France karaté light et full contact, coeurs de lion(ne)s
Combattants, entraîneurs, arbitres, ils étaient tous au Palais des Sports de Gerland, à Lyon, le week-end passé pour les championnats de France de karaté light et full contact. Retour sur ce rendez-vous majeur de la saison.
Si les championnats de France étaient, pour la troisième fois consécutive, organisés au Palais des Sports de Gerland, c’était à nouveau avec un format revisité, comme le souligne Mohamed Messadaoui, responsable de la commission nationale d’arbitrage. « L’année dernière, nous avions réuni pour la première fois le light et le full contact, un test concluant que nous avons donc réitéré cette année, mais en améliorant le format. Nous avons revu le programme des deux journées de compétition pour les équilibrer davantage, favoriser le spectacle et mettre toujours plus en valeur les combattants, notamment les finales élites pour lesquelles il ne restait avant que peu de public. » Du changement, il en était question du côté des féminines, pour lesquelles les finales élites sont passées de trois à cinq rounds. « C’était une demande des athlètes et des entraîneurs par rapport à l’édition précédente. Cela change toute la gestion du combat. Avoir cinq rounds permet de mettre en place une réelle stratégie, une tactique, ce qui donne des combats encore plus techniques et réfléchis. Et les deux finales sont cette année allées au bout des cinq reprises, sans KO. Ça a plu et ça nous a confortés dans notre choix. »
Un record depuis 2019
Cinq cent quarante-cinq compétiteurs étaient, cette année inscrits, à ces championnats de France, qui a enregistré un taux final de participation de 95%, une grande satisfaction pour Mohamed Messadaoui. « C’est important, car c’est notre plus haut taux de participation depuis 2019, c’est-à-dire avant la crise sanitaire. Ce chiffre est un réel indicateur de progression de la pratique, mais aussi de satisfaction. De plus en plus de clubs qui évoluaient au sein d’autres organisations nous rejoignent, contents de la gestion du timing, de la sécurité des combattants, notamment en light contact. » Laurent Mudry, entraîneur au Full Boxing Marmandais, participe aux championnats de France pour la quatrième fois. Et il le dit, il sera là pour les prochaines éditions : « J’ai emmené dix compétiteurs sur cette compétition. Quatre ont été champions de France, deux vice champions et deux ont terminé troisièmes. Et nous avons tous été satisfaits du week-end, même ceux qui n’ont pas fait de médailles. L’organisation a été claire, lisible pour les athlètes et pour les coaches autant au niveau des pesées que des heures de passage ou encore des repêchages. Les officiels étaient tous très respectueux et connaisseurs de la discipline. Ils ont été disponibles et à l’écoute des équipes, et ont parfaitement fait appliquer le règlement, ce qui est sécurisant pour les combattants. Je tiens aussi à remercier la gérante de la buvette, qui a été adorable tout le long du week-end. Les gens sont tous sympas et souriants. Ça semble être un détail mais ça ne l’est pas car c’est cet ensemble de choses positives qui nous donne envie de revenir ».
Une finale émouvante
L’ambiance était donc au rendez-vous dans le sud de Lyon, où chacun était venu admirer le spectacle et vivre des émotions fortes. « Les coaches étaient en osmose avec les organisateurs, le public était très excité, les abords des rings étaient animés comme il le faut, et les clubs étaient venus armés de drapeaux et de cornes de brume pour défendre leurs couleurs et encourager leurs athlètes. Nous avons eu le droit à de très belles images, à des duels de haut niveau », témoigne Mohammed Messadaoui, pour lequel un combat est sorti du lot. « La finale élite féminine des -63kg opposait Laurie Thiebaut à Mélanie Dionnet, qui l’a emporté. C’était émouvant, car c’est une combattante qui évolue avec nous depuis de nombreuses années. Elle est souvent tombée face à des têtes des séries, mais elle n’a jamais rien lâché et elle a, cette année, gravi cette marche. Quand on sait l’engagement qu’elle met, ça fait chaud au cœur. » Mélanie Dionnet (Fight Club Montceau 71), était en effet après avoir obtenu cette ceinture qui lui manquait en élite. « Je fais de la compétition depuis quinze ans. J’avais déjà participé à trois championnats de France en élite, mais je n’avais pas encore réussi à accrocher le titre. L’année dernière, j’étais en -58kg. Je suis cette année montée en -63kg, un bon choix, ce qui m’a porté chance. Je suis tombée face à une adversaire que je n’avais jamais affrontée, mais que je savais forte. Je n’ai rien lâché au fur et à mesure des rounds, mon coach a eu les bons mots pour me garder concentrée tout le long. Et j’ai finalement remporté le combat. C’est un bel accomplissement pour moi. »