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C'est dans l'ex-RDA (République démocratique allemande) que naît le chanteur baryton Matthias Goerne le 31 mars 1967, dans la commune Karl-Marx Stadt, redevenue Chemnitz depuis la réunification de l'Allemagne.
Élève du célèbre Hans Joachim Beyer après des études de conservatoire à Weimar, Matthias Goerne suit l'enseignement de deux des plus grandes voix de leur époque, Dietrich Fischer-Dieskau (dont il peut revendiquer l'héritage) et Elisabeth Schwarzkopf. Second Prix du Concours Robert Schumann en 1989 et Premier Prix des Concours Lindberg Salomon et Hugo Wolf l'année suivante, le baryton fait une entrée remarquée dans le monde lyrique en interprétant la Passion Selon Saint-Matthieu (Bach) dirigée par Kurt Masur à Leipzig en 1990.
Après une série de performances allemandes et une apparition dans le Requiem de Paul Hindemith, le successeur de Fischer-Dieskau se distingue en remplaçant son ancien professeur au pied-levé lors d'une représentation de Des Knaben Wunderhorn conduite par Vladimir Ashkenazy à la tête du Rundfunk Sinfonie Orchester de Berlin. Considéré comme un spécialiste du chant mahlérien, Matthias Goerne montre qu'il peut diversifier son répertoire en passant du Requiem allemand de Brahms au Prince de Hombourg d'Hans Werner Henze. Lors de ses débuts à l'Opéra de Berlin en 1992, il s'illustre dans le rôle classique de Marcello (La Bohême de Giaccomo Puccini). Goerne reste ensuite deux saisons à l'Opéra de Dresde, avant d'amorcer une carrière internationale.
Des débuts londoniens en 1994 au Wigmore Hall puis en 2002 à l'opéra de Covent Garden dans Wozzeck d'Alban Berg attestent de la nouvelle dimension internationale du chanteur qui, dès lors, multiplie les sorties et les rôles. Sur le plan discographique, son répertoire tend à se recentrer sur les compositeurs romantiques germaniques avec l'enregistrement de lieder de Schumann et une spécialisation marquée pour l'oeuvre de Schubert. Après un récital consacré aux arias d'opéra en 2001, Matthias Goerne s'associe à Alfred Brendel dans Le Voyage d'hiver (Winterreise) et à Eric Schneider dans une première version de La Belle meunière (Die Schöne Mullerin) en 2002.
En 2008, le baryton accomplit son grand oeuvre en ouvrant une intégrale des lieder de Schubert avec différents partenaires : An Mein Herz avec Eric Schneider et Helmut Deutsch (2008) ; Sehnsucht avec Elisabeth Leonskaja (2008) ; Heliopolis avec Ingo Metzmacher (2009) ; Nacht und Traume avec Alexander Schmalcz (2011) ; La Belle meunière (2009) et Le Chant du cygne (2012) avec Christoph Eschenbach.