Les garde-côtes italiens s'approchent de la zone du naufrage, à près de 200 km des côtes de la Calabre. Crédit : capture d'écran / @guardiacostiera
Les garde-côtes italiens s'approchent de la zone du naufrage, à près de 200 km des côtes de la Calabre. Crédit : capture d'écran / @guardiacostiera

Un Irakien de 27 ans, survivant du terrible naufrage du 17 juin au large de la Calabre en Italie, a été arrêté par la police italienne. Il est accusé d'avoir violé et étranglé à mort une adolescente de 16 ans, peu de temps avant que l'embarcation ne sombre en mer. L'homme a été dénoncé par la mère de la victime, elle aussi survivante du naufrage.

La police italienne a annoncé mercredi 26 juin avoir arrêté un Irakien, survivant d'un dramatique naufrage de migrants, accusé d’avoir violé et tué une adolescente irakienne avant que l'embarcation ne sombre en mer Méditerranée.

Le voilier en question, qui comptait environ 70 migrants, était déjà à la dérive lorsque l'homme, âgé de 27 ans, "a déversé sa violence sur une jeune Irakienne de 16 ans, fille d'une autre survivante, entraînant sa mort par suffocation", a indiqué la police dans un communiqué.

Selon la presse italienne, les accusations portées contre l’Irakien s'appuient sur l'histoire de la mère de la jeune fille assassinée, qui a survécu elle aussi au naufrage. La femme l'a reconnu et l'a dénoncé aux autorités locales.

Extrait de l'hôpital et emmené en prison

Selon le journal italien La Repubblica, "la mère de la jeune fille, avec beaucoup de courage et de clarté, a fourni aux enquêteurs tous les détails des violences. L'homme a été extrait de l'hôpital où il était hospitalisé et emmené à la prison de Catanzaro", chef-lieu de la Calabre.

Le bateau sur lequel se trouvait la jeune adolescente et son bourreau, était parti de Turquie. Il a fait naufrage le 17 juin à environ 220 km au large de la Calabre, dans le sud de la péninsule. Seules 11 personnes ont été secourues par un navire marchand, puis transférées sur un bateau des garde-côtes italiens. Le voilier transportait principalement des migrants kurdes d'Irak et d'Iran ainsi que des familles afghanes.

À mesure que le voilier s’enfonçait dans l’eau, les survivants ont raconté avoir tenté de "grimper jusqu'au point le plus haut du bateau", "pour essayer de sauver les plus petits", a indiqué La Repubblica.


Le voilier a sombré à 200 km de la Calabre, dans le sud de l'Italie. Crédit : capture d'écran / @guardiacostiera
Le voilier a sombré à 200 km de la Calabre, dans le sud de l'Italie. Crédit : capture d'écran / @guardiacostiera


Deux patrouilleurs italiens et un avion sont envoyés dans la zone de l’accident pour retrouver des disparus. Au total, 36 corps ont été repêchés, dont ceux de neuf femmes et 15 mineurs. À ce jour, une trentaine de migrants sont toujours portés disparus.

Cette semaine, les forces de sécurité du Kurdistan irakien ont annoncé l'arrestation de quatre passeurs soupçonnés de "trafic d'êtres humains" pour leur implication dans le naufrage.

La route migratoire de la Calabre est empruntée depuis quelques années par les migrants en transit en Turquie. À bord d’embarcations vétustes, généralement des voiliers, les exilés contournent les îles grecques de la mer Égée pour arriver directement dans le sud de l’Italie, une zone moins contrôlée.

Mais cette route, plus longue, est aussi très dangereuse. Les naufrages y sont fréquents.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), quelque 3 155 migrants sont morts ou ont disparu en Méditerranée l'année dernière et plus de 1 000 personnes sont mortes ou portées disparues depuis le début de l'année.

 

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