Le projet « Construire une université Aspie-friendly » est lancé. Coordonné par l’université fédérale de Toulouse, il vise à remodeler les dispositifs d’accueil au sein des facultés des étudiants atteints du syndrome d’Asperger, soit trouble du spectre autiste. Tous les campus toulousains sont impliqués, aux côtés d’une vingtaine d’établissements au niveau national.
Ils sont appelés « Aspies ». Ils sont autistes, sans déficit intellectuel. Et pourtant, peu d’entre eux fréquentent les campus français. Car leur scolarité dans l’enseignement supérieur s’apparente à un véritable parcours du combattant.
« Les travaux de groupe, les amphithéâtres trop bruyants, les intitulés d’évaluation qui réclament la compréhension de l’implicite, sont tant de variables qui perturbent les Aspies et rendent leur poursuite d’études quasiment impossible », fustige Thibault Rapin, chef du projet « Construire une université Aspie-friendly ».
De l’accueil à l’accompagnement de ces élèves, « tout doit être retravaillé, le fonctionnement des universités doit changer », confirme-t-il. L’objectif à terme est de « proposer un parcours individualisé à chaque étudiant avec autisme ».
10 ans. C’est le délai accordé à l’université fédérale de Toulouse, porteuse du projet, pour bâtir des facultés inclusives. l’institution a déjà créé un réseau regroupant 25 établissements au niveau national, dont l’intégralité des campus toulousains qui s’engagent dans un processus de sensibilisation à l’autisme.
Un centre de ressources pour l’accompagnement des Aspies est également en pleine élaboration. Pour Thibault Rapin, cet outil « permettra à chaque professionnel, entreprise et université de trouver des solutions qui leur sont adaptées ».
Exclusivement numérique, il doit donner des réponses rapides face aux situations à problème, via son contenu vidéo et ses exemples concrets.
Enfin, des partenariats ont été développés avec les groupes Thales, Microsoft et Hewlett Packard, qui ont apposé leur signature sur la charte « Aspie-friendly », promesse d’accueil des futurs autistes diplômés dans leurs établissements.
Un nombre faible d’étudiants Aspies
En France, un peu moins de 500 Aspies sont recensés dans l’enseignement supérieur sur les 1 642 200 étudiants inscrits dans les universités de France en 2017-2018, alors que 1 % de la totalité de la population est concernée. À Toulouse, une trentaine d’étudiants Aspie fréquentent les bancs de l’UPS Paul Sabatier, une vingtaine à l’UT2 Jean Jaurès et une dizaine à l’UT1 Capitole.
Salomé Dubart
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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