Ligue 1 (15e journée)
Publié le 20 septembre 2016 à 06h00
Un sentiment d'appartenance. Ainsi pourrait-on caractériser le SIAEP de la région de Toucy. Le directeur de la fédération des eaux de Puisaye-Forterre (*) Jean-Luc Prévost approuve. « Ne pas vouloir déléguer l'exploitation de l'eau aux fermiers a toujours été une caractéristique du territoire. Quand vous discutez avec les anciens, la notion de syndicat est quelque chose qui leur appartient. Cette mentalité a peut-être disparu. »
« Paul Arrighi voyait loin »
En tout cas, fournir l'eau potable courante chez les particuliers de Puisaye semblait un défi dingue. Lancé en 1946 par le conseiller général Paul Arrighi aux maires des communes du canton. Si fou qu'à l'époque, « les deux-tiers des communes rurales françaises n'étaient pas desservies », commente aujourd'hui le syndicat. Confronté au fil des décennies aux techniques, aux financements, à l'entretien, aux tarifs ou encore à l'achat de terrains.
21 septembre 1946. La constitution d'un « syndicat d'études d'alimentation en eau potable de la région de Toucy » est décidée. Quinze communes du canton valident. Dès 1949, l'ingénieur Jean Gaillardin expose un projet de captage (4 millions d'anciens francs) destiné à alimenter 4.200 foyers, soit 12.000 administrés.
« Paul Arrighi avait prévu de faire l'assainissement en même temps, glisse Jean Massé, président du syndicat depuis 2008. Cela n'avait pas pu se faire à l'époque mais il voyait loin ! » Le maire de Saints voit en le SIAEP « une belle expérience » et une structure fidèle à ses principes. « Soixante-dix ans que cela marche. Que le syndicat s'attache à apporter une eau correcte en qualité et en quantité. La force du syndicat ? Au moins, il est dirigé en régie par des habitants du secteur et non délégué à des personnes extérieures. Envie que ça continue. »
« L'aventure continue »
L'étude de 1951 pour l'alimentation en eau potable du syndicat retiendra quatre sources : la source du Gondard (Saints), du Château (Leugny), de Moulin-Mallot (Lalande) et de la Fauviture (Beauvoir). De manière à fournir 4.500 m ³ d'eau, sans parler d'édifier cinq réservoirs principaux, 15 secondaires et 402,6 km de canalisations.
Les premières installations de distribution d'eau potable sont mises en service en 1952 à Saints, Egleny, Leugny et dans des hameaux de Beauvoir. D'immenses arêtes de réseau se tissent à rythme variable. « Par exemple, le bourg de Merry-la-Vallée a été desservi dès les années 1950, alors que son dernier hameau devra attendre 1962 », témoigne Jean-Luc Prévost. Le directeur ajoute que le syndicat s'efforçait « d'installer chez les particuliers un robinet en plus du compteur pour les inciter à utiliser l'eau du réseau ».
Le SIAEP de Toucy draine aujourd'hui 800 km de réseau (sur 1.500 km de la fédération) et un peu plus de 9.000 abonnés. Mutualisation et transfert de compétence ou pas, « l'aventure continue ».
(*) Elle rassemble cinq SIAEP : Toucy, Bléneau, Treigny, la Forterre et La Cheuille, dans le Loiret.
Projet. Au-delà d'études de bassins d'alimentation de captage en cours à Aillant, Champvallon et Dracy, la fédération planche sur la mise en service d'un forage (300 m de profondeur) à Parly. Où 180 m ³ d'eau\heure seront exploités, en plus de celui de Dracy.
Vincent Thomas
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