Ville de Potosí
Facteurs affectant le bien en 2011*
- Cadre juridique
- Exploitation minière
- Pollution des eaux de surface
- Système de gestion/plan de gestion
Facteurs* affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
a) Dégradation potentielle du site historique par des activités minières incessantes et incontrôlées dans la montagne du Cerro Rico;
b) Instabilité et risque d’affaissement du Cerro Rico ;
c) Carences au niveau de la conservation : attention particulière requis à la restauration et la revalorisation des structures à usage résidentiel et du patrimoine archéologique industriel;
d) Application inefficace de la législation en matière de protection;
e) Impacts environnementaux sur la rivière qui affecte à son tour le tissu historique et la population locale.
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO jusqu'en 2011
10 000 dollars EU, mission technique Centre du Patrimoine Mondial/ICOMOS en 2005, financée par le Fonds-en-dépôt espagnol au titre du patrimoine mondial
Assistance internationale : demandes reçues pour le bien jusqu'en 2011
Montant total approuvé : 53 785 dollars E.U.
2010 | Technical assistance for the preservation of the Cerro ... (Approuvé) | 26 285 dollars E.U. |
1994 | Restoration of mural paintings in the Church of La ... (Approuvé) | 15 000 dollars E.U. |
1992 | Conservation of the Kari-Kari Lagoons (Non approuvé) | 0 dollars E.U. |
1991 | Mission to advise on the measures to be taken for the ... (Approuvé) | 5 000 dollars E.U. |
1988 | Advise the authorities on the elaboration of a ... (Approuvé) | 7 500 dollars E.U. |
Missions sur le bien jusqu'en 2011**
Novembre 2005 : mission technique du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS ; novembre 2009 : réunion du Centre du patrimoine mondial.
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2011
Le Cerro Rico fait partie intégrante du site du patrimoine mondial - Ville de Potosi. En 1996, le Comité du patrimoine mondial notait avec satisfaction que la Coopération minière de Bolivie (Corporación Minera de Bolivia – COMIBOL) avait inclus la préservation des caractéristiques géologiques, de la topographie et de l’environnement naturel du Cerro Rico parmi les objectifs importants à prendre en compte dans l’exploitation future des ressources minières, sachant que l’extraction minière incontrôlée depuis 500 ans représente une menace constante non seulement pour la préservation de la montagne, mais aussi pour la vie des quelque 14 000 mineurs qui y travaillent quotidiennement.
En 2005 une mission technique a conduit une analyse géologique et morphologique de la montagne, des activités minières, de la sécurité, de la pollution, des conditions environnementales existantes et des menaces pour le patrimoine, et a émis des recommandations pour les trois secteurs entre lesquels on a divisé la montagne, à savoir le sommet, la zone médiane et la zone basse, ainsi que les environs. Les objectifs étaient les suivants : l’arrêt des activités minières au-delà de 4 000 mètres au-dessus du niveau de la mer et de celles qui ne sont pas liées au maintien de la stabilité de la montagne ; la surveillance de tous les phénomènes naturels ; l’élaboration d’un plan de surveillance géologique axé sur la géomécanique et la stabilisation géostructurelle ; la mise au point d’un plan de prévention des risques géo-environnementaux ; le contrôle des activités minières ; l’élaboration d’un plan de travail dans la mine ; l’évaluation des degrés de pollution ; et la mise en application de mesures visant à sauvegarder les droits humains et du travail des mineurs et de leurs familles.
Au cours d’une réunion tenue en novembre 2009 en Bolivie le Ministère des Cultures a décidé de prendre des mesures urgentes dans le but de faciliter l’engagement d’une action coordonné pour la conservation de la montagne. L’État partie a également exprimé la nécessité d’établir un plan de gestion pour la Ville de Potosí et la montagne du Cerro Rico. La demande d’Assistance internationale pour assurer la préservation du Cerro Rico a été approuvée en mars 2010 avec comme objectif d’amener des experts internationaux qualifiés à travailler sur place pour : (a) évaluer et analyser les études géotechniques, structurelles, géophysiques et géodésiques réalisées au Cerro Rico ; (b) participer à la définition d’un programme de forage ; (c) sonder et diagnostiquer le degré de stabilité structurelle du Cerro Rico ; et (d) proposer un plan d’action approprié en coordination avec le Gouvernement bolivien, les experts et les acteurs nationaux concernés. Il a été convenu avec l’État partie qu’une fois ces études finalisées, la mission et la mise en application de la demande d’Assistance internationale seraient effectuées.
Suite à l’affaissement le plus récent et important du sommet (mi-février 2011), l’État partie a demandé de mettre d’urgence en application la demande d’Assistance internationale prévoyant l’envoi d’une mission technique sur le site en mai 2011 et l’organisation d’une réunion internationale d’experts afin d’établir d’urgence les recommandations et les conseils pour la conservation et la gestion du bien et de ses composants. Il est envisagé en particulier d’élaborer un plan d’action pour aider l’État partie à identifier les mesures requises pour la préservation de la montagne, y compris la définition d’une réglementation de contrôle des activités minières. L’État partie est sur le point de finaliser l’étude de tomographie du Cerro Rico et un rapport préliminaire a été envoyé à l’ICOMOS pour avoir son analyse.
Analyse et Conclusion du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives en 2011
Le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives notent le sérieux affaissement d’un pan du Cerro Rico, élément important du bien, et en particulier des impacts qu’exercent les activités minières incontrôlées sur la conservation de la montagne, ses éléments patrimoniaux et le risque potentiel pour les mineurs et la Ville de Potosí. Ils recommandent que le Comité du patrimoine mondial insiste sur le fait que la formulation d’un plan d’action, ainsi que l’identification de recommandations en termes de gestion et de conservation, est une mesure indispensable pour assurer la conservation du bien. Les efforts actuellement déployés pourraient également servir à régler les questions en suspens, comme la définition d’une zone tampon élargie comprenant tous les réservoirs à l’est et au sud-est de la ville.
Résumé des interventions
Décisions adoptées par le Comité en 2011
35 COM 7B.120
Ville de Potosi (Bolivie) (C 420)
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 20 COM VIID.60/61, adoptée à sa 20e session (Merida, 1996),
3. Regrette l'affaissement d'une partie du sommet de la montagne du Cerro Rico, et exprime sa profonde inquiétude devant cet événementet des conditions dangereuses qui existent, causées par les pratiques non réglementées et risquées par l'extraction risquée à la mine de Cerro Rico;
4. Note avec inquiétude que les recommandations faites par la mission technique Centre du patrimoine mondial/ICOMOS de 2005, pour améliorer la sécurité et la stabilité du bien ainsi que les autres conditions nécessaires pour permettre la durabilité des activités minières n'ont pas été pris en compte;
5. Demande à l'État partie de mettre en œuvre les mesures d'urgence identifiées lors de la mission technique UNESCO/ICOMOS de 2011, d'ici février 2012, afin de protéger les vies humaines, d'améliorer les conditions de travail et de prévenir la détérioration supplémentaire de ces éléments vulnérables du bien; en particulier:
a) finaliser l'étude géotechnique de la montagne du Cerro Rico,
b) mettre en œuvre des mesures pour assurer la stabilité structurelle du sommet de la montagne du Cerro Rico,
c) mettre en œuvre le Décret Suprême 27787 et modifier l'article 6 afin de cesser toute prospection, extraction et autres interventions sous-et-dessus du sol entre les altitudes de 4400 et 4700m,
d) préparer un étude de topographie compréhensive et installer un système de surveillance pour évaluer les conditions de stabilité de la montagne du Cerro Rico, à intervalles mensuels, au cours des quatre à six prochains mois,
e) organiser une réunion technique d'experts au début de 2012 pour évaluer les études ci-dessus et les résultats du surveillance et pour préparer un plan d'action d'urgence pour des interventions futures, y compris pour la rationalisation et la planification de l'exploitation industrielle dans la région ;
6. Demande également à l'État partie d'entamer le processus d'élaboration d'un plan de gestion participative pour le bien et la soumission officielle de la zone tampon;
7. Demande en outre à l'État partie de travailler en coordination avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives à la mise en application des mesures supplémentaires identifiées lors de la mission technique de 2011 effectuée sur le bien et invite d'autres instances compétentes et les partenaires financiers pour coopérer avec l'État partie à la mise en œuvre des mesures de conservation identifiées pour la préservation de la montagne du Cerro Rico;
8. Demande par ailleurs à l'État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d'ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l'état de conservation du bien et sur la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012, afin de considérer, en cas de confirmation d'un péril potentiel ou prouvé pour la valeur universelle exceptionnelle, la possibilité d'inscrire le bien sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Projet de décision : 35 COM 7B.120
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC-11/35.COM/7B.Add,
2. Rappelant la décision 20 COM VIID.60/61, adoptée à sa 20e session (Merida, 1996),
3. Exprime sa profonde inquiétude devant l’affaissement d’une partie du sommet de la montagne du Cerro Rico ;
4. Demande à l’État partie de prendre des mesures d’urgence pour éviter de futurs impacts et autres destructions, et de travailler en coordination avec le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives à la mise en application des mesures prioritaires identifiées lors de la mission technique de 2005 effectuée sur place ;
5. Prie instamment le Centre du patrimoine mondial et les Organisations consultatives, ainsi que les autres instances compétentes et les partenaires financiers, de coopérer avec l’État partie à la mise en œuvre d’urgence des mesures de conservation identifiées pour la préservation de la montagne du Cerro Rico ;
6. Demande également à l’État partie d’entamer le processus d’élaboration d’un plan de gestion participative pour le bien et la délimitation d’une nouvelle zone tampon ;
7. Demande en outre à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2012, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et la mise en œuvre de ce qui précède, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 36e session en 2012.
Exports
* : Les menaces mentionnées sont présentées par ordre alphabétique ; cet ordre ne constitue nullement un classement selon l’importance de leur impact sur le bien. De plus, elles sont présentées de manière indifférenciée, que le bien soit menacé par un danger prouvé, précis et imminent (« péril prouvé ») ou confronté à des menaces qui pourraient avoir des effets nuisibles sur sa valeur universelle exceptionnelle (« mise en péril »).
** : Tous les rapports de mission ne sont pas toujours disponibles électroniquement.