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tohu-bohu

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : tohubohu
(XIIIe siècle)[1] En ancien français toroul boroul. (XVIe siècle) Chez Rabelais, dans le Quart Livre, par plaisanterie, Thohu & Bohu désigne deux îles désertes. (XVIIIe siècle) De l’hébreu ancien תֹ֙הוּ֙ וָבֹ֔הוּ, tōhū wābōhū (« chaos primitif, néant des éléments qui précéda la création du monde »)[1], composé de תוהו, tōhū (« vide, néant, désert, solitude »), ו, (« et ») et בוהו, bōhū (« vide »), qui donne aussi Tohuwabohu en allemand.
Singulier Pluriel
tohu-bohu tohu-bohus
tohus-bohus
\tɔ.y.bɔ.y\

tohu-bohu \tɔ.y.bɔ.y\ masculin

  1. (Bible) (Sens étymologique) Chaos primitif, dans la Genèse.
    • La terre était tohu-bohu et vide ; les ténèbres étaient sur la face de l’abîme, et l’esprit de Dieu était porté sur les eaux. Tohu-bohu signifie précisément chaos, désordre ; c’est un de ces mots imitatifs qu’on trouve dans toutes les langues, comme sens dessus dessous, tintamarre, trictrac. La terre n’était point encore formée telle qu’elle est ; la matière existait, mais la puissance divine ne l’avait point encore arrangée. L’esprit de Dieu signifie le souffle, le vent qui agitait les eaux. — (Voltaire, Dictionnaire philosophique, « Genèse »)
      Comparer : La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. — (Louis Segond, Genèse, 1)
  2. Grande confusion ; grand désordre.
    • C’était un tohu-bohu ethnique. Dans le port flottaient les pavillons de toutes les nations, et plus de deux millions d’êtres humains s’y embarquaient annuellement. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 210 de l’édition de 1921)
    • Et après s’être contenté d’accentuer la déférence de son salut, il laissa s’éloigner la jolie Parisienne, tout en suivant des yeux son exquise silhouette, qui se perdit bientôt dans le tohu-bohu des grands boulevards. — (Arthur Bernède, Belphégor, 1927)
    • Ce fut, on pense, un tohu-bohu auquel l’excitation des musiciens se joignit si heureusement que l’on ne se reconnut plus. — (Francis Carco, Images cachées, Éditions Albin Michel, Paris, 1928)
    • Dans les clapotements furieux des marées
      Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants
      Je courus ! Et les Péninsules démarrées
      N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
      — (Arthur Rimbaud, Le Bateau ivre, 1871)
    • Alors, de plus en plus forcenés, explosent de partout dans l’œuvre ces tohus-bohus de l’imaginaire et du langage qui sont aussi saccage concerté, délibéré, d’un monde où respirer est un effort chaque jour plus ruineux, tentative d’exorcisme et de dévalorisation de ce monde par la création d’autres mondes eux-mêmes apocalyptiques et grimaçants, promis à un même éclatement et où s’échevèle la même « danse macabre », mais où exorciser, anéantir aussi peut-être ces images déchirantes de l’exil et de la nostalgie. — (Jacques Borel, Sur les poètes : chroniques, Éditions Champ Vallon, Seyssel, 1998)

Variantes orthographiques

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Quasi-synonymes

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Prononciation

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Références

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