Sacha Distel

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Passeport artiste
29/01/1933
Paris
22/07/2004
Rayol-Canadel-sur-mer
Pays:  France
Langue:  Anglais Français
Qualité:  Auteur / Chanteur / Compositeur
Genre musical:  Chanson / Jazz

Enfant de la balle, excellent guitariste, Sacha Distel grandit au beau temps du jazz des années cinquante, avant de devenir un des artistes français les plus connus à l'étranger. Le chanteur de "Scoubidou" et "Raindrops keep falling on my head" disparaît en juillet 2004 à 71 ans.

Biographie: 

Né le 29 janvier 1933 à Paris, Sacha est le fils de Léo Distel, ingénieur, et d’Andrée, née Ventura, pianiste, ancienne lauréate du Conservatoire. Il est le neveu de Ray Ventura, qui connut la célébrité au music-hall dans l’entre-deux guerres, avec ses Collégiens. Considéré comme son fils par le créateur de "Tout va très bien Madame la Marquise", le jeune Sacha grandit dans les coulisses du spectacle. Il suit des études classiques de piano, mais il est profondément marqué par le second conflit mondial qui le prive de la présence maternelle. Arrêtée par les Allemands en 1942, Andrée ne retrouve son fils qu’à la Libération. 

Les premiers pas, de New York à Saint-Germain

Sacha a le swing dans la peau. En 1947, il prend ses premiers cours de guitare avec Henri Salvador, musicien de son oncle, qu’il avait la lourde tâche de réveiller chaque matin pour le conduire au studio. Au lycée, il joue dans un orchestre de jazz et en 1948, il assiste au premier concert de Dizzy Gillespie à Paris. C’est la révélation. Les années cinquante arrivent et, dans le quartier Saint-Germain, un nouvel esprit libère la France des privations des années de guerre. Consacré meilleur guitariste amateur de jazz français en 1951, il devient deux ans plus tard numéro un dans sa catégorie, élu cette fois-ci par les revues professionnelles, un titre qu’il conservera pendant sept ans.

En 1952, grâce à son oncle, il fait un stage dans l’édition musicale à New York et fréquente les boîtes de jazz de Manhattan. De retour en France, il devient l’accompagnateur de Juliette Gréco et l’éditeur musical de Georges Brassens. En 1955, il enregistre avec Lionel Hampton l’album "French New Sound" et apparaît sur le disque culte du Modern Jazz Quartet, "Afternoon in Paris", en 1956. 

Un guitariste qui voulait chanter 

À cette époque, sa rencontre avec Brigitte Bardot et leur liaison amoureuse propulse Sacha Distel à la une de tous les journaux. Pourtant, il n’est pas encore parvenu à réaliser son rêve, celui de chanter, à l’instar de son modèle Frank Sinatra. En 1958, alors qu’il joue en trio des morceaux de jazz au Casino d’Alger, il franchit le pas et interprète pour la première fois son "Scoubidou". Ce titre devient aussitôt l’hymne de la jeunesse en France et donne même son nom à un porte-bonheur en plastique tressé que fabriquent les écoliers d’alors.

La même année, il est l’invité du Ed Sullivan Show aux États-Unis. Le petit prodige jazzman se retrouve propulsé chanteur de charme. En 1959, il crée d’autres succès populaires qui font de lui une vedette à part entière : "Oh quelle nuit", "Personnalités", "Mon beau chapeau"… Son physique de jeune premier intéresse la télévision à la recherche de programmes musicaux populaires. C’est ainsi que l’émission "Guitares et copains", créée au début des années soixante, va vite devenir le célèbre Sacha Show où toutes les vedettes de l’époque se précipitent pour une audience assurée. De nombreux talents se révèleront dans cette émission entre 1962 et 1972.

Côté cœur, en 1963, Sacha épouse Francine Bréaud, championne de ski alpin, avec qui il aura deux garçons. Une chanson figurant en face B d’un 45 tours de 1964, La belle vie, va connaître un succès international. Repris par Tony Benett et Frank Sinatra sous le titre "The good life", ce titre devient vite un standard dont un compte plus de 250 versions aujourd’hui dans le monde. "Scandale dans la famille", "Monsieur Cannibale", "L’incendie à Rio", "Chanson bleue" viennent compléter la liste des chansons populaires récompensées par des disques d’or les années suivantes, mais bientôt sa carrière s’ouvre à de nouveaux horizons. 

Le plus anglo-saxon des chanteurs français 

Grâce à "Raindrops keep fallin’ on my head", Sacha Distel s’installe en tête des meilleures ventes en Grande-Bretagne, en 1971. Avec cette chanson qui deviendra "Toute la pluie tombe sur moi" en français, il passe en tête d’affiche au London Palladium et au Prince of Wales Theater. Sa popularité est telle qu’il devient à trois reprises la vedette de la Royal Performance devant Elizabeth II. Durant ces années soixante-dix, il passe beaucoup plus de temps à l’étranger qu’en France. Familier des plateaux de télévision, il anime aussi des émissions de variétés outre-manche, définitivement adopté par les sujets de la Reine. Il est le chanteur de charme français par excellence.

D’autres voyages le conduisent régulièrement aux États-Unis où il se produit sur les scènes de New York ou d’Atlantic City. Au cours de la décennie, d’autres succès enrichissent son répertoire français : "Accroche un ruban", "Ma première guitare", "Ma femme", "Le bateau blanc", "Vite chérie vite", ou encore l’adaptation d’un tube de Stevie Wonder, chanté en duo avec son amie Brigitte Bardot, "Le soleil de ma vie." 

Sur les traces des anciens 

Après quelques années où il est moins présent sur les scènes françaises, ce grand admirateur de Django Reinhardt réapparaît en 1983 avec l’album "Ma guitare and all that jazz". Même s’il semble passé de mode, Sacha Distel garde son pouvoir de séduction et la télévision française le réclame à nouveau pour animer "La belle vie" en 1985. 

En 1991, il signe "Dédicaces", un album regroupant les plus belles chansons d’amour françaises. Il réalise un de ses vieux rêves en 1993, avec la formation d’un orchestre pour rendre hommage à son oncle. Avec ses Super-Collégiens, Sacha enregistre les plus grands succès de Ray Ventura, avec la participation d’Henri Salvador, Michel Legrand ou Stéphane Grappelli. 

Sacha Distel a un regret, celui de ne pas avoir réussi à monter son projet de comédie musicale autour de Maurice Chevalier, malgré de nombreuses tentatives ces vingt dernières années. Toutefois, depuis le triomphe remporté sur les scènes londoniennes en 2001 où il interprétait l’avocat Billy Flynn dans la comédie musicale "Chicago", il se met à rêver d’un futur financement possible. 

En avril 2003, Sacha Distel fait un retour inattendu et réussi avec le double album "En vers et contre vous". Le premier CD réunit des classiques du music-hall américain, tels "My funny Valentine", "What a wonderful world" ou "All the way", interprété en duo avec Liza Minnelli. Sur le second, Sacha Distel revient avec de nouvelles compositions et une nouvelle équipe d’auteurs, qui lui permettent de recevoir en novembre 2003 le prix créateur-interprète de la chanson française décerné par la SACEM. 

En résidence dans le sud de la France, Sacha Distel meurt à 71 ans le 22 juillet 2004, des suites d’une longue maladie. La presse française et étrangère salue la disparition d’un des plus grands artistes de cette génération, voire du dernier des French Lovers après Maurice Chevalier et Yves Montand.

Juillet 2004

Discographie
EN VERS ET CONTRE VOUS
Album - 2003 - Mercury / Universal
ECOUTE MES YEUX
Album - 1998 - Flarenash
SACHA DISTEL JOUE RAY VENTURA
Album - 1993 - Carrère
DEDICACES
Album - 1992 - Carrère
JAZZY
Album - 1988 - Carrère
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