Les chiffres donnent le vertige. « En Ile-de-France, on a près de 60 % des Ehpad​ dans lesquels il y a au moins un cas de Covid, un peu plus de 400 » des 700 établissements que compte la région, a déclaré ce vendredi Aurélien Rousseau, directeur de l’ARS Ile-de-France. « La contagion se poursuit. Cela progresse vite, mais pas au même niveau pour la létalité grâce aux mesures barrières et d’isolement mises en place », a-t-il poursuivi, refusant toutefois de préciser le nombre de décès.

Selon le dernier bilan national, basé sur un questionnaire à remplir chaque jour par les établissements, le coronavirus a emporté plus de 4.000 résidents d’Ehpad depuis le début de l’épidémie, qui touche particulièrement les personnes âgées ou fragiles. En Ile-de-France, le taux de remplissage de ce formulaire atteint les 85 %, selon Aurélien Rousseau. « Depuis une semaine, l’ARS recueille aussi les besoins des Ehpad en médecins, infirmières, aide-soignantes, personnels logistiques, de cuisine, de bionettoyage », a-t-il poursuivi, se disant soucieux de ne « pas laisser d’Ehpad s’isoler dans des situations compliquées ».

Equipes de renfort

Quelque soixante personnes au sein de l’ARS sont chargées de constituer des équipes de renfort et de faire le point avec les établissements. « Nous sommes dans un contexte où le nombre de personnes contaminées parmi les personnels s’accroît à la même vitesse que dans la population générale », s’est-il inquiété. Le gouvernement a annoncé lundi qu’une campagne de dépistage massif serait lancée progressivement dans les Ehpad, qui ne pouvaient auparavant tester que les trois premières personnes suspectées de Covid-19.

En Ile-de-France, qui compte 60.000 résidents d’Ehpad pour 40.000 personnels, le nombre de tests devrait atteindre « dans les prochains jours 2.500 tests par jour » pour les deux catégories. « Pour l’instant, nous devons assumer une priorisation des situations où il y a le plus de cas pour être sûr que les mesures de confinement et d’isolement, voire de transfert hospitalier, soient à la hauteur de la situation », a poursuivi le directeur de l’ARS d’Ile-de-France.