Port, forteresses et ensemble monumental de Carthagène
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Développement commercial
- Gouvernance
- Habitat
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Impacts des activités touristiques / de loisirs des visiteurs
- Infrastructures de transport maritime
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Construction du TRANSCARIBE, un nouveau réseau de transport public, et son impact sur les remparts (problème résolu)
- Infrastructure de transport maritime (impact des travaux du port sur les fortifications de Carthagène)
- Systèmes de gestion/ plan de gestion (absence d’un plan de gestion, absence de système réglementaire de gestion et de conservation du bien, nécessité de réglementations urbaines pour la zone de protection)
- Impacts du tourisme/ visiteur / loisir
- Identité, cohésion sociale, changements dans la population et le communauté locale
- Habitation
- Développement commercial
- Gouvernance
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 108 800 dollars E.U.
1999 | Technical Co-operation request for the Integral ... (Approuvé) | 60 000 dollars E.U. |
1993 | Provision of experts for the preparation of a master ... (Approuvé) | 19 000 dollars E.U. |
1991 | Contribution to a monitoring exercise of the following ... (Approuvé) | 3 300 dollars E.U. |
1990 | Preparation of legislation for the preservation of the ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1989 | Additional contribution to a seminar on the ... (Approuvé) | 7 500 dollars E.U. |
1988 | Specialists to advise on the protection and restoration ... (Approuvé) | 14 000 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Mai- juin 2003 : mission de suivi réactif de l'ICOMOS ; novembre-décembre 2003 : mission de suivi réactif de l'ICOMOS; 2006 : mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS; décembre 2017 : mission de conseil de l'ICOMOSProblèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
Le 1er décembre 2020, l’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation, qui est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/285/documents. Des avancées sur un certain nombre de questions de conservation abordées par le Comité à de précédentes sessions sont présentées dans le rapport comme suit :
- L’État partie a rendu compte de la mise en œuvre du plan spécial de gestion et de protection (PSGP) de l’enceinte fortifiée et du château de San Felipe (MURCA) depuis son approbation en mars 2018. Dans ce contexte, le ministère de la Culture continue d’élaborer des projets qui sont mis en œuvre par l’École Atelier de Cartagena de Indias (ETCAR), comme le programme de valorisation. Des détails sur les projets mis en œuvre dans le cadre du PSGP ont également été fournis (par ex. activités d’entretien, corridors culturels, dimanche gratuite) L’achèvement des PSGP du centre historique (PSGP CH), qui avait été formellement inclus dans le plan de développement local 2020-2023, et du paysage fortifié de la baie de Carthagène (PSGP FORTBAHIA) est prévu en 2022. Un “Atelier de proposition globale” pour le PSGP CH est prévu au premier semestre 2021. Dans le cadre de l’élaboration du PSGP FORTBAHIA, des groupes de travail ont entériné la nécessité d’harmoniser les outils de gestion existants et de réaliser des études sur la capacité de charge et l’utilisation et sur un répertoire d’urgence de stratégies à adapter au changement climatique. L’État partie réitère qu’il est nécessaire de finaliser tous les PSGP avant que les délimitations finales du bien et de ses zones tampons puissent être fixées ;
- Le renforcement de l’Institut du patrimoine et de la culture de Carthagène (IPCC) est inclus dans le plan de développement de Carthagène 2020-2023 et la municipalité de Carthagène met en œuvre un processus de modernisation avec le soutien du Département administratif de la fonction publique ;
- Le Cabinet du maire de Carthagène participe au programme ‘”Patrimoine vivant “ de la Banque interaméricaine de développement (BID), avec le soutien du gouvernement espagnol ;
- L’évaluation de l’impact sur le patrimoine (EIP) du projet Aquarela a conclu que le projet représentait un impact important ou très important sur l’intégrité et l’authenticité du bien. Le projet reste suspendu et l’État partie énumère plusieurs actions en justice déjà engagées concernant cette affaire ;
- Selon l’IPCC, l’intervention sur l’Hôtel de Santa Catalina n’affecte pas la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et aucune réglementation actuelle n’est enfreinte.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
Tout en reconnaissant les avances réalisées par l’État partie dans l’élaboration et la mise en œuvre des PSGP, il est important de faire comprendre l’urgence de finaliser ces outils, qui sont en attente depuis plus d’une décennie, étant donné qu’ils constituent la base de toutes mesures futures de conservation et protection.
Suite à l’approbation du PSGP MURCA en mars 2018, le ministère de la Culture a commencé a autoriser des procédures de modifications urbaines, ce qui est considéré comme une étape très importante ; toutefois, la soumission d’informations plus détaillées aurait été utile. Parmi les activités entreprises pour renforcer les capacités d’autorités locales, la consolidation du caractère institutionnel de l’IPCC avait été incluse dans le plan de développement de Carthagène 2020-2023 comme faisant partie d’une stratégie de gouvernement plus transparent. Cela formalise la position de l’IPCC, mais il serait important de définir clairement son rôle dans les deux PSGP en attente, en particulier ses compétences dans la gestion du bien. La participation du gouvernement local dans le programme “Patrimoine vivant” de la BID est mentionnée par l’État partie comme une façon de répondre aux préoccupations concernant la gentrification et la dynamique du changement social, l’accès du public au bien, et l’appropriation sociale du patrimoine. Alors que cette participation est un pas dans la bonne direction, il sera encore nécessaire de traiter ces questions dans les PSGP.
L’EIP du projet Aquarela conclut que la relation historique visuelle du paysage urbain a été fragmentée, causant un impact très important sur l’attribut. Par ailleurs, elle suggère que le changement attendu dans l’équilibre des activités sociales et commerciales dans la zone environnante pourrait avoir une importante/ très important incidence complémentaire. Ces conclusions sont soutenues par le Comité intersectoriel du patrimoine mondial et le Conseil national du patrimoine culturel de Colombie. L’EIP met en évidence que le projet Aquarela 2015 ne se conformait pas à la réglementation urbaine en vigueur à cette époque ; que la modification du projet Aquarela proposée n’est pas conforme à la réglementation urbaine actuelle (2019) ; et que, en conséquence, le ministère de la Culture ne considère pas cette proposition comme viable. Plusieurs actions en justice concernant cette affaire, encore pendantes, sont également énumérées. Il est positif que l’Agence de défense juridique de l’État de Colombie ait signé un accord avec le Cabinet du maire de Carthagène pour conseiller le district sur des questions juridiques, en particulier celles associées au projet Aquarela. Toutefois, aucun délai n’a été donné concernant le règlement de cette situation. Il est recommandé que le Comité prie instamment l’État partie d’éviter tout autre future construction et de travailler à la démolition du bâtiment existant en tant que principale mesure d’atténuation.
En réponse à la recommandation du Comité de mener une étude sur l’impact potentiel du projet de l’hôtel Santa Catalina, l’État partie a déclaré que, selon l’IPCC, le projet n’affectera pas la VUE du bien et qu’aucune réglementation n’a été enfreinte. Aucun autre détail n’est présenté.
Le rapport soumis par l’État partie aborde les recommandations du Comité d’une manière très directe et concise qui met en lumière les questions principales. Toutefois, il est conseillé de demander de plus amples détails sur les procédures d’autorisation de modifications urbaines et sur l’affaire de l’hôtel Santa Catalina, et sur la mise en œuvre des recommandations de la mission consultative de l’ICOMOS de 2017, comme la préparation d’un plan de conservation pour le centre historique de Carthagène, sur laquelle aucun progrès n’a été signalé.
En conclusion, il est noté que nombreux défis – l’absence d’outils et de structures de gestion appropriés et de zones tampons définies avec des règlementations adaptées – auxquels le bien est confronté, persistent encore, mais l’État partie devrait être félicité pour les avancées réalisées au cours d’une année compliquée par la pandémie du COVID-19.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.167
Port, forteresses et ensemble monumental de Carthagène (Colombie) (C 285)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.99 adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
- Félicite l’État partie pour les avancées enregistrées malgré le contexte de la pandémie du COVID-19 ;
- Prend note des efforts de l’État partie pour renforcer la capacité d’autorités locales, en particulier l’Institut du patrimoine et de la culture de Carthagène (IPCC), et demande que ces efforts soient poursuivis par l’État partie ;
- Prend également note de la mise en œuvre du plan spécial de gestion et de protection (PSGP) pour l’enceinte fortifiée et du château de San Felipe depuis 2018, et encourage l’État partie à poursuivre ces efforts ;
- Regrette que la finalisation et l’approbation des deux autres PSGP envisagés pour le bien, et la définition des limites du bien et la création de zones tampons, n’aient toujours pas été achevées, et prie instamment l’État partie de finaliser et approuver les PSGP en tant que priorité absolue ;
- Demande également à l’État partie de soumettre une modification mineure des limites conformément aux paragraphes 163-164 des Orientations pour clarifier les limites à la suite du processus d’inventaire rétrospectif et de créer des zones tampons, immédiatement après l’achèvement et l’approbation des PSGP pour le bien ;
- Exprime sa vive inquiétude quant à l’impact du projet Aquarela sur les attributs qui soutiennent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et prie aussi instamment l’État partie d’éviter tout autre dommage et de travailler à la démolition du bâtiment existant en tant que principale mesure d’atténuation ;
- Demande en outre à l’État partie de répondre aux préoccupations concernant la gentrification et le changement de dynamique sociale, l’accès du public au bien, et l’appropriation sociale du patrimoine dans les PSGP correspondants en cours d’élaboration pour le bien, afin de protéger son intégrité ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission consultative de l’COMOS de 2017, en accordant une attention particulière à l’efficacité de la gestion, aux structures de gestion, et aux plans d’action pour la conservation, y compris la préparation d’un plan de conservation pour le centre historique de Carthagène ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e
Projet de décision : 44 COM 7B.167
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.99 adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
- Félicite l’État partie pour les avancées enregistrées malgré le contexte de la pandémie du COVID-19 ;
- Prend note des efforts de l’État partie pour renforcer la capacité d’autorités locales, en particulier l’Institut du patrimoine et de la culture de Carthagène (IPCC), et demande que ces efforts soient poursuivis par l’État partie ;
- Prend également note de la mise en œuvre du plan spécial de gestion et de protection (PSGP) pour l’enceinte fortifiée et du château de San Felipe depuis 2018, et encourage l’État partie à poursuivre ces efforts ;
- Regrette que la finalisation et l’approbation des deux autres PSGP envisagés pour le bien, et la définition des limites du bien et la création de zones tampons, n’aient toujours pas été achevées, et prie instamment l’État partie de finaliser et approuver les PSGP en tant que priorité absolue ;
- Demande également à l’État partie de soumettre une modification mineure des limites conformément aux paragraphes 163-164 des Orientations pour clarifier les limites à la suite du processus d’inventaire rétrospectif et de créer des zones tampons, immédiatement après l’achèvement et l’approbation des PSGP pour le bien ;
- Exprime sa vive inquiétude quant à l’impact du projet Aquarela sur les attributs qui soutiennent la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien, et prie aussi instamment l’État partie d’éviter tout autre dommage et de travailler à la démolition du bâtiment existant en tant que principale mesure d’atténuation ;
- Demande en outre à l’État partie de répondre aux préoccupations concernant la gentrification et le changement de dynamique sociale, l’accès du public au bien, et l’appropriation sociale du patrimoine dans les PSGP correspondants en cours d’élaboration pour le bien, afin de protéger son intégrité ;
- Demande par ailleurs à l’État partie de mettre pleinement en œuvre les recommandations de la mission consultative de l’COMOS de 2017, en accordant une attention particulière à l’efficacité de la gestion, aux structures de gestion, et aux plans d’action pour la conservation, y compris la préparation d’un plan de conservation pour le centre historique de Carthagène ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er décembre 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 46e session en 2023.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.