NICKEL. "Il faut sauver nos entreprises minières" : le syndicat Contrakmine veut être associé aux discussions sur l'avenir des sites

Le convoyeur chargé de transporter le minerai depuis les sites miniers de Népoui
Les sous-traitants miniers, à travers le syndicat Contrakmine, alertent sur leur situation. Ils ont tenu une conférence de presse ce vendredi 6 décembre à Népoui. Si l'activité à repris sur le site de Poya, d'autres sont toujours à l'arrêt, laissant craindre la perte de nouveaux emplois.

"Il faut sauver nos entreprises minières". C'est le message de Contrakmine, le syndicat qui représente tous les métiers de la mine : roulage, travaux d'environnement, entretien de piste, extraction de minerai, analyse de la teneur du minerai...

Ce vendredi, ses membres ont détaillé la situation dans laquelle se trouve la filière, suite à la réduction d'activité et à l'arrêt de certains sites à Thio, Kouaoua, Poro ou encore Nakéty. Népoui a repris, mais à 80%.

5 000 tonnes par jour, à Népoui

Les mastodontes de 56 tonnes effectuent 140 rotations par jour à Népoui. Chacun enchaîne une dizaine de voyages de la mine de Bernheim, sur les hauteurs, vers le port de chargement, quinze kilomètres plus bas. 5 000 tonnes sont acheminées quotidiennement.

Un engin, à Népoui

Michelle Poadjare, est la responsable des activités PPK (Poya-Pouembout-Koné). C'est elle qui coordonne le balai des engins. Elle contrôle la réalisation des activités sur mines et veille au respect des règles de sécurité. "Je vérifie que tout se passe bien, qu'il n'y a pas de problème au niveau de l'arrosage du chargement : tout ce qui est lié à l'activité du roulage."

"Ceux qui sont touchés de plein fouet"

Au sein de Contrakmine, environ 200 entreprises sous-traitent pour les différents exploitants miniers, ce qui représente 1 500 à 2 000 emplois. Elles souhaitent la reprise des sites de la côte est. "On est représentés sur les quatre sites [à l'arrêt], et aujourd'hui notre inquiétude c'est de savoir ce que l'on va pouvoir faire pour nos entreprises sous-traitantes, alarme Max Foucher, président d'honneur de Contrakmine. Ceux qui sont touchés de plein fouet."

Julien Meureureu est le premier vice-président de Contrakmine. À la tête d’une flotte de sept camions, il emploie 48 salariés à Poya. Le chef d’entreprise a dû se séparer de ces vingt salariés de Thio, faute d’activité. Pour sortir de cette crise, le syndicat veut être considéré comme un acteur actif, et participer aux discussions sur l’avenir de la filière.

Un signal, pour trouver collectivement des solutions

"La situation est devenue critique aujourd'hui, on est dans le dur, confirme Julien Meureureu, premier vice-président de Contrakmine. Certains sites n'ont pas repris, [on craint] des saisies de matériel... On envoie un signal aux donneurs d'ordre, qu'ils trouvent des solutions pour qu'on reprenne vite. Les décisions reviennent aux communes, avec les coutumiers, [en concertation] avec tout le monde. Il faut trouver une issue afin de reprendre le travail. Je pense que l'on n'a pas préparé l'après-mine."

Sans rentrée d’argent depuis l’arrêt de leur activité il y a huit mois, ces entreprises continuent de payer leurs charges. Des contraintes susceptibles de forcer certains entrepreneurs à mettre la clé sous la porte.