Tanquetazo
Date | |
---|---|
Lieu | Chili |
Issue |
Victoire du gouvernement
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Gouvernement du Chili
|
Ejército de Chile (Rebelles) |
Salvador Allende José Tohá Carlos Prats Augusto Pinochet |
Roberto Souper |
Le Tanquetazo, ou le Tancazo, a été une tentative de coup d'État menée, le , par des militaires contre le gouvernement socialiste du président Salvador Allende, au Chili.
Contexte
[modifier | modifier le code]En 1973, plus de deux ans après son accession au pouvoir, l'Unité populaire, une coalition gouvernementale de gauche, soutien du président socialiste Salvador Allende, peine à juguler la crise économique et sociale que traverse le Chili. Les grèves prennent de l'ampleur, notamment celles des routiers qui, soutenus et financées par la CIA, paralysent le pays et aggravent la pénurie des denrées alimentaires de première nécessité[1].
Déroulement
[modifier | modifier le code]Le , le gouvernement chilien, redoutant un coup d'État, place Santiago en état d'urgence[2]. Le , au matin, 80 militaires dirigés par le lieutenant-colonel Roberto Souper Onfray (en) du régiment blindé no 2 de l'Armée de terre chilienne entrent, avec le soutien de membres du Front nationaliste Patrie et liberté[3], dans le centre de la capitale chilienne. Disposant de six chars et de seize autres véhicules blindés, ils prennent d'assaut le ministère de la Défense et le palais présidentiel La Moneda, siège du gouvernement de Salvador Allende[4],[2]. Dans un message radiodiffusé, celui-ci appelle ses partisans à occuper les entreprises et à se préparer à défendre le gouvernement[5],[4]. Cependant, avant la fin de la matinée[6], des troupes de l'armée, aux ordres des généraux Carlos Prats et Augusto Pinochet, neutralisent les putschistes[7],[2],[4].
Conséquences
[modifier | modifier le code]Le Tanquetazo (insurrection des tanks[3])[8], étouffé dans l'œuf, ne s'est pas propagé hors de Santiago et n'a pas entraîné le soulèvement de l'ensemble de l'armée chilienne et de la police[4]. Il a cependant avivé les tensions politiques dans le pays et contraint le gouvernement chilien à céder une partie du pouvoir politique aux militaires dont les hauts gradés ont pu apprécier le potentiel de résistance des partisans d'Allende[9],[4].
Le , le général Prats, soutien important du régime, démissionne de son poste de commandant en chef des forces armées. Suivant sa recommandation, le président Allende nomme, pour lui succéder, le général Pinochet, futur bénéficiaire du putsch du 11 septembre 1973[10].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Pascal Riché et Jean-Hébert Armengaud, « 11 septembre 1973. Fin de vie à Santiago », Libération, (consulté le ).
- Gaudichaud 2013, p. 229.
- Gaudichaud 2013, p. 230.
- (en) John R. Bawden, The Pinochet Generation : The Chilean Military in the Twentieth Century [« La génération Pinochet : l'armée chilienne au XXe siècle »], Tuscaloosa, University of Alabama Press, , 301 p. (ISBN 978-0-8173-1928-1 et 081731928X, OCLC 1020671112, lire en ligne), p. 120-122.
- Gaudichaud 2013, p. 229, 235.
- Gaudichaud 2013, p. 235.
- Christine Legrand, « Augusto Pinochet », Le Monde, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
- Le nom de Tanquetazo vient du fait que les rebelles ont massivement utilisés des tanks et autres véhicules de combats lourds.
- Gaudichaud 2013, p. 241, 248-250.
- Gaudichaud 2013, p. 252.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Franck Gaudichaud, « Le « Tancazo » et ses suites », dans Chili 1970-1973 : Mille jours qui ébranlèrent le monde, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 344 p. (ISBN 9782753552777 et 2753552770, DOI 10.4000/books.pur.42702, lire en ligne).