L’ARN messager synthétique, cette technologie ingénieuse que l’on trouve dans les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna, a tout l’air d’une avancée soudaine ou d’une nouvelle découverte. D’ailleurs, il y a un an, quasiment personne ne savait ce qu’était un vaccin à ARN messager, pour la bonne raison qu’aucun pays au monde n’en avait jamais approuvé. Quelques mois plus tard, cette même technologie a permis le lancement des deux essais vaccinaux les plus rapides de l’histoire de la science.

Pourtant, comme c’est souvent le cas en matière de percées scientifiques, ce qui ressemble à une réussite du jour au lendemain a en réalité nécessité plusieurs dizaines d’années de travail. Plus de quarante ans se sont écoulés entre les années 1970, lorsqu’une chercheuse d’origine hongroise a entamé les premières recherches sur l’ARN messager (ARNm), et le jour où le premier vaccin à ARNm autorisé a été administré pour la première fois aux États-Unis, le 14 décembre 2020. La longue période avant que cette idée ne porte ses fruits a failli détruire de nombreuses carrières professionnelles et pousser plusieurs entreprises à mettre la clé sous la porte.

Si ce rêve d’ARN messager a tenu la route, c’est notamment parce qu’il repose sur un principe de ba