Belgique

2) Donn�es d�molinguistiques

Belgique - Belgi� - Belgien

 
Nous remercions M. Albert Stassen d'avoir accept� d'assurer une relecture comment�e des diff�rents chapitres consacr�s � la Belgique et � ses composantes.

Plan de l'article

1 La population par province

2 Les recensements linguistiques
2.1 L'abolition des recensements linguistiques
2.2 La r�partition des langues

3 La population selon les r�gions linguistiques
3.1 La r�gion de langue n�erlandaise
3.2 La r�gion de langue fran�aise
3.3 La r�gion de langue allemande

 

4 La population bruxelloise
4.1 Les communes bruxelloises
4.2 La ville de Bruxelles
4.3 La r�partition des langues dans Bruxelles-Capitale

5 Les langues r�gionales
5.1 Les parlers flamands
5.2 Les parlers romans

6
Les langues immigrantes
6.1 La R�gion de Bruxelles-Capitale
6.2 Flandre
6.3 La Wallonie

1 La population par province

La Belgique compte dix provinces administratives, dont cinq en Flandre (Anvers, Brabant flamand, Flandre occidentale, Flandre orientale et Limbourg) et cinq en Wallonie (Brabant wallon, Hainaut, Li�ge, Luxembourg et Namur).

Les provinces flamandes comptent 6,3 millions d'habitants contre 3,5 en Wallonie pour un total de 11,1 millions incluant Bruxelles-Capitale. La plus faible d�mographie francophone de la Wallonie est quelque peu compens�e par la population de Bruxelles (1,1 million d'habitants). Les provinces les plus populeuses sont Anvers (1,7 million), Flandre orientale (1,4 million), Hainaut (1,3 million),  Flandre occidentale (1,1 million), Li�ge 1 million).

  1829 2014
Total Belgique 4 074 712

11 150 516

Bruxelles-Capitale

-

  1 163 486
Wallonie (2014)

-

  3 563 060
Brabant wallon

-

    388 526
Hainaut   604 957   1 328 760
Li�ge   369 937   1 087 729
Luxembourg   302 654     275 594
Namur   212 725     482 451
Flandre (2014)

-

  6 381 859
Anvers   354 974 1 793 377
Brabant flamand

-

 1 101 280
Flandre occidentale   601 678  1 173 019
Flandre orientale   733 938  1 460 944
Limbourg   337 703     853 239

2 Les recensements linguistiques

En Belgique, toutes les donn�es linguistiques se rapportant sur le nombre des locuteurs parlant une langue particuli�re demeurent approximatives, sans exception, car ces donn�es reposent sur des bases non scientifiques. Les recensements linguistiques sont abolis dans ce pays. Il faut se rabattre, par exemple, sur des donn�es �lectorales ou scolaires, ou sur la carte d�identit�, le permis de conduire, les actes d��tat civil (mariages, naissances, d�c�s), les annuaires t�l�phoniques (pour les communes � facilit�s), et ainsi extrapoler sur les langues parl�es, avec comme cons�quence que personne n'arrive au m�me r�sultat.

2.1 L'abolition des recensements linguistiques

Selon les lois en vigueur en Belgique, les recensements linguistiques sont abolis � comprendre �interdits� � depuis la loi du 24 juin 1961, ce qui peut para�tre assez inusit� pour un �tat d�mocratique. C�est que les r�sultats des recensements ont eu, depuis la loi du 28 juin 1932, des cons�quences au plan du fonctionnement des communes et de la langue d�enseignement. Par exemple, quand un groupe linguistique minoritaire atteignait 30 %, les avis et communications d'une commune devaient �tre affich�s dans les deux langues, les fonctionnaires devaient �tre bilingues et le citoyen �tait libre de choisir la langue dans laquelle il voulait recevoir ses services. En plus, l�administration et le fonctionnement interne de la commune devaient �tre dor�navant dans la langue de la majorit� (50 %). � partir de 1932, les communes � la fronti�re linguistique ne furent plus consid�r�es comme un �territoire bilingue�, mais furent d�sormais partie soit de la r�gion de langue n�erlandaise soit de la r�gion de langue fran�aise (selon les r�sultats du recensement). 

Il faut ajouter aussi que lors du recensement de 1930 on avait relev� un grand nombre d�infractions, de falsifications et d�intimidations, ce qui avait fait dire au d�put� De Schijver: 

[...] Le premier ministre a bien voulu reconna�tre que les r�sultats du dernier recensement ne sont pas, dans certaines communes de la fronti�re linguistique, conformes � la r�alit�, puisque les contr�leurs sont venus faire rapport sur la question dans un sens d�favorable quant aux renseignements donn�s par les agents recenseurs. (Actes parlementaires de 1931-1932, s�ance du 18 f�vrier 1932, p. 861). 

Or, les r�sultats du recensement de 1947 furent encore pires. �videmment, les deux groupes linguistiques se sont accus�s mutuellement des m�mes actes r�pr�hensibles, mais le r�sultat fut d'en arriver � l'abolition des recensements linguistiques officiels.

Quoi qu'il en soit, pour en arriver � un r�sultat fiable, il faudrait un recensement linguistique �tabli sur une base scientifique. Dans ce pays, la seule mani�re d'en arriver � un r�sultat fiable serait d�organiser une vaste �tude scientifique faite par des universitaires non impliqu�s dans les partis politiques. Tout autre moyen serait �infect� d�s le commencement par des pressions politiques et communautaires. Dans ces conditions, il vaut mieux continuer de s'abstenir!

2.2 La r�partition des langues

Selon les renseignements recueillis, les pr�sentes donn�es num�riques proviennent soit de source wallonne, soit de source flamande, soit de source f�d�rale (lorsqu'elles ne concernent pas les langues elles-m�mes, mais la d�mographie). De plus, les donn�es num�riques ne sont jamais tr�s fiables, surtout � Bruxelles, car il est possible, par exemple pour un non-francophone (n�erlandophone, turcophone, arabophone, etc.), de d�clarer le fran�ais comme �langue administrative�, mais le n�erlandais comme �langue de l'�ducation�, puis � nouveau le fran�ais comme �langue utilis�e pour les �lections� (et il y a des listes francophones et des listes n�erlandophones).

Avec une population de plus de 11,1 millions d�habitants, la Belgique compterait 56 % de Flamands, 41 % de Wallons, 1,5 % de germanophones. Le pays comprend aussi quelques petites minorit�s issues de l'immigration maghr�bine, turque, italienne, portugaise, etc. Selon le quotidien n�erlandophone De Standaard, seulement 16,5 % des Flamands consid�rent qu�ils connaissent bien le fran�ais, mais dans les faits plus de la moiti� de la  population est capable de le comprendre et de le parler. � Bruxelles, les locuteurs aptes � parler et � comprendre le fran�ais atteindrait les proportions de 95 % (Jannssens 2008). En Wallonie, il n�y aurait que 6 % � 7 % d�usagers du n�erlandais chez les francophones.

3 La population selon les r�gions linguistiques

Conform�ment � l�article 4 de la Constitution (1994) et la loi du 8 novembre 1962, la Belgique compte quatre r�gions linguistiques. La population peut �tre r�partie de la fa�on suivante:

Nord
La r�gion de langue n�erlandaise (Communaut� flamande):
5,9 millions d�habitants (57,6 %).

Sud
La r�gion de langue fran�aise (Communaut� fran�aise):
3,3 millions d�habitants (32,4 %).

Est
La r�gion de langue allemande (Communaut� germanophone):
70 472 habitants (0,69 %).

Bruxelles
La r�gion bilingue de Bruxelles-Capitale:
960 000 habitants (9,3 %).

3.1 La r�gion de langue n�erlandaise

Dans la r�gion de langue n�erlandaise, on compte des locuteurs du n�erlandais, du flamand, du braban�on, du francique limbourgeois et du francique carolingien (rh�no-mosan).

Les Flamands constituent le premier groupe linguistique statutaire (majoritaire) en Belgique et parlent massivement le n�erlandais (en n�erlandais: Nederlands), une langue germanique. Mais d'autres parlent aussi le flamand (le Vlaams), le braban�on (le Brabant) et le francique limbourgeois (le Limburgs), tous issus du n�erlandais. Le flamand reste le plus archa�sant de tous les dialectes n�erlandais (y compris ceux parl�s aux Pays-Bas). Quant au braban�on, cette langue de l'ancien duch� de Brabant, il demeure tr�s proche du n�erlandais et poss�de une orthographe standardis�e; il pr�sente diff�rentes vari�t�s dans les provinces de Flandre-Orientale, d'Anvers et du Brabant flamand.

En Flandre, presque tout le monde parle le �dialecte� � la maison et avec des ami(e)s, mais le n�erlandais est r�serv� pour les communications plus formelles. En fait, il existe pour la plupart des Flamands de la r�gion linguistique n�erlandaise une sorte de diglossie permanente: d�une part, le dialecte, d�autre part, le n�erlandais (la langue culturelle).

L�usage du dialecte et du n�erlandais n�est pas accidentel, mais r�gl� par un certain nombre de conventions non �crites relevant de la tradition et de la culture flamandes. Bref, les dialectes n�erlandais en Flandre sont rest�s bien vivants, alors qu�aux Pays-Bas ils sont en voie de r�gression, sauf pour le limbourgeois et le saxon.

Pour ce qui est du flamand (Vlaams) lui-m�me, on lui reconna�t trois vari�t�s: le flamand de Z�lande (le Zeeuws-Vlaams), le flamand occidental (le West-Vlaams) et le flamand oriental (le Oost-Vlaams), avec une zone de transition avec le braban�on et appel�e le Noord-Oost-Vlaams. Le flamand de Z�lande n�est parl� qu�aux Pays-Bas; le flamand occidental, en Flandre, aux Pays-Bas et dans le nord de la France; le flamand oriental, en Flandre et aux Pays-Bas. Pr�cisons que les diff�rences entre le flamand et le n�erlandais sont tout de m�me assez importantes, notamment dans la prononciation, la grammaire et le vocabulaire. L�intercompr�hension peut �tre difficile pour un locuteur du n�erlandais par rapport aux dialectes flamands. Par comparaison, on pourrait dire que les diff�rences entre le flamand et le n�erlandais sont plus importantes qu�entre le fran�ais du Qu�bec et celui de France, ou encore davantage entre l�espagnol du Mexique et celui de l�Espagne.

Pour ce qui est du flamand (Vlaams) lui-m�me, on lui reconna�t trois vari�t�s: le flamand de Z�lande (le Zeeuws-Vlaams), le flamand occidental (le West-Vlaams) et le flamand oriental (le Oost-Vlaams). Le flamand de Z�lande ou Noord-Oost-Vlaams n�est parl� qu�aux Pays-Bas; le flamand occidental, en Flandre, aux Pays-Bas et dans le nord de la France; le flamand oriental, en Flandre et aux Pays-Bas. Pr�cisons que les diff�rences entre le flamand et le n�erlandais sont tout de m�me assez importantes, notamment dans la prononciation, la grammaire et le vocabulaire. L�intercompr�hension peut �tre difficile pour un locuteur du n�erlandais par rapport aux dialectes flamands. Par comparaison, on pourrait dire que les diff�rences entre le flamand et le n�erlandais sont plus importantes qu�entre le fran�ais du Qu�bec et celui de France, ou encore davantage entre l�espagnol du Mexique et celui de l�Espagne.

Le terme flamand (fr.) ou Vlaams (n�erl.) d�signe le dialecte, non la langue n�erlandaise (Nederlands). Pour cette raison, les Flamands rejettent le terme Vlaams pour d�signer le n�erlandais. Dans un pass� assez r�cent, le mot flamin ou flamind �tait parfois utilis� par la bourgeoisie francophone pour se moquer des Flamands. Encore aujourd�hui, ce mot wallon est consid�r� comme une insulte tant par les Wallons que par les Flamands. Il existe encore un autre mot, flamingant, qui pour les Wallons sert � d�signer n�gativement le nationaliste flamand, mais le terme a �t� r�cup�r� par les Flamands dans son sens �logieux de �patriote�. Enfin, les Flamands ont cr�� un autre mot: franskiljon (en orthographe fran�aise: fransquillon), ce qui pour eux d�signe �tr�s n�gativement� un Flamand francis� (assimil�) ou m�me francophile.

Pour sa part, le limbourgeois, est une vari�t� du francique parl� principalement dans la province du Limbourg. C'est un �tat de langue transitoire entre le n�erlandais et l�allemand: les locuteurs du limbourgeois peuvent en principe comprendre le n�erlandais et l�allemand, sans difficult�s majeures.

Rappelons aussi que, dans les Fourons (en n�erlandais: Voeren), ce petit territoire de 50 km�, situ� au nord-est de la province de Li�ge jouxtant les Pays-Bas mais rattach� administrativement � la province flamande de Limbourg, compte une population de quelque 4300 habitants (voir la carte plus d�taill�e des Fourons). Celle-ci parle le limbourgeois central dans le village  de Moelingen / Mouland et le limbourgeois de l�Est dans celui de 's-Gravenvoeren / Fouron-le-Comte, alors que les autres villages parlent le francique carolingien (ou rh�no-mosan).

En fait, la plupart des Fouronnais peuvent s'exprimer en limbourgeois ou en francique carolingien ainsi qu'en n�erlandais, en fran�ais et en allemand. 

3.2 La r�gion de langue fran�aise

Si la R�gion wallonne exerce ses pouvoirs tant dans la r�gion de langue fran�aise que dans la r�gion de langue allemande, la Communaut� fran�aise, pour sa part, n'exerce ses comp�tences que dans la seule r�gion de langue fran�aise.

Le second groupe linguistique statutaire en Belgique est constitu� des francophones. Dans la r�gion linguistique fran�aise (la plus grande partie de la Wallonie), les Wallons sont g�n�ralement de langue maternelle fran�aise, mais dans la province du Hainaut certains parlent aussi le wallon ou le picard, des idiomes gallo-romans issus du latin. Le wallon est �galement parl� dans les provinces du Luxembourg, de Namur et de Li�ge (voir la carte des langues r�gionales en Wallonie). N�anmoins, certains locuteurs de la province du Luxembourg parlent le lorrain (ou gaumais), d'autres le luxembourgeois, un idiome germanique. 

Tous ceux qui parlent le wallon, le lorrain, le champenois ou le picard ne sont pas consid�r�s comme des minorit�s en Wallonie, car ces idiomes � rappelons-le, tous issus du latin � l�exemple du fran�ais � constituent leur langue maternelle (surtout � la maison ou entre parents et amis) et, de toute fa�on, ils connaissent tous le fran�ais utilis� au travail, � l��cole et dans les actes de la vie publique.

Par contre, ceux qui parlent des langues germaniques, telles que l�allemand standard au nord-est et le francique luxembourgeois (le L�tzerbuerguesch) au sud-est (appel� le luxembourgeois d�Arelerland) sont consid�r�s comme appartenant � des minorit�s linguistiques (m�me si, dans le cas des locuteurs du luxembourgeois, leurs droits linguistiques sont inexistants). On peut consulter la carte linguistique des langues r�gionales endog�nes o� sont parl�es les langues r�gionales telles le wallon, le lorrain, le picard, le champenois, l�allemand et le luxembourgeois (L�tzerbuerguesch).

Contrairement aux Flamands qui vivent la diglossie dans une sorte de �cohabitation paisible�, les Wallons parlant le wallon ou le champenois sont plut�t mal consid�r�s socialement. D�ailleurs, ces idiomes sont de plus en plus supplant�s par le fran�ais au point o� ces parlers sont tous en voie de disparition.

Pour les linguistes, le mot wallon sert � d�signer un groupe de dialectes apparent�s aux langues d�o�l et parl�s de Li�ge � Charleroi (� Tournai et � Mons, on parle le picard). Dans l�usage courant, ce mot s�applique � tous les Belges de langue maternelle fran�aise, � l�exclusion des Bruxellois francophones qui ne sont pas consid�r�s comme des Wallons. �tymologiquement, le mot wallon (de walha) vient du nom d�une tribu celtique de la Gaule narbonnaise, les Volcae. Cependant, les Germains utilisaient ce mot francique pour d�signer indiff�remment les populations non germaniques (ou les �trangers), que celles-ci soient d�origine latine ou celtique. Le mot francique wal(a)h fut transform� en �die Wale� (en vieux n�erlandais) et plus tard en �de Waal� (en n�erlandais contemporain). Le mot Waal signifie en n�erlandais �Wallon� et Waals d�signe la langue wallonne, mais en flamand occidental ce mot a toujours conserv� son sens initial: �celui qui parle fran�ais�.

3.3 La r�gion de langue allemande

Les germanophones forment le troisi�me groupe linguistique statutaire en Belgique. Au total, ils comptent plus de 70 000 locuteurs dans la r�gion linguistique de langue allemande, situ�e dans la province de Li�ge. Ils habitent neuf communes germanophones: Kelmis, Eupen, Lontzen, Raeren, B�tgenbach, B�llingen, Amel, Sankt-Vith et Burg-Reuland. Ces communes forment ce qu�on appelle �la Nouvelle Belgique� qui comprend le canton d�Eupen au nord et le canton de Saint-Vith au sud. 
Communaut� germanophone Si une bonne partie des germanophones parlent l'allemand standard, beaucoup d'autres parlent diff�rentes vari�t�s de francique: le francique ripuaire, le francique limbourgeois, le francique carolingien (ou rh�no-mosan) ou le francique mosellan (luxembourgeois). � l�ouest du canton d�Eupen se situe la �r�gion de Welkenraedt�; on y trouve des locuteurs parlant une langue francique interm�diaire entre le francique ripuaire et le francique limbourgeois, le francique carolingien (ou francique rh�no-mosan), un vestige de la langue de Charlemagne. Cette vari�t� de francique est identique � celle du canton d�Eupen (sauf Raeren), � la partie orientale de la r�gion des Fourons, � la partie orientale du Limbourg n�erlandais et � une frange de la plaine rh�nane de la r�gion allemande de Moenchengladbach-D�sseldorf. On peut visualiser une carte linguistique de toutes les vari�t�s de francique en cliquant ICI, s.v.p.

Entre les deux cantons d'Eupen au nord et de Saint-Vith au sud, se trouvent les communes dites malm�diennes, lesquelles sont des communes wallonnes mais �avec facilit�s limit�es en allemand�. Ces communes sont au nombre de deux: Malm�dy/Malm�nd (Malm�dy, Belleveaux-Ligneuville et Beverc�) et Waimes/Weismes (Waimes, Faymonville/Aussenborn et Robertville). On y trouve des locuteurs du francique ripuaire et de l'allemand standard.

Pr�cisons que toutes les communes germanophones offrent des �facilit�s en fran�ais� pour les Wallons. On peut visualiser une carte d�taill�e de la r�gion.

4 La population bruxelloise

La d�nomination de �Bruxelles-Capitale� d�signe non seulement la ville de Bruxelles, mais �galement l'agglom�ration des 19 communes faisant partie de la R�gion de Bruxelles-Capitale. Autrement dit, Bruxelles-Ville et Bruxelles-Capitale ne sont pas synonymes. 

La R�gion de Bruxelles-Capitale est la seule � �tre officiellement bilingue. Form�e de 19 communes, elle constitue une enclave (en bourgogne) dans la province du Brabant flamand (Vlaams Brabant), avec un (1,1 million d'habitants, soit 10,1 % de la population nationale. En r�alit�, les 19 communes bruxelloises (voir aussi la carte) forment le noyau d�une agglom�ration beaucoup plus vaste: 6 communes avec des facilit�s linguistiques (en vert), 14 communes sans facilit�s, comprenant �galement l'arrondissement de Bruxelles-Capitale et l'arrondissement de Hal-Vilvorde (15 autres communes), pour un total de 54. Les droits linguistiques pour les deux communaut�s ne concernent que les 19 communes de Bruxelles-Capitale et, pour les francophones, les 6 communes � facilit�s (Rhode-St-Gen�se, Linkebeek, Drogenbos, Wemmel, Crainem et Wezembeek-Oppem).

  

4.1 Les communes bruxelloises

Les 19 communes de la R�gion bruxelloise (ou Bruxelles-Capitale) sont les suivantes, avec entre parenth�ses leur nom en n�erlandais lorsque la d�nomination est diff�rente du fran�ais :
 
1.  Anderlecht
2.  Bruxelles (Brussel)
3.  Ixelles ou XL (Elsene)
4.  Etterbeek
5.  Evere
6.  Ganshoren
7.  Jette
8.  Koekelberg
9.  Auderghem
10. Schaerbeek
11. Berchem-Sainte-Agathe (Sint-Agatha-Berchem)
12. Saint-Gilles (Sint-Gillis)
13.
Molenbeek-Saint-Jean (Sint-Jans-Molenbeek)
14. Saint-Josse-ten-Noode (Sint-Joost-ten-Node)
15. Woluw�-Saint-Lambert (Sint-Lambrechts-Woluwe)
16. Woluw�-Saint-Pierre (Sint-Pieters-Woluwe)
17. Uccle (Ukkel)
18. Forest(Vorst)
19. Watermael-Boitsfort(Watermaal-Bosvoorde)

Toutes ces communes forment une enclave bilingue (fran�ais-n�erlandais) dans la province du Brabant flamand

Communes bruxelloises Population (2014) Pourcentage Superficie
Bruxelles-Ville 170 407 14,6 % 32,6 km�
Schaerbeek 131 604 11,3 % 8,1 km�
Anderlecht 115 178 9,8 % 17,7 km�
Molenbeek St-Jean  94 854 8,1 % 5,8 km�
Ixelles  83 332 7,1 % 6,3 km�
Uccle  81 089 6,9 % 22,9 km�
Forest  54 524 4,6 % 6,2 km�
Woluw� St-Lambert

 53 318

4,5 % 7,2 km�
St-Gilles  50 460 4,3 % 2,5 km�
Jette  50 237 4,3 % 5,0 km�
Etterbeek  46 427 3,9 % 3,1  km�
Woluw� St-Pierre

 40 841

3,5 % 8,8 km�
Evere

 37 959

3,2 % 5,0 km�
Auderghem

 32 560

2,7 % 9,0 km�
St-Josse-ten-Noode  27 447 2,3 % 1,1 km�
Watermael-Boitsfort  24 408 2,0 % 12,9 km�
Ganshoren  23 836 2,0 % 2,6 km�
Berchem Ste-Agathe

 23 690

2,0 % 2,9  km�
Koekelberg  21 317 1,8 % 1,1 km�
Total R�gion de Bruxelles-Capitale

 1 163 486

100 %

61,3 km�

Les communes faisant partie de la R�gion de Bruxelles-Capitale ne sont pas �quivalentes ni en terme de population ni en superficie.

La ville de Bruxelles est �videmment num�riquement la plus importante des communes avec une population de quelque 115 100 citoyens (en 2014). Suivent les communes avec plus de 50 000 habitants: Schaerbeek (131 600), Anderlecht (115 178), Molenbeek St-Jean (94 80), Ixelles (83 332), Uccle (81 100), Forest (54 500), Woluw�-St-Lambert (53 300), St-Giles (50 400) et Jette (50 200).

Les autres communes ont une population variant entre 21 000 et 46 000 personnes. Ce sont les communes suivantes: Etterbeek (46 427), Woluw�-St-Pierre (40 800), Auderghem (32 500), St-Josse-ten-Noode (27 447), Watermael-Boitsfort (24 400), Ganshoren (23 800), Berchem Ste-Agathe (23 600) et Koekelberg (21 300).

Comme on peut le constater, aucune d'entre elles n'est majoritaire, la plus importante �tant Bruxelles et ne compte que pour 14,6 % de la population. Mais Bruxelles, Schaerbeek et Anderlecht comptent pour 325,8 % de la population totale. Les communes bruxelloises forment une agglom�ration qu'on appelle la �R�gion de Bruxelles-Capitale�. Toutes ces communes sont officiellement bilingues (fran�ais-n�erlandais).

 4.2 La ville de Bruxelles
 

La ville de Bruxelles ou Bruxelles-Ville (en n�erlandais: Stad Brussel) constitue elle-m�me le noyau historique de la R�gion de Bruxelles-Capitale. La ville comptait 177 850 habitants en janvier 2015 (contre 170 407 en 2014) et s'�tendait sur 32,6 km� ; elle se compose de plusieurs quartiers distincts, dont les suivants:

1. le centre-ville appel� �le Pentagone� ;
2. le quartier europ�en (L�opold, Schuman et les squares);
3. le quartier de l'avenue Louise;
4. le quartier du bois de La Cambre;
5. le quartier Laeken;
6. le quartier Heysel;
7. le quartier Neder-over-Heembeek ;
8. le quartier Haren ;
9. le quartier de l'Otan.

Le �Pentagone� d�limite le centre historique (avec la Grand-Place) pr�s du quartier europ�en et du quartier de l'avenue Louise et du bois de La Cambre; au nord, on trouve les anciennes communes de Laeken, de Haren et de Neder-Over-Heembeek (annex�es en 1921), ainsi que du quartier de l'Otan. Selon les diff�rents quartiers de la ville, la population se r�partissait comme suit en 2015 :

Quartier Population Pourcentage
Quartier Laeken 61 074 34,35 %
Centre-ville (pentagone) 55 471 31,19 %
Quartier Neder-Over-Heembeek 19 172 10,78 %
Quartier  Otan 16 824 9,46 %
Quartier Louise 10 208 5,74 %
Quartier Nord 10 030 5,64 %
Quartier Haren 5 050 2,84 %
Total 177 850 100 %

4.3 La r�partition des langues dans la grande agglom�ration bruxelloise

La grande agglom�ration bruxelloise comprend les 19 communes de Bruxelles-Capitale, les six communes � facilit�s dans la P�riph�rie, ainsi que les autres communes sans facilit�s.

En l'absence de recensement linguistiques, nous ignorons avec pr�cision la r�partition de la population par langue. Il faut se rabattre sur des estimations non officielles dont il est tr�s difficile d�en avoir une id�e juste, car selon leurs provenances les r�sultats ne concordent jamais, surtout lorsqu�il s�agit de sources francophones par rapport � des sources flamandes, et inversement il va sans dire.

De fa�on g�n�rale, les r�sultats statistiques sur les langues proviennent des listes s�par�es (francophones ou flamandes) lors des �lections r�gionales. Il est possible aussi de recourir � des statistiques d�coulant de diff�rents actes administratifs demand�s par le citoyen : par exemple, la  langue choisie par les couples lors du mariage, la langue dans laquelle l'individu choisit d'�tablir sa carte d'identit�, la langue dans laquelle il r�dige sa d�claration d'imp�t, la langue dans laquelle il remplit son formulaire de redevance radiot�l�vision, etc. Or, pour un d�mographe, cette fa�on de faire demeure peu fiable, dans la mesure o� les personnes qui s'inscrivent dans une liste flamande ou wallonne peuvent tr�s bien ne parler aucune de ces deux langues. Les individus expriment avant tout un choix politique ou administratif, non une appartenance linguistique.

- La situation en 1947

Du point de vue linguistique, la situation dans l'agglom�ration bruxelloise se pr�sentait de la mani�re suivante lors du dernier recensement linguistique officiel, celui publi� le 31 d�cembre 1947 :

Francophones N�erlandophones Bilingues
70,61 % 24,24 % 2,15 %

Les 3 % restants �taient constitu�s par les enfants en bas �ge (moins de 2 ans) et par les germanophones. Cependant, les Flamands ont contest� � l'�poque la valeur des r�sultats du recensement officiel de 1947.

- La situation en 1958

Plusieurs ann�es plus tard, un d�pliant publi� en n�erlandais, en fran�ais, en allemand et en anglais par le Mouvement populaire flamand (Vlaamse Volksbeweging) � l'occasion de l'Exposition universelle de 1958, mentionnait pour Bruxelles une population de quelque 900 000 habitants, qui devait se r�partir de la mani�re suivante : 550 000 Flamands, 300 000 Wallons et 50 000 �trangers.

N�erlandophones Francophones �trangers
61,1 % 33,3 % 5,5 %

Comme il fallait s'y attendre, de leur c�t� les francophones invoqu�rent des affirmations en sens oppos�; beaucoup d�entre eux affirm�rent que, depuis 1947, le processus de francisation s��tait poursuivi et m�me amplifi� dans l�agglom�ration bruxelloise et que c'�tait pour cette raison que les Flamands se seraient oppos�s � tout nouveau recensement linguistique. D'ailleurs, les recensements linguistiques ont �t� supprim�s par la loi du 24 juillet 1961.

- La situation en 1963
 

La carte de Bruxelles-Capitale (ci-contre) pr�sente la r�partition des francophones en date du mois de juin 1963. Cette carte fut publi�e par Le Pays de Bruxelles, un journal du Bloc de la libert� linguistique, au moment o� les lois linguistiques �taient examin�es par le Parlement. Les pourcentages proviennent donc de sources francophones et elles sont sujettes � caution, car l�absence de recensement linguistique rend malais�e toute appr�ciation �quitable en la mati�re. Les r�sultats pr�sent�s ici auraient �t� �tablis en fonction du nombre des �l�ves des �coles communales et libres dans chaque localit�, du choix des r�giments flamands ou francophones pour les miliciens, etc.

En comparant ces chiffres du dernier recensement linguistique de 1947, ils indiqueraient un processus de francisation relativement pouss� dans certaines communes, et ce, non seulement dans l�agglom�ration bruxelloise (80 %), mais �galement dans les communes p�riph�riques.

Nous pouvons constater que les francophones � l'ext�rieur de l'agglom�ration bruxelloise �taient majoritaires dans sept communes: Wemmel (55 %), Koningslo (80 %), Wezembeek-Oppem (60 %), Crainhem ou Kraainem (70 %), Rhode-St-Gen�se (50 %), Linkebeek (60 %) et Drogenbos (65 %).

Aujourd'hui, la commune de Koningslo a �t� absorb�e par la commune de Vilvorde (Vilvoorde) � majorit� n�erlandophone. Par contre, les communes de Wemmel, de Wezembeek-Oppem, de Crainhem, de Rhode-St-Gen�se, de Linkebeek et de Drogenbos sont devenues de communes n�erlandaises �� facilit�s� habit�es par des majorit�s francophones.

- Les �tudes de 1967 et de 1970

Nous pouvons citer aussi le rapport du sociologue flamand Georges Kint (1967): Het nederlandstalig onderwijs in de Brusselse agglomeratie (�L'enseignement n�erlandophone dans l'agglom�ration de Bruxelles�), 2 tomes, 313 p.

Sur la base des d�clarations dites de �t�moins privil�gi�s�, celui-ci estimait que le pourcentage des n�erlandophones dans l'agglom�ration de Bruxelles devait se situer entre un minimum de 26,7 % et un maximum de 31,7 %, les francophones repr�sentant inversement de 68,3 % � 73,3 % de la population. Mais la m�thode d'enqu�te utilis�e a fait l�objet de fortes critiques de la part des milieux francophones. Pour sa part, l�European Marketing Research Association (EMRA), charg� par le Rassemblement pour le droit et la libert� de r�aliser un sondage d�opinion, soutenait que le corps �lectoral de l�agglom�ration comptait 73 % de francophones et 27 % de n�erlandophones.

L�enqu�te effectu�e en 1969-1970 par P. Kluft et F. Van der Vorst, tous deux de l�Institut de sociologie de l�Universit� libre de Bruxelles, concluait que 70 % de la population bruxelloise �tait francophone, mais que 81,2 % des Bruxellois utilisaient le fran�ais dans leurs communications quotidiennes:

Question Fran�ais N�erlandais Autres
Langue maternelle 69,9 % 27,1 % 3,3 %
Fr�quences d'utilisation 81,2 % 13,1 % 5,7 %
Calculs mentaux 79,8 % 16,6 % 3,6 %
Langue d'appartenance 78,9 % 17,6 % 3,5 %

Cette r�partition fut obtenue par une combinaison des r�ponses � des questions diff�rentes, telles la langue maternelle, la langue la plus fr�quemment utilis�e, la langue des calculs mentaux, la langue d'appartenance personnelle � une communaut� linguistique.

- L'�tude de Andr� Lambert et Louis Lohl�-Tart (2010)

Deux anciens d�mographes de l�Universit� catholique de Louvain, Andr� Lambert et Louis Lohl�-Tart, ont r�alis� une �tude exploratoire en 210 pour l'Association pour le d�veloppement de la recherche appliqu�e en sciences sociales (ADRASS). L'�tude de L'ADRASS (20 pages)donne 66,5% de Belges francophones, 28,1% d��trangers et seulement 5,3% de Flamands:

Fran�ais N�erlandais �trangers
66,5 % 5,3 % 28,1 %

Cette fourchette est bien inf�rieure aux 10 % � 15 % de Flamands � Bruxelles que les estimations livrent habituellement. L'�tude met donc en �vidence la francisation, voire la �d�flamandisation�, de Bruxelles-Capitale, si l'on tient compte des locuteurs parlant d�autres langues que les trois langues officielles, telles l'anglais, l'arabe ou le turc.  Ce que les Flamands appellent la �tache d'huile�, c'est-�-dire la francisation continue de la p�riph�rie bruxelloise, semble un fait accompli.

En effet, le pourcentage de francophones en p�riph�rie de Bruxelles ne cesse d�augmenter en raison des migrations de francophones de Bruxelles vers la banlieue. De nombreux d�placements se font entre Bruxelles et la Flandre; il semble exister m�me davantage de migrations de Bruxellois francophones vers la Flandre que de Bruxellois n�erlandophones. Ainsi, le nombre de personnes ayant le fran�ais comme langue maternelle est en constante augmentation dans la p�riph�rie bruxelloise et s��tend m�me au-del�. Chaque ann�e, plus de 10 000 Bruxellois sinstallent en p�riph�rie, tandis que 12 000 autres prennent la direction de la Wallonie, la plupart � la recherche de maisons unifamiliales moins ch�res.

Comme les grandes villes internationales, Bruxelles se transforme progressivement. �La capitale se remplit d��trangers�, de dire les deux d�mographes, �avec 19 668 �trangers nets en plus chaque ann�e�. La capitale se vide des Belges, avec 12 247 Belges nets en moins chaque ann�e. De fait, chaque ann�e, Bruxelles-Capitale enregistre un solde positif avec l�arriv�e de quelque 20 000 ressortissants �trangers, soit la taille de la population d�une commune comme celle de Koekelberg.

- L'�tude de Didier Willaert (2010)

� la demande du gouvernement flamand, Didier Willaert, d�mographe � la Vrije Universiteit Brussel (Universit� libre de Bruxelles), a r�alis� en mai 2009 une �tude sur �le caract�re flamand de la P�riph�rie�. Par �p�riph�rie flamande�, l'auteur de l'�tude d�signe les 19 communes n�erlandophones situ�es autour de Bruxelles-Capitale, dites �p�riph�riques�, qui repr�senteraient ensembles quelque 400 000 personnes.

- Les communes bruxelloises bilingues

Les communes bruxelloises (bilingues) seraient � plus de 85 % francophones, mais nous savons aussi que les allophones sont plus nombreux que les n�erlandophones. Quant aux communes dites �p�riph�riques�, il faut distinguer les communes � �facilit�s linguistiques� et les communes �sans facilit�s�.

- Les communes � facilit�s linguistiques

Parmi les communes p�riph�riques n�erlandophones, six sont dites �� facilit�s�, donc toutes aussi unilingues mais avec des �accommodements� pour les francophones : Wemmel, Kraainem (Crainem), Wezembeek-Oppem, Sint-Genesius-Rode (Rhode-Saint-Gen�se), Linkebeek et Drogenbos. Les communes � facilit�s sont devenues francophones dans des proportions variant entre 50 % et 84 %.

- Les communes sans facilit�s

Au total, treize communes p�riph�riques sont �sans facilit�s linguistiques�, donc unilingues n�erlandaises. En d�pit de ce fait, quatre communes seraient francophones dans des proportions variant entre 30 % � 49 %: Dilbeek, Beersel, Leeuw-St-Pierre et Overrijse.

Dans la commune de Dilbeek, trois quartiers seraient francophones; � Beersel, il y aurait �galement trois quartiers. Il n'y aurait pas de quartiers francophones � Leeuw-St-Pierre, mais plut�t de fortes minorit�s. Quant � la commune d'Overrijse, elle poss�derait deux quartiers francophones.  

Quelques autres communes de la p�riph�rie abritent des francophones entre 10 % et 29 %. Les communes abritant des quartiers francophones sont les suivantes : Grimbergen (un seul), Zaventem (2), Tervuren (un seul) et Hoeilaart (un seul). Les autres communes n'ont aucun quartier francophone.

- Les tendances d�mographiques

Les r�sultats de l�analyse permettent de tirer un constat �vident: la p�riph�rie bruxelloise est de moins en moins flamande, car les communes � facilit�s sont devenues majoritairement francophones, alors que la population de francophones de certaines autres communes (Dilbeek, Leeuw-St-Pierre, Beersel et Overijse) approche les 50 %.

Pour Didier Willaert, deux facteurs seraient � l�origine de ce constat :

1) l�arriv�e massive, depuis les ann�es 1950, de Bruxellois francophones;
2) le d�part de nombreux Flamands vers le reste de la Flandre, voire la Wallonie.

Et d�apr�s M. Willaert, ces deux tendances se seraient renforc�es depuis 2003. De plus, un autre constat ressort de l��tude: l'acc�l�ration rapide de l�internationalisation ou de l'immigration. De fait, si la p�riph�rie devient de moins en moins flamande, elle abrite devient dans certaines communes proches de la capitale de plus en plus d'�trangers. C'est pourquoi certains Flamands ne parlent maintenant non  pads de �francisation� de la p�riph�rie, mais de �d�flamandisation� ("ontnederlandsing"). La conclusion de Didier Williaert est celle-ci: �L�ampleur des flux migratoires au d�part de la R�gion de Bruxelles-Capitale continue � faire peser une lourde hypoth�que sur les initiatives politiques visant � promouvoir le caract�re n�erlandophone de la p�riph�rie.�

- L'�tude de Rudi Janssens

Une derni�re �tude, celle de Rudi Janssens, sociologue, linguistique et professeur � la facult� de philosophie et lettres de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), une universit� de langue n�erlandaise, est venue bouleverser certaines croyances. La R�gion de Bruxelles-Capitale ne deviendrait pas de plus en plus francophone ni n�erlandophone, mais de plus en plus cosmopolite. Selon cette �tude publi�e en 2008, le fran�ais resterait la langue v�hiculaire de la capitale, tandis que l'anglais, bien que devenu deuxi�me langue la plus connue, demeurerait une langue scolaire (qui n'est pas parl� � la maison).

Selon le professeur Janssens, les cinq langues les plus parl�es en 2006 � Bruxelles-Capitale �taient le fran�ais (95,5%), l'anglais (35,4%), le n�erlandais (28,2%), l'espagnol (7,3%) et l'arabe (6,3%). Il s'agit bien ici de �langues v�hiculaires�, c'est-�-dire des langues utilis�es en soci�t� pour communiquer entre deux ou plusieurs individus.

Mais l'�tude est int�ressante � plus d'un titre, car elle r�v�le quelles seraient les langues parl�es � la maison: 83,7 % utiliseraient l'une des deux langues officielles de la r�gion en 2006, soit les deux : le fran�ais (56,8%), le n�erlandais et le fran�ais (8,6%), le n�erlandais (7,0%), le fran�ais avec une autre langue que le n�erlandais (11,3%), ou toute autre langue �trang�re (16%).

Cette �tude d�montre que, si 95 % des locuteurs emploient le fran�ais comme langue v�hiculaire, seulement 57% l'utiliseraient comme langue d'usage � la maison (�ventuellement comme langue maternelle). D�s lors, le n�erlandais serait d�class� par l'anglais comme langue v�hiculaire. Comme langue employ�e � la maison, le n�erlandais (7%) est encore d�class� par les langues �trang�res (16 %). Une chose est certaine, c'est que la plupart des immigrants et des fonctionnaires europ�ens, qui s'installent � Bruxelles, tendent g�n�ralement � apprendre le fran�ais, voire l'anglais, plut�t que le n�erlandais.

Le d�veloppement d�mographique de Bruxelles et de son agglom�ration a toujours �t� caract�ris� par l'immigration. Jusqu�au d�but des ann�es 1960, celle-ci �tait essentiellement d�origine flamande et wallonne, mais depuis la seconde moiti� du XXe si�cle, la dynamique d�mographique a �t� remplac� par l�immigration �trang�re, ce qui a entra�n� une population plus h�t�rog�ne, tant selon le statut socio-�conomique, la nationalit� et l�origine g�ographique. Si Bruxelles fut � l'origine une ville flamande, elle ne le serait plus aujourd'hui.

Pr�cisons que les francophones de Bruxelles ne sont pas n�cessairement des Wallons. Ils peuvent �tre, bien s�r, des francophones descendant des immigr�s fran�ais lors de la R�volution fran�aise ou bien des Wallons, mais aussi des Flamands francis�s ou des immigrants francis�s, ou encore des �eurocrates�, souvent plus francophiles que francophones. C�est pour cette raison qu�un Bruxellois francophone ne se dit pas souvent wallon, alors que les n�erlandophones sont g�n�ralement tous des Flamands.

Selon l'Association pour le d�veloppement de la science appliqu�e en sciences sociales, une �tude de 2010 donnerait une r�partition se situant entre 70 % � 80 % de francophones et entre 5 % et 10 % de n�erlandophones, le reste de la population �tant constitu� d'environ de 15 % � 20 % d'immigrants, dont de nombreux fonctionnaires europ�ens et leurs familles en provenance des pays de l'Union europ�enne.

5 Les langues r�gionales

Il est vrai qu'en Flandre le n�erlandais est la langue officielle et qu'en Wallonie c'est le fran�ais. Cependant, dans la vie quotidienne, les dialectes germaniques et romans sont demeur�s relativement vivants, surtout au nord de la Belgique. On distingue, d'une part, les parlers germaniques, d'autre part, les parlers romans.

5.1 Les parlers flamands

Les parlers flamands (voir la carte des langues r�gionales) sont largement utilis�s au nord de la province du Hainaut (Comines-Warneton et Mouscron). Quant au dialecte braban�on (au nord du Hainaut: � Enghien), il demeure tr�s proche du n�erlandais et poss�de une orthographe standardis�e. Le limbourgeois (au nord-est dans la province de Li�ge: Aubel, Plombi�res, Welkenraedt, Baelen; Kelmis, Lontzen, Eupen), pour sa part, est en fait un dialecte transitoire entre le n�erlandais et l�allemand: les locuteurs du limbourgeois peuvent facilement comprendre le n�erlandais et l�allemand, surtout le n�erlandais (Nederlands en n�erlandais) ainsi que diff�rents dialectes n�erlandais (flamand ou Vlaams, braban�on ou Brabants, limbourgeois ou Limburgs).

 Pour les parlers romans (d�est en ouest):


- les parlers picards au nord-ouest dans une grande partie du Hainaut;
- les parlers wallons: wallo-picard ou wallon de l�Ouest (du nord au sud, en passant par le Brabant wallon, le Hainaut et le Namur), le wallon namurois (tout le reste du Namur), le wallon li�gois ou wallon de l�Est (province de Li�ge), le wallon-lorrain ou wallon du Sud (nord de la province du Luxembourg);
- le champenois au sud-est du Namur;
- le gaumais (ou lorrain) tout au sud de la province de Luxembourg (r�gion de Virton);

 Pour les parlers germaniques (du nord au sud):


- les parlers limbourgeois-carolingiens au nord-est dans la province de Li�ge (Aubel, Plombi�res, Welkenraedt, Baelen; Kelmis, Lontzen, Eupen);
- les parlers (franciques) ripuaires au nord-est : Raeren,
B�tgenbach et B�llingen;
- les parlers franciques mosellans (ou luxembourgeois) dans les provinces de Li�ge (Sankt-Vikt; Burg-Reuland) et de Luxembourg (Beho/Bocholz et la r�gion d'Arlon);
- les parlers flamands: une minorit� de la population au nord de la province du Hainaut (Comines-Warneton et Mouscron);
-
le parler braban�on : une minorit� au nord du Hainaut (Enghien).

5.2 Les parlers romans

Les habitants de la Wallonie parlent g�n�ralement le fran�ais comme langue maternelle, mais dans la province du Hainaut certains parlent aussi le picard ou le wallon, celui-ci �tant peut-�tre parl� entre 15 % � 30 % des Wallons, est encore utilis� dans les provinces de Luxembourg, de Namur et de Li�ge, mais aussi � l�est du Hainaut et dans toute la province du Brabant wallon (voir la carte des langues r�gionales). Le rouchi (ou dialecte picard) est parl� � l�ouest de la province de Hainaut; le champenois, dans quelques communes de Namur et de Luxembourg; le gaumais (ou dialecte lorrain), au sud de la province de Luxembourg.

- Le bruxelleer (bruxellois)

La grande majorit� des Bruxellois sont des habitants de l�agglom�ration bruxelloise depuis de nombreuses g�n�rations. Comme toutes les populations urbaines de Belgique, tant en Flandre qu�en Wallonie, cette population a abandonn� progressivement son dialecte braban�on d�s le XIXe si�cle, et ce, au profit du fran�ais ou d'un m�lange de braban�on (issu du flamand) et de fran�ais, � savoir le bruxelleer, un parler utilis� par les masses populaires bruxelloises, mais qui tend � dispara�tre aujourd'hui. On utilise plusieurs synonymes pour d�signer cette vari�t� de braban�on: brusseleir, brusselair, brusseleer, brussels ou encore bruxellois. L'appellation la plus usuelle par les Flamands et �brussels�, lequel n'est pas uniforme, car il subit des variations  au fur et � mesure qu'on s'�loigne du centre de Bruxelles. Si ce parler �tait tr�s en vogue dans les quartiers populaires de Bruxelles au XIXe et dans la premi�re moiti� du XXe si�cle, il ne se maintient plus que partiellement dans le quartier populaire des Marolles et pr�s de la gare du Midi; l'embourgeoisement de Bruxelles a d�truit le bruxelleer ailleurs, puis le remplacement des classes populaires dans les quartiers dits populaires par une population marocaine, par exemple, a fait le reste. De toutes les langues r�gionales belges, le bruxelleer est certainement la plus menac�e d'extinction. Voici quelques exemples de termes du bruxelleer:

Ballekes : plus au sud, �boulettes� ou �vitoulets�; sauce tomate avec des frites qu'on �crase � la fin dans l'assiette.

Cocher: �nettoyer�; la femme au foyer deviendra une �echte cochevr� (amour de petite femme d'int�rieur).

Dikke-nek : �vantard�, une �grande gueule�.

Ket : �mec�. Ex : �H�, salut Ket.�

Kiekebiche : �chair de poule�; avoir les kiekebiche.

Krolle (kop) : �boucle� de cheveux.

Kus men kluut : �embrasse mes couilles�; injure courante entre hommes.

Labbekak : �pleutre, trouillard, poltron, peureux�.

Plekke : �coller�; ��a plekke�.

Scheet zat : �saoul�, �totalement gris�; � j�ai trop bu, je suis scheet zat ce soir.�

Sting : �qui pue�; ��a sting !�

Stoemmelings : �en douce�, �en catimini�, �en cachette�; �tout peut �tre fait en stoemmelings�.

Strotje : �ruelle�, �petite rue�; par extension �quartier�; �les maisons de ma strotje.�

Volle gaz : �vite�, �� toute vitesse�, �� toute vapeur�; �tu ranges ta chambre, et volle gazl�

Ces mots sont en principe utilis�s par les seuls Bruxellois, mais ils sont souvent compris par les autres francophones et les n�erlandophones du pays.

6 Les langues immigrantes

� �couter certains politiciens, la Belgique, sinon l'Europe enti�re, serait � la veille d�un bouleversement d�mographique sans pr�c�dent. Le risque d�un raz-de-mar�e d�mographique pr�t � engloutir la Belgique serait bien r�el. Aujourd'hui, en Belgique, il n�y a pas de commune sans population d�origine �trang�re, mais les situations peuvent �tre tr�s diversifi�es. �videmment, la r�alit� n'a rien � voir avec la vision apocalyptique des repr�sentants de l'extr�me-droite. Voici la situation telle qu'elle se pr�sentait en 2014:

  Belges Belges �trangers �trangers Belges et �trangers Belges et �trangers

Statistics Belgium 2014

Population
1
er janv. 2004
Population
1
er janv. 2014
Population
1
er janv. 2004
Population
1
er janv. 2014
Population
1
er janv. 2004
Population
1
er janv. 2014
R�gion flamande 5 727 649 5 928 823 288 375 (5,0%) 481 882 (7,5 %) 6 016 024 6 410 705 (+6,2%)
R�gion wallonne 3 072 037 3 228 983 308 461 (10,0%) 347 342 (9,7 %) 3 380 498 3 576 325 (+5,4%)
R�gion bruxelloise 736 448 778 105 263 451 (35,7%) 385 381 (33,1 %) 999 899 1 163 486 (+14,0%)
Total Belgique 9 536 134 9 935 911 860 287 (9,0%) 1 214 605 (10,8 %) 10 396 421 11 150 516 (+6,7%)

Nous pouvons constater que les immigrants (les ��trangers�) comptaient pour 10,8 % de la population en Belgique en 2014, et que leur proportion est nettement plus �lev�e � Bruxelles (33,1 %), soit le tiers de la population bruxelloise, alors qu'elle sous la moyenne nationale en Wallonie (9,7 %) et un peu plus faible en Flandre (7,5 %). Si l'on compare la situation en 2004 et en 2014, soit dix ans, le pourcentage de l'immigration a augment� en moyenne de 6,7 %.  

Il convient maintenant de savoir quelles sont les communaut�s immigrantes qui choisissent la Belgique et dans laquelle des trois R�gions ils d�sirent s'installer. Depuis le milieu des ann�es 1980, douze nationalit�s repr�sentant pr�s de 85 % de la population �trang�re r�sident en Belgique (source INS):

  Pays d'origine Langue pr�sum�e Nombre (en 2013) Pourcentage
1 Italie

italien

157 426 10,0 %
2 France

fran�ais

153 413   9,7 %
3 Pays-Bas

n�erlandais

143 977

  9,1 %
4 Maroc

arabe (marocain )

   83 271   5,3 %
5 Pologne

polonais

   61 524   3,9 %
6 Espagne

espagnol, catalan

   54 406

  3,4 %
7 Roumanie

turc

   50 906

  3,2 %
8 Allemagne allemand    39 745   2,5 %
9 Portugal portugais    38 812   2,4 %
10 Turquie turc    37 989   2,4 %
11 Royaume-Uni anglais    24 543   1,5 %
12 Bulgarie bulgare    23 386   1,4 %
13 Congo-Kinshasa lingala    20 066   1,2 %
14 Gr�ce grec    15 513   0,9 %
15 Russie russe    13 831   0,8 %
  Total des 15 groupes   918 808   58,5 %
  Total �trangers   1 570 475  100 %

 

Le tableau pr�c�dent montre qu'en 2013 les 15 nationalit�s immigrantes les plus importantes repr�sentaient pr�s de 60 % (58,5 %) de la population �trang�re r�sidant en Belgique. Ces nationalit�s sont originaires d�Italie (10 %), de la France (9,7 %), des Pays-Bas (9,1 %), du Maroc (5,3 %), de la Pologne (3.9 %), de l'Espagne (3,4 %), de la Roumanie (3,2 %, etc. Ce sont les Marocains, les Turcs et les Congolais, qui constituent les principales communaut�s non europ�ennes. Il n'en demeure pas moins que, au cours de ces vingt derni�res ann�es, la plus grande part de l�immigration est principalement le fait de ressortissants de l�Union europ�enne. Rappelons qu'en 1974 le gouvernement f�d�ral a officiellement stopp� l�immigration extra-europ�enne. Depuis cette date, l�acc�s au territoire belge n�est autoris� que dans le cadre du regroupement familial et pour les travailleurs hautement qualifi�s et pour les demandeurs d�asile.

6.1 La R�gion de Bruxelles-Capitale

La R�gion bruxelloise re�oit la part du lion en mati�re d'immigration �trang�re avec 35,7 % en 2004 et 33,1 % en 2014. Par comparaison aux deux autres R�gions, dont l'augmentation a �t� de 6,2 % pour la Flandre et de 5,4 % pour la Wallonie, la R�gion bruxelloise a connu une augmentation de 14 %, soit presque trois fois plus que les autres.

Au niveau des communes (municipalit�s), dans la d�cennie 2004-2014, la croissance d�mographique la plus importante s'est r�alis�e dans les cinq communes suivantes qui ont acquis plus de 20 % de citoyens : Anderlecht, 24%; Koekelberg, 23%; Molenbeek, 21%, Berchem-Sainte-Agathe, 21%; Bruxelles, 21%. Trois autres communes ont atteint quasiment les 20% : Jette, Schaerbeek et St-Josse-ten-Noode). 

Au contraire, l'augmentation a �t� n�gative dans les communes de Watermael-Boitsfort et d'Ixelles, alors qu'elle a augment� plus ou moins l�g�rement dans les autres communes: Ganshoren, Saint-Gilles, Forest, Uccle, etc.

Ainsi, sur une p�riode de dix ans, la croissance d�mographique est la plus �lev�e dans les communes de l�ouest et du nord de la R�gion. � l�inverse, ce sont les communes du sud-est de la R�gion, qui enregistrent les augmentations de population les moins importantes.


De plus, l�attraction de la capitale belge d�passe de loin le cadre administratif de la stricte R�gion bruxelloise avec ses 19 communes. De fait, l'immigration internationale s��tend aux communes proches du Brabant flamand et du Brabant wallon, ce qui contribue � faire augmenter la proportion de la population dans les deux R�gions, alors que c'est Bruxelles qui agit comme p�le d'attraction.
Les Europ�ens sont les principaux immigrants internationaux dans la R�gion bruxelloise, comme l�illustre la figure ci-contre. Parmi ceux-ci, ce sont d'abord les Fran�ais et les Roumains, qui se d�tachent et regroupent ensemble plus du quart de la population immigrante. Le nombre de Fran�ais augmente tr�s r�guli�rement depuis plusieurs ann�es, pour atteindre en 2014 plus de 58 000 ressortissants et conforter ainsi leur position au sommet de la hi�rarchie des nationalit�s �trang�res. Ces Europ�ens sont suivis par les Belges eux-m�mes, qui constituent un peu moins de 10 % de l�ensemble des immigrants.

Parmi les autres nationalit�s plus pourvoyeuses d�immigrants, citons les peuples m�diterran�ens (Espagne, Italie, Maroc, Portugal), ceux d�Europe centrale et ceux d'Europe de l'Est (Pologne, Bulgarie).

Fait � noter, l'arriv�e des Indiens, dont le nombre est en forte augmentation dans la R�gion depuis une dizaine d'ann�es. Il existe d'autres nationalit�s qui ont contribu� � diversifier l'apport des ressortissants hors de l'Union europ�enne, notamment des Guin�ens, des Br�siliens et des Syriens.

6.2 La Flandre

Depuis une bonne d�cennie, la Flandre re�oit son lot d'immigrants dans les m�mes proportions qu'en Wallonie, bien que le total des ressortissants �trangers soit moindre, soit 5,7 % contre 9,1 % pour l'ensemble de la Belgique. Le tableau qui suit montre la situation telle qu'elle se pr�sentait en 2014:
 

  Belges Belges �trangers �trangers Belges et �trangers Belges et �trangers

Statistics Belgium 2014

Population
1
er janv. 2004
Population
1
er janv. 2014
Population
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er janv. 2004
Population
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er janv. 2014
Population
1
er janv. 2004
Population
1
er janv. 2014
R�gion flamande 5 727 649 5 928 823 288 375 (5,0%) 481 882 (7,5 %) 6 016 024 6 410 705 (+6,2%)
Total Belgique 9 536 134 9 935 911 860 287 (9,0%) 1 214 605 (10,8 %) 10 396 421 11 150 516 (+6,7%)

La Flandre re�oit moins d'immigrants (5 %) que la moyenne belge (9 %), dont le taux est due en partie � la forte pr�sence d'�trangers dans la R�gion de Bruxelles-Capitale. C'est d'ailleurs la province du Brabant flamand (r�gion autour de Bruxelles) et la province d'Anvers (r�gion autour d'Anvers) qui constituent nettement les deux p�les d'attraction des immigrants. En plus de ces deux principales agglom�rations flamandes, les villes de Gand (Gent en n�erlandais) et de Louvain (Leuven en n�erlandais) attirent aussi un bon nombre d'immigrants.

Parmi les Europ�ens, la Flandre accueille d'abord des Italiens, puis des Fran�ais et des N�erlandais (Pays-Bas), mais aussi des Espagnols, des Allemands, des Portugais, des Britanniques, des Grecs et des Polonais. Pour les non-Europ�ens, ce sont surtout des Marocains, des Turcs, des Congolais, des Am�ricains, des Alg�riens et des Chinois.

6.3 La Wallonie

Pour la Wallonie, voici la situation telle qu'elle se pr�sentait en 2014:

  Belges Belges �trangers �trangers Belges et �trangers Belges et �trangers

Statistics Belgium 2014

Population
1
er janv. 2004
Population
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er janv. 2014
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er janv. 2004
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er janv. 2004
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er janv. 2014
R�gion wallonne 3 072 037 3 228 983 308 461 (10,0%) 347 342 (9,7 %) 3 380 498 3 576 325 (+5,4%)
Total Belgique 9 536 134 9 935 911 860 287 (9,0%) 1 214 605 (10,8 %) 10 396 421 11 150 516 (+6,7%)

La Wallonie re�oit proportionnellement plus d'immigrants (9,7 %) que la Flandre (7,5 %), mais leur nombre est plus �lev� en Flandre (481 882) qu'en Wallonie (347 342). C'est dans la province du Brabant wallon (r�gion autour de Bruxelles) et la province de Li�ge (r�gion autour de Li�ge) qui constituent nettement les deux p�les d'attraction des immigrants. En plus de ces deux principales agglom�rations, Bruxelles et Li�ge, les villes de Charleroi et de Mons attirent aussi beaucoup d'immigrants.

Parmi les Europ�ens, la Wallonie accueille d'abord des Italiens, puis des Fran�ais et des Espagnols, mais aussi des N�erlandais, des Allemands, des Portugais, des Britanniques, des Grecs et des Roumains. Pour les non-Europ�ens, ce sont surtout des Marocains, des Turcs, des Congolais, des Alg�riens et des Am�ricains.

Quoi qu'il en soit, la Belgique ne peut plus pr�tendre qu'elle est peupl�e de Wallons et de Flamands. D'une part, les francophones ne sont pas tous des Wallons, d'autre part, ceux qui parlent fran�ais ne sont pas n�cessairement des francophones. Ils peuvent �tre des Flamands, des Britanniques, des Espagnols, des Marocains, etc. Ainsi, les allophones prennent une place de plus en plus importante dans le pays. Si le bilinguisme franco-n�erlandais demeure une r�alit� incontournable aux plans politique et juridique, il y a d�j� un certain temps que ce n'est plus le cas au plan sociologique. Aujourd'hui, le multilinguisme constitue un atout important non seulement � Bruxelles, mais aussi dans d'autres grandes villes (Anvers, Charleroi, Li�ge, etc.). Le fran�ais peut �tre une langue scolaire pour beaucoup de Bruxellois d'origine europ�enne ou africaine, alors que la langue parl�e � la maison peut �tre diff�rente.  Le nombre de locuteurs du n�erlandais � un point o� l'anglais est venu se placer en deuxi�me place comme langue v�hiculaire. Ce portrait d�mographique de la Belgique actuelle t�moigne des changements majeurs qui touchent le pays en le transformant profond�ment. 

Derni�re mise � jour: 16 f�vr. 2024

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