fumier
Apparence
Étymologie
- (Vers 1175) De femier (vers 1170), du latin populaire femarium (« tas de fumier »), de femus (« fumier »), variante de fimus ou fimum.
Nom commun
Singulier | Pluriel |
---|---|
fumier | fumiers |
\fy.mje\ |
fumier \fy.mje\ masculin
- (Agriculture, Élevage) Mélange des litières (paille, foin, etc.) et des déjections liquides et solides des chevaux et autres animaux d’élevage, décomposé par la fermentation sous l’action de micro-organismes, et utilisé comme engrais et amendement.
Elle semblait faite pour glisser, en robe blanche, dans des paysages liturgiques […] En réalité, elle trayait les vaches, cette âme, elle crochait le fumier dans la cour, ce rêve.
— (Octave Mirbeau, Le Colporteur, 1886)Il avait réussi à prendre quelques photos : des CRS à moitié endormis, bottés et casqués, le Mauser lance-grenades à la bretelle, rencognés, non loin du CHU et de la fac de droit, comme une poignée d’oiseaux mouillés, sous les grimaces provocatrices et vengeresses des masques de pierre du vieil hôtel de Cerisy ; un garde-mobile ronflant la bouche ouverte, le visage grotesquement déformé par la vitre du car Berliet le long duquel sa joue s’était ventousée comme une limace ; un gradé en civil, arrogant et sec, juché sur le refuge central du carrefour des Palomières comme un coq sur son fumier.
— (Alain Demouzon, Le retour de Luis, 1977, chapitre 1)À condition de cuber l’épandeur en multipliant la longueur par la largeur et par la hauteur du chargement pour connaître le volume de fumier qu’il contient, il est possible d’approcher le poids de fumier chargé de 2 façons.
— (Comment régler son épandeur d’engrais ou de produits organiques ?, ARVALIS, 2004)Les producteurs n'utilisent aucun produit chimique et emploient comme engrais du fumier, de l’écalure de café et du tourteau de ricin.
— (Études rurales : Cafés et caféiers : Singularités et universalité d'une production mondialisée, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, n°180, juil.-déc. 2007, page 225)
- (Par extension) Fumière ; tas de fumier que l’on trouvait dans les cours de ferme.
Il n’y avait dans la cour, formée par quatre pauvres bâtiments, aucun être vivant, sinon les poules picorant le fumier qui, tout près de la bergerie, baignait dans un lit immonde de purin.
— (Octave Mirbeau, « Le Père Nicolas », dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- (Sens figuré) (Injurieux) Personnage odieux.
Il m'expliqua prolixement, […] ; qu'on ne devait s'attendre à rien d'autre de la part d'un pareil fumier ; que la seule riposte convenable, lui Poirson m’en fichait son billet, c'était, un soir, de s'embusquer au coin d'une rue, d'y guetter Jean-Loup et de « lui faire sa fête ».
— (Jean Dutourd, Henri ou l'éducation nationale, Éditions Flammarion, 1983, chap. 8)
Synonymes
→ voir salaud (personnage odieux)
Dérivés
- être comme Job sur son fumier (être réduit à un état excessif de misère et de souffrance)
- fimétaire
- fumelard
- fumière
- hardi comme un coq sur son fumier (se dit de quelqu’un qui se prévaut de ce qu’il est dans un lieu où il a de l’avantage)
- tirer quelqu’un du fumier
- ver du fumier, ver de fumier
Apparentés étymologiques
Proverbes et phrases toutes faites
- ce n’est que du fumier (se dit de toute chose dont on ne fait nul cas, ou pour laquelle on veut témoigner un grand mépris)
- il ne faut pas l’attaquer sur son fumier
Traductions
(Agriculture) (Élevage) Mélange des litières (paille, foin, etc.) et des déjections liquides et solides... (Sens général). (1)
- Albanais : pleh (sq) masculin
- Allemand : Mist (de) masculin
- Ancien français : curaille (*), fomeroi (*) masculin
- Anglais : manure (en), dung (en)
- Arabe : دمال (ar) damèl
- Basque : gorotz (eu)
- Breton : teil (br)
- Catalan : fem (ca)
- Chinois : 肥料 (zh) féiliào, 粪肥 (zh) (糞肥) fènféi
- Corse : suvu (co)
- Danois : møg (da), gødning (da)
- Espagnol : estiércol (es) masculin
- Espéranto : sterko (eo)
- Estonien : sõnnik (et)
- Féroïen : tøð (fo)
- Finnois : jätös (fi), lanta (fi)
- Frison : dong (fy)
- Galicien : esterco (gl) masculin
- Gallois : tail (cy)
- Grec : λίπασμα (el) lípasma neutre
- Griko : kropo (*)
- Hébreu : זבל (he)
- Hongrois : trágya (hu), ganaj (hu)
- Indonésien : pupuk (id)
- Islandais : áburður (is)
- Italien : letame (it)
- Japonais : 肥やし (ja) koyashi, 肥料 (ja) hiryō
- Néerlandais : mest (nl)
- Normand : fiant (*) masculin
- Occitan : fems (oc)
- Papiamento : mèst (*)
- Polonais : gnój (pl), obornik (pl)
- Portugais : esterco (pt) masculin
- Roumain : balegă (ro) féminin
- Russe : навоз (ru)
- Same du Nord : muhkki (*)
- Slovaque : hnoj (sk) masculin
- Soundanais : manur (su)
- Suédois : dynga (sv), gödsel (sv)
- Tamoul : உரம் (ta) uram
- Tchèque : kejda (cs), hnůj (cs)
- Turc : gübre (tr)
- Wallon : ansene (wa) féminin
(Par extension) Le tas de fumier que l’on trouvait dans les cours de ferme (2)
(Sens figuré) (Injurieux) Personnage odieux (3)
Adjectif
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | fumier \fy.mje\ |
fumiers \fy.mje\ |
Féminin | fumière \fy.mjɛʁ\ |
fumières \fy.mjɛʁ\ |
fumier \fy.mje\
- (Agriculture) Qui concerne le fumier.
L’étable fumière est d’abord destinée à loger et gérer les animaux (repos, alimentation, abreuvement, contention, soins, etc.) ; mais elle vise aussi la production d’un fumier de qualité, stocké sous l’étable, à l’abri du soleil et de la pluie, et élaboré par les animaux eux-mêmes sans manutention de la part de l’éleveur.
— (Lhoste Philippe, Havard Michel et Vall Eric, La traction animale, 224 p., page 92, 2010, Quae - Cta - Presses agronomiques de Gembloux)
Prononciation
- La prononciation \fy.mje\ rime avec les mots qui finissent en \je\.
- France : écouter « fumier [fy.mje] »
- France (Toulouse) : écouter « fumier [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « fumier [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « fumier [Prononciation ?] »
Voir aussi
- fumier sur l’encyclopédie Wikipédia
Références
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (fumier), mais l’article a pu être modifié depuis.