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William Richard Frisell est né le 18 mars 1951 à Baltimore, dans le Maryland (États-Unis). Enfant, c'est la clarinette qu'il apprend dans la ville de Denver, Colorado, où ses parents s'installent. La soul puis le blues (il cite volontiers Buddy Guy, B.B. King, James Brown et Jimi Hendrix comme ses premiers héros) l'incitent à remplacer la clarinette par la guitare. Il decide de poursuivre son apprentissage à l'université du Colorado avant d'être accepté à la Berklee College of Music de Boston. Là, ses professeurs dont Jim Hall (qui aura une influence prépondérante sur son jeu), l'initient aux oeuvres de Paul Motian, Wes Montgomery, Thelonious Monk, Aaron Copland et Miles Davis.
Lorsque Frisell décide de voler de ses propres ailes, c'est l'Europe en particulier la Belgique qu'il choisit. Il s'y installe en 1978. A cette période, il est approché par le producteur Manfred Eicher, fondateur du superbe label allemand ECM (pour Edition of Contemporary Music). Frisell y publie ses deux premiers albums In Line, en 1982, et ...Theoretically, en 1984. Entre temps, le guitariste est reparti vivre à New York où il a gagné sa place aux côtés des Pat Metheny, Paul Motian, John Scofield et même Chet Baker, puisque Frisell joua avec lui avant que la mort emporte le chanteur et trompettiste.
Sophistiqué et unique, très libre et avec une grande capacité d'adaptation, le jeu de Bill Frisell interpelle autant les personnalités du rock (Elvis Costello, Marianne Faithful, Bono) que ceux de la scène expérimentale (John Zorn). Il publie en 1992 un album sur le label Nonesuch, Have a Little Faith, sur lequel il rend hommage aux artistes qui l'ont inspiré, de Muddy Waters à Bob Dylan en passant par Madonna ! Cet éclectisme lui vaut d'être reconnu comme un compositeur à part entière. 1995 est d'ailleurs l'année de sortie de Music For the Films of Buster Keaton, album qui réunit les compositions que le groupe de Bill Frisell joue sur trois films muets de Buster Keaton.
Parallèlement, Frisell explore les racines américaines avec une musique empreinte de country, de folk et de blues, dans des projets tels que This Land (1994) et Gone, Just Like A Train (1998), auxquels participent ses acolytes Viktor Krauss à la basse et Jim Keltner à la batterie, ainsi que Ry Cooder, invité sur l'album Good Dog, Happy Man (1999).
Ce musicien, aussi à l'aise à la guitare acoustique qu'électrique, possède aussi le talent de savoir revisiter des classiques de la pop, des musiques traditionnelles ou du jazz, sans égratigner les oeuvres d'origine. Il le prouve en 2010 avec l'album Beautiful Dreamers, qui comporte un savant mélange de reprises et de compositions, et en 2011 avec All We Are Saying..., album de reprises de John Lennon. Musicien prolifique, il renoue en 2012 avec le collectif Floratone (Floratone II) puis sur Gnostic Preludes de John Zorn.
L'année suivante, il publie en solo Silent Comedy puis Big Sur avec le 858 Quartet. Avec son Gnostic Trio, il accompagne à nouveau John Zorn dans In Lambeth: Visions from the Walled Garden of William Blake. Après une apparition sur l'album The Littlest Prisoner de Jenny Scheinman, il réalise successivement les albums Guitar in a Space Age! (2014), consacré aux pionniers de la six-cordes, Wish Upon a Star (2016), puis Small Town (2017), avec le bassiste Thomas Morgan.