Riébeckite
Riébeckite[1] Catégorie IX : silicates[2] | |
Crocidolite, variété de riébeckite. | |
Général | |
---|---|
Classe de Strunz | 9.DE.25
|
Classe de Dana | 66.01.3c.05
|
Formule chimique | Na2(Fe2+,Mg2+)3Fe3+2Si8O22OH2 |
Identification | |
Masse formulaire[3] | 935,89 ± 0,02 uma H 0,22 %, Fe 29,84 %, Na 4,91 %, O 41,03 %, Si 24,01 %, |
Couleur | Bleu foncé ; bleu ; noir ; vert foncé |
Système cristallin | monoclinique |
Réseau de Bravais | Centré C |
Classe cristalline et groupe d'espace | Prismatique ; C 2/m |
Macle | Parallèle à {100} simple ou multiple |
Clivage | Parfait {110} |
Cassure | Irrégulière ; conchoïdale |
Habitus | Prismatique ; massif ; fibreux ; columnaire ; grenu ; lamellaire ; agrégat ; radié |
Échelle de Mohs | 6 |
Trait | Vert brunâtre |
Éclat | Vitreux ; soyeux ; mat |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | a=1.68-1.698, b=1.683-1.7, g=1.685-1.706 |
Biréfringence | Biaxial (-) ; Δ = 0,0050-0,0080 |
Fluorescence ultraviolet | Aucune |
Transparence | Translucide à opaque |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,28 à 3,44 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | Aucun |
Radioactivité | Aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
modifier |
La riébeckite est une espèce minérale, du groupe des silicates sous-groupe des inosilicates, appartenant à la famille des amphiboles sodiques, de formule Na2(Fe2+,Mg2+)3Fe3+2Si8O22OH2 avec des traces de Fe, Ti, Mg, Al et Mn[4]. Elle peut donner des cristaux atteignant jusqu'à 20 cm [5].
Historique de la description et appellations
[modifier | modifier le code]Inventeur et étymologie
[modifier | modifier le code]Décrite par le minéralogiste A. Sauer en 1888, la riébeckite doit son nom à Emil Riebeck (1853-1885), ethnologue, minéralogiste et naturaliste allemand[4].
Topotype
[modifier | modifier le code]Le topotype vient de l'île de Socotra, dans l'océan Indien, au Sud du Yémen.
Synonymes
[modifier | modifier le code]- Orthoriebeckite, espèce déclassée, décrite par le minéralogiste K. Wilkmann en 1937[6].
- Osannite, espèce déclassée décrite initialement par C. Hlawatsch en 1906 et dédiée à Karl Alfred Osann (1859-1923), professeur de minéralogie à l'Université de Karlsruhe, de Mühlhausen, et de Freiberg.
Caractéristiques physico-chimiques
[modifier | modifier le code]Critères de détermination
[modifier | modifier le code]La riébeckite peut se présenter sous forme de cristaux tabulaires prismatiques ou de masses fibreuses aciculaires. La couleur des cristaux peut varier du bleu ou du vert foncé au noir lorsqu'ils ne sont pas altérés. Ils peuvent être translucides ou opaques et leur éclat est vitreux, parfois soyeux, parfois mat. Ils présentent un plan de clivage parfait selon le plan {110}, mais leur cassure est irrégulière et conchoïdale. Leur dureté est légèrement supérieure à la moyenne, soit 6 sur l'échelle de Mohs, et leur densité mesurée est peu élevée : de 3,28 à 3,4 [5]. Ce minéral laisse un trait vert brunâtre.
Cristallochimie
[modifier | modifier le code]Elle forme une série isomorphe avec la magnésioriébeckite. Elle fait partie du groupe des amphiboles et particulièrement de sous groupe des amphiboles sodiques.
Cristallographie
[modifier | modifier le code]Les paramètres de la maille conventionnelle sont : a = 9,769 Å, b = 18,048 Å, c = 5,335 Å, Z = 2 ; beta = 103,6 ° ; V = 914,24 Å3.
La densité calculée de 3,40.
Les tétraèdres silice-oxygène sont disposés en rubans doubles.
Variétés
[modifier | modifier le code]- Crocidolite appelée aussi amiante bleu.
- L'œil-de-tigre est une pierre fine, brun jaunâtre, chatoyante, formée de crocidolite altérée enrobée dans du quartz et considérée comme une variété de quartz et non de riébeckite.
Gîtes et gisements
[modifier | modifier le code]Gîtologie et minéraux associés
[modifier | modifier le code]La riébeckite forme des cristaux bleu marine caractéristiques allongés, voire fibreux, dans les formations hautement sodiques de granites, de syénite (magmatique), et dans les schistes ferreux (métamorphique).
Minéraux associés :
- Aegirine, albite, arfvedsonite, néphéline, dans les roches ignées.
- Ferro-actinolite, trémolite dans les roches métamorphiques.
- Calcite, grunérite, hématite, magnétite, pyroxène sodique, quartz, sidérite, stilpnomélane dans les filons de minerais de fer.
Gisements producteurs de spécimens remarquables
[modifier | modifier le code]- Afrique du Sud
- Province du Cap
- Algérie
- Massif volcanique d’Atakor, Hoggar, wilaya de Tamanrasset[7]
- Canada
- Carrière Poudrette, Mont Saint-Hilaire, Montérégie, Québec
- France
- Le Queyron, Saint-Véran, Hautes-Alpes, Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Forêt de Lindinosa, Évisa, Haute-Corse
- Yémen
- Île de Socotra
Exploitation des gisements
[modifier | modifier le code]Utilisations
[modifier | modifier le code]- L'ailsite est une roche granitique riche en riébeckite provenant de l'île de Ailsa Craig en Écosse. Elle est utilisée comme matière première pour la fabrication de pierre de curling. La même roche, extraite de la carrière Moyles Quarry, a également été utilisée comme parement pour le viaduc de Canton, Massachusetts.
- Les variétés asbestiformes utilisées dans l'industrie comme isolant thermique sont hautement toxiques, peuvent provoquer le cancer du poumon ou le mésothéliome (cancer de la plèvre).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) American Mineralogist, Volume 63, pp. 1023-1052 (1978)
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Fiche de la riébeckite sur le site du projet EUROMIN
- (en) The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing Volume II, 1995 reprinted 2003}
- Neues Jarb. Mineral. Geol. Belage B4, A, 72, 300 1937
- M. Girod, Bull. Soc. Franç. Minéral. Crist. , 1963, LXXXVI, pp. 121-125.