Lil Wayne

Lorsqu’en 1995, à 12 ans, Lil Wayne a fait ses débuts sur l’album True Story de B.G., rien n’indiquait qu’il deviendrait l’un des meilleurs rappeurs de sa génération. Ce n’est pas seulement parce qu’il est intelligent ou drôle qu’il y est parvenu, mais aussi grâce à un style qui concilie le rap classique le plus vantard avec le genre de métaphores extravagantes et de pensées en constellations qui sont plutôt l’apanage des poètes. En d’autres termes, Wayne ne s’est pas contenté de planer très haut, il a mangé les étoiles. Originaire de la Nouvelle-Orléans, Wayne (né Dwayne Carter en 1982) a commencé à écrire des rimes à l’âge de huit ou neuf ans et a attiré l’attention de Bryan « Baby » Williams, le cofondateur de Cash Money Records, en posant ses freestyles sur son répondeur. Après avoir rejoint les éphémères mais influents Hot Boys en compagnie de Juvenile, B.G. et Turk, Wayne s’est lancé dans une carrière solo qui a connu un succès immédiat, explorant une écriture en constante évolution tout en se rapprochant du grand public. Dans les années 2000, Wayne a réalisé une série vertigineuse d’albums et de mixtapes aussi radicaux que populaires, dont sa série Tha Carter. En 2005, il a même réussi à trouver le temps de créer le label Young Money Entertainment, signant Nicki Minaj et Drake avant que la plupart des gens ne connaissent leurs noms. Assailli par des démêlées judiciaires, des problèmes de santé et des désaccords avec son label, Wayne a entamé les années 2010 dans la douleur, mais sans jamais ralentir, publiant un flux constant d’albums et de mixtapes — y compris des collaborations complètes avec T-Pain et 2 Chainz — où il a poursuivi son exploration d’une imagination qui parait infinie. S’il a mis à exécution ses menaces récurrentes de retraite (il a annoncé en 2018 que Tha Carter V serait son dernier album studio), son influence s’entend partout, de Young Thug à Migos en passant par Tyler, the Creator et Chance the Rapper.