– l’ s final du mot n’empêche pas que l’on accentue la lettre e (non muette) qui précède : accès, progrès (avec s non prononcé), aloès, herpès (avec s prononcé), etc. ;
I.3.2.2. Deuxième règle : la lettre e reçoit l’accent grave
Deuxième règle :
La lettre e ne prend l’ accent grave que si elle est précédée d’une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un e muet. D’où les alternances : aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer ; fidèle, fidélité ; règlement, régulier ; oxygène, oxygéner, etc. Dans les mots échelon, élever, etc., la lettre e n’est pas précédée d’une autre lettre.
L’application de ces régularités ne souffre qu’un petit nombre d’anomalies ( exemples : un événement, je considérerai, puissé-je, etc.), qu’il convient de réduire. ( Voir Règle 3, Graphies 6, 7, Recommandation 3.)
I.3.3. L’accent circonflexe
3.3. L’accent circonflexe
L’ accent circonflexe représente une importante difficulté de l’orthographe du français, et même l’usage des personnes instruites est loin d’être satisfaisant à cet égard.
L’emploi incohérent et arbitraire de cet accent empêche tout enseignement systématique ou historique. Les justifications étymologiques ou historiques ne s’appliquent pas toujours : par exemple, la disparition d’un s n’empêche pas que l’on écrive votre, notre, mouche, moite, chaque, coteau, moutarde, coutume, mépris, etc., et à l’inverse, dans extrême par exemple, on ne peut lui trouver aucune justification. Il n’est pas constant à l’intérieur d’une même famille : jeûner, déjeuner ; côte, coteau ; grâce, gracieux ; mêler, mélange ; icône, iconoclaste, ni même dans la conjugaison de certains verbes ( être, êtes, était, étant). De sorte que des mots dont l’histoire est tout à fait parallèle sont traités différemment : mû, mais su, tu, vu, etc. ; plaît, mais tait.
L’usage du circonflexe pour noter une prononciation est loin d’être cohérent : bateau, château ; noirâtre, pédiatre ; zone, clone, aumône ; atome, monôme. Sur la voyelle e, le circonflexe n’indique pas, dans une élocution normale, une valeur différente de celle de l’accent grave (ou aigu dans quelques cas) : comparer il mêle, il harcèle ; même, thème ; chrême, crème ; trêve, grève ; prêt, secret ; vêtir, vétille. Si certains locuteurs ont le sentiment d’une différence phonétique entre a et â, o et ô, è ou é et ê, ces oppositions n’ont pas de réalité sur les voyelles i et u (comparer cime, abîme ; haine, chaîne ; voûte, route, croûte ; huche, bûche ; bout, moût, etc.). L’accent circonflexe, enfin, ne marque le timbre ou la durée des voyelles que dans une minorité des mots où il apparaît, et seulement en syllabe accentuée ( tonique) ; les distinctions concernées sont elles-mêmes en voie de disparition rapide.
Certes, le circonflexe paraît à certains inséparable de l’image visuelle de quelques mots et suscite même des investissements affectifs (mais aucun adulte, rappelons-le, ne sera tenu de renoncer à l’utiliser).
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Dès lors, si le maintien du circonflexe peut se justifier dans certains cas, il ne convient pas d’en rester à la situation actuelle : l’amélioration de la graphie à ce sujet passe donc par une réduction du nombre de cas où le circonflexe est utilisé. ( Voir Règle 4 ; Recommandation 4.)
I.4. Les verbes en -eler et -eter
4. Les verbes en -eler et -eter
Il existe deux procédés pour noter le « e ouvert », soit le redoublement de la consonne qui suit le e ( exemple : ruisselle) ; soit le e accent grave, suivi d’une consonne simple ( exemple : harcèle).
Mais, quant au choix entre ces deux procédés, l’ usage ne s’est pas fixé, jusqu’à l’heure actuelle : parmi les verbes concernés, il y en a peu sur lesquels tous les dictionnaires sont d’accord. La graphie avec è présente l’avantage de ramener tous ces verbes au modèle de conjugaison de mener (il mène, elle mènera).
On mettra fin sur ce point aux hésitations, en appliquant une règle simple. ( Voir Règle 5.)
I.5. Le participe passé des verbes en emplois pronominaux
5. Le participe passé des verbes en emplois pronominaux
Les règles actuelles sont parfois d’une application difficile et donnent lieu à des fautes, même chez les meilleurs écrivains.
Cependant, il est apparu aux experts que ce problème d’ orthographe grammaticale ne pouvait être résolu en même temps que les autres difficultés abordées. D’abord il ne s’agit pas d’une question purement orthographique, car elle touche à la syntaxe et même à la prononciation. Ensuite il est impossible de modifier la règle dans les participes de verbes en emplois pronominaux sans modifier aussi les règles concernant les emplois non pronominaux : on ne peut séparer les uns des autres, et c’est l’ensemble qu’il faudrait retoucher. Il ne sera donc fait qu’une proposition, permettant de simplifier un point très embarrassant : le participe passé de laisser suivi d’un infinitif, dont l’ accord est pour le moins incertain dans l’usage. ( Voir Règle 6.)
I.6. Les mots empruntés
6. Les mots empruntés
Traditionnellement, les mots d’emprunt s’intègrent à la graphie du français après quelque temps. Certains, malgré leur ancienneté en français, n’ont pas encore subi cette évolution.
I.6.1. Singulier et pluriel
6.1. Singulier et pluriel
On renforcera l’intégration des mots empruntés en leur appliquant les règles du pluriel du français, ce qui implique dans certains cas la fixation d’une forme de singulier.
I.6.2. Traitement graphique
6.2. Traitement graphique
Le processus d’intégration des mots empruntés conduit à la régularisation de leur graphie, conformément aux règles générales du français. Cela implique qu’ils perdent certains signes distinctifs « exotique », et qu’ils
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