Dans un entretien accordé à libreinfo.net le jeudi 30 novembre 2023 dans le cadre de la 28e édition des Nuits Atypiques de Koudougou, son promoteur Koudbi Koala a expliqué les innovations apportées à cette édition. Il a également montré comment la culture peut contribuer à lutter contre le terrorisme.
Entretien réalisé par Issoufou Ouedraogo envoyé spécial aux NAK
Libreinfo.net : Comment se déroule la 28e édition des Nuits Atypiques de Koudougou (NAK) ?
Koudbi Koala : la 28e édition des Nuits Atypiques de Koudougou ( NAK) se déroule bien. Nous avons eu à faire la conférence de presse, le 10 novembre 2023.
Et progressivement, on mettait les petits plats dans les grands jusqu’à l’ouverture officielle de la 28e édition, le 29 novembre 2023. Je peux dire que tout se passe bien parce que tous les invités ont répondu présent à notre appel.
On dit chez nous: « pour savoir qu’on va bien dormir, il faut voir comment on ronfle ». Je pense que nous avons bien commencé ce festival et on prie Dieu et les mânes de nos ancêtres afin qu’ils nous accompagnent pour qu’il y ait pas de problème jusqu’à la fin.
Libreinfo.net : Comment êtes-vous arrivé à tenir la présente édition dans le contexte sécuritaire du Burkina Faso ?
Koudbi Koala : Non ! C’est la résilience, nous sommes dans une période de résilience et nous devons montrer aux gens qui en veulent au Burkina que quel que soit alpha, nous serons toujours débout et cette résilience nous tient beaucoup à cœur parce que la culture peut participer énormément à cette guerre vraiment ignoble contre nous.
Nous n’avons pas de fusil, notre fusil, c’est la musique, c’est l’humour. C’est tout ce qui fait que l’homme existe et nous voulons montrer par ce que nous faisons à travers les NAK que le Burkina est débout à jamais pour combattre ce mal.
Libreinfo.net : C’est quoi votre fierté en tenant ce festival dans ces moments difficiles que traverse le Burkina ?
Koudbi Koala : Je ne parlerais même pas de fierté, c’est comme notre amour pour notre pays. Notre amour pour notre pays, c’est que nous faisons ce que nous faisons avec beaucoup de passion et d’amour et c’est ce festival qui se tient depuis 28 ans.
Libreinfo.net : Il y a la tenue d’un colloque international en collaboration avec l’Université Norbert Zongo de Koudougou sur le thème « culture et agriculture » d’où vous êtes venue cette idée ?
Koudbi Koala : L’idée est venue du fait que moi j’ai toujours vu que dans tous les événements au Burkina, il y a toujours des thèmes mais au grand jamais, je n’ai entendu parler, du lien entre la culture et l’agriculture.
Je me suis dit nous sommes tous issus du milieu paysan et le Burkina a plus de 85% de paysans et si nous nous adossons à notre culture et nous croyons à la terre, je pense que rien ne nous arrivera.
Je prends toujours l’exemple des pays asiatiques, vous savez pourquoi ils réussissent? Parce qu’ils n’ont jamais renoncé à leur culture. Ils croient à leurs terres qui les nourrissent et ils ne trahissent jamais leur culture.
Libreinfo.net : Quelles sont les autres innovations de cette édition ?
Koudbi Koala : Les innovations sont énormes mais la plus grande innovation, c’est le prix Koubdi Koala et bien sûr le colloque avec l’université Norbort Zongo. Le prix Koudbi Koala qui va récompenser le premier qui va se montrer l’artiste de l’avenir et qui voudrait faire carrière dans la musique. Nous allons l’accompagner conséquemment.
Nous allons lui décerner un trophée et l’accompagner à se former, à faire un clip. Lui dire que s’il veut faire de la musique son métier, il faut qu’il travaille durement et qu’il en fasse son boulot.
Libreinfo.net : Le représentant du ministre de la culture a demandé d’aider les NAK. De quoi réellement les NAK ont besoin ?
Koudbi Koala : vous voyez ce site-là, c’est 5 hectares et c’est nous qui faisons tout ici. Nous avons commencé par le grillage et du grillage, nous avons commencé à mettre un mur. Si l’État nous recommande à des partenaires qui peuvent nous aider à faire de ce site un site vraiment culturel.
Cela va être une bonne chose pour Koudougou et même pour le Burkina Faso et pourquoi pas pour l’Afrique.
Si vous voyez le plan de ce qu’on va investir sur ce site, il aura une scène à ciel ouvert de 10 000 places, une salle couverte de 1 000 places et des ateliers pour les jeunes qui veulent se lancer dans la musique. Des boutiques pour les artisans de Koudougou.
L’appel que j’ai à lancer, il faut que l’Etat nous croie comme nous les croyons aussi, pour qu’on puisse travailler ensemble.
Nous, on ne peut pas tout faire, s’ils peuvent nous recommander à des gens puisqu’il y a des gens qui ont de l’argent et qui peuvent nous aider.
A tous les ressortissants de Koudougou, voir du Burkina, je leur demande que s’ils sentent que la culture, c’est quelque chose, qu’ils fassent quelque chose avec nous, ils vont en bénéficier, c’est comme la fête actuellement. Si vous investissez, vous aller avoir les fruits bientôt.