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Connaissance

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

La connaissance est l'action ou l'acte de se faire une représentation, de s'informer ou d'être informé de l'existence de quelque chose.

Littérature

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Il n'y a que deux moyens pour connaître : observer et méditer. Il est facile de juger combien nos connaissances seraient bornées si nous étions réduits à nos observations et à nos méditations personnelles, et à celles de ceux qui nous entourent. Tel est l'état des peuplades que nous nommons sauvages. Mais les livres nous font jouir des observations et des méditations des hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Gisors : La connaissance d'un être est un sentiment négatif : le sentiment positif, la réalité, c'est l'angoisse d'être toujours étranger à ce qu'on aime.


Maxime Gorki

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   Je me fais assez l’effet d’avoir été dans mon enfance comme une de ces ruches où des gens sans culture ni prétentions apportaient le miel de leur expérience et de leur connaissance de la vie, enrichissant mon âme avec générosité selon leurs moyens. Souvent ce miel était impur et amer ; néanmoins, la connaissance est toujours un butin.


Toute connaissance est une monnaie d'échange, dont la valeur dépend du marché.
  • Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, Maya Angelou, éd. Le Livre de Poche, 2015  (ISBN 978-2-2531-2753-6), chap. 27, p. 159


Philosophie

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Friedrich Nietzsche, La Naissance de la tragédie, 1872

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La connaissance tue l'action, pour agir il faut être obnubilé par l'illusion.


Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique, 1938

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La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres.
  • La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 13


Une connaissance générale est presque fatalement une connaissance vague.
  • La Formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, éd. Vrin, 1938, p. 72


Gaston Bachelard, L'Eau et les rêves, 1942

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Si la provocation est une notion indispensable pour comprendre le rôle actif de notre connaissance du monde, c'est qu'on ne fait pas de la psychologie avec de la défaite. On ne connaît pas tout de suite le monde dans une connaissance placide, passive, quiète. Toutes les rêveries constructives — et il n'est rien de plus essentiellement constructeur que la rêverie de puissance — s'animent dans l'espérance d'une adversité surmontée, dans la vision d'un adversaire vaincu. On ne trouvera le sens vital, nerveux, réel des notions objectives qu'en faisant l'histoire psychologique d'une victoire orgueilleuse remportée sur un élément adverse. C'est l'orgueil qui donne à l'unité dynamique à l'être, c'est lui qui crée et allonge la fibre nerveuse. C'est l'orgueil qui donne à l'élan vital ses trajets rectilignes, c'est-à-dire son succès absolu. C'est le sentiment de la victoire certaine qui donne au réflexe sa flèche, la joie souveraine, la joie mâle de perforer la réalité.
  • L'eau et les rêves — Essai sur l'imagination de la matière (1942), Gaston Bachelard, éd. Le Livre de Poche, coll. « Biblio Essais », 1993  (ISBN 978-2-253-06100-7), partie I, chap. VIII L'eau violente, p. 181


Psychologie

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Mary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953

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Dans les textes tantriques [...] il est dit que l'évolution de la conscience passe, grâce au croissant, de la région humide à la zone enflammée du soleil, et de là, à travers la région de l'air, à la pleine lune. Celui qui atteint la pleine lune « voit les trois périodes et a la vie longue », il est aux portes de la « grande libération ». Ces trois périodes sont le passé, le présent et l'avenir. Elles correspondent aux trois mondes des mythes de la lune : les enfers, la terre et les cieux. [...] en termes de psychologie, celui qui a atteint au royaume de la pleine lune a gagné la connaissance de l'inconscient qui est source, passé, origine ; il possède la puissance dans le monde présent, son regard pénètre l'avenir. En un sens il échappe au temps dont il transcende les limites. Il a acquis l'immortalité.
  • Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 2-228-89431-1), chap. XIV. Renaissance et immortalité, p. 317


Science

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C'est à travers une série continue de contradictions et d'oppositions entre l'expérience et la théorie que (la connaissance) trouve les conditions nécessaires de son développement. Un caractère essentiel de la période actuelle est que les conflits de ce genre deviennent plus aigus et les progrès plus rapides à mesure que les ressources dont disposent l'expérience et la théorie deviennent de plus en plus puissantes, en raison même des progrès accomplis
  • Paul Langevin:"L'orientation actuelle des sciences",La Pensée et l'Action, p.92.


les nouvelles connaissances de l'objet d'étude ne viennent pas de l'observation, ni de l'expérience (comme cela se passe au niveau empirique), mais des jugements logiques dans le cadre d'une théorie donnée ou nouvellement développées (c'est-à-dire, des groupes spéciaux de concepts et de rapports unis par des règles de la logique)
  • (en) new knowledge [of] the objects of investigation comes not through observation and experiment (as happens on the empirical level) but through logical judgments in the framework of a given or newly developed theory (i.e., special groups of concepts and statements united by rules of logic)
  • in Foundations of the logical theory of scientific knowledge (Complex Logic), Alexandre Zinoviev, éd. Reidel Publishing Company, 1973, partie editorial introduction, p. VIII (citation de la partie Logical and Physical implication, p.91 in Problems of the Logic of Scientific Knowledge (1964))


Si nous nous contentons de voir dans le passé des héros servant nos desseins actuels, nous ne comprendrons jamais la richesse ni la pluralité des chemins de la connaissance.


L'évolution de la connaissance n'est pas linéaire. Elle ne se réalise pas non plus de façon continue. Elle est le produit de contradictions qui naissent dans le processus même de la connaissance, et qui amènent à la formulation de concepts nouveaux et de nouvelles lois et théories.


L'absence de connaissances est dix fois moins périlleuse qu'un savoir d'occasion glané sur Internet, sans avoir les outils ni les connaissances préalables pour l'estimer. Se savoir profane est cent fois moins préjudiciable à sa capacité de compréhension que de surévaluer ses acquis et ses compétences.


D’abord, et sans vouloir jouer sur les mots, je fais une différence essentielle entre “savoir” et “connaître”. Le savoir est une somme d’informations que je peux apprendre dans les livres, qui enrichit mon intellect, mais qui est détaché, neutre, extérieur au monde et à la vie. Le savoir n’implique que ma raison. La connaissance, elle, est vivante. Elle implique tous les sens, l’odorat, le toucher, l’ouïe. Elle mobilise même mon empathie. “Co-naître” implique de rencontrer, de vivre “avec”. Cela impose une relation, un engagement, une prise de risque. Cela impose d’être vécu. D’ailleurs, le marin peut connaître la mer, la ressentir, la comprendre intuitivement, sans pour autant savoir grand-chose sur elle. À l’inverse, l’intellectuel peut savoir beaucoup de choses, sa salinité, sa température, la circulation océanique, sans jamais être allé en mer, sans la connaître. Ce savoir distancié, hors sol, s’il n’est pas mis au service de la connaissance, du “vivre avec”, ne m’intéresse pas. Plus important encore, alors que la connaissance m’inclut dans le monde, qu’elle me fait comprendre que je lui appartiens et qu’en conséquence je ne peux pas en disposer, le savoir, lui, me laisse croire que je suis extérieur à la nature, que j’étudie de loin et que je peux exploiter à ma guise. La connaissance ouvre sur le vivre ensemble, c’est une relation dynamique, un enrichissement réciproque sans cesse renouvelé, qui ne se nourrit pas nécessairement de chiffres.


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