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Uchida Kuichi

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Uchida Kuichi
内田 九一
L'empereur Meiji en tenue militaire. Photographie de Kuichi Uchida de 1873.
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
内田九一Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité
Portrait de l'empereur Meiji. Cette fois-ci en habits traditionnels.
Portrait de l'impératrice consort Haruko (connue après sa mort sous le nom d'impératrice Shōken) (1872).

Uchida Kuichi (内田 九一?) est un photographe japonais né en 1844 à Nagasaki et décédé de la tuberculose le à Tokyo. Reconnu de son vivant comme un grand photographe, il fut le seul à avoir l'autorisation de photographier l'empereur Meiji (honneur suprême, celui-ci étant considéré comme un dieu et ne se montrant presque jamais en public)[1].

Après la mort de son père, Uchida Kuichi fut adopté à l'âge de 13 ans par le médecin Jun Matsumoto (ou Ryōjun Matsumoto de son ancien nom) (1832 - 1907), qui apprenait la photographie à l'époque auprès de J. L. C. Pompe van Meerdervoort (1829 - 1908)[2].

Uchida étudia la photographie auprès de Ueno Hikoma à Nagasaki, sa ville natale. À seize ans, il s'acheta son premier équipement photographique et, en 1863 (à l'âge de 19 ans), il importait et revendait du matériel photographique. Il ouvrit son premier studio photographique à Osaka en 1865 en association avec Morita Raizō (ce fut d’ailleurs le premier studio de la ville)[3].

En 1868, Uchida déplaça son studio à Bashamichi dans la ville de Yokohama avant de s'établir l'année suivante dans le quartier d'Asakusa[4] à Edo (ancien nom de Tôkyô) dans un splendide bâtiment de style occidental, le Kuichi Dômanjû (九一堂万寿)[5]. À son inauguration, des hikifuda (引札)), des tracts en xylographie coloriée, furent distribués en grand nombre dans toute la ville[6]. Il fut bientôt reconnu comme le meilleur photographe de portrait de la ville[3].

Grâce à l'excellente réputation qu'il s'était forgée, il reçut l'incroyable privilège de photographier l'empereur Meiji. Une première séance eut lieu en 1872 sur demande de la chancellerie (宮内省 Kunaishô)[7] durant laquelle Uchida photographia l'empereur deux fois, ainsi que l'impératrice Haruko. Sur ces clichés, l'empereur arbore deux costumes « traditionnels », une robe longue dite sokutai (束帯) dans un cas (deuxième photographie de la notice), une robe courte dite konôshi (小直衣) dans l'autre[8]. Bien que ces portraits n'avaient pas été révélés au public à l'époque, des peintres comme Goseda Hôryû ont pu en faire des reproductions de type Shashin-e (写真絵), style de peinture ayant une photographie pour modèle[8].

En 1873, il photographia de nouveau l'empereur, cette fois-ci en tenue militaire (photo en-haut), dont le cliché est devenu le portrait officiel du souverain[9]. Des copies furent données aux chefs d'État étrangers et affichées dans les préfectures et les écoles japonaises mais il était strictement interdit d'en faire commerce. Néanmoins, beaucoup de copies du cliché se retrouvèrent sur le marché[10]. Nombre de ces copies furent coloriées a posteriori par des photographes tels que Kusakabe Kimbei.

Portrait de l'empereur Meiji colorié par Kusakabe Kimbei.

L'empereur ne fut plus photographié avant 1888 ou 1889[11].

En 1872, Uchida fut commissionné pour accompagner l'empereur dans une grande tournée à travers le pays, et il prit de nombreuses photographies des habitants et des villes et villages sur le trajet. Il ne fut cependant pas autorisé à photographier l'empereur[12].

Uchida s'enrichit considérablement de par son métier, et sa vie fut même le sujet d'une pièce de kabuki en 1870[12]. Il existe même des estampes de type Ukiyo-e (浮世絵) où son nom est mentionné. Notamment sur une de Toyohara Kunichika, où l'on peut distinguer le nom de Kuichi au dos d'une des cartes de visite que la geisha contemple[13].

Estampe de Toyohara Kunichika sur laquelle on distingue le nom de Kuichi 九一 au dos d'une des cartes que la geisha contemple.

Il meurt très jeune (30 ou 31 ans) de la tuberculose le à Tokyo[12].

Quelques photographies

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Les plus célèbres photographies de paysage attribuées à Uchida sont sans doute quatre clichés de Nagasaki, ici coloriés par Kusakabe Kimbei[14] formant un panorama, réalisé au cours du voyage impérial de 1872[15]. Sur la photographie de gauche se trouvent deux tori-i et sanctuaires shintô, le Ebisu-jinja. Sur les deux photographies centrales, apparaît la flotte impériale au loin, mouillant dans la baie, ainsi que deux personnages japonais assistant à la scène. Sur la dernière vue, la plus à droite, se trouve l'aciérie de Nagasaki.

Parmi les autres clichés réalisés au cours du voyage impérial, nous retrouvons ces deux photographies du château de Kumamoto[16], vu sous un angle différent. Sur la deuxième, nous pouvons apercevoir quelques personnages dans un coin de la composition. Uchida aimait faire poser des figurants afin de mettre en valeur les paysages et les monuments qu'il immortalisait.

Notes et références

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  1. Worswick (1979), 136.
  2. Bennett, 54.
  3. a et b Orto & Matsuda, 365.
  4. Orto & Matsuda, 365. Bennett déclare qu'Uchida a ouvert son studio à Tokyo en 1866 et a ouvert un second studio à Yokohama en 1868. Bennett, 54.
  5. (ja) Kaneko Ryûichi, Koshashin Kenkyû Daisangô, Nagasaki, Nagasaki Daigaku, 2009, p. 55.
  6. Uchida Gallery, Bakumatsu-Meiji no Shashinkan vol. 2, Ôsaka, Uchida Shashin Kabushiki Kaisha, 2006.
  7. Claude Estebe, Le Premier Âge d'Or de la Photographie au Japon, Paris, INALCO, 2006, p. 222.
  8. a et b Michael Lucken, L'art du Japon au Vingtième Siècle, Paris, Hermann, 2001, p. 15.
  9. Ishii & Iizawa; Orto & Matsuda, 365.
  10. Kinoshita, 27-28.
  11. Kinoshita donne 1888, p. 28. Bennett donne 1889, p. 144, fig. 128.
  12. a b et c Orto & Matsuda, 366.
  13. Claude Estebe, Le Premier Âge d'Or de la Photographie au Japon, Paris, INALCO, 2006, p. 220.
  14. Nakamura Hirotoshi, Kusakabe Kimbei, Tôkyô, Kokusho Kankôkai, 2006, p. 150.
  15. Shadan hôjin Kasumi kaikan, Rokumeikan hizô shashin-chô, Tôkyô, Heibonsha, 1997, p. 224-225.
  16. Shadan hôjin Kasumi kaikan, Rokumeikan hizô shashin-chô, Tôkyô, Heibonsha, 1997, p. 227-229.

Bibliographie

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  • (en) Terry Bennett, Early Japanese Images, Rutland (Vermont), Charles E. Tuttle Company, 1996, no 54-56, p. 144 (fig. 128).
  • (en) Ayako Ishii et Kōtarō Iizawa, Chronology in The History of Japanese Photography, New Haven (Connecticut), Yale University Press, 2003, p. 314.
  • (en) Naoyuki Kinoshita, The Early Years of Japanese Photography, in The History of Japanese Photography (New Haven, Connecticut: Yale University Press, 2003), p. 27-28.
  • (en) Luisa Orto et Takako Matsuda, Artist Profiles, in The History of Japanese Photography, New Haven (Connecticut) Yale University Press, 2003, p. 365-366.
  • (en) Anne Wilkes Tucker et al., The History of Japanese Photography, New Haven (Connecticut), Yale University Press, 2003, p. 54.
  • (en) Clark Worswick, Japan: Photographs 1854-1905, New York, Pennwick/Alfred A. Knopf, 1979, p. 41, repr. p. 136, 148.
  • (ja) Shadan hôjin Kasumi kaikan, Rokumeikan hizô shashin-chô, Tôkyô, Heibonsha, 1997, p. 224-225
  • (ja) Hirotoshi Nakamura, Kusakabe Kimbei, Tôkyô, Kokusho Kankôkai, 2006, p. 150

Liens externes

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