Comment éviter que la chaleur nous mette de mauvaise humeur au travail ?

Qui a dit que beau temps rimait forcément avec bonne humeur ? Par ces temps caniculaires, l’effet est totalement inverse : d’après une étude du Guardian publiée en août 2023, les hautes températures dégraderaient la santé mentale, au point d’envoyer davantage de personnes en urgences psychiatriques. Sans aller jusque-là, il est clair que la chaleur nous irrite plus. Pour le docteur Martin*, médecin à Paris, cette montée en tension serait due au fait que « l’on dort moins bien en période de forte chaleur. Cette fatigue, couplée à la déshydratation, joue grandement sur notre humeur ». Pierre-Olivier Carles du cabinet de conseil RH NOOUS ajoute cependant que « la chaleur n’est pas forcément un élément déclencheur et amplifie toutes les tensions déjà présentes en entreprise ». Certains secteurs, tels que le BTP, ont d’ores et déjà mis en place des horaires aménagés pour protéger les collaborateurs. Afin que le bureau ne se transforme pas en zone de conflit, voilà quelques pistes à même de décrisper les esprits.

Des aménagements et de l’écoute

Selon les experts, le thermomètre pourrait avoisiner les 55 °C d’ici 2050. Autant dire que ce genre d’épisode va se répéter et que les entreprises devront forcément prendre ce problème à bras-le-corps. En laissant par exemple, si les locaux sont mal isolés, les équipes travailler à domicile et envoyer tout le monde en télétravail. C’est en tout cas ce que pense le docteur Martin, convaincue que le travail à domicile « permet de mieux dormir et d’être plus en forme ».

A défaut de pouvoir laisser les équipes opérer à la maison, on peut améliorer les conditions sur place. Amélie Granados de EnSanté, un pool d’experts en conseil santé au travail, conseille de suivre le modèle du BTP : « Nous recommandons l’aménagement des horaires, et l’installation de climatisation, de brumisateurs et de bouteilles d’eau. »

Mais si on veut limiter les crispations et améliorer l’ambiance d’entreprise, la voie à privilégier reste le dialogue social pour Pierre-Olivier Carles : « Il y a un besoin de proximité et d’échange avec les salariés pour bien écouter leurs contraintes et savoir s’adapter, surtout sur des petites structures. Il faut avoir de l’agilité et de la communication pour rester adapté au contexte et à la météo. Se sentir écouté atténue grandement les tensions. » La chaleur n’est pas la source de tous les maux. Mais quitte à se disputer au bureau en période de canicule, autant le faire dans une salle climatisée.