans la volumineuse Collection Tissot, la bibliothque de Carpentras. C'est la pice 4e du tome II, qui porte en titre Choix de diffrentes pices. Nous ne reproduisons pas ce bref d'aprs l'original, que nous n'avons point vu, mais d'aprs une copie dont
:
moderne. Nous avons conserv l'orthographe de cette copie, mais nous avons d mettre la ponctuation qui n'est pas indique, et rtablir deux mots omis, Judis etjurgium.
Lon Bardinet.
/. Remise, par le cardinal de Foix, des peines encourues par les habitants de Mazan, cause des excs commis contre les Juifs.
In
et
singuli,
prhu.jus
sentes
pariterque
futuri,
seriem,
mentem
et
tenorem
instrument inspecturi,
Nous conservons
visuri, lecturi,
quinymo etiam
audituri,
l'orthographe, et la latinit
du document.
NOTES ET MLANGES
141
quod, anno a Nativitate ejusdem domini millesimo quadringentesimo sexagesimo, indictione octava cum eodera anno more Romane curie sumpta, et die dcima octava mensis Augusti, Pontificatus
sanctissimi in Christo patris et domini nostri
Domini
*
Pii divina
cum
universitas
ejusdem loci, dicantur fore et esse intitulati pnes et erga curiam Rectoriatus, sive majorem comitatus Venayssini, ad instanciam venerabilis et circumspecti viri domini Alziari Autardi,
lares
in legibus licenciati, advocati fiscalis dicti comitatus Venayssini,
eorum
habitantes et
tulis
moram
in et super dicta materia consertis, et pnes notarium inquisitionum Carpentoractis existentibus quorum quidem titu;
lorum tnor sequitur in hune modum. Contra omnes et singulos qui de infrascriptis ope, opre, consilio,
Anno a
secundi,
domini nostri domini Pii divina providentia pape anno ejus secundo, venerit ad noticiam curie majoris
Reverendi in Christo patris domini Rectoris comitatus Venayssini, et l'acti notorietate 2 ac etiam clamore et instigatione domini advocati fiscalis pro domino nostro papa et sanctissima romana ecclesia in comitatu Venayssini, quod, licet nobilis et potens vir Honoratus Astoaudi, condominus loci de Mazano, considerans intollerabilia scandala, noviter in civitate Carpentoractis per nonnullos coadhunatos in personis et bona
Judeorum
ac sciens Judeos presentis comitatus esse sub protectione et salvagardia 3 sanctissimi domini nostri pape, et illam, ut lldelis vassalis, manutenere cupiens, preconisari fecerit in dicto loco de Mazano, sub certis et l'ormidalibus pnis in eadem preconisatione contentis, ne aliqua persona, extranea vel privata, cujuscumque gradus seu condictionis existt, auderet seu presumaret 4 dictos
11
a dans l'original
est
clart,
*
3
*
comme
le
ci-dessous.
mot sauvegarde
latinis.
Propsumerot.
142
nec aliquam injuriam inferre quinymo, si esset aliquis qui aliquod ab eisdem Judeis, seu eorum altero, petere vellet aut intenderet, quod hoc per justiciam faceret, quam quidem nobilis dominus se offerebat eisdem conquerere volentibus bonam, brel
hoc nonobstante, Mazauo, quo spiritu moti nescitur, absque causa seu ratione, aut lgitima obligatione, precedentem dictam preconisationem, cum quanta potuerunt instancia, revocari pecierunt et requisiverunt, quod tamen idem nobilis dominus, ut fidelis yassalus, facere pro tune recusavit. Item, quod prefati scindici, et alii diversi ad hoc congregati et in comitiva dictorum scindicorum existencium, non contenti de inani et indebita requisitione per eos facta, videntes quod idem nobilis dominus dictam preconisationem revocare noluit, nec suis maliciosis appeet
vem
eorum dampnato proposito et infidelitate erga dictum suum dominum existentes, se jactarunt quod, si ipsi scindici et complices dictos Judeos reperire possent et habere, quod illos morti traderent.et occiderent, aut lacrent se Christianos. Item, quod delati supra et infrascripti, semper in eorum neglectibus consentire, in
dum
non
in vilipen-
dium, neglectum et contemptum predictorum verba sequencia dicebant et proferebant, videlicet Dias bonbara, no a jurtnj encaras -, verba ipsa diversis et geminatis vicibus dieendo et
:
proferendo in contemptum juridictionis dicti domini Rectoris, dictorum Judeorum conservatoris, et ipsius domini de Mazano et
sue curie, sic impremissis deliquendo. Item, quod de pivniissis
non
et
contenti,
quanquam Judei
!
ipsi sint
in protectione et salva-
quelibet
collusio,
seu adhunatio,
illicita
comi-
cum
armis, nichi-
lominus tamen
ipsi scindici
quam
Mazano,
et
nonnullos .Judeos,
sic et ibi
domini, ad
sanctissiini
quam
reffugium babuerant ut
num immediatum,
de facto in predictorum domini de Mazano et domini nostri pape vilipendium et contemptum, morti
*
3
Conqucri ? Ces paroles sont dites en provenal. Encore deux quod. Vilipendium, coutemptus. (Ducange.)
NOTES ET MLANGES
143
nem
et
super hue
tum propositum ad effectum totaliter perducere volentes, domum predictam dicti domini, scientes prefatos Judeos in illa esse, invaderunt ', quodque predicto domino dixerunt, quod, si eis promictere vellet dictos Judeos non extrahere per fenestras, quod ad eorum domos recdrent, alias ipsi coadhunati scubias 2 tam extra quam intra locum predictum, facerent, taliter quod non vadrent,
,
Judeosque ipsos neci traderent si a domo ipsa exirent, ac semper etiam ausihus themerariis enormiter deliquendo. Item quod, non contenti de premissis, cum idem nohilis dominus requi>ita promictere nollet, prefati coadhunati in eorum malicia et infidelitate percistentes
3
,
locum predictum
Judei a
et
cum
predieti
domini exirent, ipsos [occiderent vel morti traderent], contra dictum dominum eorum immediatum ac contra dictum dominum nostrum papam et rehellionem comictendo, in penisque [editis] jure predicto temerarie incidendo. Item, quod premissa omnia et singula sunt vera, notoria et manidicti nohilis
domo
festa, et
et inter noticiam
de eis est publica vox et fama in dicto loco de Mazano, hahentes de eisdem.
Quare,
cum
talia
rima
4
,
transire
intemptare presumentihus cedat exemplum ad terrorem, quia, si nocentes pena non plecteret et cultus justicie ohnoxios juxta culpe
dmrita non punirent, satis promptim eorum perversa audacia in sui malicia triumpharet; igitur, mandato preffati Reverendi in
Christo patris et Domini domini Rectoris, prelihati instant, quod
predicto domino advocato flscali inquisitum fuit et informationes
secrte rescripte, prout sequitur et continetur in lihris et regestris
3
magistri Bertrandi Bastide alterius ex notariis inquisitionum Carpentoractis, quarum tnor, causa hrevitatis et propter earum prolixitatem, hic inseri obmictitur.
Tandem
hinc
fuit et est
Reverendissimus in Christo pater et Dominus Petrus, divina miseratione Albanensis episcopus, sancte Romane ecclesie Cardinalis de Fuxo vulgariter nuncupatus, parpersoilaliter constitutus
1
*
3
4
5
Acerriina.
Pour
regestis.
144
tibus in istis
tus,
me
cupiens dicte communitati de Mazano et particularibus ejusdem complacere et respectum habere erga dictam communitatem,
jam
eidem domino cardinali dudum in tempore mortalitatum tune vigentium, ut dicebat, impensa, dietim impendunt et que etiam sibi imposterum impendi sperat, igitur gratis, et ex ejus scientia, et ex deliberato proposito, et motu proprio, nemine, ut dicebat, eum indicente, omnes et singulas penas per dictam universitatem et singulares personas ejuspropter multa grata et servicia
dicto loco,
'
dem loci conjunctim et divisim datas, ut supra incursas occasione premissorum, quathenus concernit interesse flsci, eisdem universitati et singularibus personis ejusdem, de gratia et clementia specialibus, mediantibus personis et ad humilem suplicationem- virorum discretorum Ptri Barberii et Guillaudi 3 Guillaudi, procuratorum scindicorum ejusdem loci de Mazano, ut dicebant et asserebant, ibidem presentium, stipulantium solempniter et recipientium nomine, vice et ad opus dicte universitatis et singularum personarum ejusdem, pure et libre ac penitus et omnino remissit et clementialiter concessit atque donavit, eamdem universitatem et singulas personas ejusdem loci de Mazano, tam conjunctim quam divisim, quictavit et liberavit ac quictos et irnmunes esse voluit decernens,
mandans
et precipiens
eosdem de Mazano
in generali
quorum
dicti
si-
gnum
fiscali
man-
dando, et quas seu quod dicti scindici seu procuratores, precedentibus humilimis regratiationibus 4 eidem Reverendissimo Domino
,
nomine et vice suis ac dicte unipersonarum ejusdem, pecierunt et instante requisiverunt per me notarium publicum infrascriptum. Acta fuerunt bec Carpentoracti, videlicet in domo Rectoriatus, in camra paramenti \ presentibus ibidem Reverendo in Cbristo ptre et Domino Domino Domino Angelo de Geraldinis de Amellia sedia
Cardinali Vicario et Legato iactis
versitatis et singularum
,;
1
3
Supplicationem.
lire Guilhlmi ? Gratiarum actio. (Ducange.) Pour parlaient i, probablement. Pour de Ameria, Voir ci-dessous le bref de Pie
Peut-tre faudrait-il
ratiato,
II,
du
\ janvier
158.
NOTES ET MLANGES
145
apostolice prothonotario, Rectore, et Garcia de Mota, in decretis baccalario, canonico Olorensi, thesaurario dicti comitatus Venays-
pro domino nostro papa et sancta romana ecclesia, Petro Bensoni in legibus baccalario, judice Carpentoractis, magistro Anthonio Amadesii, notario, et pluribus aliis ad premissa vocatis,
sini
specialiter rogatis.
Et
me
tatore civitatis Carpentoractis, notario auctoritatibus apostolica et imperiali publico, qui premissis omnibus et singulis, dum sic, ut
premissum est, agitarentur et facerent, una cum prenominatis testibus, coram supra nominato domino nostro Vicario et Legato, presens interfui et de eis notam sumpsi, ex qua hujusmodi instrumentum, mandato ejusdem Reverendissimi domini nostri Cardinalis Vicarii et Legati, per alium extrahi feci, et hic, me subscribens, signum antepositum consuetum, in fidem et testimonium, veritatem premissorum, a dicta universitate et mediantibus perso-
nis ante
nominatorum
77.
U contenant
diverses mesures
concernant
Dilecto
les Juifs.
magistro angelo de ameria, protonotario ac comitatus nostri Venaissini rectori, pius papa IL Dilecte fili, salutem, apostolicam benedictionem. Dudum dilectorum filiorum communitatis et hominum civitatis nostr Carpenfilio
ac incolarum et habitatorum comitatus nostri Venaissini, indemnitatibus providere cupientes, eis nonnulla, tune expressa per quasquam litteras nostras, concessimus, te super his executore deputato, prout in eisdem litteris plenius continetur et quia super aliquibus, in illis litteris insertis, capitulis per Juda?os
toractis,
;
Comitatus excitatum fuit [jurgium], volumus et nostrse intendeclaramus ut, omnia etsingula in dictis litteris contenta alias juxta earum continentiam hoc adhibito moderamine, videlicet quod redditus et introitus camerse apostolica? etiam dictis Judseis, si hoc in utilitatem ipsius camras cedat, valeant per omnia exequaris et facias observari adjicientes arrendari
dicti
:
modo
C'est
le
U y
:
a dans la copie
la
marge, mais
le
ce renvoi est
omis
c'est
videmment
13.
T. VII, N
10
146
tatur
adeo latum, quod duas plicas vestis intus et extra amplecin hoc patulo consucum dferre teneantur. Datum Mantua sub annulo Piscatoris, die quarta januarii MCGGCLYIII, Pontificatus nostri secundo. Ja. Lucen.
coloris
,
.
sections?
De prime abord, en considrant la brivet de chacune de 688 paraschit lorsqu'elles, sont divises, on serait dispos penser
que la runion en est l'tat primitif. Puis, dans le cycle de dixneuf ans adopt pour le calendrier juif, il y a douze annes
1
La
ligne 17
de
la
page 8 du
(.
VI de
plis
cette
Revue
doit
tre
ainsi
restitue
... et
deux
extrieurs et intrieurs
de leurs vO-
tements.
1
3
Revue,
ta
t.
VI, p. 250.
ici
nu rpterons pas
M. Loeb.
'
Manuel du
NOTES ET MLANGES
;
147
reparaissant simples et seulement sept annes de treize mois en entre les samedis de l'anne, il parait les lectures sabbatiques beaucoup naturel qu'on ait pris pour base l'anne simple qui est les et qu'on ait fait ensuite des coupures pour plus frquente,
annes embolismiques K. Mais cela rsulte encore d'un autre ordre d'ides que nous
allons exposer.
avec M. Loeb et les inventeurs des rgles mnmotechniques 2 la fte de Pque, celle de Pentecte et le choisineuf d'Ab comme points de dpart de la distribution, nous Nisan, le premier rons de prfrence comme tels le premier
Au
lieu de prendre,
,
Siwan et le premier Ab. On a alors les cas suivants ou 1 Le plus grand nombre de jours possible entre le 24 Tischri,
:
lendemain de la fte qui clt l'anne religieuse, et le 1 Nisan, 3 22 semaines et 1 jour dans une anne simple, est de 155 jours un samedi, lorsque le premier Nisan ce seul jour peut reprsenter
er
jours, tombe un dimanche. Les 23 samedis, fournis par les 155 exactement aux 23 sections de la Gense et de rpondent alors Cependant il l'Exode, quand Vayyaqhl et Peqoud sont spars. dimanche, et qu'en est fort rare que le premier Nisan tombe un aient chacun le mois de Hesclrwan et celui de Kislw mme temps ou bien, 30 jours si le premier Nisan tombe un tout autre jour, jours, l'inque 59 ou 58 si les deux mois nomms n'ont ensemble n'est plus que tervalle entre le 24 Tischri et le premier Nisan samedis, auxde 153 ou de 154 jours, ce qui ne fait jamais que 22 Pentateuque, mais quels rpondent les deux premires sections du pseulement lorsque Vayyaqhl et Peqoud ne forment qu'une
;
ricope
2
4
.
8 seLes mois de Nisan et d'Iyyar ont ensemble 59 jours 8 ou 9 sabbats. La fte de Pque maines et 3 jours, ce qui rpond
des lecenlve tantt un, tantt deux sabbats l'ordre rgulier
i
On
pourrait trouver
spciale,
ment de
le
chapitre
sautant le de terminer la section du matin, tout eu on se plus d'un exemple de ces suppressions ou 1 Dans la lectme des contente de ne retenir que les deux extrmits d'un morceau. Mais on sait que la jours djeune ordinaires on passe de xxxu, 14, xxxiv, 1.
de la mme section, savoir cette section, le chapitre xvi, et, l'aprs-midi, la fin nous, xvm. Le choix de la lecture de Minh ne peut s'expliquer, d aprs
le
dans
la lecture
un indice, pour soutenir que Ahar-mt tait une pricope du jour de Kippour. En ce jour on lit, le matin, le commence-
que par
chapitre xvn.
Le Rituel
offre
lecture actuelle
du Kippour
est relativement
moderne.
L.
c.
p. 251.
155. 29 3O 7 4_30 Pque tombe un Ainsi dans ce sicle la division n'aura lieu qu'eu 1890, o jours Lu 1900, dimanche, en mme temps que Heschwii et Kislw ont ensemble 00 et le total des jours o Pque tombe aussi un dimanche, lesdits mois n'ont que 58 j.
3
+ 29+3O +
n'est
fait
148
;
tures la moyenne restant pour les lectures ordinaires est donc de 7 samedis. Ceci rpond exactement aux paraschit du Lvitique, si les paraschit qu'on divise quelquefois en deux taient l'origine
unies.
Les mois de Siwan et Tammouz ont ensemble 59 jours semaines et 3 jours, et renferment 8 ou 9 samedis. Un seul de ces samedis peut accidentellement tre occup par la fte de Pentecte, ce qui rduit le nombre de sabbats 7 ou 8. En effet la quatrime section du Pentateuque fournit 8 sections, lorsqu'aucune des paraschit primitives n'est divise en deux. Cependant, pour
3
=8
Houqqat et Blq seuls, nous pensons qu'ils taient primitivement diviss, car leur runion ne dpend aucunement de la nature de l'anne. Que celle-ci soit simple ou embolismique, ds que la fte
de Pentecte ne renferme pas de samedi, on ne les runit pas ajoutons qu'en Palestine, o cette fte n'est clbre qu'un jour, ce cas ne se prsente jamais.
;
consacre ces deux mois, ne leur offre que 8 pricopes, les deux dernires du Deutronome ayant un autre emploi. Aussi, s'il en
faut 9,
deux
et
samedis,
couper
la
livre des
Nombres
en
On voit, par ce qui prcde, que les divisions des lectures concordent avec les divisions du Pentateuque et que, dans les annes simples, la coupe d'une parasch en deux n'est qu'un moyen forc pour avoir dans les cas exceptionnels un nombre sufiisant de pricopes. On comprend ainsi que la Gense, dont les pricopes sont cependant fort longues, ne prsente pas de coupures. Comme elle occupe la mme poque que l'Exode, on a rejet la division ventuelle la dernire parasch de ce livre'-.
1 Les paraschit de la cinquime section sont certainement asse2 longues pour permettre une coupure. Si nanmoins on a eu recours la quatrime section afin de complter le nombre des pricopes, cela provient de la ncessit qu'il y avait de lire D'hi'irhn immdiatement avant le neuf d'Ab. La relation entre les trois ichoh (rwit', celui de Dent., i. 12, qui se lit dans la pricope, celui d'Isae, i, 21, qui est rcit dans la baphtrh du samedi qui prcde le jeune, et celui qui commence les Lamentations et s'y rpte si souvent, parait fort ancienne. * Dans les annes embolismiques, on s'est demand, parat-il, si Wadr devait tre ajout la premire ou la seconde division. Dans le premier cas, on aurait eu une premire division de cinq mois, et toutes les coupures auraient d 6tre faites dans la section de l'Exode. Ou l'a peut-tre tent, et les diverses indications parsefl ce sujet ressemblent u des paves d'une tentative qui a chou, dur, finalement, OU s'est dcid a joindre ce mois intrus Nisan wl lyyar, et faire les coupures dans 1 Lvitique.
NOTES ET MLANGES
149
Nous ne pensons pas qu'on doive attacher de l'importance aux passages talmudiques de Megillh, fol. 30, cits par M. Loeb. Les docteurs babyloniens exeraient souvent la sagacit de leurs auditeurs en leur prsentant des ventualits difficiles, sans se proccuper si ces cas taient possibles. Ni les problmes ni les
au srieux. Ainsi, la page qui a Rb soutenir que pendant les quatre samedis extraordinaires de Schegalim, de Zachr, de Prli, et de Hahdesch, on interrompt les lectures ordinaires
solutions ne doivent tre pris
des sabbats. Quels seront alors les paraschit qu'il faudra runir
Pentateuque ? Personne ne fait cette objection au clbre docteur. Nous pensons bien, avec notre ami, que le rituel des synagogues ne prsentait pas encore la fixit ou'il a gagne plus tard mais pour la mme raison, il est souvent difficile de retrouver le systme qui fut suivi.
afin de pouvoir,
le
'
J.
Derenbourg.
Le Talmud Ba (f 13 b) rapporte une Mischna sous cette ^pnb inn qbp nt nHN rrtiN qbp?3 trmJio qbp?2rt dnn pr\ natab pi "iT^bN '-i -i'en n^n t\ Celui qui monde des orges peut les monder un un, mais s'il les monde et les runit dans sa Il main, il est oblig d'en donner la dme. R. Elazar ajoute
forme
:
:
le le
permis lorsqu'on
les
mange un un? Le Talmud reconnat lui-mme cette impossibilit et dit que Rab et Hiya, deux autorits incontestes, permettent
l'une et l'autre action.
plication qui prte
Il
aux mmes
Or, jetons un coup d'il sur l'ensemble du paragraphe de la Mischna d'o est extrait notre passage (Maaserot, iv, 5). Voici
1 L'opinion de Rab n'tait applicable qu'aux annes embolismiques, o les lectures des quatre samedis extraordinaires auraient suffi pour laisser toutes les paraschit de l'anne treize mois dans le mme tat que celles d'une anne simple.
150
ce qu'on y
triture.
Celui
qui
monde des
orges.
Jusqu'ici le
nom
dm pour
la graine, la ver-
Hakhamim
mot
en a
arabe, ainsi
que
le fait
d'ailleurs
par ce .simple coup d'il, que l'auteur babylonien qui l'a tronqu et qu'au lieu de raiin te in itybN 'i R. Elazar dit Le sabbat , il a mis rwttV *pi 'n '-> -, R. Elazar dit Il en est de mme pour le Sabbat. Tel quel, le passage n'avait plus de sens et les docteurs babyloniens en sont rduits y faire des corrections '. Mais pas un ne s'avise qu'ici sabbat est un nom de plante. Les commentateurs ne l'ont pas remarqu davantage.
voit,
cit ce
On
passage
Voici
tradition
Gittin, 20 a, dit a"*B nra N5M *T29 anaa Nb baN mnnb nt cpdi tfbn-j. Ce dernier mot a dj donn beaucoup de tablature aux lexicographes. On est all en chercher, comme M. Kohut, l'tymologie dans la langue persane, oubliant que l'atmosphre, en quelque sorte, qui entoure cette tradition, est celle de la Palestine et qu'il faut par consquent que ce terme soit emprunt la langue usuelle du pays, c'est--dire au grec, ou celle de la jurisprudence, c'est--dire au latin. Le sens du mot n'est pas moins obscur que son tymologie.
l'irTttNi
i-is'O s"2tt
Le Talmud de Babylone,
On
croit
communment,
tendre d'un btement qui, lorsqu'il porte des mots gravs dans l'toffe, est une preuve de l'affranchissement de l'esclave.
deux questions,
qu'on nous permette de citer deux passages parallles celui de Gittin, qui nous rendront la tche plus facile.
Dans j. Gittin, IV, 45 d, il est dit omra pT^-i-ni is^a 'pi ^btt bia mnan. Que signifie d^ip p-ns-iir? D'aprs M. Lvy, le second de ces mots s'entend d' un morceau de glaise. Qq.e d'trangets les lexicographes font dire au Talmud Quant
:
I
W4i
p*V3*i!"r,
c'est aller
de Ponce
lo
ms. de Munich.
NOTES ET MLANGES
Pilate. Voici
\A
trait
bio
Abadim,
en.
m,
p.
sinon exacte.
trab
'ttB'oa ksv
wki
/Dpsfiji
baspai
spjpipSfin,
Ici,
il
est
Abadim est en contradiction avec le Talmud, puisque l'esclave n'est pas affranchi par ces moyens, tandis que le Talmud l'mancip dans ces cas. Mais cette divergence n'a pas lieu de nous tonner, car les lois juives, dans leurs relations avec la lgislation romaine, ont vari avec la situation politique des Juifs par rapport aux Romains. Quoi qu'il en soit, le paralllisme des termes doit tre pris en considration. Or, examinonsles. M. Pinnels {Darnah se fiel Torah, p. 75) a reconnu dans Napia:;* le mot latin vindicla. Ce passage signifie donc L'esvrai, le trait
qu'il dit
:
(mme sans
lettre
de
manumission) 1 quand la vindicta a eu lieu (c'est--dire quand il a fait, en forme lgale, la dclaration d'usage devant un magistrat); 2 quand l'acte d'mancipation est enregistr dans les livres de compte ou dans le testament [tabula ou pinax) du matre. Mais il ne devient pas libre par le seul fait d'avoir pu se coiffer d'une calotte 2 sans opposition de la part de son matre, ou quand il en appelle un acte du gouvernement 3 Or, dans le Talmud de Jrusalem, le terme qui correspond Nap^N est d^tn" ^ p-p:".rr. Qui ne voit la ressemblance graphique de ces deux expressions ? Supposons le mot latin transcrit en lettres grecques, il devient otvSixta ou ptvSixTa, et celui-ci en caractres hbreux, nous avons &ap7yi$ ^jjpptJp"^ ou Kap^a^a. La syllabe finale d^ du mot D^fcp p-riirr est une dithographie mal dchiffre. Il est inutile de faire remarquer combien de fois la ou combien de fois il faut lire 'lettre a a t dcompose en la fin des mots n pour d et vice versa. Pour mieux comprendre la forme du mot trthwa, on pourrait peut-tre supposer une forme vindicatio, pivSixcrefovj iis-rp^-r-a, ou avec l'accusatif piiBrap^ra ou 'pioap'HimN, ce qui nous rappelle un peu la corruption barbare *"irYT38.'
.
1
mot mnai qu'on lit dans j. Gittin a t omis et qul ^bj' bo minai lS'pa BOtT' IMMj 1 Smith, G-reeh and Chez les Romains, la Roman Antiquitiei, s. v. Pileus calotte tait l'emblme de la libert. Quand un esclave obtenait son affranchissement,
1
II est
vident qu'ici le
on
lui
il
une
hommes
La
figure de la
calotte
monnaies d'Antonin
le
Pieux, frappes eu
dans
3
la
main
droite.
le
Le passage du Talmud de Jrusalem montre que nous avons raison mot minai- Quant au sens du mot, voy. Qiddouschin, 24 b.
d'insrer
ici
452
nous montre donc la tabula (sbaa), Le le pileus (nsrs) et il n'est pas douteux que le pinax (cps^s), nrovisN doit rpondre la vindicta ou vindicatio. Ce n'est pas seulement le mot qui a t corrompu par les Babyloniens, la lgislation entire de la loi
romaine l'gard de
l'es-
clave leur resta inconnue. Le terme Nbnu i"yo nro ne signifiait pas pour eux un testament ou une indication commerciale du tes-
mais une gravure faite sur une tablette. La question de donc pas sur l'absence d'une manumission spciale, mais sur la lgalit de la forme de l'criture. Guids par une analogie trompeuse, ils ont cru qu'il s'agissait pour la calotte (pileus) de l'criture, comme si la manumission y tait cousue, et pareillement la vindicta ("ntrrfc) devint pour eux un habit brod ou, suivant une tradition de l'Aruch, une natte de palme teinte. C'est ainsi qu'une loi qui avait pour les Juifs palestiniens une importance pratique devint, pour les rabbins de Babylonie, le
tateur,
droit ne portait
libelli
M. Jastrow.
LE NEVEU DE MAIMONIDE
Dans son catalogue des mss. arabes de la bibliothque ducale de Gotha, p. 478, le D r Wilhelm Pertsch nous apprend que le ms. 1937 renferme le texte arabe des Aphorismes de Mamonide et le nom de son neveu, Abu-1-Lani (sic) Yussuf ibn Abdallah. Je dois l'amiti de M. Pertsch la communication du texte arabe qui donne ces renseignements littraires. A la fin du ms. le copiste s'exprime ainsi
:
ov
":K*73b
fittrD
tn
nnaVi
bm
riios Ci
mro
mrrittbN
qsatwbK
o-nb ^bibN
1&oi
ndi
130 iTraybo
rrin
mro
!TT V 3
rbb-i
ronba
nj<bNpbNn b*D nd nann* nbi *>n MiraM ^bS vai nuSn TibN p^bx^rbN Ht^otioi form rjso bix ^d rnbpbN rrm ^03
biN'bfc*
Ni-nno
n:nbi
NOTES ET MELANGES
153
Ce texte, dpourvu souvent des points diacritiques, signifie ce qui J'ai copi cet ouvrage d'un exemplaire crit de la main de suit Abu-l-Mani Yussuf Ibn Abdallah, fils de la sur de notre auteur
:
J'ai transcrit
seulement
Il
le
mon
comme
il
le faisait
en
effet,
;
main
cette
!
grce et louange Dieu M. Pertsch m'a dit expressment que le nom, qui a seul de l'importance pour nous en ce moment, est crit Abu-l-Mani. Malgr le tmoignage d'un crit qui date de l'anne 1204/5, nous sommes oblig de corriger ce nom. Nous savons par Al-Kifti que la sur de
copie date de l'an 601 de l'hgire
tait marie en Egypte un Isralite haut plac du de Abu-1-Mali. Mamonide lui-mme, dans une lettre Ibn Aknin, le nomme le cheikh Abu-1-Mali (Voy. Munk, Notice
Mamonide
nom
sur Joseph Ben Iehouda, p. 32, note 3). Nous pouvons donc complter le nom du beau-frre de Mamonide et l'appeler Abdallah Abu-1-Mali. Il nous est galement permis de supposer que
notre Joseph peut tre identifi avec son
fils,
sous
le
nom
de Abu-1-Ridh.
le
vingt-cinquime chapitre
comme
le
pas eu
David Kaufmann.
R.
MATTATYA HA-YIHARI.
qui compte entre autres, parmi ses Zrahya Hallvi, est originaire de France. On n'a pas encore pu identifier avec certitude le nom de Yihari, qui, d'aprs les uns, dsignerait la ville de Grasse ', d'aprs d'autres,
famille des Yihari,
le clre
La
membres,
Montolivet*.
On
le
nom
de Mattatya
lo4
Yihari et
rabbin est
lui
sont attribus. Ce
l
auteurs juifs et chrtiens, parmi ceux qui ont assist au fameux colloque de Tortose en 1413-1414 et il
,
nomm, par
demeurait cette poque Saragosse. Les ouvrages qui portent 1 Des clerascht 2 commentaire au le nom de Mattatya sont psaume CXIX (imprim Venise en 1546 et traduit en partie par 3 commentaire aux Pirk Abot ; Philippe Daquin, Paris, 1620 2 4 commentaires sur Ibn Ezra 3 On lui attribue en outre un commentaire sur le Pentateuque, qui aurait t crit en 1380 et porterait, comme le grand ouvrage philosophique de son contemporain Hasda Crescas, le titre de 'ri TtN 4 De Rossi cite 3 une Disputation entre un juif, un chrtien et un turc, d'un Mattatya b. Mose, qui est sans doute identique avec notre rabbin. Il rsulte, en effet, de la pice que nous allons publier que Mattatya Yihari s'appelait Mattatia b. Mose b. Mattatya ha-Yihari. M. Graetz 6 veut galement identifier notre Mattatya avec Duran Yihari de Saragosse, avec lequel Isaac b. Schschet tait en correspondance. Il nous parat fort probable que quelques-uns des ouvrages que nous avons cits plus haut appartiennent au grand-pre de Mattatya b. Mose, qui s'appelait galement Mattatya Yihari, puisque notre Mattatya, dans la prface de son commentaire sur les Birh Abot que nous publions ci-dessous et qu'il crivit un ge avanc, ne parle d'aucun autre ouvrage qu'il aurait compos. Voici cette prface. Elle est tire d'un manuscrit in-4 papier, criture carre, appartenant M. le D r Ad. Jellinek, de Vienne, qui a bien voulu nous en donner copie. Voici ce morceau
:
ma
rott
m
T'a rnntt itss
laaas 15
-.:::--
,V't
nwtt
rrnn!
"n
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tn
iibw
tara
sb mnaai y-iHaiavia
mam mai
Hfn
D"aa\B
n*n
naas
Tifcbnfi
Taa
y-ifiw
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b^a
bani
*iin
nttana
nia
+* ns -hh
yiNn
attira
bmen
b3J
r-r:\-:a
rra
feraviKa
-mn t^i
a-np Trt
vaia
la
biibab
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fVTTWn
ttip
mm
^jn
t* rmaia
,rvDbttb
-ib^nar
ba>
-wy usinai
ta^an
b^am
r-rna
baa
i-T-:r:
wi!
binai
,v:rn:.
mai*
bnmsn vna
1
,tttttt
yis^ nrop
Voir, pour les dtails, Graetz, VIJI, p. 125 et 417. \Vo;, I, n 1678.
p. 461
cf.
cf. p.
181.
cod.
Roasi, n 1417.
NOTES ET MELANGES
,iri53
155
mtt
Nb
di as
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Tli
y-isa la-r-r-:
Tn niMB nn b* bx nab-attT -prb -*- imi tt&a nari573 t*oi "a mas 'oa pvb ta hn thoio Tisp un tn-iaio * un imWi ^Tfij -iso br> vriwn hmtt&tta nasnbrt Va ti ^a "ihnau f<b pt wn t^irt vmw htt cni a-nsa ^bm
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Il
de Narbonne, o ses anctres s'taient tablis. Le Nai de la maison de David, qui tait alors le chef de la communaut juive de Narbonne et qui occupait une haute position auprs de l'autorit civile, est videmment un de ces Calonymos de Narbonne dont la famille, d'aprs Benjamin de Tudle, se vantait de descendre de David. Mattatya ne nous apprend rien de nouveau lorsqu'il dit qu'il y avait, cette poque, des milliers de Juifs en France et, parmi eux, de savants rabbins. L'auteur parle d'une expulsion des Juifs de France aprs laquelle le reste de ses anctres, que la perscution et les massacres avaient pargns, allrent s'tablir en Catalogne et en Aragon, o ils ne trouvrent point le repos. Cette expulsion est sans doute celle de 1306, sous Philippe-le-Bel, et non celle de 1394, sous Charles VI, o les anctres de l'auteur, si l'auteur est rellement le Mattatya du colloque de Tortose, ne vivaient plus. On pourrait, il est vrai, supposer que le Mattatya du colloque de Tortose est le grand-pre de notre auteur. La prface nous apprend encore que l'auteur alla de ville en ville et d'un pays l'autre , et que ce fut dans sa vieillesse qu'il composa son commentaire des PirU Abot, pour trouver, dans cette tude, des consolations contre les maux du temps et un soulagement pour son me brise de douleur. Ces paroles sont probablement une allusion aux terribles perscutions contre les Juifs d'Espagne qui ont commenc en 1391 et qui ont dur un grand nombre d'annes. Le colloque de Tortose n'est qu'un pisode de cette perscution o Vincent Ferrer, Geronimo de Santa-Fe et le pape Benot XIII ont jou un rle si regrettable.
tait originaire
Isidore Loeb.
BIBLIOGRAPHIE
Par suite de l'abondance des matires, la publication de la Revue bibliographique du 5 e trimestre 1885 est ajourne au
prochain fascicule.
Jus prima*
Karl Schmidt.
Voici
un
livre
liste
pas moins d'un millier d'auteurs anciens et modernes, de tous les pays et de toutes les langues, indits et imprims. Nous allons donner une ide de ce gigantesque travail et de ses conclusions,
relativement l'antiquit juive. On sait quel vif dbat M. Dupin l'ain a soulev, le 25 mars 1854, en pleine Acadmie des sciences, par sa dclaration que \ejus prima noctis a t vritablement exerc au moyen ge par les seigneurs et mme par les ecclsiastiques. M. le D Scbmidt se range du parti de ceux qui se refusent charger d'une iniquit aussi monstrueuse
r
rgime fodal. Mais si ce prtendu droit du seigneur n'a point exist au moyen ge, n'en trouve-t-on pas du moins les traces dans l'antiquit? L'auteur, aprs avoir soumis une critique svre et minutieuse toutes les preuves invoques par les crivains, estime que toutes ces preuves ne reposent que sur une interprtation outre des texte-, sur des quivoques et des malentendus. Un fait cependant semble se mettre en travers des ides de l'auteur
le
BIBLIOGRAPHIE
et
157
donner raison ses contradicteurs. Ce fait est rapport non seuleles deux Talmuds, mais encore dans diffrents Midiaschim, la Tosiphta, la Megillat Taanit, la Megillat Antiochos et dans toutes les relations haggadiques sur la fte de Hanouca ou des Macchabes. Nous lisons, en effet, dans le Talrnud de Jrusalem (Ketoubt, Dans les temps antrieurs, une pouvantable persch. i, 8) cution svit en Jude. On subjugua les Judens, on violenta leurs filles et l'on dcrta que le slratios (stratge) aurait le droit d'en user d'abord. Pour parer cet outrage et ses suites juridiques. il fut institu que le fianc pourrait s'unir sa fiance dans la maison de son beau-pre, et cet usage se maintint lorsque la perscution eut dj pris fin. C'est ainsi que la fille de R. Hoschya entra dans les liens de l'hymen, aprs avoir eu dj des rapports intimes avec son futur ds les fianailles. Le Talmud de Babylone, dans le mme trait (Ketoub., f 3) explique par un motif semblable une drogation faite, une certaine poque, un antique usage relat par la Une vierge se marie le mercredi et une Mischn. La Mischn dit veuve le jeudi. A cela une Beraita ajoute Mais depuis l'poque du danger, l'usage s'tait introduit chez le peuple de se marier dj le mardi, sans que les Sages y aient trouv redire. Quel est ce danger? Aurait-on livr au supplice les femmes qui auraient contract mariage un mercredi? Non, dit Rabba, mais l'ennemi avait dcid que Tawsar (princeps) pourrait exercer sur toutes les jeunes filles, se mariant le mercredi, le droit de prlibation. Pour chapper la honte, l clbration des noces fut fixe secrtement au mardi, et cette coutume, une fois introduite, fut maintenue l'avenir. Dans une scolie au vi chapitre de la Megillat Taanit, nous trou En quoi consistaient les mesures vons l'information suivante vexatoires des rois grecs? Ceux-ci avaient install dans les villes des questeurs, avec le pouvoir de dshonorer les vierges, avant leur entre dans le lit nuptial, de sorte que les unions taient devenues fort rares en Isral. Or, Mathathias, fils de Johanan, le grand-prtre, avait une fille qui tait fiance, mais au moment o le mariage allait se consommer, voil qu'un questeur survint et prtendit l'enlever. Saisi d'une sainte indignation, Mathathias et ses fils se prcipitent sur lui et le mettent mort. Ce jour de dlivrance devint un jour de fte. Cette relation se retrouve, avec certaines variantes dans la littrature postrieure des Juifs. Dans un Midrasch sur Hanouca, dit par M. Jellinek, on raconte au nom de R. Simon b. Johai Vers le temps de la rvolte macchabenne, un grec, un rouleau de la Loi la main, eut l'impudeur d'assouvir sa passion sur la belle Hanna, fille du grand-prtre Johanan et promise Elazar, fils de Haschmona, la barbe de son fianc et de son pre. Furieux, Elazar saisit son pe et terrassa le libertin. Ailleurs dans une autre recension, on lit Comme les grco- syriens voyaient que les Isralites ne se souciaient point de leurs mesures, ils rendirent un dit singulirement cruel. L'dit portait que chaque fiance devait passer
ment dans
j>
158
la
premire nuit prs du Eegemon (officier royal de son endroit). Les Grecs en usrent ainsi leur aise pendant trois ans et huit mois, jusqu'au jour o Hanna, fille de Maihathlas, allait clbrer son hymen avec Elazar, le Haschmonide. Au jour des pousailles, lorsque tous les grands d'Isral, pour honorer la noble famille, taient runis dans la salle du festin, Hanna, jusque-l impassible, se lve soudain de son sopba, se tord les mains, dchire son vtement et se dcouvre ainsi devant toute la noce. Confus de cette posture, les frres baissrent le regard, tremblrent de dpit et voulurent la tuer Mes frres, s'cria Hanna, puisque vous brlez d'un si beau courroux parce que je me suis dcouverte devant cette assemble de gens vnrables, pourquoi le souci de mon honneur vous touche-t-il si peu en prsence de ces barbares qui, dans un instant me feront subir le dernier outrage De tous ces tmoignages ne semble-t-il pas rsulter que le aroit du seigneur tait dj en vigueur dans l'antiquit? Ce n'est point l'avis de M. le D r Schmidt. Rabba, dit-il, parle d'une poque si recule qu'il n'a pu recevoir de donnes positives sur ce qui s'tait pass alors ni de tmoins oculaires ni d'autres contemporains. Il ne cite pas non plus l'appui de son dire, une source authentique. Son dire, fond uniquement sur une tradition orale, ne saurait donc avoir de valeur historique. D'ailleurs, quand mme l'explication du docteur de Pumbedita serait exacte, on ne saurait lui attribuer le sens restreint et moderne du jus prim noctis. Le mme raisonnement, l'auteur l'applique aux faits analogues, rapports dans le Megillat Taanit et dans le Beth ha-Midrasch de Jellinek. Tout cela serait du pur roman et devrait tre relgu hors de l'histoire. Nous ne sommes point de cet avis. Sans doute, nous n'irons pas jusqu' dire, avec quelques crivains de notre sicle, que la guerre des Juifs contre Antiochus a eu son principe dans l'exercice du droit du seigneur contre une fille de Mathathias, mais il est hors de doute pour nous que de telles infamies ont t dcrtes contre les Isralites, puisque d'anciennes coutumes religieuses ont t modifies pour cette raison. Avant Rabba (270-330j, Josu fils de Lvy dclarait dj que les femmes sont tenues galement de clbrer la fte des Illuminations, puisque elles aussi ont t miraculeusement affranchies et venges. (Sabbat, 23, DOT iniN2 vn )~ 6|K.) Jelliaek, Herzfeld et autres ont donc raison de prtendre que tous ces rcita qui s'chelonnent du n au vin* sicle et qu'on retrouve, pour le fonds, chez des crivains arabes, tels que Albiruni et Albullda renferment, avec certains procds d'amplitication, un noyau historique
: !
indniable.
Relevons encore, dans ce savant travail de If. Schmidt, quelques - curieux et iniere.-~ants. 'telle est la lgende des Musulmans sur le roi Salomon et la reine de Sabba. Sur l'invitation d'Abrabam, qui lui parut en songe, le roi Salomon lit un voyage a Mdine et la Mecque, en compagnie d'hommes de gnie et d'animaux. A P6B
;
BIBLIOGRAPHIE
retour vers Jrusalem,
V&
un oiseau avait disparu du cortge: c'tait la huppe. Ramene par l'aigle, elle apporta au roi des nouvelles sur le pays de Sabba (Yemen; et sur la reine Balkis ou Belkisa. Celte lgende, qui a sa source dans le Coran, se retrouve sous une autre forme, dans les crits talmudiques. L aussi la huppe, ou, comme disent les textes, le poulet de bois, sm KVlXhri = te-cvi, est mise en rapport direct avec Salomon. C'est elle qui l'aurait mis en possession du fameux Schamir, l'aide duquel furent tailles les pierres qui entrrent dans la construction du Temple. (Gittin, 68 a et b; Ilullin, 63 a; St, 48 ; Yalqut, I R. 6, 182; Midrasch Rabb, Exode, ch. l:i Beth ha-Midrasch, de Jellinek, II, 86.) Ailleurs, on nous raconte, au nom de R. Schimon, qu'elle avait aussi le secret de brler le bois avec une certaine herbe, fait dont le rabbin fut le tmoin oculaire (Midr. Rabb. Lvitique, c'a. xxn.) On sait que le mme oiseau jouait aussi un grand rle dans la mythologie des autres peuples. Fort intressant est encore le chapitre de M. Schmidt, relatif aux prescriptions religieuses qui rglaient l'accomplissement du mariage on y dcouvre facilement quelques traits d'affinit avec certaines pratiques juives, releves dans le Talmud. Nous souhaitons l'auteur tout le succs que mrite une si docte et patiente tude.
;
Colmar.
juillet
1883.
Isidore "Weil.
ADDITIONS ET RECTIFICATIONS
Tome VI, p. 191. M. Friedlaender aurait pu citer le passage suivant du Talmud (Sukka, 52 b) Il est e'cit dans Zacharie (II, 3) L'Eternel me montra quatre ouvriers. R. Hanna bar Bizna dit au nom de R. Simon le Hasid Ces quatre ouvriers sont le Messie, fils de David, le Messie, fils de Joseph, Elie et Melchisdec (d'aprs le ms. de Munich ou le prtre de justice d'aprs les textes imprims). On voit par l qu' une certaine poque des rabbins ont cru que Melchisdec devait aussi jouer un rle dans le drame messianique. Cette assertion de R. Simon est surtout intressante parce quelle n'est pas un jeu exglique fond sur l'existence du mot ouvrier appliqu ailleurs ces quatre personnes. R. Simon, partageant l'avis gnral des rabbins que le passage de Zacharie se rapporte aux temps
:
: :
messianiques, veut dterminer quels sont ces quatre ouvriers, et pour ceia ncessairement il choisit des personnes que la croyance faisait intervenir dans l'pope messianique.Il n'y a certainement aucun rapport de res-
semblance ou d'oopos'cion entre cette croyance et celle des Melcbisdciens. Noire texte p-ouve seulemenL que les noms de Messie et de Melchisdec pouvaient se tiouver cte cte. M. Fr. peuse que les docteurs juifs, en disant que Melchisdec n'est autre que Sem, voulaient protester contre l'Eptie aux Hbreux qui prleud qu'il n'avait ni pre, ni mre... Il est
160
au
mme
leur faisait dire que Couscb, Xemrad et Amrafel, Cyrus, Darius et Artaxercs sont une mme personne. D'ailleurs Abrabam, d'aprs la tradition, ayant
t en relations avec
Sem,
bomme
il
de Dieu,
fallait
et,
n'en
perpetmta au
lieu de perpetuata
42).
28 JUIN 1883.
M. Zadoc Kahn.
le
M.
le
Prsident informe
le
Conseil que
Bureau de
la
aprs la confrence de
M. Ernest Renan,
MM.
donnera
le
compte-
M.
le
Dr
Les Secrtaires,
Albert-Lvy
et
Th. Reinagh.
LISTE DES
DEPUIS LE
er
JUILLET
1883
Consistoire d'Oral (le Prsident du). O'Neill (John), villa de la Combe, Cognac.
Vidal-Naquet
(Jules),
Le grant responsable,
Isral Lvi.
18.
LA JUIVE RUFINA
ici
a t dcouverte
Smyrne
M."W. Ramsay,
voulu me permettre d'en prendre en caractres trs lisibles, sur une plaque de marbre longue de m 26, large de m 26 et paisse de m 02. Des lignes horizontales sont traces au-dessous de chaque range de lettres, sans doute pour en^fixer la direction.
en 1880,
et le propritaire a bien
TqY
<fE
n/\
AiA ATXI
CY A/ AT c rot KATECKEYA CEtvTO /v OO r lorv Toi o A7TE AT Y 6 F O I C kA\OFEMALirv M H A E NO C A A Y OY C A A/ X o N T L A YA tia/A El h E TIC ToA M H EE EElTU)IEPUJTATU)TA ME \CJ %- ;Af K A T C E A/ El TUN loY
/
/
I I
AlJV^'A TAYTHC.THE
To A VTirPA^p/V A
f /C
T. VII, n
14.
TT
J
irPA^HL
KE ITA
I
T O
A FX IO/V
11
162
lou&za apy^tJtareisceua-
oyvaywyo
os Tt; 70-
ta-
or,va'pta
ai
tw
&9vet
twv Iou-
t>j eTriypacp^
t ai/Tf'ypacfov a~o/.F"at
e;
t p^ebv.
Traduction La juive Rufina, archisynagoguc, a construit tombeau pour ses affranchis et les esclaves levs dans sa maison. Personne n'a le droit d'y ensevelir un autre corps si quelqu'un se permet de le faire, il payera 1500 deniers d'amende
:
ce
au trsor sacr
Une
copie de
La forme des caractres de l'inscription suffit prouver qu'elle appartient une poque assez basse. Le s carr, l'r travers par une barre horizontale, enfin l'a semblable celui de l'criture
ne se rencontrent gure Smyrne avant le troisime aprs J.-G. L'orthographe de l'inscription est assez dfectueuse 6p|i|Mwiv y est crit avec un seul y. et Xkou avec un seul X. Ces incorrections sont l'effet de la prononciation populaire
cursive,
sicle
:
du grec, qui, alors comme aujourd'hui, ne tenait pas compte des consonnes doubles. Les sigles numriques '=^> et a, pour 1500 et 1000, ne sont pas ordinaires, mais les inscriptions grecques de l'Asie-Mineure en ont dj fourni quelques exemples '. L'valuation en monnaie actuelle des deux sommes de 1500 et 1000 deniers prsente quelque incertitude. Si notre texte est contemporain de L'dit de Diocttien, alors
que
le
s
,
le
;
montant des deux amendes stipules s'lverait 93 et 02 francs mais si, comme nous le pensons, l'inscription remonte au HautEmpire, on arriverait aux sommes de 1050 et 700 francs en valuant le denier 70 centimes. Le total des deux amendes esl de 2500 deniers, le taux le plus ordinaire dans les inscriptions fun1
\".v.
Franz,
W uddingtou-Le
Elemmta epiraphicn
gratcut, p. 381; Corpus, a ' 2788, 3400, Bas, Inscriptions d"Asie- Mineure, 3 r partie, p. 1-17.
etc.
'
163
'.
Smyrne
Parmi
les pitaphes
Berlin la fin
il n'en est aucune que l'on puisse que nous publions. Mais un grand nombre d'inscriptions paennes trouves Smyrne et dans les environs contiennent des dispositions identiques celles de notre texte. La dfense de violer une spulture de famille pour y introduire un mort tranger, dfense corrobore par la fixation d'une amende, se rencontre trs souvent dans l'pigraphie de la Macdoine et de l'Asie-Mineure 2 Le recueil d'inscriptions grecques de Le Bas, le Corpus de Bceckli et le Muse de VEcole Evanglique de Smyrne en fournissent de trs nombreux exemples qu'il est inutile de signaler.
Graecarum
(n 08 9894-9926),
celle
rapprocher de
Les fondateurs paraissent avoir t libres de dsigner le trsor le produit des amendes devait tre vers 3 A Smyrne, on les trouve attribues tantt au temple de la Mre des Dieux du Sipyle, c'est--dire Cyble 4 , tantt au temple des Smyrnens 5 tantt celui des Augustes 6 la ville de Smyrne 7 au Conseil des anciens, au Snat, etc., ou simplement tw -ra^w 8 x& jy.w . On comprend pourquoi ceux qui levaient un tombeau rendaient responsables les profanateurs et les intrus devant les trsoriers d'un ils intressaient ainsi de puistemple, de la cit ou du fisc
auquel
. ,
, ,
leurs
Par les dispositions que rappelle notre texte, Rufina place le tombeau de ses affranchis et de ses tliremmata sous la double protection du trsor sacr, Eepiwraw tietev, et de la communaut juive de Smyrne. La mention du tapufrov Eepratov se rencontre
volonts
ailleurs
10 .
'
'
il
>
cf.
Le Bas,
;
;
Voy. Bayet, Archives des Missions, 3 e srie, III, p. 218 Commentatio de titulis funebribus graeas in Asia Minore, 1872 art and archology, 1880, p. 201.
*
3
Vidal de
La Blache,
Newton, Essays on
Le Bas,
Corpus,
s
' 7
8
Ibid., a 3289.
Ibid.. n 3266.
Ibid., n s
3265
et 3276.
Ibid., n 3359.
-/al BiSXioOrpW] rifc Smyrne, 1873-75, n 61, Ivjavyi) I/o'/r,:, Corpus, n s 3265, 3295, 3384, 3400. 10 Les inscriptions funraires d'Aphrodisias sont particulirement instructives cet gard (Corpus, n> 2824, 2826, 2827, 2829). 11 Ross, Inscript, ined., fasc. III, n 295 (le de Chalc) 6coSfi*po< Bjxio;
'
Mouffeov
;
<./.?,;
p.
85
irapoYYXXco
avx^tveai
tco
xa
rctetv
ivOpcffioi
x. t. ).
\io'j
-r,''
napaxoaa woei
EepwTaTw taaiiw,
'riv-r:*
164
trsor imprial,
imprial
*,
au trsor du peuple
prince qui intervient
c'est toujours
l'inviolabilit
ou du tombeau.
l'Etat
le
en latin alwnni, dsigne, dit Philippe Le Bas 4 les enfants libres qui, aprs avoir t exposs ou abandonns par leurs parents; taient recueillis par des trangers dont ils devenaient, en quelque sorte, les enfants adoptifs, mais qui souvent aussi les levaient dans l'esclavage. Cette position si diffrente qui pouvait leur tre faite nous explique pourquoi, sur
epixjxata,
,
Le mot
les inscriptions
dans le tombeau de la famille qui les a levs, ils figurent tantt avant les affranchis, et tantt aprs. Quelquefois, dans une mme inscription, il est fait mention des ep^axa du mari et de ceux de la femme 5 Il est difficile d'affirmer que les affranchis et les thremmata de Rufina appartinssent, comme elle, la religion judaque mais ce que nous savons de la condition des esclaves chez les Juifs rend cette hypothse trs vraisemblable. En tous ls cas, ils taient considrs par elle comme des membres de sa famille. Les pitaphes grecques, en particulier celles de l'AsieMineure, sont pleines de dispositions tmoignant de la sollicitude des matres pour le repos ternel de leurs affranchis et des domestiques qu'ils avaient levs 6
.
est bien connu par les textes et les insMais la ntre est la premire o l'on trouve ce titre donn une femme. M. Emile Schrer, dans sa remarquable tude
titre
Le
d'^^^^o;
criptions
dis-
Adramyttium, Mo-jeov,
p.
1873-"?o,
p. 137, n %%'
Teira,
Movaetov. 1876-78,
3L
'
n fXy', etc.
Ta
ispcoxatov xajJlEov
;
cf.
p. 64).
n"
(Le
Tw
Ta(iw to or;(xou
P<t>[ia((i>v
disias).
D'autres inscriptions
tl Ti'(j.a-
( Waddington-Le Bas, op. cit., n 1632 Aphrod'Aphrodisias donnent les formules ei tv xupiaxv
flaxov (1639),
4
Le Bas-Waddington,
Bckh,
Corpus inscf, graecarum, n3318, 3358, 3385, 3388. 5 Corpus, iv> 3356. Lo <-)p(X[xa peut aussi correspondre au venta des Romains (l'esclave n dans la maison), bien que les termes propres pour dsigner ces personnes fussent obooyEvE;, olx-rpigs;, vooyevs;, oixoTpae;. Cf. llermanii-Blumuer, Lchrbuch der qriechiwhcn Privatalterthmer, 1882, p. 86.
Jissays on art and archology, p. 201. Schrer, Die (Jcmcindeverfcmung der Juden in Rom, Leipz., 1879, p. 25 herizioni di antichi sipolrri qiudaici, Torino, 1879, n 6.
-
Newton,
Ascoli,
165
tinguer nettement Yarchisynagogue du pre de la synagogue, distinction dont Cassel signalait juste titre la difficult l . Selon
Yarchisynagogue dsignerait une vritable ou mre de la synagogue serait une simple qualification honorifique. Le savant allemand, pour
M. Schrer,
le titre
fait
que Yarchi-
un homme, tandis qu'on trouve la fois des mxTiffE et pi-rpe? juvaywywv 2 Demi dass Frauen eine eigentlich amtliche Stellung in der jdischen Gemeinde behleidet haben, ist sicherlich nicht anzunehmen. Cette objection de M. Schrer, qu'une femme ne peut avoir revtu une fonction vritable dans une communaut juive, pourrait maintenant se retourner contre son explication du titre Yarchisynagogue, puisque Rufina de Smyrne est un exemple certain de l'attribution de ce titre une femme. Mais il faudrait se garder de partir de l pour considrer la dsignation en question comme purement honorifique. Nous savons au contraire d'une manire certaine que
synagogue
est toujours
.
rpxwuvywyo (en hbreu nwsi ra&n) dsignait, alors que le temple de Jrusalem tait encore debout, le ministre qui s'associait au grand-prtre pendant le service divin 3 Hors de Jrusalem, il tait la tte de l'administration et dirigeait le culte, ayant sous
.
lui l'mipT^.
tion d'gine
Un archisynagogue est mentionn dans une inscripcomme ayant prsid la construction d'un temple
p^wuvdywyo? devint
juif 4
un
en fils et se donnait mme de tous jeunes enfants 5 Distinct en principe de celui de toxtt.p auvayty^, il prit alors un sens plus vague et plus gnral, analogue au titre
se transmettait de pre
.
Article
Juden [Geschichte
:
der)
et
Gruber, 2 e section,
27 e partie, p. 45.
tinction tait
Un passage du code Thodosien (XVI, 8, 4) prouve que cette disfaite Rome Hiereos et archisynagogos et patres synagogarum et ceteros
,
qui synagogis deservmnt ai omni corporali munere liberos esse praecipimns 2 M. Schrer a runi les textes concernant ces derniers, op. laud., p. 29. Dans une inscription latine de la calacombe juive de Venosa, publie par M. Uenormant
dans
la
Revue
(t.
VI,
p. 203),
il
est fait
Pateressa correspond videmment au titre de Mater synagogae dans les inscriptions juives de Rome. Cf. Ascoli, Iscrizioni di antichi sepolcri, n 6. 3 Cf. Derenbourg, Essai de restitution de l'ancienne rdaction de Jfasscht Kippourim, dans la Revue, t. VI, 1883, p. 56 Alors le grand-prtre doit faire la lecture du jour, habill de vtements de byssus et couvert d'un manteau blanc... Le bedeau prend le rouleau, le donne au chef de la synagogue, etc. 4 Corpus, n 9894 WoSwpo; pytauvdtywyo; cppovuaa; ixi\ Taaepa iy_ 6su.s).i'cov,
:
:
pytov vYJTuo; e
il
ypau.fj.axev;
et
vr,7uo;.
Ou
[sic)
pxiavvaywyoy (Angelis
Smith,
cits
viiuov
m
de
mrrijp
les
principes,
les notables
de la
un certain contrle
Ruflna de notre inscription. L'inscription de Rufina n'est pas, proprement parler, une
:
pitaphe c'est un avis au public, destin assurer la proprit d'une tombe ceux pour lesquels elle a t construite. Ceci ex-
formules en sont exactement conformes trouve dans les inscriptions paennes de la mme poque, ainsi que l'absence de toute formule proprement juive,
plique pourquoi les
celles
que
l'on
telle
que
biVtt
iv
stp^vn
r,
xout-::
mu. C'est
un document
officiel
s'appelaient aussi le
Muse
fait
'
;
dans d'autres
cits, le
dpt d'actes
au
imd-
ou entach de quelque fraude. Une famille de Rufini est connue par plusieurs inscriptions de Smyrne et parait y avoir occup une grande position. C'est l que florissait, au n e et au sicle ap. J.-C, le sophiste et rhteur M. Claudius Rufinus 3 Il n'est pas impossible qu'une personne de cette famille se soit convertie au judasme. Quoi qu'il en soit, on ne doit point s'tonner de voir une Juive habitant une cit grcoromaine porter un nom qui n'a rien de smitique. L'onomastique juive de cette poque prsente beaucoup de noms grecs et romains
qui n'ont
pas d'quivalent
en hbreu,
comme
Aldus, Justus,
communaut
dans
les
actuelle de
Smyrne ne
l're
date gure que du xvn sicle et que notre inscription parait tre
document qui
atteste,
premiers sicles de
On
fort
nombreux
toute l'Asie-Mineure,
et
notamment
Ephse, Tarse, en
Armnie
en Cappadoi
Salomon Reinacii.
'
llouotov
y.ai
fhXioO^XT),
en
~t<>
':/
1876-18,
p.
37,
t<7>
n <T|iV.
TaOrr,;
t,
xupoM
*
eor
Zppwg
iy/v.<<}
xataupivq)
Mon
1636,
Inscriptions
<lf.
'
3176, 3178.
*
p. 174.
ESSAI
SUR L'HISTOIRE DES JUIFS DE MDINE
Les principaux
traits
ont dj t esquisss par Caussin de Perceval dans son Essai sur V histoire des Arabes avant V Islamisme C'est de ce livre qu'ils
.
le
M. Graetz. Mais des publications plus rcentes, qui ont puis des sources importantes et sres, nous mettant en mesure de mieux prciser certaines parties de cette histoire, nous croyons
pouvoir aujourd'hui reprendre cette question. [Nous voulons, en outre, tudier mieux qu'on ne l'a fait jusqu' ce jour les productions potiques des Juifs avant et aprs l'Islamisme; aussi insrerons-nous dans notre travail une collection, aussi complte que possible, de ces posies, dont une partie a dj t publie par M. Noeldeke dans ses Beitrge zur Kenntniss der Posie
der
ait en
Araber.
HISTOIRE DES
On ne
tions
', car, d'une part, les relations arabes que nous possdons sur ce sujet sont fort rares, d'autre ce sont en grande part, leur vracit est trs difficile tablir
:
Cte nord-ouest de
la
pninsule arabique.
168
niques, les
le
vide
l'en-
accompagn
d'accorder ces traditions la moindre confiance et nous forcent avoir recours d'autres sources plus sures, quoique moins abondantes.
Juifs
littrature juive mme nous fournit sur l'tablissement de en Arabie une poque antrieure celle que l'on admet d'ordinaire un renseignement qui n'est pas ddaigner. En effet, la Hischna dit Il est permis aux femmes arabes de sortir voiles (le Sabbat) '; or, quelque tard que l'on veuiile placer la rdaction de cette ordonnance, on ne peut la reculer au-del du 11 e sicle de l're chrtienne. 11 n'est, du reste, pas invraisemblable qu* la suite de la destruction du second temple et des tristes vnements qui en rsultrent, de nombreuses familles juives, en se dirigeant vers le Sud par la route qui conduit en Egypte, se soient rpandues peu peu sur la rgion assez fertile de la cte nord-
La
nom
de
Mdine.
Cette migration a donn naissance de nombreuses lgendes dont nous ne mentionnerons que la suivante Lorsque Mose et
:
Aron
grand plerinage la Mecque, ville dj dclare sainte par Abraham, un grand nombre d'Isralites de leur suite restrent Mdine, qui se trouvait sur leur route. Mose et Aron continurent leur chemin, mais, leur retour, Aron mourut sur le mont Ohod situ prs de Mdine. En mettant Palestine au lieu de La Mecque , on trouvera, dans le fond trs obscur de cette lgende, un souvenir confus du voyage des Isralites travers le dsert, de l'tablissement dans la rgion cisjordanique des tribus hbraques de Ruben, Gad et Manass, et de la mort d'Aron sur la montagne de Hor. Nous passons sous silence d'autres lgendes, qui sont racontes au long dans les ouvrages cits plus haut 2 La prsence des Juifs Mdine est d'une plus grande importance qu'on ne le suppose d'ordinaire, car il est trs probable que Mahomet ne se rendit dans cette ville que parce qu'il s'y trouvait des
firent le
.
1 Sabbat, VI, G niSSI 1 n"P:2'*,;, Celte disposition peut se rapporter la population nabatenne de l'Arabie septentrionale qui tait en frquentes relations
:
mVlSH
-|5rn
Zp~ Targoum
;
Neubauer,
p.
Levy,
II,
s.
r.
Nn^f!.
p.
suiv.
\m
arabes de Mdine taient le mieux prpars pour accueillir les nouvelles ides de l'Islam, grce leur contact sculaire avec les Juifs. Les habitants de la Mecque n'taient que de
que
les habitants
mauvais paens qui le perscutrent et attentrent sa vie. Ses regards se portrent involontairement sur Mdine, et, comme nous le verrons plus tard, les Mdinois, tant Juifs qu'Arabes, se tournsans l'hgire rent vers lui. Il est donc peut-tre permis de dire
:
(fuite
de Mahomet)
point d'Islam;
d'hgire.
Quelle que soit la faon dont les Juifs sont arrivs Mdine,
ville
Mahomet.
Ils taient les propritaires des terres et des plantations de palmiers et exeraient une sorte de souverainet sur leurs conIl ressort d'un grand nombre de posies, qui citoyens arabes
1
.
datent de cette priode et de priodes postrieures, qu'ils ressemblaient compltement aux Arabes par les murs et les habitudes;
selon la coutume du pays,
bus, qui ne sont
tribus.
ils se divisrent en de nombreuses triprobablement que des subdivisions de grandes
Je nommerai d'abord
les
Banou
du
march des Banou Keinok. Ils justifiaient peut-tre cette prrogative en s'appuyant sur un droit ancien, car ce mme march tait dj dsign par la lgende comme la place o les compagnons de Mose dont il est question plus haut ont d s'tablir. Plus tard, les Banou Koreiza, les Banou-l-Xadhir et les Banou Hadal- se joignirent eux. Les Koreiza et les AnKitb-al-Aghni, XIX, p. 94; Aboulfda, Hist. anteislam., p. 178; Wsterueld, Mdina (Samhoudi}, p. 20. Divan de Hassan b. Thbit, p. 87 Ils (les Juifs) btirent Yathrib des chteaux-forts avec des murailles en pltre au milieu de leurs bois de palmiers, o ils levrent des chamelles, qui portaient l'eau Je ncessaire l'arrosage des palmiers. Les Juifs leur avaient appris ( dire) Me voici. Cf. Ycout, Geogr. Wrterbuch, dit. suis votre service et le mot
1
La lgende
:
rcit
les Banou Au-Nadhir l'attaqurent et se rfugirent ensuite, accompagns des Banou Hadal (appels aussi B. Handal et Bahdal), auprs de leurs frres dans le Hedjz. Le roi de Roum les t poursuivre, mais ses troupes prirent de soif prs d'une petite source (thamad) entre le Hedjz et la Syrie. La source reut plus tard le nom de Thamad-ar-Eoum. Cf. Samhoudi, p. 28; Vuout, I, p. 63'j IV, p. 402.
et
170
et jouissaient d'une
haute estime
Tous ces
Mdine
et des environs
comportrent
comme
les
matres du pays.
o se
les Banou Keinoh possdaient encore deux aux confins du Wdi Bothn, au nord de la ville, trouvaient aussi les possessions des Banou-l-Nadhir; ces
An-Nawim
o naquit le pote Cab b. Al-Aschraf ils possdaient encore entre autres Modseinib, les chteaux de Al-Boveila, Bara'dj, Ghars et Fdidja 2 Les rsidences des Banou Koreiza taient Alhn, Mahzour, Bir Abb (Br Ounn), Both, dans la partie orientale de la ville, et plusieurs chteaux, dont l'un appartenait au pote Cab b. Asad. Les Banou Hadal demeuraient avec les Banou Koreiza.
.
Voici les
taient
:
noms
A Kob, au sud de la ville, demeuraient les Banou-l-Rai, les Banou Ndjia; plus loin dans la banlieue de la ville, les Banou JMozeid, les Banou Mzilia, les Banou Maham?nam 3 les Banou Zour, les Banou Houdjr, les Banou Thalaba et la famille
,
1
Aghni,
ihid.\
Noeldeko, Beitrage,
p,
de
Mouhammed,
54; Ycout, IV, p. 462. Ibn Ilischm, Vie une lgie du pote arabe Abbs b.
Mirds (beau-fils de la clbre pote Al-Khans), dans laquelle il pleure sur l'expulsion des deux tribus susnommes Tu exhales des invectives contre ceux qui sont, d'extraction noble, apparents aux mconnaissant les bienfaits dont, en tout temps, ils te comblaient. prtres N'ont-ils pas surabondamment mrit que tu te lamentes sur leur sort et que ton peuple les pleure, s'il veut s'acquitter de sa dette de reconnaissance. La reconnaissance est la plus belle action laquelle aspirent les gens d'honneur. Tu ressembles i celui qui, pour acqurir de la gloire, se l'ait couper la tte, laquelle il tait uni jusque-l. Pleure les fils d'Ahron, souviens-toi de leurs actes quand lu croupissais dans la misre, ils apaisrent ta faim. Le Juif Cab b. Asad de la tribu des Koreiza chanta Pendant que vous nagiez dans l'abondance, vous viviez en scurit dans vos maisons par les deux prtres. Qu'est-ce donc qui vous pousse maintenant au loin dans la plus grande fatigue Le mot Khin doit tre traduit incontestablement daus ces vers par prtre; cette remarque est d'une certaine importance, car on le trouve plusieurs fois dans le Koran et l il signifie sorcier (Soura 69, 42; 52, 29.) On voit clairement par l que les Juifs avaient conserv absolument tous leurs privilges traditionnels et que ce do lut que bien longtemps aprs leur tablissement dans l'Arabie qu'Us adoptrent leurs noms arabes. Sur Khin, cf. encore Kamous, Yc, IV, ii, 384; Maoudi, Les prairies d'or, d. Barbier de Meynard, III, p. :i% Aboulfda, Sis t. anteislam., p. 136< > III, p. 785, 844 Samh., p. 30 (Fdhidja). Ycou.l 1, p. 549, 662, 765
:
<
>
>
Un
h'
des
i
Banou
ii
Mouhammam
main
(aussi
avait par
accidi
Khonfa, mais
a,
ferme de coupable ne pouvant s'y rsoudre, lit un trou dans le mui mur lui coupa la Froppi y passa sa main en criant au mutil
la
quelqu'un.
Comme
dernier
demanda
la
le
'
<
main.
171
Banou Alnoa
et le*
plupart vers
le
nord d'o
geaient jusqu' Kheibar, quatre journes de distance. Suivant plusieurs documents, il y avait l en tout environ vingt tribus
possdant cinquante-neuf chteaux- forts -. Ces petites tribus s'unirent troitement aux grandes qui les protgeaient, et c'est pourquoi il n'est question, dans l'histoire, que
de ces dernires. Mais, part cela, quelques tribus arabes s'taient aussi places sous la protection des tribus juives en se convertissant en partie au judasme c'taient les Banou Oneif, les Banou
:
Banou Mouwiya, les Banou Djadzm, Marthad, les Banou Sclioteiba, les Banou Hischn,
Mozeid,
les
les
les
Banou Banou
quelques autres. l'tat des Juifs de Mdine, lorsque, vers l'an 300 de notre re, deux tribus arabes, qui avaient pris part la grande migration des peuplades qui se portaient du Ymen en Syrie, vinrent s'tablir Mdine en passant par le Hedjz. C'taient les
et
Djafna
Tel tait
Banou-l-Kliazradj, des familles Azdites, Keila d'aprs leur aeule 3 Elles vinrent se fixer au milieu des Juifs et levrent comme eux des chteaux4 Pour se forts, dont le nombre toutefois ne dpassa pas treize garantir contre les Juifs qui leur taient suprieurs en nombre et
Banou-l-Aous
appels les
et les
Banou
qui possdaient
les
terres,
elles
contractrent
Nous manquons absolument de documents sur l'origine des noms des tribus juives, ce que laisse deviner leur tymologie se rduit trs peu de chose. Le seul nom des Banou Zoura offre quelque peu de certitude, en ce qu'il a du rapport avec le mot
1
et
aramen N"n>'T,
clave
Celui des Banou Keinok est compos de Kein, i es>. Ycout dit, dans son dictionnaire gographique t K, terre pierreuse unie, sans sable, mais renfermant de l'eau potable. (IV, p. 17.) K est encore le nom d'un chteau prs de Mdine (Samhoudi, p. 41.). Il existe en outre encore plusieurs K. Il n'est du reste pas impossible qu'un certain nombre de familles juives, portant le nom de Fils de l'esclave (de) K , aient fait remonter leur
petit,
faible.
et
terre pierreuse
un anctre commun. Cf. Ibn Coteiba, d. Wstenfeld, p. 51 et Aghni, x, nom d'homme; cf. Har., 2 d., p. 247. An-Xadhir veut dire , Divan de Hass. b. Th., p. 38. Abou-1-Nadhr est le nom d'un pote arabe (Agh., x, p. 100) Koreiz est le nom d'un endroit dans le Ymcn (Yc, IV,
origine
p. 34 Ka'k < brillant ; cf.
p. 79);
namem
fils
Al
et remontant La gnalogie tablie chez Hischm, p. 13 la manire arabe n'a naturellemeut aucune valeur scientifique. Sur jusqu' Ahron et Abraham Kein, voy. encore Z. D. M. G., XXXIII, p. 568.
mme de Koreiz b. Raba (Wstenfeld, Kegister de,- Stammeles 264). Peut-tre aussi les membres de cette tribu se nommaient-ils et de Koreiza , d'aprs une aeule commune, comme les deux tribus Al Aous Khazraj furent appeles la fils de Keila. Cf. Agh., X, p. 41, Koreiz b. Mabad.
il
eu est de
p.
8
3
Samhoudi,
p. 31.
III,
p.
046
et suiv.;
Hischm,
\>.
MO;
Samhoudi,
p. 35 et 56.
4
Samhoudi,
p. 31.
172
quand
les Juifs
s'aperurent que
Je
nombre
et la
guettrent l'occasion de
rompre cette alliance et de subjuguer les Arabes. Sur ces entrefaites parut un homme d'une des familles habitant Zohra qui s'arrogea un certain pouvoir sur ses coreligionaires. Il
avait
nom
Al-Fitjaoun
1
.
Il
Un
chef Khazradjite,
sa sur, se dguisa en
sassina
2
.
Il
prit la
femme
et se rendit
Ghassanide Abou Djobeila, qui avait sous sa domination la partie del tribu Al-Khazradj habitant son territoire. Abou Djobeila s'informa auprs du messager du sort de ses frres Mdine. Au rcit, sans doute exagr, que ce messager fit de leur misre et de l'oppression que leur faisaient subir les Juifs, Abou Djobeila s'cria Par Dieu! jamais mes hommes ne sont arrivs dans un pays sans le soumettre. Va et annonce ton peuple que je m'y rendrai en personne. Le messager nomm Ar-Ramak rapporta cette rponse Mlik celui-ci fit annoncer aux autorits juives la prochaine arrive d'Abou Djobeila, en les priant de lui faire un acceuil hospitalier. Le prince en effet, ne tarda pas paratre devant Mdine, il tablit son camp Dzou Houroudh, petit endroit situ proximit de la ville. Il en informa les Al-Aous et les Al-Khazradj, et, en leur rappelant le motif qui l'avait amen Mdine, il leur proposa de chercher vaincre les Juifs par la ruse et de se dbarrasser de leurs chefs; car il craignait, avec raison, que s'ils les traitaient ouvertement en ennemis, les Juifs ne se retirassent dans leurs chteaux- forts, o il et t difficile de les atteindre. Il fit informer les Juifs qu'il tait sur le point de marcher sur le Ymen et les pria de venir le trouver dans son camp. Un grand nombre de Juifs notables se rendirent sans dfiance cette invitation avec leurs femmes et leurs enfants, pour recevoir les prsents qu'on leur avait galement annoncs. Quand ils furent
:
1 On trouve encore dans d'autres sources les noms de Al-Fatiwm, Al-Kibtiyoun, Al-Ghilroun, qui ne sont videmment que des fautes de copistes. Voy. Ibn-al-Athr, C/ironicon, d. Tornberg, I, p. 492 Ibn Doreid Kith-al-lschtikk, d. Wtistcnfeld, Samh., p. 31 Yc., IV, p. 4G3 Al-Fitjaoun . Le nom de Al-Ghitroun, p. 259 qui a t pris par Caussin de Perceval, et d'aprs lui aussi par M. Graetz, comme un titre, n'est que le nom Al-Fitjaoun, dfigur sans doute par la ressemblance que quelques lettres arabes ont entre elles. 5 Agh, XIX, p. '.10 Yc, IV, p. 463 Ibn-al-Atliir, I, p. 493 avec ces vers La volont absolue de Al-Fitjaoun tait-elle seule juge du prix de la virginit de. vos femmes? Ah! quel outrageant arbitrage du juge! Enfin, Mlik vint et BD lit justice par une blessure bante d'o s'chappreut des Ilots de sang noirtrc.
,
;
173
arrivs devant la porte de la tente du perfide Ghassanide, on les conduisit un un derrire une cloison cache par un rideau et l consomme, ils furent massacrs l'un aprs l'autre. Cette trahison
Al-Khazradj s'emparrent des femmes et des biens des Juifs ainsi que de leurs forteresses Le messager de Mlik qui, par ses mensonges, avait amen cet acte de perfidie du Ghassanide, composa les vers suivants
les
Al-Aous
et les
adresss ce dernier
Djobeilaest le meilleur parmi ceux qui habitent la terre et le plus fidle tenir sa parole; il est le plus charitable, connaissant bien les coutumes de ceux qui se rendent agrables Dieu. Puissent les jours du combat nous le laisser, et l'approche des
Abou
temps
difficiles
ne pas nous
le ravir
il
brise de son pe le
b.
Aschram
Koreiza demande qui cdera les femmes (prises) dans la journe d'Oreidh 9 et qui voudrait rendre le butin (conquis)? Des guerriers couverts d'armes resplendissantes assaillirent les Juifs une troupe redoutable, ployant sous les armes, poussant le
, ;
cri
rendez- vous! Un puissant 5 s'est adress au hros * pour craser les Juifs dans un combat meurtrier.
:
de
la
Suivant un autre rcit, Mlik vint lui-mme trouver Abou-Kariba, dernier prince des Tobba de Ymen. Abou-Kariba arriva Mdine pour dtruire ville: mais deux savants rabbins juifs l'en dissuadrent en lui disant Eloigne-toi, prince, de ce pays, c'est une terre sainte, protge par Dieu chaque page de nos livres nous en donne la preuve. Cette ville sera un jour l'asile d'un prophte de la maison d'Ismal du nom de
1
la famille royale
Mahomet.
Il
arrivera
du midi, de
Mecque.
C'est
ici qu'il
sjournera
son dernier
asile.
Le roi obit et s'loigna. On rapporte que ces paroles des rabbins firent une telle impression sur l'esprit du prince qu'il les emmena, et lui et tout son pays se convertirent au judasme. Le judasme effectif du Ymen est rattach ainsi cet .vnement. Caussin de Perceval, I, p. 93 et II, p. f 53, a dj signal cet anachronisme. Cf. Hischm, p. 13 et suiv.; Samh., p. 36; Guidi, La littera di Simeone Vescovo </ Bth- Aschram, (Acad. di Lincei), Rome, 1881 ; Graetz, Gesch., V, p. 77 et 397. Oreidh, localit proximit de Mdine, au nord, pour Dzou Houroudh, cause
du rhythme.Voy. Yc,
p. 654.
III, p.
:
661
Samh.,
p. 31, dit
La
Al Becri, dictionnaire gograph., d. Wstenfeld, famille Zohra, dont descendait Al-Fitjaoun, possdait
;
deux chteaux sur la route de Al-Oreidh. Voy. Caussin de Perceval, Hischm, p. 552. J'ai cit ces vers d'aprs Agh., ibid.
3
II, p.
638
Mlik.
Abou
Djobeila.
174
La Juive Sra, de
les strophes
suivantes
Ma vie pour mon peuple qui a succomb Dzou Houroudh et qui en ce moment, hlas est le jouet des vents, Hommes de Koreiza, emports par les glaives, dcims par les lances des Al-Khazradj Nous avons subi une norme perte pour tous ceux qui l'ont prouve, le got de l'eau limpide se change en amertume Ah! s'ils avaient us d'artifice, une arme quipe en noir les aurait entours, pour les protger
!
!
Un
Juif dont le
nom
:
n'est pas
ingratitude Mlik
Ingrat! C'est leur sein qui t'a nourri. Parmi quel peuple trouves-tu maintenant, et dans quel milieu domines-tu?
te
On
Je suis
un homme desBanouSlim
b.
Aous,
et toi, tu es
un
Juif*.
cependant la rude qu'elle ne s'en remit plus, car aprs le dpart d'Abou Djobeila, Mlik invita chez lui des agapes de rconciliation tous ceux qui s'taient mfis d'Abou Djobeila et en tua un grand nombre. La haine des Juifs contre cet homme deux fois tratre s'exhala en de violentes imprcations. Ils dressrent dans leur synogogue
des victimes avaient appartenu la tribu de Koreiza
si
l'effigie
de Mlik, et en
l'accablrent de coups
et
de maldictions.
:
Quand
l'autre,
les Juifs
c'est
comme quand
3
.
dans leurs imprcations se tournent l'un vers les nes s'claboussent rciproquement
?
de leur urine
Que peuvent
le
Y...;.,
II,
p. 243; IV, p.
'.;:.
/.
,>
C,
Aghni, iHd. Voy. Nceldeke, Beitrge, p. 54, La pointe se trouve dans le mot alioud q u rime
i
gouvernes-tu ah., p. 35 Les Ilimyar (se dfendenl n'est pas possible, caria mesure exi^e al-hamir,
.
avec tasoud
Celle traduclien
/.
ne
C.i.
Noeldeke,
c,
p. 84.
17o
C'est par ce coup de main d'bouDjobeila que les Arabes commencrent arracher petit petit des mains de* Juifs la domination sur Mdine, domination <iui depuis Longtemps dj leur paraissait un joug insupportable. Cet vnement est, en outre, le premier de l'histoire des Juifs de Mdine dont la date puisse tre dtermine approximativement. Mlik, fier de son exploit, se montra trs hautain envers ses compagnons et offensa les Al-Aous. Une guerre clata qui dura plus de vingt ans. Au moment de conclure la paix, on tomba d'accord de choisir le Kbazradjite Al-Moundzir comme arbitre. Al-Moundzir tait le grand-pre du pote Hassan b. Thbit, contemporain de Mahomet. Hassan naquit vers l'an 5G3, et comme, suivant des relations arabes, son pre et son grand-pre atteignirent un ge fort lev, on peut placer l'pisode de Dzou Houroudh vers la fin du v sicle de notre re A partir de ce moment, les sources historiques relatives aux Juifs de Mdine nous manquent totalement pour un sicle entier. Leur pouvoir dclinait. Toute cette priode
l
.
1 La fixation de l'poque laquelle cet vnement doit avoir eu lieu fait l'objet d'une longue recherche dans Graetz, V, p. 410-413. 11 cherche rfuter la date de l'anne 492 adopte par Caussin de Perceval, II, p. 562, en indiquant l'anne 530. Toutefois les preuves qu'il invoque sont insuffisantes et la date de Caussin de Perceval doit tre maintenue, car, bien qu'un arrire-petit-fils de Mlik, Al-Abbs b. Oubda [Giaetz. I. c, p. 410 Hischm, p. 288) fit partie de ceux qui invitrent Mahomet, en 621, venir Mdine, il se peut fort bien que Mlik ait t 130 ans auparavant chef de sa tribu et mme un ge relativement jeune, vu qu'il soutint aprs une guerre qui dura vingt ans. Cette guerre de Someiha s'est termine par l'arbitrage de Al-Moundzir, grand-pre du pote Hassan, et non de Thbit son pre. Cf. ce sujet Yc, III, p. 147, et les gloses dans Hischm, II, p. 150 sur les vers de Hassan, Div., Mon pre tait charg de la parole et du jugement, quand les combattants p. 89 (Hischm, p. 625). Pre est pris ici dans un sens gde Someiha vinrent le trouver. nral pour anctre. Voy. aussi les gloses sur le mme vers dans le Div. de Hassan o Hischm parat avoir puis. Ibn-al-Athr, I, p. 503, raconte enfin que la guerre de Htib (voy. plus loin) a eu lieu 100 ans aprs la guerre de Someiha (appele aussi guerre de Someir). C'est pourquoi il est fort possible que Thbit, qui doit avoir atteint l'ge de 120 ans, ait t fait prisonnier dans cette guerre qui clata en 583. Le prince qui a massacr les Juifs prs deDhou Houroudh, s'appelle selon Graetz Ilarith b. Aboit Schammir ; mais il est hors de doute que c'tait Abou-Djobeila. Il n'est question de Ai-Hrith que 50 ans plus tard dans l'histoire du Juif As-Samaoual et nous ne voyons pas la ncessit d'admettre que Abou-Djobeila > et Ibn-Djabala soient idenHrithb. Djabala ou Hrithb. Abou-Schamtiques D'ailleurs rien ne prouve que mir >, ait fait la guerre aux Juifs arabes (p. 412). Voici le passage de lbn Coteiba sur Handb. d. Geschichte, d. Wstenfeld, p. 314 < Il (Al-Hrith b. Abi Schimr. la manire dont ce dernier nom doit tre lu, voy. Hischm, p. 971 avec anachronisme Yc, II, p. 325; Ibn-al-Athir, I, p. 381. Ibn Coteiba, ibid.) entreprit une expdition Kheibar et fit prisonniers quelques-uns de ses habitants. 11 leur rendit ensuite la libert son retour en Syrie. Plus tard, le roi Al-Moundzir de Hira marcha contre lui avec une grande arme, mais il y perdit la vie (562, voy. Caussin de Perceval. Cette campagne de Al-Hrith Kheibar eut lieu vers le milieu du II, p. 98.) tout le moins, vi sicle, et ne fut gure autre chose qu'une expdition de pillage Pninsule. Il fuut distinguer il n'est dit nulle part qu'il fit la guerre aux Juifs de la
;
<
>
et
Al-Hrith.
176
fut remplie
guerres entre
les
deux
prirent partie
pour l'une ou l'autre tribu de sorte qu'il leur arriva souvent de se combattre dans les camps opposs. Vers le milieu de ce sicle florissait Teim, huit journes de distance de Mdine, un Juif, nomm As-Samaoual, qui devint tellement clbre parmi les Arabes qu'ils rattachrent plusieurs proverbes sa personne. On dit que son pre, Gharid b. Adij, tait un descendant d'Aron, tandis que sa mre tait une fille issue de la famille royale des Ghassanides. Son grand-pre Adij avait dj bti Teim un chteau- fort qui portait le nom de Al-Ablak ai-Fard, cause de sa couleur gris-clair. As-Samaoual disait de ce chteau
:
Seul Al-Ablak ai-Fard est ma maison; mais autres sont les maisons des Banou-1-Xadhr que Al-Ablak (c'est--dire ne sont pas
comparer
Al-Ablak).
Ce chteau tait situ sur le sommet d'une montagne o AsSamaoual avait tabli un march et creus un puits, et o les marchands arabes avaient coutume de camper en allant en Syrie
en en revenant. Les Arabes ont d avoir une vague connaissance de la construcsduits peuttion du temple de Salomon, car ils le confondirent avec le chteau du Juif de Teim. tre par la similitude du nom Le clbre pote Al-A'scha dit ce sujet
et
Ses richesses ne purent loigner la mort de Adij; quoiqu'il possdt une maison Al-Ablak dans Teim qui appartient au Juif. Salomon, fils de David, l'a construite dans les temps passs, elle a un portique vot trs lev et ses murs sont inbranlables.
le ciel,
un btiment
s'levant sur
un
carre-
lage avec des difices en chaux l , et une fosse. Le terrain de son sommet est mou; l on trouve des lieux pour
se rafrachir,
et
buveurs.
L on voit de belles filles aux j-eux noirs (aux joues rouges) comme du sang, des domestiques, des ustensiles de cuisine, un cuisinier, une place de divertissement propre et spacieuse et un rservoir
d'eau* ainsi Que d'autres choses semblables. Mais leur matre n'chappa pas au
trpas.
La mort
:
l'a
le
sauver
3
.
Littralement
1
3
Voy. Al-Djaouh,
Yc.
I,
cit.
p. 96,
177
Le Kindite Imrou'lkeis, le plus illustre des potes arabes, qui contemporain de As-Samaoual, fut oblig de fuir devant AlMoundzir III, roi de Hra il se rendit avec sa fille Hind et tous ses trsors, parmi lesquels se trouvaient cinq cuirasses clbres, auprs d'un Arabe de la tribu de Fazra. Le Fazrite l'apostropha ainsi
fut
; :
de Hodjr, je te vois malheureux et je voudrais bien te promais nous, Bdouins, nous vivons dans des plaines ouvertes et n'avons pas de citadelles o pouvoir mettre nos htes en sret. Va Teim chez le Juif As-Samaoual, l tu trouveras protection. Tu rciteras quelques vers son loge, par exemple Et je suis arriv auprs des Banou-1-Mi pour me couvrir de gloire; auprs de As-Samaoual, que je suis all trouver Al-Ablak.
fils
tger;
En
et
lui j'ai
trouv
le
hommes;
il
veillance
lui reconnaissent toutes les vertus, il runit les plus prcieuses qualits, il a le pas sur (tous), n'est surpass par personne.
Ils se
le
et Imrou'lkeis rpondit
Hind vient
jamais
toi
elle n'avait
As-Samaoual fit dresser une tente en cuir pour Hind et assigna aux compagnons du pote une place pour se reposer, la belle outre, au fugitif une lettre de recommantoile il remit, en
;
route et laissa sa
hte juif.
recommandt l'empereur de Byzance. Imrou'lkeis se mit en fille ainsi que sa fortune entre les mains de son
Al-Moundzir apprit que son ennemi avait trouv un asile Al-Ablak, il y envoya une arme pour s'emparer des trsors et surtout des cinq cuirasses. Son gnral, Al-Hrith 2 assigea le
Quand
le roi
Agh., XIX, p. 98 cf. Noeldeke, l. c, p. 59. Suivant des relations arabes, c'tait Al-Hrith b. Zlim; mais, comme le dmontre dj Caussin de Perceval, II, p. 323, note, celui-ci n tait pas encore n cette poque. A sa place, Caussin de Perceval met Al-Hrith b. Abi Schimr, t lieutenant de l'empereur Damas , et Graetz, ibid, est du mme avis. Noeldeke, l. c, p. 60, croit que c'tait plutt Al-Hrith b. Zlim. En tout cas, il est certain que Al-Hrith b. Abi Schimr n'tait pas l'assigeant car jamais il n'a t le gnral du roi Al-Moundzir, lui que ce dernier recommanda il tait, au contraire, parent de Samuel, et c'est le pote en l'uite. D'un autre ct, il est trs probable qu' Al-Moundzir, en voyant que son ennemi lui avait chapp, aurait, au moins, voulu s'emparer de ses biens et
T. VII, N
14.
12
1"8
tomba entre
le
chteau porte de voix et s'cria de toutes ses forces As-Samaoual, si tu ne me livres pas les cuirasses, je ferai
fils.
mourir ton
rpondit
:
Je n'ai pas l'habitude de trahir mon alliance, agis ta guise. Al-Hrith saisit le glaive Dzou-1-Hayyt et transpera le fils sous les yeux du pre. Convaincu par cette fermet
de caractre qu'il n'obtiendrait jamais la reddition du chteau, leva le sige. Et As-Samaoual dit
:
il
J'ai
gard fidlement
parole
Ils
je suis fidle
ma
me
disent Ah quel magnifique trsor mais, par Dieu, je ne rendrai pas coupable de flonie, aussi longtemps que la terre me
portera.
Mon
ce
pre Adij
un jour me recommanda ne
:
que
j'ai difi!
Adij m'a lev un chteau-fort et creus un puits, et aussi souvent qu'il me plaira je donnerai boire. Mon chteau s'lve haut dans les airs, il brave le vol des aigles
;
si je
vois
une
injustice, je
ne
la souffre
pas
1 .
une trs grande valeur. Le nom d'AlHrith est, du reste, extrmement frquent; et il y a tout lieu d'admettre que le AlHritk de Samuel n'est ni l'un ni l'autre. Les Arabes rapportent volontiers plusieurs faits remarquables, quoique appartenant diffrents personnages du mme nom, la mme personne; et c'est ainsi, sans doute, que le clbre aventurier Al-Hrith b. Zlim
le
devenu l'assigeant de Al-Ablak. Une indication assez directe se trouve dans l'pe Dson-l-Hayyt, avec laquelle le fils de Samuel aurait t tu. Le vritable llrith b. Zlim parle de ce mme glaive dans une petite posie, o il se glorifie de s'en tre servi pour tuer le fils de son ennemi Ne oi de ffra : Dzou-1-Hayyta fendu sa tte l'endroit o les cheveux se sparent... Il est, en effet, assez transparent que ces deux meurtres 'itn fils ont donn lieu une confusion de personnes et ont ainsi fait de Al-Hrith b. Zlim le meurtrier du fils de Samuel, et partant l'assigeant d'Al-Ablak, tandis que ce furent l des actes d'un
sera
nom de
'
guerrier inconnu.
Les strophes suivantes, qui, par la rime et le rhvthme, sont en parfaite harmonie avec ce morceau, en font vraisemblablement partie. L'apostrophe une femme, usite
1
dans les posies arabes, montre que probablement elles taient places au commencement de la pice O femme, qui me censures, cesse de me blmer Que do fois ai-je t rebelle au blme Laisse-moi et marche dans la droiture, si moi je m'gare et ne t'gares pas comme moi! U femme, ton blme est si nergique qu'il m'aurait fait flchir, si je savais flchir. Plus d'une femme au poignet jauntre m'invita la rconciliation mais je rpondis je ne veux. J'ai tran plus d'une outre dans la socit des buveurs; je bus dans plusieurs et
:
! !
>
>
'
je
donnai boire. vrai dire on n'y trouve pas do rapport bien manifeste avec L'vnement eu ques
179
La tradition nous a conserv un long et fier pome de AsSamaoual qui respire tellement le vieil esprit arabe, qu'il pourrait
tout aussi bien avoir pour auteur n'importe quel chef bdouin
;
et
nous ne pouvons dissimuler que dj des compilateurs anciens ont mis des doutes sur son authenticit. Cependant,
en
effet,
foi
lui attribuent
rellement plu-
pome, sans exclure toutefois la possibilit de l'interpolation d'autres vers ayant la mme rime et la mme mesure (ces interpolations se produisaient trs souvent lorsqu'on recueillait d'anciens pomes dont l'auteur avait t oubli).
Voici ce
pome
Si l'honneur de l'homme n'est pas terni, tout manteau dont il se drape est beau. Et s'il ne sait pas supporter avec patience les injustices dont on l'accable, il n'existe aucun motif de le combler de louanges. Elle nous blme de ce que notre nombre est infime mais moi j e dis les hommes gnreux sont peu nombreux. Mais ils ne sont pas nombreux ceux dont les plus distingus mmes, jeunes et vieux, nous ressemblent. Peu nous importe que nous soyons peu nombreux, tandis que nos voisins disposent de beaucoup d'hommes, et qu'on n'estime pas
; :
le
pre-
(elle
est)
haute,
et se
drobe
la
vue
de celui qui regarde comme (s'il avait) la vue courte. Sa racine est sous la terre, mais sa cime touche les toiles une hauteur immense qu'on ne peut atteindre. C'est Al-Ablak ai-Fard, dont la renomme est grande et honore, qui est grand ouvert celui qui le cherche. Certes, nous sommes un peuple auquel le meurtre n'a pas caus de honte, bien qu'il ait couvert d'infamie Amir et Saloul. L'amour de la mort nous rapproche du but de la vie tandis que ceux qui l'ont en horreur prolongent leur existence. Un seigneur des ntres ne meurt jamais de mort ordinaire, mais jamais non plus la vengeance ne manque l'un des ntres qui
; ;
a t tu.
Le sang de notre vie coule par dessus le tranchant du glaive, mais jamais par dessus autre chose que des tranchants de glaives. Nous sommes d'un sang pur, et non impur et notre origine a t maintenue pure par de chastes femmes et de nobles pres
;
mais dans les productions arabes cela se voit bien souvent. Voy. Yc, I, p. 94 Caussin de Perceval, II, p. 323, n"a que les vers 1, 3, 6. Ci. Ilamsa, p. 49, p. 98, et VI, p. 88. Voy. note; Freytag, Prov. arab., II, p. 8'2S; Aghni, ibid Noeldeke, "l. c, p. 62; Ibn-al-Atbir, I, p. 381. 1 Nous avons pass ici un vers d'une incongruit trop nave.
lion;
et 908.
,
180
Nous ressemblons en puret l'eau des nuages, aucun dfaut n'entache notre origine et parmi nous on ne rencontre pas d'avare. Si nous voulons, nous reprochons aux hommes leurs propos mais personne n'oserait nous reprocher les ntres. Si l'un de nous n'est plus, un autre, homme disert, se lve, prt excuter les ordres des magnanimes. Notre feu brle constamment pour celui qui arrive la nuit, et nul hte ne blmera notre hospitalit. Nos jours de bataille sont clbres parmi nos ennemis, et fameux comme des chevaux avec des taches blanches au front et aux pieds. De mme (sont connus) nos glaives du levant au couchant; ils sont brchs force de frapper sur les armures Habitus ne pas tre remis dans le fourreau avant que la foule des ennemis ne soit soumise. femme, interroge les gens sur nous, si tu ne nous connais pas le savant ne ressemble pas l'ignorant. Caries Banou-1-Dayyn sont le pivot de leur peuple autour duquel tourne en tous sens leur meule
;
;
:
et sa fidlit
:
envers
le
pote
donn naissance ce proverbe Plus fidle que AsSamaoual 2 On ne sait rien de plus sur son histoire 3
.
Ce
quatrime avant
dernier vers, dont l'explication prsente de grandes difficults, ainsi que le la lin, ont dj paru suspects aux anciens critiques. Il est possible
qu'il faille retrancher quelques vers, qui, il est vrai, remontent une poque antislamique. Cependaut on peut admettre avec assez de certitude l'authenticit des vers les plus importants. Le compilateur de la Hamsa, laquelle cette pice est emprunte, tandis qu'il ne dit qu'on l'avait attribue en entier As-Samaoual cause du vers 6 donne le vers 8, qui peut corroborer cette hypothse, que dans une note. Cependant dont les citations peuvent tre considres les vers 6-8 se trouvent chez Ycout qui les attribue notre pote. Fort de l'autorit de Ycout, je n'ai comme exactes pas hsit les incorporer dans le texte. Le vers 2 peut aussi tre regard comme une allusion la perte du fils. Autour de ces 3 vers se groupent les autres d'une manire incohrente. Ils glorifient dans des vers sans suite, la faon qui caractrise naissance noble, sentiles posies arabes, les principales vertus d'un Arabe libre ment viril, bravoure et hospitalit.
;
Un
ou plutt Al-Ablak.
doit se rapporter
autre proverbe, dont l'origine est obscure, se rattache encore Emeute de Marid et puissance d'Al-Ablak.
<
As-Samaoual Ce proverbe
I,
un
d'or,
111,
p.
p.
218;
p.
515.
cho intressant de l'histoire de ce juif arabe nous a t conserv dans l'hisdu clbre pote Al-A'seh. Celui-ci, ayant la langue quelque peu mordante, avait persilll un Arabe de Banou Kelb. Un peu plus tard, L'offens, dans une incursion, fit prisonniers plusieurs Arabes, parmi lesquels se trouvait aussi le railleur, sans qu'il le connt cependant personnellement. Le Kelbite se rendit Teimfl avec ses prisonniers auprs de Schoreih, le fils de Samuel, pour passer la nuit chez lui.
8
Un
toire
celui-ci ayant t trs li avec son pre, de se rappeler au souvenir du fils. Il le fit en ces termes Schoreih, ne m'abandonne pas, moi qui ai suspendu aujourd'hui mes ongle cordages, dj coups une lois pour moi.
;
[81
Mdine cependant
les
hostilits
gnralement d'un caractre peu sanglant, mais sans cesse renouvels par l'antique usage de la vendetta, se videaient plus souvent
par des coups de langue que par des coups d'pe, et prouvent clairement combien chez les Arabes la posie tait considre comme l'expression de l'opinion publique. On acqurait de la gloire
satire,
on
raillait
Environ quarante ans avant l'hgire, un homme de la tribu des Banou-1-Naddjr avait tu un jeune homme des Banou Kodha. L'oncle de la victime tait client du Aousite Modz b. Nomn, et
la
mes voyages
les barbares.
Ton pre
il
tait le
plus noble par son aeul, le plus prouv cause de son serment personne ne peut le dmentir.
noirs
Sois
comme As-Samaoual,
nombreux convois,
suivie de
lorsque le hros l'enveloppa d'une nombreuse arme, comme la nuit ( cause du nombre ou encore
il
cause de leurs quipements noirs). Al-Ablak Ai-Fard, Teim est sa demeure! une citadelle forte
teur qui ne trahit point.
est
un
protec-
Lorsque celui-l (l'assigeant) lui avait caus une double douleur en lui disant Parle! que choisis-tu? je l'coute attentivement. Choisis entre deux choses, la mort de ton fils ou la trahison Et quand il ajouta Ah! quel triste partage pour l'infortun qui devait choisir! Son hsitation ne ft pas longue. Fais mourir ton prisonnier; moi je dfends mon
:
>
protg.
prir, tu tues
y a un successeur pour mon fils quand tu l'auras tu; quoique, en le faisant un jeune homme gnreux sans tache. Sois magnanime, Mais l'autre fit avancer le fils et s'apprta l'assassiner Samuel, en voyant couler le sang. Veux-tu que je le garrotte pour le livrer au trpas, ou veux- tu avec lui venir moi et faire ta soumission? Non rpondit-il ah de quelle faon pronona-t-il ce non! Sur cette rponse, il trancha les jugulaires du fils, pendant que le cur du pre plong dans l'affliction se consumait dans une douleur cuisante. Il veilla sur les cuirasses pour carter de lui tout reproche et pour ne pas trahir son alliance en cette occurrence. Et il dit Je n'changerai pas la honte pour une action
Il
noble.
11
prfra l'action noble la honte; la constance est une vieille qualit de son carac-
ardente brle sans jamais s'teindre. Schoreih avait cout avec attention cet loge de son pre et reconnut le pote. Il Reste alla trouver le Kelbite Donne-moi ce prisonnier , lui dit-il. Il y consentit. Donne-moi un avec moi, dit Schoreih l'affranchi, je te comblerai d'honneurs. chameau et laisse-moi partir , dit de son ct le pote. Il obtint le chameau et Voy. Aghni, VI. p. 58 VIII, p. 82; XIX, p. 99; Ycout. I, p. 95; Ibns'loigna.
tre, et sa fidlit
:
de Sacy, Chrestomathe, II, p. !7i Freytap, Prov., II, p. 829 Caussin de Perceval. II, 396 a les vers 4, 7, 8. Sur le nom et la famille de AsSamaoual, voy. Ibn DoreH, Kitb al-Isehtikk, p. '259 Aboulleda, Hist. anteisl-, lbn Khallikn, tracK Slane, III, p. 343, IV, p. 360. p. 135
al-Athir,
I,
p.
381
182
celui-ci
meurtrier.
ne donnez pas satisfaction notre demande, riposta-t-il, nous mettrons mort Amr b. Al-Itnba. Lorsque ce dernier, qui tait un des chefs des Khazradj, eut connaissance de cette menace, il rpondit par une longue posie en protestant contre la demande de ranon. Mais le Juif Ar-Rb b. Abi-1-Houkeik l de la tribu des An-Nadhir, lui reprocha son refus, qu'il taxa d'avarice, dans les
,
termes suivants
Qui parlera de moi aux amis? Loin de moi toute injustice et tout mensonge. Jamais ma colre ne frappe tort mes compagnons, mais quand on me blme, je me donne satisfaction. Jamais je ne vis quelqu'un couvert de honte pouvoir paratre devant le monde et mriter son estime. Dj le plus court sjour dans un lieu qui a t le thtre d'une humiliation lui cause de l'affliction. Mainte parole ne peut plus se rparer, et ressemble une tendue d'eau prive de rcipient. Chez bien des gens le naturel constitue une maladie, telle la maladie de l'avarice 2 qui n'a pas de gurison. A toute maladie on trouve un remde; mais la folie est incurable. L'homme recherche les faveurs de la fortune mais Dieu rejette ce
, ;
qui est contre sa volont. Qui est assez prvoyant pour qu'aucun malheur ne le frappe et ne lui arrache jamais des gmissements dans sa demeure? Les filles du temps (les annes) l'anantissent, le brisent, comme
on brise un vase.
Mais,
certes,
La prsence du pote dans ce rcit sert fixer, en mme temps que la date do vnement, son poque propre. Car, comme nous le verrons plus loin, son frre Sallm et ses trois fils appartenaient aux adversaires dclars de Mahomet aprs sa fuite. Sallm fut mme mis mort sur l'institution de Mahomet. Nous savons, en outre, que, vers 585, Amr h. Al-ltnba a t fait prince de Mdine par le roi Al-Moundzir. Dans la Hamsa, p. 528, la moiti des vers, 4, 6. 8, 13, 15, 14, 17 sont donns sous le nom du pote Keis b. Al-Hatm mais les gloses les attribuent Ar-Rab, et cette assertion est confirme par Ibn al-Atbr dont nous avons reproduit
1
cet
le texte
du
mme
pote, qu'il
:
la Ilamsa. Ycout, II, p. 384 rapporte prend tort pour un des Banou Koreiza
Noeldeke, /, c, p. 72) de Khbour, les habitations sont dtruites, tombes en ruine 60us les rafales et la pluie, aprs le dpart des amis. Si ta demeure est dpeuple de ses habitants, ce n'est l que l'ellet del rvolution des temps. L se repose chaque chamelle aux clavicules blanches, comme la vache eutre les tas de sables.
Dans
les villages
Hamsa du
:
ventre.
183
Dis celui qui craint l'approche de la mort Prends garde, mais tes prcautions ne serviront rien. mais la gnrosit L'avare ne touche pas son trsor par avarice rpand la richesse pleines mains. La fortune ne profite pas l'avare; mais la munificence fait hon1 ,
l'exerce.
Elle est riche, l'me qui sait s'imposer des privations, s dcourage restera misrable jamais
.
mais l'me
rition
lui apportent,
Les autres pisodes de cette guerre n'ont pas d'importance aussi bien leur rcit n'entre pas dans le cadre de notre tude mais le pote appelle notre attention par quelques belles productions qui assurent son nom une place honorable dans les rangs des anciens
;
;
Les potes de cette poque se plaisaient certain exercice potique qui rappelle les tournois un pote composait un premier hmistiche, pendant qu'un autre devait s'occuper de la confection d'un second aj ant la mme mesure et la mme rime et s'adaptant au premier. Un pareil jeu eut lieu entre Ar-Rab et le
potes arabes
3
.
:
clbre
An-Nbigha
An-NUgha
seul bruit des voix, ma chamelle s'effarouche, : Au 4 Ar-Rab : Et, au moindre veil elle gagne le large par instinct. An-Nbigka : Si je ne la retenais pas avec mon fouet, la bride Ar-Rab M'chapperait, quoique je sois un habile cavalier. An-Nbigha Elle supporte avec peine la prison des chteaux et
,
:
dsirerait
ardemment
:
Ar-Rab
libre.
la suite
collgue le plus
On
de cette preuve An-Nbigha a sans doute dclar son grand des potes. attribue de mme notre pote les beaux vers suivants
:
Retenu captif au
lit,
les
mon
peuple
me
rebutent.
et toutes les exhortations,
persiste dans
du bon chemin.
(la jouissance de sa richesse). emploie le passif n'obtient pas Voy. Prov., zi, 24, 23. 3 Je rapporte les autres productions d"A.r-Rab, d'aprs les citations de Noeldeke, l. c, p. 73. Voyez Ahlwardt, The Divans of the six ancicit Aabic poets,
Hamsa
p. 173.
*
J'ai
suivi la
elle se
conjecture de
M. Noeldeke,
/.
c, note 7;
le
texte a aouhaschat,
quand
trouve dans
la solitude
(du dsert)
184
Si
mon
t dpasse et
hommes
'.
A la
2 lve qui est la hauteur de cette dignit C'est un de nos fils la racine pousse sa sve vers la branche, la
;
En
outre
tandis que ma monture deIl m'accable des dards de son mpris vient impatiente, ds qu'il l'enfourche 3 Je suis ton parent quand le malheur te courbe; mais ma parent cesse ds que ta cheville a repris ses forces.
; .
Enfin
Tu mets ton espoir dans le fils, et son pre dj a tromp tes esprances; l'arbre pousse cependant dans ses racines 4
.
Juif. Un hte ThalaHtib b. Al-Hrith. Ils se rendirent ensemble, un matin, au march des Banou Keinok, o ils firent la rencontre du Khazradjite Yazid b. Al-Hrith, nomm Ibn Foushoum, d'aprs sa mre. Celui-ci hassait le Thalabite; il dit un Juif qui se trouvait Mon manteau est toi, si tu frappes le Thalabite prs de lui
un
par derrire. Le Juif frappa. Homme de Htib, s'cria le Thalabite, on vient d'outrager votre hte en le frappant par derrire.
J'avoue que j'prouve quelque hsitation attribuer ces vers Ar-Rab car ils semblent exprimer des reprets sur un malheur que l'on s'est attir soi mme. On les comprendrait bien mieux en les rapportant aux expulsions et massacres des Juiis par Mahomet. Dans ce cas, l'expression les hommes de sang trouverait une application convenable, car, aprs la soumission de Kon Mah met lit
1
;
jup;e
b. Modz, lequel demanda leur mort. Au surplus, Ar-Rab avait du mme nom qui lui atteint par cette catastrophe avec eux. Lui-mme n'tant pas nomm, il est prsumer qu'il n'tait plus en vie alors. 1 Comparez ce vers, v. 11 dans le long pome de As-Samaoual. Cette posie, ainsi que les deux suivantes, sont d'aprs la Hamsa de Al-Bouhtouri, p. 317,119 et 318;
aussi
un
fils
cf.
3
n'ai
pas
lui obir et
que
lui
ne peut disposer de
le texte n'est
|>;is
mon
en-
bien.
*
Le Kitb-Al-Aghni de Gotha
p. 76.
dont
c,
[g .,
A
le
et de
son pe fendit
la
tte
au
Juif.
Pour venger
Les Al-Aous succombrent plusieurs fois et s'adressrent aux An-Nadhr et aux Koreiza, pour s'allier avec eux contre les Khazradj. Ceux-ci, ayant eu vent de cette demande, menavelle guerre.
s'ils
exigrent en otages quarante jeunes gens juifs. Les Juifs consentirent, et les otages furent rpartis parmi les fagarantie
ils
comme
milles Khazradjites.
Un jour
le
Si quelque compatriote recherche ta protection, accorde-la lui; mais aux Juifs nous enlevons les chameaux. Nous avons ravi aux principaux des Juifs un grand nombre (de jeunes gens), parce qu'ils taient perfides-: ils sont devenus nos
otages.
sont humilis jusqu' se livrer nous enchans comme otages cause de leur hypocrisie) ils craignent notre inimiti. Ainsi, quand nous attaquons notre ennemi, nous nous prcipitons furieux sur lui, et d'un choc nous le subjugons en l'huIls
;
miliant.
L'attitude hostile des Al-Khazradj envers les Juifs se ft encore jour dans un discours de Amr b. Al-Nomn ses hommes, lorsqu'il dit
:
Vos pres ne vous ont laiss que de mchantes masures, mais, par Dieu, aucune eau ne touchera ma tte, que je ne vous aie procur les maisons des Koreiza et An-Nadhir et massacr leurs
otages.
L-dessus il envoya un message ces deux tribus juives et leur enjoignit d'abandonner leurs demeures, sous peine du massacre
de leurs
fils
sommation,
les Juifs se
chef des Koreiza. Informs des propos d'Amr. les Al-Aous vinrent trouver Cab et lui renouvelrent leur proposition d'alliance contre les Al-Khazradj. Cab comprit trs bien que ceux-ci n'piaient qu'une occasion de rupture qui claterait invitablement tt ou tard, et
frres en leur disant
:
il
s'adressa ses
Mon peuple, dfendez vos maisons au prix de la mort des otages, une nuit prs de vos femmes vous donnera des fils pareils
ceux-l.
186
On rpondit aussitt aux Al-Khazradj Nous n'abandonnerons pas nos maisons; agissez votre guise. Amr commena, en effet, par mettre mort les jeunes gens qui se trouvaient entre ses
mains. Les Juifs, cette vue, firent dire aux Al-Aous
hte, que nous les attaquions de concert.
:
Venez en
Amr
se rendit auprs
chef trs considr des Al-Khazradj et massacrer aussi ses otages. Par Dieu, rpartit AbdAllh, ils ne mourront pas sans amener la destruction de nous tous Par Dieu, s'cria Amr, tu fais un trs grand effort de poumons! Je ne veux rien avoir de commun avec toi, interrompit Abd-Allh, mais il me semble te voir mort et quatre hommes porter ton cadavre sur un drap. Lorsqu'Amr l'eut quitt, le magnanime Abd-Allh renvoya ses otages dans leurs familles, et cet exemple fut suivi par plusieurs autres chefs Khazradjites. Puis les Koreizaetles An-Nadhr firent cause commune avec les Al-Aous, ils appelrent eux les Banou Nabit qui s'taient retirs Kheibar, en leur offrant une rsidence au milieu d'eux Les Al-Khazradj proposrent le commandement Abd-Allh mais celui-ci dclina cet honneur et blma ses frres de leurs
l'invita
!
de Abd-Allh b. Obey,
s'ils
avaient t victorieux,
ils
auraient massacr tous les vaincus, y compris ceux qui taient rfugis dans des habitations. C'est une odieuse bassesse, dit-il,
le ciel
vous pu-
nira et protgera les Juifs contre vous. Si vous voulez persister avec
opinitret dans cette fatale guerre civile, respectez au moins la
loi
Amr dit
Aboul-IIi'ith,
il
parait
Al-Aous a abattu ton courage! Amr prit ensuite lui-mme le commandement et Hodheir b. Simk Al-Aschhali, surnomm Al-Catib (l'homme des armes), commanda en chef les allis. Les deux armes en vinrent aux mains prs du bourg de Both, sur le territoire des Koreiza, deux milles de Mdine l'est. Longtemps la bataille resta indcise, et les Al-Aous commenaient faiblir, lorsque Hodheir, pris de dsespoir, saisit sa lance et en cloua son pied au sol en s'criant Je meurs ici, enfants de Aous, voulez-vous m'abandonner? Ceux qui taient dj prts prendre la faite se retournrent .subitement ces paroles; ils recommencrent la lutte avec une nouvelle ardeur et remportrent la victoire. Les Al-Khazradj furenl taills en pices; Amr Lui-mme tomba sous les coups de sesenque avec
les
:
1 Les Banou Keinok ne sont mentionns nulle part avec les Al-Khazradj. Voy. Hischm, p. 372.
ici,
mais
il
187
nemis, et les relations arabes n'omettent pas d'ajouter que son cadavre, couch sur un drap, fut port Mdine par quatre
hommes.
avant
riode
*.
deux
et
cinq annes
cette
est le
dernier
fait
important de
p-
Pendant que ces vnements se passaient Mdine, de grandes telle porte que les caractres ainsi que les vieilles habitudes, jusque l si pieusement conserves, en subirent une transformation complte. C'est la rvolution dont le prophte Mouhammed, rejeton de la famille desKoreisch 2
choses se prparaient la Mecque, d'une
,
Samhoudi, p. 50; Ibn al-Athr, I, p. 509 et suiv. sin de Perceval, II, p. 678, et d'aprs lui, Graetz, Gesch.,
;
Yc,
V,
I,
p. G70.
Cf.
Caus-
p. 93.
s On devrait croire que rien n'est plus clair et plus sr que le nom de cet homme que des millions de bouches prononcent journellement. Mais on n'a qu' jeter un regard sur le Koran et les traditions pour voir que le nom du prophte est entour d'obscurit et que son nom de jeunesse est entirement inconnu. On lit bien i dans une tradition, chez Beidhwi A l'occasion del crmonie de la coupe des cheveux, son grand-pre (son pre tait dj mort) l'appela Eotham (Ibn al-Ath., II, p. 2), mais sa mre le nomma Mouhammad . Toutefois, premire vue, on voit avec vidence que cette tradition n'est pas authentique. La tradition l'appelle gnralement et aussi lorsqu'elle parle de ses annes de jeunesse, l'envoy de Dieu . Dans une
:
posie
et
prcepteur
pour nous un monument brillant, contre lequel la puissance des arrogants ne peut rien. (Hisch., p. 176; cf. p. 520.) Quelques-uns, en effet, prennent Ahmad pour le nom de jeunesse du prophte cependant rien ne justifie cette opinion. Il faut considrer, en outre, que ce nom se prsente une fois dans la partie mdinoise du Koran (sour. 61, 6) Et Jsus, fils de Mariam, dit O enfants d'Isral, je suis l'envoy de Dieu pour vous confirmer ce que vous possdez dj de la Tora et pour annoncer un messager qui viendra aprs moi son nom est Ahmad. Si Ahmad et t effectivement le nom de jeunesse du prophte, on l'aurait certainement dj mentionn auparavant. D'autres traditions qui sont loin de prsenter toutes les garanties d'authenticit racontent que Mahomet, dans, sa jeunesse, portait le nom de Al-Amn (Hisch., p, 125) cause de sa sincrit. Ce n'est naturellement qu'un surnom. Ce qui seul peut tre avanc avec certitude, c'est qu'aprs que Khadidja lui eut donn un fils, il porta le nom deAboul-Ksim, conforme la coutume arabe; et ce nom, on le lui donna encore plus tard Mdine. (Hisch., p. 410.) Une tradition rapporte dans Bokhri (d. Krehl, II, p. 278) raconte Un homme voulait donner son fils le nom de Al-Ksim et les Ansr ( assistants , nom des musulmans mdinois) lui dirent Nous ne te nommerons pas Abou-1-Ksim (parce que c'est le nom du prophte). Mahomet, en apprenant cette discussion, approuva les Ansr en disant Nommez-vous de mon nom, mais non de ma Kounya (Abou, du nom du fils). Bokhri, III, p. 352, rapporte qu'Abou-1-Yaman disait Un jour j'entendis dire l'envoy ce qui suit Je suis Mahomet, je suis Ahmad, je suis le Mhi (purificateur) par qui Dieu effacera l'incrdulit, je suis le Hschir (conciliateur), parce que tous les hommes se runiront en suivant mes traces, je suis le Akib (dernier prophte, cf. Koran, sour. 33, 40, Sceau des prophtes). Voyez dans Maoudi, l. c, IV, p. 119, la mme tradition, avec ces vers Gloire Allah qui a cr des tres purs, la gnration la plus pure est celle des Hschim (anctres de Mahomet). Et le rejeton sans tache de cette famille pure est Mahomet, Aboul-Ksim, la lumire. Sans aucun doute le nom de jeunesse du prophte est tomb dans l'oubli, ce qui pouvait arriver d'autant plus facilement que le nom d'enfance de tout Arabe en gnral
:
du prophte, on trouve
mots
Ahmad
188
fut l'auteur. Depuis plusieurs aimes il prchait la croyance un Dieu Un. Nous n'ignorons plus aujourd'hui ni les sources o
Mouhammed
manire dont il apprit les connatre; car ils ne sont autres Son plus que ceux du judasme adapts aux murs arabes
.
d'autant plus encore que, est relgu l'arrirc-plan aussitt qu'un fils lui est n pour Mahomet, de bonne heure dj la tradition lui donna ce dernier nom ou celui de t Messager de Dieu . Le nom de Monhammad ne se trouve que quatre fois dans le Koran et seulement dans les sourates rvles de Mdine : (3, 138 33, 40 47, 2 48, 29) et il est probable qu'auparavant il tait tout fait inconnu ou trs rare la Mecque. Il est toutefois remarquable que Mouhammad et Ahmad drivent d'une mme racine (17351 en hbreu) et signifient tous les deux glorifi. Il y a, en outre, une troisime ce qualificatif provient, forme de ce nom de la mme racine, c'est Mahmoud lou sans doute, de la transformation de l'un des deux autres noms pour la facilit du rhythme (Hisch., p. 659, deux fois). Cette manire de jouer avec la racine hamada dmontre clairement que le nom de Mouhammad tait moins un nom propre qu'une dsignation pithtique. et nous rappelle ce passage du livre de Daniel, o ce prophte porte le surnom de nYTWFl ''K, x, 11 19 et 23, nYTlfttt tout court (cf. Gen.. xxxvi, 26, *p!Cn n P r)- On est fortement tent d'tablir un rapprochement entre la connaissance de ce nom chez les Juifs et l'origine des dnominations Mouhammad, Ahmad et Mahmoud. Au demeurant, les Juifs de Mdine connaissaient dj le nom de Mahmoud avant l'arrive du prophte dans cette viLle. Par exemple, Mahmoud b. Seihn et Mahmoud b. Dahj, l'un et l'autre de la tribu des Keinok (Hisch., p. 351). En considrant un peu attentivement le passage o le nom de Mouhammad se trouve pour la premire fois dans le Koran, on dcouvrira une espce de gnralisation dans l'ide Ceux qui croient accomplissent de qui y est exprime. Voici ce passage (47, 2) bonnes uvres et ceux qui ajoutent foi tout ce qui a t. rvl un Mouhammad, On ne peut se dfendre de possdent la vrit de leur matre (cf. Hisch., p. 379). penser que le prophte fait ici allusion aux Juifs, en parlant en des termes gnraux de personnes distingues qui ont t juges dignes d'une rvlation cleste. S'il n'avait voulu parler que de sa propre personne, il aurait bien pu dire Al-Mouh. le trs exalt . On voit dans les vers ci-aprs de son pote favori Hassan b. Thbit
; ;
; ;
<
combien peu ce nom avait pris l'acception troite du nom propre N'as-tu pas vu qu'il a envoy son serviteur avec ce tmoignage? Dieu est le TrsGrand et le Trs-Haut. Il lui a impos son nom pour l'honorer; le possesseur du trne (Suivant Al-Baghwi est glorifi (Mahmoud), mais lui est exalt (Mouhammad). sur Kor., 3, 138 la seconde strophe se trouve aussi dans le Divan, p. 23.) Voy. encore, sur le nom de Mouhammad, Sprenger: Das Leben die Lrhre de* Mohammed, I, p. 155 et III, 31 note o toutes les traditions y relatives se trouvent runies; ainsi que les commentaires sur les passages cits du Koran. Il porte enfin le nom de Al-Moustaf,JVJw; mais cette pithte ne date que de plus tard. 1 II parat certain que les premires paroles que le prophte a proclames comme Ikr bismi rabbika. Ces mots ayant t rvles par Dieu sont celles de la soura 96 Lis au nom de ton maiire . Les commentaires sont habituellement traduits ainsi dont, et les traditions se sont fonds l-dessus pour raconter que l'ange Gabriel
:
>
>
soit dit
L'a forc a lire prophte ignorait alors totalement l'existence cette soura. Mais il faut remarquer ici que Mahomet, au commencement de son entreprise, s'est attach imiter servilement les patriarches el Mose. Les mots que nous avons cits plus haut ne ?ont donc qu'une fidle copie des expressions bi-
en passant,
le
hommes
;
isols
au milieu d'ui
I,
8,
N"""'*
txxx, 2 26; II, Rois, v. 11 haie, lxiv, 6. Cl I Nous ne croyons pas trop nous avancer en admettant qui- Mahomet a voulu r< bler compltement aux patriarches et que les mots qui indiquent sa mission prophAnnonce au nom de ton matre <. Celte ezp tique doivent tre traduits
C3.
va, 33
et iv,
189
grand mrite consiste avoir eu le courage de proclamer hautel'ide monothiste au milieu d'une population foncirement hostile cette ide, malgr le peu de consistance de son paganisme. Les Arabes n'ont jamais t un peuple religieux et leur amour profond de la libert absolue ne leur rendait supportable que jusqu' un certain point la domination d'un ou de plusieurs dieux. Il y en avait bien quelques-uns qui, dous d'un sentiment religieux plus profond, avaient adopt une espce de christianisme; mais, comme nous l'avons vu, le plus grand nombre s'tait tourn vers le judasme. C'tait surtout le cas Mdine, o leur contact incessant avec les Juifs exera une grande influence sur leur sentiment religieux. A la Mecque, o le judasme tait peu connu, la doctrine de l'unit de Dieu que le Koreischite voulait imposer ses frres rencontra une vive rsistance; mais cependant la puissante ide du monothisme se fraya un chemin troit et trouva accs dans le cur de quelques hommes d'lite. Les rfractaires s'aperurent bientt qu'une plus grande extension de l'influence du prophte pourrait mettre leur libert en danger, et dans leur dtresse leurs regards se portrent vers les Juifs de Mdine.
ment
A
Il
la
Mecque
vivait
b. Al-Hrith.
chaque
qu'il
il
voyait
Mahomet prchant au
et, le
milieu de
s'criait
:
nombreux
auditeurs,
s'approchait
discours
fini,
Je sais des histoires bien plus belles que celles qu'Abou-1-Ksim vient de vous raconter. Les Arabes aimaient de tout temps entendre raconter des histoires, et les habitants de la Mecque prirent beaucoup de plaisir aux rcits de An-Nadhr, quand il leur parla des rois de Perse et des aventures de Roustam et Isfendijr. En terminant, il demandait malicieusement En quoi ses rcits diffrent-ils des miens? Il vous rgale
:
de vieilles histoires qu'il a entendues de la bouche de gens bien plus savants que lui l Le prophte furieux pronona contre son ennemi dangereux les discours les plus violents et s'cria dans son
.
indignation
Quand on
ils
disent
ce
Pour
proclamations du prophte, les habitants de la Mecque dcidrent d'envoyer une dputation aux rabbins juifs de Mdine, qui passaient pour la plus haute autorit en matire religieuse. Comme
et d'autres expressions
analogues ont donn naissance plus tard la formule bismiplace au commencement de ses documents et des
sourates du Korau.
1
Hischm,
cf.
Caussin de Perceval,
I,
p. 380, sqq.
190
dlgus furent dsigns Aut-Nadhr lui-mme et Okba b. Abi-Moeit, avec la mission d'informer les rabbins des discours et des qualits
et de prendre leur avis, en tant qu'ils possdaient connaissance des livres saints et taient plus instruits qu'eux sur les prophtes. Les deux dputs se mirent en route pour Mdine afin de se rendre auprs des rabbins. Ceux-ci leur rpondirent: Posez Mouhammed trois questions; s'il sait y r pondre, il est un vrai prophte sinon, il n'est qu'un imposteur.
de
Mouhammed
la
mieux
Questionnez-le
d'abord sur les gens qui s'en sont alls dans les temps passs, car on en raconte des choses merveilleuses. Intermits de l'Orient et de l'Occident
et, enfin,
essence.
Munis de cette rponse, An-Xadhr et Okba retournrent la Mecque et rapportrent leur entretien avec les rabbins aux gens
trouver le prophte et les trois questions lui promit d'y rpondre le lendemain mais ce ne fut que quinze jours plus tard qu'il le fit, en dbitant la dix-huitime Soura du Koran A en croire les rcits musulmans, ce ne seraient
alla
de Koreisch.
On
furent soumises.
Il
ne pas pouvoir trouver de rponse; aussi, pour le navement que Mahomet fit des reproches l'ange Gabriel sur son absence et que ce dernier s'excusa par un ordre de Dieu. Les questions, de mme que les rponses faites par le prophte, sont obscures et incompltes. Il est mme douteux que ces questions soient bien celles que les Juifs transmirent aux messagers, car la rponse des sept dormeurs et du Saint-Esprit trahit plutt une origine chrtienne. Il parat certain, dans tous les cas, qu'on se servit de questions diverses comme d'un moyen trs efficace pour mettre l'preuve la puissance prophtique de Mahomet et l'embarras comme l'ajournement des rponses, constat mme par les traditions, est trop significatif pour ne pas tre accept comme historique. Des questions de ce genre se rptrent plus tard Lrs souvent, et ce sont justement ces questions qui firent de Mahomet l'ennemi irrconciliable des Juifs. Bokhri, III. p. 196, racoDte Le Juif Abd- Allah b. Salm avait appris que le prophte tait arriv Mdine. Il alla le trouver et lui demanda Quels sont les premiers signes de l'heure du Fatum ? Quelle est la premire nourriture dans le paradis? Qu'est-ce qui fait ressembler l'enfant au pre ou la mre"? Le premier signe de l'heure est un feu qui dvorera les hommes de l'Orient l'Occident; la premire nourriture dans le paradis est le foie d'un poisson >, rpondit Mahomet. Il est vident que Mahomet avait une connaissance vague de la lgende juive du Lviathan rserv la nourriture des justes dans le paradis (Cf. WeU, Muhammed, p. 93). Hischm, p. 375, parle encore de quatre aulres questions, dont uue relative au sommeil du prophte, laquelle il fit la rponse suivante Mes yeux sont assoupis, mais mon cur est rveill. (Cf. Cant. des Cant., V. '1. "13> "i^bn ~:^" "^N- Je sommeille, mais mon cur veille. ) Quelle est la dfense qu Isral s'est impose luimme? Rponse la jouissauce du lait et de la chair du chameau (cf. Lv., ix, 4 Deutr, xiv, 6). Mahomet avait sans doute constat ou appris que les Juifs s'abstenaient de la viande de chameau qui constitue un des principaux alimenta des Aiabes, et avait bien certainement aussi entendu parler de la dfense biblique. On peut considrer ces questions et d'autres sembla! taient pour les Juifs le meilleur moyen de mettre le prophte l'preuve et de ^on ignorance. Elles leur furent funestes, car tant pour la plupart des railleries mordantes.
1
Le prophte
disculper, les
>
<
191
pas seulement les adversaires du prophte qui auraient consult les Juifs de Mdine sur la vracit de sa mission, mais aussi ses plus fervents adhrents de la Mecque. Peut-tre y a-t-il une allusion dans ces paroles N'est-ce pas une preuve pour eux (les habitants de la Mecque) que les savants des enfants d'Isral le
:
connaissent
La Soura
la
com-
samment
lucid
cette question.
que des
au juste
le
voyant qu'une religion drive du judasme et s'adaptant aux murs arabes, triompherait la fin Mdine, et qu'alors aussi la puissance politique serait au vainqueur religieux, auront voulu gagner d'avance ses sympathies. Car une tradition relate Les habitants de la Mecque envoyrent chez les Juifs pour les consulter au sujet de Mahomet ils reurent la rponse que son temps tait arriv et que sa description et ses qualits se trouvent dans 2 la Tora. Ce tmoignage tait pour eux un signe de sa vrit . Il cette tradition soit entirement controuve car se peut aussi que ceux qui la rapportent ne mritent pas grande confiance cependant, le fait que plusieurs Juifs adoptrent plus tard lislamisme, fait supposer qu'ils abjurrent leur foi, contraints par des motifs extrieurs, ou bien induits en erreur par de fausses esprances ils croyaient, en effet, voir en Mahomet le vritable Messie. Dans leurs diffrends avec les Arabes, les Juifs dclarrent frquemment Le temps est proche o un prophte surgira, nous le suivrons et avec son secours nous vous vaincrons 3 . Sans aucun doute, c'est leur croyance messianique qui les fit parler de la sorte. Mais on s'occupa fort de la personne de Mahomet Mdine
:
ceux qui s'en dsintressaient le plus. envoyrent de leur ct aussi des messagers la Mecque pour examiner la situation 4 Suivant la tradition, le rabbin Mlik b. Al-Dheif se transporta la Mecque,
Pour
elles blessrent
et
irritrent le
Voy. Hischm.
p. 351, 397-399.
Koran, 26, 197. Al-Baghwi, sur le passage du Koran cit. 3 Hischm, p. 286 et 374. 4 Hischm, p. 178 Lorsque les nouvelles sur Mahomet commencrent se rpandre parmi les Arabes et pntrrent dans toutes les provinces, on parla aussi de lui avant mme que Mdine. Aucune tribu arabe n'en savait autaut sur son compte sa renomme parvnt jusqu eux que les Al-Aous et les Al-Khazradj qui habitaient Mdine, parce qu'ils en avaient dj entendu parler aux rabbins juifs qui demeuraient avec eux comme allis.
1
<
192
pour controverser avec le prophte. Mlik tait trs corpulent et Mahomet, en l'apercevant, l'apostropha Je te conjure par celui qui a donn la Tora Mose, ne trouves-tu pas crit, que quelques
:
rabbins sont trs gras. Mlik, visiblement froiss, rpondit A son retour Mdine, il fut Dieu n'a rien rvl l'homme. critiqu avec violence par les Juifs cause de sa rponse mala:
droite, et
ils lui
Mose, et
dirent Eh quoi! Dieu n'a-t-il pas rvl la Tora Il comment pouvais-tu donner une pareille rponse ?
:
m'a fch, rpartit Mlik, et c'est dans mon indignation que j'ai Si dans ta colre, tu profres de tels propos, tu n'es parl ainsi. Mlik fut rvoqu et le pote pas digne d'tre notre rabbin. Cab b. Al-schraf fut nomm sa place '. Cependant, l'occasion d'un plerinage la Mecque, six Arabes
mdinois rencontrrent
ils
le
prophte
2
.
Vous tes les amis des Juifs? Des Khazradjites. Le prophte les invita prendre place Oui, nous le sommes. ct de lui et il leur rcita quelques versets du Koran. Les Khazradjites dont le nom s'tend aussi frquemment aux Aousites se souvinrent des esprances messianiques exprimes par les Juifs, et les dclarations qu'ils venaient d'entendre de la bouche du prophte leur parurent avoir une certaine connexion avec ce que, si souvent dj, ils avaient entendu des Juifs. Ils eurent comme un pressentiment qu'ils pouvaient se trouver en prsence du prophte attendu, et ils rpondirent Nous appartenons un peuple, au milieu duquel il existe beaucoup de mchancet et de haine, peut-tre Dieu nous enverra-t-il l'union par toi. Nous les engagerons accepter la croyance que nous reconnaissons ds prsent, et si Dieu veut les runir toi, personne ne sera plus fort que toi. parmi lesquels l'arL'anne suivante, douze autres plerins arrivrent la Mecque et rire-petit-fils de Mlik b. Al-Adjln rendirent hommage au prophte, l'exemple de leurs frres. Il les conquit l'islamisme en leur ordonnant de n'associer aucun autre tre Dieu, de ne pas voler, de ne pas commettre d'adultre, de ne pas tuer leurs enfants et d'obir au bien a . On reconnat facilement que, pour base de la conversion r Nanisme, Mahomet avait fait un extrait du dcalogue en tant qu'il convenait aux coutumes arabes. Une troisime entrevue eut lieu une anne plus tard entre Mahomet et plusieurs Mdinois, accoutaient
:
Celui-ci leur
demanda qui
Al-Bapliwi sur
le
Koran,
6, 31
II, p.
294.
'
193
Ils l'invitrent
il dsignait par l les Juifs Entre nous et eux que nous dsirons briser. Si Dieu t'accorde la victoire, retourneras-tu alors dans ta ville natale ? Mahomet promit de rester toute sa vie Mdine car il tait trs satisfait d'une offre qui donnait la scurit sa vie et un vaste champ son uvre. Vers le milieu du mois de juin de l'anne 622, il partit de la Mecque, que ses adeptes avaient dj quitte auparavant.
d'eux ajouta
il
y a des
liens
'
Mahomet
avait
abandonn sa
C'est
du haut de son chteau, s'aperut un jour de son fils de Keila, voici venir votre ancien que vous attendez - Mahomet cependant descendit Kob o il
un Juif
il
qui,
arrive, et
s'cria
!
Il monta ensuite sa chamelle Al-Kawa mmorable qui a cr un peuple inconnu jusqu'alors une grande histoire et une littrature inpuisable. Les
cette entre
HARTWIG HlRSCHFELD.
(A suivre).
Ilischm, p. 296. Djaddoukoum, ce qui signifie aussi bon heur, cependant dans la En arabe bouche du Juif cUe acception est peu vraisemblable. Voy. Hischm, p/334; Sam1
houdi, p, 56.
T. VII, n
14.
ADDITIONS ET RECTIFICATIONS
A L'HISTOIRE DES
(
JUIFS,
DE GR^TZ
SUITE
'
P. -250.
Pour VArulih de R.
M.
mah
{Zeitschr. D.
Kolmt prface
VArukh
compltant,
p. xvn-xxi). Dans un ms. de Saint-Ptersbourg de Rponses des gaonim (f 82 a-84 ) j'ai galement trouv des ex1)
mah
de mots
difficiles
du Talmud.
Il
dans son Arukh. P. 251. Si R. Simon Kayara, auteur des HalaUhot Gedolot, a vcu vers l'an 900, comme le soutient M. Graetz, il n'a pas t le premier numrer les 613 lois, car le gaon R. Natrona ben Hila (d'aprs M. Graetz, 859-869), dans une Rponse reproduite par les HalaUhot Pcsuqot s'exprime ainsi ir: bfiniSi -n- bas
les avait peut-tre insres
"iw'o lia TOsb n-r-uN nJaib i^uspaa fnina pno^b "pb^m "pwj t^tit by mitH xnr\ {Meassef Niddahim, p. 34 11 est vrai que mon ami M. Halberstam, dans des lettres qu'il m'a adresst dans la Monatsschrift 1882, p. 472, a cherch prouver que R. Simon Kayara a vcu longtemps auparavant. Il aurait encore pu trouver des preuves l'appui de sa thse dans Miri et R. Isaac Lattes {Oar Toi), de Berliner, I, p. 69), qui le font vivre
.
avant R. Aha, auteur des Scheltot. (La date de 4501 qu'ils donnent concorde avec l'anne 1052 de l're des Sleucides; nous croyons cependant que Miri a pris cette date dans le Sfer Haqboala de Rabad.) Mais dans une Rponse de H. Haa, ms. Saint-
Ptersbourg
(f
189), j'ai
Kayara
'
dit
de cette question a t
199.
\ air,
t.
V, p.
JL'IFS,
DE GR.ETZ
195
dans
Ces paroles sont de R. Aha de la Sclielta de ^rnb^tta Schabha et R. Schimon les a rapportes dans les Halalihot Gedolot. Ce qui prouve clairement que, d'aprs R. Haa, R. Simon Kayara s'est servi des Scheltot et, par consquent, a vcu aprs R. Aha or il est difficile d'admettre que R. Haa se soit tromp. Je ferai encore remarquer que ce R. Simon n'est pas de l'Egypte, comme le pense M. Graetz. Nulle part, en effet, nous ne trouvons
.
crit le
nom
Kayar, en MsopoM. Goldberg (Magid, 1871, p. 261) suppose que c'est la cette hypothse semble fausse. ville de Bara M. Graetz croit que les Gaonim n'ont pas tenu en estime les Halahhot Gedolot, cela n'est peut-tre pas exact, quoique les Gaonim combattent
IV, p. 65) a dj suppos que c'est la ville de
tamie.
;
254, note 3.
Au lieu de Sanach,,
Tarich ibn Hamdad,
I,
il
faut lire
p. 38, 260, et
BodL,
col. 1114.
Ibid., note 4.
Il
P. 254, note 3.
Au
faut lire
Pour Isaac Israeli, moiv Hebr. Bibl.,Vlll, p. 98, XII, p. 57; Carmel, I, p. 400. La traduction hbraque (incomplte) de son Sfer Hayesodot se trouve en ms. Saint-Ptersbourg. Nous y lisons, dans le deuxime
Tarich ibn
{Journ. Asiat., 1855,
p. 529).
Hammad
chapitre
trmn
t\rss&r\
ittS
-on
(lire
tMbabM
c'est
An-Natzam sur
tani, traduction
Haarbrcker, I, p. 53). Ce passage prouve encore Rabbanites se sont servis de bonne heure des livres des Motazila. (Voir ma note sur la p. 202, t. V, p. 215.)
que
les
Il faut effacer ce qui est dit au sujet des Carates de P. 256. Kcrlsch, Sulhhat et Caffa, ces assertions tant fondes sur de fausses inscriptions de Firkowitsch. P. 257-262 et 473-475. Au sujet d'Eldad Hadani nous ferons
Il
est vrai
que
Ainsi,
mah gaon, son contemporain, dit de lui: Eldad a commis nombreux maux qui l'ont frapp. Et Ibn
II,
Ezra (Exode,
22) dit
Je poserai
comme
ne prsente aucune autorit..., il en est de mme du livre d'Eldad Hadani. Mais les Rabbanites ne l'ont jamais considr comme hrtique, et les Carates ne l'ont pas compt comme un des leurs. Nous retrouvons plusieurs de ses opinions dans le Talmud, entre autres
196
l'obligation de
de Kenaz
15-16).
Du
Ha-
du Sam-
cependant observer que 1 dans le pass, voyageurs mme vridiques mlaient leurs rcits des menles songes et des absurdits, parce qu'ils ajoutaient foi aux contes qu'ils entendaient des habitants des diffrents pays et qu'ils taient dpourvus d'esprit critique 2 le livre d'Eldad n'a pas t crit par lui-mme, mais par diffrentes personnes qui avaient entendu ses rcits, ce qui explique les nombreuses variantes de cet ouvrage. L'explication des mots dificiles qu'a employs Eldad se trouve dans un article de M. Frankl (MonatsscJi., 1873, p. 490;. L'opinion de M. Reifmann, dans Carmelei Baboqer Or, que l'ouvrage d'Eldad est apocryphe, n'a aucune base, comme l'a dj fait remarquer Frankl (L c). Ce que Ibn Giat dit de R. Haa se trouve P. 262, note 3. dans ses Halakliot imprimes (Schaar Simlia, I, p. 63-4).
de cette
loi orale. Il faut
;
supposition que Jacob b. Natrona est le Schelomo n'est confirme par aucun fait analogue de l'poque des Gaonim. En se fondant sur R. Natan Hababli,
P. 263, note 5.
La
b.
mme
que
Amram
on pourrait peut-tre tablir ainsi la chronologie des Gaonim de Sora de son temps Amram b. Schelomo jusqu'en 914; Jacob b. Natrona (914-922), et aprs lui, pendant cinq ans, un gaon dont nous ne connaissons pas le nom (922-926). Dans la Lettre de R. Scherira, il s'appelle R. Yomtob Kehana b. Jacob dans ce passage, au lieu de quatre annes, il faut lire cinq. Aprs ce gaon, vient Haa b. Kioumi, 926-928 (R. Natan b. Yehuda, cit par Scherira, n'a pas t plus tt gaon qu'il est mort). Reste donc, dans la lettre de Scherira, une seule erreur, qui consiste laisser R. Jacob le gaonat pendant 13 ans au lieu de 8 ou 9 ans. Peut-tre mme, l'poque de leurs dissentiments, Amram et Jacob ont-ils eu la dignit de gaon en mme temps, et chaque parti a-t-il considr son chef lui comme le vritable gaon.
:
P. 266.
Natan Hababli,
b.
dont
Les
de renseignements pour
la querelle
Kohen-dek, parle
ainsi de ce dernier:
dur
tait
le parent de Ukba, le Rsch G-aluta prcdent. Mais il n'a pas voulu abolir compltement la dignit de Rsch Galuta, comme Le suppose M. Grsetz. P. -J7o. ou sait aujourd'hui que le premier ouvrage de
197
R. Saadia a t le Sfer Agron, qu'il a compos vingt ans, en l'anne 912 (voir la partie de la prface de cet ouvrage que j'ai
publie, Zeitsch.
y.v ~>bv n-ibN
f.
Wiss.
qu'il
cl.
Alt. Test.,
II, p.
73-94), et
non pas
le
aaro,
savons aujourd'hui que Saadia a d'abord crit son grand commentaire sur la Tora plus tard on lui a demand de traduire le Pentateuque en arabe, d'aprs son commentaire, et il l'a fait. Quelques parties de son grand commentaire se trouvent
P. 211.
;
Nous
en ms. Saint-Ptersbourg, et M. J. Derenbourg les a copis pour les publier. Quant la traduction arabe, M. Derenbourg et moi nous avons commenc la faire imprimer Mayence. Mohammed b. Ishak, dans son Fihrist, a intitul cette traduction n-iia Nba Np03 fttmnbN -posn aNro. A la fin de la prface de cette traduction (p. iv dans l'imprim) nous voyons que Saadia l'appelle mnbH V" ^oa -pcep asro. Pour d'autres dtails, voir l'introduction cette traduction qui sera publie par M. Derenbourg
:
et
moi.
P.
212-2*3. D'aprs la prface de l'Agron, nous savons que cet ouvrage a t publi d'abord en 912, en hbreu seule-
ment;
lettre
la
il
d'aprs
initiale
Quelques annes plus tard (poba aarabs xr Tw), vers 915-920, s'est vu oblig d'ajouter son livre les principes grammaticaux, les rgles de la langue et de la prosodie et des exemples tirs des livres saints, des prires et des Pioutim. Il a mis tout cela dans une deuxime partie, crite en arabe. Le titre hbreu de l'ouvrage est Agron (Recueil). Depuis ce temps on a pris l'habitude de donner le nom de ynitu aux recueils de racines. Le titre arabe est nrcbN aana, Prosodie, parce que l'auteur a surtout voulu y venir en aide aux potes hbreux. On donne encore ce livre ou certaines parties du livre les noms de "na*in )rdb mnst ans (Rponses de Dunasch R. Saadia, n 120, n 102, p. 27), ttiph ymb mns ans (Jbid., n 104, p. 29 m;<o 'n man {Sfer p. 40), mnst 'o et nina* \mb's (Ibn Ezra) Baschoham), et en arabe ruibb astns (Munk, Notice, p. 15-16).
Saadia
;
;
M. Grastz a suivi
Roh
l'opinion de Pinsker,
qui
fait
vivre Josef
Roh
Au-
comme je
dmontr rcemment (Stucl. u. Mittheil., III, p. 44 ). Dj Geiger (Oar Nehmad, IV, p. 30) a dout de ce qu'a avanc Pinsker; voir encore Frankl, Monaissch., 1882, p. 10,
2.
Plus loin
108
nous prouverons encore ce que nous disons ici de Kirkissani. Rien ne prouve que les vnements de Perse rapP. 278. ports par Natan Hababli aient eu lieu aprs l'arrive de Saadia
en Babylonie.
Ils se
l'poque o Saadia tait en Egypte et o David b. Zacca tait dj Rscu Galuta. Natan Hababli parle de la Perse sans
la ville
Hamadan, comme le fait M. Gra^tz. Le nom hbreu dlbn Sardjado est Aron et son nom arabe Khalaf. On a crit
de
quelquefois en hbreu ibs au lieu de t\bs
;
nommer
mais ce
nom
de Khalaf
n'a rien de
commun
A mon avis, il faut corriger le surnom de P. 279 et 484. irao-D ou trio -, ntid la en N-nions, c'est--dire du pays de Khorassan, en Perse (Stud. ic. MiltheiL, III, p. 11). M. Steinschneider a trouv le Sddur de R. SaaP. 281 et 488. dia la Bodlienne (voir son Cat., col. 2202, et Landshuth, Araud Haaboda, p. 278-99). Une Rponse, iris, Saint-Ptersbourg, prouve que ce Siddur contenait des rgles concernant la lecture de la Tora nous y lisons en effet que Notre matre Saadia, Rosch Yeschiba, de Fayyum, dit dans son Siddur que vingt et un versets de la Tora sont lus sans tre traduits . R. Isaac [Or Zarua, I, 89, 339) dit deux fois Hilkliot Nidda de R. Saadia gaon crites aprs le Siddur Beraliliot de R. Saadia, qui commence par rvnssDN . Nous ne savons pas si R. Isaac a en vue le Siddur des prires ou les Hillihot Beraliliot nous ignorons galement ce que signifie le mot Aspanrit , qui a un air persan.
Le
livre
nWKpnyKbKl
ntttNttfcN
publi par
La supposition que
c'est le bN'nNbK
Emunot ice-dot est le asr M. Landauer Leyde, 1880. a^ni mentionn par Moham,
parat peu fonde, comme l'a dj fait remarquer M. Bcher (Ibn Esra's EinL, p. 21). Ce dernier suppose que le bN'naNbN aar dsigne le commentaire sur les Proverbes. Mais nous savons aujourd'hui que ce commentaire est intitul -rtsanbiK nba (voy. Derenbourg, Jud. Zeiisch., VI, p. 309). Peuttre dsigne-t-il le nbsrj 'o qui renfermait aussi des proverbes, comme nous le verrons plus loin. Cette hypothse semble mme Il se compose de dix confirme par ces mots de Mohammed chapitres . Il y a en effet dix chapitres dans le nbai 'o. Il est reconnu aujourd'hui que le principal but P. 295 et 485. du "nbsrr 'o n'tait pas de calculer l're messianique. Firkowitscn, dans Carmel, I, 1871, p. 63-8 (voir encore Jd. Zri/sc/t., \, p. 2G2) analyse ce livre, et je regrette de n'avoir pas encore pu mettre la main sur le ms. qui lui a permis de (aire cpffp analyse. Rabad dans le Sfer llaqahbala dit que !< "nbi 'o parle des lis1
:
199
Pour Saadia et les eussions de Saadia avec ses adversaires services qu'il a rendus au peuple juif, consultez le nbsfj'o. Quant aux calculs messianiques dont parle R. Abraham b. Hayya (S. Haibbar, p. x), ils se trouvaient probablement dans le cha-
P. 298.
Kir (Wstenfeld,
[ibid.,
p.
arabe et doit tre lu Register zn den GeneaL, p. 268) ou Bischr 112-113), mais le nom de Kasser, tel que l'crit
M.
Grsetz,
La supposition de M.
Graetz que le
quatrime docteur captif tait R. Natan Hababli, qui se serait tabli Narbonne, est fonde sur un passage du Juchasin (d.Filipowski, Et dans l'Arukh de R. Natan Hababli de Narp. 174) qui dit Ces mots ont engag M. Grsetz dclarer que Natan Habonne. babli (au nom duquel R. Samuel Sullam, diteur du Juchasin de Constantinople, a rapport bien des faits concernant les exilarques et les chefs d'cole de la Babylonie) aurait quitt la Babylonie pour
:
Narbonne et aurait compos clans cette ville un Arukh o il serait question de l'histoire des quatre rabbins. Mais Geiger a dj fait remarquer trs justement (Hebr. BibL, III, p. 3-4) que tout cela
Ce que le Juchasin cite au nom du Arukh de R. Natan se trouve, en effet, dans le Arukh de R. Natan de Rome. S'il tait vrai que R. Natan Hababli et compos un Arukh Narbonne, R. Abraham Zacuto, auteur du Juchasin, s'en serait servi souvent dans ses ouvrages, lui qui cite souvent le Arukh de R. mah. Il est bien difficile aussi de comprendre que les savants
n'est nullement prouv.
de Provence aient pu oublier pendant des sicles qu'un homme Natan aurait compos un ouvrage Narbonne.
faut donc admettre qu'il y a erreur dans le Juchasin de l'dition de Londres (on sait que le ms. sur lequel elle a t faite a des additions et des suppressions) et que dans la phrase cite plus haut
mots Hababli de Narbonne sont de trop. Tout rcemment, on a mis l'hypothse [Jid. Liiteraturbl., XI, p. 159) que le quatrime docteur tait Elazar le Kalir c'est absolument faux. Le Kalir est de Palestine et plus ancien, R. Saadia le cite dans son commentaire du Sfer Yeira et dans YAgron, et le considre comme ancien.il a donc vcu au plus tard au vm e ou au commencement du ix sicle. Une partie du commentaire de Sahl sur la Tora et P. 301. de son Livre des Prceptes se trouve en ms. Saint-Ptersbourg. La partie de la prface du Livre des Prceptes qui parle de Jrusalem a t imprime dans le Meassef Niddahim, p. 191-203. Le passage omis la page 199 du Meassef est le suivant Dieu, dans
les
;
200
sa bont, n'a pas livr son sanctuaire aux incirconcis, afin qu'on
n'y lve pas de statues et qu'on n'attriste pas les Juifs qui n'au-
pu se prosterner dans un endroit o se trouvent des faux dieux Q-nnN tnnba (ou --^nj. Ce qui est dit ici de Jacob Tamani est P. 301, 309, note 2. fond sur les paroles de Pinsker concernant le livre ^nriSM et sur Tpitaplie n 98 des Abn Zkharon. J'ai dmontr [Altjd. Derilim.,]). 258) que tout cela est faux et qu'il est impossible de placer un Rosch Yeschiba Tsclmfut-Kal au x e sicle. M. Chwolson a object qu'un simple instituteur est aussi appel Rosch Yeschiba (Chwolson, Corp. Inscrip. hebr., p. 380-381) mais au
raient pas
et de
Pum-
ne prouvent pas que gouvernement. Pinsker (I, p. 113) tire des mmes paroles la preuve que les Rabbanites avaient, au contraire, cess de perscuter les Carates. M. Schorr (Halu, VI, p. 71 a montr que les Rabbanites n'ont pas lanc leurs anathmes contre les Carates, mais contre les Rabbanites mmes, pour les carter du Carasme. Geiger (Oar Xchmad, IV, p. 23) a propos, tort, de corriger wrn en rysna
P. 302,
note
4.
ma
(marquis).
taine.
La date laquelle a vcu Ypliet b. Ali est incerM. Graetz suppose que c'est vers 950-990. Mais si nous nous en rapportons aux Carates, Yphet a dj crit l'poque de Saadia, il serait donc n vers 915-920 (Pinsker, II, p. 20, 37). Certains
P. 305, 466.
indices
me
ainsi
il
ne
comme
comme
d'un
homme
et
dj mort.
P. 306, 460.
Geiger (Oar
xv e
sicle,
et
qu'il
n'a
pu tre
contemporain de David
P. 307, 438.
le
mais Al-Raki de la ville deipn (Munk, Mlanges donc pas de la ville de Kul'a et ne peut pas tre identifi avec Ibn-Alakuli, que mentionne Mamonide. Du reste, il est difficile d'admettre qu'un habitant de la ville de Eu fa se soit appel en arabe A lahuli, par La raison qu'en syriaque cette ville
suppose
Il
Fr.st,
p. 474).
n'est
se
nomme
A
k
1
Akula.
,
Il
y a des
villes qui,
les
1 1
Le David
Akula (Yaml, Qeogr. Worterb\ p. 219; III, p. 590). question n'a donc pas pu tre surnomm Ahilas hagr;
201
mot
il
devrait,
du
reste,
se lire
vraisemblance de dire que David ait t musulman et se soit converti. Rien ne confirme non plus la supposition de Pinsker que David ait t carate: c'est une hypothse
est contre toute
en
l'air.
Nulle part
les
Carates ne
le
mentionnent
comme un
un
de
leurs coreligionnaires, et R.
Yehuda
parfait
vu ses ouvrages et le croit rabbanite. A l'heure acnous savons que ce David a vcu, au plus tard, la fin du ix e ou au commencement du x e sicle, puisqu'en 931 ses livres taient dj rpandus et qu'il passait pour une autorit. Il a compos au moins deux ouvrages 1 Vingt Chapitres ; 2 inpd iWiifcbK. David n'a eu aucun rapport avec Saadia. L'assertion que Ben-Ascher et Ben-Neftali P. 308, 503, 505. taient des Carates se rattache cette opinion de Pinsker que le Niqqud, la Massora et le Diqdnq sont encore des Carates. Aujourd'hui ces thories sont gnralement repousses (Sappir, Eben II, p. 185 sqq.; Oppenheim, Magid, 1810, Sapjrir, I, p. 16-18 p. 365 et Jd. Zschr.,XI, p. 19-90). Les nouveaux arguments apports par M. Graetz {Monatssci. 1881, p. 366) ne paraissent pas concluants. En effet, l'inscription de Yabe b. Schelomo n'est pas del main de Ben-Ascher {Eben Sappir, II, p. 186), et l'usage de montrer en public les saints livres aux trois ftes et de les faire voir aux communauts existe encore aujourd'hui cbez les Rabbanites de l'Orient (ibicL, I, p. 18). Jusqu' prsent rien ne prouve que les Carates aient eu des acadmies Jrusalem, et cependant nous lisons dans la suscription les mots Aux communauts et aux acadmies de la ville sainte . Les expressions Moreli, Melammed, MasMl sont employes souvent par les Rabbanites pour
rabbanite, a
tuelle,
:
dsigner
Kirkissani
Les Rabbanites croient que leurs traditions leur viennent des prophtes, qu'ils connaissent seuls la langue et qu'ils sont les Masllim et Morim. Le mot snnbiDN ne signifie pas supplment , mais tradition (Meassef Niddahm, I, p. 191; Luzzatto, Tsae, XLII, 19, et Lettres). Quant cette histoire de missionnaires de Jrusalem qui auraient propag
dit explicitement
les
doctrines
rabbanites,
je
l'ai
elle
apocryphe,
p. 71-91).
comme
a pour
P. 310. Scherira ne dit pas que R. Nehmia soit arriv au gaonat par des manuvres et des intrigues il n'a mis en uvre ni ruse ni intrigue, bien que Scherira avec une partie des lves de l'Acadmie lui aient fait opposition. J'ai dj fait remarquer (Stud. ii. MittheiL, III, p. 10) que le plus souvent le lils h;
202
ritait
comme
montre encore l'anatlime lanc par David b. Zacca contre Saadia Le Nai l'a fait destituer pour mettre sa place Joseph gaon, fils de gaonim (f. 2 b )... Et moi je choisis un des savants et je nomme gaon quelqu'un qui est de bonne famille et d'illustre origine et non pas ce vil intrigant de naissance obscure (f. 5 a ). Le deuxime fils de Kohen-dek, R. Hofni, a t nomm galement chef ou membre du tribunal (Stud. u. Mitth., p. 48). Je crois que, pour concilier les choses et unir les deux familles rivales, R.Haa a pous la fille de R. Samuel b. Hofni, et que ce dernier a t nomm
le
:
54 b 56 a ) que l'expression savants du pays d'Edom , employe par R. Joseph b. Berakhia, est remplace dans une Rponse de R. Haa par habitants de Rome .
reste
(
,
Taam Zeqnim,
Nous pouvons complter ce que dit M. Gnetz sur l'article de M. Steinschneider (Virchow, Archiv f. paili. Anat., XXXVIII, p. 42) et les extraits qu'il a publis du livre nrip^tt de Donnolo (Berlin, 1867). Voir aussi Ascoli, Iscrizini indite, p. 35-37, et le Commentaire de Donnolo
P. 316.
sur le Sfer Yera, dit par M. Castelli. P. 318. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur
habit l'auteur du
Tanna dibEliahou.Zunz
;
de la note 43 de la
de Kobak,
et
II, 1857, p. 49-51 Ben-Jacob, Oar Hasefanm, p. 656, Horowitz, append. au Beth Talmud, I, p. 9, 10) croient cet auteur originaire de la Babylonie. Telle parat tre aussi l'opinion de M. Bcher (Monutsschr 1874, p. 267), et cela semble
.
encore dmontr par ses discussions avec les Carates qui vivaient seulement en Orient. Mais M. J. Derenbourg {Rev. des El. juives,
II, p.
134)
P. 324.
Rien ne
qu'il est
prouve que
c'est
Rosch Kala. Dunasch, dans ses posies, demander cette cole l'autorisation de
le
nous retrouvons en analogue de par exemple, pour H. Joseph, pre de Saadia en Egypte
qualificatif
203
et
[Meassef NiddaJiim, I, p. 35), pour Jacob bar Nissim Cairouan pour Yehuda b. Joseph (Rponse des gaonim, ms. de Saint-
Ptersbourg).
P. 328, 490. Le nom du chef slave Ilounou est encore douteux Gayangos croit qu'il faut lire N-ipTi, chic, et M. Dozy (Zsch. D.M. G., XX, p. 286 Gesch. cl. Mauren, II, p. 37,38) corrige ce
; ;
mot en
XXI,
Ninii (Othon I er
A. Harkayy.
[A suivre.)
LE EABBINAT DE METZ
PENDANT LA PRIODE FRANAISE
(suite
'
(1367-1871)
IV
Le pouvoir des lus avant t ainsi renouvel et confirm, et, par cela mme, leur conduite et leurs actes approuvs, les opposants ne formrent plus qu'une faible minorit qui devait s'incliner devant les dcisions de la majorit. Cette rlection du conseil administratif fut la confirmation de la nomination du grand-rabbin, qui y trouva un point d'appui fort solide. En maintenant leur tte les anciens membres du conseil, les Juifs de Metz largirent, pour ainsi dire, le pouvoir qu'ils dlgurent leurs administrateurs et donnrent leur adhsion au droit que leur confrait la dernire ordonnance du duc de La Valette. Ce renouvellement des pouvoirs qui avaient t accords aux
syndics de la
communaut
rclamation suivante,
la ville par quelques isralites qui croyaient avoir se plaindre des lus de la communaut et de la manire dont ils rendaient la justice
:
adresse au gouverneur de
A Monseigneur Monseigneur
le Duc le la Vallette, pair et Colonnel gnral de France, Gouverneur et Lieutenant gnral pour le Roy en ses villes, citadelle de Metz, pays, evesch et gouvernement dudit Metz, Toul et Verdun.
et
Trs humblement remonstrent Joseph Lvy, presbitro des Juifz ses consors, comme ainsi soit que de tout temps et depuis l'es1
Voir plus
liant, p.
103.
LE RABBINAT DE METZ DE
1567 A 1871
203
et terminer de
tablissement des Juifs en ceste ville, ils ont la facult de faire juger tous leurs diffrens touchant leur religion et police en fait civils par leurs juges ou arbitres doctes et particulire scavans es droits de leur loy,non suspects et en cas de suspection, rciprocqs ceux ils en peuvent faire venir de dehors, comme au en font venir de ce lieu pour terminer de leurs diffrens. d'ailleurs
;
employs
publiques
ont de la langue franoise ou autrement, s'appuyant sur la multitude de leur famille qui les advouent, ne veullent permettre qu'autre qu'eux et consors soient juges des diffrents qui se rencontrent aux parties liligantes, sans vouloir considrer que, par les droits et privilges de leur loy, les parties peuvent dclarer leurs causes de
suspection contre celuy ou ceux qui vouldroient juger de leur fait, jamais affin d'avoir des juges neuttres et non suspects, qui ne sont soit. Si qu'estant ncessaire refuss en quelque jurisdiction que ce d'estre pourveu au retranchement de tels abus, ils sont contraincts, pour la conservation de leur loy, qui seroit enfraincte, de recourir
Votre
humblement
qu'il
vous
plaise,
Monseigneur, en considrant qu'il n'est raisonnable que tels soliciteurs supects aux remonstrans comme ceux qui sont incapables soient juges, d'ordonner et commander ausd. soliciteurs et consors de subir aux juges neuttres et non suspects qui seront choisis par les parties pour juger de leurs diffrents, et que ce pendant deffenees soient faictes ausd. soliciteurs et consors de rien entreprendre contre lesd. remonstrans ny user envers eux d'aucune force, violence en leur sinagogue ou ailleurs, aux vifs ny aux morts, et ce sur telle peine qu'il vous plaira, Monseigneur, et ils prieront Dieu assiduellement pour l'heureuse prosprit de Votre Grandeur. Nous avons ordonn et ordonnons que la prsente sera communique aux parties dans trois jours et ce pendant deffaut sur les personnes des supplians. Faict Metz le xmrjour de dcembre 1627. Par mondit Seigneur, et plus bas Sign le Duc de la Vallette
ny ignominie,
soit
La prsente requte a est baille pour coppie et par communication aux parties adverses, Alexandre Lvy et Maren Zey, deux d'entre eux pour tous les autres, ce xvi jour de dcembre mil six cents vingt sept. Throuenne.
(En marge des dernires lignes ci-dessus se trouve
la
mention
:)
l'original
rendu
le
xv
dcembre 1627.
Mais les syndics ayant vu leur mandat renouvel et leur autorit reconnue par une majorit importante de la communaut, se sen-
206
en prirent occasion pour faire reconauquel ils adressrent la supplique suivante comme rponse la plainte cidessus. Le duc de La Valette fit suivre leur demande de l'ordonnance qui renforait encore l'autorit et le pouvoir des lus de la
tirent forts de cet appui et
communaut
Monseigneur
le Duc de la Valletle, Pair et Golonnel gnral de France, Lieutenant gnral du Roy des ville et citadelle de Metz, pays messin, Evechez dud. Metz, Toul et Verdun.
Suplient humblement Lazare l'ain, Isaac mdecin, Alexandre Lvy Marem Zaye, disant qu'ayant pl S. E. donner permission aux Juifs qui sont rsidantz en cette ville d'lire quelqu'uns d'entre eux ainsi qu'ils ont de tout temps accoutum et qui se pratique en toutes les villes d'Allemagne et autres lieux o ils font leur rsidance, pour juger, dcider et terminer tous les diffrents qui
et
pouroient naistre entr'eux touchant leur religion et police particulire en cas civil, ils auroient eleus ce subjet Isaac fils de Lazare Lvy, Joseph Lvy, Salomon Zaye, le gros Mayer, Jacob Lvy, et Lazare l'ain, il y a trente deux ans et demy desquels trois eleus dcds ils auroient leu en leurs places scavoir, en celle d'IsaacLvy, Alexandre Lvy, son fils; en celle du gros Mayer, Isaac mdecin de Salomon Zaye aussy, son fils Marem Zaye, avec l'approbation et consentement de tous, except de six ou sept, qui fchez de n'avoir est appeliez auxd. charges, ont fait tout ce qu'ils ont pu pour les troubler en icelles, ayant estes ports de si grande anirnosit qu'ils oublient tout ce qui est port par leurs coutumes auxquelles les Juifz sont plus troitement liez et obligs que touttes autres nations. Ils ont entrepris de divulguer et donner connoistre ce qui est de plus cach entr'eux, qui sont leurs coutumes et crmonies, en quoi ils encourent de grandes amandes et mesine L'excommunication, et l'action qu'ils ont fait a est si mal receue ce tous les autres que, sans l'obissance qu'ils rendent leurs leus au fait de la police, les femmes et les enfants se fussent jettes sur eux comme ayant commis une faute dont il n'y a pas d'exemple qu'il en soit arriv de semblable en cette ville depuis que les Juifs y sont establis par la grce du Roy et la vtre, mais mesme en quelqu'aulre lieu que ce soit, estant l'ordre entr'eux que quand quelqu'un dit avoir sujet de se plaindre sur le sujet de la police ou pour le fait de la religion, de s'adresser a ceux qui sont leus cet effet et ce sur de trs grandes peines, car autrement il arriveroit que quelques muttins d'entr'eux, pour traverser les autres, leur iroient susciter des procs et diilrens dont personne ne peut connoistre que ceux qui entendent les loix et crmonies de leur religion, et en voudroient, par ce moyen, en donner connoissance aux juges des lieux o ils demeurent, lesquels peu'cslre ne s'en vou; ;
LE RABBIXAT DE METZ DE
droient pas mesler, ou
s"ils
1867
187d
207
il se pourroit faire que, pas entendre et pour quelqu'autres considrations que lesd. eleus taisent par respect V. E., qu'ils seroient grandement troublez et molestez, ce qui vous auroit port leur accorder, conformment ce quia est de tous temps pratiqu en cette ville depuis leur tablissement, qu'ils jugeroient des procs et diffrents qui naistront entr'eux sur le fait de la police et religion en cas civil seulement, nonobstant laquelle concession ayant pratiqu Joseph Lvy, l'undesd. leus, qui est aveugle en tel estt qui les peut aisment juger qu'il n'a pas les fonctions de son esprit libre, ils ont prsent requeste V. E. le 14 dud. mois, par laquelle ils donnent aux suplians la qualit de solliciteurs, encor qu'ils soient leus, ainsy qu'il paroist par les pices cy attaches, et l'auront importun contre la forme et la coutume pratique entr'eux, qui leur deffend expressment de s'adresser personne du monde qu'aux Juifs pour les deffendre, sur de trs grandes peines; exposant, contre vrit, sauf votre respect, que l'on a accoutum de faire tenir les Juifs de dehors pour les juger quand il y a quelque cause (de) suspection contre eux cause des parents, car, cela ne s'est jamais pratiqu, et quant cela se voit, tant s'en faut ils ayent raison de se plaindre des suplians, qui sont aussy de diverses familles, tellement qu'ils n'ont aucun fondement que leur mauvaise humeur, dont Lyon de Bonne, l'un d'eux, s "est efforc, il y a 24 ou ' ans, de faire la mme chose, pour raison de quoy il fut condamn en l'amande, et cela estant tolr seroit capable de ruiner non seulement les suplians, mais toute la communaut, s'il ne plaisoit V. E. de les maintenir et leur conserver les privilges qu'il luy a plu leur accorder
s'en mloient,
pour ne
les
Ce considr, Monseigneur, ils vous suplient trs humblement, suivant et conformment leurs privilges et coutumes, de vouloir approuver lad. lection des suplians, dont il y en a trois qui y sont
depuis trente-deux ans et plus deux, savoir Isaac et Alexandre, depuis sept ans et Marem Zaye, depuis six semaines ou environ, et de leur permettre de faire la fonction et exercice de leurs charges des leus avec la mesme autorit quls ont de tout temps et qu'il se pratique entre les Juifs en quelque lieu de l'Allemagne, mesme de l'Europe, que ce soit faisant deffense aud. Joseph Lvy et consors de les y troubler, renvoyant cette fin les diffrents des parties pardevant eux pour estre jugez l'ordinaire et selon leur coutume, veu qu'il ne peut avoir que l'lection dud. Marem Zay qui les ayent pu soulever, celles des autres ayant est approuves par sy longtemps, et outre vous fers justice, maintenant les suplians dans leurs privilges qu'il vous a pl leur accorder et confirmer. Ils prieront Dieu pour la sant et prosprit de Votre
; ;
Excellence.
Veu la prsente requeste ensemble les privilges par nous accordez aux, suplians et autres pices y mentionnes, nous avons approuv et approuvons l'lection qu'ils ont faite de la personne de
208
Salomon Zaye pour tenir et occuper la charge de sond. feu pre; ordonnans que tous les procez et diffrents qui pouront arriver entre les Juifs rsidens en cette ville pour le fait de leur religion et police particulire et cas civil seulement seront jugs et termins par ceux qui sont leus entr'eux et non autres, ainsy qu'il est de tout temps accoutum faisant trs expresses inhibitions et deffenses qui que ce soit d'entr'eux de contrevenir en quelque sorte et manire que ce soit ce qui est port par lesd. privilges et par la prsente ordonnance, sur peine
d'esleu
Marem
au
lieu
de cent pistolles d'amande applicables ainsy qu'ils aviseront bon estre, et en ce faisant avons renvoy et renvoyons Joseph Lvy et ses consors pardevant lesd. leus pour estre jugez selon leurs loix et crmonies lequel jugement ils seront tenus de suivre et excuter ainsy qu'il est accoutum entr'eux, et sans appel, sur les peines cy dessus portes, et d'estre privs de la protection du Roy et de la nostre. Fait Metz le. vingt deuxime jour de dcembre mil six cent vingt sept. Sign Le duc de La Valletie; et plus bas Par mond.
; : :
Seigneur, Thro:;e?>n"e.
le
Conseil de la
Communaut
sentait qu'il avait lutter contre forte partie et qu'il devait tre
arm en quelque
il demanda au duc de La Valette une ordonnance d'expulsion contre quiconque ne se soumettrait point aux arrts rendus par le Conseil. Celui-ci ne fit aucune diffi-
Le duc de
neur
la Vallette,
et
veschez
les remonstrances qui nous ont est faictes par les eslcuz des que quelques ungs d'enlr'eux, qui ont est mlctez d'amandes pour fautes par eux commises au faict de leur police et religion. et quelques uns de leurs adhrans se jactoicnt de les travailler et traverser aux pouvoir et auctoritez que nous leur avons accordes en ladite qualit d'esleuz. nous priant de les maintenir et de leur prestermain forte pour lexcution de leurs jugemens; Nous ordonnons au cappitaine Siigos, sergent major de ceste ville, de mettre hors d'icelle ceux d'entre lesditz Juifz qui ne voudront obyr et excuter les jugemens qui seront rendus par lesd.
Sur
Juifz
esleus. Faict
Ainsi sign
rouge.
Metz ce xxmr janvier mil six cens vingt huict. Le Duc de la Vallette; el plus bas Par Monseigneur Throuenne, et scell du cachet ces aimes dudict Seigneur sur cire
:
l'original
en papier sain
<!
entier,
LE RABBINAT DE METZ DE
sign
et
scell
1567 A 1871
2f)9
dessus par moi soubsign greffier de Monsieur le Prvt provincial de Melz, oul et Verdun, ce douzime jour de juillet mil six cens vingt huict. Ce faict, ledit original rendu. Jourdain.
comme
donc arm du consentement de ses administrs non seulement il pourrait les faire incarcrer, mais encore expulser de la ville et leur dfendre tout retour ou tout sjour dans le pays
Le conseil
tait
messin.
Bientt, cependant, un grave conflit surgit de nouveau dans la communaut. Le rabbin rendit une dcision qui ne fut pas accepte par certains opposants. Ceux-ci
litige,
demandrent, sur
le
point en
des consultations
autorits religieuses de
eurent soin de mettre de ct celles qui taient conformes la dcision du grand-rabbin de Metz et ne communiqurent leurs amis
que
rumeur
publique en colporta
la
culrent ce sujet arrivrent aux oreilles des administrateurs et causrent au sein du Conseil une vive irritation. On sentit aussitt
il
frapper
les
Une enqute
fut ou-
meneurs du parti opposant, avait t le correspondant des rabbins allemands. On fit alors sommation Joseph Cahen d'avoir se rendre dans la Chambre du Conseil et d'apporter avec lui toutes les lettres
verte qui dvoila que Joseph Cahen, un des principaux
qu'il avait
aux injonctions du
Conseil, se vit bientt consign dans sa propre maison, sans qu'il pt en sortir, et qu'on pt se rendre chez lui. Joseph Cahen, croyant que l'absence du duc de La Valette, si favorable l'administration juive, pourrait lui faciliter la lutte, adressa
la plainte
faisant fonction de
titulaire.
A Monsieur Monsieur
Conseiller
du Roy en
le
Comman-
dant pour
service de Sa Majest
au gouvernement messin en
la Vallette.
l'absence de Monseigneur le
Duc de
Vous remonstre
trs
juif,
habitant de
may
que leseptiesme jour du prsent mois de mil six cens vingt huict il auroit est arrest en sa maison, laT. VII,
>j
14.
14
210
quelle luy auroit est baille pour prison, l'instance des esleuz des Juifz de ceste ditte ville, et commandement luy faict de reprsenter l'original de certaine lettre qu'ils disent ledit remonstrant avoir receu des Rabbi de Francfort et autres villes d'Allemange contre ceux de Metz, et ce] dans quatre jours et parceque lesdilz Rabbi et esleuz des Juifz dudit Metz sont les parties formelles dudit remonstrant et qu'il ne seroit raisonnable qu'iceluy responde par devant eux en ceste qualit mesme qu'il a reprsent en conscience tout ce qu'il avoit en main concernant l'affaire dont ils l'accusent et est prest s'en purger par serment toutes fois et quantes qu'il en sera requis moyennant juges comptans et non suspectz; A ces causes, Monsieur, attendu ce que dessus, il vous plaize de vostre autborit ordonner qu'il aura main leve pure et simple de l'arrest faict sur sa personne, offrant de se reprsenter soubs sa caution juratoire ou soubs autre caution bonne et solvable lorsqu'il vous plaira l'ordonner, offrant mesme de subir et respondre pardevant
;
tels
si
votre prosprit
(Sign
:)
Epi"
gouverneur par intrim ne voulut point rpondre cette un compte exact de toute l'affaire. L'enqute laquelle fit procder le grand-prieur de Toulouse eut pour rsultat de faire dbouter de sa demande Joseph Gahen, qui reut l'avertissement officieux d'avoir se soumettre aux dcisions de la communaut et se tenir dornavant tranquille, s'il ne voulait pas s'exposer de plus grands dsagrments. Sur la demande
le
Mais
mme
des syndics,
il
A Monsieur Monsieur le Grand prieur de Tboulouze, de ce comandant pour le service de S. M. au gouvernement messain, soubs mes Seigneurs les ducs d'Espernon et de la Vallette.
Suppliantz humblement les trs suiect et trs obyssants esleus comminaut des Juifz habitants de ceste ville de .Metz, soubs les bening et favvorable protection de S. M. et R. Disantz que par la lavveur de Monseigneur le duc de la Vallette luy a plu les maintenir en leur charge et fonction de esleus, de avoir pou\oir de terminer les dilfrentz que peuvent aaistre entre les Juifs thouchant les cas civils seulement, selon leur loix, pour tenir police
d'entre la
entre eulx,
d'icoulx
eflfcctier
comme aussy
les esleus,
ordonnans y contraindre
de poinetz eu poinetz,
et
de avoir mainforte aux excutions la partye sur charge de tenir et. sy quelque mutin ou sditieux y
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1871
211
vodroy contrevenir, les mettre hors de leur compagnie, tellement que iceux contervenantz demeurront desprivv du protection de S. M. et de S. E. Et d'autant, Monsieur, que lesd. esleus entendent derecheufz quelque rcmution contre eulx deserant contervenir aud. de S. E, ils s'adressent votre noble Grandeur pour recevoir favveur et misricord, ;en considrant que il est raisonnable, Monsieur, de se gouverneur et rgleur, de tenir police selon les coustimne ancienne et cermonic, comme de tout temps du pass se ait pratuicqu, il vous plaira leur donner la mesme dit previlige, conformment aux ordonnances de S. E., soit du jugement soit du excution cy dit, sil vous plaist, Monsieur, et tant plus lesd. suppliantz seront obligs de contenir leur prire a Dieu tout puissant pour votre proprit et grandeur, que vos jour soyant prolong en sant et trihomphe; Yeu une requeste prsente Monseigneur le duc de la Vallette par
de la communault des Juifz de ceste ville, avec le dcret appos au bas d'icelle et datte du X e dcembre 1627, par lequel il est ordonn que les jugementz rendus entre les Juifz par leurs Rabby ou esleus, ou par la pluspartdesdictz Rabby et esleus, seront excutez avec defences d'y contrevenir; Vue aussy une ordonnance de mond. Seigneur des xxiiip janvier anne prsente, contenant les plaintes qu'il a receues desd. esleus remonstrantz contre quelques particuliers juifz qui ont dessein de les traverser en leurs fonctions et jugementz, par laquelle ordonnance mondit Seigneur maintient les remonstrans ne leur pouvoir d'esleus et ordonne que les Juifz qui ne vouldront subir et obir leurs jugementz vuidront la ville A ces causes, et recognoissant par le narr de la prsente requeste que, nonobstant tous les dcretz et ordonnances de mondit Seigneur, aucuns d'entre les Juifz recommencent se mouvoir pour troubler par ce moien le repos de la communault, en quoy ilz se rendent non seulement indignes de la protection du Roy, mais encore de la bienveillance de mondit Seigneur; Nous enjoignons ausdictz esleuz remonstrans de nous tenir soigneusement advertis de ceux qui rsisteront et dsobiront ausdictes ordonnances, affin que nous leur lacions ressentir la rigueur d'icelles en donnant mainforte telle qu'il appartiendra ausdilz esleuz contre les rebelles et infracteurs desdictes ordonnances. Faict Metz ce cinquiesmc jour du moys de may 1628.
les esleuz
;
(Cachet)
Par Monseigneur,
Vernier.
Communaut triomphrent ainsi de nouveau par que leur avait donne le gouverneur de la ville. Mais, sentant que le conflit n'tait pas pour cela termin, et persuads que les perturbateurs n'en continueraient pas moins leurs menes, ils firent de nouvelles et plus actives dmarches auprs de M. de Fromigre, gouverneur de la ville par intrim, pour
Les lus de
la
la
satisfaction
212
obtenir de
une sanction
Il
ils
voulaient
police locale.
et
consentit
rendre, sur la requte du Conseil de la Communaut, l'ordonnance suivante qui enjoignait mme aux chefs des archers de faire excuter les sentences
du
Monsieur Monsieur le Grand-Prieur de Thoulouze, conseiller du Roy en son conseils d'estatet priv, commandant pour le service de Sa Maiest de la ville, citadelle, evesch de Metz et pays Metz, en l'absence de Messeigneurs les ducs d'Espernon et de la
Yallette.
Remonstrent trs humblement mondict sieur le corps et les esleux des Juifs habitans de ceste ville combien qu'ils ayent les lettres patentes des deffuncts Roys d'heureuse mmoire avec les attaches de mesdicts Seigneurs duc et la Vostre, contenant non seulement la confirmation de leurs privilges pour l'observation de leurs crmonies, la police, les cas civils, mais peine contre les rfractaires, si est-ce que quelques mutins et factieux d'entr'eux, ayant estmults pour leur rbellion et dsobissance, ont prsent requeste Monsieur le Prsident et du depuis Monsieur de Marillat, qui a remis le faict vostre prudence mais comme il est important, et que lesdictz mutins ne tendent qu' se redimer de la peine ordonne contre eux, mesme qu'il s'agit de chose juge pour faict de leur religion, ils vous supplient trez humblement, Monsieur, qu'il vous plaise leur vouloir prester main forte tant pour les faire jouir du bnfice desdicts privilges que l'excution de ce qui a est dcrt et ordonn contre eus, et outre que ce sera chose conforme l'intrt du Roy. des de Metz, de mesdicts Seigneurs et la vostre prcdemment, ils prieront Dieu pour vostre sant et prosprit. Veu la prsente requeste ensemble les pices y mentionnes et particulirement une ordonnance de Monseigneur le Duc de la Yallette du xxiin e janvier six cents vingt huict, par laquelle il ordonne au sieur de Serigos, sergent major, de mettre hors la ville ceulx d'entre les Juifs qui ne vouldront obyr et excuter les jugement/, rcnduz par les remonstrantz en qualit d'esleuz de la communaut desdictz Juifs, et aiant sur ce oy aucuns de ceulx dont est plainte et remarqu, par le discours des partyes, que le faict de question semble vouioir prendre une mauvaise suitte, attendu principalement que lesd. dont est plaincte font profession de s'adresser aux Rabby des Juifs habituez dans les terres de l'Empire dont ils sont originaires, en quoi ils font bresche la bnigne et favorable protection du Roy dont ils se sont rendus indignes et privables A ces causes, et pour coupper chemin aux dsordres et inconvnients que ces choses-l peuvent produire, et qu'il n'est juste de souffrir tel/, perturbateurs du repos des communaull/. qui sont en spciale sju;
;
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1671
213
vegarde de Sa Majest, Nous avons de nouveau, et en tant que besoin seroit, permis et permettons ausditz esleuz remonstrantz d'uzer du pouvoir qui leur est concd tant par leur tablissement, lections faictes de leurs persones, que des dcretz et ordonnances de
mond. Seigneur de la Valtette, et en ce faisant faire excuter les jugementz qu'ils auront renduz contre qui que se puisse estre d'entre eulx. Et en cas que pour cest effect ilz eussent besoin de l'assistance de l'auctorit du Roy et de main forte, nous ordonnons au S r de Serigos que, conformment aux dcretz et ordonnances de mond. Seigneur, il ait bailler instamment ausditz remonstrantz toute la main forte qu'il jugera leur estre ncessaire pour l'excution de leurs dilz jugemenlz, le tout comme pour chose qui touche l'auctorit du Roy et de sa protection. Et parce que nous ne pouvons signer, cause de la goutte dont nous sommes prsentement incommodez, nous avons faict appozer au bas du prsent dcret le petit cachet de noz armes et faict contresigner un secrtaire. A Metz ce xxyji
avril 1629.
Vernier.
rer
Si
La crainte salutaire que cette nouvelle ordonnance devait inspiaux opposants n'eut pas toute l'efficacit qu'on en attendait.
pendant quelques mois les manifestations hostiles se relle mcontentement n'en grandissait pas moins et commenait mme se propager au milieu de la population qui, jusque-l, n'avait pris aucun parti dans l'affaire. L'approche des ftes d'automne de l'an 5390 (septembre-octobre 1629) fut l'occasion d'un incident grave, o le Conseil de la Communaut se vit
chrent,
oblig de faire acte de svrit et de montrer la ralit des pouvoirs qui lui avaient t confrs par le gouverneur de la ville. Un nomm Oury Cahen, assez proche parent de Joseph Cahen,
pour susciter quelques ennuis au Communaut, et venger ainsi son parent. Il chercha par la promesse d'une large hospitalit et de fructueuses aumnes attirer Metz un de ces rabbins noprofita de l'approche des ftes
et
grand-rabbin
aux
lus de la
mades
Celui
gramme,
rputation de manier fort habilement l'piOury Cahen esprait le mettre aux prises avec le grand-rabbin. L'opinion publique commenait se dtacher d'une
ci
avait la
et
administration trop dispose user et abuser de l'appui qu'elle trouvait auprs des autorits locales, et elle reprochait au grandrabbin, qui no prenait aucune port l'administration temporelle
seil
de la Communaut, de n'avoir pu empcher les membres du Conde recourir ces autorits. Sa patience et sa mansutude des
214
premiers jours taient oublies. On se prpara donc couter et souligner les critiques dissimules que sans doute le prdicateur tranger n'pargnerait pas au grand-rabbin ou l'administration. Mais les lus n'entendaient point servir de cible aux quolibets du public et aux malices d'un rabbin ambulant. Quand celui-ci eut prononc quelques homlies dans diffrentes maisons, le Conseil
de la
Communaut
se runit et intima
Oury Calien
l'ordre de le
renvoyer immdiatement.
Comme
il
refusait de se soumettre
cette dcision, le Conseil demanda au duc de la Valette l'expulsion d'Oury Cahen. Le gouverneur de Metz accda cette demande et rendit l'ordonnance suivante, qui dclarait Oury Calien dchu de la protection de Sa Majest et forc de quitter la ville, sans pouvoir jamais y revenir.
Le Duc de
la Vallette,
et lieutenant-gnral
de Metz, Toul
et
pour Verdun.
Roy en
ses
pays
et
gouvernemens
Sur les plaintes qui nous ont est faites par les leus des Juifs rsidens en cette ville des troubles et dsobissances que Ory Caen, juif, a fait leurs jugemens, s'esforant par des voyes extraordinaires de ruiner l'ordre qui a de tout temps est observ entr'eux en suites des ordonnances du Roy et de nos rglements pour la dcision de leurs diffrents, affectant des nouveauts prjudiciables leur repos, ayant mesme introduit un Raby tranger qu'il a fait venir en cette ville sans nostre permission pour faire rumeur et sdition en leur sinagogue, et qui, non content de ce, sans considrer leur qualit d'leus, use de menaces et injures attroces contr'eux aprs qu'il nous est apparu de mauvais dportemens et humeur sditieuse dud. Ory
;
Caen, nous avons dclar et dclarons iceluy Ory Caen priv et dcheu de la protection de Sa Majest et la nostre; ordonnons qu'il sera ray et ost des registres et enrollement des Juifs qui ont permission de faire leur demeure en cette ville, et qu'il sera mis et jesl hors avec sa fille dans trois jours, leur faisant trs expresses inhibitions et deflenses d'y retourner ny de faire leur demeure dans le pays francaleud de la protection du Roy ni dans aucuns lieux de notre gouvernement, sur peine de la vie; enjoignons au sergent major de la ville de tenir la main l'excution de la prsente ordonnance, laquelle nous voulons estre nottifie audit Ory Caen. Fait Metz le treizime jour de dcembre 1629. Sign, le Duc de la Vallette, et plus bas, par mondit Seigneur, Throuennc.
administrs pour leurs chefs lut si grande et si vidente, cause de la rigueur extrme de cette mesure, que, peu de temps aprs, le
LE RABBJNAT DE METZ DE
Conseil ne
1567
1871
213
trouva plus de collaborateurs pour les diffrentes uvres de la Communaut et se vit dans l'obligation de se retirer. Le grand-rabbin aussi tait bout de patience, et il aurait sans
doute quitt immdiatement la communaut de Metz, sans une maladie grave de sa femme, qui la conduisit au tombeau dans le courant du mois de juillet 1632, comme nous l'indique la mention
suivante, releve par M.
Morbange sur
nmhtt niDN
'\-i
le
registre de la confrrie,
la date du 19
tt"n"3t"5"ri
y-^tt
Ab 5392
rroaih
rrDp
n"it"o
3N "i
p"pi Y'3"n y"D nt. Abreuv d'ennuis et de dboires, douloureusement frapp par la mort de sa femme, Mose Cohen rsigna ses fonctions et retourna Prague, o ses compa-
nommrent premier passa ses derniers jours mditer les livres saints et les interprter suivant le systme mystique. ]i mourut Prague avec une rputation de saintet, le mardi 4 heswan 5403 (octobre-novembre 1642). L'inscription de sa tombe
triotes l'accueillirent avec dfrence et le
assesseur du grand-rabbin.
Il
se trouve releve dans le recueil des inscriptions du cimetire de Prague Avant de continuer la biographie des rabbins de Metz, disons encore un mot du pouvoir judiciaire des lus et du chef religieux de la communaut. Nous aurons d'ailleurs en parler quand il faudra raconter les luttes que le Conseil del Communaut eut soutenir contre les prtentions des tribunaux ordinaires. Dj eu 1634, quelque temps aprs l'tablissement du Parlement Metz, il y eut, sur la demande des Juifs et sur les rquisitions conformes du Procureur gnral, un Arrt rendu 'portant rglement entre les marchands bourgeois de la dite ville, d'une part, et les Juifs rsidant an dit lieu, d'autre part-, qui porte notamment que les Juifs pourront juger entr'eux pour chose de religion ou police particulire . Cet arrt mit un terme toute vellit de s'affran'
Communaut
et
maintint tacitement
le
coutume de juger tous les diffrends de Juif Juif. Lorsque, en 1645, une attaque fut dirige contre le pouvoir judiciaire du rabbin et des lus et que quelques personnes
rabbin et les lus dans
la
voulurent mconnatre leur droit de juger les affaires des Juifs entre eux, on dut s'adresser au marchal de Schomberg, alors gouverneur du pays. Celui-ci, par une ordonnance du 2 avril 1645, statua que tous les procs et diffrends qui naistraient entre les Juifs residans Metz pour leur loi et police particulire en ma19
Kalmann Lieben
s. 1.
b3i par
Prague, 1837,
p. 74,
n 143
cf.
n. d.,
l'arrt.
216
coutume
et les
privi-
ont t accords, sans qu'aucun d'iceulx Juifs y contrevint, a peine de mille livres d'amendes . Cinquante ans aprs (1694), une nouvelle tentative devait tre faite pour contester
lges qui leur
et
le
Le successeur de R. Mose Calien fut un rabbin du nom de Lob ou Loeb, qui avait t grand rabbin Ma}"ence, puis assesseur 1633: Francfort. David Ganz dit, en effet, c la date de axu 5393
dTfcbp. Cette date de 1633 correspond trs bien avec la vacance de la place de Metz; car nous avons vu que Mose Cohen avait quitt cette ville la fin de 5392 ou au commencement de 5393, c'est--dire dans le courant de l'anne 1632. Nous ne connaissons aucun autre dtail biographique sur R. Lob ni sur la dure de ses fonctions. Tout nous autorise supposer qu'il quitta bientt Metz pour aller exercer ailleurs ses
innfi
^^ v^"
'n
fonctions rabbiniques.
l'lection d'un
la fin et
de 1643, la
Communaut
faisait
nouveau rabbin
l'autorit souveraine,
comme
:
4 aot 1644
ainsi
conue
4644, 4 aot.
Monseigneur Monseigneur
Ilaluio, pair de France,
le Mareschal de Schomberg, duc de gouverneur des villes et citadelles do Metz, pays messin, des Eveschs de Metz et Verdun, et Lieutenant gnral pour le Roy en Languedoc.
ville
de
Metz, disants qu'ils ont tousiours obtenu de Nosseigneurs les Gouverneurs dudit Metz d'avoir un Raby pour les instruire et enseigner
leurs lois et crmonies, ainsy qu'appert de la dernire permission
que leur
Vallette,
lenci
en Tanne
1627, et qu'ils
Ce considr, Monseigneur,
.'
il
la
table
il
3T
>t-
1652.
LE ItABBINAT DE METZ DE
1567
1V71
217
1er prs d'eux Raby Nathan de Francfort, pour rsider en cesle ville et s'y habituer et faire ladite charge et fonction de Raby, comme il s'est praticqu de tous temps entre eulx, et ils seront de tant plus obligs de se rendre trs obissants vos commandements. Veu la prsente Requte et la permission accorde par M. le duc de la Vallette au Raby Moyse Gahen de Prague, nous permettons au Raby Nathayn de Francfort de rsider en cette ville et s'y habiter, pour y faire la charge et fonction de Raby, comme il s'est pratiqu de tout temps entre les Juifs, la charge de vivre et se conformer aux dietz de Sa Maiest et aux ordonnances de Messieurs les Gouverneurs qui nous ont p'rcd. Faict Metz ce vingt quatriesme jour d'aoust M. VI e quarante [et quatre. [Sign :) Schonberg. [Et plus tas :)
Par Monseigneur
De Charmoys.
A ct des cinq rabbins Isaac Lvy, Joseph Lvy, Moyse Calien de Prague, Lob ou Le'b, Nathan de Francfort dont nous venons d'tablir d'une manire certaine la succession de 1595 1650,
nous devons constater que, pour cette priode, nous avons encore trouv dans le mmorial de la synagogue de Metz la mention de
grand-rabbin,
quelques personnages, qui, sans avoir exerc les fonctions de avaient cependant enseign et exerc certaines
i:na Moi'nou,
'n n'^iE "ja N'h'WOSbN 'n ann i:m ysrbanp nr^a -iap3i ^aw inbn (5393 JuinJuillet 1633). Dans rmunration des mrites qui lui donnent des droits son inscription dans le Memorbuch se trouve la phrase
: priifci
Alexandre Lvy
tan n"-n
'a
a"3fc"i
"p
m2
bripr;
na
m-j-n.
Senior ou Schnor Lvy : 'n nann "ja iijrsw 'i a-in WHa noT bino-n rnin "pn^rra iiaw b"- nbn nizja s-ju 't -ttB "j-po (5395= Mai- Juin 1635). 3 Mardoch Isral, plus connu sous le nom de Ziskind l'ancien 'n ann i:mfc Yhi ba -va vmpyn i\n na bfiW
"ias3 y-ia p"p
:
ww
b
n"i"ri
ma
"a
ip- j^pD" T (5400 est aussi mentionn cette date dans les registres
D"p
l
nbrttbo
m^a-o opans
:
^stprt
bww
Tnpo'n
n"ni73.
4 Nathan Cohen : *it33 inar: ap:r epv na apr-> fria 'n air; n-ntt n^an rwa msana id ddid ana n:n bints-a min "pa-in p"B"b N'n pn
traia (401
= Avril
1641).
Il
Jacob Yehouda
N"n
b^mp"*
-ia
rmrp
apsn
'n
ann
uns
218
";- tyva i*!a rrrr. c"w rflas p"? ~^ nisn^a iPttJh a"n t8 Mai 1642). iTiast 'yiaa b^DWtt (402 6 Phobus Lvy : b"X'o laines -,"-.r^, dont le dcs est inscrit dans le registre de la Confrrie seulement la date de iiS, premier jour de Schebouot (5395 == Juin 1635).
VI
A partir de 1650, la communaut est forme et solidement assise, son organisation est sinon complte, du moins tablie sur des bases durables sa rputation est devenue excellente elle brille et passe pour une des communauts les plus belles et les plus impor;
on a oubli les ennuis des premiers temps. Les membres composent jouissent de l'estime gnrale et ont un accs faciie auprs des hautes autorits et auprs des personnages les plus marquants du pays. Le rabbmat gagne aussi en grandeur et en importance. Les hommes les plus verss dans la science thologique et dans la casuistique, soit de Pologne, soit d'Allemagne, seront dornavant
tantes, et
qui la
de grand-rabbin de Metz, et
mme
le
solliciter
relig'eux.
les suffrages
chef
que Metz devenait de plus en plus un centre d'tudes srieuses et fortes, grce l'initiative que prenait cette communaut et l'hospitalit qu'elle offrait gnreusement aux tudiants. Le nombre toujours croissant de ceux-ci tait encore un sttrait de plus qui rendait la place de grand-rabbin de Metz
C'est
Voici
quel
la
tait
le
Metz.
Lorsque
de dcs ou de dpart, les membres du Conseil de la-Communaut prenaient individuellement des informations sur les candidats disposs solliciter la place, sur ceux qu'on pourrait dcider accepter ces fonctions
faites
par
membres du
pour qu'on ne sut pas l'avance les noms des principaux candidats. Le public discutait chaudement leurs titres et se passionnait pour l'un ou pour l'autre d'outre eux. Bientt le Conseil arrtait la liste des candidats sur l'acceptation desquels on pouvait comp-
LE RABBINAT DE METZ DE
ter, et
1567
1871
219
la
synagogue
et
dans
quartier
juif,
quel tait
le
On
ne pouvait savoir que le jour mme de l'lection quelles taient les personnes qui concourraient la nomination du grand-rabbin. Le tirage au sort dsignait au dernier moment les lecteurs qui devaient prendre part au vote. Le systme lectoral tait celui-ci Tous les membres de la communaut taient diviss en trois catgories selon leur fortune et, par suite, selon leur part contribu:
tive
aux
frais
de la communaut
classe pauvre.
Classe riche, classe moyenne et La premire contenait tous ceux dont la fortune
:
;
de
mille
dix
mille
florins,
et la
possdaient pas mille florins, mais qui n'taient pas secourus par
la caisse de la
toutes
les
fois
pour l'administration, soit pour le rabbinat, on tirait au sort, de c 'lacune des boites un nombre gal de noms, trois, cinq, dix ou quinze. Les lus pient immdiatement convoqus, et devaient sur l'heure se rendre dans la salle du Conseil pour prendre part au vote. Nul ne pouvait s'affranchir de ce devoir. L'absence de la ville ou le cas de maladie grave taient seuls admis comme excuses. Les amendes encourues taient fortes et rigoureusement perues. Souvent les personnes convoques ne connaissaient point ce qui devait Taire l'objet de leur vote. Une fois les lecteurs runis, on fermait la salle du Conseil, et ils ne pouvaient se sparer avant d'avoir termin les noqu'une lection devait se faire
soit
minations qui avaient motiv leur convocation. Pour la nomination du grand-rabbin, le corps lectoral tait compos 1 des syndics ou membres du Conseil au nombre de
:
composant
le
liste spciale qui serval chaque anne la nomination des assesseurs du grand-rabbin. Les lecteurs de cette deuxime catgorie n'taient pas toujours en nombre gal; ils taient tantt plus ou moins nombreux, mais enfin, 3 de ils ne dpassaient jamais le chiffre de dix-huit vingt dix personnes de chaque classe de -la population dont les noms taient tirs au sort; soit trente pour ies trois classe^. C'tait un total d'environ cinquante lecteurs dont les trois cinquimes ne pouvaient tre connus l'avance ni, par consquent, circonvenus par les partisans des candidats. Il y avait une commission spciale elle tait compose de six charge de tirer les noms au sort syndics et de six membres (deux de chaque classe) qu'on lui adjoignait ses fonctions duraient chaque fois un an. Cette commis-
220
sion,
et faisait appeler par les employs de la mesure de leur dsignation par le sort, les personnes qui devaient prendre part au vote. Celles-ci devaient se rendre, toutes affaires cessantes, dans la salle du Conseil o elles taient enfermes avec les syndics et les rabbins jusqu' ce que l'lection du grand-rabbin ft termine. Toute personne dsigne par le sort, pour tre lecteur, qui ne se rendait pas dans la salle du Conseil immdiatement aprs avoir t convoque, tait condamne cinq cents livres d'amende. Les employs de la communaut avaient une demiheure pour faire connatre aux lecteurs qu'ils avaient t dsigns
par
le sort.
la dsignation des assesseurs du grand-rabbin, la commission lectorale ne se composait que de neuf membres, outre les syndics et le grand-rabbin (trois de chaque classe). A cet effet,
Pour
il
y avait
convoque le premier jour de Selihot pour neuf membres qui, immdiatement appels, se runissaient avec les autres membres dans la chambre du Conseil et dressaient une liste de huit rabbins. De ces assesseurs, les quatre premiers sigeaient pendant les premiers six mois, et les quatre derniers pendant le deuxime semestre. Dans chacune de ces sries, il devait y avoir deux hommes brevets rabbins depuis longtemps et ayant dj sig comme assesseurs; la commission pouvait choisir les deux autres parmi les personnes
tait
quinze noms, et jamais on ne les ouvrait avant l'poque rglement, moins d'un cas de dcs. La commission
procder
la dsignation des
fut
ce
le
nom
lui
venait
jour. Sa famille
Mais
le
pre de
notre rabbin quitta son pays natal pour se rendre on Pologne et y surveiller l'impression du livre n?::n rrvD&n, ouvrage trs rpandu
de morale populaire, compos par Eliahou Vidas, l'un de ses aeux. Mose (Hait le plus jeune de ses enfants. Il lit de trs bennes
tudes religieuses,
et, bien jeune encore, fut nomm rabbin et occupa successivement diffrents postes en Pologne, o il acquit une certaine clbrit. A la suite du soulvemenl excit par Cbmiel-
nicki, et de
La
Cohen
quitta sa
patrie, o sa science el
son
LE RABBINAT DE METZ DE
rudition taient fort apprcies.
sa
1567 A 1871
221
il
bin par la
renomme, car il fut presque aussitt choisi comme grand-rabcommunaut de Metz (1649). Son nom est rest populaire Metz et en Pologne, non seulement
compose sur
il
vnements de tmoin oculaire. Cette lgie a t publie, avec un commentaire de l'auteur luimme, dans une brochure contenant diffrentes pices rituliques et portant le titre de triBpn '. Il laissa aprs lui un ouvrage plus important qui a t imprim cinquante ans aprs sa mort, sous le titre de ma ria -. Cet ouvrage, divis en deux parties, contient des explications exgtiques et hermneutiques sur un grand nombre de versets bibliques diffrents travaux de son pre, Elizer ben Schalom, y ont t joints; son gendre Mose ben Schalom y a ajout des extraits et des tables; enfin, son fils Tobia, y a mis la dernire main et l'a complt par des notes. Constatons en passant que cet ouvrage n'est pas mentionn dans la Bibliotheca jndaica
tout cause d'une lgie qu'il a
les
fut le
de
Fiirst.
recueilli la plus grande partie de ces renseignements biographiques dans la prface du livre srma iiiB*53, ouvrage de mdecine compos par son fils Tobia. Celui-ci tait n Metz en 1653. Il quitta sa ville natale aprs la mort de son pre et fit d'excellentes tudes religieuses et mdicales en Allemagne. Il embrassa cette dernire carrire et devint mdecin du sultan Ahmet. Son ouvrage de mdecine eut, en son temps, une trs grande rputation. Pour en revenir au rabbin Mose Cohen Narol, nous devons faire remarquer que, contrairement l'usage et pour des motifs que nous n'avons pu dcouvrir, le Conseil de la Communaut n'avait pas demand au gouvernement la confirmation de sa nomination. Volontaire ou non, cet oubli donna lieu un incident qui mut profondment la communaut tout entire et particulirement le rabbin. Cet incident, qui eut lieu lors du sjour de Louis XIV Metz, en 1657, a t racont par R. Mose Cohen lui-mme dans une note marginale, crite sur un exemplaire du Yalkout, et le texte en est rapport dans la Monalssclirift 3 de Graitz. En voici
la traduction
:
Nous avons
Amsterdam, 1699,
in-4
2
3
222
en toute vracit la depuis que je suis rabbin Metz. Le lendemain del fte de Kippour de l'an 418 ! est venu dans la ville le souverain du pays, Louis, roi de France et de Navarre, avec la reine sa mre et son frre, le duc d'Anjou. Le samedi suivant, premier jour de Souccot, le roi vint la synagogue avec pompe et clat, accompagn de son frre et d'un grand nombre de ducs et de nobles. A ce moment, la communaut isralite ne savait qui s'adresser pour obtenir de la munificence royale la confirmation de ses privilges. Le lendemain, deuxime jour de Souccot, vint la synagogue le secrtaire du noble comte de Brienne, grand chevalier, et il dit en toute sincrit aux Isralites Le roi a tmoign toute sa satisfaction Vgarcl des Juifs et il a donn ordre ait, chancelier de prparer les lettres co?i/irmalives de leurs immlget. Quand ces paroles furent rapportes aux membres du Conseil de la communaut, ils dlgurent deux notables auprs de ce mme secrtaire pour entendre de nouveau de sa bouche les paroles bonnes et rassurantes qu'il avait prononces. Le secrtaire leur dit alors Je sors l'instant de chez le comte de Brienne, qui m'a donn l'ordre de prvenir les Isralites qu'il recevrait le lendemain le rabbin avec deux au ires membres de la communaut des plus notables et des plus instruits. Le lendemain, premier jour de IIol hamod, nous nous prsentmes devant lui il m'accueillit avec beaucoup d'allbbilit ainsi que les deux administrateurs qui m'accompagnaient et qui taient le vnrable B. Jacob et l'bonorable B. Sligmann. h me (il demander par l'interprte comment j'avais pu me rsoudre venir dans celle ville exercer les fonctions de rabbin sans autorisation royale or, les privilges des Juifs ne souffrent pas d'interprtation, car il est dit formellement qu'ils pourraient choisir un rabbin parmi eux, mais non en appeler un de l'tranger (sans l'autorisation royale).
relation de ce qui est arriv en
1
Pour faire connatre les miracles que ceux qui l'adorent et le rvrent, je veux
ma prsence,
mots dits au nom du roi, nous fmes saisis de frayeur visage devint tout blme [je compris en vrit de quelles mains parlait ce coup, qui j'tais redevable de ces reproches, quelles taient les personnes qui avaient fait cette dnonciation.
ces
et
mon
Mois
je
Quand
1
ne veux pas crire ma pense, intime). le comte vit que la terreur s'tait empare de moi
la suite
La
jour de Kippour
le texte dit le
chrtienne; c'est
-
le
le texte se trompe en disant que lendemain ce qui concorde parfaitement 18 septembre que Louis X V lii Bon entre Metz.
1
accompagne
c'tait le
Dans
re
le
chronogramme
rapport)
:
ttre
un
poinl Bur
le
2.
la premire lettre de chacun des trois mots suivants du mol bah ne donne que 16 (416) et non 18 (418) comme cela ob! ncessaire pour correspondre avec l'anne 1651 [septembre). Il fa publi par la BChrift est plein de fautes de copiste un peu d'attention les aurait fait viter
i
lettre
trs facilement.
LE RABBINAT DE METZ DE
1567
1871
223
des paroles qu'il venait de prononcer, il Faites comprendre M. le administrateurs qui m'accompagnaient rabbin qu'il ne doit point s'affecter de cela car le roi est trs bien:
aux
veillant, et,
il
la situation.
Il
si le fait
relev par
comme
l'a dit le
song un seul instant s'en formaliser, car il signa ce jour mrre les Lettres patentes confirmant les privilges des Juifs de Metz.
En
effet, ces lettres sont dates du 25 septembre 1057, qui correspond au premier jour de Hol hamod, o le rabbin et ses compagnons s'taient rendus chez le comte de Brienne. Ces lettres por-
un rabbin et l'appeler des familles des Juifs establis hors notre roiaume sans au pralable s'estre retirs par devers nous
la
pour obtenir
permission
C'tait la
premire
fois
ace
mise dans
Metz.
Le
roi
donna encore
le
signant,
4 octobre suivant, un ordre par lequel il tait permis au rabbin et sept Juifs chargs des affaires de la Communaut de porter des chapeaux noirs dans la ville et tous indistinctement d'en porter la campagne, tandis que jusque l tous devaient
porter des chapeaux jaunes
la ville comme la campagne '. Le rabbin Mose Cohen Narol mourut Metz le samedi soir, Mai 1659) et fut enterr le 33 e jour de l'Orner [= 19 Yar 5419 lendemain avec une pompe extraordinaire. Cette date nous est fournie la fois par le registre de la confrrie hbrah et par le mmorial de la communaut. Ce dernier rappelle le souvenir de
les
termes suivants
rnsfii
Tnrflfl p twp i5E -nin^o Y'a"fi banuya fDnrs fi-n^bn Tyim bs-no^n min yiantro T.fi^fi "-:v '-n V'-n"N rrn "pw p"p hn fia nisnM etan ykis r::z id^ fia a^'n ittirn a"b ,Torn b bai mrp-i mmbo. Ajoutons enfin, pour terminer tout ce qui concerne R. Mose Cohed Narol, que sa veuve quitta Metz avec son fils Tobia encore en bas ge et qu'elle pousa (5424 1664) en secondes noces le
-iwbn
WK
Voir Michel Einrn., Histoire du Parlement de lie!:. Paris, 1843, p. 513. Voy. -PT mn. p. 258 b.
224
La communaut de Metz
peine g de dix-huit ans,
homme
d'une haute
Thomim
Fraenkel.
communaut de
Grodno.
cution
Il
de quitter
le
pays,
comme
elle avait
du dpart de R. Mose Cohen et de tant d'autres. R. Jona se retira en Bohme, Prague, sa ville natale, o la communaut de Metz alla le chercher. Pour la nomination de ce nouveau titulaire, l'administration juive de Metz ne s'exposa pas encourir les reproches qu'elle
t la cause
fait
la
sanction royale, et
tentes
le
16 avril 1660
suivantes
qui
confirmaient
Thomim
Fraenkel et
expdia
les lettres
la
authentique.
1GG0. 16 avril.
Louis, par la grce de Dieu Roy de France et de Navarre, nos et faux conseillers les gens tenant nostre cour de Parlement de Metz.' salut. Par nos lettres patentes du vingt cinquime septembre M. VI e cinquante sept, portant confirmation des privilges aux Juifs rsidans en nostre ville de Metz, nous avons, entre autres
ams
choses, ordonn qu'ils ne pourront l'avenir choisir un raby et l'aphors notre Royaume sans au
En consquence de quoy, nous ayant fait remonstrer que, par mort de leur raby, ils ont choisy la personne du nomm Jonas, poulonois de nation, pour leur servir de raby, mais comme il ne peut en faire les fonctions sans en avoir au pralable notre consentement, ils nous ont trs humblement fait supplier leur en accorder nos lettres ncessaires. A ces causes, nous avons permis et accord, et par ces prsentes, signes de nostre main, permettons et accordons aux Juifs habitans de nostre ville de Metz de pouvoir se servir dudit Jonas poulonois pour leur Raby, et qu'il puisse ee.-t effet s'eslablir en notre ditte ville pour y faire les fonctions telles que faisoit le dernier dcedd et ses prdcesseurs. Si nous mandons que les prsentes ayis registrer et du contenu en icelles jouir et user ledit Raby Jonas poulonois, sans permettre qu'il soit troubl en ses fonctions par qui que ce soit. Car tel est noire plaisir. Donn Carcassonne le seiziesme d'avril M. VI e soixante et de notre rgne le dix-septiesme. Sign Louis. Et plus bas, Par le roi De Lomnye, av. c paraphe, avec le grand sceau en cire jaune sur queue pendante el parchemin, et cost est escril Registre au greffe des expditions de la chancellerie de France par moi conseiller du Roy, grefla
:
:
:
LE RABBINAT DE METZ DE
lier
1567
1-71
xante, sigu
des expditions Paris, le dixiesme jour de may M. Vie soiPinson, avec paraphe. Collationn l'original escrit en parchemin sain et entier et se conforme apparu, puix rendu par les
:
notarres royaux
Metz soussigns
le
dix-huiliesme
may
M. Vie
soixante neuf.
Mais au commencement de l'anne 1666, la communaut de Posen voulut enlever Metz R. Jona, en l'appelant occuper le sige rabbinique de cette ville, beaucoup plus important que celui de Metz. R. Jona avait probablement accept le poste qui lui tait offert, comme il semble ressortir d'une lettre d'approbation qu'il donna pour le livre -nbn n*a nsc de R. Iescbaa Ilourvitz ', lettre date du 10 Adar l e r (Mars) de l'anne yiai (426 = 1666), o on lui donne le titre de grand-rabbin de Posen dans les termes :"-'--: '-,:- yitsan r*:zzr, suivants bapnaia y: -'-; TOv ~r-*:r;- sens ~'-z -''zVr-. La signature de cette lettre porte ces mots WnD bTDin b twd* T.rr: p -:r. Il faut cependant admettre que R. Jona, sur les instances des Juifs de Metz, consentit rester dans cette ville. Il y mourut le premier jour de Pque de l'an 5429 (avril 1669), comme nous l'indiquent et le mmorial et le registre de la Hebrah. Ce dernier porte la mention suivante c-zr: b"7 -: r -.- -m: ssam rn '"~:~ tnsan c:"z"r rzzzr, r-z-: nsii -inib nos b 'ptDfin l:'-z rfr;-: bm -z-w-z. La date du 29 Schebat 430 (fvrier 1670), donne par M. Carmoly pour la mort de R. Jona, est donc errone. R. Jona eut une cole trs suivie et trs clbre, comme le dit David Gans-. Sun livre. wn TT*? qui est un commentaire sur diffrentes parties du Talmud, rpandit sa rputation dans le monde rabbinique les talmudistes modernes aiment encore le consulter. Il laissa un grand nombre de gloses et de notes sur le Talmud et le Schoulhan Arouch qui furent publies apr< mort, notamment un commentaire sur le trait de Scliebouoi et des notes sur le HoscJien-hamischpat. Le rabbin Jona, malgr sa haute science et l'attachement qu'on lui tmoignait, n'eut pas une influence assez grande pour empcher sa communaut de s'associer au mouvement que produisit l'apparition du fameux Sabbata-Sevi comme Messie (1666). Si les Isralites de Metz n'allrent pas jusqu' supprimer les jours de jene et les remplacer par des ftes, comme on le fit en Algrie
:
Cet ouvrage imprim Venise en 1 (6G comme l'indique suffisamment .a date le de R. Jona Tomim. Da .a Bil judaica, Frst donne par cireur la daledc I6C3. \ y. it. Fiukel.)
1
la lettre
'
a la
date de 423
1!
T.
VII.
14.
13
226
au Maroc
pas moins une forte tendance croire au faux prophte. De grandes sommes d'argent, dit-on, furent donnes par les Juifs de
Metz pour participer aux prsents importants que ceux de Prague voulaient envoyer au prtendu Messie. C'est du moins ce que nous Sabbatha-Svi, dit-il', passoit pour le affirme M. Ancillon Messie et trompa tous les Juifs d'Orient et d'Occident. Les Juifs d'Allemagne et de France dputrent un fameux Juif de Prague pour lui porter de grands prsents ceux de Metz fournirent pour cet effet de grandes sommes d'argent. Je me souviens d'en avoir fort raill Salomon, riche Juif de Metz, surtout depuis que
:
Sabbatha-Sevi se ft
fait
mahomtan
Bossuet,
qui avait
plusieurs sjours Metz et y avait conserv de nombreuses relations, mentionne galement Metz comme ayant t un foyer de
fait
partisans
de Sabbata-Sevi. Dans
il
universelle,
<>
dit 2
L'esprit
chaque moment,
si
s'y laisser
emporter.
Il n'}
a point
d'imposteur
De nos
Juifs
dit le
tous
les
commenoient s'attrouper autour de lui. Nous les avons vus en Italie, en Hollande, en Allemagne et Metz se prparer tout vendre et tout quitter pour le suivre. Ils s'imaginoient dj qu'ils alloient devenir les matres du monde quand ils apprirent que leur Christ s'toit fait Turc et avoit abandonn
de Mose.
la foi
Ai;.
C.uiKN.
{A suivre.
avec
*
littrature,
t
recueillis
des
<
conv
.
'!.
.1
Ble,
1698,
t.
I,
p. 188.
i' Histoire
ad finem.
LES JUIFS
DANS LES TATS FRANAIS DU PAPE
AU MOYEN AGE
srie d'articles publis, en 18*79, par le Bulletin hisarchologique de Vaucluse, qu'ont fond et que dirigent MM. Seguin, d'Avignon, nous avons rsum et fait connatre ce que l'on peut savoir de la situation des Isralites dans les tats franais du Saint-Sige, au moyen ge. M. Bardinet, depuis lors, a creus encore plusieurs des mmes questions dans une suite de savants mmoires, insrs soit ici mme, soit dans la Revue historique, auxquels nous ne pouvons qu'engager le lecteur se reporter. Ses conclusions, du reste, confirment les ntres. Les documents que nous publions aujourd'hui, les uns d'aprs les copies authentiques du Muse Calvet et de la bibliothque du Vatican, les autres d'aprs les originaux dposs aux Archives
Dans une
et
torique
municipales d'Avignon
cluse, fixent et
et
rsument
la situation faite
du pays. L'tablissement des synagogues sur les bords de la Durance et du Rhne parat avoir une origine des plus anciennes. Lorsque,
partie
au commencement du xrv
ils
sicle, les papes occuprent la contre, y trouvrent dj des communauts juives florissantes et importantes. La conduite du gouvernement pontifical l'gard de ces dissidents a t sujette plus d'une fluctuation, mais, en gnral,
les
papes d'Avignon et le gouvernement pontifical du xv sicle montrrent une bienveillance, bien rare alors, [tour les institutions juives, dpassant largement, en pratique, les limites que leur tra-
228
Jl'lYES
et
surtout les
vux
de
la
des Isralites.
mais
on en
mme
De
toutes
:
dans un pays
si
bienfaisant
du xv e sicle quand Ferdinand et Isabelle chassrent les Juifs d'Espagne; cette affluence d'trangers finit mme par inquiter les Juifs d'Avignon qui durent prendre contre cette invasion du dehors des mesures restrictives '. au milieu du xvi e sicle, lorsque des papes militants montrent sur le trne romain, lorsque les guerres religieuses embrasrent l'Europe entire, que les Juifs fixs dans les tats du Saint-Sige ressentirent un contre-coup des passions vhmentes de l'poque; l'esprit de la lgislation changea brusquement de face et devint des plus durs leur gard.
C'est seulement
Leur existence,
sentielles, et la
toutefois,
ne
fut
communaut d'Avignon
1790,
prosprer jusqu'en
Avignon,
elle se
France.
Avignon,
comme
un insigne
spars des Chrtiens, dans un quartier part, ils s'administraient eux-mmes en toute libert, sous le contrle du viguier, formant
une vritable ville et une administration dans l'administration chrtiennes. Bien qu'en principe
ils
part
dans
la ville et
comme
{tanquam
lois
1rs
du pays, aux
papes
les
aux
lois civiles'', et
commun
des
tribunaux ordinaires Les Juifs eurent le droit d'acqurir tous ou immeubles biens, meubles d'agir en justice, l o ils se
.
trouvaient,
leur gr \
comme
les
citoyens
de
changer
le
rsidence
mme
Ro
Bulle de Sixte I\ S
I\
1
Statuts, art.
LXXX1I.
el
autre
Du
reste,
ils
population
particuliers,
la
religion,
l'instruction
:
publique, la
communaut
de tout
temps
et
elle
dut se faire en ces matires un petit code administratif spcial, des statuts, de mme que la ville chrtienne, de son ct, rdigeait elle-mme aussi ses propres statuts Voil pourquoi
elle
municipaux.
les
statuts
de
d'Avignon, ou, du moins, plusieurs rdactions successives de ces statuts, qui, en principe, taient vots chaque anne par l'assemble du peuple et qui, par consquent, pouvaient prsenter
l'inconvnient de quelques variations. Fantoni a publi les statuts de la ville d'Avignon, au xn sicle-. J'ai publi la rdaction,
beaucoup plus dveloppe, qui fut arrte en 1243 et en 1243 A partir de cette poque on s'est attach, en fait, ne plus modifier les lois dans leur rdaction et leur ajouter simplement des amendements ou des statuts supplmentaires il en rsulta qu'elles s'immobilisrent, et un commentaire franais des statuts en vigueur au xv sicle, rdig en 1441 par le notaire Vascon *, nous
; .
:
montre
Au
qu'ils n'avaient plus chang. xvi c sicle, l'imprimerie vulgarisa les lments de ces lois
locales.
En ce qui concerne les statuts de la communaut juive, nous sommes beaucoup moins avancs, car les statuts de la commune
juive n'ont t publis qu'en 1779. M. Isidore Loeb a donn dans Y Annuaire de la Socit des tudes Juives'' une rimpression
de cette dernire rdaction. Si l'on remonte plus loin, les archives de la communaut' Isralite d'Avignon ayant t incendies en 1827, de la lgislation intrieure que les Juifs d'Avignon s'taient
donne eux-mmes
1
il
Statut?, article
LU
cl
Protestation.
sicle ; Paris,
Fantoni Castrucci, Istoria dlia rit/ d'Avignone .... (xntumcs et rglements de la rpublique d'Avignon au xin
Larose,
I8"9.
1
commenet
nvent
/".u-
les
status referms
le
la
cit
d'Avignon
de ladicte
cite.
Premire anne.
230
exemplaire original de
ment
c'est ce texte, encore que nous publions. L'original appartient au Muse Calvet, Avignon, o M. Deloye, le savant conservateur de ce beau dpt, a bien voulu me le com-
indit,
muniquer avec
Malgr
les
les
empcher des modifications trop frquentes la comparaison des statuts de 1558 avec ceux de 1779 nous montre que l'ancienne lgislation a subi dans les temps tout fait modernes de fortes retouches. Nous sommes, au contraire, bien ports croire que la rdaction de 1558 n'a pas beaucoup innov sur la lgislation prcdente La nouvelle rdaction comporte certainement des mo,
.
indice
le
article
11
LXXXIIl. Or,
y a donc l ou une erreur de copiste, ou une omission des rdacteurs eux-mmes des statuts qui, aprs avoir ajout deux nouveaux articles et chang ainsi la numration, auraient oubli de mettre le renvoi du prambule en harmonie avec la nouvelle distribution. On peut en
cet article
est
LXXXIIl
en ralit
l'article
LXXXV.
XXXIX) dans notre supprim et non remplac. D'un autre ct, nous ferons remarquer dans une note (page "-244, note 1) que les douze commissaires chargs de la rdaction nouvelle des Statuts ne paraissent pas avoir vaqu trs rgulirement leur tche, car la plupart du temps le nouveau texte n'est sign que par neuf d'entre eux. parfois moins, et les signataire- ne sont pas toujours les mmes. Un des commissaires (Vidal de Viviers), probablement loign d'Avignon, n'a mme jamais comparu. Gela ne semblerait pas indiquer que le travail de rvision auquel on se livrait parut avoir une importance bien capitale, l'importance qu'aurait eue une refonte complte de la lgislation. D'autre part, encore, le mmoire il" 1417 que nous avons extrait d'un registre de la Bibliothque du Vatican, et que nous publions, nous reprsente la mise en pratique exacte des
dire autant de l'absence d'un article (l'article
texte. Peut-tre cet article a-t- il t
articles 48, 49, 50, 55 el 56 des statuts de 1558.
le
Une
bulle de L479,
Sixte IV-,
punissail
les
Juifs qui
e1
statut-
Statuts, art.
:
LXXX\
le
Rapporte dans
pro
180,
I-ES
231
la
leurs taxes.
L'article
seule
marche
mise.
il
lui-mme
les
statuts de la
Les statuts de
la
du
reste,
fait
la ville chrtienne.
Au
diverses assembles,
de
nomment eux-mmes
membres du
rsulte,
les
d'ailleurs,
que
fonctions de
On
ils
de ballons ou directeurs
a, du reste, reu des ballons dans le but vident d'allger les charges le l'office. Quant la population elle-mme, au lieu de se distinguer, comme la population chrtienne, en milites, ou nobles, chargs de la dfense militaire, en legista:, ou jurisconsultes, classe moins nombreuse, mais fort brillante Avignon, fort privilgie et constante ppinire des charges publiques, en probi liomines, ou ngociants honorablement connus, et en clientes ou menu peuple, elle se divise en trois classes ou mains, simplement distingues les unes des autres par la fortune, par le chiffre des impts. Pour toutes les matires d'ordre gnral, les statuts se rfrent aux lois du pays ils n'ont rglementer que les intrts spciaux
la
communaut
l'ad-
communaut, l'administration du
malades, orphelins,
etc.),
l'administration de l'instruction.
et
un sens moral et religieux. L'cole n'est pas obligatoire, mais un impt spcial frappe les membres des deux premires mains qui ne donnent pas leurs enfants une instruction thorique, ou au moins commerciale, suffisante.
1
Art.
I.
232
Les services charitables sont tablis d'une manire remarquable. Quant au service financier, la base de l'impt est un impt direct sur le revenu, et la valeur imposable s'tablit tantt par nue dclaration de la personne impose, tantt par une vrification
{manifeste, gnral ou tax). A cette base capitale de l'impt se joignent certains impts indirects d'enregistrement (successions,
translat, etc.) et quelques taxes spciales appliques des besoins
correspondants. La comptabilit est rgle d'une manire complique, mais fort prcise.
Ces services se compltent par le service des archives, confi des archivistes ou gardadors de bulles. Les statuts tablissent mme, au point de vue judiciaire, un tribunal spcial pour les affaires o des Juifs seuls sont en cause ce tribunal, compos de quatre juges juifs, se prononce en premier et en dernier ressort sur les affaires d'une valeur moindre de 20
:
florins,
les
autres.
Dans
ce dernier cas,
au tribunal ordinaire d'Avignon. Les statuts ne respirent aucun sentiment de haine contre les Chrtiens; bien au contraire, ils protestent en termes nergiques, du dvouement et du respect de la commune juive pour le gouvernement pontifical; dtail plus significatif, parce qu'il n'a
l'appel est port
i\*^
questions de pure
l'aplitige.
ils
admettent expressment
et
pour apprcier
rgler
le
Au point de vue politique', les prescriptions relatives aux rapports avec les Chrtiens sont des prescriptions dictes par la prudence et la convenance, dans le but d'empcher les froissements entre deux populations, toutes deux doues le caractres
ardents, toutes deux animes* enflammes de trs vives convictions
religieuses
'.
Les
statuts
prononcent
les
,
comprend.
dfendent, par gard pour les Chrtiens et par prudence, de se livrer des manifestations bruyantes pendanl les jours qui pr-
cdent Pques;
d'un autre ct ils interdisent l'lection a une charge quelconque dans la communaut d'une personne tenanl la cour pontificale 3
.
Avant de donner son approbation, le viguier s'est born l'aire vrifier par deux jurisconsultes si les statuts contiennenl quelques
clauses contraires
1
la
Le
font
statuts
d'A ignon
cl
ti
taluts
cl
la
en
foi,
chacun
<le
leur cl.
Statuts, art
1
Statuts, art.
LXXIX, LXXJV.
Lo manuscrit que nous avons retrouv au Muse Calvet est celui Il porte en marn" Les annotations autographes des deux jurisconsultes. Nous n'avons pas besoin de dire que nous reproduisons ces annotations avec un soin scrupuleux. Elles montrent et on le verra aussi par la que les autorits administratives du Consultation de 1417 Comtat ne se sont pas inspires, dans leurs rapports avec la
qui a prcisment servi faire ce travail.
communaut
voir
le dire,
juive,
circonstances impor-
ainsi
le
On y verra
sultes sont
statuts,
aussi
avant tout
fiscal
aux
dispositions des
juif indpendant
pour
titution,
mettent pourtant de fortes rserves au nom des droits rgaliens du souverain et au nom du droit commun de la c t
i
*
*
Ajoutons que, par suite de l'approbation du viguier, les statuts loi pleine et entire et que l'autorit judiciaire chrtienne prte la main c la communaut juive pour en assurer
ont force de
l'excution.
juive
commune
membres
qui
contreviendraient aux
la
moiti de l'mo-
lument de ces amendes est attribue la justice chrtienne (qui en rclame le tiers), l'autre moiti la caisse de la communaut Isralite et en bannissement (brem). Au premier abord, on est tonn de la frquence de cette seconde peine, qui frappe des contraventions de minime importance. On s'en tonne moins lorsqu'on y rflchit et que l'on compare entre eux les articles 81, 75 et ~1 des statuts, desquels il rsulte clairement que les Juifs d'Avignon taient dbords par les trangers, que la place manquait pour se loger, et qu'enfin, dans le Comtat, on pouvait librement changer do domicile, se transporter d'une ville dans une autre sans se heurter aux obstacles et aux barrires que dans d'autres pays on avait accumuls autour des Isralites.
Enfin
c'tait
lo
moyen
sur
la
le
plus
pratique,
entire
peut-tre
un
moyen
ncessaire, d'viter
des
pouvaient retomber
tait bien
commune
or
la
commune
pauvre.
234
Tels sont
une
statuts de 1779,
tous
mes remercie-
ments cordiaux pour cette savante et si utile collaboration, dont on trouvera le fruit dans les notes qu'il a jointes au texte. Aux statuts de 1558 j'ai runi les documents suivants, qui m'ont paru les complter Dispositif du rglement concd la commuI. 19 mars 1510. naut isralite d'Avignon, par Ange Loni, archevque de Torre. lgat du pape Jules II, Avignon. II. 1532. Procs-verbal des rclamations des Etats du ComtatVenaissin contre les privilges accords aux Juifs par les papes.
:
III.
1558. Statuts de la
signales par les auditeurs des comptes dans la gestion des baiIons de la
commune
fin.
de prendre de
la
Rovro, en excution d'un bref de Sixte IV. Clment VIII, sur les Juifs, rappelant les bulles de 1555 et de 1566. VII. 1243-1441. Extraits des statuts municipaux d'Avignon, relatifs aux rapports des Chrtiens avec les Juifs.
VI. 1592. Bref de
R. DE
Maulde.
19 mars 1510
DISPOSITIF
Isralite
lgat
<lu
DU RGLEMENT concd la communaut d'Avignon pur Ange Loni, archevque de Torre, pape Jules II Avignon.
<\r<
Confirmation
prh
ilges
importants documents,
.
et II,
nous retracent
tatuts de
moment o
furi
1588.
inmoint
Les ballons de la communaut ne pourront tre arrts pour dettes pendant la dure de leur charge, ni la salle d'cole et droit de refuge concd dans la s,ynagogue mises sons les scells 3. Adouciscette salle aux Juifs poursuivis pour dettes civiles. sements relativement au port obligatoire d'un certain costume
i'al.
2.
on les rencontre sans que, par 4. Les Israhasard, la roue de leurs vtements soit visible. lites prsums receleurs d'une chose vole ne pourront tre pour5. Ils ne sont tenus suivis que s'il y a preuve de mauvaise fui. G. Dans entendre qu'un sermon, le jour de la Sainte-Trinit '. le cas d'pidmie, il n'est pas permis de fermer les portes de leur quartier. 7. Rglement pour le commerce du drap, et interprtation des Statuts municipaux d'Avignon cet gard.
les Juifs
ne seront
[tas
inquits
si
II
1532
CAHIER
des Etais du Comtat-Venaissin sur les privilges concds aux Isralites par les Papes en haine des Chrtiens cl sur les rclamations formules par les dputs contre ces
privilges.
Les tals du Comtat-Venaissin rcapitulent, article par artiabusives, selon eux, et prjudiciables aux chrils tiens que le gouvernement pontifical a accordes aux Juifs formulent sur chaque point de vives rclamations et des vux contraires. Les privilges accords aux Juifs d'une manire excescle, les liberts
:
lu
libert d'habitation
2
;
d'exercer
toute industrie
contracter,
5
3 libert
6 commercialement 25 0/0 de prter civilement 10 0/0 7 cet intrt constituant une dette exigible par les voies
;
lgales
que
la pres;
10
commun ne
peuvent user contre les chrtiens de tous moyens de coercition, mme de ceux qui dpendent de la juridiction eccl11 sur les dlais de paiement; 12 sur les cessions siastique 13" sur l'galit des Juifs devant la de biens des chrtiens
;
le
le
texte dans
le
Bulletin
hislt
Les conciles
les obligeaient
en entendre plusieurs.
23fi
justice,
sable
aux chrtiens
la
dfense de leur opposer l'exception d'usure, oppo14 que les Juifs peuvent traduire les
;
chrtiens devant
justice ecclsiastique
17 facult pour les Juifs de pos de la dtrioration du gage 18 que les Juifs ne travailler les jours de ftes chrtiennes
;
19 exemption par corps dans certains cas du costume spcial impos aux Juifs; 20 irresponsabilit des ballons quant aux dettes de la Communaut "21 que les Juifs ne peuvent pas tre obligs entendre juive; 22 ni travailler ou comparatre en justice des sermons 23 les Juifs ne peuvent tre actionns en le jour du sabbat 24 il est dfendu tout justice que dans certaines conditions -
sont
pas soumis
la contrainte
'
des chrtiens
26 sont placs sous la protection et la sauvegarde du Pape 27 l'infraction aux privilges des Juifs est
4
;
25
et,
et
d'une
amende de
Suivent
les
signatures suivantes
pentoractensis et deputatus.
toux, depput.
B.
Veleron,
et deputatus.
Frances
A.
de
con6
,
Voiel,
depputatus.
lu.
Antoine
et
Et cette mention
originali
niissa
Extrada fuit prosens copia a suo proprit) dominorum electorum, ad Urbem per me, Romanum Filioli, notariumet negociatorem, Trium
jussu et mandats
t'est
vis,
non possint
crirainaliter
neque cogeri ad
alicpiid
operandum neque de
loco ad
locum
et lide difrnos
habentes
in
bonis immobilibus,
pro
quolibet,
centum
]i,
rum eoruradem Judeorum audeant privilegiis et imunilatibus Christianorum et tam Comitatus quam locorum parlicularium ejusdem ad instar Christianorum.
locis
....
I..
i
\u\ aillon.
;7
III
sont faictz
et
iSSS.
Nous, six du conseilh 2 assavoir est Lyon Alphanderic, Bonjues Allamaud, Abraham Aslruc, Moss de Moutelz, Ferrussol de Pampellone, Cresques Moss. de Garcassone, du conseilh; et nous, six hors du conseilh, c'est assavoyr Aron de Milhaud, Vidal Vides, Cresques de Lunel, Cresques Kacquet, Lyon Roget et Davyn Aptar 3 avecques et moyenant la licence susdicte*, sommes entrs de rnover articles et status, ou yceulx croistre ou diminuer, pour dix ans suyvantz, accomansantz l'an cincq mille troys cens et dix neuf, au compte de nous aultres Hebrieux 5 et du moys de septembre mille
, :
:
manuscrit original du Muse Calvet, Avignon, cot actuellement E 145 ; ms. in-4, de papier, de 116 ff. dont 105 seulement utiliss, d'une belle criture ronde de scribe, corrige en certains endroits, et notamment pour les mots hbreux, par une criture contemporaine chaque article est numrot et commence par une initiale. Le texte est rgulirement encadr de traits qui laissent le titre est encadr de dessins la plume, de couleur ocre, qui de larges marges imitent le volume imprim. Ce litre porte la suscriplion que nous avons conserve Il appartient la bibliothque Saint- Martial. au texte une main moderne a ajout Pour plus de clart, nous avons 1735. d'Avignon, maison- de l'ordre de Cluny. cru pouvoir ajouter des accents aux participes passs et aux voyelles finales du texte que nous donnons. - Le conseil qui dirige l'administration de la communaut juive. et tantt Aptar >. Ce Davyn Aptar signe tantt Actar
1
D'aprs
le
Histoire, ia-i-.
<
>
Ou
s L're juive est celle de la cration. Le commencement de l'anne juive concorde ordinairement avec le mois de septembre ou d'octobre. Pour l'intelligence de nombreux passages qui vont suivre, il est bon de donner ds prsent un extrait du calendrier de l'anne juive auquel nous renverrons le lecteur chaque l'ois qu il si.ru ncessaire. Hesvan 3. Kislev -i.Tbet o. Sevat; G. Adar Les noms des mois sont 1. Tisri 12. Ellul. Les ttes sont 7. Nissan; S. Iyyar 10. Tammuz; 11. Ab 9. Sivan
'.'..
:
; :
premier mois. Ros-hasana, fte du commencement de l'anne, 1 er et 2 lisri 11) tisri; Succot ou Cabanes, 15 et 16 tisri. suivis de cinq jours de demi-lte, dont le dernier, Hosaua-rabba. a une importance particuDans le mois d'adar, fte d'Esther ou Purim. lire Acret, 22 et 23 tisri. adar. le Du !"> au 22 nisan, ia fle do Pque, avec ses quatre jours demi-
Dans
le
238
compte de messieurs
les cres-
Dclaration que
les
aux
lois.
Et avant toute aultre chose et principe de nostre cogitation, et au et pour desclarer nostre vouloyr et intencion, nous faisons protcslacion, par faon sufficiente, que james n'a est ny est nostre intencion, en ces presens articles, en aulcune manire, de prandre pour nous aultres aulcune jurisdic-
bue
domination ou seignorie, oultre celle que nous a esle actriet concde par licence par nostredict seigneur le viguier, aussi que la vertu dudict article LXXXI1I nous concde et ordonne 2 comme il appert par les articles passez.
tion,
,
le
Pape
et
la
ville.
Plus rvlions et declairons, nous surnomms deppuls, que james venu a nostre entendement de fonder, en aulcune sorte que ce soyt, aulcun article ou rgle des presens articles, aulcune chose qui soyt contre l'auclhorit et seignorie de nostre Sainct Pre le Pape. Ja, a Dieu ne plaise que veuillons y contrevenyr, ne contre la saincte foy catholicque crestienne, ne contre la court temporelle de ladite cit d'Avignon, ne contre les status, privilges, convencions et franchises de ladite ville, ne sparer ou extraire nostredite
n'est
commune
icelle.
d'icelle ville,
Tout article des statuts qui serait contraire aux lois est annul d'avance.
fust
que Dieu ne plaise, qu'yl aparoyssoyt ou qu'il trouvt aulx presens articles aulcune chose par laquelle l'on peult entendre quelque chose qui feust au prjudice des articles, status, franchises, privilges., conventions et liberts de
Et, si cas estoyt, ce
avis et se
ladicte cit
Ers 6 cl 7 si van, fte de du 17 au 20; celte fte concorde avec avril-mai, Pentecte. (Note de M. Isidore Loch, ainsi que les notes qui suivent et qui sont expli[ues autres parties dc la partie hbraque relit S
du
1
texte.)
D'aprs la protestai
le
uni
traduction authentique
el
officielli
en
rot
ge det
XX
*
et
i
EU)
:
et
pour la plupart, ne comprenaient pas l'hbreu (Voy. art; spcialement pour la rvision des Statuts par Le viguier pontifical, aid
qui,
ici
ME
jurisconsultes.
Il
esl
d'un ancien
article
la
EXXXI11
de
Statut
l'art.
communaut
ci-dessous.
devenu d.ms
rdaction nouvelle
E\\X\
cime chose qui s'entendit, ou ne fust possible de la faire entendre la foy catholicque crestienne, ou contre la seignorie, ou cause que n'est entre noz mainz et pouvoir de faire par ladicte licence, dont Dieu nous veuille prserver, des a ceste heure, et de maintenent comme pour lors, remmeions a toutes ces choses et a toute poincle d'icelles en les mettant an nant, et icelle anullons comme si elle n'avoyt jamays este au monde. Car de cela faire n'a jamays este nostre
contre
inlencion.
Et, scmblablement,desclarons nostre vouloyr et intencion que n'est nostre vouloyr qu'il s'entende que en aulcune sorte ou manire, en aulcune chose, par raison de ladicte protestation, que en aulcun
empchement ou contraventemps prsent, ny oneques pour l'avenir, par aulcun privilge, ou lettres, bulles, ou vidimus, donnes et concdes a ladite commune, du temps pass jusques au prsent jour, par aucthoril de toutz les Sainctz Pres Papes, Messieurs reverendissimes les Cardinaulx, Camberlans, Legatz, Evesques, abbs et gouverneurs car nostre intencion est qu'ilz demeurent toutz en leurs forces, fermets, valeur, vertu et vigueur, puyssance, afferms et ternels, sans aulcun disturbe ou diminution, en tout ou en partie, james, en aulcune sorte ou manire (a).
chef ou lieu
soj't
mys aulcun
distorbi,
(a)
Les protestations
droict.
susdites sont admises comme de Gabriel Girard, viguier. Labeo, acesseur. Syssoigne,
l
.
coassesseur
et
du Viguier.
aprovs les presens articles par viguier, avecques Fassistence et conseilh des spectables et eminentz seigneurs Messieurs Labeo Berard et Andr Syzoyne, docteurs es loix, et assesseurs prins et eslus en ceste partie par ledict seigneur viguier, et qu'ilz seront agrables a Nostre Trs Sainct Pre le Pape, seigneur immdiate de
Et aprs que seront confirms
le
la gloire et aucthorit, et
le
aussi
du Reverendissime
Lgat et Vice lgat, avecques les protestations susdictes, nous affirmons et confirmons, et nous chargons a iceulx observer garder, tant a nostre nom que aussi de toute la comune.
La prsente note
suivantes, que nous
les
et
intercalons ainsi dans le corps du en marge de notre manuscrit et suivies des signatures autographes du viguier et de ses deux assesseurs, signatures que nous croyons inutile de reproduire chaque note.
1
et
les
240
PREMIER ARTICLE.
Maldiction,
bannissement
et
tout
juif gui
enfreindra
sommes
d'acord de maintenyr
la
cous-
tume ancienne, que les prsents articles soyent escriptz en parchemin et soyent soubssigns des propres mains et lettres de ceulx qui les hont faietz. Et ne pourra aulcun home ou fam de nostre comun, ne aussi celuy qui pour l'avenyr viendra habiter avecques nous, les passer ou infringer aulcunement. Et toutz ceulx qui contreviendront aux presens articles ou contre aulcun d'iceulx voluntairement, directement ou indirectement, en quelque manire que ce soyt, pour iceulx infranger, toutz ou en partie, aulx cours de la
prsente cit d'Avignon ou ailheurs, pour son utilit ou pour faire a aultrui, noslre vouloyr est que toutz ceulx qui contreviendront contre la teneur des presens articles ou l'ung d'iceulx, nous protestons contre celuy', soyt homme ou fam, qu'il soyt en maldiction et en 1 herem- et egregu et spar de nous, et qu'il soyt donne et oultroye libert a nostre conseilh 3 de le faire banyr* en donnant les bayllons dix florins au fisc de Nostre Saine Pre le Pape, sans aulcune contradiction [a). Et cela oultre la peyne que sera ordonne par nostredit Seigneur le viguier et ses accesseurs contre
daumaige
telz contredisantz.
Aron de Milhaud.
Lyon
<
Roget.
Actar.
et
Iresques Naquet.
Davyn
Ronjues Allemand.
Abraham
1
Astruc.
Nous indiquons en
le
italique,
pour
la facilit
de
la
lecture,
les
dans
* Hdrcm est un mot hbreu qui signifie excommunication. Sur le caractre du idore Loeb, daus hrem Avignon, voir Statuts des Jui/s d'A 85-186. li reste savoir si 1<- mot Annuaire de la S j.. 1' anne, p. s'il indique ia peine de banyr signifie simplement excommunier, mettre ci.
t.
1
.
l'expulsion matrielle
'if
la ville.
Une
lublir le juif expuls? aurait-il pu tablir d d'une autre ville appartenant au pape, ou u'aurait-il les Provence ou en Italie un droit d
as
i
la
carrire des
juifs
juifs
n'obtenaient
qu'
pin.
d'argent
3
'.'
D'obtenir qu'il soit banni de la ville, par l'autorit judiciaire chrtienne. Lee ballons sont des membres du conseil investis de plus d'autorit <i
asabilit
' .
plus
11.
grande que
leurs
d'atninitl
nrlicb
241
poene de vingt cinq livres, toutes applicables au seront tenus les bayions de rvler a la court dedans troys jours, a compter du jour de l'an, sur semblable poene, applicable ladite poene pour les deux tiers au fisc et l'aultre a
(a)
la
fisc
et
SECOND
[ARTICLE].
le
conseilh, du-
temps des presens articles, seront quinze, ne plus ne moins. Assavoyr est six qui s'apelleront bayllons troys pour une chescune anne de chascun tour, et troys qui se nommeront bayllons des manifestz 2 Et les six qui demeureront seront conseilhiers. Et 3 les bayllons qui serviront pour bayllons de carrire au premier an serviront pour conseilbers au segond an. Et ceux qui seront bayllons en la segonde anne serviront en l'office de conseilhiers en la premire anne. Et anssins sera en ung chascun tour, durant le temps
.
des presens articles. Aussi est nostre vouloyr que toutz ceulx qui auront servi en l'office de conseilh, tant en l'office de bayllon de l'aumorne 4 que aussi de bayllon de l'alluminaire 5 quatre annes rsolues, sera en la
,
liberet de
renuncer ou reffuser d'acepter ledict office quant seroyt esleu, sans incourir aulcune peyne. Toutefbys celuy ou ceulx qui seront esleus aulxditz offices et n'auront servi quatre annes rsolues ne pourront aulcunement rcuser d'accepter ledict office aulquel
1 Ballon, halle ; en latin, dans les actes provenaux, bajulus. On appelait ainsi, de trs ancienne date, eu Provence, les percepteurs de deniers, de pages, etc., tandis que dans le Nord ce mot, de basse latinit, avait pris une acception plus haute [bailli). Les Isralites, dans le Comtat-Venaissin, avaient frquemment assum les fonctions pnibles de lales. On leur reprochait, parat-il, de percevoir trop ponctuellement les contributions. En 1215, un certain nombre de propritaires de t pages durent s'eDgager ne plus employer de juifs comme bailes Et quod domini, nullo unquam tempore, judeum pro bajulo teneant, in predictis usaticis percipiendis. (R. de Maulde, Coutumes et rglements de la rpublique d'Avignon, p. 232, acte de 1215.)
:
*
3
Sur
le
des juifs ou la Communaut des juifs, le contenant pour contenu. En principe, les juifs ne pouvaient habiter hors du quartier qui leur tait attribu (Voy. Statuts municipaux d'Avignon de 1243, art. CXX.V, R, de Maulde, ibid., p. 195). Il y a eu toutefois des exceptions de fait cette rgle. * La caisse de bienfaisance.
carrire est la rue
5
La
Ou
plutt la
luminaire
14.
l'clairage
de
la
synagogue.
16
T. VII, N
242
sera esleu. Et celui qui sera esleu en l'ofce de bayllon, et aura servi audict office l'espace d'uug an, ne porra estre esleu audict office de deux ans aprs. Et, avenant le cas que auleun home, ayant office du comun, vint a mort ou qu'il y heust auleun qui voulsit translater son habitation ailheurs hors de la prsente cit d'Avignon, seront tenus les geutz de nostre conseilh d'en eslire ung aultre a son lieu (Mmes signatures que ci-dessus)
[a).
(a) Jureront lesdits bailons et conseilliez, avant exercer leurs officez, de bien et deulement exercer, et ce a la poene de dix livres, et en soyent trouvs avoir malvers, a eulx
apropri aulcuns biens de la comune, encorront la poene de vingt cinq livres, applicablez au fisc et les officiers ne prendront auleun salaire pour ledit jurement fors leurs actes aecostumez. {Mmes signattires que ci-dessus.)
:
III.
Elections
par
les
gens du conseil.
le
Nous sommes d'acord que, ung chascun tour des presens articles, premier sabat du moys eullul aprs souper, eviron demy heure avant la nuyt, seront tenus tous les gens du conseilh, qui seront
l
,
,
dans la prsente cit, de se congreger en l'escolle 2 et en Yazara 3 et en les maisons prochaines de la, comme quant la mayson du masel 4 la gissinal* et au fourt 8 et pour faire leurs ncessaires, en la compaignie du messagier 7 ou avecques ung de la compaignie du con,
,
e~cole
est la
prire et
1
de
salle d'tudu
synagogue, aiusi appele parce qu'elle servait la fois de lieu de pour les rabbins. Quelquefois on y donnait l'enseignement
;
signifie parvis, vestibule ici, vestibule de la synagogue. Masel, mazel, boucherie (ital. macello). Les juifs, tuant les animaux suivant un rite particulier, ont, de tout temps, possd Avignon des boucheries distinctes. Les statuts municipaux de la rpublique d'Avignon en 1243, portent Item slatuimus. quod carnes a judeis interfecte vel maceliale infra juzatariam (le quartier juif) vendantur et qui contra hoc fecerit, vel aliquod istorum, in X sol. et in amissione carnium puniatur... [t, de Maulde, ibid., }>. 173, Plaint LXXXIV), l'our les autres denres alimentaires, les juifs s'adressaient aux mmes marchs (jue le reste de la population, mais ils taient soumis, cet t'yarJ, un rglement ti t Item statuimus quod judei vel meretiices non audeant tangere manu panein vel fructus qui exponuutur vnales quod si fecerint, tune emere illud quod teligorint teneanlur [Ibtd.-, p. 200, statut CWXYII).
''
Tesiba ance, runion ayant pour objet l'tude di la Loi. On pour entendre des homlies, des instructions par extension, comme ici, le
1
lieu
o se
Peul tre
Le
four
la
Employ de
1"7'J, p. 177.
243
du
les ellections les bayllons de l'aumorne et de la luauditeurs des querelles 2 chambres (sic) et parladours 4 de tar^'mm 3 etnetieurs des mordz', visitadours de la chair du ma6 et gardadours de bulles et sel, bayllons de la confrrie des malades aultres escriptures de la comune.
Aussi feront
et
mynaire
du conseilh ne seront point prochains parens les ungs des aultres, 7 corne est pre et filz, deux frres, suogre et gendre. Toutesfoys a les
aultres ellections, a cott d'un office seul, pourront estre de ceste
proximit surdicte.
ne ce vouldront treuv en ladicte congrgation au temps susdict, ou celuy ou ceulx qui sortiront de ladicte congrgation pour excuse
lgitime, et n'auront point de voix a
fair<i.
voix de ceulx qui demeureront, ou par les deux parties d'heux et ne pourront toutz ceulx qui sortiront, ni aulcung de nostre rue, de contradire au faict des ellections directement ou indirectement, ny moienera point pour faveur d'aulcun cortisain ny seigneur, ny prince pour contredire et venir contre les ellections qui
la
seront faictes, et ce sur peyne de cincquante escus, aplicables la 8 aussi moyti au fisc et l'aultre moy ti l'aumorne appelle Vhecdes qu'i sera deloingn de Dieu, et spar et segreg de nous et de nostre
;
commune.
Aussi nostre vouloyr est que les ellections qui se feront au moy s de elull prochain se feront selon la teneur des presens articles et serviront pour le premier tourt, combien que le temps soyt 9 combien qu'il anticip. Et si ledict moys dC elull estoyt ung samedy
,
On
se rappelle que la communaut juive tait divise en classes, appeles mains. Personnes charges de juger certains procs de peu d"importance entre juifs. Comme gissinal, quelques lignes plus haut.
Nettoyeurs. Personnes charges de laver et de nettoyer le corps avant l'enterrement. e Confrrie charge de prendre soin des malades et probablement d'enterrer les morts. Voir Annuaire, I, p. 179, 218, 219. 7 Soze>\ sogre, sulgrc, beau-pre. Hecdes, mot hbreu signifiant ici tronc ou caisse de bienfaisance. s C'est--dire si le premier jour du mois 'ellul tait un samedi. Cela parait signi5
quoique cette fte si la fte de la nomnie d'ellul tombe un samedi, de deux jours (dans ce cas, samedi et dimanche, jamais vendredi et samedi), doute parce que l'lection se fera nanmoins le samedi et non la veille vendredi, sans ralit, du mois le premier jour de la fte de la nomnie ne fait pas partie, en
fier
que,
soit
d'ellul,
244
feut de
deux jours, seront lesdietes ellections ledict samedy premier jour du moys. Et nostre vouk^r est que les ellections seront scriptes par les mains de l'escriteur de la commune, si est a la ville, et soubsignes de tout le conseilh ou des deux parties d'iceluy, comme est desus
Et nostre vouloyr est que tous ceulx qui seront esluz d'estre estre esluz en l'office de l'aumorne ou de la lumynaire. Aussi nostre vouloyr est que ne pourra aucung de nostre comune de moiyener ny de faire prier de la part d'aulcun cortisain, ny seigneur, ny de faire commander, ny de prier le conseilh de non estre eslu ou de l'eslire, sur peyne de dix florins a toutz ceulx qui feront cela, appliquables la moyti au fisc de ladite court, temporelle, et l'aultre moyti a l'aumorne appelle Vhecdes.
dict.
du conseilh ne pourront
l )
[a).
Le contenu du prsent article sera observ sur les poenes contenues, applicables pour les deux tiers au fisc, et pour l'autre a ladite aumosne. Et seront tenuz les bailons, dedans troys jours du jour de leur notice, notifier les contrevenants a la peine de dix florins, applicables comme dessuz.
IV.
De V office de laylon.
bayllon, durant le de demeurer hors de ladicte ville plus que de quinze jours, sinon qu'il heut excuse lgitime. Aussi ne pourra aulcun bayllon de manifeslz demeur hors de ladicte ville au temps que se comptent le manifestz plus de huict jours sequtivement (a), sinon qu'il heut quelque excuse lgitime. Toutesfois, aprs estre pass le temps de compter les manifestz, pourront demeurer hors de ladicte ville deux moys et non plus, sinon qu'il heut excuse lgitime. Et si cas advenoyt qui fust temps de peste au temps qu se doyvent faire lesdietes ellections, ledict conseilh, qui sera pour lors, pourra dislaier le temps de faire les susdictes ellections jusques a ce qu'on soyt de retour en la prsente cit ou dorront licence a ceulx du conseil, qui seront pour lors presentz en ladicte cit, de pouvoir faire les susdictes ellections, lesquelles auront tant de value et efficace corne si tout le conseilh les heut faictes. Aussi nostre vouloyr est que le conseilh, avant fuyr de la prsente cit, dorront hordre d'eslire troys homes ou du conseih ou de ceulx qui sont de-
temps de
article est suivi des signatures que nous avons transcrites aprs l'article I. remarquer seulement que le nombre des signatures varie. D'ordinaire il n'y' en u que neuf, au lieu de douze, et ces signatures sont tantt de certains conseillers, tantt de certains autres.
1
Chaque
11
est
243
comune, de
comune
heux jusques
a ce qu'on sera de retourd. Et ne pourront emprunter aulcun argent qui n'aient uug propos sign de la plus grand part
du
conseilh.
(a)
la
poene de cinq
au
fisc.
V.
La communaut administre
les
Nous sommes d'acord que toutz de nostre commune, tant homes que fams qu'iront de vie a trespas et lerront enfans et filhes mineurs de dix a vint ans, et auront aulcuns biens corne maisons ', debtes et gaiges, nostre vouloyr est que la comune prandra tout le mnage (a), meubles et debtes, excepte la mayson. Et devra ladicte comune aux orphelins pour chascun cent qui ce recouvrera desdictz biens, la somme de cept pour cent 2 Et, oultre ce, ledict bien qui se recepvra ne paiera aulcune charge ny tailhe, a celle fin que lesdictes biens ne se vienent a consumer ny ruyner. Et ledict argent demeurera aulx mains de ladicte comune jusques a ce que les
,
.
masles auront vint ans et les filhes seront de ge a se marier. Toutesfoys les maisons ne sont point en ces conclusions. Et si la vefve ou aulcune parsonne des parens du defeund ne vouloint donner ny exhiber lesdicts biens et mettre entre les mains de ladicte commune le tout ou en partie, nostre vouloir est que le conseilh, qui sera pour lors, aict aulcun esgard de soulager lesdictz mineurs des tailhes ou impos et la comune prendra la marchandise et le meynage, et joyaulx, et debtes, et ne luy dorront point cept pour cent ny acquit de tailhes de ce que recouvreront, exept ce qui viendra aulx mains de la comune, n'est a except la maison. Et si les orphelins sont povres et ne pouvoint donner aulcune chose entre les mains de la comune, sera donne libert au conseilh, qui sera pour lors, d'avoir esgard du solagement des tailhes selon leur
;
discrtion.
{a)
appeliez, et
les parens ou, en leur deffault, les voysins sont consententz aussi aprs que l'estime, par auctorit de justice, sera faicte desdits meublez, cessent toute
dits
mineurs,
1 On voit par l que les anciennes prescriptions, qui interdisaient aux juifs la possession d'immeubles, n'taient aucunement observes Avignon. Plus loin, nous trouverons la mention de vignes et d'immeubles ruraux possds par eux (art. XVIII
et autres). Les statuts de 1243 disaient simplement Item statuimus quod nullus judeus in futurum possit emere in civitale ista vel dislrictu censum in aliquo honore quem possideant christiani (stat. CXXV, p. 195),
:
C'est
un
246
permy a ladite comune prendre yceulx meubles marchandises, suyvant la forme de l'article,, et du pris desdits biens, ensemble de la pension, ladite commune s'en obligera en bonne forme.
fraude, est
et
VI.
Collecte
pour assurer
pour
les vtir
Nous sommes d'acord que, pour ce que l'estude de la du commandement que Dieu nous a donn, nostre vouloyr
au temps que
loy
est
est que,
ce feront les ellections, le conseih ellira deux qui seront bayllons de la confrrie de l'estude, et ceulx adviseront les enfans povres pour et aulx fins de' les faire estudier, et ce a ung
maistre ou deux, si besoing en est, aussi vestir et chauser. Et seront attenus lesdictz bayllons de culhir, ung cbascun moys, soulxdecbascun, soythomeou fam, del grand main, et seze deniers de chascun home ou fam, de la main moienne, et huyct deniers de
main mineur, et c'est pour ung chascun moys. Et lesdictz bayllons aviseront si ledict maistre faict bien son debvoyr d'apprendre lesdictz enfans. Aussi tiendront compte de l'argent que dorront audict maistre desdictz enfants aussi de les chauser et abilher, si Ton a argent a la caise. Aussi cuilliront les oufertes des estrangiers 2 ou bien des autres qui vourront donner en dvotion, pour faire apprendre lesdictz
la
:
enfants.
Et nostre vouloyr est que lesdictz bayllons de ladicte confrrie recepvront d'ung chascun matrimoyne, sive quesubac 3 troys soulx pour chascung cent. Et cuilliront chascun moys la somme susdicte (a) et dorront compte et reliqua aux recepveurs de comptes dans ung an. Et ne pourront contraindre ung chascun des particu,
liers a
donner
(a)
la
somme
la
susdite.
fisc.
Et ce
Vil.
Dure des
statuts.
les
Le mot
loi
troit, le
Juifs du dehors, du passade Avignon. C'eut lo mot LObrcu Kttuba, contrat do mariage.
la
Un
le
Bous
forme 11 r/u:nuba
(arilclei 03
il
ans revolux et acommanceront l'an ciucq mille troys cens et dix et neuf a la cration du munde, que sont en l'an mille cincq cens et cincquante et huict ou compte de messieurs les crestiens, et finiront l'an cincq mille troys cens et trente, ou compte des juifz, finiront tout le moys d'elull, qu'est l*an mille cincq cens et septante, le moys de septembre ', ou compte de messieurs les tel circa
,
crestiens.
le
VIII.
Sur
le
Nous sommes d'acord que, avecques la licence et bon vouloj'r de Nostre Sainct Pre le Pape ou de Monseigneur le reverendissime Lgat ou Vice lgat, nostre vouloyr est que, durant le temps de ses presens articles, seront tenus de faire eu six tours presens, c'est assavoir troys tours manifestz gnerai (a), et troys tours taxs. Et le tour qui vient procbain de ces presens articles, ce feront manifestz gnerai, et le tour suyvant taxs. Et ainsin continueront tour par tour jusques au comprimant de ses presens articles. Et aulcung borne ou fam de nostre comune, qu'il que ce soyt, non pourra aller contre ledit article ny icelluy y aultres pour luy, soyt juif ouchrestien, ny perscuter d'aller contre ledict article, en quelle manire que ce soyt, directement ou indirectement [b). Et, si le cas entrevenoyt que ce voulsissent promettre par aulcun seigneur ou cortisain de se sollager et priver ou par vie, de grce ou aultrement, aulcun juif ou juifve de nostre comune, par mode qu'i ce voulsissent exempter de faire leur manifestz gnerai en leur tour qu'i ce devra faire le manifestz gnerai, ou verement ce vouldra exempter de non tenir sa taxe au tour qu'i se feront les tauxes nostre vouloyr est que ladicte grce ne luy servira de rien, mais sera tenu de faire son manifestz bien et duement, selon la teneur des presens articles, sans faire aulcun frault, et ce sur poyne de cent escus (c), la moyti a l'aumorne appele ecdes et nanmoins sera deslogn de Dieu et des gens, selon nostre loy, et ne pourra contredire de recepvoir ledict loignement, car ainsin nous sommes d'acord de le faire. Et si ne permettoyt a Nostre Sainct Pre Pape ou bien a Monseigneur le reverendissime monseigneur le Lgat ou Vice lgat de otroier le tour de les tauxes sudictes, des lors et de maintenant, nous accordons au manifestz gnerai, comme estoyt par le temps pass, de cbascun tour de noz presens articles.
:
Nous avons dj
dit
que
le
commencement de Tanne
248
tion.
(c) Applicable ladite poene au fisc, dclarant ledit seigneur viguier qu'il n'entend prsumer aulcune cbose contre l'autorit du seigneur.
IX.
Sur
d'acord que, au tour qu'i se feront les taxes, qui sera segond tour de ces presens articles, et le quatriesme tour et le sixiesme, seront tenus toutz les gens du conseilh ou la pluspart, le segont jour de la sepmaine aprs estre faicte l'lection du conseilh, d'eslire neuf juifz, quelz qu'i soient, ou du conseilh ou dehors du conle
Nous sommes
seilh.
premiers qui seront elluz seront enserrs en une carce la comune, au plaj^sir de ceulx du conseilh. Et depuis en aprs elliront aultres trois, et seront enferms corne les aultres troys, dessepars des troys premiers en une aultre chambre. Et aussi les aultres troys seront elluz aprs desepars des susditz aultres en une aultre chambre. Et les troys premiers feront la taxe de tous les gens de nostre comune, homes et fams, sellon leurs consciences, en faysant tout premirement bon serement, en embrasant le rosle de Moyses \ de faire ladictetaxe sans faire aulcun frault, mais bien et duement, excepts a ceulx qui sont prohibs a eux de faire ladicle taxe, corne est de pre etfilz, et du frre, suegre et gendre. Et les troys suyvans feront ainsin lesdictes taxes avec le serement, comme les troys premiers, et
les troys
Et
ou bien chambre de
ainsin pareillement feront les aultres troys corne les premiers, et les
segonds avecques serement. Et les bayllons du manifestz adviseront en toutes les troys taxes susdictes et prandront la moicuue taxe
lilc de Mu'isc ou simplement le Rle, tel est dans les textes le nom de l'exemdu Pentaleuque dont on se sert pour les lectures publiques dans la synagogue, exemplaire roul comme l'taient les livres (volumintt) dans l'antiquit.
1
Le
plaire
LUS JUIFS DANS LUS TATS FRANAIS DU PAPE qu'auront tauxs ces neuf
juifs,
249
que sera
celle
chascum, tant
Et si, par cas fortuy t, aulxdictes taxes feussent d'accord deux compaignies des taxateurs, qui sont six parsonnes, sera aussi pareilhement celle taxe que sera moindre, soyt bien a home ou femme de
nostre comune.
Et aprs estre faicte ladicte taxe et estre donne aux mains de l'escripteur ou aulx mains des bayllons du manifestz, seront relaxs lesdictz taxateurs de leur prison et de leur chambre, qu'estoint enserrs. Et alors le conseilh ellira six taxateurs aultres, pour taxer lesdictz taxateurs et leurs parentz prochains corne desus est dict deux demeureront en une chambre et feront serment comme les premiers de faire la taxe bien et duement, sans aulcum frault, des neuf taxateurs premiers et de leurs prochains parens. Et
:
pareillement feront les deux taxateurs segond, enserrs comme les aultres, la taxe des neuf premiers. Et aussi pareillement les aultres
deux
Et
forens.
paiement des premiers taxateurs et taxateurs des taxateurs, pour ung chascun jour, quatre soulx tournoys pour home pour leur vivre, et ne mangeront rien aulx despens du comun. Et ce sera tant
le
Et les bayllons du manifestz manderont tillez de la somme moienne de ce qu'auront taux les taxateurs et de leurs parens, corne a est faict par les taxateurs premiers. Et tous ceulx de nostre carrire qui ne vouldront tenyr la taxe seront tenus et cogis d'ouyr Vherem et le serement d'embraser le rosle l de faire son manifestz aulx temps designs aux presentz articles. Et tous ceulx de nostre comune que ce permettront d'aller aulcunement contre lesdictes taxes, ou bien moienera les rompre, teumbera en la peyne de cincquante escus, et sera spar de Dieu et de nous, comme porte la teneur de nostre
,
loy
().
[a] Se observera le contenu au prsent article avec dudit seigneur viguier. Applicable au fisc.
la licence
X.
Suite.
Nous sommes d'acord que, huyct jours avant que ce facent lesune cri (a) en la rue de la comune de la juefrie, admonestant a toutz ceulx, tant hommes que fams, qui auront
dictes taxes, ce fera
1 Un hrem prventif tait prononc en prsence des personnes qui taient appeles faire leurs manifestes, afin de les avertir de ne pas frauder la commune. Ce hrem tait cout par le contribuable, qui prtait ensuite serment sur le rle de la Loi. Voir Statuts de 1779, p. 268-269.
2o0
ou verement donn aulcune recouvert et receu aulcune doyre doyre, soyt de ladiete ville d'Avignon ou de hors d'Avignon, sera attenu de venir et de porter, par tillet escript de sa main ou de main d'aultruy, aulx bayllons du manifestz tout ce qu'auront re~ couvert des doyres, soyt d'ysi ou hors d'ysi, et aussi pareilliement tout ce qu'auront donn des doyres. Et les bayllons du manifestz manderont a tous les taxadours, aussi
a tous les taxatours des taxatours, la copie des tillez de les doyres
qu'auront receu des particuliers de nostre comune. Et toutz qui occulteront et selleront de non reveller aulxdits bayllons du manifestz tout ce qu'auront receu, tant icy comme dehors d'yci, nostre vouloir est que les taxatours leur aumenteront aulx particuliers tout
ce qu'auront receu desditz doyres, oultre la taxe qu'auront faict sur
et aussi qui passera la peyne que sera faicte et impose de par Mgr le viguier, par la cri que sera faicte (b) contre toutz ceulx qu'occulteront en non revenant ce qu'auront receu. Et ceste cri se continuera de faire durant le temps des tours que ce feront les tauxes. Et tous ceulx qu'auront donn doyre et n'auront point revell aulx bayllons du manifestz, avant l'imprisonement ou aultrement, en serement des taxatours, ne leurs sera rien rebatu de tout ce qu'aura donn. Et si icelluy qu'aura donn doyre de nostre comune a ung aultre de nostre commune et aura dnonc aux bayllons du manifestz tout ce qu'aura donn, les taxatours pourront aulmenter a icelluy qu'aura receu ladiete doyre tout ce qu'aura receu, sellon l'escript qu'aura donn icelluy qu'aura donn ladiete doyre, combien que icelluy qu'aura receu ne soyt point venu denonci a la comune. Aussi seront attenus les bayllons du manifestz de mander par escript toutes les livres passes de chascun de nostre comune (c).
leurs biens
{a)
vingt cinq
(b)
(c)
Par autorit dudit seigneur viguier, et ce a la poene de liv. t. applicables au fisc. Par autorit dudit seigneur viguier. Et ce a la poene de six livres t., applicablez au fisc.
XI.
Nous sommes d'acord que, en l'entour que ce feront les taxes, seront tenus tout home et fam de nostre comune venir recepvoir le tillet de sa taxe dedans troys jours aprs eslre sortis les taxatours et les taxatours des taxatours de l'enserrement. Et icelluy, tant borne
que lame, de uostre comune qui ne vouldra
1
()
tenir sa taxe,
tju'i
Douaire.
2ol
soyt cogit de faire son manifestz fidellement celon la teneur de nos presens articles. Et sera cogi d'escouter l'herem et de prandre le serement, sive le premier seremcnt ou le segond. Car nous voulons que ce face deux serement avant que vienne le premier jour de l Et icelluy ne jurera point avecques pache de tenir sa taxe l'an ou de faire son manifestz. Car nostre vouloyr est que, despuis qu'il aura escout Yherem et aura prins serement, ne pourra tenir sa taxe, mais fera son ma.
nifestz.
ira
Et nostre vouloyr est aussi que le messagier de nostre comune crier troys nuyctz a tous ceulx la qui n'auront recouvert leur tillet de sa taxe, qui le viennent recepvoir pour ce que aprs ne se excuse qui n'a point receu de tillet de sa taxe {b). Car ne voulions point qu'i soyt donn foy aulcun personnage qui nyera sa taxe, mais bien que le messagier soyt creu, ou verement le bayllon du
manifestz.
[a) Sur la poene contenue au huictiesme article, contre les fraudateurs des manifestz. (b) A la poene de vingt cinq sols t., applicables les deux tiers au fisc et l'aultre a l'ausmone.
(A suivre).
premier
C'est peut-tre
le
tisri, car,
l'article suivant,
il
est dit
que
le
hrem
du
samedi d'ellul, c'est--dire au commencemois de tisri. Il se peut aussi et il parat mme plus probable que le premier jour de l'an soit le 1 er janvier voir Annuaire, I, p. 261 et 269, deux hrem avec serment qui se font en dcembre. Voir article XVI.
lection a lieu le premier
le
'
III
On
sait
combien
les
formules de serments
more judaico
ren-
ferment de maldictions et d'imprcations horribles contre les parjures on sait aussi de quelles crmonies ridicules, extravagantes, parfois mme obscnes, certaines lgislations accompagnaient la prestation du serment faite par un juif. Dans un capitulaire de Charlemagne et de Louis le Dbonnaire 2 et dans un rescrit de l'empereur byzantin Constantin VIII 3 sont dj contenues des dispositions que l'on voit dans le droit saxon et dans le droit souabe du moyen ge 4 et que l'on retrouve dans des ordonnances plus rcentes dictes en divers pays. Ces dispositions et ces formules, qui n'ont leur origine ni dans la loi crite, ni dans la loi orale les isralites, contrairement ce qu'a cru plus d'un jurisconsulte, ne tendaient qu' dgoter le juif du serinent et attirer en mme
; ,
temps sur lui la dfiance et le mpris. Les serments more judaico, qui nous paraissent avoir t en usage dans les pays belgiques, bien que prsentant des formules formules analogues celles usites autrefois en Allemagne
,
17.
Monumenta Qermaniae
hittorica,
t.
III
[Legaxn
t.
I),
llannoverae,
I,
1k:<5, in-fol.,
p. 194.
3
1IJ9G,
t.
p.
118-120.
253
dans lesquelles on n'pargnait point au parjure les maldictions, n'taient cependant accompagns ni de crmonie grotesque ni
d'appareil odieux.
Ainsi, d'aprs une ancienne formule en allemand, qui se trouve en tte du registre A des archives de la ville de Luxembourg et qui nous parat y avoir t inscrite au xvn sicle, le juif se bornait en jurant poser la main sur sa poitrine. Voici, au surplus,
1
le texte
de cette formule
JURAMENTUM
Ponendo
lUDAEI.
manum
supra ptctus.
Ich N. Jude schwehre bey dem lebendigen Gott der himmel vundt erde geschaffen hatt, dasz ich die warheit, so vieil mir wissendt, in dieszer gantzer sachen sagen will, vndt keinerley falsch, betrugs oder vnwarheit darin gebrauchen oder inmischen, vundt wo ich vnrecht schwehre, dasz ich ewiglichen vermaladeyet vundt verflucht seye, vundt soll ruich verzehren dasz feuer, dasz Sodoma vndt Gomorra vbergings, vundt aile fluch die in Thora, im gesetz geschrieben, vundt mich die erde verschluck, wie Datan vndt Abiron, dasz
auch meine frauw eine wittfrauw, vundt meine kinder weyssen werden, alszo helff mir das ailes vundt jedes, der wahre Gott
Adonai.
Moi, N., juif, je jure par le Dieu vivant, qui a cr6 que je dirai la vrit, autant que je la connais, dans toute cette cause, et que je n'y emploierai ou n'y mlerai aucune fausset, tromperie ou mensonge et si je me parjure, que je sois ternellement maudit et rprouv, et que me dvore le feu qui tomba sur Sodome et Gomorrhe, ainsi que toutes les maldictions crites dans la Thora, dans la loi, et que la terre m'engloutisse
:
Traduction
le ciel et la terre,
comme Dathan
et
mes
et Abiron; qu'en outre ma femme devienne veuve enfants orphelins. Ainsi m'aide en tout cela le vrai Dieu
Adonai.
Ce serment a-t-il jamais t en usage Luxembourg? C'est ce # qu'aucune indication ne nous fait connatre.
Le mme doute
Il
est
journellement
Ce
faites
au xvii
et
au xviii
jusqu'en 1735.
2b4
en usage lieux, o
C'est l
une erreur Anvers n'avait pas de formule de serment more judaico qui lui ft propre. Ce serment prtendu d'Anvers n'est autre qu'une des deux formules prescrites par une ordonnance de la chambre impriale, rapportes en traduction flamande par le jurisconsulte Anselmo dans son Tribonianus belgicus*-, d'aprs le texte allemand publi par No Meurer dans sa Kammergericlitsordnung
3
.
l'usage
mme Anvers de l'une ou rapporte que, dans un procs en 1657, le dfendeur, Lopo Anselmo Ramirez, juif d'Amsterdam, rsidant alors momentanment Anvers cause de ses affaires, invit par le demandeur prter serment suivant l'une de ces formules, se dclara dispos jurer selon la manire accoutume chez les juifs et selon une formule proposer par le juge, a se part um praest are j moment uni more inter ludaeos solito, et juxta formidare a judice proponenduniT'*. Anselmo ne nous fait point connatre la suite de cette affaire, mais il est probable que l'une des deux formules en questoutefois le
YEedboeh ou
serments, conserv dans ses archives. Ce pour la joyeuse entre l'archiduc Charles, depuis l'empereur Charles-Quint, Anvers de comme marquis du Saint-Empire, le 12 fvrier 1514 (1515, noulivre des
veau
style), contient la
.
Il
formule du serment du souverain et celles renferme en outre des formules des sicles
suivants; et c'est ainsi que celle du serment des juifs y fut insre au xvm e sicle, en juger d'aprs l'criture. C'est, quelques
Paris, 1727,
t.
III,
p. 978.
Brillon
notes de
M. Maillard
editio
de cet ouvrage, que nous n'avons pu malheureusement consulter Kammergenchtsordnung nnd Procesz neben allerlcy desselben Formai und Exemplaren %
Voici
le
titre
Frankfurt, 1567, in- fol. Une autre dition fut imprime chez Gaspar en 1U84, in-fol.; c'est de cette dernire qu'a fait usage Anselmo.
4 s
Bhem
Mayence
Anselmo,
l.
c.
Gnard, Joyeuse entre et inauguration de l'archiduc Charles Anvers, en 1515; dans les Bull, de la commission royale d'histoire, 4 e srie, t. 1, Bruxelles, 1873, p. 394-395. Nous devons l'obligeance de l'auteur mme de cette notice, M. Gnard, archiviste de la ville d'Anvers, les renseignements que nous donnons sur cet Eedbock et la copie de la formule que nous transcrivons.
9fi
En
voici la transcription
FORMULIER VANDEN EEDT DER JODEN. Soo eenen jode eedt doen wilt \ soo moet hy den boeck Moyses by hem bebben, daer inn de thien geboden geschreven staen * als dan sal men den jode al eer by den eedt doet, met de naervolIck besweire u jode, by gende woorden belasten ende besweiren l op den bergh dat Godt scbreeff ende gaff Moyses bet verbondt 5 Sinai, dat gy u wilt bedencken ende seggen oft desen boeck is daer
-,
op eenen jode tegens eenen christenen oft jode sweiren sal ende mach. Spreekt dan den jode, dat bet den selven boeck is, soo sal men bem besweiren by bet selfde verbondt dat hy sal soecken het woort Lanissa* in de thien geboden, ende soo wanneer hy datgesoght ende 7 gevonden heeft, soo sal hy syne rechte handt tt aen syn kneuckels op het selve woort in den boeck leggen, ende dese naervolgende
woorden naerseggen 8
;
In de saecke daer inn ick gevraeght worde, wil ick de waerheyt seggen alsoo sweire ick, dat my helpe Godt, die hemel ende aerde, bergen ende daelen 9 looff ende gras geschapen heeft, daer het niet en was ,0 ende in gevalle ick onrecht sweire, dat Godt peck ende sol11 gelyck het geregent heeft op Soddoma ende fer op my laet regenen Gomora ende soo ick onrecht sweire, dat ick versincke in de aerde 12 ende soo ick onrecht sweire, dat ick als dede Datam ende Habiron
,
;
Loth als in eenen soutsteen verandere gelyck de huysvrouwe van 13 de laesernye sweire, dat ende soo ick onrecht sy omsagh ende melaetsheyt u bevange, gelyck Ananaa ende Sanaa, Moyses sus;
my
ters
1S
;
tt
ander saet
Le texte d Anselmo porte Item soo eenen jode eenen eedt sweiren wil Nous nous bornons indiquer les variantes principales d'Anselmo. 2 Ans.: gheschreven zyn . woorden beladen, ' Ans.: al eer hy den eedt sweire, met de hier naer ghescreven
t
ende besweiren . * Ans.: t Moysi . 5 Ans.: < desen den boeck . vi Ans.: Lasissa . Ce n'est ni Lasissa ni Lanissa qu'il faut ici, mais bien demment lau ssisso ou lo thissa, premiers mots du troisime commandement de l'Eternel ton xx, 7) lo thissa eth schem.. ., tu ne prendras point le nom
.
:
allemands,
lo thissa celle
des
Ans.:
niet
was
<
my
reghene
Abyron . dat ick versincken moet inder aerden, als dede Dathan, ende Loth doen dat ick in eenen sout-steen verandere, als de huysvrouwe van
lazarye ende melaetsheydt
.
t
gelyck
suster
Ananaa, Sanaa
et
Ianna
256
ick onrecht sweire, dat my bevange de gichte ende vallende sichte, ende net bloet do-or my gaet ende soo ick onrecht sweire, dat myn lyff vervloecht sy ende noyt en come in Abrahams
;
schoot.
La traduction
le
prambule d'ailleurs y tant omis, nous croyons ner ici une nouvelle
:
don-
juifs.
un
il
alors, avant qu'il prononce serment, on lui fera entendre les paroles suivantes et on l'adjurera en ces termes Je t'adjure, juif, par l'alliance que Dieu crivit et donna Mose sur le mont Sina, que tu veuilles te recueillir et dire si ce livre est celui sur lequel un juif doit et peut jurer l'gard d'un chrtien ou d'un juif. Si le juif dit alors que c'est ce livre
o sont
commandements
le
mme, on
trouv,
il
l'adjurera par la
posera
la
mme alliance de chercher le mot Lacommandements; et lorsqu'il l'aura cherch et main droite jusqu'aux articulations sur ce mme
: :
mot dans le livre, et prononcera les paroles suivantes Dans la cause o je suis interpell, je veux dire la vrit Ainsi je jure que m'aide Dieu, qui a cr ciel et terre, montagnes et valjure,
herbage, o tait le nant et en cas que je me parque Dieu fasse pleuvoir sur moi de la poix et du soufre, comme il en a fait pleuvoir sur Sodome et Gomorrhe; et si je me parjure, que je sois englouti dans la terre comme Dathan et Abiron et si je me parjure, que je sois cbang en une pierre de sel, comme la femme de Lot quand elle regarda derrire elle et si je me parjure, que la ladrerie et la lpre me saisissent, comme Naaman et Marie sur de Mose 3 et si je me parjure, que ma semence ne produise jamais d'autre semence et si je me parjure, que la goutte et le mal caduc me saisissent et que mon sang s'chappe et si je me parjure, que mon corps soit maudit et n'entre jamais dans le sein d'Abraham.
les, feuillage et
;
Gand, dans l'assemble du magistrat du 23 septembre 17*24, on avait mis en dlibration la question de savoir si un juif, desont des transcriptions errones. Il s'agit certainement ici de Naaman, le gnral syrien qui fut guri de la lpre par Josu (voir II Rois, ch. v), et de Marie (Miriani) sur de Mose, qui fut frappe de lpre pour avoir murmur contre ce dernier (voir
Dict.
237
serment, pouvait se borner jurer en cette ou s'il devait Ainsi doit m' aider Dieu tout-puissant la manire juive 2 Il fut rsolu et dcid qu'il prter serment tait tenu de prter serment sur le Pentateuque, la main droite pose jusqu'aux articulations sur le mot Lossissa 3 dans les dix commandements, et de prononcer la formule suivante
forme
Inder saecken daer in ick ghevraeght worde, wil ick de waerheyt seggen alsoo sweere ick dat my helpe Godt, die hemel ende aerde, bergh ende dal, loof ende gras gheschaepen heeft, daer net niet was, ende in ghevalle ick onrecht sweere, dat net peck ende solfer op my reghene 4
; .
Traduction
tagne
je
et valle,
la cause o je suis interpell, je veux dire la que m'aide Dieu, qui a cr ciel et terre, monfeuillage et herbage, o tait le nant et en cas que
Dans
me
moi de
la
poix
et
du
soufre.
le voit, presque identiquement, le commenceformule prtendue d'Anvers, avec le mme crmonial. Enfin, dans les rformes introduites par Joseph II pour l'administration de la justice aux Pays-Bas, nous trouvons encore des
C'est,
comme on
la
ment de
tribunaux de justice tout au long le crmonial de la prestation du serment. Carmoly ayant publi textuellement les paragraphes relatifs ce crmonial 6 nous jugeons inutile de les reproduire notre tour, d'autant plus que les formules y sont d'une prolixit qui n'a jamais, pensons-nous,
juif.
un
les
tablis
Il est probable, d'ailleurs, qu'on n'eut jamais l'occamettre en pratique; on sait que les tentatives de rforme lgislative de Joseph II ne furent pas couronnes de succs,
t dpasse.
sion
de
le
et
que
la rvolution
1 2
3
Zoo moet
;
my Godt
almachtigh helpen
Op de jotsche manire . T woordt Lossissa c'est--dire lau ssisso ou lo thissa, comme plus haut. Archives de la ville de Gand Resolutie boeck, 1720-1726, fol. 94. Nous avons
>
,
renseignements du document CCXXXVII, que l'on nous a communiqu en preuve, du tome II, actuellement sous presse, de la Coutume de la tille de Gand, dite par les soins de la commission pour la publication des anciennes coutumes de
tir ces
Belgique. Bruxelles, chez B. Le Francq, imprimeur-libraire, rue de la Magdelaine, 1787, vol. de 140 pages in-8 et six tableaux. Ce qui se rapporte au serment des juifs y est contenu dans les 129-134.
la
5
Rev. orientale,
t. I,
p. 261-264.
17
T. VII, N
14.
2o8
L'histoire
rgime.
On
du serment more jadaico ne finit pas avec l'ancien pourrait la continuer jusque clans notre sicle, puisque
mme, ont remis en Belgique et surtout France, ce curieux sujet sur le tapis. Dans ce dernier pays, en qui a avec la Belgique tant d'affinits de jurisprudence, on tenta
des procs, assez rcents
encore diverses reprises de ressusciter un crmonial surann. Mais nous devons nous borner et renvoyer le lecteur, dsireux de franchir les limites que nous nous sommes traces,
mme
prononcer
IV.
TENTATIVES FAITES PAR DES JUIFS POUR S'TABLIR AUX PAYS-BAS CATHOLIQUES.
bannis en 1310 duBrabant, du Limbourg, probablement aussi du Luxembourg, c'est--dire des tats de la duchesse Jeanne et du duc Wenceslas. La triste condition laquelle ils furent rduits sous la domination des ducs de Bourgogne fit disparatre peu peu des autres parties des PaysBas, sans qu'ils en aient jamais t formellement bannis, les juifs franais et allemands qui s'y taient fixs. 11 n'en restait presque
Les
juifs avaient t
et trs
sicle,
nouveaux chrtiens ou juifs baptiss qui, sous profession apparente du christianisme, pratiquaient en secret le culte mosaque, bannirent de nouveau les juifs de cette partie
des tats impriaux.
Voir aussi les deux mmoires suivants, o
le
:
sujet est
savamment dvelopp
peuvent
i/ueition de savoir
ttre
prter le serment conformment an rite de la religion juive t l'ar 11. Lavalle, Bruxelles), imprimerie deC.-J. Ue avocat la cour d'appui de Bruxelles; avril 1 S 3 G 2 Cour de cassation. Chambre des requtes. Mmoire amMat, 43 pages in-8. pliatifpour le sieur Lazare Ct ili Saverue {Bas-MAin), deur en ras*" meurant a h
civile,' nau, dfendeur ventuel. Question. Les isradltt' ueuvent-ils, tre assujetis un serment spcial, diffrent du tiennent impos aux autrt l'iir Martin, de Strasbourg, avocat la cour de cassation 'le Uraucc.) Paris, imprimerie de Wittersheim, saus date (vers 18ii), pages iu-8.
'
'.';
.NOTES ET
2H0
Au commencement du
la
Gnraux
que par
et t permis
aux
sujets et
aux hatoute
commerce en
Albert et Isabelle, par une dcision de 1617, refusrent cette facult un juif d'Amsterdam, parce que les juifs n'avaient
sret
1
,
pas t bannis pour cause de guerre civile ou de religion, mais raison du sacrilge de 1370 -.
Cependant, malgr cette exclusion formelle, quelques juifs eset portugais, venus de Hollande, osrent enfreindre la rigueur des dits de proscription. A partir surtout de la paix de
pagnols
Westphalie, on en vit arriver un assez grand nombre dans les Pays-Bas catholiques. S'appuyant en effet sur les termes de l'article 4 du trait de Munster, conclu le 30 janvier 1648 entre Philippe IV, roi d'Espagne, et les tats-Gnraux des ProvincesUnies 3 article analogue celui dont nous venons de parler, et pendant que des ngociations diplomatiques taient engages pour leur permettre de commercer en Espagne 4 ils se crurent autoriss faire le trafic avec une certaine libert dans les PaysBas catholiques, cette autre partie des tats de Philippe IV. Se confiant dans la protection qu'on leur devait en ces pays comme sujets des tats-Gnraux 3 ils allaient et venaient pour les affaires de leur commerce, et il y en eut mme qui tentrent de s'y tablir d'une manire fixe et permanente. Ainsi, sous l'administration de l'archiduc Lopold-Guillaume 6 une poque que
,
Voir
le texte
Du
Mont, Corps
universel diplomatique,
t.
V,
1728, p. 99-101. - Zypaeus, Iaris pontificii novi analytica e narrt io, editio denuo auctior, Coloniae Agrippinae, 1641, p. 331; Zypaeus, Notifia iuris belgici, editio nova, Antverpiae,
partie n,
Amsterdam
La Haye,
Anselme-. Tribonianus belgicus, Bruxellis, 1663, p. 136-137 editio nova, Antverpiae, 1092, p. 136-137 Remarques et raisons... de l'vque d'Anvers, Ambroise Capello, dates du 19 novembre 1072, publies par le baron de
;
;
1665, p. 269
Reiffenberg dans les Nom. archives hist. des Pays-Bas, t. V, p. 323-332. Voir encore les Rationum moment a. .. de l'archidiacre de Malines, Coriache, en date du 25 dcembre 1672, publis par Foppens dans le t. IV des Opra dipiomatica de Miraeus, Bruxellis, 1748, p. 699-701. 3 Voir le texte de ce trait dans Du Mont, ouvrage cit, t. VI, partie i, 1728,
429-435. Voir le rsum de ces ngociations, qui paraissent avoir t interrompues, dans Koeuen, Greschiedenis derjoden in Nederland, p. 151-156. 5 A la vrit, ils ne furent dclars sujets des Etats- Gnraux que par une rsop.
4
lution
6
du
13 juillet
1657;
voir
Koenen,
ibid., p.
154.
L'archiduc Lopold-Guillaume d'Autriche, 61s de l'empereur Ferdinand II et frre pun de l'empereur Ferdinand III, l'ut gouverneur gnral des Pays-Bas catholiques de 1647 jusqu'en 1030.
260
nous ne pouvons prciser, quelques juifs de Hollande firent au gouvernement, alors dans une extrme pnurie, des offres considrables d'argent afin de pouvoir demeurer librement dans la et sans doute petite ville de Vilvorde, deux lieues de Bruxelles aussi Anvers. C'est, selon toute apparence, afin de prendre une rsolution cet gard, que l'archiduc Lopold-Guillaume ordonna une commission spciale d'examiner la demande qui lui tait soumise et de prparer une dcision. Cette commission fut compose pour la circonstance de trois conseillers d'tat, Jacques Boonen, archevque de Malines, Jacques Dennetires, trsorier gnral des domaines et finances, et Charles de Hovines; auxquels l'archiduc adjoignit Philippe-Guillaume de Steenhuys, conseiller au conseil chancelier de Brabant, et Franois priv, Robert Asseliers, Ricard, conseiller au conseil de Brabant 2 Le rsultat de la dlibration de ces personnages nous est connu par la consulte suivante, en espagnol, qu'ils adressrent l'archiduc
1
, .
4Ser mo Senor,
Haviendonos juntado en conformidad de la orden de V. A. dirigida cons ro Hovines, que nos ha declarado la materia sobre que V. A. ha mandado le consultasemos, y para satisfacer mas particular, y distinctam'e se ha divido la deliberacion en cinco puntos.
al
1 Nous trouvons ce renseignement dans un exemplaire de YHistoria sacra et profana archiepiseopatus Mechliniensis de Van Gestel (Hagae Comitum, 1725, in-fol., 2 tomes relis en un vol.), annot en 1748 par le prtre Jacques Goyers, et conserv parmi les manuscrits de la bibliothque royale de Bruxelles, sous le n 16,523. Tempore Serenis. Goyers y a crit la note suivante la page 130 du tome 1 Archiducis Leopoldi Austriaci, Belgii nostri gubernatoris, ac rursum anno 1071. tentruut judaei quidam apud Hollandos commorantes, sedem suam iigere in oppido Vilvordiensi, oiferentes eum (sic) in finem, et pro libero suae religionis ac commercii exercitio, praeter ingens tributum annue praestandum, honorarium circiter quiuque millionuin, pro hocce privilegio obtinendo. Sed obstitre totis viribus archiepiscopus Mechliniensis, aliique Belgii episcopi, ipsique primarii aulae ministri et sunatores ne gens haec perfida et inimica Crucis Christi, unquam in Belgio catholico pedem figat. Sur la seconde demande d'tablissement Vilvorde, et sans doute aussi Anvers, faite sous le gouvernement du comte de Monterey, rapporte par l'an 1674 et par d'autres 1672 ou 1670, cf. Foppens, Chronique abrge de la tille de Bruxelles, manuscrit autographe la bibliothque royale, n 10,281, p. l'7 les Rationum momenta de Coriache, cits plus haut; le baron de Reiffenberg, Nouv. archives hist. des Pays-Bas, t. V, p. 325-332; et Carmoly, Rev. orient., t. I,
:
p,
*
17.1-176.
consulte,
marge, lu premire page de la minute de la permis de rtablir les noms et les qualits des six commissaires El arobispo de Malinas. El consejero Hovines. Asseliers cancillcr de Mrabantc. Dennetiers ths* gnl, del cons de estado. Stenuisse del tons" privado. Ricouurd del de Brabante.
note suivante griffonne en
La
nous a
201
El primero si segun derecho divino, o humano, permitido a los principes christianos el admitir, sufrir, o tolerar en exercicio de su pais juntas, y colonias de judios, sus sinagogas, y
canonico, o civil es
su
religion.
El segundo si hay constitucion particular, privilegio, o costumbre en la provincia de Brabante, o en otras de la obediencia de S. M. que
lo
impida.
El tercero, si havria gran inconveniente, escandalo, o indecencia publica de admitirlos, y recivirlos en estas partes en cierto lugar que les sria senalado sea en villa cerrada, y murada, o sobre el plat
pais.
El quarto si suponiendo que se podria hacer una muy notable renta real, y aprovecbar una grande suma de dineros bastante para relevar y sacar el estado fuera del dano, y del peligro a que se balla reducido por falta de medios, esta utilidad en terminos de policia, y de razon de estado devria prevalecer, y balanzar los inconvenientes, y indecencia que se podria temer, y aprebender de su
admision. El quinto debaxo de quales leyes, condiciones y reglamentos esta admision se devria concder, y en que lugar. Respondiendo a cada uno de los referidos puntos, nos parece sobre civil el primero que ni el derecbo divino, ni el humano, canonico, o semexante admision, o tollerancia, aunque esta dispuesto probiben ordenado diferentemte en quanto a los hereges Judaeis licitum est
babere loca ad congregandum ut ibi tractetur de lege judaica, haerea ticis vero non, Glos. in verbo obstinations 1. 2 cod. de sum. Trinit. Imo ab Ecclesia tolerari iubentur, sed cautissima moderatione ne invalescant homines atroci in nos odio animati, Augustin, de civitat.
Dei lib. 18. cap. 46. et Cuiac. observt. 30. lib. 3 (?). Esto es indubitable, y fuera de toda controversia por los exemplos de lo que se platica en la corte de Roma, en el estado de Milan, y otros de Italia, y por toda Alemania. Sobre el segundo punto ninguno de nosotros sabe que baya alguna
constitucion, privilegio, o costumbre particular del pais que impida a S. M. el usar en esto de su real autoridad, y libre disposicion. Pero ballamos que en el ano 1550. y 1559. fueron publicados en este
pais dos edictos sobre la salida de los marranos judios, o nuevos christianos que echados de Portugal, y Espana havian venido a este pais, mas esto se hizo entonces de autoridad del Rey, y no por obligacion de algun previlegio, o costumbre particular del pais, al
mismos edictos parece que algunos aos antes ellos havian impetrado de S. M. salvaguardias, y indultos para poder habitar en el pais, los quales entonces, y por la publicacion de los mismos placartes fueron revocados. Al tercer punto no podemos sino concder que esta novedad en su principio ofendera los oxos, y oidos de los mas delicados, y escrupulosos en resguardo de la religion, y que tambien sera imposable de
contrario de lo quai por los
262
poner freno a la libertad,y variedad de los discursos que se tendron, cada uno bablando segun su aficion, inclinacion, o pasion, o debilidad de su juicio. Mas en realidad, y en efecto, y segun la verdad en si, el eseandalo,
o ofensa publica sera menor admitiendoles abiertamente separados de los cbristianos debaxo de las leyes, condiciones, y reglamtos ciertos, que no tolerandolos ocultamente de la manera que se bace el dia de boy, pues que nadie duda que en la villa de Amberes bay gran numro dellos, que por medio de una grande bipocrecia imitan los cbristianos y catbolicos, confesando y comulgando publicamtc casandose, y mezclandose con los catbolicos, y entretanto en seereto, y en sus casas exercen obstinadam te su judaismo, y en que no pueden contenerse sin que dexen alguna vez escapar senales exteriores a la drision, nienosprecio y ofensa publica de la s" fe catbolica, y asi el mal corre riesgo de aumentarse cada dia por los casamientos, y sus acciones indiferentes como
y indecencia,
queda dicbo. Y en quanto a los otros inconvenientes que se podrian temer y aprebender que miranal hecbo de la policia, a saber que atraberan todo el comercio a si, que cometeran mil fraudes y engaos, y que por sus usuras comeran la sustancia de los buenos subditos y catbolicos, nos parece lo contrario, que del comercio que ellos introduciran mayor de lo, que es al prsente, el beneficio sera comun a todo el pais, y que el oro, y plata se hallara en mayor abundancia para las ocurrencias de las necesidades inescusables del estado, y que para las usuras, y trafico del dinero a interes, y cambio no podra haver mayor exceso del que boy hay en to'da la villa de Amberes, y particularm te entre los Portugueses que exceden y sobrepujan toda lgal medida, y a lo quai en todo caso se podra proveer por los reglamentos debaxo de que seran recividos. Al quarto punto nos remilimos mas a proposito al arbitrio de V. A. como siendo materia dependiente del conocim to preciso de la necesidad del estado, que V. A. tiene mas particular que nosotros, y si ella no es tal o, en el grado que todas las consideraciones de una indecencia, o reputacion, o eseandalo deven postponerse a los medios, de donde dpende la salud del estado, y sin la platica dellos correria gran riesgo de perderse, y que el atbaismo (en lugar del judaismo acantonado, y restrincto) sria plantado, y dilatado por la entrada, y invasion de los Franceses, entre los quales esta peste se ha avanzado, demas de que vemos que no se bace escrupulo de recivir y llamar al servicio militar toda suerte de naciones por contrarias que sean a nuestra religion, juntam' los cxemplos del estado del Papa, y de otros principes de Italia, sin que se baj'a reparado en que esta secta de judios haga esfuerzos, o saga con el intento de dilatarse siendo todo su unico fin el interes, y el lucro temporal todavio uno de nosotros lia onodido a su opinion que sria rmi3 r couveniente que no se procda en este negocio sino con mas madurez, y circunspeccion oyendo
;
263
algunos otros obispos, y el magistrado de Amberes, o algunos del, y nosotros todos hemos sido de opinion que no es menester abrazar, o pasar a este negocio si V. A. no esta primeramte asegurado en todas maneras de una notable cantidad de hacienda que se podra sacar con la anticipacion prompta de una grande partida, y que en esto V. A. hara bien de no fiar el tratado a uno solo, antes por el empleo de diversas personas sondar que cantidad se podra sacar al exlremo. Sobre el quinto punto concernienle las leyes, condiciones, yreglamentos de su admision, nos ba parecido que se podra conformar a los modelos de los que se platican en Italia, y Alemania, y que ban sido concebidos por S. Carlos Borromeo para el estado de Milan, donde Adam Contzen en su tratado de rbus politicis lib. 8. cap. 17. hace relacion de lo que podra inducir a acetarlos. Sobretodo que queden acantonados y separados en un cierto lugar, al quai el acceso sera defendido a los catholicos que veniendo en juntas de catholicos para sus negocios devran traher alguna senal en sus vestidos. Que no podran servirse de algunos catholicos para sus criados, o criadas, que no podran casarse con algunos catholicos, que seran sujetos a los magistrados en todo lo que concierne la policia, y justicia ordin*, y que por las reglas del estado se devran contener como subditos de S. M. sin poder corresponderse, ni entretener agunas inteligencias con sus enemigos, o con los estados vecinos que seran prejudiciales so pena de ser castigados como todos los otros
;
subditos.
finalmente que en los emprestidos de dinero no podran excder ha platicado en Amberes y otras villas mercantiles. Asi ha parecido en el consexo de estado con intervencion de los que V. A. ha sido servido de nombrar. 11 dex re 1653 !
el
Traduction.
Srnissime Seigneur,
tant assembls en conformit de l'ordre de V. A. adress au conseiller Hovines, qui nous a dclar la matire sur laquelle V. A. nous a ordonn de lui prsenter une consulte, pour y satisfaire plus
Nous
particulirement et plus distinctement, on a divis la dlibration en cinq points. Le premier, si, selon le droit divin ou le droit humain, le droit canonique ou le droit civil, il est permis aux princes chrtiens d'admettre, de souffrir ou de tolrer en leurs pays des assembles et des
1
XX,
janvier-dcembre 1654,
134 r-137 v.
264
l'exercice
de
leur
Le second, s'il y a une constitution particulire, un privilge ou une coutume, dans la province de Brabant ou en d'autres de l'obissance de S. M., qui empcbe de le faire. Le troisime, s'il y aurait grand inconvnient, scandale ou inconvenance publique
les
admettre
et les recevoir
un
une
ville close et
mure, soit au plat pays. Le quatrime, si, en supposant que l'on pt en obtenir un trs notable revenu pour la couronne et profiter d'une grande somme de deniers, suffisante pour relever l'tat et le tirer du dtriment et du danger o il se trouve rduit faute de ressources, cette ncessit, dans un but de politique et de raison d'tat, devrait prvaloir et devrait contre-balancer les inconvnients et l'inconvenance que l'on pourrait craindre et apprhender de leur admission. Le cinquime, sous quels lois, conditions et rglements cette admission pourrait tre concde, et en quel lieu. Pour rpondre chacun des points rapports, il nous parat sur le premier que ni le droit divin, ni le droit humain, ni le droit canonique, ni le droit civil ne dfendent une admission ou une tolrance de ce genre, bien qu'il en soit dispos et ordonn diffremment l'gard des hrtiques: Judaeis licitum est habere loca ad congre-
gandum
ut ibi traetetur de lege judaica, haereticis vero non, Glos. in verbo obstinaliores 1. 2 a cod. de sum. Trinit. Imo ab Ecclesia tolerari iubentur, sed cautissima moderatione ne invalescant homines atroci in nos odio animati, Augustin, de civitat. Dei lib. 18. cap. 46. et Cuiac.
observt. 30. lib. 3
(?).
Gela est indubitable et hors de toute controverse par les exemples de ce qui se pratique en la cour de Rome, dans l'tat de Milan, dans d'autres Etats d'Italie et par toute l'Allemagne. Sur le second point, aucun de nous ne connat l'existence d'aucune constitution, privilge ou coutume particulire du pays qui empche S. M. d'user en cela de son autorit royale et de sa libre
disposition.
Mais nous trouvons qu'en l'an 1550 et en l'an 1oo9 furent publis dans ce pays deux dits pour l'expulsion des juifs marranes, ou nouveaux chrtiens, qui y taient venus chasss de Portugal et mais cela se fit pour lors de l'autorit du Roi, et non en d'Espagne vertu de quelque privilge ou coutume particulire du pays, contrairement ce qu'il rsulte des mmes dits que, quelques annes auparavant, ils avaient obtenu de S. M. des sauvegardes et des dispenses
1
;
1549.
existe en effet
rapportant les
il y a peut-tre ici une erreur de date pool un placard du 17 juillet 1549 et un autre du 30 mai 1550, privilges accords autrefois aux nouveaux chrtiens. On eu trouve le
;
ediclcn
Aulwerpen, 1662,
265
pour pouvoir habiter en ce pays, lesquelles furent alors rvoques par la publication des placards de bannissement. Pour le troisime point, nous ne pouvons nons empcher de reconnatre qu'au commencement cette nouveaut offensera les yeux et les oreilles des plus dlicats et des plus scrupuleux au regard de la religion, et qu'en outre,
et la diversit
il sera impossible de mettre un frein la libert des propos qui se tiendront, chacun parlant selon son sentiment, son inclination, sa passion, ou selon la faiblesse de
sonjugement. Mais rellement, effectivement et vritablement, le scandale et l'inconvenance, ou l'offense publique, seront moindres si on les admet ouvertement, mais spars des chrtiens, sous des lois, des conditions et des rglements prcis, que si on tolre leur existence occulte, comme cela a lieu aujourd'hui. En effet, il n'est douteux pour personne qu'en la ville d'Anvers il n'y ait un grand nombre de juifs qui, par une grande hypocrisie, imitent les chrtiens et les catholiques, se confessant et communiant publiquement, se mariant et se mlant avec les catholiques, et qui cependant, en secret et dans leurs maisons, pratiquent obstinment leur judasme, bien qu'ils ne puissent s'empcher de laisser parfois chapper des marques extrieures la drision, au mpris et l'offense publique de la sainte foi catholique, et qu'ainsi le mal court risque d'augmenter chaque jour par les mariages et
mme
comme il
a t dit.
Et quant aux autres inconvnients que l'on pourrait craindre et apprhender au regard de l'intrt public, savoir qu'ils attireront eux tout le commerce, qu'ils commettront mille fraudes et tromperies, et que, par leur usure, ils mangeront la substance des bons sujets et des catholiques, il nous semble au contraire que, par le commerce qu'ils rendront plus grand qu'il n'est prsent, le bnfice sera commun tout le pays, et que l'or et l'argent se trouveront en plus grande abondance pour les besoins indispensables de l'tat. Et pour ce qui est de l'usure, du prt intrt et du change, il ne pourra y avoir de plus grand abus qu'il n'y en a aujourd'hui en toute la ville d'Anvers, et particulirement parmi les Portugais, qui excdent et outre-passent toute tolrance lgale quoi en tout cas l'on pourra
;
pourvoir par les rglements sous lesquels les juifs seront reus. Pour le quatrime point, nous croyons plus propos de nous en rapporter la sagesse de V. A., comme tant matire dpendant de la connaissance prcise des besoins de l'tat, connaissance que V. A. possde beaucoup mieux que nous. Il appartient V. A. djuger, s'il
n'en est pas ainsi, ou bien si les ncessits ne sont pas un point o toutes les considrations d'inconvenance, de prjudice au renom ou de scandale, doivent tre des raisons secondaires ct des moyens d'o dpend le salut de l'tat, et sans l'emploi desquels celui-ci courrait grand risque de se perdre. D'ailleurs l'athisme (au lieu du judasme confin et contenu) pourrait s'implanter et se rpandre par l'entre
26G
parmi lesquels cette peste s'est avance. ne se fait pas scrupule de recevoir et d'appeler au service militaire toute sorte de nations, quelque conet l'invasion des Franais,
Que
V. A. considre en outre
du Pape et dans ceux des autres princes d'Italie, sans que l'on ait observ que cette secte de juifs fasse des efforts pour se rpandre ou en manifeste l'intention, l'intrt et le lucre temporel tant son seul et unique but. Toutefois, l'un de nous
ce qui se fait dans l'tat
qu'avec
la
du
magistrat d'Anvers, ou de quelques-uns de ses membres et tous, nous avons t d'opinion qu'il n'est pas ncessaire de prendre une dtermination ce sujet ou de s'en occuper, avant que V. A. ne se soit d'abord assure en toutes manires de pouvoir tirer des juifs une notable quantit de ressources pcuniaires, avec payement anticip et immdiat d'une bonne partie. En cela, V. A. fera bien de ne pas confier l'affaire une seule personne, mais d'en employer plusieurs pour tcber de dcouvrir quelle quantit l'on pourra tirer au
maximum.
Sur le cinquime point concernant les lois, les conditions et les rglements de l'admission des juifs, il nous a paru que l'on se pourra conformer ce qui se pratique en Italie et en Allemagne, d'aprs les constitutions tablies pour l'tat de Milan par S. Charles Borrome et rapportes par Adam Contzen dans son trait de rbus politicis lib. 8. cap. 17, o ce dernier fait connatre les motifs qui peuvent engager les gouvernements accepter les dites constitutions
1
.
Surtout qu'ils restent confins et spars dans un certain lieu, dont l'accs sera interdit aux catholiques que venant pour leurs affaires dans des runions de catholiques, ils soient obligs de porter quelque signe distinctif sur leurs vtements. Qu'ils ne puissent employer aucuns catholiques pour leurs serviteurs ou leurs servantes, qu'ils ne puissent se marier avec des
;
suite
des constitutions de Jvdaeis dcrtes par S. Charles Borrome, la du premier concile provincial de Milan tenu en 1565, et des constitutions additionnelles dcrtes aussi par le mme saint la suite du cinquime concile provinciaj de Milan, qui eut lieu en 1579. Les unes et les autres sont rapportes dans les Acta
1
II s'agit ici
me Mediolanensis a Carolo
lani,
1590,
in-l'ol.
Les premires
cardinaii S. Prawtdis arehiepiseopo eondita, s'y trouvent p. 53-54, les secondes, p. 201
ft
->
|V
D'autres dcisions contre les juifs furent aussi ordonnes incidemment sous l'archipiscopat de S. Charles. On les trouve dans les mmes Arta, p. 40, 219, 220, 30 496 et 560 cf. aussi p. 526. Le P. Adam Contzen, S. J., dans ses Politicorvm libri Moguntiae, 1621), in-l'ol., auch.xvn [intitul Moii iiiiguc congertndi p$eunios, ]i. G 1 ) du livre Vlll, rapporte un grand nombre de dcisions prises contre Us juifs, entre autres des canons de plusieurs conciles. Les constitutions dt J
;
; i
dcrtes en
mais
le
1565 par S. Charles s'y trouvent la p, 601, vei la fin du chapitre, P. Contzen n'y donne pas les constitutions additionnelles de 18"
207
concerne
la
l'tat, ils se comportent comme sujets de S. M., sans pouvoir correspondre avec ses ennemis, ni entretenir avec ceux-ci ou avec les tats voisins des intelligences qui lui seraient prjudiciables, sous peine
d'tre chtis
comme
Et finalement, que, dans les prts d'argent, ils ne puissent excder le taux des intrts qui, jusqu' cette heure, s'est pratiqu Anvers et dans d'autres villes de commerce. Ainsi il a t dcid dans le conseil d'tat, avec l'intervention de ceux que V. A. a daign dsigner. Il dcembre 1653.
surtout Anvers, il paratemps, des ngociations auraient aussi t mme entames pour leur permettre d'ouvrir une synagogue Borgerhout, village voisin de la grande cit commerciale, compris
juifs les attirant
trait que, vers le
Le commerce des
inform par son internonce en Flandre des pourparlers qui eurent lieu cette occasion. Innocent X, des privilges de l'glise, et qui avait protest si jaloux avec tant d'nergie contre les droits accords aux protestants d'Allemagne par la paix de TVestphalie, ne pouvait rester indiffrent aux tentatives faites par des juifs pour tablir leur culte dans un pays o le catholicisme rgnait alors sans partage. Il avisa son envoy prs la cour d'Espagne de faire part Philippe IV de ce qui se passait, et le nonce prsenta au roi la note suivante
Le pape Innocent
fut
+
Sacra Catholica Real
Mag d
Hase havisado a su Santidad por el internunio de Flandes que se haya comenado alli un tratado de abrirse una sinagoga de Hebreos, en un lugar llamado Burguero (sic) pocas millas lexos de Anveres; y
si
bien
la
summa
catholica
y experimentada piedad
de V.
Mag d y
los
fin alguno en esto, con todo eso el nuncio de su Santidad, recurre reverentemente a V. Mag d suplicandole se sirva ordenar, que no solo deva prohivirse qualquier resoluzion sobre esto sino que se aranque y quite de hecho todo tratado en esta materia como lo espra de la retictud (sic) y cbristiano elo de V. Mag d
, .
1 L'internonce en Flandre, c'est--dire aux Pays-Bas catholiques, tait alors Andr Mangelli,de Forli,abb de Saint-Ange, mort Bruxelles le 31 octobre 16oo. Xo'it Journalhist. etlitt., Lige, chez P. Kersten, t. II, 13 e livraison, 1 er mai 1835, p. 24. 2 Copie aux archives du royaume Secrtairerie d'tat, Correspondance de l'archiduc Lopold avec Philippe IV, XX, janvier- dctmbre 1634, fol. 71. Cette copie n'est pas date.
:
268
+
Sacre Royale Majest Catholique,
Il a t port la connaissance de Sa Saintet par l'internonce de Flandre qu'on tait entr en pourparlers en ce pays pour ouvrir une synagogue de juifs dans un endroit appel Burguero [sic), quelques milles d'Anvers; et bien que la grande pit prouve de Votre Majest pour la foi catholique, et les sentiments religieux du Seigneur Archiduc, soient des garanties qu'on n'y donnera aucune suite, cependant le nonce de Sa Saintet s'adresse respectueusement Votre Majest, la priant de daigner ordonner que non seulement toute rsolution cet gard soit dfendue, mais que l'on annule et considre comme non avenu tout arrangement en cette matire, comme il l'espre de la rectitude et du zle chrtien de Votre Majest.
+
y Capp n General de mis Paises Vajos de Flandes.
Ser m0 Seior Archiduque Leopoldo Guillelmo mi Primo mi Govern or El nuncio de su Santidad rsidente en esta corte me represento en un papel (de que aqui va la copia) haver tenido noticia su Veatitud de que se havia comnzado a tratar en essos estados el abrir una sinagoga de Hebreos en un lugarllmado Bungeno (sic) pocas millas de Amberes. Instando el nuncio en que se prohiba qualquiera resolucion que sobre esto se huviere tomado y que se arranque de hecho todo tratado en esta materia, y si bien estoy creyendo que V. A. no habra permitido semejante novedad en los limites y jurisdicion de los lugares obedientes por su particular atencion mayormente en cosas deste genero, me ha parecido con todo dar V. A. noticia de lo referido y
encargarle (como lo hago) que caso que aya algo que remediar en esta materia lo haga V. A. (como es justo) luego por ser en cosa en que tanto va y de que podrian seguirse tan grandes y perjudiciales
inconvinientes avisandome de haverse hecho asi. Nuestro guarde V. A. como deseo. Madrid a 19 de Ilebrero 16oi.
Senor
Buen Primo de V.
A.,
Yo el Rey.
'.
fol.
70.
269
Au
dos
il
y a l'adresse
Archiduque Leopoldo Guillelmo mi Primo, mi Gov or y Cap n Gen de mis Paises bajos de Flandes.
1
Al Ser m0 S or
Traduction.
+
Srnissime Seigneur Archiduc Lopold Guillaume, mon cousin, de mes Pays-Bas de Flandre. Le nonce de Sa Saintet rsidant en cette cour m'a expos dans une note (dont ci-jointe la copie) qu'il a t donn avis Sa Saintet qu'on tait entr en pourparlers dans ces tats pour ouvrir une synagogue de juifs dans un endroit appel Bungeno('c;, quelques milles d'Anvers. Le nonce demande avec instance que l'on dfende quelque rsolution que ce soit qui pourrait tre prise cet gard et que l'on empche effectivement tout arrangement en cette matire. Et bien que je croie que V. A. n'a pas permis une telle nouveaut dans les limites et la juridiction des lieux de notre obissance, cause de son attention particulire, surtout en des choses de ce genre, nanmoins il m'a paru bon de faire part V. A. de ce qui se passe et de la charger (comme je le fais), au cas qu'il y ait remdier en cette matire, d'agir sur-le-champ (comme il convient), cause de l'importance de cette affaire et des grands et prjudiciables inconvnients qui pourraient s'ensuivre, lui recommandant de me faire connatre qu'on se sera conform mon ordre. Notre Seigneur garde V. A. comme je le dsire. Madrid, ce 19 fvrier 1654.
Le bon cousin de V.
A.,
Moi le Roi.
Au Au
dos
Srnissime
Seigneur Archiduc
cousin,
mon gouverneur
et capitaine gnral de
Flandre.
Aucun historienjusqu'
bien qu'elle
lettres de
en italien, dans le recueil des mais nous reconnaissons que le hasard pouvait seul, en quelque sorte, l'y faire dcouvrir parmi les lettres de tout genre rassembles par le compilateur italien.
ait t publie, traduite
'
l'abb Giustiniani
Roma,
1669, p. 22.
.
On y
9.
Fe-
braro
>
au
lieu
de
19.
Febraro
270
Fait singulier, l'abb Giustiniani avait eu connaissance de cette dpche par le nonce mme qui l'avait provoque, Francesco Gaetano, archevque de Rhodes * mais les difficults de ce prlat avec Innocent X d'abord, ensuite avec Alexandre Vil, expliquent
;
L'archiduc rpondit au roi en ces termes, et lui adressa en mme temps une copie de la consulte dont nous avons donn le texte
plus haut
S.
:
A.
a
Su
10
Md
El fundam que huvo aqui para tratar de la recepcion de los judios segun el nuncio de su Sant d reprsente a V. M. en el mmorial que V. M. se sirve de remitirme en carta de 19 de mareo passado, fue una propuesta que le hizieron en Holanda al emb or Ant Bruno ofreciendole
el
intente
Y como
el
estado de
que nos hallamos da ocassion a que se examinen todos los medios de hazienda que se presentaren, ordene a algunos ministros me dixessen lo que se les ofrecia en la materia como le hizieron entonces en la consulta de que ira aqui la copia sin baver tomado en ella resolucion ninguna hasta aora. V. M. haviendola mandado veer ordenara lo que fuere servido. D q n
las cossas en
1
.
Au
dos de
.
la
minute de cette
lettre
on
lit
Brussas
a
de Abril 1654.
a la carta
Su Su
A.
Respondiendo
.
en que
Md
Traduction.
Son Altesse
Sa Majest.
traiter de l'admission des juifs, ainsi que nonce de Sa Saintet l'a rapport V. M. dans la note que V. M. a daign me remettre avec sa dpche du 19 mars dernier fut une
le
',
la suite
de
la
traduction italienne de
di
d
Kodi. e Nunlio
Kustiniani ajoute
ApOSt.
tradotta dalla
lin^ua Spagriuola Dell' liai, dal Sig. Cuv. Giacomo Bonamii. * Le cardinal Sioua Pal aviciuu a donn 1" lu Yila di Alessaddro VII, au eh. vu du livre 111 (p. 303-308 du vol. I de ledit, de Mile Giuseppe de Novaes, dans ses Elementt dlia storia de' somt \. Roma, t. i, a rsum le rcit du cardinal Pallavicioo; cf. aussi ibid., p, I Minute aux archives du royaume Secrtairerie d'tat, Corrtapomdemct de l'archipuld avec l'Iulinpe IV, XX, jannur-,: I6&4, foi, 133.
.
.
Erreur de date
la
dpche du
roi est
du
1!I
lvrier.
NTF.S ET
JLTFS
DE BELGIQUE
271
proposition qu'ils firent en Hollande l'ambassadeur Antonio Bruno, lui offrant cette fin une somme considrable. Comme l'tat des choses o nous nous trouvons donne lieu d'examiner toutes les ressources financires qui se prsenteraient, j'ai ordonn quelques commissaires de me donner leur opinion en la matire; ce qu'ils
firent alors
dont la copie est ci-jointe mais il n'a t aucune rsolution cet gard. Y. M., aprs examiner, voudra bien ordonner ce qu'il lui plaira.
la consulte
;
dans
Au
dos
Bruxelles.
17 avril 1634.
Son Altesse
Sa Majest.
Rpondant
la
dpche o
l'examen forcment que nous avons fait de la correspondance de l'archiduc Lopold-Guillaurne avec Philippe IV n'a pu nous y faire dcouvrir d'autres documents au sujet des tentatives faites par des juifs de Hollande, sous le gouvernement de l'archiduc, en vue de s'tablir dans les Pays Bas catholiques.
Ici se
superficiel
Emile Ouverleaux.
(A suivre.)
NOTES ET MLANGES
SABBAT ou SBET?
Dans
dans
le
la
numro de la Revue (voir plus haut, p. 149), M. Jastro-^ attribue au Talmud de Babylone [Bea, 13 b) une bien singulire mprise. Aucun commentateur, dit-il avec tonnement, ne s'est aperu que le Talmud confond roi, nom d'une plante, avec rai, le saint jour du Sabbat. D'aprs lui, Fauteur babylonien qui, dans Bea, rapporte la mischna de Maaserol aurait tronqu cette mischna, y aurait remplac les mots rottb pn 'n 'n nttN par ceux de navi -iai l3>b 'n, et enfin aurait rattach tort ces
dernier
derniers mots au dbut de la mischna, quoiqu'ils ne se rapportent en ralit qu' la fin. Sans croire l'infaillibilit du rdacteur anonyme de ce passage dans Bea, on a le droit de se montrer surpris qu'il ait montr tant de lgret et d'inexactitude et, tranchons le mot, commis une pareille balourdise.
En ralit il n'y a dans ce passage de Bea ni transposition, ni confusion. Les mots narab "pn 'n 'n ib ne sont pas du tout la
citation des mots naiK 'n '-i de la mischna de Maaserol, ils sont tout simplement une glose sur cette mischna ajoute par un
mwi
Amora du nom
de R. Elazar. Ce R. Elazar n'est pas le mme que le docteur de Maaserol, celui-ci s'appelle R. Elizeret est un Tanna, probablement R. Elizer b. Schamoua. Le K. Elazar de
b. Pedat. C'est quoi M. Jastrcw La glose de R. Elazar b. Pedat ne peut se rapporter qu' l'un des deux cas formant le commencement de la mischna de Maaserol que le Talmud vient de citer. Cet Amora croit que
Bea
est
un Amora, R. Elazar
NOTES ET MLANGES
273
Mais
le
Talmud
si elle
mischna, qui parle de l'action de monder des orges (iTiJia t|bnp!r:), puisque la propre femme de Rab, comme celle de R. Hiya, mondaient l'orge le jour du sabbat. Il faut donc rattacher l'observation de R. Elazar b. Pedat la suite
se rapporte
au dbut de
(btt
mb^a
bhMzn
Van). Cette objection du Talmud est srieuse si elle est faite un Amora, surtout au disciple des deux docteurs dont l'exemple est invoqu. Adresse un Tanna, elle est de nulle porte, puisqu'un Tanna n'a pas se proccuper de l'opinion de Rab et de R. Hiya.
La formule
...b
pi
...nfcN n'est
d'ailleurs
:
pas rare
elle se
na rrrirp 'n nN isnab pi, mots qui se rattachent une mischna de Oholot, n, 3. M. Jastrow remarque avec raison qu'il y a dans Bea 'n '-i "ia, cette diffrence aurait d le mettre et dans la mischna, nais* 'n '-i sur la voie. L'expression nanx "ttin "lanis 13 avertit galement qu'il s'agit de l'assertion d'un Amora. S'il fallait absolument faire une correction, il suffirait d'ajouter un simple waw et
baiat
;
de
lire ...
nain.
M.
Z. Wolff, directeur de
lettre
sur
le
mme
sujet doul
nous extrayons
les
La formule ... b pi est employe pour des Amora la Mischna dans les passages suivants
:
additions d'un
n&nab pi bNiac na wnT 'n ia&* ... "pion naa pi ry an na&n 'p'tti niBUt baa\a pi Succa, la : naib pi san na pob-D trrms Gittin, 64 : pa^b pi tram yntxi tz^biB
Hidlin, 42 b
Ibid., 57
:
spra
travail de
du
dans
le
passage
bbia
^sm
Em&iM
nann rra
bina
nabai bsian
rmwiis wia
"pTS. La question est donc un thme trait par les talmudistes et nullement une fiction reposant sur une erreur.
-pany kiTO
T.
vu,
n u.
274
AL-BATALY0US1
Il
chemin dans
la littrature,
de rechercher comment une erreur, soit de date, que le premier coupable avait commise dans un
vertance, pour avoir t rpte, a
les
fini
de citation,
d'inad-
moment
hypothses, que non seulement l'on n'a plus le droit de rejeter sans examen, mais que les savants les plus consciencieux sont exposs accueillir comme des faits dmontrs. L'exemple qui
m'a inspir ces rflexions est vraiment instructif et montre, une fois de plus, avec quelle circonspection l'on doit consulter les
ouvrages de seconde main. Les lecteurs de la Revue connaissent la remarquable tude o M. le professeur David Kaufmann a constat les traces de AlBatalyos dans la philosophie religieuse des Juifs . La critique a t unanime pour reconnatre la saine rudition de l'auteur * et, en attendant l'dition promise du texte arabe, il a rendu service aux lettres orientales en publiant, dans la version hbraque de Mose ben Samuel Ibn Tibbn, les Cercles intellectuels de Abo Mohammad, Abd Allah ibn Mohammad Ibn As-Sd 8 Al-Batalyosi. Les historiens et les biographes arabes, dit M. D. Kaufmann*, savent nous renseigner en partie sur l'activit et la supriorit de Al-Batalyosi dans d'autres domaines de la science ils passent sous silence son ouvrage philosophique. Or, c'est prcisment ce livre qui a prserv la mmoire de son auteur dans l'histoire littraire du moyen ge. C'est ce livre galement, ainsi qu'aux
?
; ;
la Revue des tudes ivet, I. p. 315-317. Pourquoi Al-Batlayos, alors que la vocalisation Al-Batalyos est seule correcte ? Cf. Ykot, Geographisches Wortcrbuch, I, p. Loubb al-loubb, p. 39. Encore aujourd'hui le nom de la ville espagnole de Badajoz atteste l'ancienne prononciation. Ai-Bal ilyos, on le sait, signifie celui qui est originaire de Badajoz .
1
,
Article de
M. Loeb dans
crit-il
M. David Kaufmann
<
La liste des principales recensions a t dresse par M. II. -I,. Straelf E. Kuhn un 1 A. Mller, Wissenschaftlicher Jahresberieht iber die Morgenlndischen Studien im Jahre 1880 (Leipzig. 1883), p. 134 3 As-Sid {Le Cid) est la prononciatien espagnole pour l'ancien As-Sayyid le matre . De l le fminin silt dame abrg de .<tiyi/i<ln. C'est ce fminin ir:> rement orthographi que M. Bloch, grand-rabbin d'Alger, a eu raison de roi dans le nom de femme espagnole ifJO seulement ce n'est pas un diminutif, mais une forme vulgaire courte. Cf. Revue des Etudes Juives, VI. \>. II'. .t i'.IT. * Dte Spuren Al-Batlayst' s, p. 10.
1
NOTES ET MLANGES
dates o
est
206
il a t pour la premire fois mis contribution, qu'on en droit d'emprunter les arguments qui permettent, entre les opinions discordantes sur l'anne o mourut Al-Batalyos 421 de l'Hgire. d'adopter l'an 1030-1031
Ces prmisses tant ainsi poses, la conclusion naturelle devait en tre pour M. Kaufmann que le xi sicle, juif et musulman,
tait susceptible d'avoir subi l'influence de A!-Batalyos.
Jusqu'
cherch rsoudre, en passant en revue les crits de R. Hayy Gn, de Bahy Ibn Pkod, de Salomon Ilm Gabirol, de Abraham ben Hiyy, de Mose Ibn Ezra, etc. D'autre part, le
premier
philosophe
Al-Gazl,
\ du clbre surnomm le
modle de VIslam, n Tous en 450 de l'Hgire (1058 de notre re), mort At-Tbarn en 505 (1111 de notre re). L'identit des deux passages tant constate, quel est le plagiaire? Evidemment Al-Gazli, si vraiment Al-Batalyosi est mort la fin de 1030 ou au commencement de 1031. Voyons donc sur quelles autorits M. Kaufmann s'est appuy pour fixer et pour affirmer cette date. Le matre de la bibliographie arabe est un crivain turc du xvii sicle, que l'on dsigne d'ordinaire par son surnom de Hdj Khalfa. Son dictionnaire est une admirable encyclopdie de la littrature arabe, ne comprenant pas moins de 14,501 articles, classs dans l'ordre
alphabtique
2
.
et la date
de la
mort des auteurs est indique le plus souvent. J'aurais mauvaise grce si je marchandais mes loges Hdj Khalfa, car un minent orientaliste m'a fait l'honneur de l'appeler publiquement mon ami intime 3 . Hdj Khalfa ne cite pas moins de treize fois Ibn As-Sid AlBatalyos 4 Le premier ouvrage de lui qu'il rencontre, c'est son clbre commentaire sur la Rgle de l'crivain, d'Ibn Kotaiba il nomme le commentateur et ajoute mort en 421 de l'Hgire 3 .
. ;
se suivent dans le manuscrit hbreu Bibliothque nationale, n 893, 8 et 9; cf. Catalogue, p. 154. s Galand, Discours pour servir de prface la Biblothiijue orientale, dans Herbelot, Bibliothque orientale (La Haye, 1777-1779, 4 vol. gr. in-i), I, p. 22 et 23; Silvestre de Sacy dans Notices et Extraits, VIII, p. 200 et suiv. M. Fliigel a publi une dition complte, avec traduction latine, de ce Lexicon bibliographicum et encyclo1
de
la
Une
dition orientale
du texte arabo
a paru
276
Ce n'est pas une faute d'impression, comme l'a cru M. Flgel, C'est un lapsus calami, que relisant et corrigeant son dition les bons manuscrits ont reproduit avec fidlit; c'est une erreur dans laquelle le bibliographe n'est tomb que cette seule fois, car dans tout le reste de son ouvrage, et dj quelques pages plus loin 2 il rpte satit la vraie date, de cent annes postrieure,
. ,
Tous les passages que l'on peut citer l'appui de la date de 421 ont pour unique source cette confusion de chiffres, chappe la
plume rarement inexacte de Hdj Khalifa. Voici d'ailleurs la liste 1 Herbelot, Bibliothque peu prs complte de ces passages
:
Orientale (Paris, 1697, et dans toutes les ditions suivantes), sut) 2 Casiri, Bibliotheca Arabico - Hispana voce Bathalmiusi 3 Escurialensis (Matriti, 1760), I, p. 53, col. 1, propos prci;
sment du commentaire sur Ibn Kotaiba * mais au contraire avec la vraie date, ibid., p. 146, col. 1; 3 Hammer, Literaturgescfnchte de?' Araber, V (1854), p. 586, mais corrig dans Y errata la fin du volume, et surtout dans le tome VI (1855), p. 643; 4 M. David Kaufmann dans la monographie dont nous parlons 5 ; enfin 5 l'auteur de cette notice dans ses Manuscrits Arabes de
;
VEscurial, I, p. 132, rectifis ibid., p. 340 c La tache s'est ainsi tendue travers deux sicles; mais, comme l'on peut aisment
.
s'en convaincre,
ramens une
par Hdj
mme
origine, et
Khalifa lui-mme.
Si, aprs ce premier examen, nous appliquons la mme rigueur de critique aux auteurs divers qui ont plac la mort de Ibn As-Sid Al-Bataljosi en 521 de l'Hgire (1127 de notre re), nous arriverons des rsultats diamtralement opposs. Cette date est non seulement plausible et probable, mais elle est absolument
certaine.
Tout d'abord
:i
le vizir
de Sville,
Lexicon billiogvaphicum, VII, p. '6". I, p. 266 cf. p. 4o8. 3 II me parat inutile de mentionner part l'article Batalmiyusi dans Beale, The Oriental biographical Dictionary (Calcutta, 1881, in-4), p. 70. Il est simplement traduit et abrg de Herbelot. * On pourrait juste titre s'tonner de cet emprunt fait par Casiri Hdjl Khalifa, lont le dictionnaire n'existe pas la Bibliothque de l'Escurial, si la Bibliothque nationale <le Madrid ne possdait pas un exemplaire de Hdj Khalifa, qui est conserv sous la marque Gj, n" Wl et qui a t lgu par Casiri en 1771. Je laisse M. David Kaufmann seul responsable de la date que ses critique ont reproduite d confiance. 8 Le volume n'a pas encore paru, mais la feuille tait dj tire, lorsque j'ui reconnu que je m'tais tromp, en bonne et nombreuse compagnie comme l'on voit J ai dj la date exacte dans le mme volume, p, 21
3 Ibid.,
;
;'i
NOTES ET MLANGES
277
Khkn
Al-Kais,
re),
a consacr une notice spciale Ibn As-Sid Al-Batalyos dans Les colliers d'or natif, et les beaux son ouvrage intitul
traits des
hommes
illustres*.
Bien plus,
il
crivit
un volume
3
>,
comme
en
s'il
effet,
l'enseignement de Ibn As-Sid Valence parat avoir t nombreux auditeurs*. Ibn Kh-
sans donner aucune date prcise pour la mort de son matre , nous le montre en relation avec les princes qui dominaient en Espagne dans la seconde moiti du xi e sicle. kn,
comme supplment
5
,
parle
avait
qu'il
termine son court article par ces mots Sa mort eut lieu le 15 de l'unique radjah, en l'an 521, il tait n en 444 G . N en 1052, Ibn As-Sd mourut donc en
il
juillet 1127.
que l'on ne saurait rcuser et aprs ne citons que pour mmoire une note de Ykot dans son Dictionnaire gographique 1 l'article consacr par Ibn Khallikn Al-Batalyos s et o sont rpts les renseignements donns par Ibn Baschkouwl. Enfin Al-Makkar, qui mourut en 1041 de l'Hgire (1631 de notre re), mais qui s'occupa de mettre en uvre et de grouper les travaux de ses devanciers sur l'Espagne, donne de nombreuses anecdoctes sur Ibn As-Sd Allequel nous
,
Voil un tmoignage
l'dition de Bolk de 1866, cette notice occupe les pages 193-202. Cet ouvrage existe la Bibliothque de l'Escurial sous le numro 488, 1 (Casiri, voir mes Manuscrits Arabes de l'Escurial, I, p. 327. 11 est cit par 486, 1) Al-Makkar, Analcctes sur l'histoire et la littrature des Arabes d'Espagne, I, p. 425
1
Dans
et 426.
natif,
Biographie de Ibn As-Sd, dans plusieurs passages; Colliers d'or l'Escurial possde sous le numro 538, 7 une t sance que composa Al-Fath Ibn Khkn au sujet du matre Abo Mohammad Al-Batalyos . Voir mes Manuscrits Arabes de l'Escurial, I, p. 368. * Ibn Khallikn, Biographical Bictwnary, II, p. 61.
3
Ibn Khkn,
p.
193.
La Bibliothque de
Aben-Pascualis Assila [Bictionarium biograj.hicuni). . . tdidit... Franciscus Codera. Vol. I (Matriti, 1883, in-8), p. 277. Je saisis volontiers l'occasion qui m'est offerte de faire connatre et de recommander l'entreprise de M. Codera. Si elle est suflisamment soutenue, nous avons chance de possder au bout de peu d'annes, dans un format commode, une vritable Bibliotheca Arabico-IIispana. 7 Ykot, Geographischcs Worterbnch (d. Wiistenfeld), I, p. 664. Ykot vcut de 1179 1229; cf. Wstenfcld, dans le Zeitschrxft dtr deutschen morgeiildndtschen Gesellschaft, XVIII (1864), p. 397-493. 8 Ibn Khallikn, Biographical Dictionary. II, p. 61-63.
6
278
Batalyos, et aussi une sorte d'anthologie de ses lettres et de ses posies 1 Les noms propres, qui y sont cits, comme lesprinces de
.
Tolde Al-Ma'mon Ihn Dhi Non et Al-Kdir Billh Ibn Dhi Non, le prince de Saragosse Al-Mou'taman, et bien d'autres nous reportent galement aux dates que nous ont fournies Ibn Khkn, Ibn Baschkouwl et Ibn Khallikn.
De
les
intellectuels, tandis
il n'y en a pas un seul qui cite les Cercles que tous ils numrent avec complaisance
uvres philologiques
effet,
et juridiques de
En
la
dteste, que l'on n'osait pas taler, et dont les productions durent
se cacher 2 .
Quoi
yos.
qu'il
en
soit,
Gazli de la
liste
il faut rayer Ibn Gabirol et Abo Hmid Alde ceux qui sont accuss d'avoir copi Al-Batal-
un esprit d'une trop puissante originalit 3 pour se traner la remorque d'un vulgarisateur tel que Al-Batalyos. M. David Rosin, sans connatre les arguments historiques dcisifs que je viens de prsenter, a eu le sentiment juste qu'il fallait au moins rserver son opinion sur les traces que Al-Batalyos avait imprimes sur la philosophie de Ibn Gabirol 4 Quant
est
.
Le premier
Al-Gazli, auquel on
intellectuels
5
,
mme
l'inventeur.
non pas l'imitateur, mais Balance des penses qui a t reproduite presque sans changement dans le premier chapitre des Cercles intellectuels 6 L'influence de Al-Batalyos sur la pense juive ne commence s'exercer que du jour o son ouvrage inconnu, perdu
il
me
parait en avoir t
C'est
sa
dans
l'oubli,
I,
42b
et suiv.,
565
II, p,
2
3
Ibicl., II, p.
125.
de philosophie juive
et
Munk, Mlanges
la
arabe, o a t publi le
Fons vit de
Tb ibn Palaquera.
Monatsschrift fur Geschichte und Wisscnschaft des Judenthums (1880), p. 506-573. Steinschneider, Al-Farabi, p. 115 D.Kaufmann, Die Spurenl-Batlaysfs. p. 9. serait important, pour trancher la question, de savoir quelle poque prcise Al-Gazli a crit "sa Balance des penses. M. Gosche, Uber Ghazzlis Lcben und Werhe, dans les Abhand lu n yen der hnigl. Akdemie der Wissenscfyaften zu Berlin
5
;
6 II
1858
Balance parmi
1125),
les crits
Lorsqu'il
Le ma-
au commencement du vn* 6icle de l'Hgire, contient, comme huitime lment, au feuillet 88 r, le Kitb al-mt*n Livre intitul La balance , de Al-Gazli. Ce prcieui manuscrit, qui se compose presque exclusivement d'uvres de Al-Ga2B.li, a t cril avec beaucoup de soin il vocalis trs correctement, d'aprs deux exemplaire! donl L'un bail de la main de
nuscrit 1130 de l'Escrial (Casiri,
crit
:
,
i
Aho Mohammad
Ibn Ae-Sid Al-Batalyos [v< Lt leuillel 81 r). Il y a L, je pense, un lment d'information dout il faut tenir grand compte pour discerni de 1 identit entre lue passades semblables do Al-Gazali et de Al-liaUlyosi. Je
NOTES ET MLANGES
le
279
moins Lien inspir dans le choix des dernier des Tibbnides, connatre au inonde juif, par Mose Ibn Tibbn 1 ouvrages qu'il fit Nous voici bien loin, non seulement de R. Hayy Gn, de lbn Gabirol et de Al-Gazl, mais encore des lbn Ezra et du xn e sicle tout entier. C'est dans la premire moiti du xm e sicle que la traduction de Mose lbn Tibbn conquiert l'uvre de Al-Batalyos un rang et une influence que l'original n'avait jamais eus. A. partir du moment o la science juive prend possession des Cercles intellectuels comme de son bien, o ils commencent faire cole et inspirer des imitateurs, les traces en sont visibles et incontestables dans la philosophie religieuse du judasme. M. Kaufmann se meut alors en matre sur un terrain solide, et l'vidence des emprunts rels faits Al-Batalyos qu'il numre, prouve qu'il soutient une bonne thse. Jusqu' preuve du contraire, je suis peu dispos croire que lbn As-Sd Al-Batalyos, le commentateur des grammairiens 2 ait jamais plus et des potes 3 le glossateur du droit mlikite 4
.
, ,
innov en philosophie qu'il n'a rien cr d'original et de personnel ni en philologie, ni en posie, ni en jurisprudence.
Hartwig Derenbourg.
LOTHAIR OU LORRAINE?
Le nom de
Tmb
rature rabbinique du
Lolhair se trouve assez souvent dans la littmoyen ge, et il est, pour ainsi dire, convenu
connais un second exemplaire du Kitb al-mzn, dans le texte arabe qui passait jusqu'ici pour perdu. Il est la Bibliothque nationale de Madrid, o il porte la marque Gg, n G3, 1. On sait que M. Goldenthal a publi, sous le titre de Compendiuhi Doctrinae Ethicae (Leipzig, 1839, in-8) la version hbraque du Kitb al-mzn, compose la fin du xn sicle par R. Abraham bar Schemo'l Hal-Lw Bar Ilisd'i de Barcelone, et dnomme par lui p*7^ ">DiOj. M. Steinschneider {Hebrische Bibliographie, XXI, 1881, p. 33) a bien montr
1
que M. Kaufmann
avait entrepris
un
travail ingrat
en recherchant
les possibilits
de certains auteurs
juifs
l'uvre de Al-Batalyosi
avant la traduction de Mose lbn Tibbn . > lbn As-Sd copia de sa main le Redressement de la prononciation, de lbn AsSikkt. Voir mes Manuscrits Arabes de VEscurio.l, I, p. 21. 3 Socin dans le Zeilschrift ier deutschen morgenliindischen Gesellschaft, XXXI, (1877), p. 669; cf. lbn Khallikn, Biograjihical Dictionary, II, p. 02 et mes Manuscrits Arabes de VEscurial, I, p. 10'J et 170. 4 lbn Khalliku, Biographical Dictionarg, toc. cit.; Hdj Khalil'a, Lcxi'con bibliogrphicum, VI, p. 265.
280
qu'il
pression courante de -pmb ittDh dsigne ordinairement les savants rabbins de la Lorraine, nous voudrions cependant proposer d'identifier
dans certains cas ce mot avec un autre nom gographique, arguments en faveur de cette hypothse Le clbre Raschbam compte, parmi ses matres, les savants de Lothair - et nous ne sachions pas qu'il ait jamais t en Lorraine. Il n'est pas probable non plus que R. Tam y ait t, et cependant il a entendu des explications de la bouche des anciens de Lothair 3 . Dans la prface de son Sfer hayyaschar, il parle d'un Se fer Lothair, ce qui peut sans doute dsigner un livre venu de Lorraine , mais s'expliquera encore mieux, comme on le verra, dans notre hypothse. Enfin les noms de R. Mir de Lothair* et de Menahem de Lothair 5 semblent indiquer qu'ici Lothair est plutt un nom de ville que le nom d'une province. Si l'on se rappelle que R. Tam et Raschbam ont demeur en Champagne, Ramerupt, on sera tent de chercher une ville de -pmb dans le voisinage de cette localit. Nous croyons que cette ville pourrait bien tre Lhuistre ou Lhuitre, situe ct des trois villes de Ramerupt, Dampierre, Plancy, o il y a eu des coles et des rabbins remarquables Nous ne savons o M. Clment-Mllet, dans sa notice sur Raschi 7 a pris qu'il y eut une cole juive (ou au moins une synagogue) Lhuistre; mais il y en avait un peu partout dans la Champagne, et il est fort naturel qu'il y ait eu des Juifs et des rabbins dans cette ville de Lhuistre, si rapproche de Ramerupt, de Dampierre et de Plancy s Le R. Mir et le R. Menahem que nous avons nomms plus haut seraient donc de Lhuistre, les les savants de Tmb qui ont t les matres de Raschbam, les anciens de Tmb consults par R. Tam seraient des savants et des anciens de Lhuistre. Cette localit s'appelait, au xn sicle, Luset
voici quelques
1 Dj Zunz, dans sa Zeitsrhrift, p. 281 et 2^3, a fait, l'identification que nous proposons. Dans ses Gottesd. Yortraegc, p. xv, note, il se rtracte comme s'il avait commis une grosse erreur. 2 Voir son Commentaire sur le Pentateuque, dition Rosio, p. II. 3 Tosafot de Baba Batra, f 74. * Mller, Teschubot hakhm arefat wn Lothair (Vienne, 1881), p. XXII.
article
Gesc/t., p.
11
Mller,
p. XXII.
6
Yom Tob
52.
Le Ri (K. Isaac) de
Dam-
Page 12 (Troyes, 1855 Rappelons encore Iiosna}- flans le mdme dpartement. H. Simson le Hosnoy "i^iOTlE, exgle, voy. Zunz, Zur Oesch p. 82. Sous Thibaut IV, qui ae des facilits commerciales aux marchands, Uar-sur-Aube et Arcis-sur-Aube taient, en 123], babjjes par de nombreux Isralites.
.
'
NOTES ET MLANGES
trum, Lhuistria, Lustria
',
281
suppose que Ys ne se prononaujourd'hui on dit Luitre, non Luistre), on aura une forme trs voisine de notre -pmb. Il ne serait mme pas impossible que l'expression de savants de *rvnb dsignt quelquefois non les savants de Lorraine, mais les savants de Lhuistre. Nous serions ainsi sur la trace d'une grande cole rabbinique mconnue jusqu' ce jour et dont nous serions heureux
et si l'on
ait
nom (comme
d'avoir ressuscit le
Dijon, mai 1883.
nom.
M. Gersox.
les
deux chartes
Fvrier 1243,
v. st.
Nos Johannes, decanus capelle ducis, et magister Guillelmus, decanus christianitatis Dyvionensis, notum facimus omnibus prsentes litteras inspecturis, quod constituti in presentia nostra Petrus Roussellus Oleariuset Alaysons, uxor ejus, pro utilitate et neccessitate eorum, sicut confessi sunt, vendiderunt et concesserunt in hereditatem perpetuam Roberto Oleario et ejus heredibus domum quamdam cum manso ipsius sitam ante domum defuncti Mathei Bayverii juxta domum Buxerie ex una parte, et juxta domum Judeorum ex altra,- et sicut mansus predictus se comportt usque ad mansum Judeorum. De qua domo predicta et de quo manso ipsius dicti Petrus et ejus uxor se coram nobis devestientes omnino predictum Robertum corporaliter investierunt. Et super se et omnia bona eorum, juramentoque corporaliter prestito, promiserunt dictam domum cum manso ipsius predicto Roberto et ejus heredibus contra omnes defendere et in perpetuum garantire et nunquam de cetero per se vel per alios contraire. Et de precio dicte venditionis
1
282
se tenuerunt
coram nobis in numerata pecunia plenarie et intgre pro pagatis. In cujus rei testimonium ad peticionem dictorum Ptri et Alayson uxoris sue presentibus litteris sigilla nostra apposuimus.
Actum anno Domini M. CC quadragesinio tercio, mense februario. Fragment de sceau AM CAPELLE DVCIS. Sceau S. GYILL DECANI XPIANIT DIVION.
:
.
Septembre 1264.
In nomine Domini. Amen. Anno incarnationis ejusdem CG. sexagesimo quarto, mense septembris, ego Bonus amicus li tonnelex de Divione et ego Maria, uxor ejus, notum facimus omnibus prsentes litteras inspecturis quod nos sponte, provide, sine qualibet circonventione, pro utilitate nostra retinuimus et accepimus pro nobis et heredibus nostris de nostris propriis corporibus ad censam perpetuam a viro religioso domno Auberto priore et monialibus de Laireio
et pertinentiis
ejus
sitam Divione ante cimiterium Judeorum, juxta camras Odonis de Saumaise ex una parle, et juxta domum Agnelotte la Challote
altra, videlicet pro quindecim solidis monete viennensis, quos nos et heredes nostri de propriis corporibus debemus eis apud Laireium in domo eorum reddere censualiter annuatim in festo sancti Remigii, et pro duodecim denariis quos annuatim capelle ducis divionensi tenemur reddere pro domo predicta et dictam domum in bono statu tenere, et propter hoc de dicta domo et de manso et pertinentiis ejus nobis et nostris heredibus de nostris propriis corporibus contra omnes garantire. Et nisi dicta die sancti Remigii annuatim dicti quindecim solidi soluti fuerint in crastino illius diei nos heredes nostri predicti tenebimur dictis priori et monialibus ad emendam duorum solidorum monete predicte. Et preterea ipsi
ex
auctoritate
dicta
eorum propria et sine clamore et ostensione curie in domo poterunt gagiareet ad ipsam domum- recurrere et eam
cum emenda predicta pro quolibet anno quo soluti non fuerint, intgre persolvantur. Si vero sine herede propriorum corporum nostrorum decesserimus, dicta domus cum manso el pertinentiis ejus et cum omnibus meliorationibus et ediliciis que in
quiiideciiii solidi
moniales pacifie <! sine eontradictione cujuslibet et sine debitorum et alterius obli.^.itionis onere Pevertetur, nec alii quam nus <;t heredes nostri de nostris propriis corporibus dictam domum tenere puterunt nue
predictis fient intrim, ad dictos priorem et
NOTES ET MLANGES
283
habere. In cujus rei testimonium presentibus litteris sigilla virorum venerabiliuin domini Ptri decani capelle ducis et magistris Alberici decani christianitatis Divionensis rogavimus et fecimus apponi. Et nos Petrus decanus capelle ducis et magister Albericus
dicti
Boni amici
sigilla
Actum anno
et
mense
dossier Dijon.)
Avant
les
une partie du inonde escrite V Afrique N Grenade la mise en franois puis en toscane, et e sicle, il se nommait, avant sa conversion au christiafin du xv nisme Al-Hasan ibn Mohammad. lev Fez, il y travailla d'abord dans les bureaux d'un asile pour les trangers 2 puis y devint contrleur du poids public. Mais la vie sdentaire ne convenait pas une nature dont la mobilit parat avoir t le trait distinctif. Il partit en 1513 pour courir le monde, jusqu' ce qu'en 1517 ses voyages furent brusquement interrompus par des pirates qui le capturrent et l'offrirent en prsent au pape Lon X. Baptis sous les noms de Jean Lon, les deux prnoms du pape, son protecteur, qui sans doute lui servie de parrain, le nouveau chrtien fut charg d'enseigner l'arabe Rome. Ds lors, il ne retourna plus ni en Asie, ni en Afrique, mais il donna satisfaction son got des voyages en ne s'enchanant pas sa rsidence officielle. C'est ainsi que nous le voyons en janvier 1524 Bologne, o il achve la composition d'un vocabulaire arabeJ
.
comme on gographie de toute avec son Historiale description de premirement en langue arabesque,
pour
la
espagnol.
la
t d'abord
Lyon, 1556 Anvers, 1556 Paris, 1830. Une traduction latine, par J. Forian, a imprime Anvers en 1550, puis rimprime Zurich eu 155'.', Leyde
;
;
en 1632.
s
loauuis Leonis
Al'ricaui
Africae descriptio
IX.
lib.
absolitta
(d.
do Leyde J,
p. 288.
284
arabe
Bibliothque de lEscurial, o il porte le numro 598 du fonds L'auteur a bien des ttonnements avant d'adopter une
1
. ;
marche rgulire
c'est ainsi
que
le
commencement
;
est
un
diction-
naire trilingue arabe, hbreu et latin au milieu du feuillet 5 recto, l'hbreu disparat; au milieu du feuillet 12 recto, l'espagnol est
substitu au latin et persiste jusqu'au bout, l'exception des mots
assez nombreux, o l'arabe est donn seul sans quivalent. Le dictionnaire ne comprend que les noms, l'exclusion des verbes,
remarque un lecteur espagnol qui a crit premier feuillet Jacob hijo de Isac de la declaracion de nombres aravigos. Au-dessous un critique, plus svre pour les opinions de son devancier que pour sa propre latinit, a trac la note suivante Diccionarius annonimus alpliabeticus et sic deainsi qu'en avait fait la
le
sur
Les deux lecteurs sont galement mal renseigns, et ils ont nglig, sans doute pour un motif qu'on devinera aisment, de consulter une note arabe, place la fin du volume, et dont voici La transcription de ce livre a t termine par la traduction l'humble serviteur qui l'a compos, Jean Lon, de Grenade, autrefois nomm Al-Hasan, fils de Mohammad, le peseur public de Fez, la fin de janvier en l'an 24 3 de l're chrtienne, anne qui correspond l'an 930 de l're musulmane. Et cela, dans la ville de Bologne en Italie, pour l'usage du savant professeur, de l'illustre mdecin Jacob, fils de Simon, mon ami 4 isralite . Quel a pu tre ce Jacob, fils de Simon, qui, en 1524, exeivait avec tant d'clat la mdecine Bologne? M. Eugne Miintz, qui connat fond l'histoire littraire et artistique de l'Italie, m'a suggr l'ide que Jacob, fils de Simon, n'tait autre que le juif Jacob Mantino, n Tortose, en Espagne, et mdecin de Paul III 5 . Et en effet, avant de s'tablir Rome, Jacob Mantino avait vcu Bologne, o il fit imprimer en 1526 une traduction latine de l'introduction de Mamonide au fameux trait mischLes principes des pres G "Voici le titre de cet nique intitul ouvrage Prfatio Rabbi Moi/sis Maimonidis in editiO)iem moralem seniorum Masscchet Avot/i, apud Hcbros nioicupata,
: :
N
Le
DXCV
dans
le
classement de Casiri
cf.
et suiv.
de l'Esrurial,
I,
p.
410.
C'est--dire 1524.
L'arabe porte alofl, une transcription sans doute de l'hbreu ^S^Vn, qu'on renle
contre dans
5
Psaume xlv,
et
l
'
14.
E. Kenan, Averros
Averrosmc, 2 e d.,
p. 379.
C'est l'introduction de
NOTES ET MLANGES
285
et medicin doclore octoque amplectens capita, eimio arlium En tte se trouve M. Jacobo Mantino Medico hebro interprte. Rangoni, et que le traptre ddicatoire adresse Guidone
une
ducteur
11
lui
adressa de Bologne
'
que deux hommes tels que Lon l'Africain et l'autre l'tude de la Jacob Mantino, vous l'un l'enseignement, l'un vers l'autre. Aussi langue arabe, ne se sentissent pas attirs Lon l'Africain avait ne sommes-nous pas surpris d'apprendre que
tait impossible
arabe-espagnol
manuscrite, et qu'il compos une grammaire arabe, qui est reste 2 Le vocabulaire de Jacob Mantino avait laisse entre les mains sans doute complter l'outillage dont Lon devait
.
munir son ami isralite . prouver matres de la bibliographie juive parvenait Si l'un des l'identit de Simon, que le pre de Jacob Mantino se nommait
fils
notre Jacob,
solue.
plausible pour
hypothse trs de Simon, cesserait d'tre une question serait rdevenir une certitude, et la
IIartwig Derenbourg.
rwrr
de Belgique M. Ouverleaux, dans son travail sur les Juifs inscription hbraque grave sur une signale, en passant, une 3 maison de Louvain construite en 156^, et ainsi conue
:
est form Notre savant collaborateur suppose que le second mot ttragramme, et qu'il par l'intercalation du ta de ma dans le certain que semble devoir signifier m msv. Pour moi, il est chrtien, parce qu'il contient ce mot a t forg par un clerc
vol. in-4), I, p. 368. L'oui Cf. Marini, Dcgli archiatri pontificj (Roma, 1784, 2 signal dans Frst, Bibliotheca vrage de Mantino, imprim Bologne en 1526, est Steinschneider, Catalogus judaica (Leipzig, 1850-63, 3 vol. in-8), I, p. 322 m-v,, colonne -3b. Ubrorum hebvorum in Bibliotheca Bodletana (Berolini, 1850-60, vol. in- toi.), * Nicolaus Antonius, Bibliotheca Ilisuana nova (Matrili, 17S3-178\ 2
^ ;
I.
p. 718.
p. 136, note.
286
la fois
nom
aux amateurs de subtilits d'ajouter que cette lettre intercale est la troisime du mot, soit qu'on lise de droite gauche ou de gauche droite et qu'elle est la premire du terme obu trois , toutes concidences dont les clercs, au moyen ge, tiraient des
consquences tonnantes pour la dmonstration de la trinit. Mais le graveur de l'inscription n'en est pas l'inventeur, car elle existe dj au commencement du xvi' sicle. Qu'on se reporte, en effet, aux marques de typographie insres dans cette Revue (t. III, p. 86-8"!) par M. Schwab, et qui datent l'une de 1514 et
l'autre de 1518.
La premire porte
1
.
le
mm et mah*
nom
La seconde
Schwab a donc
exigerait
tort de dire
que
le
le
graveur a
sens de Jsus,
un
y.
2
Ce
n'est pas
une marque
On ne saurait croire le rle jou par ces termes cabalistiques, dnus de sens. M. Ouverleaux, avec une obligeance rare, a bien voulu demander Louvain mme s'il n'y a pas de traditions sur cette inscription. Voici la lgende curieuse qui lui a t rapporte par l'archiviste de la ville, M. van Even Le docteur Faust tait un savant professeur de l'Universit de Louvain qui faisait des cures merveilleuses parce qu'il avait vendu son me au diable. Pour marquer cette transaction, le dmon plaa cette pierre dans la faade de la maison occupe par
:
niches
(sic)
On
celui
que le jour o l'inscription sera dchiffre un pouvantable cataclysme ou un incendie dtruira Louvain .
Isral Lvi.
1
Qu'on remarque, en
II
du mot
doit
mot mystrieux.
BIBLIOGRAPHIE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
3 e ET 4 e TRIMESTRES 1883.
LDIiQl
von Joseph Ritter Pi^N '0 Jdische Lelire und jdisclies Leben von A. -H. Zupnik. Drohobicz,
.
.
W.
lorsqu'il
a paru eu
Jrusalem, du Temple
et
de
l'orga-
nisation des
libr.
Rdaction hbraque de l'ouvrage dont on trouvera le titre plus loin, sous le nom de J. F. Kolbe. Cette version hbraque est cependant meilleure que la version allemande. L'auteur y cite au moins les autorits bibliques, talmudiques et rabbiniques qu'il a consultes et, quoiqu'il opre sans critique, il montre quelques dispositions pour la recherche scientifique
srieuse.
VCTlII
III.
Zur Gescbichte der jdiscben Tradition, von J.-H. Wess. Abscbluss der Miscbna bis zur Vollendung des babiloniseben Talmuds. Wien, libr. D. Lwy, in-8 de (2)-327 p.
Tl*7
TH
Theil
Vom
Tout le monde connat les excellentes tudes de M. Weiss sur l'Histoire de la tradition (on pourrait dire plutt de la littrature) juive. Elles sont pleines de recherches consciencieuses et constituent une espce d'encyclopdie, o l'on trouve runis un grand nombre de faits, recueillis avec soin. Ce sont, avant tout, d'excellents matriaux pour les historiens, et un guide sr pour les travaux d'rudition. Le 3 e volume de cette Histoire se divise en 4 livres, contenant, comme le titre l'indique, l'histoire rabbinique depuis la rdaction de la Mischna jusqu' la rdaction du Talmud de Baby:
lone.
^TOtt Tb^" '0 par Elizer Papo. Jrusalem, imp. Aron Rokab Tennenbaum, in-4 de 124 ff.
1
cl
Elbanan
voit bien
faire.
On
283
que ce
livre est
voyage fait rcemment par l'auteur en Palestiue en compagnie de onze migrants russes qui voulaient fonder une colonie agricole dans ce pays, et considrations sur la fondation de colonies agricoles isralites en Palestine, par Jehiel Bril. l re partie, Mayence, impr. Bril, in-8 de 236 p.
M.
un
esprit
choses de la Palestine, en montrant plus clairement les difficults que rencontrent les colons, les obstacles sans nombre qu'ils ont vaincre. M. Br. n'a pas voulu s'lever au-dessus de certaines questions de personnes, qui n'ont aucune importance en cette matire, et o il montre plus de passion que d'impartialit. Une grande partie des lettres qu'il publie et qui ont t changes entre lui et ses amis au dbut de son voyage, repose sur une hypothse dont il reconnat la fausset, et ce n'est pas assez de la modifier quelque part dans une note, quand le texte la maintient et la dveloppe satit. Nous regrettons profondment, surtout, que M. Hirsch, directeur de l'cole agricole de JarTa, qui a rendu, avec un dsintressement absolu, des services minents aux isralites russes venus en Palestine, se voie rcompens de son dvouement par des attaques absolument immrites et qui n'ont pas le moindre fondement. Les documents que publie M. Br. montrent que c'est en France que les colons qu'il a accompagns ont reu les ressources ncessaires pour leur voyage, ce qui ne l'empche pas de lancer perptuellement des traits contre les Isralites franais. Nous voulons croire que M. Br. n'y met pas de mchancet au fond, qu'il a voulu surtout faire de l'esprit, mais ces procds d'crire et ces artifices de style ne sont pas leur place dans un pareil sujet et donnent le change aux personnes qui ne sont pas familiarises avec la manire de
moins prvenu
les
hommes
et les
l'auteur.
T33N
5*1*7 52 73 ^tJlpb Les passages du Midrasch Abkir recueillis dans le Yalkut, par S. Buber. Wien, impr. G. Breg, in-8 de 24 p. Tirage part
du Sehachar. M. Buber, qui a rendu de si grands services aux ludes sur la littrature midraschique par ses diverses publications, a eu raison de penser que le recueil de tous les passages du Midrasch Abkir qu'il a pu trouver dans le Yalkut serait une uvre utile. Ce midrasch, comme on le sait depuis longtemps et comme il le dit dans la prface, est un des Midraschim les plus rcents. Les plus anciennes mentions ou citations que M. Buber en a rencontres se trouvent chez R. Tobia, de "YVorms (fin du xi sicle et commencement du xn e sicle), et chez Rabbi Elizer de "YVorms, auteur du Rokah, qui a vcu au commencement du xm sicle. Le midrasch s'tendait seulement sur la Gense et l'Exode, car le Yalkut n'en cite aucun passage qui se rapporte aux autres livres du Pentateuque. Le titre de l'ouvrage semble tre form des initiales des mots "p5"l "!~P "pT "l^'O ;N II est assez curieux que ce soit justement chez deux rabbins tic "YVorms que l'on trouve les pre"j
le
1!.
in-8 de
j).
On
C
sait
que
le
lo
heures, et que
le
calendrier juif admet que l'anne Bolaire est de S( mois lunaire u 20 jours 12 hcuira 71KI 1080 d'heure.
eBt lu base de ce
11
en
rsulte
que
calrodrier,
BIBLIOGRAPHIE
d'heure. M. GolJberg /lfl heure et conjient 235 mois lunaires plus part de celte donne que les calendriers assyriens, tout eu ayant la mme mesure pour la longueur de l'anne, admettaient, pour excdant de 10 ans solaires sur 235 lunaisons, 1 l/2 heure, et l'objet principal de sa brochure est d'expliquer comment le calendrier juif, au lieu de ce mme excdant de 1 i/2 heure, a un excdant de 1 heure 485/1080. Reste seulement savoir s'il est vrai que les Assyriens avaient cet excdant de 1 1/2 heure. M. G. a nglig de nous dire o il a pris ce renseignement. M. G. a joint cette note des tables pour calculer les nomnies du mois de Nissan dans la l re anne de chaque cycle et une formule pour calculer
1
i
I
les tihufot.
-""ON"! '0 Sefer Rawia (erste Auflagc aus dem Manuscript) von dem hockbcrhmlen Rabbi Eliczer, Sobn des R. Jol Ilalewy, Oberrabiner und Vorgesetzter der talmudiscbeu Scbulen in der Rbeinprovinz und Lehrer des Rabbi Jizchak Or Zerya, Oberrabiner zu Wien, berausgg. und
verseheu mit Zustzen nebst krilischen Anmerkungen Namens Liwjas Cbein, par Cbaim Nalban Dembilzer. Cracovie, impr. Fischer et Deuscher, 1882; in-4 de (l)-69-(4) ff. Il existe deux manuscrits de cet ouvrage, l'un dans la bibliothque Oppenheim, l'autre dans la bibliothque Michael (voir le Ozar de Benjacob, au mot "HT^n "OiO- L'diteur actuel s'est servi d'un manuscrit appartenant M. Halberstam, de Bielitz, sans le collationner avec les deux manuscrits ci-dessus,
quoiqu'il
soit,
dfectueux.
Ce
er
volume contient
d'aprs son propre aveu, passablement les gloses de Jol Hallvi sur le trait
talmudique de Berakhot, et, la fin, des consultations talmudiques sur divers sujets. Nous avons remarqu quelques noms propres (Efram Hallvi, Abraham b. Natan, Elazar b. Jehuda), dans les Consultations, nous n'avons pas pu lire avec assez de soin cet ouvrage pour juger des renseignements historiques qu'il contient. Le commentaire de l'diteur est beaucoup trop prolixe, il contient jusqu' des homlies prononces par lui dans
son pays.
'O par Jacob Ari b. Hayyim Mordekha, suivi de hS" "nWN l'auteur, nomm Ari Leib. Jrusalem, impr. Ilirscbensobn,
in-8 de (4)-58 p.
Le ScMerlt Jacob
tament moral
et
contient,
sur
le
trop sottes.
Talmud et le Pentaleuque, des noLe Imr Noam est une sorte de tes-
mttSn $TE
Miscbna,
Trsor de tous les renseignements qui se trouvent dans la deux Talmud, le Sifra, le Sifr, la Mekbilta, les Pesiktot, les Midrascbim, le Zohar, les Targumim, sur les sept sciences do l'univers, par Yebiel Cebi Ilirscbensobn. Lemberg, impr. Pessel
'O
la Tosefta, les
p.
4
de
la prface) la
gographie,
histoire
mdecine et la chirurgie, les mathmatiques, l'astronomie et l'astrologie, la mtaphysique. Le prsent volume est le premier de la collection et il est uniquement consacr la gographie. L'auteur dispose alphabtiquement les noms gographiques et les l'ait suivre des passages relatifs ces noms qu'il a trouvs dans les ouvrages numrs ci-dessus. Nous remarquons avec plaisir qu'il est assez sobre de notes et de commentaires personnels. S'il suit la mme mthode dans les autres volumes de cette encyclopdie, ils seront tous trs utiles pour les travaux d'rudition. Il faudra comparer l'ouvrage avec la Gographie du Talmud, de notre ami M. Ad. Neubauer, que l'auteur ne parat pas connatre. Il y aurait trouv un aide prcieux. En revanche, sur certains points, son ouvrage compltera le savant travail de M. Neubauer.
14.
T. VII, n
19
290
mbnn
i-rz*: "p w>-r: "ao'n The first Book of the Psalms, according to the tcxt of the Cambridge ms. Bible, Add. 465. with the longer cornnien-
tary of R. David Qimhi, critically edited from nineteen manuscripts and the early ditions, by S. M. Schiller-Szinessy. Cambridge, Deighton, Leipzig, Brockhaus, in-S de xvni-130 p. Betle et C ie
;
Le premier livre des Psaumes avec le grand commentaire de David Kimhi dit (de nouveau) d'aprs dix-neuf manuscrits. L'diteur, M. Schiller-Szinessy, que l'on connat par son savant catalogue des manuscrits hbreux de la bibliothque de l'Universit de Cambridge, et par d'autres travaux, aprs avoir constat, par l'examen des manuscrits, l'tat dfectueux des versions imprimes du commentaire de Kimhi, a cd la sollicitation de ses amis en commenant la publication d'une dition nouvelle de ce commentaire. A la suite de sa prface se trouvent des notes dont quelques-unes contiennent des renseignements utiles. Nous croyons que c'est tort que M. S. S. (note t) conteste la prononciation Kamhi (au lieu de Kimhi) que M. Al. Neubauer a parfaitement raison de proposer, sur la foi des manuscrits. Dans la note 14, se trouve la reproduction de deux feuillets manuscrits trouvs par M. Szin. dans une dition (du commentaire de Kimhi ? ayant appartenu un isralite nomm Salomon b. Abraham, de la famille du clbre David de Portaleone. Le propritaire (et quelquefois une autre personne) a marqu ou fait marquer sur ces feuillets la naissance de ses enfants [1542 1559), et la date d'un dcs. Cette liste contient quelques noms de personnes en italien Bellarossa (une fille), Mir Borrolano, un nom de femme qui parat tre Benvenuta.
:
^DIS lnn 2 ^biin '0 (Psaumes avec targum persan), publi par Benjamin Cohen Boukhari. Wien, impr. Schlossberg, in-8 de 152 il.
plus p. 153 156.
"p?"!?::
n""3 Err - ;'" Z'Z~ *w:N rmbin Biographie des hommes remarquables de la communaut isralile de Berlin de 16"1 1871. Premire partie chefs du tribunal rabbinique depuis 1671 1800 par Elizer Landshut. Berlin, libr. Pappelauer. 5644 1883-84]; iu-8 de
: ;
iv-123 p.
Il va sans dire que ces biographies contiennent de nombreux renseignements historiques. Nous remarquons avec plaisir que l'auteur indique ordinairement les sources auxquelles il a puis, et qu'il a utilis des documents indits qui se trouvent aux archives de la communaut, tels que la dlibration pourla nomination de David Freukel, de L'an 174:) :p. 37), et autres pices relatives au mme fait p. 38 et suivantes), ou des pices comme celles qui se trouvent p. 79-80, concernant un fait analogue. L'auteur a aussi publi des pices de correspondance indites, des dcisions comme celles qui concernent un livre de Raphal Ssskind (p. 81 et suivantes). Enfin, il a rdit un certain nombre de pices curieuses, telles que des prires pour le roi et pour le succs de ses armes en 17j7 (p. 5 ~I>G pour l'heureuse dlivrance de la princesse de Prusse eu 1707 (p. G3,. Si l'espace ne nous manquait pas, nous serions heureux d'examiner en dtail tous ces docu1
>
ments.
Biographien berhmter jdischer Gelehrlen des Rabbi Jakob ben Mir genannt Rabbenu Tarn, pur J.-ll. Weiss. Wien, libr. 1). Lwy, in-8 de 50 p
'z
le clbre rabbin franais Habbnou Tarn a d'abord journal Bt Talmud. On sait que les travaux de M. W. sont faits d aprs les sources et qu'ils sont digues de toute l'attention savants. C'est la premire fois qu'on l'ait une vraie biographie de Rabb
publie dans
non Tam,
i
et
nous nous
flicitons
sujet intressant.
BIBLIOGRAPHIE
291
Adr.viiams (Joseph). The sources ofthe Midrash Echab Rabbah, a critical 8 de 62 p. investigation. Berlin, libr. J. Gorzelanczyk,
Le MiL'auteur de ce travail intressant soutient la thse suivante drasch Ekha Rabba, dans sa forme actuelle, est une compilation compose au moins de deux recensions diffrentes, l'une palestinienne, l'autre bain
:
Ionienne.
Ce
la
(et le
et celui
de Babylone. Le rdacteur combine souvent la version du Talmud de Palestine avec celle du Talmud de Babylone, et complte l'une par l'auJrusalem sont tre. Souvent des morceaux qu'on trouve dans le Talmud de pour ainsi dire traduits en langage babylonien, preuve que ce remaniement a t fait en Bal.ylonie. Il en rsulte que, s'il est certain que la premire rduction de notre Midrasch. est palestinienne, comme tout le monde en
convient,
il
n'est pas
la
version babylonienne du texte. Il y a plus, beaucoup de morceaux palestiniens du Midrasch ne se retrouvent pas dans le Talmud de Jrusalem, et tous ceux qu'on y retrouve paraissent ne pas faire partie de la rdaction
primitive du Midrasch, et
tre
indpendants du
Talmud de Jrusalem.
M. Abr. en
conclut que la rdaction primitive (palestinienne) de notre Midrasch est antrieure au Talmud de Jrusalem. M. Abr. montre, en outre, qu'il n'est pas certain que. le Midrasch Ekha soit postrieur la Pesikta, comme on l'admet gnralement, mais que l'hypothse contraire pourrait
fort bien se soutenir.
Anuar pentru
188-1).
Isracliti
libr.
Bucbarest,
Sixime anne de l'intressant Annuaire isralite roumain publi par Schwarzfeld. Ce volume contient, entre autres, une biographie de une tude historique sur l'origine et le dveloppeHillel, par M. Beck ment de* la Cabbale, par M. Gaster la traduction du Coup d'oeil, de M. James Darmesteter Celibi Behor Carmona, une page d'histoire des isralites en turcs (Carmona, favori du sultan, mis mort et ses biens confisqus Rosanis; un conte juillet 1822; voir notre Albert Cohti, p. 82), par S. I. talmudique dans la littrature roumaine (voir Kiddusch.,61 b, Abod. Zar.,
M.
23
b,
faits
divers 24 a), par M. Gaster; recensions, par M. Gaster; notices sur contemporains intressant les'jsralites roumains.
libr.
Apion. Ein Cullurbild aus dem ersten ebristlicben Jabrbundert. Wien, Alfr. Iloldcr, in-8 de 161 p.
Roman
figurent
historique sur le
er sicle, et
plupart des personnages public la lecture et littraire des Juifs d'Alexandrie. Nous recommandons au de ce roman, qui instruit en amusant, et qui est crit avec talent.
la
connus par
l'histoire politique
Astruc
fine
:)
Renan. (In (Aristide). Le Judasme et le Christianisme d'aprs M. Bruxelles, impr. Weisseubrucb, iu-8 de 31 p. Extrait de la Revue de Belgique du 15 juillet 1883. M. Astruc analyse la belle confrence de M. Renan sur l'identit origigraduelle, et il ginclle du Judasme et du Christianisme et leur sparation nous a le trouve matire nombre d'observations intressantes. Celle qui y Jsus ou du frapp, c'est qu'une des principales causes de l'chec de
plus
christianisme parmi les Juifs a t le dmenti que les faits
ont inflig a victoire des l'annonce de l'avnement prochain du royaume de Dieu. La ruine Romains sur les Juifs et la destruction de Jrusalem par Titus ont Le messianisme de le crdit que Jsus aurait pu trouver parmi les Juifs. comdans la ruine d'Isral. M. Astruc montre ensuite
ment
Jsus s'croule du Judasme et pour quelles raisons le Christianisme s'est spar Renan. sujet, dans plus de dtails que n'a pu le faire M. il entre, ce
et
Il
2 12
fait voir
mme
particulirement l'influence exerce par la philosophie d'Alexandrie, par la philosophie de Philoa le juif, sur la formation de la tho-
logie chrtienne, et
comment
les
13a.erwald
(El.). Der alte Friedkof der israelitisclien Gcmcinde zu Frankfurtam-Main, mit urkundlischen Beilagcn. Francfort-sur-le-Main, libr. 'Lu-
M. le D r Brwald, l'minent directeur de l'cole relle de la communaut isralite de Francfort-sur-le-Main, a fait depuis longtemps ses preuves de savant palographe et d'historien (voir, par exemple, sa belle tude sur le concile de Vienne en Autriche, de l'an 1207, dans le Jahrbuch de Wertheimer, an 5620). 11 tait tout dsign pour crire l'histoire de ce cimetire isralite de Francfort-sur-le-Main qui s'tend, perle de vue, sous les fentres de l'cole relle. Cet immense champ de pierres moiti enterres ne prsente pas l'image dsole de la mort. Le sol est couvert d'une herbe touffue et longue, les tables de grs rouge, que le temps a inclines dans toutes les directions, n'ont pas gard l'immobilit de l'alignement gomtrique. On dirait, voir leurs mouvements violents, que la trompette de la rsurrection a sonn et que les morts, subitement rveills, soulvent par milliers le couvercle de la tombe. L'histoire de ces pierres si vivantes mritait d'tre crite. Elles sont environ au nombre de 7,000. M. le rabbin D r Horov\itz en a fait l'inventaire, a copi les inscriptions, et, grce au concours pcuniaire de M. Seligman Goldschmidt, ou peut esprer qu'elles seront bientt publies. Elles offriront des renseignements importants pour l'histoire des Juifs. La plus ancienne inscription date de 1272. M. le D Beerwald n'a voulu faire que 1 histoire du terrain quf constitue le cimetire. 11 suppose que la communaut juive de Francfort, dont on trouve dj la mention en l'an 1241, et qui doit avoir exist avant cette poque, avait d'abord un autre cimetire, dont il reste quelques monuments conservs aux archives de la ville. Le clbre Simon Haddarschan, l'auteur du Yalkut, n'aurait pu crire ce grand ouvrage Francfort, au commencement du xin e sicle, s'il n'y avait pas eu, dans cette ville, une communaut juive prospre et do fondation plus ancienne. Aprs le massacre et l'expulsion des Juifs de Francfort en 1241, il s'tablit bientt dans cette ville une nouvelle communaut juive, ce fut elle qui acquit le cimetire dcrit par M. le D r B., et o ont t enterrs les Isralites depuis celte poque jusqu'au 26 septembre 1878. M. le D r Brwald raconte, l'aide de renseignements recueillis dans de nombreux documents imprims ou manuscrits, tous les faits relatifs l'histoire de ce terrain, litres de proprit, droits pays, rglements del municipalit, vnements mmorables qui s'y sont passs. la fin se trouvent six pices reproduites d'aprs les originaux des archives de la ville de Francfort, la copie de la plus aucienue pierre du cimetire (juillet 1272), plus deux autres inscriptions tumulaires, celle de Kalmann, fils d'Anschel Rothschild (19 mai 1782), et celle de Jacob Ssskind Stern, qui s'est acquis des titres spciaux la reconnaissancedes Isralites de Francfort, par l'intrt qu'il a pris au dveloppement des coles isralilcs de cette ville.
'
1
Bartiilkm (le D L.). Les mdecine Marseille avant et pendant le moyen-nge. Discours de rception l'Acadmie de Marseille prononc en sance publique le 15 avril 1883. Marseille, impr. Barlatier-Feiasat,
1'
in -8
de 37
p.
le
1'
D Barthlmy, que nous connaissons depuis longtemps par un savant travail sur la muison Des Baux, n'a eu garde d'oublier, dans son Discours, les mdecins juifs de Marseille 11 en recherch la Iraoe dans 1rs ouvrages imprims, dans les archives du dpartement <! de la ville, el
M.
;i
le
D'
B.
lait
BIBLIOGRAPHIE
293
nique des mdecins juifs de Marseille n'tait pas bim remarquable. Il est vrai que les consuls de la ville ne cessent pas non plus de dplorer l'incapacit des mdecins chrtiens (p. 12), et que le conseil, quand il nomme des mdecins municipaux, choisit presque toujours, en second rang, un isralite (p. 15), peut-tre parce que le prjug religieux empchait de lui donner le premier rang. On ne voit jamais que l'administration se soit repentie de ces choix (p. 15). Du reste, M. B. le remarque fort bien, les entraves apportes par les ordonnances des comtes de Provence l'exercice de la. mdecine par les Juifs n'taient pas pour encourager, chez ceux-ci, les tudes mdicales. D'aprs nos ides modernes, un mdecin qui ferait du commerce ne serait pas un mdecin il n'eu tait pas de mme au moyen ge, et un mdecin pouvait fort bien, sans se dconsidrer, se livrer aux affaires commerciales. C'est pour cela que M. B. a souvent rencontr .les noms de mdecins juifs dans les archives des notaires. Pour e le xni sicle, il n'a trouv qu'un nom de mdecin juif, Samson, fils d'Abraham (p. 20) leur nombre s'accrot aux xiv e et xv sicles. l'aide de deux pices justificatives (n os 1 et 2), insres la fin du discours, on peut se faire une ide de l'ducation mdicale que recevaient quelques-uns des mdecins juifs de Marseille, les mdecins d'ordre infrieur, sans doute.
;
Par un acte pass Marseille le 28 aot 1326, Salvet de Bourgneuf, fils de Davin de Bourgneuf, de Salon, convient avec Sarah de Saint-Gilles, femme d'Abraham de Saint-Gilles, que celle-ci lui enseignera la mdecine
et la physique pendant sept mois, le logera, le nourrira et le vtira pendant ce temps, et qu'en revanche son lve (qui avait dj au moins quelques nolions de mdecine, ce qu'il semble) lui abandonnerait tous les honoraires qu'il recevrait des malades pendant le mme temps. L'autre pice est du 13 septembre 1443. Elle contient une convention passe entre matre Vitalis Cohen, mdecin, Ferrarius Marnani, Abraham Astrug et Vitalis Amelhuli, d une part, et matre Salomon de Girone, mdecin juif de Marseille, d'autre
part,
d'aprs laquelle
et
la
ledit
science juive
mdecine
fils
Samuel, fils d Abraham Astrug, pour de Ferrarius Marnani, pour 10 llorins, et Jacob Cohen, gendre de Vitalis Amelhuti, pour 8 florins. Un acte semblable fut pass Marseille le 7 mars 1431, l'occasion du mariage de Mandine, fille de Moss Bonsignour, sirurgi phisiei Tholoni (Toulou ?), avec Bonjuas Durand, de Beaucaire.
10 florins par lve
Cohen, pour
10 florins; Gordet,
Comme
merce
et
le discours
que
de M. Barthlmy n'est sans doute pas dans le comsavants qui s'occupent de l'histoire des Juifs auront de la procurer, nous insrons ici sa liste des mdecins juifs de Marles
xv e
Abraham, 1320-1319. Sarah de Saint-Gilles, Salvet de Courthson, 1326-1379. Cela prouve qu'il y avait des Juifs Courthson, et vient l'appui de la thse soutenue par nous dans notre article sur la ville d'Hysope, Revue, n 1. Salomon de Palerme,
xiv sicle.
1320.
Vitalis
1331-1347.
Salomon Petit
truge,
1397.
Salomon Gerondin, 1375. Salomon d'Aix, 1381. Bonjusas Bondavin, 1381-1389, gendre de Lon Passapeyre. En 1390, il alla demeurer Alghero, en Sardaigne. Sa femme vendit, cette occasion, Vitalis Da vin, d Aix, pour 60 tlor., 64 livres (manuscrits) hbreux, dont 22 sur parchemin. Dieu-lo-Crescas Roget, 1387-1397. Moss Bonjusas Cohen, 1387-1413. Abraham Bondavin, d'Avignon, 1389-1400. Il pouse Marseille, le 2 septembre 1397, Durante, fille de matre Marran Ferrier, chirurgien de Marseille, et reoit en dot 370 florins d'or en monnaie, joyaux et bardes. Runen (Ruben ?) Gerondin, 1395-1397. Davin Gerondin, 1397. D'aprs M. A. Fabre, il faudrait ajouter cette liste Boufil, Ferrier. Vitalis Cohen, Abraham de Lunel.
1309-1372.
et son
neveu Sancol,
1369.
;
Bonizac,
de Beaucaire,
1373
il
est
Mordacays AsAvignon en
294
c
M
Baum
(J.l.
Zulan, 1493.
toriscke Bedeutung.
Moscs, sein Lcben. Streben und Wirken und dessen kulturbisI. Band. Leobau, libr. Skrzeczek, in-8 de yi-4 11 p.
.
.
dit
rien
perle de vue sur toutes les questions imaginables, et qui n'ont avec Mose qu'un rapport trs loign. L'auteur n'a pas eu assez de son texte, il Ta
encore illustr d'une sorte de commentaire perptuel non moins prolixe. Ce premier volume finit la description de l'Egypte. Cela promet toute une
bibliothque.
un ter
Pkilo's
.
Werken stebende
Berlin, libr.
Scbrift
Ueber
Ouvrage posthume (publi par M. Usener?) insr dans les Abhandlungtn de l'Acadmie royale des sciences, de Prusse. Nous ue nous occuperons pas de l'analyse critique laquelle B. soumet l'ouvrage sur l'indes tructibilit de l'univers, attribu Philon. L'ouvrage n'est pas de Philon, car celui-ci est loin de reconnatre, comme l'auteur de l'ouvrage, qu'on ne peut rien crer de rien, il admet au contraire la cration biblique ex iihilo (p. 16). L'auteur de l'opuscule connaissait assez bien la Bible, il er cite le premier verset sur la cration, le dernier verset du chap. 1 Gense, il utilise d'une faon trs ingnieuse en faveur de sa thse un passage du rcit du dluge (p. 32-33), il montre son respect pour la Bible, mais il n'admet pas la cration ex nihilo, le ton qu'il a en parlant de Mose et del Bible n'est pas celui d'un Juif (p. 34), el il s'exprime souvent (par exemple, lorsqu'il dit que l'univers est le Dieu visible] comme il est impossible que l'ait jamais fait un Juif (p.
Bickell (Gustave). Dichtungen der Hebraer zum erstenmalo aach dem Versmasse des Urtextes bersetet, 111. Der Psalter. [nnsbruck, libr. Wagner, in-16 de vin-150 i>.
Traduction des Psaumes faite conformment au systme particulier de Bickell sur la mtrique hbraque. Nous avons parl de ce s.\ dans un Dumro antrieur de la /'
M.
BIBLIOGRAPHIE
Brockm\nn-
(F.-J.).
und russischen
Ferd. Enke,
Zeitin-8
rechnungsowiederOsterrechnung...
.
libr.
de vi 1-112 p. La partie consacre la chronologie des Hbreux , du calendrier juif p 24 est un simple expos technique
ces questions de calendrier. dra rien aux personnes qui sont au courant de ides courantes sur accepte un peu trop facilement toutes les L'auteur moderne ou de diffrents dtads de ce calenl'origine
pas consacre au calendrier chrtien, nous ne voyons nous connaissons (par mentionns des travaux de savants franais que que nous ne conexemple celui du P. Mmain), sans parler de tous ceux
drier
du calendrier
la partie
juif
Dans
naissons pas.
the British and Foreign Dklitzscii (Franz). The Ilcbrew New Testament of in-8 de 37 p. Bible Society. Leipzig, libr. Diling et Franke,
de M. Fr. Del. dans Cette brochure contient le tableau des corrections crits du Nouveau Testatraduction hbraque des vangiles et autres biblique de Londres. ment publis, en cinquime dition, par la Socit obsersentiment si dlicat del langue hbraque que ses M. Del. a un hbrasants. vations seront lues avec intrt et profit par les
la
Delitzsch
gen,
libr.
(Franz).
hbrasant autoris que le savant professeur et bien avec indignation, au nom de la science aussi du sang, appuyes sur des qu'au nom du christianisme, les accusations propos dlibr par les traducteurs textes mal compris ou dnaturs de perfidement M. D. n'a pas de peine rfuter ces calomnies si
Personne
F Del
de repousser
antismites.
rveilles.
attention, ignore du Zohar, qui personne n avait fait passions, est le Rohling avait interprte dans le sens de ses et que le D montre que le sens de ce passage sujet de la prsente brochure. M. D. M. Rohling. Il peut donc s crier est mille lieues du sens que lui attribue mat aux fieffs menteurs (Blullgner, Rohling
Une page
1'
Echec
et
Duval
Salams. Textes sur l'tat (Rubens). Les dialectes no-aramens de publis avec une traduction actuel de la Perse et contes populaires, lilhograpkiees et franaise. Paris, libr. Vieweg, in-8 de ix-(2)-144 p.
8 J p. typographies.
(
"
Le
district
Son ancien
en partie, travail publi par M. Albert Syriens chrtiens. Comme il rsulte d'un of Bibhcal Archodans le tome VI des Transactions of the Society Lwy Bourdouk, dans le Kurtradition fait venir de Bardoug ou logie p. 601, la ceux d'Ourmiah et de Bascnkala. distan turc, les Juifs de Salams, comme localits se ressemblent Les dialectes dont se servent les Juifs de ces trois Juifs de Zacho Les beaucoup et diffrent sensiblement du dialecte des des Juifs de Salamas sont des textes que publie M. Duval dans le dialecte par un Juif de cette ville rcemment rcits qui lui ont t faits de vive voix Duval donne des renseipassage Paris. Dans son introduction, M. de des voyelles et des contrs intressants sur la prononciation gnements Les deux contes reproduits sonnes de l'alphabet par les Juifs de Salams. Salams, ne sont pas des contes par M. D., d'aprs le rcit du Juif de allusions si on y trouve quelques rares juifs proprement dits. C'est peine est assurment curieux de voir la littrature ou aux murs juives, et il
Ourmiah en Perse. de Salams est situ au nord-ouest du lac d'un gros bourg habite, chef-lieu est rduit aujourd'hui l'tat environ, et par des par des Juifs, au nombre de 00 familles
296 que
de celte rgion
la
soient
familiers
aux
isralites.
Nous ne disons
des textes (en caractres latins, avec un systme dsignes conventionnels) par M. D. Elle est assurment ce qu'on peut attendre du savant auteur de la Grammaire syriaque Paris, 1881), les remarques qui se trouvent dans son introduction prouvent qu'il a le sentiment dlicat des sous et qu'il n'est pas moins bon phunographiste
rien
de
transcription
que grammairien.
Eisler
ters.
iiber die jdischeu Pb.ilosopb.eu des Mittelaleutbaltend eine Darslellung der Systme des Gersouides, Cbasdai Crescas und Josepb Albo. Wien, libr. Wallisbausscr, in-8 de (S;-23b-7 pages.
(Moritz).
III.
Vorlesungen
Abtheihmg,
Comme
le titre l'indique,
M.
Eisler
des s^-stmes et ides philosophiques de Lvi ben Gerson, de Ilasdai Crescas et de Josepb Albo. M. E. se borne, en gnral, anabyser les auteurs qu'il tudie et qu'il suit pour ainsi dire pas pas. Son ouvrage sera donc surtout utile aux personnes qui ne peuvent pas lire les crits originaux, mais le rsum qu'en fait M. E. lui-mme est dj une espce de commentaire trs timide, il est vrai, mais qu'on ne lira pas sans intrt.
contient l'expos
moyen ge
Fita (R.-P. Fidel). Datos epigraficos historicos de Talavera de la Reina. Exlractos del Boletin de la Real Academia, Abril y Mayo de 1883. Madrid, imp. Fontanet, in-8 de 91 p.
Notre savant ami M, Fidel Fita, de Madrid, nous fournit de nouveau un beau travail o les Juifs d'Espagne tiennent leur place. Les pages 70 91 des Datos epigraficos renferment des renseignements prcieux sur les Juifs de Talavera et d'autres localits. A la p. 70, on trouve un relev des conventions passes entre la municipalit de Talavera et divers Juifs ou la communaut des Juifs pendant les annes l'JO 1477. Ce tableau est fait d'aprs le livre des Acuerdos qui se trouve aux archives de l'Ayuntamiento Talavera. Les principales questions traites dans ces transactions sont la rpartition de la alcavala du pain, la garde de la porte de la Miel, le recouvrement d'impts royaux fait par des Juifs, le traitement de mdecins juifs, le port de la rouelle. Aprs ce tableau, vient le rle nominatif des Juifs de Talavera, avec la somme paye par chacun d'eux [ la municipalit;, publi d'aprs un mmoire appartenant Luis Jimenez. Ce rle a cl fait entre les annes 1477 et 1487, il contient 177 noms, parmi lesquels un grand nombre de noms que nous voyous pour la premire fois et dont l'origine ou le sens sont difliciles expliquer. Nous y reviendrons une autrefois. M. F. V. n'a pas pu trouver trace de l'ancienne synagogue de
Talavera, qui, en vertu d'uue dcision des Corts de Tolde de l'an 1480, a d tre vendue ou dtruite. De la juiverie nouvelle, tablie en 1182, il ne reste que la rue des Juifs. Les notices recueillies par M. F. F. (p. Si) sur le cimetire juif de Talavera permettent d'en fixer remplacement avec certitude et si on y faisait quelques fouilles, on pourrait sans doute y trouver des pierres tumulaires hbraques. M. F. F. termine son travail par une table alphabtique des noms des Juifs qu'il a cits dans son travail et des
indications intressantes sur
les
le sens de quelques-uns do ces noms ou sur renseignements historiques qu'on peut en tirer concerna ut les professions
Fita
Escrituras ineditas [de los Siglos xi y xiv dans Bolclin de la Real Academia de la llisioria (Madrid), sept. L883, p.207-208 Venta do una esclava mora por un Judeo >'ii L318.
[Fita).
;
:
Aite en espagnol, d'aprs une pice des archives de La cathdrale Tolde, constatant que Don .braben, Gis de Don Mayr al Levi,Jufdc Tolde, vendu nu chrtien de Sut Mayor une Femme moro pour la
>
BIBLIOGRAPHIE
2'j7
somme de 600 rnaravdis de monnaie blanche de lu deniers le maraviis fait le 21 juin 1313. Ce qu'il y a de curieux dans cette pice, dont M. F. P.
donne un
tmoins
fac-simile, c'est qu'elle porte les signatures
juifs.
-ont
autographes de deux
difficiles
Mme
avec
la transcription latine la
fin
noms,
car
ils
ils
en partie (vers
de chaque signature)
lire,
sont crits en cursive. Celte criture rappelle la cursive encore usite ajourd'hui en Turquie chez les Juifs d'origine espagnole. Nous ne nous rappelons pas qu'il existe ailleurs des exemples aussi anciens _ de ce
genre d'criture. Les tmoins s'appellent Don ag 6jo de Don Todros al Levi, et Don Cag fijo de Don Mayr abenNahman. On lit assez facilement,
dans nous ne sommes pas bien sr qu'il faille lire la un de la premire y"Z- la un de nous croirions plutt reconnatre vaguement dans les la seconde, ^"c sigles de la fin la formule bien connue ^'ir
dans
les signatures hbraques, les
le
mots
r:N Z"~~"-
~~'.", et,
l'autre,
mot p^::
;
Le
Giavi (Vittorio). Etudes critiques de philosophie et de religion. Le Judasme au xx c sicle. Paris, impr. centrale, in-S de 69 p.
Cette
brochure traite de
Revue, mais qui se recommandent l'attention des personnes qui s'occupent des pratiques de la religion isralitc. La lecture de celte petite tude
leur apportera plaisir et profit.
Gradis (Henri). Jrusalem, drame en cinq actes Calmann Lvy, in-16 de 156 p.
Le
sujet de ce
il
et
en vers. Paris,
libr.
est la prise de Jrusalem par Titus. Eu pareille au pote de prendre quelques licences et on ne refusera pas M. Gradis le droit de faire paratre Titus avec le procurateur Florus Jrusalem en l'an 05. Nous sommes d'autant plus disposa passer sur ces dtails que M. Gradis a tudi srieusement l'histoire des Juifs de cette poque. Nous avons remarqu avec plaisir qu'il connat bien les faits et les personnages qu'il met en scne, Jean de Giscala, Simon b. Gioras, Yohanan b. Zacca. Parmi tous les drames de l'histoire des Juifs, il n'y en a pas un dont il tait plus difficile d'galer la grandeur. M. Gradis, en choisissant ce sujet, a montr que son talent aspire deve-
drame
matire,
est permis
Gk.vktz. Histoire des Juifs, traduite de l'allemand par M.Wogue. Tome II De l'exode babylonien (338) la destruction du second temple. Paris, in-8 de 416 p. libr. A. Levy, 1884
;
l'Histoire des Juifs sera probablement accueilli avec plus de faveur encore que le premier. C'est ici que commencent se montrer dans tout leur clat les minentes qualits d'historien qui ont rendu clbre M. Graetz. Il est superllu de dire que la traduction de
Le second volume de
M. W.
est excellente.
Gruler
(F.). Dus Blutopfer der talmudischcn Juden, eine Untersuchung der Frage ob dieselben Christenblut zu geheimen Zwecken gebrauchen und ob der Talmud den Christenmord gestattet oder sogar zur Pflieht macbt. Munich, libr. C. Kramer, in-8 de 15 p.
.
L'auteur, d'accord avec tous les savants, ne trouve rien, dans le Judasme, du sang. Sa brochure se rapporte spcialement
de Tisza-Eszlar.
Guthe
(llermanu). Ausgrabuugen bei Jrusalem ira Auftrage des deutscheu Vercins zur Krforschuug PaUislina<. mit ell Tafeln. Leipzig, libr. Baedecker, in-8'' de 305 \>.
298
GrtdVwald
(M.) et Gasnagigk (Anton). Didacco Pyrrbo auch Flavius Eborensis genannt. Francfort-s.-M., imp. Bn'mner, in-8 de 11 pages. Tirage
n Evora, en Portugal,
le 4 avril
1517,
de Juifs
Il tait, cette
anne, Leyde; en 1552 on le trouve en Italie, il meurt Raguse en 1607. C'tait un pote renomm. M. le D r Gr. donne la liste de ses crits d'aprs la Biblioteca di Fra Innocenco Cinlich i Ragusa, dit par Giov. Augusto Casnaeick. Ce qu'il y a d'intressant, pour nous, dans cette biographie,
c'est que Didacco Pyrrho put, une fois hors du Portugal, redevenir Juif assez ouvertement et sans que, mme en Italie et au milieu des cardinaux, il en rsultt pour lui aucun inconvnient.
Kurzgefasstes exegetisebes Ilandbuch zum Alten Testament "!. Lieferung Die Sprcbe Salomo's, von E. Bertbeau, und der Prediger Salomo's. von F. Ilitzig, in 2. Auflage herausgg. von W. Nowack. Leipzig, libr. Hirzel, in-8 de xr.vi-314 p.
;
:
llEinixosFELDER (B.). AUgemeines Lexicon sammtlieber jdiscben gemeinden Deutscblands nebst statistieben und bistoriseben Angaben... Francfort-s.-M., libr. A.-J. Hofmann, 1884 in- 16 de 180 p.
;
juives de l'Allemagne.
liste des communauts rpond, en grande partie, ce vu. Il contient la liste alphabtique dos communauts, avec le chitfre des habitants, celui des isralites, et des indications sommaires sur les
Il
Le
lexique de
M.
II.
Esprons que
la
tentative
de M. H. sera accueillie avec faveur par le public et que l'auteur sera mis en tat, dans les ditions suivantes de son lexique, de donner sur toutes les communauts des renseignements plus dtaills. Il pourrait prendre pour modle les annuaires isralites publis Paris pour l'usage des isralites
franais.
Horowitz
Gemeinde
Rabbiner, ein Beitrag zur Gesebicbte der isr. Frankfurt a. M. II. Von Josepb Ilahn bis R. Jakob bacobeu Popers, 161 1-1710. Francfort-s.-M., libr. Jaeger, iu-8 de 106 p.
(M.). Frankfurter
in
Nous avons dj rendu compte ici de la premire partie de cette intressante tude sur les rabbins de Francfort-s.-M. A ct de renseignements sur les rabbins, cette lude trs consciencieuse renferme naturellement des
communications historiques et littraires. A la fin de l'ouvrage, se trouvent Isralite de un certain nombre d'inscriptions recueillies dans le Francfort voir plus haut, article Baerwald) et qui sont la fois instruci
tives pour la chronologie, l'histoire et l'tude des noms propres, esprons bien que M. Le D T 11. nous donnera plus tard la collection complte de ces inscriptions. Le volume finit par quelques extraits du mmorial (Memorbuch) de la communaut de Francfort, et qui touchent 1 certain nombre de personnes, non l'histoire des pei
ii
scutions.
Sol,
an
epic
Poem.
Mineapolis,
s.
tmpr.,
in
8"
di
MBLIOGRAPIHK
ea vers anglais sur l'histoire de
cette
299
pauvre juive de Tanger, Pome Sol Hachuel ou Hatchwell, qui, au commencement de ce sicle [en prfra la mort l'apostasie. Nous avons racont cette histoire dans les Archives isralites, annes 1879 et 1880.
Immanuel
b.
XXXVII. Parme,
pages 57 ~0.
Wissenscbafllicber Jahresbericht ber Jahre 1880, herausgg. von Ernest libr. Brockbaus, in-8 de 222 p.
Publi
34
im
Mler. Leipzig,
par la Socit asiatique allemande titre de supplment au volume de son journal. Cette revue des publications relatives aux sciences orientales se lit toujours avec le plus grand profit; elle est, pour les savants, un instrument prcieux. Nous faisons, en passant, quelques
M. Miiller n'a peut-tre pas trs bien compris (p. 04) le sens d'une de nos recensions [Revue, I, 307. S'il avait fait attention au ton de l'article, il et t dispens de nous prter des intentions que nous n'avions pas. P. 8?, l'auteur de la Grammaire hbraque en grec crit son nom en caractres latins Pantazids nous ne nous rappelons pas comment il
observations.
en grec le livre est crit en grec moderne, non en grec classique. Nous remercions M. Kautzscb de ce qu'il veut bien dire (p. 92} de la Revue des tudes juives et de la sympathie prcieuse qu'il tmoigne pour nos P. 135, notre apprciation sur une biographie deLvib. Gerson est efforts. parfaitement fonde, nous avons pourtant eu tort d'affirmer absolument que Lvi b. G. n'ait pas t mdecin, tout rabbin l'tait un peu chez les Juifs, au moyen ge, c'est ce qui fait une des grandes difficults de l'histoire des mdecins juifs, et il semble que vritablement Lvi b. G. n'ait pas t tout fait tranger la science mdicale ou au moins la littrature mdicale. On lui attribue, non pas avec une entire certitude, un ou deux opuscules qui touchent cette science. Ce qui nous a rendu si afrmatif, c'est que les ouvrages connus de notre rabbin ne laissent gure souponner qu'il se soit occup de mdecine.
s'crit
Das Endinger Judenspiel, zum ersten Mal berausgegeben von Karl von
Ainira. Halle, libr.
collection
Max Niemeyer,
in-8 de 102 p.
Forme
le n 41
de
la
vers allemands ayant pour sujet la condamnation mort, en de trois juifs d'Endingen en Brisgau. accuss d'avoir tu, huit ans auparavant (1462), une famille chrtienne compose de quatre personnes, mendiants ambulants qui avaient pass la nuit dans la grange d'un de ces Juifs. Comme il rsulte d'une pice dj publie dans le Urkundenbuch de la ville de Fribourg (n 699) et reproduite plus correctement en appendice par M. K. von Amira, ces Juifs furent conduits devant le tribunal le samedi avant le dimanche Oculi, 1470, et trois d'entre eux furent brids le lundi aprs dimanche Judica. Les Juifs nomms dans cette pice sont Elion ou Eiian, sa femme Serlin, son frre Eberly, Meunely, Mercklin, Leoman, Hesmann ou Hessmann, Mathis, tous d'Endingen, un Juif tranger nomm Schalaz, de passage Endingen, et un Juif Lo, de Pforzheim. Les Juifs, interrogs sur l'usage qu'Us faisaient du sang chrtien, auraient rpondu qu'ils s'en servaient pour la circoncision, ou, d'aprs un autre, pour avoir des enfants (si nous comprenons bien), ou enfin, d'aprs un troisime, dont on ne voulut pourtant pas admettre la raison, pour se dbarrasser de la mauvaise o leur qui. suivant le prjug du moyen ge, est le propre des Juifs. Dans le drame, les Juifs condamns ne sont pas brids, mais lapids, et les enfants de la ville font provision de pierres pour prendre part la fte. A la suite de cet vnement, les Juifs furent
l'an 1470,
:
Drame en
300
parmi
la population
de la
ville.
On
du Juif) o le crime aurait t commis, le Judenirunnen (puits des Juifs) mentionn dans le drame, la colline [Judenbucli) o les trois Juifs ont t brls. La maison du Juif avait l dcore d'une peinture divise en huit compartiments et o taient reprd"hui le Judenhaus (maison
fut restaure
en 1M4, et c'est seulement en 1834 qu'elle a l loigne. Les ossements des "victimes sont conservs comme des reliques dans l'glise Saint-Pierre et on dit qu'ils ont fait des miracles. Ce qui est plus curieux, c'ett qu'il semble rsulter des renseignements bibliographiques de M. K. von Amira qu'on se sert encore aujourd'hui dans les coles primaires d'Endingen du texte du drame pour des exercices de calligraphie ou des tudes sur l'ancien allemand. Une des copies que M. v. A. a entre les mains a l crite en 1870 par un enfant de 14 ans; une autre porte en tte ces mots crit d'un enfant d'cole en 1882. M. K. v. Amira montre (p. 16) que les pices du procs sont absolument insuffisantes pour prouver la culpabilit ds Juifs, quoique le procs-verbal donn dans l'appendice assure que les aveux des Juifs ont t obtenus sans torture ni supplice; mais tout homme vers dans l'histoire sait quelles explications sophistiques a reues cette clause dans l'administration dgnre de la justice de cetle poque et quels aveux absurdes on arrachait partout alors, et priucipalemenl dans le Rhin suprieur, aux Juifs par la torture ou la menace. > Dans les pices du procs de Valras dont nous parlons plus loin (M. Molinier n'a pas manqu de le faire remarquer on voit que les Juifs ont t soumis la torture, mais qu'on les a forcs de n'en point parler devant le tribunal.
:
Les Juifs de Carpentras avant la Rvolution, article dans tique et pittoresque du 5 aot 1883, p. 247.
Cet
article
la
Provence artis-
contient
:
l'analyse
1
de
un mmoire contre les Juifs de la ville, crit aprs que le Comtat-Venaissin fut runi la France, sous Louis XV. Les Juifs comme'.tent toutes les abominations ils portent le chapeau noir (au lieu du chapeau jaune), ont des nourrices et des servantes chrtiennes, se promnent dans les rues les jours de fte chrtienne, etc., contrairement l'ancien rglement d'un gouvernement dont l'auteur vante la longanimit
trouvent Carpentras
:
et la
effet, tout
lois affreuses,
2 un mmoire imprim, adress vers 1S21 par les Juifs d'Avignon la Chambre des dputs, et o se trouvent quelques notices sur l'histoire des Juifs au Comtat. Nous serions trs heureux d'avoir un exemplaire de cette pice
3 diverses pices qui se trouvent chez les notaires et qu'il faudrait tudier
plus soigneusement, en les comparant avec des pices analogues, pour justifier les
conclusions
tirer et
qui nous
paraissent au
moins prmatures.
Kampiiatskn (Adolf). Die Chronologie der hebrischen Knige. Bonn, Max Cohen, in-8 de 1" p.
libr.
Cet ouvrage sera lu avec le plus grand intrt par les personnes qui s'occupent de la chronologie de la Bible. L'auteur combat les ides qui ont t mises par Krcy et "Wellhausen et pai M. Robertson Smith sur la chronologie des rois de Juda et d'Isral, et sur le retour frquent du nombre 40 dans la chronologie des Juges, et principalement sur le qui mesure la fois l'espace qui s'coule depuis lu sortie d'Egypte jusqu'
la
retour de l'exil.
construction du premier temple, et celui qui va de cette poque jusqu'au Il montre, par des exemples frappants, qu'on pourrait re-
BIBLIOGRAPHIE
301
trouver do pareils jeux de nombres dans les dates historiques les mieux Sans contester que certains chiffres aient t altrs dans la Bible, soit par erreur, soit avec intention et pour tablir des syuchronismes plus ou moins articiels, M. K. pense que la chronologie des rois, dans la Bible,
tablies.
il propose lui-mme, pour des Bois, un tableau chronologique dont il ne dissimule point les le caractre hypothtique.- Quelle que soit la valeur de ce tableau, observations de M. K. sur les thories qu'il combat mritent d'tre examines avec soin.
la priode
Kolbe
(J.-S.).
keiten und Pracbt-G-ebaude, mit besonderer Rcksicbt auf dea Teinpcl uad seine Einricktungeu, vom bemhmten Archologen J.-S. Kolbc. Wien, inipr. Knpilmacker, in-S de xvi-% p.
pas, jusqu' prsent, M. Kolbe, que le titre de cet de clbre. L'ouvrage, qui veut tre une description archologique de Jrusalem, du Temple, des institutions juives, est une uvre populaire, mais non point scientifique. L'auteur ne se doute mme pas de la signification ou de la difficult des questions qu'il traite. On n'a qu' jeter les yeux sur les prtendues restitutions de l'ancieDne Jrusalem ou
Nous ne connaissions
qualifie
ouvrage
des antiquits de Jrusalem dont les dessins se trouvent pages pour tre immdiatement fix sur la valeur de l'ouvrage.
81
96,
Kopelowitz
(Jacob). Bibel
Mord moglich.
dite
Rptition des preuves bien connues que l'accusation une pure invention qui ne repose absolument sur rien.
du sang
est
Lger
(Louis). Recueil de contes populaires slaves traduits sur les textes originaux. Paris, libr. E. Leroux, 1882, in-12 de xiv-266 p.
Le premier de
serbe.
< Un drachme de langue, conte ces contes est intitul C'est une des nombreuses variantes de la lgende qui a donn nais:
sance au Juif de Venise, de Shakespeare. Orner est un jeune paresseux qui passe sa vie flner dans les rues de Seraevo. Sa conduite abrge la vie de ses parents, ils meurent. Orner devient srieux et veut se marier, mais Meira, la plus jolie fille de Seraevo, dont il recherche la main, n'pousera que celui qui pourra nourrir ses parents pauvres. Elle conseille
l'amoureux de se faire commerant, mais pour faire le commerce, il faut de l'argent et qui voudrait en -prter ce vaurien d'Orner ? Il se souvient qu'il a pour grand
ami un juif trs riche. Issakar (c'est le nom du Juif) s'empresse de lui prter trente bourses. Ce me sera une grande joie, dit-il, de te voir mari la belle Meira. Mais quand Orner paiera-t-il ? Je ne sais qui Dans sept ans. Et si dans sept ans il ne paie pas"? Si Orner, dans sept ans. n'a pas leur mit en tte la convention suivante rendu les trente bourses, Issakar lui coupera devant le tribunal une drachme de sa langue, Orner se marie, il oublie sa dette, comme de juste, et n'est pas en tat de payer l'chance. Mais Mira pourvoit tout. Elle obtieut du cadi d'occuper sa place, sous un dguisement, le sige du juge vendredi prochain, quand l'affaire viendra devant le tribunal. On voit la scne. Coupe, dit le juge au Juif, mais si tu coupes plus ou moins que ne porte la convention, tu ne pourras pas te justifier. Le Juif a beau offrir de couper moins que la drachme de chair, ou de faire remise des trente bourses prtes, promettre de donner encore trente bourses au cadi, supplier qu on le dispense de couper la langue qui que ce soit et surtout son bon ami Orner, le terrible juge ne veut entendre rien. Coupe-lui le cou , dit-il au bourreau. Ici Orner intervient, il iutercde pour sou ami, le juge consent se laisser toucher. Issakar renonce sa crance, verse au faux cadi les
trente
bourses promises
et.
Orner.
La
302
comdie
cadi,
pleure de joie et embrasse sa femme, et ils s'amusent sans doute ensemble attrap le juif . On voit que, dans cette forme de la lgende, ce n'est pas prcisment le Juif qui a le vilain rle.
d'avoir
<
Lkvy
juif
(Raphal).
Un
du
11
qui
tanak, tude sur la vie et l'enseignement d'un docteur Maisonneuve, in-8 de ni-166 p.
Le tanna
c'est
est
de l'ouvrage. M. Lvy l'explique fort bien dans sa prface quoique la recberche scientifique ne soit pas absente de son livre, il n'a pas voulu faire prcisment une uvre de science, mais une uvre d'apologie, de vulet d'dification. Dans un travail de ce genre la personne de R. Mir devenait peu prs indiffrente et M. L., en faisant la biographie du docteur, tait autoris la traiter plutt eu pote qu'eu historien. Il s'est, en revanche, appliqu rechercher dans le Talmud les opinions et les doctrines de R. Mir, et ce n'est pas un mince mrite de dpouiller ce vaste ouvrage, mme avec le secours des rpertoires que l'on possde. Les matriaux recueillis par lui sont considrables, il reste en vrifier la qualit. En attendant, M. L. a mis la porte des historiens qui ne peuvent lire le Talmud un certain nombre de renseignements sur les questions civiles et religieuses qui taient dbattues entre les docteurs juifs du 11 e sicle. Les personnes qui chercheront dans cet ouvrage une lecture pieuse, y trouveront, en outre, des considrations morales et historiques faites pour leur plaire. Si quelques paroles d'un ton agressif sont chappes l'auteur, il
garisation
faut les excuser tout en les regrettant. Il a obi, son insu peut-tre, lu
loi
du genre. L'apologie
Vieweg,
1*80-1883,
Quoiqu'ilyait un abme entre nos ides et celles qui sont dveloppes dans ce rendons hommage M. Lvy-Bing pour l'intrt durable qu'il porte aux tudes et l'histoire juives, et dont il a dj donn un tmoignage lorsque, en 18a0, il a publi le Dveloppement de l'ide religieuse, du D Philippson.
1
LsraelitischeD
}>.
Prophten-
vin-162
Histoire du dveloppement du prophtisme chez les Hbreux. Le chapitre premier est consacr aux arts occultes doul on trouve la trace dans la Bible avant Samuel et qui, en ralit, n'ont presque rien de commun le prophtisme. Nous n'avons garde, nanmoins, de nous plaindre qu'ils aient trouv place dans l'ouvrage de M. Maybaum, puisque l'auteur y trouve matire des recherches intressantes. Si l'on en croit les tymoes ou explications qu'il propose, les anciens Hbreux auraient eu des devin-. A. des conjurateurs de serpents {menakiseti) dos astrologues '">), des gens qui voquaient les morts (sr>, devenu plus tard une des pices du costume du grand prtre, aurait t d'abord une sorte de reprsentation de Dieu, a laquelle B'atta* chaient des croyances superstitieuses. Des coles de prophtes existaient sans doute dj trs anciennement en Palestine, dans tous les lieux o les
.,
, ,
!
volontiers avec
nous croyons trs aucune raison srieuse d'attribuer Samuel la cration de ces coles. Ce qui est vrai, c'est que Sema premier, ce qu'il me semble, qui ail cou leve du prophtisme telle qu'elle se montre plu tard et qui uit vu dons le prophte tout outre
Il
:
reiix
avaient
l'habitude
.
d'offrir
des sacrifices et
M. Ma;
que lin
n'a
BIBLIOGRAl'IIIK
303
chose qu'un vulgaire thaumaturge, auprs duquel on vient chercher des conseils et des oracles. La dfaite des Hbreux sous Elie et la perte de l'arche sainte a pu contribuer dtacher les Hbreux de toutes les pratiques de la divination et faire natre la conGance en des hommes inspirs du vritable esprit prophtique. Les grands prophtes, aprs Samuel, naissent dans le ro}-aume du Nord (royaume d'Isral), ils se donnent pour tche de combattre le polythisme et l'idoltrie si florissants dans cette partie de la
Palestine,
ils
par
tion
les
prtres,
le
sont trangers aux coles officielles des prophtes, diriges et leur avnement est le signe d'une vritable rvolule
dans
royaume
d'Isral
comme dans celui de Juda, ne sont plus les prophtes de l'cole, mais des hommes trangers l'cole, ayant une complte indpendance et qui sont
le
sorte de fonctionnaires
plus souvent en guerre avec les prtres et les prophtes du gouvernement, complaisants du pouvoir. La chute du royaume de
fin
au prophtisme
la
officiel,
mais
elle
donna une
ave:
1
pense de M. Mavb.
seulement montrer
l'intrt et la
Mx.yrd (Louis).
intrt ce
volume, extrait de
la rcente
1
Hisexpos
gnralement exact, l'allure du rcit vive et dgage. Le titre un peu ambitieux, vu l'absence de tout appareil scientifique et mme de tout renvoi aux sources, nanmoins il reste vrai que M. M. a fait un usage judicieux des travaux de Mimk, Renan, Reuss, Lenormant et quelques autres savants franais on lira notamment avec fruit le ch. vin la Bible o le traducteur de V Herms trismgiste ne s'est pas interdit d'iugnieux rapprochements des rcits bibliques avec les diverses mythologies orientales. Nous avons deux reproches principaux faire M. M. D'abord il
des
faits
paratra peut-tre
oublie trop souvent que sou livre ne s'adresse ni aux rudits, qui auraient peu de chose y apprendre, ni aux gens du monde, qui ne lisent point de prcis, mais aux coliers. Ecrivant pour des lecteurs de cet ge, il et fallu peut-tre s'tendre un peu plus sur les belles lgendes des premiers livres de la Bible, et un peu moins sur le dtail des rvolutions du royaume de Juda ou des guerres des Macchabes.
En second lieu, si l'on ne peut exiger de l'auteur d'une histoire, nim lmentaire, d'Isral, qu'il transcrive purement et simplement ses sources,
dans son commentaire les rflexions frivoles ou anachronismes d'expression qui, sous prtexte de rajeunir la physionomie de l'histoire, en ralit l'altrent et ia transforment eu caricature. Nous devons la vrit de dire que M. M. n chappe pa9 toujours ces vices ordinaires des commentateurs. Les prophtes sont pour lui des journalistes , les fonctionnaires perses ou gyptieus des vizirs et des il pachas parle mme quelque part, propos du
du moins
devrait-il viter
puriles,
et les
Quant aux rflexions la nouvelle Sorbonne sur les faits historiques rapports par la Bible, nous n'en citerons que ce seul chantillon, pris entre cent Que l'argenterie vole aux Egyptiens se compost d'objets sacrs ou de vaisselle de table et d'ustensiles de cuisine, il est fcheux de voir les Juifs mettre leur escroquerie sur
Temple, de
la construction
de
morales
compte de Dieu. Iahneh aurait mieux fait de leur conseiller d emprunter aux Egyptiens le dogme de la vie future. Cet emprunt n'et fuit de tort personne et Pharaon n'aurait pas poursuivi les fugitifs comme des voleurs
le
(p.
18).
Nous savons
niais
c'est
bien que
le
Voltaire,
304
le
fort souvent,
leltere
di
Menasse
b. Isral,
165G-1S83, libra
versione italiana con aggiunte e biograpbia, par le prof. Cesare mias. Florence, iiupr. Renedetto Sborgi, in-S de 67 p.
C'est l'Apologie
et
M. Nahb. Isral,
souvent traduit.
ist
Der Midrascb Rutb Rabba, das Rutb zum ersteu Maie ins
die baggadisebe Auslegung des Rucbcs deutsebe bertragen, von Lie. D r Aug. Wnscbe. Leipzig, Otto Scbulze, in-8 de xm-98 p.
ses
excellents elTorls
des Miaraschim et il continue cette uvre difficile avec la plus louable persvrance. Il est clair qu'un travail aussi tendu et aussi difficile doit tre jug d'aprs, son caractre gnral et dans ses grands traits, non d'aprs des imperfections de dtail impossibles viter dans l'tat actuel de la science. La traduction de M. W. est celle d'un savant qui sait lire les textes avec soin et les comprendre. Cette uvre si remarquable comprend, prsent, 24 livraisons, contenant le Midrach Rereschit Rabba en entier (6 livr.), Schemot (i livr.), Wayikra (2 livr.), Remidbar (2 livr.), Debarim R. 2 liv.), Schir Haschirim (2 livr.), Kohlct (2 livr.^. Rulh(l bv.), Eslher (l livr.), Echa (2 bvr.).
Molinier
dans
le
(A.). Enqute sur un meurtre imput aux Juifs de Valras Cabinet bistorique, numro de mars-avril 1883, p. 120.
.l'-M"
Valras est une petite ville du dpartement actuel de Vaucluse. Le 2C 1247, mardi de la semaine sainte, une enfant chrtienne ge de deux ans disparut subitement et fut trouve le lendemain, dans les fosss de 1. ville, morte et portant des traces de blessures. Trois Juifs, Bendig, Rarullas et Durand furent arrts par deux frres mineurs qui se trouvaient alors Valras, enferms pendant plusieurs jours et mis la torture. Aprs sept jours de prison et de souffrances, ils se dcidrent parler, c'est--dire faire les aveux qu'on leur demandait. La torture laquelle ils furent soumis dut tre d'autant plus douloureuse qu'elle fut donne en dehors des formes judiciaires, par des particuliers fans mandat. Qu'on lise les dispositions, on s'apercevra tout de suite que les prvenus ne parlent (n'avouent) que pour viter de nouveaux tourments. Leurs craintes sont telles qu'ils ne font que rpter les paroles des frres mineurs qui les interrogent et ceux-ci ne se dclarent satisfaits que lorsqu ils ont dcrit avec tous les dtails habituels le sacrifice dont on les accuse. La pression est si grande que le tribunal du Seigneur, saisi plus tard de l'affaire, U constate et reconnat en mme temps que les prvenus avaient promis aux frres mineurs de ne pas parler des tortures subies par eux . M. Molinier, aprs avoir constat n'y avait absolument aucune preuve qu'il que l'enfant et t tue par les Juifs, propose trois hypothses pour expliquer la mort de l'enfant; il y en a une quatrime, qui serait la plus simple et la plus naturelle c'est que l'enfant ft tombe dans morte dans la chute. Il n'y a rien, dans les procs-verbaux, qui s'oppose cette explication. On ne dit pas que le corps ait port, une ble telle, mais uniquement qu'elle tait blesse au front, Mtr une des" deux
mars
mains, aux doigts et qu'elle avait un petit blessures pouvaient tre superficielles
1
<\<-
In
BIBLIOGRAPHIE
3^
tendues victimes de ce genre les blessures de la cruciGcation. On ne connat pas la fin du procs. Les Juifs nomms dans la pice sont, outre les trois prcdents Astrucus, Crescas, Lucius fils de Lucius Salves gendre de la Juive Riqua (au gnitif, Rique), Salves de Mirabeau, Maciponus fais de Salves et un Donnus Franciscus, Juif venu de France. La pice publie par M. Mol. se trouve la Bibliothque nationale, collection Baluze, vol. 87, p. 421-429. C'est une copie de l'original qui existait ou existe encore aux archives municipales de Narbonne. Nous ne savons ce que cest que le mot islea (p. 129) qui dsigne la place qui tait devant le lemple de Jrusalem et o le grand-prtre tait asperg du sang d'un taureau pour tre pardonn (causa venie).
:
Montkt
(Edouard). Essai sur les origines des partis saducen et pharisien et leur histoire jusqu' la naissance de Jsus-Christ. Paris, libr " Fischbacher, in-8 de xvi-334 p. 1
Cet ouvrage commence par une introduction sur les sources de l'histoire des Sadducens et des Pharisiens et sur l'tymologie de leurs noms II est divise en six chapitres o l'auteur tudie successivement l'histoire des deux partis depuis l'exil de Babylone jusqu' Jsus. Tous les
grand nombre de questions plus ou moins importantes, l'auteur expose des ides nouvelles ou des hypothses qui mritent d'tre examines. Il ne nous semble pourtant pas (et nous serions heureux de nous tromper) que l'auteur ait renouvel sensiblement le sujet ou ajout quelque trait frappant au portrait des Sadducens et des Pharisiens. Les parties les plus intressantes de son livre ont a notre avis, celles o sont tudies les relations des rois asmonens avec les Pharisiens et rectifies quelques-unes des ides accrdites sur ce point. Nous croyons, avec lui, qu'on les a faits plus Pharisiens qu'ils
politiques et une grande partie des vnements littraires qui se rattachent cette histoire sont tudis en dtail, et, sur un
vnements
n taient M. qu on donne
et
M.
du
est
nom
questions lui su les Assideens, dont divers crivains savent beaucoup de choses que nous ne voudrions pas rejeter absolument, mais qui nous paraissent trs douteuses. Il nous semble aussi que l'auteur n'a pas saisi le trait le plus caractristique des Pharisiens l'esprit
:
autres
rserv, et avec raison, sur les explications des deux partis, sur la grande synagogue obscures. Nous le serions plus que
trs
libre introduit
prtation
croit d
de
dans
l'inter-
la Loi, la vie
il
et le
mouvement communiqus
dans la critique de On adopte tout entire la mauvaise opinion que les vandonn des Pharisiens, et on s'aperoit plus tard qu'il en est moins influenc qu on ne supposait on dirait d'abord qu'il rejette toutes les thories de Geiger, en somme et en gros, il les accepte. L'introduction surtout trahit les inconsquences et 1 incertitude de l'auteur. C'est ce point de vue la partie la plus faible du livre. On y rencontre des jugements un peu violents, des notes crues et heurtes, des ides qui ne sont vraies qua un certain point de vue et avec toutes sortes de rserves et qui sont exprimes d un ton tranchant et absolu. Le Talmud est trait d'oeuvre de parti, a laquelle les vangiles sont opposs comme une uvre tout objective; parce que le Talmud, uvre pharisienne par excellence, parle de Pharisiens hypocrites tous les Pharisiens sont donns provisoirement pour des hypocrites; des ouvrages de valeur trs ingale et quelquefois suranns sont cites comme autorit (par exemple, des assertions superficielles et irrflchies de Jost), les renseignements scientifiques donns par Derenbourg ou d'autres sur la littrature talmudique sont des aveux, des concessions, comme s'ils soutenaient un procs ou voulaient faire une apologie 1 ouvrage de vulgarisation de M. Cohen est chaque instant cite, mme dans le corps de l'ouvrage, pour le plaisir de le rfuter. Tout cet chafaudage de citations et de jugements est la
abord
qu'il
Jin gnerai,
la
religion
a quelque inconsquence
M M
fois arti-
T. VII, n14.
306
ficiel
laisser
l'impression qui en ressort n'est pas celle que doit une uvre de science. Nous croirions volontiers que M. M., conpartial,
son
trairement ce qui arrive d'ordinaire, a crit son introduction avant d'crire livre, et qu' mesure qu'il avanait dans son travail, il a corrig et
redress, au contact de la vrit historique, les dfauts que l'on remarque
au
commencement du
lire l'histoire
l'auteur ne ft entirement
reux de
et qui nous ont fait craindre, d'abord, que domin par l'esprit de secte. Nous serons heudes deux partis sadducen et pharisien depuis Jsus
livre
jusqu' l'an
70,
ment
(1877 et 1880),
Il le
a dj publi antrieure-
prophte Jol.
Muller
(J.). Krilischer Versuck ber den Ursprung und die geschichtliche EntwickluDg des Pesach-uud Mazzothfestes, nach den pentateuckischen Quellen. Bonn, libr. Ed. Weber, in-8 de vn-85 p.
un certain nombre de difficults pour Pque, de l'agneau pascal et des pains azymes. D'aprs certains passages, la fte de Pque est une fte agricole (la fte de la premire moisson, et la fte de la naissance des animaux domestiques), d'aprs d'autres, elle est une fte historique (la sortie a'Egypte et le miracle des premiers ns de la dixime plaie d'Egypte); tantt le rite de l'agneau pascal est un rite domestique, tantt il apparat comme une grande crmonie publique et nationale. M. M. a soumis un examen attentif tous les .textes qui se rapportent la fte de Pque, il prsente, dans le dtail, plus d'une vue intressante, mais en somme la conclusion laquelle il aboutit ne prsente rien qui ne soit connu et qu'on ne retrouve en gros chez les critiques, par exemple chez Wellhausen. La fte des azymes comme celle de l'agneau pascal sont des ftes agricoles. Celle de l'agneau pascal, qui se rapporte l'lve du btail, est de l'poque o les Hbreux taient encore nomades; celle des pains azymes, qui clbre le commencement de la moisson, est plus jeune et de l'poque o les Hbreux, de pasteurs qu'ils avaient t d'abord, devinrent agriculteurs. La fte a ensuite perdu son caractre naturaliste, et est devenue, sans perdre absolument toute trace de son origine, la fte de la sortie d'Egypte.
sait
On
que
le texte
biblique offre
la
l'explication de la fte
de
Oort
beim
Der Ursprung der Blutbeschuldigung gegen die Juden. Vorlrag Orientalcongress. Leyde, libr. S.- C. van Doesburgk Leipzig, Otto HaiTassGwitz, in-8 de 31 p.
(H.).
6.
;
langue hbraque et des antiquits juives LeyJe, dans cette lecture faite au dernier congrs des Orientalistes Leyde, cherche son tour expliquer l'origine de l'accusation d'aprs laquelle les Juifs emploieraient du sang chrtien la fte de leur Pque. M. Oort, qui est bien au courant des travaux qui ont t publis sur la matire, constate, avec tant d'autres, contrairement aux affirmations audacieuses (p. 8) d'un crivain contemporain, qu'il n'y a pas, dans la littrature juive, la moindre trace d'un pareil usage. Il pense que le prjug est venu do l'espce de vnration qu'avaient les chrtiens, dans les premiers sicles et jusqu'en plein moyen ge, pour les pains azymes que les Juifs mangent pendant la Pque. Ce respect se changea en crainte lorsque
professeur de
l'universit de
M.
Oort,
chrtiens virent les prcautions infinies avec lesquelles les Juifs fabriquent les pains azymes, de peur que la pte ne lve. A une poque o les pratiques absurdes de la magie taient trs rpandues et o 1 on considrait gnralement les Juifs comme d'habiles magiciens (de l, en
partie, la
les
juifs),
on
dut
aisment s'imaginer
qu'il
De
peut-tre naquit
prjug si rpandu et si difficile extir] M. tort rappelle un pai curieux relatif a celte question et qui se trouve dans l'Altcrcatio Simouis Judi. Nous l'avons noiis-nimes signal dans un des derniers QUmrf de la Revue. Il n'y a qu'un point sur lequel nous nous permettons de taire
I
BIBLIOGRAPHIE
une observation
Il suppose (p. 35) qu' l'poque de leur Pque gnralement trs excits contre les payens ou les chrtiens et que le sentiment de leur nationalit se rveillait chez eux avec une grande violence. Nous croyons que cette proposition n'est pas tout fait exacte. Il est certain que les Juifs n'ont conserv aucune rancune des souffrances qu'ils ont subies et ceux qui voudront les observer seront tonns du peu d'amerlume que les perscutions ont laisse dans leurs curs. S ils ont fait, l'poque de la Pque, un retour mlancolique vers leur pass (de notre temps, tout ce rituel dont nous parle M. Oort n'est qu'un souvenir pieux), il est incontestable que l'excitation des chrtiens, pendant la semaine de la Passion, tait bien autrement violente et l'est encore maintenant dans certains pays. Pendant la semaine Sainte, les Juifs taient obligs de se cacher dans leurs maisons, on les attaquait coups de pierres, c'est le Vendredi Saint qu'un Juif recevait officiellement, Toulouse, un soufflet la porte de l'glise. On voit de quel ct taient les plus grands
l'auteur.
torts.
Porte
libr.
Nous avons lu avec beaucoup d'intrt cette tude sur l'histoire des reprsentations plastiques de Judas Iscariote. On y voit l'effort des peintres pour rendre et interprter l'ide qu'on se faisait de lui au moyen ge.
Ils lui prtent des crimes dont on ne trouve aucune trace dans les dans la reprsentation de la Cne, ils le sparent, comme Evangiles indigne, de Jsus et des aptres ils lui prtent souvent, surtout en Allemagne, des traits vulgaires -et quelquefois repoussants, ils font de lui la caricature des Juifs qu'ils avaient sous les yeux, ils lui donnent une barbe touffue termine en deux pointes, comme la portaient, ce qu'il semble, des cheveux roux (car on avait mauvaise opinion des les Juifs allemands gens cheveux de celte couleur), des vtements jaunes, qui rappellent la couleur du chapeau ou de la rouelle des Juifs. Tout est mis en uvre pour
;
;
;
le
rendre hassable.
Renan
fait
Paris, libr.
avec
tous
le soin que M. R. met toutes choses. Il est ceux qui veulent faire des recherches dans cette
grande uvre de l'Histoire des origines du christianisme, qui se compose de sept volumes. Il forme par lui mme, et grce aux indications trs dtailles de la table, un ouvrage que l'on feuillet avec intrt et dont la lecture, petites doses, n'est pas sans plaisir. Un Tableau chronologique de la premire littrature chrtienne selon l'ordre adopt par M. R. est plac la suite de l'index. C'est un petit rpertoire probablement trs complet o les crits juifs, tels que ceux de Josphe, le livre de Judith, les pomes sibyllins, ne sont pas oublis.
Renan
ercil (Ernest). Judaismul ca rasa si ca religie, conferenta tinuta la r Saint-Simon din Paris la 27 Ianuarie 1883, traducero de D E. S[cbein}.
libr.
Stefan Mihalescu, in-8 de 31 p.
Bucharest,
Renan (Ernest). Judentbum und Cbristenthum, tt und allmalige Scheidung, Vortrag gehalten
Studium des Judentbums am
in-8 de 30
p.
6.
M. Bcrnheim,
der Rassc
und der
338
Riant
et
(le comte). Invention de la spulture des patriarches Abraham, Isaac Jacob Hbron le 25 juin 1119. Gnes, impr. de l'Institut royal des sourds-muets, in-4 de 13 p. Extrait des archives de l'Orient latin, tir 200 exempl.
M. le comte Riant a trouv un manuscrit intitul Tractatus de inventione patriarcharum Abraham, Isaac et Jacob, dont le texte tait dj connu et mme reproduit en partie par les Bollandistes. Ce rcit de la dcouverte des corps des patriarches, dans un caveau de Hbron, a t rdig par uu tmoin occulaire, chanoine du prieur tabli Hbron ds les premiers temps de la conqute. C'est au mois de juin de la 20 e anne du royaume des Francs (c'est--dire 1119 ou 1120) qu'un religieux du couvent latin dcouvrit, dans ce couvent, un caveau, et le 25 juin il fut assez heureux pour dcouvrir les corps des patriarches. Des vases pleins d'ossements furent trouvs dans le caveau. A quels signes reconnut-on les corps et sur quelles preuves s'tablit l'identification ? Le document est muet ce sujet. On ne sait pas ce que sont devenus plus tard les corps ainsi dcouverts.
Ricordo dlia inaugurazione del nuovo tempio israelitico in Firenze, ottobre 1882 (11 heswan 5643). Florence, impr. Le Monnier, de 67 p.
XXIV
in-8
Rodrigues
franais,
(Hippolyte).
2 e dit.
Apologues du Talmud (Midraschim), mis en vers revue et corrige. Paris, libr. Calmann-Lvy, 1884,
in-8 de vin-218 p.
a revu les apologues qu'il a tirs du Talmud et mis en nouvelle dition, comme la prcdente, se compose de deux parties, les apologues en vers, puis la traduction des sources auxquelles ces apologues sont emprunts. Parmi ces pices justificatives, on lira tout
vers. Cette
juif et, entre autres, la traduction la lgende du pape d'une version indite de la lgende qui se trouve dans les manuscrits de l'universit de Cambridge. M. R. propose d'identifier avec Grgoire VI le pape d'origine juive qui parat avoir rellement exist. A la page 174, il faut lire ben Hyrcanos (au lieu de Orcanaz); p. 179, Josu b. Halafta; p. 204, 1. 2, Menachem ou Menahem (non Menchem).
M. Rodrigues
qui se rapportent
Rodrigues
libr.
(Hippolyte). Apologues
s.
du Talmud, paroles
de
et
musique. Paris,
Brandus,
30+83
-f-
p.
Bonifacius, in-8 de 65
xn
p.
Roos
(Fr.). Die Geschichtlichkeit des Pentateuchs, innsbesondere seiner Gesetzgebung, eine Priifung der Wellhausen'schen Hypothse. Stuttgart, libr. Steinkopf, in-8 de 166 p.
Schram
(Robert). Darlegung der in den Ililfstafeln fur Chronologie zur Tabulirung der jdiscben Zeitrechnung angewandten Mthode. Wien, impr. impr., in-8 de 43 p. Extrait du 88 vol. des comptes-rendus de l'acadmie des sciences (de Vienne), 2 partie, livr. de juin 1883.
M. Schram a publi des tableaux pour les calculs et les identifications des dates de divers calendriers, mais n'ayant pas pu indiquer, dans celte publication, les formules qu'il a tablies et employes pour dresser les tableaux relatifs au calendrier juif, il consocre le prsent travail l'expo- sition et la dmonstration de ces formules, qui sont assez compliques, non par la faute de l'auteur, mais cause do la nature particulire du
calendrier juif et de la dlicatesse des rgles qui
praident.
BIBLIOGRAPHIE
309
Schwalb
(M.). Christus und das Judenlhum, Vortrag gehalten in protestantischen Reform-Verein zu Berlin am 27. Februar 1883. Berlin, Walther et Apolant, in 8 de 15 p.
Silberstein (M.). Blaetter zur Erinnerung an den Abschied von der Synagoge in Wankheim sowie an die Einweibung der neuen Synagoge in Tbingen, vier Predigten, nebst einer Gescbicbte der Gemeinde. Esslingen, libr. Harburg, in-8 de 51 p.
Il existait
ils
a t
communaut juive de Wankheim, qui forme le juive actuelle de Tubingue, date d'euviron 1776. En mai 1882 l'administration suprieure, sur la demande des Isralites, runit en une seule communaut administrative les trois communauts isralites de Wankheim, Tubingue
et
Reutlingen
et
en fixa
le
sige Tubingue.
Spitzer (Samuel). Das Blutgespenst auf seine wabre Quelle zurckgefhrt. Essek, libr. J. Pfeiffer, in-8 de 20 p.
L'origine de l'accusation
titieuse
du sang
serait
uniquement dans
l'ide
supers-
que
le
sang
Ce
de
recherches personnelles, il est une sorte de rsum des ides de MM. Jol, Cassel (voir la Revue bibliographique du n 12) et autres sur la matire.
Steinschneider
(M.). Abu's-Salt und seine Simplicia, ein Beitrag zur Heilmittellehre der Aruber. Tirage part de l'Arcbiv fur patbolog. Anatomie und Physiologie, etc., de Virchov, 94 e vol., 1883, p. 28 65.
Abu's-Salt Omeiyye b. Abd-il-Aziz est un mdecin arabe n en Espagne, mort Mehdia (en Tunisie) en 1134. M. St., dans cetta tude sur les ouvrages de ce mdecin, signale d'abord la traduction hbraque d'un ouvrage d'Abu's-Salt sur la musique, traduction qui est en manuscrit Paris (n 1037), et qui est d'un Juda b. Isaac. Ce nom rappelle M. St. celui de Juda b. Isaac Cardinal, traducteur du Khozari. Des traces d'un ouvrage de notre mdecin se trouvent aussi chez Profiat Duran. L'ouvrage sur les mdecines simples (Simplicia) d'Abu's-Salt a t traduit en hbreu. M. St. a retrouv cette traduction dans un manuscrit italien. L'auteur de la traduction est le traducteur Juda b. Salomon Natan, juif provenal du xiv sicle. M. St. tire de la prface de Juda un certain nombre de renseignements historiques sur Juda lui-mme et sur d'autres savants isralites. Il serait bon de renoncer la transcription Bongodas, nous avons montr, dans notre article sur les Juifs de Barcelone en 1392 (t. IV, p. 70), qu'il faut lire Bonjudas.
Stern
jun.,
(J.).
s.
Lichtstrablen aus
dem Talmud.
p.
d. [1883?], in-16
de 76
tie
moraux du Talmud.
Fait par-
StrAsghoun
(D.-O.). Der Tractt Taanit des babylonischen Talmud ersten maie ins deutsche bertragen, mit steter Rcksicbtnabme
zum
auf Midrasch rabbot, Tanchuma, Pesikta de Rab Kahana, Midrasch Tilliin, Abot de R. Nathan, Pirke de R. Elieser, Sfheltot de Rab Achai gaon, Sifra und Mechilta. Halle, libr. Max Niemeyer, in-8 de ix-185 p.
Talmud jeruschalmi,
lonien,
de cet ouvrage (Traduction du trait de Taanit du Talmud babyavec comparaison avec le Talmud de Jrusalem, le Midrasch rabba, etc.) indique suffisamment quelle peut Otre, mme pour les personnes
titre
Le
310
la
traduction
Waldeck
(Oscar).
MonatsbliUter.
Exposition populaire
et intressante
de la morale de
la Bib'.e et
mud.
Waldeck
(Oscar). Biblisclies
libr.
Lesebucb
3 5 parties, Wien,
Les
livres
et
de lectures bibliques de M. Waldeck sont excellents. L'auteur de leons l'usage des coles les rcits, la morale, les principes religieux de la Bible, il les a rsums dans un style simple et qui en fait valoir le sens et la beaut, il les met la porte des enfants, sans tomber dans la niaiserie qui est l'cueil de ce genre d'ouvrages.
a rdig en forme
Wolf
(Gerson). Die Juden, mit einer Scblussbetracbtung von D r Wilbelm Goldbaum. Wien et Tescben, libr. Karl Proscbaska, in-8 de 177 p. Die Volker Oesterreicb-Ungarns, Septime volume de la collection etbnograpbiscbe und culturbistoriscbe Scbilderungen.
:
La collection dont cet ouvrage fait partie doit se composer de 12 volumes o seront tudis et dcrits les peuples ou races qui peuplent l'AutricheTlongrie (Allemands, Magyars, Roumains, Juifs, Slaves, etc.). Ce volume est consacr aux Juifs. M. G. Wolf, qui a crit tant d'ouvrages de valeur sur l'histoire des Juifs d'Autriche, tait mieux prpar que tout autre pour faire cette histoire politique, civile et intellectuelle des Juifs de ce pays. Cet ouvrage est consacr l'histoire des Juifs en Autriche dans les temps anciens (p. 3 30), dans les temps modernes (p. 37 G9), leur activit
littraire et intellectuelle (p. 70
112),
leurs
murs, usages,
caractre,
ftes,
138). On y retrouvera, sous une forme populaire, ce que les historiens savent des Juifs d'Autriche. la fin (p. 159 et suivantes) se trouve une conclusion de M. Wilhem Goldbaum sur la situation actuelle des Juifs en Autriche et le mouvement antismicrmonies religieuses
(p.
113
tique.
Central Comit zur Erlcicbterung der Auswanderung der Israeliten aus Rumiinien. II. General-Versammlung einberufen ara 4/10. und 5/17 september 1833 zu Galatz. Galalz, impr. J. Scbene, iu-8' de 72, p.
1
Tout est bien qui finit bien. Les Isralites de Roumanie ont certainement beaucoup de raisons de quitter ce pays. Un grand progrs, dont nous nous flicitons, s'est accompli dans le ro}'aume les perscutions violentes ont cess, mais la perscution lgale continue, elle rduit les Juifs la misre. S'ils pouvaient acqurir des terres, il parat certain que beaucoup d'entre eux se livreraient l'agriculture, mais la loi leur interdit mme le domicile duns les campagnes. Quel est le remde cette situation ! Il n'y en a pas d'autre, videmment, que l'abolition d'une loi injuste et funeste, mais ou ne
:
BIBLIOGRAPHIE
311
saurait s'tonner que de pauvres gens, victimes de cette loi, mal clairs sur les causes de leurs souirances et sur les moyens de les soulager, aient
voulu chercher
le salut
dans l'migration et la fondation de colonies agridans des proportions raisonnables et avec les
moyens appropris, pouvait se justifier tous gards., et l'migration de quelques centaines d'Isralites roumains n'est pas plus tonnante que celle des centaines de mille allemands que la misre pousse tous les ans en Amrique. Le grand tort du Comit de Galalz, qui a dirig cette migration, ou des journaux qui l'ont soutenue, a t de grossir dmesurment son entreprise et de donner, grand renfort de publicit, les proportions d'un vnement au dpart de 200 colons pour la Palestine. Ces exagrations se paient et c'est pourquoi le Comit da Galatz s'est aujourd'hui dissous, abandonnant d'autres, plus circonspects et plus calmes, la conduite d'une uvre mal engage et plus mal poursuivie jusqu' ce jour, et dont il sera bien difficile de re'parer les brches.
Briefwechsel einer
Stuttgart, libr.
englischen
Dame
Levy
et Mller, in-8
fictifs, une dame anglaise Caspi. Ces lettres s'occupent des attaques dont les Juifs sont l'objet en Allemagne et en d'autres pays. Elles contiennent des considrations intressantes sur l'histoire des Juifs, les perscutions lgales auxquelles ils ont t soumis au moyen ge, les murs
nomme Edith
un
juif
nomm
et la
hommage.
moralit des Juifs, la beaut de la famille juive, qui on rend partout Nous ne partageons pas toutes les vues de l'auteur, nous
croyons qu'il accepte trop facilement certaines ides courantes sur les prtendues richesses des Juifs, leur influence dans la presse, l'invention des lettres de crdit qui leur est attribue, et autres points de ce genre, mais il a sur toutes ces questions des vues ingaieuses et qu'on a plaisir de connatre, lors mme qu'on serait tent de les discuter.
Herzfeld
(M.)-
Ilirtenbriefe.
Das Scheker Bilbul, Eszter und Haman Wien, libr. Herzfeld, in-8 1 de 15 p.
l'affaire
intressante
Considrations sur
de Tisza-Eszlar.
Protocole des sances du Comit temporaire touchant la fondation de la socit de travail agricole et professionnel parmi les Isralites en Russie en mmoire du jubil de la 23 anne du rgne de l'empereur
Alexandre IL Depuis
Ptersbourg,
russe
;
impr.
Saintp.
(En
titre traduit
du
russe.)
Juifs
de
la
Der Prozess von Tisza-Eszlar, verbandelt in Nyiregybaza im Jabre 1883, eine genaue Darstellung der Anklage, der Zeugenverhore, der Verlheidigung und des Urtbeils, nach aulbentiseben Bericbten bearbeitet, mit 20 illustrationen. 8. Auflage. Stuttgart, libr. Levy et Mller, in-8 de
96 p.
Histoire du procs de Tisza-Eszlar, avec illustrations.
Reuss
un pisode de
libr.
l'histoire
de
l'anti-
Treuttel et "Wrlz,
de Tisza-Eszlar.
les
faits
M. Reuss
aurait
contre
312
Hongrie,
religion et
jugement des hommes clairs comme lui, attachs la aux grands piiucipes de justice et de charit, console du specle
dans
Valbert
(G.).
L'affaire
livr.,
tome LYIII, 3 e
Ou
de plus lu-
sur la triste affaire de Tisza-Eszlar. On est heureux d'entendre un honnte homme venger la raison et la justice si outrageusement mconnues. Le tribunal de Nyiregyhazaa fait sou devoir, il a proclam la vrit, en dpit des passions qui pouvaient agir sur
M. Cherbuliez
sa libert et sur la rectitude de son jugement. Mais un article comme celui de notre illustre acadmicien contribue au moins autant que la sentence des
juges au triomphe de
la vrit
Deutscher Yolks-Kalender insbesondere zum Gebrauch fur Israeliten auf das Scbaltjahr [1883-J1884, berausgegeben von H. Liebermann. Brieg, libr. Liebermann, in-8 de 108 p.
Cet annuaire contient, outre les indications et les tableaux qui forment le fond de la publication, quelques articles de science vulgarise, entre autres un article de M. Duschak sur Ephraim Moses Kuh, n Breslau en 1731. Un article sur l'accusation dite du sang n'est pas dpourvu d'intrt.
Tlttbn
N 11. Weiss Belh-Talmud (Wien, mensuel). 3 e anne. M. Friedremarques sur la Biographie de Rabbnu Tarn. Abr. mann Sur la division du Pentateuque en sections (suite). Notes talmuS. Friedmann Hocbmuth Sur le Sacrifice olh veyored. Jacob Reifmann Notes sur le Midrascb Tanhuma, M. Tillim, diques. Sur la prire du soir Elizer Ilausdorf Aggadot Berschit (suite). Motifs de la lecture de la Jacob "amenDNB (obligatoire ou libre ?). M. Friedmann Sur le gedi behalb loi de l'office de Minba de Kippur. N 12. M. Friedmann Divisions du Pentateuque (fin). immo. Ilayyim Oppenheim Sur le crdit Notes talmudiques. Jacob Brll Remarque suiS. Buber obtenu parles lois religieuses traditionnelles. La prire Eliz. Ilausdorf tes notes midrasebiques de J. Reifmann. Notes. J. Reifmann Efram Silber Notes. de Miriha (suite". Promulgation de la Loi et transcription de 4 e anne. N" 1. Jacob Brll M. Brll Notes la Loi d'aprs les sources bibliques et rabbiniques. Samuel Mendelssohn Chronologie talmudique (mort et mort par feu). Jol Notes sur le Talmud. Jacob Reifmann sur Kidduschin, 72. Consultations rabbiniques indites Ha gon ei anonymes). Millier
Notes
et
:
ma
==
==
: :
==
*irnD
Hasehacliur (Wien).
:
11'
anne.
== N
T.
Mardoche
l.
Hillel
Hac-
Histoire du journal isralite russe le Raszwiet le Matin), qui a Un S. Buber Passages 'lu Midrascb Abkhir. K de paratre. N s Explication de la vision d Ezchiel. appendice, S. Rubin
cohen
S. Ilorwitz
BIBLIOGRAPHIE
teur.
313
S. Buber, suite. David Cahana La vie du roi Salomon. Hollub Histoire des mdecins juifs (suite). S. Rubin, suite. Hollub, suite. J. Rubin, suite. N os 9 et 10. David Cabana, suite.
:
==
(Berlin, bimestriel). 21 e vol., anne Varia (Calapb ou Jocbanan Allemano, fin. 1881-82. Cbajjim ibn Isral b. Isaac, 1359. Galaf, mdecin juif de Lrida. Mss. carates d'aprs Atbenseum, 15 et 22 juillet Isral Caslari, 1327. La Lvi b. Gerson, commentaire sur l'Organon. et 5 aot 1882. R. Moses, traduction de la lettre sur la rsurrection de Mamonide. Mose b. Jacob Susen, auteur astronome du temps du roi Alpbonse X. Marco Osimo, Jacob Ncrologie d'un commentaire de Sfer Yecira. Itinraire en Orient, ms. Bernays, L. Silbermann, Abr. Pesaro, etc.
==
N 126.
Cambridge).
et Belles-Lettres. Invention de la Janvier mars. Comte Riant spulture des patriarcbes Abrabam, Isaac et Jacob Hbron le 25 juin 1119. Les principes cosmogoniques phniciens Potbos et J. Halvy Avril Mot. Oppert Deux textes trs anciens de la Cbalde. juin. Oppert Deux cvlindres phniciens crits en caractres cuni-
tome XI.
==
:
==
formes.
Israelietiscbe Letterbode (Amsterdam, priodicit non indique.) 8 e anAus Handschriften (Mose de Narbonne, ne. M. Steinschneider Ueber ein halachisches SammelAd. Neubauer Semtob b. Isaac). Die Masora (suite). werk (ms. Bodl., espce de Sf. ha-asufot). Juda Makkabi und die HohenpriesterWagenaar Neubauer, suite. suite (Juda Natan). Steinschneider vvrde. Die Masora (suite). Essay on the signification of the word Fin?. 9 e anne. Wijnkoop Die Masora (suite).
==
Slagazin fur die ^Vissensohaft des Judenthums (Berlin, trimestriel). Das stellvertretende Shne10 e anne. N 1. W. Feilchenfeld M. Horowitz Leiden und die Exgse der Jesaianischen Weissagung. Christliche Gutachten uber die jd. Liturgie und den Tractt Aboda W. Bcher Eine sonderbare CensurnSara (annes 1728 et 1760). Notiz L. Landshut derung in Ibn Esra's Pentateuch-Kommentar. Recensions. (sur un ms. de la bibl. roy. de Berlin, catal. n 1). Partie hbraque Ozar tob. Consultations de l'an 1669 Francfort-surMein. Halberstam Notes sur le recueil de consultations de M. Mller. Potes liturgiques du Mahzor Romania. S. D. Luzzatto
==
Popnliir wissenschaftlichc Monatsbliitter (Francfort-sur-Mein, menZur Geschichte der Blutsuel). 3 e anne. N 7. II. Friedlaender beschuldigungen gegen die Juden im Mittelaiter und in der Neuzeit Grundgedanke der biblisch talmudischen (suite). Oskar Waldeck
==
N 9. Waldeck, suite. N 8. Friedlaender, suile. Das Babylonische Exil und das Jahrhundert nach Adolf Rosenzweig N 10. Rosenzweig, demselben. M. Grmvald Didacco Pyrrho. Metz Ueber Ackerbau und soziale Geselzgebung der alten suite. Jdische oder christliche Rothschild Grnwald, suite. Juden. Geschichtsfalschung (concernant l'excommunication de Spinoza).
Ethik.
==
==
==
N 03
3ii
Alonatssehrift fur Gesehichte uml IVissenschaft des Judenthums (Krotochin, mensuel). 32 e anne. ===== N7. Graetz Exegetische Studien zum Proplieten Jeremia (suite dans n 05 8, 9 et 11). "W. Bcher Die Agada der Tannaiten (suite dans n 0s 8, 9, 10 et 11). Ilorowitz Ueber einige Nainen der Rabbinen irn Talniud und Midrascb. S. Back Die Fabel im Talniud und Midrascb (suite dans n 11). == N 8. A. Har:
kavy
Landsberger Politiscbe Bestrebungen einiger Juden der Kurpfalz in der 2. Hlfte des 16. Jabrbundert. N 9. Frankl Kariscbe Studien (nouvelle suite). Egers Per Divan Abrabam ibn Esra's. David Kaufmann Frnkisch- und Hunniscbwein. N 10. M. Steinscbneider Josef b. Scbemtob's Commenter zu Averroes grosserer Abbandlung ber die Mglicbkeit der Conjunction, avec Appendice. Egers Corrigenda. N 11. Steinscbneider, suite des appendices (Narboni).
ffentl.
J.
:
Responsensammlung
in der Kaiserl.
==
==
==
Palestine Exploration Fund (Londres, trimestriel). Juillet 1883. 1 Curious Naines in Galile Ilamatb inscriptions The C. R. Conder Nortb Border of Zebulon. A. G. Weld The roule of the Exodus. W. T. Pilter Cana of Galile. H. A. Sharper The Holy sepulchre. Dunbar I. Heath The Exodus. W. F. Birsch The lomb of David II. B. S. W. in the city of David; The intrance to the tomb of David. The nameless city and Saul's journey to and from it. Oct. 18S3. The geology of Palestine. Capt. Conder Hebrew inscriptions The fortress of Canaan; Notes on Belhany, Bethsaida, Arab tribe Marks, Aphek, Ilazor, Diblathaim, Ramoth Lehi, Juda and Jordan Saul's journey supposed Nabalhean texts The Ilamathite inscriptions; The city The Shapira manuscripts. of David. Sayce The Siloam inscription; Prexilic Jrusalem. The route of Exodus. Selah Merrill Tbe bitumen of Judea. The large Millstone on the Shittim plain.
:
==
==
;
oil.
xm,
3 et
4) ?
Revue de
anne, tome VI. de l'universalisinc religieux ? Decourdemanche La lgende d'Alexandre chez les == 4 e aune, tome VII. N 1, manque. Musulmans. N 2. Michel Nicolas Etude sur Philon d'Alexandrie, suite du tome V, 1882, p. 318. Kuenen Judasme et christianisme. Decourdemanche Les lLes gendes vangliques chez les Musulmans. Bouche-Leclercq oracles sibyllins (avant-propos, livre I) traduits.
l'histoire
= = N
des religions
:
(Paris, bimestriel). 3
4.
Kuenen
L'islamisme
==
Zeitschrift der dcutsrfien niorgcnindiscuen Gesellsrhaft. (Leipzig, trimestriel). 3~ vol.. 2" fascicule. David Kaufmann Saadias Alfajjumi Einleitung zum Emunot wedeot in Ibn Tibbon's Uebersetzung.
,:
Zeitschrift
5 vol.
==
des deutscheu Palastina- Vereins (Leipzig, trimestriel). Fascicule 4. II. Guthc Ausgrabungen bei Jrusalem.
: :
=
:
Beitrage zur Palstinakunda ans araG a vol., fasc. 1. J. Gildemeister Reiuickc Die evangeliscke Mission in l'aliislina. bischen Qucllen. Die Tempelkolonien in Pabestina. Chr. Pauius C. Sandrec/.ki Die Nameu der Pliitze, Strassen, Gasscn, u. s. w. desjetgea Jrusalem. Fasc. 2 et 3. Klein Mitlheilungen ueber Lebeu, Sittcn uml de Die Orlscbatten briiucho der Fellachen in Palastina. M. Hartmann
==
BIBLIOGRAPHIE
31o
des Liwa Jrusalem in dem trkischen Staalskalender fur Syrien auf das Jabr 1288 der Flucht (1871).
Zeitschrift
"Wisscnschaft (Giessen, seNeuer Versuck einer Chronologie der liebr. Konige. Bcher Die Saadianische Ueberselzung des Hohenliedes bci Abuhvalid Menvn ibn Ganh, nebst einigen Bemerkungen zu Merx' Ausgabe derselben. Prlorius Ueber den Einfluss des Accentes auf die Vocalentfalturjg nach Gutturalen. Vollers Das Dodekapropheton der Alexandriner. Franz Delilzsch Ueber den Jahve-Namen. Budde Ein althebriiisches Klagelied (Je
fiir
die alttestamentliche
fascicule 2.
mestriel). =====
Anne 1883,
Kamphauscn
:
ADDITIONS ET RECTIFICATIONS
la Corugna, le mot douteux ne de famille encore usit parmi les Juifs du Maroc, et qui est synonyme de Lenoir ? Isaac Bloch. Voir mon article, Bvue, IV, 94, concernant un dit Tome VII, p. 97. de Paul IV sur le chapeau jaune, et iid., p. 150, l'histoire du chapeau juif plac sur la tte de la statue de Paul IV. Comparez aussi Brll, Jahrbilcher, V-VI, p. 118 et suiv. P. 62, note 7. Le catalogue rcemment publi par Rabinowitz ( Munich) mentionne un nouveau ms. du commentaire du Sifra de Hillel b. Elyakim. David Kaufmann. P. 136, note. Au lieu de Josu, XI, 20, lire Psaumes, CXVIII, 23. Bcher. P. 153. Comparez, pour l'poque de notre Matlatya Yihari, auteur du commentaire sur Abot, le Yuhasin, dit. Filipowski, p. 225. David
Tome
VI, p. 317.
Dans l'inscription de
nom
serait-il
pas ibjTpbN,
Kaufmann.
CHRONIQUE
ET NOTES DIVERSES
Il n'a t bruit dans le monde, aux Un manuscrit du Pentateuque. mois d'aot et septembre derniers, que du fameux manuscrit du Pentateuque apport de Jrusalem Londres par M. Sbapira, juif converti au protestantisme. Ce manuscrit, crit dans les mmes caractres que la fameuse stle de Msa, se prsentait comme un document d'une valeur inapprciable et on comprend l'motion qu'il a produite en Angleterre, lorsqu'on pouvait croire encore que M. Shapira avait dcouvert une version du Pentateuque plus ancienne que le texte actuel. M. Shapira en demandait la bagatelle d'un million de il ne vaut pas cinq centimes aujourd'hui. On sait, livres sterling en effet, que cette fameuse dcouverte n'est qu'une colossale mystification. Notre collaborateur M. Ad. Neubauer a t le premier montrer, dans une lettre du 4 3 aot insre dans YAcademy du 4 8 aot, que le manuscrit tait faux, et quoiqu'il n'et pas les pices sous les yeux, sa dmonstration, fonde uniquement sur des arguments grammaticaux ou littraires, tait excellente. M. ClermontGanneau, son tour (lettre du 18 aot insre dans le Times du 21 aot), montra comment le faussaire s'y tait pris pour se procurer des morceaux de parchemin qui eussent un air de vtust suffisant. Ces morceaux de parchemin avaient t coups par lui sur la marge infrieure d'anciens rouleaux du Pentateuque, mais il avait oubli on ne s'avise jamais de tout que ces bandes portaient la trace de
:
la
rglure
la
les
crivains de
convaincus de la fraude. Elle est aujourd'hui patente. Nous n'y insistons pas, M. Ginsburgdoit publier bientt le texte du faux manuscrit et alors un de nos collaborateurs fera probablement une tude sur cette histoire divertissante, et qui n'est pas Bans intrt pour la critique. On trouvera en attendant, dans le fascicule d'octobre du PalestiM Exploration Fund des renseignements suffisants et les lettres de
reste, taient dj
du
CHRONIQUE
317
MM. Neubauer, Clermont-Ganneau, Sayce, Conder et Ginsburg. M. Gutbe a publi une brochure sur la matire. On lira aussi avec
intrt l'article
la
Revue politique
j
que M. Glermont-Ganneau a publi sur ce sujet dans et littraire du 29 septembre 1883 (tome XXXII,
13).
Le grand philanthrope isralite sir Moses Sir Moses Montefiore. Montefiore a clbr le premier jour de sa centime anne le 24 octobre dernier et le public anglais tout entier s'est associ cette fte avec la plus vive sympathie. Sir Moses Montefiore est populaire en Angleterre. Le Times, dans ses numros des 22 et 23 octobre, a consacr plusieurs colonnes du journal sa biographie.
hitkosg hivatalnok, Beamten Zeitung, Organ fur israelitischen Kultusbeamten. Journal mensuel, publi par le Ungarisch isr. Kultusbeamten-Verein; rdacteur en chef, prof. Friedmann; in-4 de 4 pages 2 col. le numro, en allemand; 2 flor. par an. Le n 3 de la 1 re anne est de sep-
Journaux.
tembre 1883.
Nous avons appris avec douleur la mort de deux Ncrologie. savants minents, tous deux collaborateurs de la Revue : M. Fr. Lenormant, membre de l'Institut, et M. Lattes, de Milan. Nous leur consacrerons une notice dans le prochain numro.
LISTE DES
DEPUIS LE
er
OCTOBRE
1883
Aghion (Victor), Alexandrie, Egypte. Dutau, boul. d'Enfer, 10. Dreyfus-Brisac (Edmond), directeur de
suprieur, rue de Berlin, 6.
la
Revue de V enseignement
Finaly (Max), rue de Gramont, 16. Gubbay, boul. Malesherbes, 165. Klotz (Victor), rue du Quatre-Septembre, 12. Robert (Charles), rue des Dames, 12, Rennes.
SANCE DU CONSEIL DU
Prsidence de
25
OCTOBRE
1883.
M. Arsne
Darmesteter
Le Conseil adopte
gnrale la date du
la
l
proposition
du Comit de publication
s'il
fixant
l'Assemble
0r
dcembre.
Le Conseil
gnrale.
l'Assemble
M.
Reinach
dans une
mme
SANCE DU CONSEIL DU
Prsidence de
29
NOVEMBRE
1883.
M. Zadoc Kahn.
M.
Loch
explique que
;
l'Assemble gnrale
M. A. Darmesteter a dclin l'invitation de prsider M. Zadoc Kahn, en consquence, prsidera celte sance.
Le Conseil fixe trois le nombre des confrences qui seront Des confrences ont t promises par M. Astruc sur les historiques de l'antismitisme, et par M. Guillaume Guizot sur
origines
la
et les
causes
Ugende de Shylock.
er
DCEMBRE.
M. Zadoc Kahn.
M.
M.
le
Erlanger, trsorier,
le
la
Socit.
L'exercice
M.
lit
un rapport sur
et
le
les publications
de
la Socit.
Le compte rendu du
Il est
trsorier
rapport du
secrtaire
seront
reproduits
Halvy
Leven
(Joseph),
(Louis),
sortant.
MM. Maver
(Michel),
membre
Sciiwab (Mose),
TiucNia. (Isuac),
sortant.
Cerf
secret,
(It6p6().
M. Joseph Derbnbouro
prsident
les Secrtaires,
Albert-Lvy
cl
Tu. Kkinv.ii
Le grant responsable,
Isral
Livi.
ARTICLES DE FOND
Cahen
Geoss
(Ab.).
la
priode franaise
103, 204
(fin)...
(1567-1871)
(Henri).
40
Harkavy
de Grtz {suite) Hirsghfeld (Hartwig). Essai sur l'histoire des Juifs de Mdine. Lvi (Isral). La lgende d'Alexandre dans le Talmud et le Mi-
94
167
drasch
^8
Maulde
(R. de).
moyen ge Morey (J.). Les Juifs en Franche-Comt au xiv e sicle Ouverleaux (Emile). Notes et documents sur les Juifs de
gique sous l'ancien rgime
Rufina
Bel'
'
7,
252
16
Robert (Ulysse)
xin 6
sicle
[fin)
94
NOTES ET MLANGES.
Sabbat ou Sbet
?
272
Bardinet
(Lon).
le
Documents
I.
relatifs l'histoire
Comtat-Venaissin
(Hartwig).
Derexbourg
Al-Batalyosi II. Lon l'Africain et Jacob Mantino Derenbourg (Joseph). Encore quelques mots sur les sections
274 283
46
du Pentateuque
Gerson. Lothair ou Lorraine ? Jastrow (M.). Traditions mal comprises par
bylone
le
279
Talmud de Ba'
Kaufmann
Lvi
(David).
Le neveu de Mamonide
1o2
285
(Isral),
miarr
320
53
Juifs de Dijon
281
BIBLIOGRAPHIE.
Loeb
(Isidore).
Revue bibliographique,
3e
et
4e
trimestres
1
1883
26,
287
156
Weil
(Isidore).
DIVERS.
Chronique
et
notes diverses
155, 316
159, 315 Additions et rectifications Liste des nouveaux membres de la Socit des tudes juives 158, 317 depuis le 1 er juillet 1883 Procs-verbaux des sances du Conseil et de l'Assemble gn160,318 rale
319
L'IN.
VERSAILLES, IMPRIMERIE
QUI
59.
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