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En Indonésie, une vague de colère contre une réforme ultralibérale

Votée lundi par le Parlement, une loi sur l’investissement est dénoncée par les syndicats, l’opposition et les écologistes.

Par  (Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)

Publié le 09 octobre 2020 à 10h54, modifié le 29 octobre 2020 à 10h56

Temps de Lecture 4 min.

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Des militants lancent des projectiles contre la police, lors d’affrontements contre une nouvelle loi qui devrait favoriser les investisseurs au détriment des droits du travail et de l’environnement, à Djakarta, le 8 octobre 2020.

Une loi sur l’investissement provoque une colère d’ampleur nationale en Indonésie : des milliers d’employés, d’ouvriers et de syndicalistes ont manifesté, jeudi 8 octobre, dans les rues de plusieurs grandes villes de l’archipel. A Djakarta, Bali, Medan et Jambi (deux villes de la grande île de Sumatra) ainsi qu’à Makassar et Palu (Sulawesi, ex-Célèbes), des heurts parfois violents ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Huit cents personnes ont été arrêtées dans la capitale.

Votée lundi 5 octobre au Parlement, cette loi est dénoncée avec vigueur par les syndicats, ces derniers affirmant que, sous prétexte de lever des obstacles bureaucratiques à l’investissement, elle va remettre en question certains droits dont bénéficiaient jusque-là les travailleurs. Tout cela au bénéfice des plus riches et au mépris de la protection de l’environnement, ajoutent les détracteurs de cette législation.

Une loi qualifiée de « catastrophique »

Ladite loi, une « bible » de 905 pages qui va permettre d’amender quelque 75 dispositions législatives en vigueur, soulève également un tollé dans les milieux des défenseurs des droits de l’homme et des écologistes. La branche internationale d’Amnesty International l’a tout bonnement qualifiée de « catastrophique ». Selon un ouvrier interviewé jeudi par l’AFP dans une manifestation à Makassar, la nouvelle législation va « supprimer les réglementations concernant le salaire minimal, permettant aux entreprises de définir arbitrairement le montant de [l’équivalent indonésien du smic] ».

La cible des contestataires est le président Joko Widodo, un musulman libéral réélu en 2019 et dont les priorités, pour son nouveau mandat, semblent plus que jamais se focaliser sur le développement économique et la construction d’infrastructures. Ces adversaires lui reprochent son alliance avec les puissants milieux d’affaires qui ont contribué à sa réélection, l’accusant notamment de faire passer l’économie avant les acquis démocratiques engrangés depuis la fin de la dictature du général Suharto, en 1998. Sept des neuf partis politiques représentés au Parlement, dont celui du président, ont voté en faveur de la loi que devrait bientôt signer le chef de l’Etat.

« Nous voulons simplifier et accélérer le processus d’attribution des licences [aux investisseurs] et, pour cela, il faut harmoniser des lois afin de créer des services plus rapides de telle manière que l’Indonésie puisse répondre plus rapidement aux évolutions du monde », avait, au mois de janvier, déclaré à la BBC « Jokowi » – le surnom du président.

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