Le Caire historique
Facteurs affectant le bien en 2021*
- Eau (pluie/nappe phréatique)
- Habitat
- Identité, cohésion sociale, modifications de la population locale / des communautés
- Système de gestion/plan de gestion
- Autres menaces :
Infrastructure en mauvais état ; Négligence et absence d'entretien
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
- Tremblement de terre en 1992 (problème résolu)
- Travaux de restauration inappropriés (problème résolu)
- Élévation du niveau de la nappe phréatique
- Infrastructures en mauvais état
- Négligence et absence d’entretien
- Espaces et bâtiments surpeuplés
- Développement incontrôlé
- Absence de plan d’ensemble de la conservation urbaine
- Absence de plan de revitalisation socioéconomique intégré reliant le tissu urbain et socioculturel du centre-ville
- Habitat
- Absence de système de gestion
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2021
Montant total accordé : compte spécial pour la sauvegarde du patrimoine culturel égyptien : 2 203 304 dollars EU alloués pour le projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC). Pour plus de détails, voir page https://whc.unesco.org/fr/activites/663
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2021
Montant total approuvé : 398 900 dollars E.U.
Missions sur le bien jusqu'en 2021**
Août 2002 et mars 2005 : missions de suivi réactif de l'ICOMOS ; avril et décembre 2007 : missions du Centre du patrimoine mondial concernant le « Cairo Financial Centre » ; octobre 2008 : mission conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de suivi réactif ; 2009-2013 : plusieurs missions du Centre du patrimoine mondial pour le projet URHC ; novembre 2014 : mission de conseil conjointe Centre de conseil Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; juin 2019 : mission de suivi réactif conjointe Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; janvier / février 2021 : mission de conseil de l’UNESCOProblèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2021
L'État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 30 janvier 2020, dont un résumé est disponible à http://whc.unesco.org/fr/list/89/documents/. Ce rapport expose les progrès réalisés dans la prise en compte des recommandations adoptées par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session (Bakou, 2019).
Une mission conjointe de suivi réactif Centre du patrimoine mondial/ICOMOS a visité le bien du 9 au 13 juin 2019. Une copie du rapport de mission est également disponible à l’adresse internet mentionnée ci-dessus.
Le rapport de l'État partie fournissait des détails sur les points suivants :
- Le décret n°90 réglemente la démolition, la rénovation ou le remplacement de bâtiments non protégés, implantés à proximité de bâtiments archéologiques protégés et de bâtiments de valeur ayant un style architectural particulier, et applique des contraintes relatives à la hauteur et la forme des structures modifiées ou de remplacement, mais n’exclut pas la démolition. Le décret est mis en œuvre par le Département du tourisme et des antiquités ;
- Le décret servira de base à l’élaboration de réglementations pour les 17 zones proposées du Caire historique, s’appuyant sur les études entreprises par des consultants lors de la deuxième étape du projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC) ;
- La troisième étape du projet URHC est en cours et devait être achevée en février 2020. Elle comprend un plan de développement durable qui inclura des initiatives compatibles avec l’approche du paysage urbain historique (HUL), telles que le soutien de l’artisanat et des marchés locaux comme axe de développement, des mesures de renforcement des structures des communautés locales, l’identification des capacités d’accueil pour le tourisme et la revitalisation de la culture locale. Le plan identifiera des zones de réhabilitation qui peuvent être proposées à des entreprises de développement en coordination avec le Centre d’archéologie et d’environnement de l’université du Caire ;
- La structure administrative proposée, résultant de la deuxième étape du projet URHC, sera supervisée par un Comité directeur ministériel supérieur et est actuellement soumise au Comité suprême pour approbation ;
- De grands projets de restauration sont prévus avec le soutien financier des États-Unis (USAID) et de l’Union européenne pour un montant de 800 millions de livres égyptiennes.
Les principales conclusions de la mission de 2019 étaient les suivantes :
- La dégradation du tissu urbain semble s’aggraver et, en certains endroits, s’accélérer ;
- L’ensemble du tissu urbain historique souffre plus que les monuments protégés individuels ;
- La négligence et le manque d’entretien conduisent à un état de détérioration qui dépasse les capacités de réhabilitation ou à l’effondrement total des structures ;
- Les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) sont menacés par un processus de dégradation physique et environnementale et de délabrement fonctionnel.
Les recommandations de la mission de 2019 comprenaient les demandes suivantes faites à l'État partie :
- Arrêter immédiatement la démolition de toutes les structures, anciennes ou nouvelles, dans le bien ;
- Amender la loi 119 qui autorise la démolition par les propriétaires pour des raisons de sécurité contre les effondrements ;
- Arrêter tout nouveau percement ou élargissement de routes dans un but d’amélioration de la circulation automobile ;
- Clarifier la manière dont le projet URHC s’articule avec l’élaboration d’un plan directeur et la manière dont tous les deux contribueront à stopper et inverser le déclin du tissu urbain du bien grâce à la mobilisation de multiples acteurs et de plusieurs disciplines ;
- Achever de toute urgence le plan de conservation afin de définir une vision globale de la conservation de la ville historique ;
- Appliquer des contrôles stricts sur la démolition de bâtiments non-classés dans le cadre du plan de conservation ou d’autres outils de planification approuvés ;
- Activer le décret de 2014 pour un comité interministériel chargé de la gestion du Caire historique et clarifier les rôles et les missions des principaux acteurs ;
- Établir, adopter et soumettre au Centre du patrimoine mondial une carte des nouvelles délimitations du bien et de la zone tampon ;
- Achever la Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle et la soumettre au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.
Une mission consultative de l’UNESCO s’est rendue en Égypte du 30 janvier au 4 février 2021. La mission a examiné plusieurs questions relatives à la conservation des biens du patrimoine mondial, y compris Le Caire historique. Des réunions de haut niveau, des consultations sur site et un atelier avec des gestionnaires de site et des points focaux ont eu lieu, en plus d’un rapide atelier en ligne qui s’est tenu avant la mission, afin de produire une introduction détaillée à la Convention du patrimoine mondial et ses Orientations.
Les principales recommandations de la mission de 2021 comprennent :
- La pleine mise en œuvre des recommandations de la mission de suivi réactif, en particulier des limites clairement définies, la finalisation du plan de gestion et la soumission de la Déclaration rétrospective de VUE ;
- Une coopération étroite entre les acteurs, en particulier concernant tous grands projets et démolitions afin d’éviter des impacts sur le tissu urbain et historique, et le partage des informations avec le Centre du patrimoine mondial, conformément au paragraphe 172 des Orientations, avant la mise en œuvre de tels projets ;
- Les décisions de démolition de bâtiments ne devraient être prises que lorsqu’aucune autre solution n’est possible et que la démolition est absolument nécessaire pour des raisons de sécurité, et devraient être soumises au suivi des procédures établies, en sachant que, dans la plupart des cas, une évaluation d’impact sur le patrimoine (EIP) est requise ;
- L’organisation d’un atelier de formation à l’EIP, en commençant par l’étude de cas du Caire historique, pour le renforcement des capacités de gestion du site et l’analyse des impacts sur la VUE avant toute prise de décision ;
- Le renforcement de la communication et de la coopération avec les communautés locales.
Le 26 avril 2021, l’État partie a informé le Centre du patrimoine mondial de la promulgation du décret numéro 1097 du 14 mars 2021, qui ordonne un moratoire sur les permis de démolir dans la zone du Caire historique.
Une carte du bien, légendée en langue arabe et une justification en anglais, comprenant le nom des rues, ont été reçues, mais une présentation conforme au paragraphe 164 des Orientations, pour soumission aux Organisations consultatives est encore attendue.
Grâce à des financements octroyés par le gouvernement français, un atelier sur l’EIP a été organisé en juin 2021, dans le cadre du suivi des recommandations de la mission de 2021 et de la demande de l'État partie. Un travail coordonné avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives est nécessaire afin de finaliser la Déclaration rétrospective de VUE et pour identifier des attributs qui traduisent la VUE pour servir de base au plan de gestion ainsi que pour définir les limites du bien.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2021
La mission de 2019 a souligné les progrès réalisés au niveau stratégique au cours des cinq dernières années, mais note que ces progrès ne semblent pas avoir été accompagnés de progrès sur le terrain concernant l’arrêt de la dégradation continue de la structure urbaine ou l’application d’une réglementation plus stricte visant les démolitions, comme le demandait le Comité.
Des précisions sur la mise en œuvre du décret n°90 et sur la portée de la troisième étape du projet URHC sont les bienvenues, de même que des informations complémentaires sur le développement des grands projets de restauration bénéficiant d’un soutien international.
Le décret n°90 vise les structures protégées/classées et n’interdit pas la démolition des structures non-classées. Pour ces structures, la démolition est donc autorisée en cas de stabilité structurelle compromise par la négligence et le manque d’entretien. Pour les structures non-protégées, aucun permis de démolition n’est nécessaire. Le récent décret de mars 2021, qui suspend les permis de démolition dans le bien, doit être salué, mais il est difficile de savoir s’il s’applique au-delà de la démolition des structures protégées/classées, et si celles dont la stabilité structurelle est prouvée sont exclues.
Le bien atteint actuellement un point critique où la dégradation du tissu urbain semble s’aggraver et, en certains endroits, s’accélérer, les bâtiments vernaculaires souffrant plus que les monuments protégés. Bien que le nombre exact de démolitions au cours des cinq dernières années ne soit pas connu, il apparaît clairement sur le terrain que ces démolitions cumulées conduisent à des transformations radicales de certains secteurs de la ville.
De plus, les médias ont rapporté que plusieurs tombes et mausolées des cimetières historiques Nord et Sud du Caire ont été démolis pour faire place à une nouvelle route. Ces cimetières se trouvent dans le bien et chacun contient plusieurs milliers de tombes entrelacées avec des bâtiments historiques. Aucune information sur ce projet n’a été envoyée au Centre du patrimoine mondial pour évaluation par les Organisations consultatives, conformément au paragraphe 172 des Orientations, ni préalablement, ni depuis le commencement des travaux. Quand bien même ces tombes et mausolées démolis n’étaient pas des monuments protégés/classés, ils constituaient cependant des parties importantes du tissu urbain historique ; en outre les routes sont susceptibles d’induire une circulation encore plus chargée dans le bien. Le Centre du patrimoine mondial a envoyé une lettre en juillet 2020 à l’État partie, lui demandant de confirmer cette information et de fournir toute information pertinente, mais aucune de ces informations n’a encore été fournie. Cela confirme l’urgence d’une approche coordonnée et globale de la conservation du patrimoine urbain et des monuments et bâtiments individuels, dans le cadre d’un plan directeur global qui tiendrait compte des grands projets de développement et d’infrastructure.
La vaste ville du Caire historique reflète une succession de capitales sur dix-neuf siècles et, bien que son paysage urbain historique complexe soit à peu près encore existant dans de nombreux secteurs du bien, les attributs de sa VUE sont cumulativement menacés par une combinaison de dégradations environnementales et physiques, de délabrement fonctionnel, de démolitions et, plus récemment, de développement d’infrastructures à grande échelle qui coupent à travers ses schémas urbains. Des mesures urgentes et des actions rapides sont nécessaires pour stopper la tendance actuelle, jusqu’à ce que les plans nécessaires soient élaborés et des structures de gestion soient mises en œuvre pour faire avancer un projet de conservation basé sur la protection de la VUE tout en améliorant les structures économiques et sociales de la ville, comblant ainsi le fossé entre la conservation et le développement.
Bien que l’URHC progresse et qu’un plan de développement durable doive être élaboré en 2021, il manque encore un plan directeur global qui définisse la feuille de route et un plan de conservation qui fournisse le contexte du renouvellement et du développement, tout en garantissant la conservation de l’ensemble du tissu urbain historique. En outre, une structure de gestion qui rassemble tous les principaux acteurs doit encore être approuvée et mise en œuvre, de même que le plan de gestion.
Il est entendu que le décret n°90 servira de base à l’élaboration de réglementations pour les 17 zones proposées du Caire historique. Cela suggérerait que les nouvelles réglementations porteraient essentiellement sur la forme et le format des nouvelles constructions plutôt que sur la conservation, la restauration et l’amélioration des structures historiques non-classées. De même, à partir des quelques détails fournis sur les grands projets proposés, il semble que l’accent soit mis sur les principaux monuments, tandis que la conservation des formes urbaines, avec les rues et les maisons reflétant des couches successives d’histoire, n’est pas mentionnée. Il est également préoccupant que le plan de développement durable identifiera des zones de réhabilitation qui seront proposées à des entreprises de développement en coordination avec le Centre d’archéologie et d’environnement de l’université du Caire. L’utilisation des nombreux marchés traditionnels comme base pour la reprise économique et la revitalisation de la culture locale doit faire partie d’une approche intégrée de la conservation urbaine.
L’élaboration du plan directeur et du plan de conservation doit progresser de toute urgence, sur la base d’une Déclaration rétrospective de valeur universelle exceptionnelle approuvée et de la définition des attributs de la VUE, en adéquation avec le plan de développement durable, et doit être soumis au Centre du patrimoine mondial pour examen. La démolition de tout bâtiment devrait être stoppée jusqu’à ce que de tels plans soient mis en place, la loi 119 qui autorise la démolition par les propriétaires pour des raisons de sécurité devrait être amendée, et tout élargissement ou construction de routes pour améliorer la circulation automobile dans le bien et la zone tampon devrait être stoppé et être l’objet d’une EIP, soumise avec des plans détaillés au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives.
Malgré les assurances répétées par l'État partie depuis plusieurs années que des progrès ont été réalisés, les éléments restent insuffisants pour démontrer que les mesures prises atteignent les résultats escomptés. Il semble que l’accent soit encore mis essentiellement sur les monuments protégés/classés et qu’il manque des mécanismes propres à promouvoir et soutenir la conservation des structures traditionnelles et vernaculaires dans le bien et empêcher leur démolition. Les progrès en matière d’amélioration du cadre de gestion global restent extrêmement lents.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2021
44 COM 7B.13
Le Caire historique (Égypte) (C 89)
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.44, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
- Accueille favorablement la précision sur le champ d’application du décret n°90 et la modalité de sa mise en œuvre par rapport au cadre des bâtiments protégés, mais note qu’il n’exclut pas la démolition de bâtiments non protégés mais contrôle plutôt leur rénovation ou leur remplacement ;
- Accueille également favorablement la promulgation du décret n°1097 du 14 mars 2021, qui ordonne un moratoire sur les permis de démolition dans le bien et la soumission d’une carte indiquant les limites du bien, mais demande que cette carte soit soumise formellement et conformément au paragraphe 164 des Orientations;
- Note aussi que la structure administrative proposée, qui résulte de la deuxième étape du projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC), sera supervisée par un Comité directeur ministériel supérieur, présidé par le Premier ministre, et est actuellement soumise au Comité suprême pour approbation ;
- Accueille encore favorablement la confirmation que la troisième étape de l’URHC est mise en œuvre pour produire un plan de développement durable qui comprendra des initiatives compatibles avec l’approche du paysage urbain historique (HUL), telles que le développement de l’artisanat et de marchés locaux comme axe de développement, des mesures de renforcement des structures des communautés locales et la revitalisation de la culture locale ;
- Note avec inquiétude que la mission de suivi réactif de 2019 et la mission consultative de 2021 ont estimé que la dégradation du tissu urbain s’est aggravée et, en certains endroits, semble s’être accélérée ; que l’ensemble du tissu urbain historique souffre plus que les monuments protégés individuels ; et que la négligence et le manque d’entretien conduisent à une détérioration qui dépasse les capacités de réhabilitation ou, par endroits, à l’effondrement total de quelques structures ;
- Note en outre que cette situation a été exacerbée par l’octroi continu de permis de démolition pour des bâtiments protégés/classés qui pouvaient être considérés comme instables et l’absence continue de protection pour les structures non-classées, et que les démolitions cumulées de bâtiments commencent à avoir un impact extrêmement négatif sur le tissu urbain ;
- Exprime son inquiétude concernant la construction d’une route récemment rapportée, qui a conduit à la démolition de nombres de tombes et mausolées dans les cimetières Sud et Nord, connus comme la "Cité des morts", et qui pourrait avoir un impact majeur sur le tissu urbain historique de ces secteurs du bien et attirer plus de circulation dans la ville ;
- Demande à l’État partie de soumettre de toute urgence des informations techniques sur le nouveau projet de construction de route traversant la Cité des morts et sur tout autre grand projet prévu dans le bien, ou dans sa zone tampon, conformément au paragraphe 172 des Orientations;
- Apprécie le travail entrepris par l’État partie au cours des cinq dernières années au niveau stratégique, mais note néanmoins que cela n’a pas été accompagné d’actions sur le terrain pour stopper les dégradations actuelles ou réhabiliter les structures traditionnelles ainsi que les bâtiments protégés ;
- Considère que le bien a atteint actuellement un point critique où les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) sont cumulativement détériorés par une combinaison de dégradations environnementales et physiques, de délabrement fonctionnel, de démolitions et de développement de grandes infrastructures, à un degré tel qu’ils se trouvent menacés et pourraient rapidement atteindre une situation irréversible si des actions urgentes n’étaient pas entreprises ;
- Demande également à l’État partie de finaliser le plan de gestion, le plan directeur et le plan de conservation de toute urgence et de :
- S’assurer que ces plans sont en adéquation avec le plan de développement durable en préparation,
- Approuver et mettre en place une structure de gestion qui rassemble tous les principaux acteurs et les disciplines nécessaires,
- S’assurer que les plans sont basés sur une définition claire et une compréhension solide des attributs de la VUE et sur des délimitations du bien clairement définies,
- Dresser une carte des limites du bien et de sa zone tampon et achever la Déclaration rétrospective de VUE,
- Soumettre les plans, les cartes indiquant les limites du bien et la Déclaration rétrospective de VUE demandés au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre les recommandations des missions de 2019 et 2021 ainsi que des mesures préventives immédiates, en portant une attention particulière à l’arrêt des démolitions de toutes structures, protégées et non protégées, dans le bien ; d’amender la loi 119 qui autorise la démolition de structures protégées par leurs propriétaires pour des raisons de sécurité contre l’effondrement et de renoncer à la poursuite de tout projet de développement, d’élargissement ou de construction de routes pour améliorer la circulation des véhicules, tant que les plans directeur et de gestion n’auront pas été approuvés et mis en œuvre ;
- Exprime sa satisfaction au gouvernement français pour le soutien apporté à l’État partie en faveur de la conservation et de la gestion du bien ;
- Prend bonne note que de grands projets de conservation sont en cours d’élaboration et prie instamment l’État partie d’étudier comment ces projets peuvent contribuer au développement durable du tissu urbain plutôt que de se limiter à la restauration des monuments ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45e
Projet de décision : 44 COM 7B.13
Le Comité du patrimoine mondial,
- Ayant examiné le document WHC/21/44.COM/7B.Add,
- Rappelant la décision 43 COM 7B.44, adoptée à sa 43e session (Bakou, 2019),
- Accueille favorablement la précision sur le champ d’application du décret n°90 et la modalité de sa mise en œuvre par rapport au cadre des bâtiments protégés, mais note qu’il n’exclut pas la démolition de bâtiments non protégés mais contrôle plutôt leur rénovation ou leur remplacement ;
- Accueille également favorablement la promulgation du décret n°1097 du 14 mars 2021, qui ordonne un moratoire sur les permis de démolition dans le bien et la soumission d’une carte indiquant les limites du bien, mais demande que cette carte soit soumise formellement et conformément au paragraphe 164 des Orientations;
- Note aussi que la structure administrative proposée, qui résulte de la deuxième étape du projet de réhabilitation urbaine du Caire historique (URHC), sera supervisée par un Comité directeur ministériel supérieur, présidé par le Premier ministre, et est actuellement soumise au Comité suprême pour approbation ;
- Accueille encore favorablement la confirmation que la troisième étape de l’URHC est mise en œuvre pour produire un plan de développement durable qui comprendra des initiatives compatibles avec l’approche du paysage urbain historique (HUL), telles que le développement de l’artisanat et de marchés locaux comme axe de développement, des mesures de renforcement des structures des communautés locales et la revitalisation de la culture locale ;
- Note avec inquiétude que la mission de suivi réactif de 2019 et la mission consultative de 2021 ont estimé que la dégradation du tissu urbain s’est aggravée et, en certains endroits, semble s’être accélérée ; que l’ensemble du tissu urbain historique souffre plus que les monuments protégés individuels ; et que la négligence et le manque d’entretien conduisent à une détérioration qui dépasse les capacités de réhabilitation ou, par endroits, à l’effondrement total de quelques structures ;
- Note en outre que cette situation a été exacerbée par l’octroi continu de permis de démolition pour des bâtiments protégés/classés qui pouvaient être considérés comme instables et l’absence continue de protection pour les structures non-classées, et que les démolitions cumulées de bâtiments commencent à avoir un impact extrêmement négatif sur le tissu urbain ;
- Exprime son inquiétude concernant la construction d’une route récemment rapportée, qui a conduit à la démolition de nombres de tombes et mausolées dans les cimetières Sud et Nord, connus comme la "Cité des morts", et qui pourrait avoir un impact majeur sur le tissu urbain historique de ces secteurs du bien et attirer plus de circulation dans la ville ;
- Demande à l’État partie de soumettre de toute urgence des informations techniques sur le nouveau projet de construction de route traversant la Cité des morts et sur tout autre grand projet prévu dans le bien, ou dans sa zone tampon, conformément au paragraphe 172 des Orientations ;
- Apprécie le travail entrepris par l’État partie au cours des cinq dernières années au niveau stratégique, mais note néanmoins que cela n’a pas été accompagné d’actions sur le terrain pour stopper les dégradations actuelles ou réhabiliter les structures traditionnelles ainsi que les bâtiments protégés ;
- Considère que le bien a atteint actuellement un point critique où les attributs de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) sont cumulativement détériorés par une combinaison de dégradations environnementales et physiques, de délabrement fonctionnel, de démolitions et de développement de grandes infrastructures, à un degré tel qu’ils se trouvent menacés et pourraient rapidement atteindre une situation irréversible si des actions urgentes n’étaient pas entreprises ;
- Demande également à l’État partie de finaliser le plan de gestion, le plan directeur et le plan de conservation de toute urgence et de :
- S’assurer que ces plans sont en adéquation avec le plan de développement durable en préparation,
- Approuver et mettre en place une structure de gestion qui rassemble tous les principaux acteurs et les disciplines nécessaires,
- S’assurer que les plans sont basés sur une définition claire et une compréhension solide des attributs de la VUE et sur des délimitations du bien clairement définies,
- Dresser une carte des limites du bien et de sa zone tampon et achever la Déclaration rétrospective de VUE,
- Soumettre les plans, les cartes indiquant les limites du bien et la Déclaration rétrospective de VUE demandés au Centre du patrimoine mondial pour examen par les Organisations consultatives ;
- Prie instamment l’État partie de mettre en œuvre les recommandations des missions de 2019 et 2021 ainsi que des mesures préventives immédiates, en portant une attention particulière à l’arrêt des démolitions de toutes structures, protégées et non protégées, dans le bien ; d’amender la loi 119 qui autorise la démolition de structures protégées par leurs propriétaires pour des raisons de sécurité contre l’effondrement et de renoncer à la poursuite de tout projet de développement, d’élargissement ou de construction de routes pour améliorer la circulation des véhicules, tant que les plans directeur et de gestion n’auront pas été approuvés et mis en œuvre ;
- Exprime sa satisfaction au gouvernement français pour le soutien apporté à l’État partie en faveur de la conservation et de la gestion du bien ;
- Prend bonne note que de grands projets de conservation sont en cours d’élaboration et prie instamment l’État partie d’étudier comment ces projets peuvent contribuer au développement durable du tissu urbain plutôt que de se limiter à la restauration des monuments ;
- Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2022, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 45esession en 2022.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.