Pouvoir
Cet article ou cette section doit être recyclé. | |
Une réorganisation et une clarification du contenu paraissent nécessaires.
Discutez des points à améliorer en page de discussion. |
Le pouvoir est la capacité dévolue à une autorité ou à une personne d'utiliser les moyens propres à exercer la compétence qui lui est attribuée par la loi ou par un mandat.
Enseignement
[modifier]Cours de littérature européenne
[modifier]Vladimir Nabokov, Littératures, 1941-1958
[modifier]- Littératures (1980), Vladimir Nabokov (trad. Hélène Pasquier), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, partie Littératures I, L'Art de la littérature et le bon sens, p. 491
Cours d'histoire philosophique de la pensée
[modifier]Michel Foucault, Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975
[modifier]La peste a pris la relève de la lèpre comme modèle de contrôle politique, et c'est là l'une des grandes inventions du XVIIIe siècle, ou en tout cas de l'âge classique et de la monarchie administrative.
Je dirais en gros ceci. C'est que, au fond, le remplacement du modèle de la lèpre par le modèle de la peste correspond à un processus historique très important que j'appellerai d'un mot : l'invention des technologies positives de pouvoir. La réaction à la lèpre est une réaction négative ; c'est une réaction de rejet, d'exclusion, etc. La réaction à la peste est une réaction positive ; c'est une réaction d'inclusion, d'observation, de formation de savoir, de multiplication des effets de pouvoir à partir du cumul de l'observation et du savoir. On est passé d'une technologie du pouvoir qui chasse, qui exclut, qui bannit, qui marginalise, qui réprime, à un pouvoir qui est enfin un pouvoir positif, un pouvoir qui fabrique, un pouvoir qui observe, un pouvoir qui sait et un pouvoir qui se multiplie à partir de ses propres effets.
- Les Anormaux, Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Étude », 1999 (ISBN 2-02-030798-7), Cours du 15 janvier 1975, p. 44
- Les Anormaux, Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1999 (ISBN 2-02-030798-7), Cours du 15 janvier 1975, p. 47
- Les Anormaux, Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1999 (ISBN 2-02-030798-7), Cours du 15 janvier 1975, p. 48
- Les Anormaux, Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Étude », 1999 (ISBN 2-02-030798-7), Cours du 29 janvier 1975, p. 93
- Les Anormaux, Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1999 (ISBN 2-02-030798-7), Cours du 29 janvier 1975, p. 93
Michel Foucault, « Il faut défendre la société » — Cours au Collège de France, 1976
[modifier]- « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997 (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 14 janvier 1976, p. 22
- « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997 (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 14 janvier 1976, p. 22
- « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seui, coll. « Hautes Études », 1997 (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 28 janvier 1976, p. 60
- « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997 (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 11 février 1976, p. 114
Littérature
[modifier]Critique
[modifier]Annie Le Brun, Les châteaux de la subversion, 1982
[modifier]Retrouvant et expérimentant partout le pouvoir négateur de son être, Melmoth a l'audace de le découvrir jusque « dans les conditions fondamentales de la vie », comme le dit Baudelaire. Alors Melmoth le voyageur va parcourir l'espace et le temps pour aller au-devant de lui-même. L'enjeu du voyage est tel qu'aucun lieu, qu'aucun personnage, qu'aucune époque ne peut arrêter Melmoth dans sa course. Doté du pouvoir surhumain que lui donne l'insupportable conscience de son néant, Melmoth avance solitaire, portant le poids de sa souveraineté comme une arme absolue. Il ne lui importe plus, comme aux scélérats du roman noir, de se rendre maître à travers la possession d'une ou plusieurs personnes, des lieux qu'il traverse. Unique, il ne se mesure qu'à l'univers.
Jamais espace poétique n'avait été conçu plus orgueilleusement : immense boule de ténèbres, capable de rivaliser avec les astres et de participer de leurs révolutions, englobant tous les points de fuite de la pensée humaine, ce serait le seul miroir où celle-ci consentirait enfin à se reconnaître.
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Un engrenage de néant, p. 270
Essai
[modifier]Vladimir Volkoff, Du Roi, 1987
[modifier]Certains aiment à répéter cette bourde anglo-saxonne : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. » Il n’y a aucune raison de penser que le pouvoir corrompe des âmes qui ne sont point basses au départ. On voit même comment il pourrait ennoblir les plus hautes. Mais s’il ne corrompt pas, il tache. Dans le cortège du roi, il n’y a pas que les évêques, les maréchaux et les belles dames ; il y a aussi le bourreau en tablier de cuir et l’indic en manteau couleur muraille, qui se cachent au dernier rang de la photographie de groupe. Sans eux, le roi ne serait apte à gouverner que des elfes.
Presse
[modifier]Peter Sloterdijk
[modifier]- Peter Sloterdijk, 2 juin 2011, Le Point, dans Sloterdijk : DSK, le sexe et l'imaginaire français.
Roman
[modifier]Charles Robert Maturin, Melmoth — L'homme errant, 1820
[modifier]- Melmoth — L'homme errant (1820), Charles Robert Maturin (trad. Jacqueline Marc-Chadourne), éd. Phébus, coll. « Libretto », 1996 (ISBN 978-2-85-940553-3), Histoire de Stanton, p. 81
Marie d'Agoult, Nélida, 1866
[modifier]Notre pays, me disais-je, depuis la dernière révolution, n'a pas repris son équilibre. Deux classes de la société, la noblesse et le peuple, sont en proie à de vives souffrances ; l'une subit un mal imaginaire, l'autre un mal réel ; la noblesse, parce qu'elle se voit dépouillée de ses privilèges et de ses honneurs par une bourgeoisie arrogante ; le peuple, parce que le triomphe de cette bourgeoisie, amenée par lui au pouvoir, n'a été qu'une déception cruelle. Il commence à regretter, par comparaison, ses anciens maîtres. Comme il lit peu l'histoire, il ne se souvient que des manières affables et des largesses du grand seigneur. Pourquoi ces deux classes, éclairées par l'expérience, ne s'entendraient-elles pas contre leur commun adversaire ? Pourquoi les instincts courageux du peuple, l'esprit d'honneur de la noblesse, ne triompheraient-ils pas d'une bourgeoisie égoïste et déjà énervée par le bien-être ?
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 272
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
[modifier]- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 9
Robertson Davies, Le monde des merveilles, 1975
[modifier]- Le monde des merveilles (1975), Robertson Davies (trad. Lisa Rosenbaum), éd. Payot, 1999, p. 154
Muriel Barbery, Une Gourmandise, 2000
[modifier]- Une gourmandise (2000), Muriel Barbery, éd. Folio, 2002, p. 11
- Une gourmandise (2000), Muriel Barbery, éd. Folio, 2002, p. 71
Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages, 1998
[modifier]Le pouvoir est une femme qui ne se partage pas.
- En attendant le vote des bêtes sauvages, Ahmadou Kourouma, éd. Seuil, 1998 (ISBN 2-02-033142-X), p. 103
Irène Némirovsky, L'affaire Courilof, 1933
[modifier]- L'affaire Courilof (1933), Irène Némirovsky, éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2005 (ISBN 2-246-22573-6), p. 34
Oye Baydar, Et ne reste que des cendres, 2015
[modifier]« - Elle disait que que le pouvoir était un fléau, un vice essentiellement masculin. Elle établissait un lien entre pouvoir politique, puissance sexuelle et instinct de domination »
- Et ne reste que des cendres, Oye Baydar, éd. Phébus, 2015, p. 331
Théâtre
[modifier]Henry de Montherlant, Le Maître de Santiago, 1947
[modifier]On aimait l'or parce qu'il donnait le pouvoir et qu'avec le pouvoir on faisait de grandes choses. Maintenant on aime le pouvoir parce qu'il donne l'or et qu'avec cet or on en fait de petites.
- Alvaro
- Montherlant Théâtre ː le Maître de Santiago (1947), Henry de Montherlant, éd. Gallimard, coll. « Pléiade », 1980, p. 502
Propos de moralistes
[modifier]Lord Acton, Essays on Freedom and Power, 1948
[modifier]- Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais.
- (en) Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely. Great men are almost always bad men.
- (en) « Lettre à Mandell Creighton » (1887), dans Essays on Freedom and Power, Lord Acton (trad. Wikiquote), éd. Beacon Press, 1948 (réimpr. 1972), p. 364
- Citation choisie pour le 20 avril 2010.
Psychanalyse
[modifier]Carl Gustav Jung, Dialectique du Moi et de l'inconscient, 1933
[modifier]- Dialectique du Moi et de l'inconscient (1933), Carl Gustav Jung (trad. Docteur Roland Cahen), éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 1964 (ISBN 2-07-032372-2), partie I. Des effets de l'inconscient sur le conscient, chap. II. Les conséquences de l'assimilation de l'inconscient, p. 70
Psychologie
[modifier]Paul-Claude Racamier, Les Schizophrènes, 1980
[modifier]Préambule et divertimento
Persée part chez la Gorgone. Encore lui faut-il savoir le chemin. Sur le conseil d'Athéna il s'en alla demander l'adresse des Gorgones à leurs trois autres sœurs, les Grées. Et dès lors apparaît le thème du regard, car pour obtenir ces renseignements, Persée dérobe aux vieilles Grées l'unique œil qu'elles se partagaient à elles trois.
Persée ne part pas non plus sans armes : des Nymphes il reçoit le casque d'Hadès, qui rend invisible ; d'Hermès il reçoit des sandales ailées et une serpe ; d'Athéna enfin il reçoit un bouclier de peau poli comme un miroir, et un conseil : celui de ne regarder Méduse que dans ce miroir.
Après un vol sans histoire, Persée trouva enfin Méduse. Il la voit dans le miroir qui réfléchit — qui réfléchit : au lieu de se laisser piéger par les paradoxes médusants, Persée réfléchit sur le paradoxe, utilisant à cet effet l'instrument confié par la déesse de l'intelligence. Dès cet instant-là, Méduse est perdue, son pouvoir est annulé : la voilà qui dort. Alors il lui coupe le cou.
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 33
- Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 35